SOMMAIRE
SOMMAIRE
Erreur ! Signet non
défini.
DEDICACE
ii
REMERCIEMENTS
iii
LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES
iv
LISTE DES TABLEAUX
v
LISTE DES FIGURES
vi
RESUME
vii
ABSTRACT
viii
INTRODUCTION
GENERALE
1
PREMIERE PARTIE : CADRE D'ANALYSE
THEORIQUE DE LA QUALITE D'AUDIT
13
CHAPITRE I : CADRE D'ANALYSE
CONCEPTUELLE DE LA QUALITE D'AUDIT ET DES COMPORTEMENTS DYSFONCTIONNELS DE
L'AUDITEUR
15
SECTION I : NOTION D'AUDIT COMPTABLE ET
FINANCIER
15
SECTION II : COMPORTEMENTS DYSFONCTIONNELS DE
L'AUDITEUR COMME CRITERE D'APPRECIATION DE LA QUALITE D'AUDIT
31
CHAPITRE II : FACTEURS EXPLICATIFS DU
COMPORTEMENT DYSFONCTIONNEL DE L'AUDITEUR : UNE REVUE DE LA
LITTERATURE
48
SECTION I : LES THEORIES EXPLICATIVES DU
COMPORTEMENT DYSFONCTIONNEL DE L'AUDITEUR
48
SECTION II : LES DETERMINANTS DU COMPORTEMENT
DYSFONCTIONNEL DE L'AUDITEUR
57
DEUXIEME PARTIE : CADRE D'ANALYSE
EMPIRIQUE DU COMPORTEMENT DYSFONCTIONNEL DE L'AUDITEUR
75
CHAPITRE III : OPERATIONNALISATION DE
LA RECHERCHE EMPRIQUE
77
SECTION I : APPROCHE METHODOLOGIQUE, CHOIX DE
L'ECHANTILLON ET METHODES DE COLLECTE DE DONNEES
77
SECTION II : MODELE, OPERATIONNALISATION DES
VARIABLES, OUTILS D'ANALYSE DES DONNEES
85
CHAPITRE IV: COMPORTEMENTS DYSFONCTIONNELS
DES COLLABORATEURS DU CAC : UNE ANALYSE EMPIRIQUE
95
SECTION I : CARACTERISTIQUES DES CABINETS ET
DESCRIPTION DES TYPOLOGIES DE COMPORTEMENT DYSFONCTIONNEL DE L'AUDITEUR
95
SECTION II : RESULTAT DES ANALYSES
EXPLICATIVES
107
CONCLUSION GENERALE
114
ANNEXES
117
BIBLIOGRAPHIE
130
TABLE DES MATIERES
136
DEDICACE
A
Toute ma grande famille
REMERCIEMENTS
Nous ne saurions débuter ce travail sans exprimer
notre sincère gratitude envers les personnes qui ont contribué de
près ou de loin à l'élaboration de ce précieux
travail :
Nous remercions chaleureusement le Pr. Joseph NZONGANG qui a
accepté de diriger ce mémoire et qui s'est toujours montré
à l'écoute de nos préoccupations en nous accordant de son
temps infiniment précieux.
Nous voulons également exprimer notre profonde
gratitude à Dr Alain Gilles FOKA TAGNE qui en assistantl'encadreur
principal, nous a suivi de bout en bout tout au long de ce travail.Ses
encouragements et ses précieux conseils ont été essentiels
pour l'élaboration de ce travail.
Nous remercions tout le corps administratif et enseignant de
l'université de Dschang pour les efforts fournis à notre faveur
pour une formation de pointe reconnue au plan national et international.
Nous témoignons notre profonde gratitude envers M.
NOUHOU David, délégué du master en Science de Gestion,
option comptabilité-finance pour sa disponibilité et son
assistance tout au long de notre travail.
Toute ma gratitude et mes pensées émues à
l'endroit de tous les experts comptables et leurs collaborateurs qui ont bien
voulu au sacrifice de leurs précieux temps, nous assister dans le cadre
de notre enquête en remplissant notre questionnaire d'étude et en
nous menant dans les échanges tout aussi fructueux.
Mes pensées émues vont également à
l'endroit de toute la grande famille KOAGNE, FOTSO et TOMLAH pour leurs
soutienssans faille.
Je ne manquerai pas de remercier mon compagnon de combat
KENGNE KUNGNE Franck Herman avec qui j'ai mené ce combat sans
relâche.
Mes plus vifs remerciements vont également à
l'endroit de tous ceux qui de près ou de loin, directement ou
indirectement ont contribué à la réalisation de ce travail
scientifique.
LISTE DES
ABREVIATIONS ET SIGLES
SIGLES
|
DEFINITIONS
|
ACP
|
Analyse en composante principale
|
AFCP
|
Analyse Factorielle en Composante Principale
|
CAC
|
Commissaire aux Comptes
|
CEMAC
|
Communauté des Etats de l'Afrique Centrale
|
CNCC
|
Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes
|
CNP
|
Comportement Non Professionnel
|
CNP
|
Comportement Non Professional
|
COBAC
|
Commission Bancaire de l'Afrique Centrale
|
CONAC
|
Commission Nationale Anti-Corruption
|
CONSUPE
|
Contrôle Supérieur de l'Etat
|
DEC
|
Diplôme d'Expertise Comptable
|
DSCG
|
Diplôme Supérieur de Comptabilité et
Gestion
|
DSCG
|
Diplôme Supérieur de Comptabilité et
Gestion
|
LMX
|
Leader-Member-Exchange (Relation
supérieur-subordonné)
|
MCO
|
Méthode des Moindres Carrés Ordinaire
|
MGE
|
Mauvaise Gestion de l'Equipe d'Audit
|
MINFI
|
Ministère des Finances
|
OHADA
|
Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des
Affaires
|
ONECCA
|
Ordre des Experts Comptable du Cameroun
|
QTB
|
Quality Threatening Behavior
|
SA
|
Société Anonyme
|
SARL
|
Société à Responsabilité
Limitée
|
SODECOTON
|
Société de Développement du Coton du
Cameroun
|
SONARA
|
Société Nationale de Raffinage
|
UDEAC
|
Union Douanière des Etats de l'Afrique Centrale
|
URT
|
Under-Reporting of time
|
USA
|
United State of America
|
VDL
|
Vertical Dyade Linkage
|
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Démarche
générale d'une mission d'audit comptable et financier
3
Tableau 2: Synthèse
des critères d'appréciation de la qualité d'audit
35
Tableau 3 :
synthèse des facteurs explicatifs des comportements dysfonctionnels
identifiés dans la littérature 64
Tableau 4 : Proxys de mesure
du comportement de réduction de la qualité d'audit 84
Tableau 5 :Proxys de
mesure du comportement de mauvaise gestion de l'équipe d'audit
85
Tableau 6 : Proxys de
mesure du comportement non professionnel des auditeurs 86
Tableau7 : Profil des
auditeurs 93
Tableau 8 : Caracteristiques
du cabinet 94
Tableau 9: Composantes du
budget-temps 95
Tableau 10:
Caractéristiques de la relation supérieur-subordonné
96
Tableau 11 :
Caractéristique du niveau d'engament organisationnel 98
Tableau 12: Description des
comportements réducteurs de la qualité d'audit 99
Tableau 13: Description des
comportements de la mauvaise gestion de l'équipe d'audit
3
Tableau 14: Description
des comportements non professionnels 101
Tableau 15: Description
des comportements de sous déclaration du temps 102
Tableau 16: Matrice de
corrélation entre les variables de l'étude
3
Tableau 17: Estimation des
paramètres du modèle
109
Tableau 18: Synthèse
des hypothèses et des résultats de régression
112
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Organisation de
la profession comptable dans la CEMAC
3
Figure 2 : Le réseau
relationnel de l'auditeur
28
Figure 3 : Processus
général de contrôle interne
29
Figure 4 : Les
études se rapportant à la mesure de la qualité d'audit
32
Figure 5 :
Définition des comportements dysfonctionnels selon Herrbach (2000)
41
Figure 6 :
modèle de comportement dysfonctionnel selon Gaddour (2016)
42
Figure 7 : L'audit en tant
que relation d'agence entre le manager et les collaborateurs d'audit
52
Figure 8: Modèle
conceptuel de la recherche
70
RESUME
Cette recherche avait pour objectif principal d'identifier
les facteurs susceptibles d'expliquer le comportement dysfonctionnel des
auditeurs au Cameroun. Pour ce faire, uneenquête par questionnaire a
été réalisée dans les villes de Douala et Bafoussam
entre juin et juillet 2020 auprès d'un échantillon de 65
auditeurs exerçant principalement dans 30 cabinets d'expertise comptable
au Cameroun. Pour l'analyse des données, nous avons eu recours à
l'analyse en composantes principales et à la régression multiple
par la méthode des moindres carrés ordinaire (MCO). Après
analyse, les résultats montrent que la pression budgétaire, la
relation supérieur-subordonné, la pression du délai temps,
l'âge de l'auditeur, l'expérience de l'auditeur et le niveau
d'engagement organisationnel sont les facteurs explicatifs du comportement
dysfonctionnel de l'auditeur au Cameroun. Ces résultatscorroborent la
théorie des échanges sociaux qui dans un système
d'échange sociale entre l'organisation et ses membres, stipule que le
comportement au travail des salariés est fonction de
l'intérêt pour l'organisation à valoriserleurs
contributions et à se préoccuper de leur bienêtre au
travail qui provoque chez ces derniers, un sentiment d'obligation
réciproque.
Mots clés : Audit externe,
auditeur, comportement dysfonctionnel, qualité d'audit.
ABSTRACT
The main objective of this research was to identify factors
that could explain the auditor's dysfunctional behavior in Cameroon. Therefore,
an investigation trough a questionnaire was carry out in the towns of Douala
and Bafoussam between June and July 2020 among a sample of 65 auditors working
mainly in 30 accounting firms in Cameroon. For data analysis, we used principal
component analysis and multiple regression by ordinary least squares (OLS).
After analysis, the results show that budget pressure, superior-subordinate
relationship, time pressure, auditor's age, experience and level of
organizational commitment are the factors which explain the
auditor'sdysfunctional behavior in Cameroon. These results corroborate with the
theory of social exchange which, in a social exchange system between the
organization and its members, stipulate that the employee'sbehavior at
workisaccording to the interest of the organization in valuing their
contribution and preoccupy for their well-being at work. This provokes in
auditors, a feeling of reciprocal obligation towards their organization.
Keywords: External audit, auditor, dysfunctional behavior, audit
quality.
INTRODUCTION GENERALE
I.
CONTEXTE DE L'ETUDE
La notion d'audit et plus particulièrement d'audit
comptable et financier occupe une place centrale au sein de toutes les
économies. En effet, l'audit comptable et financier a pour but principal
de permettre à l'auditeur externe indépendant d'exprimer une
opinion motivée selon laquelle les états financiers de
l'entreprise ont été établis dans tous leurs aspects
significatifs conformément à un référentiel bien
défini (IFAC, 1998). Dans ce même ordre d'idée, la
Compagnie National des Commissaires aux Comptes (CNCC, 1969) affirme que
l'audit financier a pour objectif de permettre à un professionnel
compétent et indépendant de formuler une opinion écrite et
explicite sur la régularité et la sincérité des
états financiers de l'entreprise. A cet effet, il est évident,
que l'audit financier est une mission d'intérêt
général qui appelle au professionnalisme et à la
qualité des auditeurs.
Toutefois, la série des scandales financiers (l'affaire
Anderson-Enron aux Etats-Unis en 2001, Worldcom aux Etats-Unis en 2002,
Parmalat 2003 en Italie ...) observée à l'aube du
21ième siècle, amplifiée par d'autres scandales
d'envergures tels que le cas Vivendi 2003 en France, ajouté aux
manipulations du trader de la société générale des
banques (2008) en France ont d'avantage remis en cause la qualité du
travail des professionnels de la comptabilité garant de la
régularité et de la sincérité des informations
financières produites et publiées par les entreprises à
destinations des stakeholders. D'ailleurs, Moizer (1995) dans son étude
sur la faillite des entreprises montre à suffisance que la
majorité des entreprises certifiéessans réserve survivent
tandis que celles qui font faillites, sont celles-là donc les CAC ont
certifié les comptes manifestement irréguliers sans
réserves ni observations.
De même, au regard de la défaillance des
institutions de contrôle et du degré de corruption dans les pays
de l'Afrique Subsaharienne et plus particulièrement au Cameroun,
l'environnement des affaires souffre d'un problème de méfiance en
ce qui concerne la présentation des informations comptables et
financières de qualité car, les auditeurs externes censés
assurer la qualité et la sincérité des informations
comptables et financières produites par les entreprises se trouvent au
coeur des manipulations et entretiennent des relations de connivence avec les
dirigeants sociaux des entreprises contrôlées (Foka et al.,
2018 ; Mballa et Feudjo, 2016). C'est ce qui justifie sans doute la
certification des comptes irréguliers de certaines entreprises sans
réserves ni observations. Par ailleurs, le Secrétaire General de
la Commission Bancaire d'Afrique Central (COBAC) dans son communiqué du
31 mai 2018 portant sur les diligences des CAC au sein des
établissements de crédit de la CEMAC indiquait déjà
que la grande majorité des auditeurs ne mette pas en oeuvre toutes les
procédures fixées par la règlementation et les exigences
particulières qui en découlent dans le cadre de leur mission
d'audit en raison du manque de professionnalisme à l'exercice de la
profession d'audit. Ce qui relève bien évidement un
problème d'incompétence des vérificateurs comptables. Par
ailleurs, le rapport 2013 de la chambre des comptes a mis en évidence le
fait que l'exercice au-delà de la durée légale et la
précarité des cabinets d'audits au sein de notre économie
est à l'origine de la mauvaise qualité d'audit au sein des
entreprises camerounaises. Ce qui va en droite ligne avec les conclusions de
l'enquête menée par le journal la météo
No 452 dans sa parution du 03 septembre 2012 qui relevait
déjà qu'environ 86,7% des CAC au Cameroun exercent au-delà
de la durée légale prévue par la réglementation qui
est de 6 ans. Ceci justifie le manque de professionnalisme qui
caractérise les vérificateurs des comptes au Cameroun
(Sangué-Fotso, 2015).
Dans la même veine, de l'étude de
Sangué-Fotso (2015), il en ressort que lors d'une mission de
contrôle effectuée par le Contrôle Supérieur de
l'Etat (CONSUPE) en 2013 pour la période allant de 2007 à 2010 et
portant sur les dossiers de travail des CAC dans le but de s'assurer de la
qualité de l'audit effectué par ces derniers, plusieurs fautes de
gestion avaient été relevées accablant les cabinets
d'audits de la société SONARA. Selon ce rapport, les CAC sont au
centre des manipulations comptables au sein des entreprises. Ils effectuent au
sein des mêmes entités les missions de conseils et de
contrôles des comptes en violation des textes en vigueur
régissant les missions des CAC. Ces comportements dysfonctionnels
témoignent à suffisance le manque de professionnalisme des
auditeurs légaux dans le cadre de leur mission de certification des
comptes (Sangué-Fotso, 2015). Dans ce même ordre d'idée,
la Commission Nationale Anti-corruption (CONAC) en mettant en évidence
l'affaire SODECOTON dans son rapport de 2013 a révélé le
fait que les dérapages observés aux seins des entreprises
camerounaises sont particulièrement marqués par des relations de
connivence dont entretiennent les CAC avec les mandataires sociaux. Ces
dérapages sont particulièrement caractérisés
par : le manque de professionnalisme des auditeurs, les actes de
négligence professionnel et les conflits permanant
d'intérêt entre les différents acteurs
(Sangué-Fotso, 2015). Ce qui va en droite ligne avec les conclusions de
Mballa et Feudjo (2016) qui ont relevé les relations de
complicité dont entretiennent les CAC avec les dirigeants sociaux au
sein des entreprises camerounaises. Selon Foka (2019), il est évident
que ces comportements déliquescents des auditeurs ne contribuent pas
à la réalisation d'un audit de qualité. C'est sans doute
la raison pour laquelle certains auditeurs sont souvent mis en cause parce
qu'ils omettent de contrôler certains aspects majeurs des comptes et
commettent beaucoup de négligence professionnel susceptible
d'altéré la qualité de leur mission de certification
(Dalton et Kelley, 1997). Ces négligences professionnelles qui
altèrent la qualité d'audit se manifestent par le non-respect du
processus d'audit, le non approfondissement d'un aspect comptable et
l'acceptation des faibles explications du client (Pièrce et Sweeney,
2004). En effet, ces propos des auteurs sont confortés par les travaux
de Foka (2019). Il ressort des études de ce dernier que 70% des
auditeurs travaillent régulièrement sur les
éléments qu'ils jugent significatifs et pratiquement 23,3%
affirment qu'ils effectuent très souvent les revues superficielles des
dossiers des clients. D'après ces résultats de l'auteur, on
constate que ces comportements dysfonctionnels de l'auditeur affectent
très considérablement la qualité d'audit.
Cependant, de nombreuses études ont menées des
réflexions sur la qualité d'audit. Celle-ci a été
captée à travers les caractéristiques de l'auditeur qui
sont un proxy de mesure de la qualité d'audit (Manita et Chemangui,
2007). D'autres études ont appréciées la qualité
d'audit à travers le comportement de réduction de la
qualité d'audit (Herrbach, 2000 ; Coram et al, 2003). On comprend
pourquoi la qualité de l'audit est particulièrement sensible aux
comportements de ceux qui effectuent la mission. Pourtant, la plupart des
études qui ont traité du sujet l'ont fait aux Etats-Unis, au
Royaume-Uni, en France, en Afrique de l'Ouest, aucune étude à
notre connaissance n'a traité des comportements dysfonctionnels de
l'auditeur en Afrique Centrale et plus précisément au Cameroun
à l'exception des travaux de certains auteurs comme (Sangué-Fotso
2015 ; Feudjo et Mballa 2016 ; Foka, 2019) qui relevaientt
déjà le comportement dysfonctionnel des auditeurs au Cameroun.
Dans la continuité des travaux de ces auteurs, nous avons choisi de
travailler sur le thème intitulé :
« contribution à l'étude de la
qualité de l'audit externe : une approche fondée sur le
comportement des auditeurs au Cameroun ». Le choix de
ce thème se justifie par le fait que plusieurs études
menées dans d'autres contextes ont contribué à mettre en
exergue les facteurs susceptibles de pousser les professionnels d'audit
à adopter un comportement dysfonctionnel réducteur de la
qualité de l'audit et très peu dans le contexte camerounais.
Pourtant les répercussions des attitudes des collaborateurs d'audit sur
la qualité de la certification ne sont plus à démontrer.
II.
PROBLEMATIQUE DE L'ETUDE
Les réflexions menées autour de la
problématique de la qualité d'audit sont nombreuses (DeAngelo,
1981 ; Nichols et Smith, 1983 ; Lennox, 1999 ; Chemangui,
2004 ; Manita, 2005). Cette notion a été
appréhendée à travers l'analyse du profil de l'auditeur et
à travers l'analyse du processus d'audit considéré comme
une boite noire par de nombreux auteurs (Manita, 2005 ;Manita et
Chemangui, 2007). Ces études basées sur la qualité de
l'auditeur se décomposent en deux blocs. Il s'agit des études
identifiant les substituts de la qualité de l'audit et les études
identifiant les comportements réducteurs de la qualité de
l'audit. C'est le second bloc qui nous intéresse dans le cadre de cette
étude. En effet, ce bloc vise à identifier sous un soubassement
comportemental, les comportements des collaborateurs du CAC réducteurs
de la qualité d'audit.
Par conséquent, ces comportements dysfonctionnels de
l'auditeur ont fait l'objet de nombreuses études depuis une trentaine
d'année aujourd'hui. Ces comportements des auditeurs seraient dusselon
Gaddour (2013) et Herrbach (2001) au dilemme coût-qualité
rencontré dans les cabinets d'audit. La littérature semble
regrouper les études sur les comportements dysfonctionnels de la
qualité d'audit en quatre catégories. Il s'agit des comportements
de réduction de la qualité de l'audit, de la sous
déclaration du temps passé à la mission d'audit, des
Comportements Non Professionnels (CNP) et la Mauvaise Gestion de l'Equipe
d'audit (MGE) (Gaddour, 2013 ; Herrbach, 2001 ; Pierce et Sweeney,
2004, 2006).La première catégorie porte sur un ensemble de
comportement spécifié dont chacun est susceptible de
réduire la qualité d'audit (Pierce, 2004). La deuxième
catégorie englobe les comportements dysfonctionnels de l'auditeur
à l'origine des budgets trop serrés qui sont susceptibles de
conduire plus tard à des comportements de réduction de la
qualité (Otley et pierce, 1996a ; Gaddour, 2013). La
troisième catégorie quant à elle traite des manquements
à la dimension du professionnalisme de l'auditeur et enfin, la
quatrième catégorie recouvre les manquements des collaborateurs
d'audit à la responsabilité de gestion de l'équipe d'audit
sur le terrain (Herrbach, 2001).
Par ailleurs, deux types d'étude empirique
caractérisent la recherche sur les comportements dysfonctionnels de
l'auditeur. Il s'agit des analyses descriptives et des analyses explicatives.
Pour ce qui est des études descriptives qui ont débutées
aux USA à la fin des années 1970 et qui se sont limitées
à analyser l'impact d'un aspect particulier sur la fréquence des
comportements de réduction de la qualité de l'auditeur.
S'agissant des analyses explicatives multivariées, elles sont
axées sur la construction des modèles explicatifs plus fournis.
Il ressort de ce deuxième groupe plusieurs variables pouvant être
à l'origine des comportements dysfonctionnels de l'auditeur. On peut
citer : les variables liées à la maitrise du temps (la
pression budgétaire, la pression de délais, les styles
d'évaluation de la performance et le niveau de participation à
l'établissement du budget temps) (Otley et Pierce, 1996b ; Kelley
et al, 1999 ; Pierce et Sweeney, 2004), les variables associées
à la personnalité de l'auditeur (Malone et Roberts, 1996), les
variables organisationnelles (engagement organisationnel et l'intention de
rester) (Otley et Pierce 1996b, Malone et Roberts, 1996) ou bien encore les
variables relatives à l'évaluation des éléments du
contrat psychologique (Herrbach, 2001), ainsi que la culture éthique
dans les entités d'audit (Prat dit Hauret, 2003). Notre étude
s'inscrit dans ce deuxième groupe, plus précisément le
paradigme des recherches empiriques qui cherche à expliquer les
échecs d'audit par les facteurs déterminants de la qualité
d'audit.
En effet, parmi les raisons qui peuvent justifier les
multiples scandales financiers observés dans le milieu des affaires, la
littérature mentionne que l'échec d'audit peut être
expliqué par le manque d'indépendance (Bazerman et al.,
1997 ; Djoutsa et Foka, 2014), par le manque de compétence
(Groverman, 1995 ; Djoutsa et Foka, 2014), l'inadéquation des
méthodes et processus d'audit (Sakka et al., 1998) et à des
comportements dysfonctionnels adoptés par les auditeurs (Herrbach,
2001 ; Gaddour, 2013 ; Foka, 2019). Dans le cadre de cette
étude, nous nous intéressons à un facteur qui a fait
l'objet de plusieurs recherches en Europe, aux Etats-Unis, et dans certains
pays de l'Afrique de l'ouest, mais qui reste à notre connaissance peu
exploré dans le contexte camerounais. Il s'agit des comportements
dysfonctionnels de l'auditeur. Ces comportements dysfonctionnels de l'auditeur
ont été jusqu'à présent considérés
dans un contexte social. En plus de ce contexte social, nous abordons cette
étude sous un angle relationnel comme l'a fait Gaddour (2016) en
mettant en avant la théorie du LMX (leader-member-exchange). Cette
théorie consiste à étudier la relation supérieure
subordonnée à l'effet d'analyser la relation individuel entre le
supérieur (en occurrence le commissaire aux comptes) et chacun de ses
subordonnés (les auditeurs seniors et juniors) sur ces comportements
singuliers. En plus de cette théorie, nous avons eu recours à la
théorie de l'agence de Jensen et Meckling (1976) qui suppose que les
individus dans un environnement inter dimensionnel marqué par la
concurrence et les intérêts contradictoires agissent pour
maximiser l'utilité de leur action. Par ailleurs, nous avons
également utilisé la théorie des échanges sociaux
pour essayer d'expliquer l'influence que peut avoir la nature des
échanges organisation-employés sur l'orientation de leur
comportement au travail. Des lors, l'objet de cette étude est de
déterminer les facteurs qui poussent les auditeurs à adopter les
comportements dysfonctionnels réducteurs de la qualité de l'audit
au Cameroun.
A cet effet, la question principale à laquelle nous
apporterons les éléments de réponse est la suivante :
Quels sont les facteurs susceptibles d'expliquer les comportements
dysfonctionnels des auditeurs au Cameroun ? De
cette question centrale découle quatre questions
spécifiques :
- Quel est l'effet des facteurs contextuels (tels que la
pression budgétaire, la pression du délai temps) sur le
comportement dysfonctionnel des auditeurs ?
- Les comportements dysfonctionnels de l'auditeur sont-ils
influencés par la relation supérieur-subordonné ?
- Les comportements dysfonctionnels de l'auditeur sont-ils
tributaire des facteurs de contingence comportementale ?
- Le comportement dysfonctionnel des auditeurs
dépend-il de leur niveau d'engagement organisationnel ?
III. OBJECTIFS DE L'ETUDE
Pour répondre à toutes ses interrogations, on
s'est fixé pour objectif principal d'identifier les facteurs
susceptibles d'expliquer le comportement dysfonctionnel des auditeurs au
Cameroun. A cet effet, on s'est fixé pour objectifs
spécifiques :
- d'Examiner la relation entre les facteurs contextuels (tels
que la pression budgétaire, la pression temps) et les comportements
dysfonctionnels des auditeurs ;
- De déterminer si le comportement dysfonctionnel des
auditeurs peut être expliqué par la relation
supérieure-subordonné ;
- De déterminer si les facteurs de contingence
comportementale peuvent être à l'origine du développement
des comportements dysfonctionnels de l'auditeur ;
- D'examiner si le comportement dysfonctionnel des auditeurs
dépend de leur niveau d'engagement organisationnel.
IV. INTERET DE L'ETUDE
Dans un contexte marqué par la controverse de la
qualité de la mission d'audit, plusieurs actions ont été
engagées tant sur la plan règlementaire qu'académique afin
d'apporter un souffle nouveau à la profession d'audit financier
d'avantage mêlée dans les actes de manipulation comptable aux
seins des entreprises. Toutefois sur le plan académique, l'approche
fondée sur le comportement dysfonctionnel des auditeurs reste peu
explorée dans le contexte camerounais. De ce fait, cette étude
présente un intérêt certain à la fois sur le plan
théorique que pratique.
Sur le plan théorique : Cette
étude va contribuer à enrichir la littérature sur la
qualité d'audit et surtout les facteurs susceptibles de conduire les
auditeurs à adopter un comportement dysfonctionnel dans le cadre de
leurs missions et bien évidement, faire des propositions sur comment les
réduire afin de garantir la fiabilité des travaux de l'auditeur
externe.
Cette recherche est toute aussi importante pour d'autres
raisons, le cadre conceptuel développé dans cette étude
fournira une base cohérente pour mener d'autres enquêtes plus
approfondies afin de fournir une preuve empirique qui améliorera la
compréhension des facteurs qui influencent le comportement des auditeurs
en contexte camerounais.
Sur le plan pratique : Les
résultats de cette recherche permettront de formuler les recommandations
à l'endroit des managers des cabinets d'audits (CAC, Experts
comptables). Ainsi, cette recherche leur permettra d'avoir une idée sur
les facteurs susceptibles d'avoir un impact sur les comportements
dysfonctionnels de leur collaborateur et surtout de servir de levier sur la
façon de gérer leurs équipes sur le terrain afin
d'améliorer la qualité de leur travail.
Pour les utilisateurs des informations financières
(investisseurs, Etat, fournisseurs, clients...) cette étude leur
permettra d'acquérir une connaissance sur les facteurs qui peuvent
influencer le comportement des auditeurs et mettre en péril la
qualité des informations dont ils se servent.
V. HYPOTHESES DE RECHERCHE
Sur la base des études antérieures et des
objectifs ci-dessus, nous présenterons dans cette partie les
hypothèses qui seront soumises à l'épreuve des faits.
V.1- Facteurs contextuels et
comportement dysfonctionnel des auditeurs
Plusieurs études sur les comportements dysfonctionnels
des auditeurs ont mis en évidence, l'effet significatif de la pression
du budget temps sur le comportement des collaborateurs d'audit (Kelley et
Marghein, 1990 ; Otley et Pierce, 1996 ; Herrbach, 2001). La pression
du budget temps est un facteur considéré par plusieurs auditeurs
au sein des cabinets d'audit comme une cause principale des comportements de
réduction de la qualité d'audit. Selon Pierce et Sweeney (2004)
ce facteur est susceptible d'entrainer les auditeurs dans la sous
déclaration du temps passé à la mission et qui affecte la
qualité de leur travail. En effet, sur pression budgétaire,
l'auditeur travaillera d'avantage sur son temps personnel sans déclarer
les heures supplémentaires qu'il effectue. Globalement, les
études antérieures ont conclu que la faisabilité du budget
temps était négativement corrélée avec les
comportements dysfonctionnels des auditeurs au cours de leur mission d'audit.
Cette relation a été confirmée par Otley et Pierce (1996)
sur les comportements de réduction de la qualité de l'audit puis
par Gaddour (2013) en France sur les comportements dysfonctionnels des
auditeurs seniors. Ces conclusions réconfortent également celle
de Herrbach (2001) qui a confirmé l'existence d'une relation
significative entre la pression du budget et les comportements de
réduction de la qualité d'audit. Dans le même sens que ces
auteurs, nous supposons que les comportements dysfonctionnels des auditeurs
sont positivement corrélés avec les facteurs contextuels tels
que la pression budgétaire et la pression du budget temps. De ce fait,
nous pouvons déduire l'hypothèse suivante :
H1 : Il existe une relation positive
entre les facteurs contextuels (la pression budgétaire, la pression du
budget temps) et les comportements dysfonctionnels de l'auditeur.
V.2-
Relation supérieur subordonné et comportements dysfonctionnels de
l'auditeur
Une littérature abondante aussi théorique
qu'empirique a mis en évidence l'effet du comportement perçu des
supérieurs hiérarchiques sur le comportement au travail de ses
collaborateurs. C'est ainsi que Wayne et al., (1997) constatent que la relation
entre le subordonné et son supérieure est significativement
liée à l'appréciation de cette dernière par le
subordonné, ainsi que ses attentes avec le supérieur. Wittmar et
al., (2010) ayant étudié la relation entre le subordonné
et le supérieur, concluent que les échanges au niveau de la
supervision conduisent à des relations et des comportements de
citoyenneté organisationnelle. De plus, il constate que la nature de la
relation entre le subordonné et le supérieur influence
significativement les rôles attendus de l'individu. Ce qui corrobore avec
les travaux de Kelley et Margheim (1990) qui dans leurs analyses de
comportement de réduction de la qualité d'audit, sont
arrivés à la conclusion qu'il existe une relation positive entre
le style de leadership du supérieur et le comportement de ses
subordonnées. Herrbach (2001) dans son étude sur le comportement
au travail des collaborateurs de cabinet d'audit financier montre que la
confiance accordée par le superviseur à ses collaborateurs est un
élément fondamental de réduction des comportements
dysfonctionnels des auditeurs seniors dans un environnement professionnel
marqué par une diminution de l'effort de revue de travail par le
supérieur hiérarchique. Ces conclusions réconfortent
celles de Camerman et Jost (2005) qui ont démontré l'influence
des pratiques et caractéristiques managériales telles que la
confiance, le comportement de monitoring, le style de leadership ainsi que la
dimension de justice interpersonnelle et informationnelle sur le comportement
des subordonnées.
Sur le plan empirique, Gaddour (2013) après avoir
étudié l'impact principalement de la relation
subordonnée-supérieure sur le comportement dysfonctionnel des
auditeurs seniors dans le contexte français, est arrivé en
conclusion que le LMX et les comportements managériaux du
supérieur sont des facteurs ayant un impact significatif sur les
comportements des auditeurs seniors en France. Autrement dit, les
collaborateurs d'audit auront tendance à reproduire les comportements
idéalisés de leur supérieur (en l'occurrence le
commissaire au compte). Au regard donc de ce qui précède, nous
nous attendons à ce que la perception par les auditeurs d'une bonne
relation avec le supérieur entraine moins de comportement dysfonctionnel
de réduction de la qualité d'audit. En s'inspirant des travaux de
Gaddour (2016) et plus précisément de la théorie du LMX,
nous pouvons déduire l'hypothèse suivante :
H2 : La perception par les auditeurs
d'une bonne relation avec le manager influence significativement leurs
comportements dysfonctionnels.
V.3-
Facteurs de contingence comportementale (l'âge, le type de formation,
l'expérience) et comportements dysfonctionnels de l'auditeur
Dans la littérature comptable, parmi les facteurs
démontrés avoir une influence sur le comportement dysfonctionnel
des auditeurs, l'on note également les facteurs de contingence
comportementale tels que l'âge de l'auditeur, son expérience
et le type de formation. Ces variables ont été utilisées
dans les travaux antérieurs par les auteurs comme Flint (1988), Libby et
Frederick (1990)et Gaddour (2013). Dès lors, l'étude de Gaddour
(2013) dans le contexte français montre qu'il existe une relation
négative entre l'âge de l'auditeur et les comportements non
professionnel (CNP). Pour aller plus loin, l'auteur démontre que les
auditeurs dont l'âge est inférieur à 27.85 ans s'engagent
plus facilement dans les CNP que ceux ayant un âge plus
élevé, ce qui corrobore avec les travaux de Herrbach (2001). La
justification de ce résultat peut être liée au fait que les
auditeurs moins jeunes sont dotés d'une expérience de terrain
insuffisante (Prat dit Hauret, 2003). D'ailleurs, la plupart des études
antérieures montrent une corrélation négative entre
l'expérience de l'auditeur et les comportements réducteurs de la
qualité d'audit. Il convient de noter que les auditeurs dotés
d'une expérience de vérification de plus de quatre (4) ans sont
enclins à moins de comportement réducteur de la qualité
d'audit que ceux dont l'expérience est inférieure (Libby et
Frederick, 1990). En ce qui concerne le type de formation, Chapellier (1993)
dans son étude démontre que les gens ont une tendance naturelle
à mieux effectuer le travail dont ils connaissent le mieux. Autrement
dit, une personne n'ayant pas subie une formation en comptabilité ou
audit ne saurait bien réaliser une mission d'audit. En effet, un
auditeur disposant d'une formation de type comptable ou d'audit serait sans
doute plus compétent et de ce fait adoptera moins de comportement
réducteur de la qualité de la mission d'audit.
De cette analyse, nous prévoyons donc l'existence d'une
relation significative entre les facteurs de contingence comportementale et le
comportement dysfonctionnel des auditeurs. De ce fait, l'hypothèse
à formuler est la suivante :
H3 : Il existe une relation
significative entre les facteurs de contingence comportementale (tels que
l''âge, le type de formation, l'expérience) et le comportement
dysfonctionnel des auditeurs.
V.4-
Influence du niveau d'engagement organisationnel sur le comportement
dysfonctionnel des auditeurs
Une analyse de la littérature permet de constater que
les variables telles que l'engagement organisationnel et l'engagement
professionnel de l'auditeur peuvent expliquer les comportements dysfonctionnels
observés dans les cabinets d'audit. Pour Porter et al., (1974),
l'engagement organisationnel désigne la ferme volonté de
l'employé à déployer ses efforts pour atteindre les
objectifs fixés par le manager. Cette volonté manifeste est donc
associée à des comportements positifs tels que la performance au
travail et l'assiduité des employés. Dans le même sens,
Mowday et al., (1979) ont identifié trois facteurs qui
caractérisent l'engagement organisationnel. Il s'agit notamment de la
forte croyance, de l'acceptation des buts et valeurs de l'organisation, de la
volonté ferme de consentir des efforts au nom de l'organisation.
En effet, Mayer et Allen (1991) dans leur modèle de
l'engagement organisationnel expliquent que l'attachement d'un individu
à son organisation comporte trois dimensions à savoir
l'engagement affectif, l'engagement de continuité et l'engagement
normatif. Par ailleurs plusieurs travaux se sont limités à
étudier un seul des trois dimensions du modèle de Mayer et Allen
(1991) à l'instar de Herrbach (2001) et Gaddour (2013) qui se sont
intéressés uniquement au niveau de l'engagement affectif entre
les auditeurs et l'organisation à laquelle ils évoluent. Ces
auteurs dans leurs études ont trouvé qu'il existe une relation
négative entre l'engagement affectif et les comportements
dysfonctionnels des collaborateurs d'audit en France. Ces résultats
corroborent avec ceux de Halil et al, (2011) dans le contexte malaisien qui
dans leurs travaux confirme l'existence d'une corrélation significative
entre l'engagement organisationnel et le comportement dysfonctionnel des
auditeurs. Selon Lincoln et Kalleberg (1990) un employé très
engagé déploiera des efforts considérables au nom de
l'organisation même si ces efforts ne contribuent pas directement
à la rémunération ou aux possibilités de
carrière de l'individu. De ce fait, un niveau de d'implication
organisationnel faible serait associé à un fort niveau de
comportement dysfonctionnel élevé. Dans le même sens que
Herrbach (2001) et Gaddour (2013), nous nous attendons à ce que les
auditeurs ayant un faible niveau d'engament affectif adopte plus de
comportement dysfonctionnel comparé à ceux dotés d'un
niveau d'engament organisationnel plus élevé. Par
conséquent nous émettons l'hypothèse suivante :
H4 : Le comportement dysfonctionnel
des auditeurs augmenteavec leur niveau d'engagement organisationnel
VI.
DEMARCHE METHODOLOGIQUE
I- Dans le cadre de cette étude, nous avons opté
pour une approche hypothético-déductive. En effet, cette
démarche consiste à partir de l'ensemble des travaux
antérieur effectués sur le sujet de notre recherche et de
formuler des hypothèses qui seront par la suite soumises à
l'épreuve des faits en vue de les confirmer ou de les infirmer à
l'aide des différents outils statistiques correspondant (Thietart,
2007). Plusieurs recherches antérieures en matière d'audit ont
utilisé divers outils de collecte des données mais l'instrument
le plus couramment utilisé dans les études sur les comportements
dysfonctionnels de l'auditeur est le questionnaire. Ceci en raison de sa
confidentialité et de sa limitation au biais de
désirabilité social du répondant. De ce fait, nous allons
à partir des travaux antérieurs élaborés un
questionnaire d'enquête pour recueillir les données sur le terrain
auprès des collaborateurs des CAC notamment les auditeurs juniors et
séniors des cabinets d'expertise comptable membre de l'ONECCA.
Comme méthode d'échantillonnage, nous avons
utilisé la méthode non probabiliste par convenance. Le choix de
cette méthode se justifie par le contexte de l'étude où
l'accès à l'information est restreint d'une part en raison de
l'imperméabilité (secret professionnel) et d'autre part au fait
qu'elle s'adresse à des professionnels très pris par le travail.
Notre enquête s'est limitée dans les seules villes de Douala et
Bafoussam car regroupant l'essentiel de notre échantillon
d'étude. Les données recueillies sont par la suite
traitées à l'aide du logiciel d'analyse des données SPSS
et les tests de vérification des hypothèses sont effectués
à travers l'analyse de la régression, les tests de
corrélations et le tri à plat.
VII.
PLAN DE TRAVAIL
Pour une meilleure présentation de nos travaux, notre
travail est articulé autour de deux parties.
La première partie s'intitule cadre d'analyse
théorique de la qualitéde l'audit. Elle est divisée en
deux chapitres. Le premier traite du cadre conceptuel et théorique des
comportements dysfonctionnels de l'auditeur comme proxy de mesure de la
qualité d'audit.Le second quant à lui présente une revue
de littérature sur les facteurs explicatifs des comportements
dysfonctionnels de l'auditeur.
La deuxième partie qui se veut beaucoup plus pratique
s'intitule cadre d'analyse empirique du comportement dysfonctionnel des
auditeurs. Elle s'organise autour d'un double objectif, le
premier vise à présenter la modélisation empirique de
l'étude et le second l'analyse des données et
interprétations des résultats.
PREMIERE PARTIE : CADRE D'ANALYSE THEORIQUE DE LA QUALITE
D'AUDIT
La qualité de l'audit est une notion qui se trouve
au-devant de la scène économique ces dernières
années du fait des multiples scandales financiers observés
à l'échelle international et national. En effet, l'auditeur
externe a pour but principal de garantir la qualité de l'information
financière produite par les entreprises. Mais au regard de son
implication dans des nombreuses affaires, plusieurs mesures ont
été prises sur le plan règlementaire et légal d'une
part, et d'autre part, sur le plan académiques, de nombreuses recherches
ont été réalisées à l'effet de
déterminer les causes deséchecs d'audit. Parmi ces causes, la
littérature évoque le comportement dysfonctionnel de l'auditeur.
Pour mieux appréhender ces concepts, nous nous sommes
basés sur trois théories à savoir : la théorie
de l'agence de Jensen et Meckling (1976) qui dans une relation d'agence entre
le manager et ses collaborateurs, se propose de réduire
l'asymétrie d'information à travers le mécanisme de
contrôle ; la théorie des échanges sociaux qui
explique les comportements des salariés par les relations
d'échanges sociaux dont ils entretiennent avec l'organisation et la
théorie de leader-Member-Exchange (LMX) de Graen et Uhl-bien (1995) qui
dans un jeu d'échanges sociaux, intègre le comportement du leader
(manager) comme facteur d'influence du rôle, de la responsabilité
et de la performance de chacun de ses subordonnés au travail.
De ce fait, cette première partie consiste pour nous
à présenter d'abord le cadre conceptuel et théorique des
comportements dysfonctionnels de l'auditeur comme proxy de mesure de la
qualité de l'audit (chapitre 1) ensuite une analyse des facteurs
explicatifs du comportement dysfonctionnels de l'auditeur fera l'objectif du
chapitre 2.
CHAPITRE I : CADRE D'ANALYSECONCEPTUELLE DE LA
QUALITE D'AUDIT ET DES COMPORTEMENTS DYSFONCTIONNELS DE L'AUDITEUR
Dans le cadre de ce premier chapitre, nous passerons en revue
le cadre théorique et conceptuel de la qualité d'audit et des
comportements dysfonctionnels de l'auditeur. Pour ce faire, nous
réviserons en premier lieu, la notion d'audit comptable et financier
(Section I) en passant par lesgénéralités sur l'audit
comptable et financier, les caractéristiques organisationnelles des
cabinets d'audit et en fin le processus d'audit comptable et financier. En
deuxième lieu, nous exposerons les comportements dysfonctionnels des
auditeurs comme critère d'appréciation de la qualité
d'audit (Section II). A cet effet, il sera question pour nous de mettre en
évidence le concept général de la qualité d'audit,
le rôle et les typologies de comportements dysfonctionnels dans les
organisations, le rôle des collaborateurs du CAC et pour terminer, les
typologies des comportements dysfonctionnels abordés dans le cadre de
cette étude.
SECTION
I : NOTION D'AUDIT COMPTABLE ET FINANCIER
La notion d'audit a évolué au fil du temps pour
prendre une place de plus en plus prépondérante au sein des
organisations. Cependant, face aux défis de la mondialisation des
économies et à l'évolution permanente de l'environnement
des affaires toujours plus complexe avec des nombreux scandales financiers qui
ont agité le monde, la problématique de la qualité de
l'audit refait surface avec acuité. L'objet de notre étude
étant de déterminer les facteurs qui peuvent pousser les
auditeurs à adopter un comportement réducteur de la
qualité d'audit, il nous semble tout à fait cohérent
d'aborder dans cette section, les concepts fondamentaux d'audit comptable et
financier afin de faciliter la compréhension du sujet de notre
étude.
1.
Généralités sur l'audit comptable et financier
La profession d'audit connait des mutations
courantes et importantes ces dernières décennies. Ceci en raison
des complexités économiques et financières que connait le
monde des affaires. Dans le cadre de cette étude nous allons nous
attarder d'avantage sur le concept d'audit comptable et financier. De ce fait,
ce paragraphe vise à donner une définition de cette notion,
mettre en évidence son évolution historique, son objectif ainsi
que son intérêt defaçon générale.
1.1. Définition de l'audit comptable et financier
Fondamentalement, l'audit est un examen critique qui permet
de vérifier les informations données par l'entreprise et
d'apprécier les opérations et les systèmes mis en place
pour les traduire. Selon Germond et Bonnault(1987), l'audit comptable et
financier se définit comme étant un examen technique rigoureux
constructif auquel possède un professionnel compétent et
indépendant en vue d'exprimer une opinion motivée sur la
qualité et la fiabilité de l'information financière
présentée par une entreprise au regard de l'obligation qui lui
est faite de donner en toutes circonstances dans le respect des règles
de droit et des principes comptables en vigueur, une information de
qualité sur sa situation financière. D'après
Mughanni(2006), l'audit est un examen professionnel d'une information en vue
d'exprimer sur cette information une opinion responsable et indépendant
par référence à un critère de qualité.
PourCasta et Mikol (1999), l'audit se définit comme un ensemble de
techniques d'informations et d'évaluation mises en oeuvre au sein d'une
démarche cohérente par un professionnel afin de porter un
jugement par référence à des normes et formuler une
opinion sur une procédure ou les modalités de réalisation
d'une opération. C'est donc un examen de la situation interne et
externe de l'entreprise dans le but de réduire l'asymétrie
informationnelle entre les dirigeants et les actionnaires de cette entreprise.
Chemangui (2004) quant à lui pense que l'audit comptable et financier
est un examen critique permettant de vérifier les informations produites
par une entreprise et d'apprécier les opérations et les
systèmes conçus pour les traduire.
Par ailleurs Raffegeau et al., (1994) ont concluent que
l'audit comptable et financier est un examen auquel procède un
professionnel indépendant et compètent en vue d'exprimer une
opinion motivée sur la régularité et la
sincérité des comptes annuels d'une entité à la fin
d'un exercice donné. Selon ces auteurs, il s'agit d'un examen critique
des états financiers comprenant le bilan, le compte de résultat
et les états annexes afin de formuler un jugement en leur sujet.
Au regard de cet ensemble de définitions, nous
concluons que l'audit comptable et financier est un examen indépendant
et objectif sur le degré de maitrise des opérations d'une
entité. Ce dernier permet à l'auditeur compètent et
indépendant ayant adopté un comportement fonctionnel au cours de
sa mission d'exprimer une opinion motivée sur la sincérité
et l'image fidèle des comptes annuels.
1.2. Evolution historique
Sur le plan historique, le
début de la normalisation et du contrôle des comptes remonte
à l'antiquité avant Jésus-Christ.
Les sumériens du 2eme militaire avec leur
code d'Hammourabi ne se limitaient pas à la définition des lois
qui réglementent l'activité commerciale mais ils mentionnaient de
manière très claire l'obligation d'utiliser un plan comptable et
de respecter les normes d'enregistrements afin de présenter un support
de communication commerciale fiable. Ces derniers avaient déjà
songé de l'utilité d'établir une information fiable et
objective entre les acteurs économique. Mais plus tard à partir
du 3éme siècle, les gouverneurs ont nommés des
questeurs dont le rôle était de vérifier la
comptabilité des provinces. C'est plus précisément au
cours de cette période qu'est né le concept d'audit qui
étymologiquement signifie « écouter ». Selon
Raffegeau et al. (1994) les questeurs devaient rendre compte devant une
assemblée des auditeurs. Ainsi, l'évolution de l'activité
de contrôle des comptes a évolué avec le
développement économique et des marchés qui ont fait
naitre les exigences de revue des procédures de gestion des entreprises
et des comptes afin de garantir la fiabilité des informations
émises par les systèmes comptables en direction des parties
prenantes. C'est de cette évolution historique qu'est né le
rôle de l'auditeur et de l'audit en général.
1.3. Objectif de l'audit
comptable et financier
Encore appelé « audit
légal », l'audit comptable et financier est une mission
d'intérêtgénéral dont l'objectif principal est de
réduire l'asymétrie d'information entre les actionnaires
principaux investisseurs, et les dirigeants responsables de la gestion de
l'entreprise. L'audit légal a donc pour but d'assurer aux utilisateurs
de l'information financière la qualité des informations
publiée par les entreprises. Dans ce sens, l'auditeur légal a
pour objectif de vérifier la régularité et la
sincérité des informations contenues dans les états
financiers de l'entreprise afin de fournir une image fidèle de sa
situation financière et patrimoniale au cours d'une
périodedéterminée. Par référence à
l'International Federation of Accountants (IFAC, 1978), l'objectif de
l'auditcomptable et financier est de permettre à l'auditeur d'exprimer
une opinion motivée sur la sincérité et la
régularité des états financiers de l'entreprise.
1.4. Intérêt de
l'audit comptable et financier
L'audit en général et l'audit comptable et
financier en particulier s'apparente commeun mécanisme de gouvernance
dont le rôle principal est de réguler les relations entre les
différentes parties prenantes à la vie de l'organisation. Il joue
de ce fait un rôle potentiel dans la réduction de
l'asymétrie d'information entre les stakeholders. Il permet de donner du
crédit et de la valeur aux informations générées
par les systèmes comptables des entreprises en direction du
marché.
Pour Cohen et al., (2004), Dans un système
d'échangesociaux,l'audit financier joue un rôledéterminant
dans la régulation des relations entre les différentes parties
prenantes à la vie de l'entreprise. Dans ce même ordre
d'idée, Casta et Mikol, (1999) affirment que l'audit financier en tant
que mécanisme de gouvernance conforte une opinion sur la
crédibilité des états financiers. Ceci dans ce sens que
l'opinion émise par l'auditeur permet d'accroitre l'utilité de
l'information publiée par les organisations contrôlées.
Dès lors, l'on peut conclure qu'en plus de répondre à
l'obligation de publication des états comptables qui incombe aux
entreprises, l'audit comptable et financier constituent également un
outil indispensable pour la bonne gouvernance des entreprises (Charreaux,
1997).
L'une des raisons qui justifie le développement de
l'audit financier est sans doute l'internalisation des marchés. En
effet, l'audit comptable et financier permet de faciliter l'obtention des
nouveaux capitaux grâce à la réduction de
l'asymétrie d'information entre les dirigeants et les investisseurs.
L'auditeur en tant que régulateur est donc un bouclier contre le
management opportuniste des dirigeants sociaux et par conséquent un
combattant contre les imperfections des marchés.
Après avoir exposé de façon claire la
notion d'audit comptable et financier, il nous convient à présent
de s'interroger sur les caractéristiques organisationnelles des cabinets
d'audit.
2.
Caractéristiques organisationnel des cabinets d'audit
Des nombreuses recherches sur l'audit
comptable et financier se sont intéressées aux aspects techniques
et méthodologiques des travaux d'audit. Cependant, très peu ont
mis en évidence l'aspect organisationnel des cabinets d'audit et son
incidence sur la qualité de la mission d'audit. Pourtant selon Herrbach
(2000), il est très difficile de s'intéresser à un secteur
d'activité sans prendre en considération les
caractéristiques organisationnelles de ses acteurs. L'objectif de ce
paragraphe est de présenter tour à tour, le marché d'audit
au Cameroun, la composition d'une équipe d'audit, le mode de
fonctionnement des cabinets et le réseau relationnel des professionnels
de contrôle
2.1- Le marché de
l'audit au Cameroun
Au Cameroun, le marché d'audit comptable et financier
encore appelé l'audit légal est fortement encadré par les
textes et régie par l'Ordre National des Experts comptables du Cameroun
(ONECCA) placé sous tutelle du ministère chargé des
finances (MNFI). Cet ordre regroupe en son sein, l'ensemble des professionnels
reconnus par la loi de conduire les missions d'audit légal au sein des
entreprises tenues de designer un CAC.
2.1.1- L'ordre National
des Experts Comptable (ONECCA)
L'organisation de la profession d'expert-comptable au
Cameroun voit le jour avec les actes suivants :
Acte N° 4/47-UDEAC-133 du 27 novembre 1970 portant statut
des experts comptables et comptables agréés.
Acte N°5/82-UDEAC-324 portant adoption des dispositions
relatives au commissariat aux comptes et à l'expertise judiciaire en
comptabilité.
Acte N° 6/87-UDEAC du 18 décembre 1987 portant
modification des articles 17 et 20 de l'acte 4/70-UDEAC-133.
L'exercice de cetteprofession est soumis à l'obtention
d'un agrément accordé par une décision du comité de
Direction de la CEMAC.
De ces textes sous régionaux, il en ressort que,
chaque pays membre dispose d'une latitude de se doterd'une structure nationale
pour l'encadrement des professionnels libéraux et dans les Etats
où la profession n'est pas encore organisée, la
régularité de celle-ci est assurée par la commission
mixte. C'est ainsi que l'ONECCA a été créé au terme
de la loi n°85-11. Mais c'est n'est qu'en 1990 que la loi n°90/38 est
venue préciser les conditions d'exercice et d'organisation de la
profession d'expert-comptable au Cameroun. Le règlement intérieur
ainsi que le code de déontologie de la profession ont été
rendu exécutoire en 1993 par arrêté n°00166/MINFI. Cet
ensemble de textes vise à doter l'ONECCA d'une organisation de
qualité.
2.1.1.1- Structure
organisationnelle de l'ONECCA
L'ONECCA accomplit sa mission et exerce ses attributions par
l'intermédiaire de deux organes : l'Assemblée
générale et le conseil de l'ordre.
L'Assemblée
générale
Elle est constituée de tous les experts comptables
inscrits au tableau de l'ordre. Cet organe se réunit tous les ans en
session extraordinaire à la demande soit de la majorité absolue
de ses membres, soit du conseil de l'ordre, soit encore de l'autorité de
tutelle pour :
- Elire les membres du conseil, pour un mandat de trois (03)
ans renouvelable ;
- Elire le président du conseil, pour un mandat de
trois (03) ans renouvelable ;
- Statuer sur le rapport d'activité et le plan
d'actions du président du conseil ;
- Fixer les orientations susceptibles d'assurer la bonne
marche de la profession ;
- Adopter le code de déontologie de la profession et le
règlementintérieur de l'ordre ;
- Elire le membre de la chambre d'appel, pour un mandat de
trois (03) ans renouvelable.
Le conseil de l'ordre
C'est l'organe exécutif de l'ONECCA.
Il comprend dix (10) membres titulaires et neuf (09) membres suppléants
élus pour trois (03) ans, choisi parmi les experts comptables
libéraux. Le conseil est administré par un bureau composé
d'un président, de trois vice-présidents, d'un secrétaire
général, d'un secrétaire général adjoint,
d'un trésorier et d'un trésorier adjoint. Il se réunit
quatre fois par an en session ordinaire, sur convocation du président et
en cas de besoin de se réunir en session extraordinaire soit à
l'initiative du président, soit à la demande de la moitié
au moins de ses membres ou de celle de l'autorité de tutelle. Cet organe
a plusieurs attributions parmi lesquelles :
- Statuer sur la demande d'inscription ou de
réinscription au tableau de l'ordre et sur l'élection de ses
membres ;
- D'assurer la qualité de prestation de ses
membres ;
- De veiller à la formation et au perfectionnement
continus de tous les membres de l'ordre ;
- De connaitre de façons générale, de
toute question relative à l'exercice de de la profession
d'expert-comptable et au fonctionnement de l'ordre.
Au sens des différents textes, les professionnels
libéraux de la comptabilité sont repartis en trois grandes
catégories en fonction des types d'interventions. C'est ainsi qu'on
distingue, l'expert-comptable, l'expert judiciaire en comptabilité et le
commissaire aux comptes. Dans le cadre de ce travail seule la profession du
commissaire aux comptes nous intéresse.
2.1.1.2- Missions et activités de l'ONECCA
L'ONECCA a pour vocation de regrouper et de manager les
professionnels libéraux au service de l'entreprise tout en assurant leur
valorisation ainsi que leur épanouissement. L'ordre est le garant de
l'éthique de la profession et joue le rôle de médecin
généraliste de l'entreprise en l'accompagnant dans sa
compétitivité.
L'ordre est actif dans tous les organismes internationaux
représentatifs de la profession comptable. Cette coopération
constitue selon Sangué-Fotso (2011), un argument d'amélioration
de la pratique comptable au Cameroun. Toutefois, cet argument est battu du
revers de la main lorsqu'on réalise que l'une des missions de l'ONECCA
axée sur la formation continue des experts comptables n'est pas toujours
effectuée. Depuis la vague d'arrestation baptisée sous le nom
« d'opération Epervier » ayant mis en mal quelques experts
comptables et commissaires aux comptes, l'ordre s'est véritablement
engagé dans une campagne de sensibilisation et de promotion des bonnes
pratiques de la gouvernance. Ceci s'observe au regard des thèmes
débattus lors des différents congrès de l'ordre.
Figure 1: Organisation de la
profession comptable dans la CEMAC
0
CEMAC
Secrétariat exécutif
Conseil Supérieur des Ordres Nationaux
Ordres Nationaux ou Commission mixte (décision du
conseil des ministres)
- Doctrine comptable ;
- Ethique professionnelle ;
- Normes professionnelles ;
- Publication des textes ;
- Formation ;
- Contrôle de qualité.
- Confection du tableau (inscription) ;
- Publication annuelle du tableau ;
- Code de déontologie (application) ;
- Règlement intérieur (application).
Source : conçu par
l'auteur à partir des lectures
2.1.2- L'auditeur légal en contexte
CEMAC : le commissaire aux comptes
Au terme de l'article 28 de
l'arrêté N° 11/01/UEAC-027-CM-07 du 5 décembre 2001,
« est CAC, le professionnel indépendant qui reçoit
de l'assemblée générale des associés ou
éventuellement des statuts, le mandat de réviser les comptes
d'une société, d'en vérifier les valeurs afin de certifier
la régularité et la sincérité des états
financiers ainsi que les informations contenues dans le rapport des dirigeants
sociaux». Ainsi, dans le contexte camerounais et contrairement
à d'autre pays comme la France, tous les experts comptables inscrits
à l'ONECCA sont d'office des auditeurs légaux. Avant de
présenter leur champ d'intervention, il nous convient d'abord, d'exposer
ses missions, sa formation et la démarche conduisant à leur
nomination.
2.1.2.1- Rôles et missions de l'auditeur
légal
Le CAC exerce une mission d'audit
légal dont l'objectif est au terme de l'article 710 de l'AU de certifier
que les états financiers de synthèses sont réguliers,
sincères et donnent une image fidèle du résultat des
opérations de l'exercice écoulé ainsi que de la situation
financière et du patrimoine de la société à la fin
de cet exercice.
Dans le cadre de sa mission, il vérifie la
sincérité et la concordance avec les états financiers de
synthèse, des informations données dans le rapport de gestion du
conseil d'administration ou de l'administrateur général selon le
cas, et dans les documents sur la situationfinancière et les
états financiers de synthèse de la société
adressés aux actionnaires (article 713 de l'AU). Pour aller plus loin,
il veille à l'égalité entre les associés, notamment
que toutes les actions d'une même catégorie
bénéficient des mêmes droits.
Au terme de sa mission de vérification, l'auditeur
légal dresse un rapport dans lequel il porte à la connaissance du
conseil d'administration ou de l'administrateur général :
- Les contrôles et modifications auxquelles il a
procédé et les diffèrent sondages auxquels il s'est
livré ainsi que les résultats ;
- Les postes du bilan et des autres documents comptables
auxquels des modifications lui paraissent devoir être apportées,
en faisant toutes les observations utiles sur les méthodes
d'évaluation utilisées pour l'établissement de ces
documents ;
- Les irrégularités et les inexactitudes qu'il
aurait découvertes ;
- Les conclusions auxquelles conduisent les observations et
rectifications ci-dessus sur les résultats de l'exercice en comparaison
à ceux du dernier exercice.
En outre, l'auditeur légal à l'obligation de
signaler à la plus prochaine assemblée générale,
les irrégularités et inexactitudes relevées par lui au
cours de sa mission. Il révèle également au
ministère public, les faits délictueux dont il a eu connaissance
dans l'exercice de sa mission.
2.1.2.2- Les exigences de formation des auditeurs
légaux
Le CAC est à la fois un titre
professionnel règlementé et un métier. Pour
Sangué-Fotso (2011), Le meilleur profil du commissaire aux comptes
intègre le trip type qualification, indépendance et
probité. C'est ainsi qu'en contexte Camerounais, les experts comptables
titulaire d'un DEC (Diplôme d'Expertise Comptable) et inscrits au tableau
de l'ordre des experts comptables sont systématiquement CAC. En effet,
l'accession au DEC est conditionnéepar la validation du DSCG
(Diplôme Supérieur de Comptabilité et de Gestion)qui
s'obtient après trois années d'études au sein d'une
école d'expertise comptable. Puis trois (03) années en tant
qu'expert-comptable stagiaire au sein d'un cabinet d'expertise comptable
agréé. Toutefois, les auditeurs légaux sont tenus à
l'obligation de formation permanente pour maintenir leur niveau de
compétence.
2.1.2.3- Nomination
des auditeurs légaux
Au terme des dispositions de l'article 379
de l'AU, les CAC sont désignéspar les actionnaires sur
proposition du conseil d'administration, sur la base de la liste des experts
comptables inscrits au tableau de l'ordre pour une durée de trois (03)
ans renouvelable une seule fois. Cette démarche selon SanguéFotso
(2011), laisse entrevoir que le CAC est désigné par le conseil
d'administration sur proposition officieuse du directeur général.
Ce qui explique les actes de malversationsfinancières connues dans
certaines entreprises camerounaises en connivence avec les auditeurs
légaux.
2.1.2.4- Le champ d'interventions de l'auditeur
légal
L'audit comptable et financier a
été régi au Cameroun par la loi française du 23 mai
1863, jusqu'en 1982, date à laquelle l'UDEAC à travers l'acte
N° 5/82-UDEAC-324 portant adoption des dispositions relatives au
commissariat aux comptes et à l'expertise judiciaire en
comptabilité, a vu le jour. Les limites relevées de cet acte au
niveau de l'indépendance du CAC seront améliorées par
l'acte uniforme OHADA. En effet, selon l'article 695 de cet acte, seuls les
experts comptablesagréés par l'ordre des experts comptables
peuvent exercer les fonctions de commissaire aux comptes au sein d'une
organisation. De ce fait, toutes les sociétés anonymes (SA) sont
tenues de designer au moins un CAC et un suppléant. Toutefois, celles
faisant publiquement appel à l'épargne sont tenues de designer au
moins deux CAC et deux suppléants. Au terme de l'article 367 de l'acte
uniforme, les sociétés à responsabilité
limitée (SARL) qui remplissent à la clôture d'un exercice
social au moins deux des conditions suivantes :
Total bilan supérieur à cent vingt-cinq
millions(125 000 000) de franc CFA.
Chiffre d'affaires annuel supérieur à deux cent
cinquante millions (250 000 000) de franc CFA.
L'effectif permanant du personnel supérieur à
cinquante (50) personnes.
Sont tenues de designer obligatoirement un CAC. Pour les
autres SARL ne remplissant pas cescritères, la nomination du CAC est
facultative. Elle peut toutefois être demandée en justice par un
ou plusieurs associés détenant au moins le dixième du
capital social. En conclusion, le marché d'audit comptable est financier
est constitué de toutes les sociétés anonymes faisant
appel public à l'épargne ou non ainsi que les SARL replissant les
conditions fixées à l'article ci-dessus cité,
établies sur le territoire camerounais.
Toutes les analyses effectuées dans ce paragraphe ont
contribué à mettre en évidence le marché d'audit au
Cameroun. Il est judicieux d'aborder par la suite, la typologie des acteurs
constitutifs d'une équipe d'audit.
2.2- Composition d'une
équipe d'audit : une typologie d'acteur
Les équipes d'audit se caractérisent par une
structure hiérarchisée où le grade a non seulement des
attributions spécifiques et déterminées dans le cadre de
la réalisation technique des missions d'audit, mais aussi des
comportements et des modes de pensée qui traduisent une socialisation
progressive (Herrbach, 2000). En effet, pour chaque grade correspond un travail
bien déterminé et un comportement distinct. De notre
enquête sur le terrain, il en ressort que les équipes d'audit dans
notre contexte sont souvent constituées de trois (03) typologies
d'acteur à savoir : les assistants, les seniors, le manager et
l'associé.
2.2.1- Les assistants
Encore appelé « auditeur junior »,
ils entrent dans le cabinet en tant qu'assistanats pour une période de
deux à trois ans. Ils sont le plus souvent appelés aussi
auditeurs de terrain. Leur rôle est d'effectuer tous les travaux d'audit
conformément aux programmes qui leur ont été
préparés par la hiérarchie. Par leur niveau
d''expérience moins développé, ils acquièrent les
bases de la profession en réalisant avec les collaborateurs plus
expérimentés, toutes les vérifications sur les comptes.
2.2.2- Le senior
Principal collaborateur du manager, il est responsable du
déroulement de la mission d'audit. Il participe à la
planification de la mission et à l'élaboration des rapports. En
effet, son rôle principal est de conduire la mission d'audit sur le
terrain. Cela consiste d'une part à réaliser les travaux de
vérification qui nécessitent le plus d'expérience, et
d'autre part à superviser les assistants et à les former sur le
terrain (Herrbach, 2000). Il s'agit le plus souvent des juniors ayant
passés environs trois ans au sein du cabinet d'audit.
2.2.3- Le manager
Après une période d'environ cinq à six
ans au sein du cabinet d'audit, l'auditeur terrain ayant déjà
acquis une certaine expérience peut devenir un directeur de mission ou
manager. Son rôle principal sera alors d'assurer la planification de la
mission et la revue des travaux d'audit avant la préparation
définitivedu rapport de certification des comptes. Dans cette
catégorie, l'on retrouve le plus souvent des experts comptables
stagiaires ou même des experts comptables en fin de formation travaillant
en collaboration avec l'associé.
En pratique, cette structure n'existe que dans les cabinets
internationaux. Elle varie suivant la taille de la mission d'audit et du
cabinet. Pour les petites missions par exemple, les assistants réalisent
les travaux d'audit et peuvent tenir le rôle de responsable de mission
sous la direction d'un manager qui peut être le commissaire eux
comptes.
Ces analyses ont permis de comprendre les acteurs
constitutifs d'une équipe de contrôle ainsi que le rôle et
la responsabilité de chacun. Il convient à présent de
s'interroger sur le mode de fonctionnement même des cabinets d'audit en
tant qu'organisation sociale.
2.3- Le mode de fonctionnement dans les cabinets en
général
Le cabinet d'audit désigne un collectif d'auditeurs
qui sont salariés ou indépendants et exercent des missions
d'audit externe au sein des entreprises. Dans le cadre de ses travaux, Herrbach
(2000) a présenté les cabinets d'audit comme des structures
sociales imposant à leurs membres des fortes contraintes susceptibles
d'entrainer des relations divergentes. Par ailleurs, il est évidemment
impossible de définir avec précision, un mode de fonctionnement
propre aux cabinets, qui garantirait pour l'ensemble des cabinets, la mise en
oeuvre des prestations au meilleur niveau. De ce fait, chaque cabinet se dote
d'un mode de fonctionnement permettant de garantir l'efficacité de ses
opérations sans pour autant qu'un excès de lourdeur ne nuise
à son fonctionnement quotidien.
2.3.1- Le recrutement des
collaborateurs
De façongénérale, la
politique de recrutement des collaborateurs d'audit, intègre la
définition qualitative (qualifications et compétences) et
quantitative des besoins à tous les échelons du cabinet ou en
fonction de la mission. Elle est le plus souvent élaborer à
partir des demandes qui auront été communiquées au
responsable des ressources humaines du cabinet.
2.3.2- La formation continue des collaborateurs
Les collaborateurs d'audit ont l'obligation de maintenir un
niveau de formation continue élevé pour améliorer leurs
aptitudes professionnelles. La politique de formation est prise en charge dans
les cabinets de taille moyenne par un responsable qui aura notamment pour
mission d'élaborer pour chaque échelon de la hiérarchie,
les exigences à satisfaire en matière de formation et de
procéder à la mise à jours périodique.
2.3.3- La promotion des collaborateurs
Selon les normes professionnelles, les procédures
d'évaluation de la performance des auditeurs, de la
rémunération et des politiques de promotion doivent viser
à encourager le respect des principes déontologiques. C'est
ainsi que dans les cabinets d'audit, les meilleures qualifications sont souvent
identifier pour assumer les responsabilités au sein de l'équipe,
ainsi que la récompense des meilleures performances.
2.3.4- Affectations des membres de
l'équipe
Les missions d'audit son généralement
confiées à des collaborateurs disposant de la formation et des
compétences requises et disponible à la date de la mission. En
effet, l'affectation des membres de l'équipe aux missions de
contrôle pose des difficultés liées à la
concentration des missions de vérifications (entre le 15 mars et le 30
juin) mais aussi à la nécessité de gérer les
missions exceptionnelles pouvant subvenir à tout moment.
2.3.5- Les exigences éthiques
Les acteurs d'audit sont soumis à l'obligation de
respecter un code d'éthique professionnel élaboré par
l'ONECCA en contexte camerounais. Les principesfondamentaux de comportement
sont l'indépendance, l'intégrité, la compétence, la
confidentialité et le respect des normes profession
2.3.6- Le processus de contrôle qualité
au sein des cabinets d'audit
Dans la plupart des cabinets d'audit, l'associé
responsable de la mission effectue le contrôle objectif avant
l'émission du rapport et des appréciations significatives
portées par les collaborateurs affectés à la mission et
les conclusions auxquelles ils sont parvenus dans la formulation du rapport
d'audit. En effet, pour les vérifications d'états financiers, le
CAC ou un responsable qualitéprocède à une revue des
informations financières et du dossier d'audit sur les comptes. Cette
revue porte également sur les points spécifiques sur lesquels
l'équipe affectée à la mission a été
amenée à porter des appréciations significatives et des
conclusions qui en résultent. Notons tout de même, que la revue
est souvent fonction de la nature et la complexité de la mission ainsi
que du niveau de risque identifié.
2.4- Le réseau relationnel des professionnels
de contrôle : relation d'interaction
Dans l'exercice quotidien de ses activités, les
professionnels de contrôle doivent gérer deux catégories de
relation à savoir : la relation avec le client et celle avec les
autres membres de l'équipe d'audit. Selon Herrbach (2000), chacun de ces
relations impose le respect de certaines formes d'attitudes et de
comportements.
2.4.1- La relation auditeur-audité
La conduite d'une mission de vérification se fait dans
un environnement multi-acteurs. En effet, l'auditeur à l'obligation de
répondre à la fois aux besoins de son client, respecter les
normes professionnelles et protéger les intérêts du public
sans pour autant oublier de garantir sa rentabilité (Sakka et Manita,
2011). Pour Richard (2000), les relations auditeur-audité semblent agir
indirectement sur la capacité de l'auditeur à exprimer sa
compétence en toute liberté. Pour la réalisation d'une
bonne mission de contrôle, la collaboration parfaite des interlocuteurs
de l'entreprise semble indispensable. Herrbach (2000) dans son étude met
en évidence deux principaux interlocuteurs à savoir, les
responsables et le personnel. Cette dernièrecatégorieregroupe les
principaux interlocuteurs des contrôleurs auprès de qui ils
demandent toutes les informations utiles à leur travail. Toutefois,
cette collaboration peut s'avérer un peu difficile surtout si ces
derniers font face à une charge de travail énorme. Ce qui peut
conduire les auditeurs à se tourner vers les responsables
hiérarchiques. Mais là encore, en tant qu'interlocuteur de rang
élevé, leur collaboration peut s'avérer plus difficile.
Ils peuvent d'avantage compliquer la mission par leurs comportements pouvant
aller de la collaboration seine à l'intimidation. Pour Pasewark et al.,
(1995), la plupart des auditeurs seniors violent le plus souvent les normes
d'audit en raison des attitudes de l'audité.
2.4.2- Relation CAC-collaborateurs
Outre la relation d'interaction entre l'auditeur et
l'audité, le CAC principal responsable de la certification doit
égalementgérera les relations avec les autres collaborateurs
d'audit. En effet, ce dernier peut intervenir à la phase de la
planification, pour faire un briefing et prodiguer des conseils à
l'équipe et en cours ou à la fin de la mission pour prendre
connaissance du déroulement des travaux et des difficultés
auxquelles les collaborateurs font face (Herrbach, 2000). Les seniors
principaux interlocuteurs du manéger, sont donc tenus de maintenir une
bonne relation de communication avec ce dernier sur l'état de la mission
et avec les membres de son équipe sur le respect des normes.
Figure 2: Le réseau
relationnel de l'auditeur
Interlocuteurs de l'entreprise auditée
Le management de l'entreprise auditée
Commissaire aux comptes (CAC)
L'équipe d'audit
La hiérarchie du cabinet d'audit
*
Relation périodique relation
continue
Source : conçu par
l'auteur à partir des travaux de Herrbach (2000).
3. Le
processus d'audit comptable et financier
Gaddour (2013) dans ses travaux a défini l'audit,
comme étant un ensemble activités mises en oeuvre par un
professionnel compètent et indépendant, conformément
à une démarche et aux normes professionnelles dans le but de lui
permettre d'exprimer une opinion motivée sur le degré de
sincérité et de régularité des états
financiers dans leur ensemble. De cette définition, il est clair que
l'audit comptable et financier est subordonné au respect d'une
démarcheconstruite autour de trois grandes phases successives à
savoir : la prise de connaissance et planification de la mission,
l'évaluation du contrôle interne et le contrôle direct des
comptes.
3.1- Prise de connaissance et planification de la
mission
Une fois la mission de vérification acceptée,
l'auditeur se doit de prendre connaissance de l'entreprise et de son
environnement. En effet, cette prise de connaissance permet au
vérificateur de constituer un cadre de référence dans
lequel, il planifie son audit et exerce son jugement professionnel pour
évaluer le risque d'anomalie significative sur les comptes et y
répondre tout au long de son audit. Au courant de cette étape,
l'auditeur applique les méthodes telles que : l'entretien, les
analyses documentaires, les décentes sur site et la prise de
connaissance générale de l'environnement informatique de
l'entité.
3.2- Evaluation du contrôle interne
Après l'étape de prise de connaissance et de
planification de la mission, l'auditeur doit apprécier si les
contrôles internes permettent de réduire le risque lié aux
contrôles. Pour ce faire, le professionnel procède à deux
grandes étapes à savoir porter d'abord jugement sur les
procédures internes préalablementdécrites et ensuite,
s'assurer que ces procédures de contrôles internes sont
effectivement appliquées au sein de l'organisation. Pour Mikol (1999),
cette étape vise tout simplement à vérifier la
séparation des taches entre les personnes responsables des fonctions
opérationnelles, de détention des biens, d'enregistrement et de
contrôle. Tout au long de cette phase, le contrôleur s'appuie sur
plusieurs techniques parmi lesquelles : les entretiens, l'examen du manuel
de procédure interne, la vérification de la permanence des
procédures de contrôles internes par l'entité,
l'observation de l'exécution du contrôle ainsi qu'une
répétition d'un certain nombre de traitement et
vérification effectuée par le personnel de l'entité ou des
outils informatiques (Gaddour, 2013).
Figure 3: Processus
général de contrôle interne
Compréhension du système de contrôle
interne (prise de connaissance)
Appréciation du contrôle interne
Possibilité de s'appuyer sur le contrôle
interne ?
Vérification du fonctionnement
Etude des risques de conception et solution de rechange
Etude des risques de fonctionnement et solution de rechange
Fonctionnement faible ?
Avis et recommandation
Evaluation finale du contrôle interne
Programme de contrôle des comptes
Oui
Non
Oui
Non
0
Source : conçu par
l'auteur à partir de la littérature
3.3- Contrôle direct des comptes
Cette phase est la dernière du processus d'audit
comptable et financier. En fonction des conclusions issues de
l'étapeprécédente, l'auditeur adopte son programme de
travail concernant l'étendue des contrôles de substance qu'il
envisage de mettre en oeuvre en vue d'allégerou de renforcer les
contrôles sur les assertions concernées par cette
appréciation.
Au terme de cette phase, l'auditeur est amené à
exprimer son opinion motivée sur les comptes et rédiger son
rapport d'audit. Par ailleurs, cette opinion peut prendre trois états
à savoirs : la certification avec réserve, le refuse de
certification et la certification pure et simple. Chacune de ces opinions
renvoi à une explication bien précise.
Tableau 1: Démarche générale d'une
mission d'audit comptable et financier
N°
|
Phases
|
Etapes clés
|
objectifs
|
1
|
Prise de connaissance et planification de la
mission
|
- Prise de connaissance générale et par cycle
- Procédure analytique
- Evaluation du risque inhérent et du risque lié
au contrôle
|
- Plan de mission
- Définition de l'approche d'audit
- Programme de travail
- Lettre de mission
|
2
|
Evaluation du contrôle interne
|
- Mise en oeuvredu test de conformités
- Mise en oeuvre du test d'efficacité des
procédures
|
- Evaluations de l'efficacité
- Adoption d'approche d'audit et du programme de travail
|
3
|
Contrôle direct des comptes
|
- Mise en oeuvre des contrôles de substance (tests de
détails, procédure analytique) au programme adopté
- Mise en oeuvre des contrôles globaux ou transverses
- Contrôle de l'annexe
|
- Conclusion sur les assertions d'audit
- Préparation de l'opinion sur les comptes
|
4
|
Travaux de finalisation de la mission
|
- Examen des évènements post-clôture
- communication avec le gouvernement de l'entreprise
- Emission de l'opinion (rapport d'audit)
|
Opinion sur les comptes
|
Source : Conçu par
l'auteur à partir de la littérature
Parvenu au terme de cette section, où il était
question pour nous d'exposer de manière succincte les concepts
clés d'audits comptable et financier et les caractéristiques
organisationnelles des cabinets d'audit, il en ressort que l'audit comptable et
financier est une mission légale conduite par un cabinet agrée
membre de l'ONECCA. Le CAC en charge de la mission doit s'assurer du respect
des principes d'éthiques et des normes professionnelles
édictées par l'ordre, ainsi que des textes légaux et
réglementaires en vigueur. En outre, l'auditeur pour parvenir à
une opinion de qualité, est tenu de suivre une démarche
raisonnée construite en trois étapes à savoir : la
prise de connaissance et planification de la mission, l'évaluation du
contrôle interne et le contrôle direct des comptes. Par ailleurs,
il est tenu de maintenir un niveau d'équilibre relationnel entre les
différents intervenants pour parvenir à un travail de
qualité. A la suite de ce travail, il sera question pour nous de mettre
en évidence à la section suivante, le comportement dysfonctionnel
de l'auditeur comme critère de mesure de la qualité d'audit.
SECTION II : COMPORTEMENTS
DYSFONCTIONNELS DE L'AUDITEUR COMME CRITERE D'APPRECIATION DE LA QUALITE
D'AUDIT
Au cours du processus d'audit, les collaborateurs
chargés de conduire la mission peuvent adopter les attitudes dont la
nature et l'impact peuvent remettre en cause la qualité de leurs
vérifications (Groveman, 1995). Différents facteurs ont donc
été retenus dans la littérature pour permettre aux
utilisateurs de l'information financière d'apprécier la
qualité de l'audit. L'objectif de cette section est de mettre en
évidence, le concept de la qualité d'audit ainsi que le
rôle et les comportements dysfonctionnels des professionnels susceptibles
de nuire à la qualité de leurs travaux.
1. La
qualité d'audit : un concept multidimensionnel et difficile
à cerner
Apres avoir défini la notion d'audit ainsi que son
utilité pour une économie, il nous semble évident
d'épiloguer sur le concept de qualité d'audit qui est une notion
indispensable à la bonne compréhension de notre étude. En
effet, contrairement à d'autres activités où la notion de
qualité est aisément déterminée à partir des
critères relativement objectif permettant de la mesurer, elle reste
très controverser au sein de la communauté scientifique et
académique. Toutefois, cette qualité a été
appréhendée dans la littérature à travers soit,
l'analyse de la qualité de l'auditeur en tant qu'approximation de la
qualité d'audit, soit en se focalisant tout simplement sur l'analyse du
processus d'audit (ManitaetChemangui, 2007 ; Manita, 2008). Toute au long
de ce paragraphe, nous allons nous focaliser sur les analyse de la
qualité de l'auditeur en tant qu'approximation de la qualité
d'audit car très peu de recherches se sont intéressées
à l'appréciation de la qualité d'audit à travers
l'analyse du processus d'audit. La figure ci-dessous présente les
études se rapportant à la mesure de la qualité d'audit.
Figure 4 : Les
études se rapportant à la mesure de la qualité
d'audit
Evaluation de la qualité d'audit
Etudes basées sur la qualité de l'auditeur
Etudes basées sur le processus d'audit
Les caractéristiques organisationnelles du cabinet
d'audit
Les indicateurs liés aux caractéristiques de
l'auditeur
Les indicateurs multicritères de la qualité
d'audit
Les indicateurs perçus par le marché
Etudes basée sur la qualité d'audit
Les études identifiant les comportements
réducteurs de la qualité d'audit
0
Source : Manita et Chemangui
(2007)
1.1. Les études fondées sur l'analyse de la
qualité de l'auditeur
Dans cette catégorie d'étude,
la qualité d'audit a été déterminée en se
focalisant d'une part sur les substituts de la qualité liée
à l'auditeur en tant qu'individu, et d'autre part en identifiant les
comportements des professionnels réducteurs de cette
qualité.
1.1.1. Les indicateurs
constituants les substituts à la qualité.
Ces indicateurs permettant aux acteurs du
marché, d'apprécier la qualité de la certification sont
nombreuses.
1.1.1.1. La réputation de l'auditeur
Pour Miniar (1991), l'appréciation de
la valeur d'un audit par le marché repose sur la réputation de
l'auditeur. Par ailleurs, cette réputation a été
déterminée dans la littérature par plusieurs variables
parmi lesquelles, l'appartenance du cabinet à un réseau, le taux
de litage, la rotation des auditeurs, la diversification du
portefeuilled'activité du cabinet et la spécialisation.Mais
cependant, aucune conclusion pertinente semble n'avoir été
tirée de ces études (Palmrose, 1981 ; Davis et Simon,
1992).
1.1.1.2. La taille du cabinet d'audit
Si la réputation de l'auditeur pose
une difficulté d'appréciation, la taille du cabinet est une
variable facilement mesurable car se basant sur les critères
quantitatifs tels que le nombre d'employés, l'importance du portefeuille
client ou encore le volume des honoraires facturées en audit
(Manité et Chamangui, 2007). Selon De Angelo (1981), les cabinets de
grandes taille disposant d'un nombre important de clients seraient moins
enclins aux pressions de l'audité. Ceci en raison du fait que la perte
serait conséquente si ces manipulations sont
révélées sur le marché.
1.1.1.3.Les honoraires d'audit
Les honoraires d'audit constituent un
élémentperçu par le marché comme facteur
d'influence de l'indépendance de l'auditeur. En effet, un auditeur
serait tenté de céder aux pressions de son client pour
éviter la baisse de ses honoraires ou la perte de son mandatDe Angelo
(1981). Pour aller plus loin, l'auteur affirme qu'un cabinet d'audit disposant
d'un grand portefeuille client a plus à perdre en acceptant les
manipulations d'un client particulier, qu'un petit cabinet n'ayant que quelques
clients. Dans le même sens Djoutsa et Foka (2014), ont montré que
lorsque les honoraires d'audit sont revus à la baisse, pour maintenir sa
rentabilité, l'auditeur est susceptible de réduire le budget
affecté à la mission.
1.1.2. Les indicateurs
liés aux caractéristiques organisationnelles du cabinet
A l'instar de Malone et Robert (1996), Dalton et Kelley
(1997), plusieurs travaux ont tenté d'étudier l'influence des
caractéristiques organisationnelles des cabinets sur la qualité
de leurs services. En effet, en tant que système social, les cabinets
d'audit disposent d'une structure et d'une organisation propre (Herrbach,
2000). Ce qui amène les collaborateurs à avoir des conceptions
différentes sur l'amélioration de la qualité d'audit.
1.1.2.1- Les ressources humaines
De toute évidence, les cabinets disposant d'un
personnel compétent et qualifié sont réputés
fournir un audit de meilleurequalité. En effet, les selon Wooten (2003),
les structures d'audit qui mettentrégulièrement à jours
leurs collaborateurs sur le plan technique et professionnel sont
disposées à offrir un audit de qualité
supérieure.
1.1.2.2- Le processus de control qualité
En désignant un associé
indépendant,responsable du contrôle qualité au sein du
cabinet, ce dernier minimise ainsi le risque de certifier les états
financier frauduleux (Prat dit Hauret, 2000). Ainsi, les cabinets qui font
participer dans le processus de contrôle qualité un autre cabinet
indépendant pour la revue des dossiers d'audit sont habilités
à produire une certification de bonne qualité. En effet, cette
démarcheincitera plus les collaborateurs à adopter moins de
comportements réducteurs de la qualité au cours de leurs missions
pour peur que leurs manoeuvres soient mises à nu au moment de la
revue.
1.1.2.3- L'expérience en audit
Pour Aldessier (1995), les entités d'audit dont
l'essentiel de leur chiffre d'affaires est issue de l'activité d'audit
seraient présuméesfourni un service de qualité. Toujours
sur les indicateurs de la qualité liés au cabinet d'audit, la
littérature évoqueégalement l'influence des facteurs tels
que l'expérience dans l'industrie, la rotation des auditeurs, la
réalisation au sein d'une même entité les missions de
conseils surtout lorsqu'elles représentent une valeur important que
celles d'audit.
1.1.3- Les indicateurs liés auxcaractéristiques
de l'équipe d'audit.
Selon l'étude de Wooten (2003), réalisée
auprès des professionnels d'audit, il y a quatre indicateurs de la
qualité d'audit liés aux caractéristiques de
l'équipe d'audit. Il s'agit en effet, du niveau d'attention des
associés et des managers, les activités d'audit,
l'expérience avec le client dans l'industrie, le professionnalisme des
vérificateurs et leur scepticisme professionnel. Cependant, certains
auteurs à l'instar de Malone et Robert (1996), Kelley et Morgheim
(1987), Sangué-Fotso (2015), se sont intéressésaux
comportements de négligences professionnelles des collaborateurs,
réducteur de la qualité de l'audit.
1.1.4 Les attributs
multicritères de la qualité d'audit
Au regard de la difficulté à déterminer
les indicateurs concrètes d'appréciation de la
qualitéd'audit,Mocck et Somet (1982), Sutton et Lamp (1990) ont
tenté demettre en évidence les attributs multicritères
d'appréciations de cette qualité. Selon ces auteurs les facteurs
identifiés sont le plus souvent liés à la composition de
l'équipe d'audit, à certaines caractéristiques du cabinet,
au contrôle des travaux d'audit et au processus d'audit. Par ailleurs,
selon l'étude de Manita et Chemangui (2007), menées après
des préparateurs de comptes, les déterminants les plus importants
de la qualité d'audit sont l'expérience de l'auditeur avec le
client, l'expertise dans l'industrie, la réponse aux besoins du client
et la cohérence avec les normes d'audit. Alors qu'aux yeux des lecteurs
d'étatsfinanciers, la qualité d'audit est fonction de
l'indépendance et de la compétence de l'auditeur.
1.1.5 Les études
identifiants les comportements réducteurs de la qualité
d'audit
Dans le cadre de leurs vérifications, les
collaborateurs d'audit sont enclins à l'adoption des comportements dont
la nature peut nuire à la qualité du service rendu par le
cabinet. Il s'agit selon Sangué-Fotso (2015), des comportements de
négligence professionnelle réducteurs de la qualité
d'audit. Certains facteurs ont donc été identifiés dans la
littérature parmi lesquels le manque d'indépendance (De Angelo,
1981), le manque d'expérience (Goverman, 1995) et la pression sur les
budgets (Gaddour, 2013). Dans le même ordre, certaines recherches ont
associés ces comportements de réduction avec les
caractéristiques de la personnalité de l'auditeur (Herrbach,
2000 ; Kelley et Margheim, 1990), au contrôle de la qualité,
à l'entité d'audit et à la pression des budgets temps et
budgets en raison de la baisse de honoraire d'audit (Gaddour, 2013). Pour aller
plus loinOtley et Pierce (1995), Malone et Robert (1996) ont tenté de
construire un modèlemulti-varié explicatif en mettant en exergue
les relations entre les comportements de réductions de la qualité
et l'ensemble de ces facteurs.
Tableau 2: Synthèse des critères
d'appréciation de la qualité d'audit
Les déterminants de la qualité
d'audit
|
Critères
|
Auteurs
|
Perçus par le marché
|
Taille du cabinet
|
Clarkson et simunic (1994) ; De Angelo (1981a),
|
Les honoraires d'audit
|
DeAngelo (1981a) ; Foka et al. (2017; Palmrose (1988) ;
Malone et Robert (1996) ;
|
Liés aux caractéristiques du cabinet
d'audit
|
L'expérience dans l'industrie
|
Hugan et Jeter (1999) ; Deis et Girtoux (1992)
|
Rotation des associés signataires
|
Loi SOX (2002) ; Siegel (1999) ;SanguéFotso
(2015)
|
L'expérience en audit
|
Aldesier (1995)
|
Les ressources humaines
|
Woottenen (2003)
|
Le processus de contrôle qualité
|
Prat dit Hauret (2000) ; Malone et Robert (1996)
|
La réalisation des missions de conseil
|
Wines (1994) ; Elstein (2001)
|
Liés aux caractéristiques de
l'équipe d'audit
|
L'attention des associés et des managers
|
Schroender (1986)
|
Scepticismes et professionnalisme de l'auditeur
|
Prat dit Hauret (2003) ;
|
L'expérience avec le client
|
Deis et Giroux (1992) ; Wooten (2003) ;
|
Les déterminants
multicritères
|
L'expérience relative à l'entreprise ;
L'expertise de l'industrie ;
|
Mocck et Samet (1982) ; Carcello et al., (1992) ;
|
Liés comportements de l'auditeur
|
Pression du budget temps ;
Pression budgétaire.
|
Otley et pierce (1995), kelley et Margheim (1990) ;
Gaddour (2013) ; Herrbach (2000)
|
Source : conçu par
l'auteur à partir de la littérature
1.2. Limites des critères d'appréciation de la
qualité d'audit par l'approche indirecte
Les récentes scandales financiers ont mis à nus
l'insuffisance voir l'inadéquation des critères
d'appréciation de la qualité d'audit les plus utilisés
selon l'approche indirect.
En effet, la détermination de la compétence de
l'auditeur peut êtreinfluencée par le risque de sélection
adverse. Ceci s'explique tout simplement par le fait que les dirigeants
chargés de faire des propositions aux actionnaires sur la nomination du
CAC peuvent les induire en erreur en manipulant certaines informations
liées à la compétence de l'auditeur dans le but de
prioriser leur seul intérêts. Pour Watts et Zimmerman (1986), lors
de la nomination d'un CAC, il peut augmenter de façon
exagérée le niveau de qualité de ses services et induire
le client en erreur au moment du renouvellement de son mandat. De ce fait, il
est clair que ce risque de sélection adverse vient ainsi
dévaloriser le critère de compétence comme indicateur
d'appréciation de la qualité d'audit.
En outre, le critère d'indécence de l'auditeur a
fait l'objet de plusieurs critiques dans la littérature. L'auditeur est
en fait nommé par le CAC sur proposition du dirigeant qu'il doit
contrôler. Pour minimiser leur management opportuniste et assurer aux
investisseurs une qualité de traitement de l'information comptable et
financière. Selon Goldman et Barlev (1974), un rapport d'audit
mentionnant une réserve ou un refus de certification des comptes peut
remettre en cause l'action des dirigeants sociaux qui peuvent voir leur poste
et avantages êtreretirés. Pour faire face à ce risque, ces
derniers chercherons à influencer les auditeurs afin qu'ils ne mettent
pas en relief dans leurs rapport, certaines irrégularités
relevées au cours de leurs missions (Manité et chemangui, 2007).
Cet état de chose est monnaie courante dans notre environnement
marqué par la concurrence et la corruption. Ainsi la crainte par
l'auditeur de perdre son mandat auprès du client peut amener ce dernier
perdre son indépendance. C'est pour cette raison que nous nous sommes
focalisés sur le comportement dysfonctionnel des professions d'audit.
2.
Rôle, comportements fonctionnels et dysfonctionnel
Dans le cadre de son étude, Herrbach
(2000) a défini le rôle de l'auditeur comme l'ensemble des
attitudes attendues de ce dernier dans le cadre d'un système fonctionnel
et social de l'organisation qui l'emploi. Pour appréhender la nature
fonctionnel et dysfonctionnelle du comportement au travail des collaborateurs,
l'auteur assimile le rôle à la contribution du salarié dans
le cadre de sa relation d'échange avec l'entité qui l'emploi. Il
s'agit donc de la contrepartie qu'offre l'employé à
l'organisation en échange de sa rétribution. Pour Fogarty (1992),
le rôle de l'auditeur désigne un ensemble de comportements et de
réactions affectives attendus de ce dernier par son employeur.
En utilisant la notion de rôle, Parks et Kidder (1994)
se sont focalisés à définir trois possibilités du
comportement en tant que contribution des salariés à leur
organisation. Il s'agit :
Descomportements fonctionnels
(pro-rôle) : ici, les salarié peuvent se comporter
conformément aux attentes de leur rôle. Autrement dit, en
remplissant parfaitement les obligations réciproques convenues entre lui
et son organisation dans le cadre d'un contrat.
Des comportements dysfonctionnels
(anti-rôle) : à l'inverse des comportements
fonctionnels, les collaborateurs peuvent décidervolontairement de ne pas
remplir les attentes de leur rôles et d'adopter des comportements plus ou
moins dysfonctionnels. Autrement dit, en adoptant les attitudes qui partent
à l'encontre du rôle attendu d'eux par l'employeur.
Les comportements pro-rôles : dans
le cadre de leur travail, l'auteur envisage tout de même de voir les
employés qui déploient plus d'énergie et de ressources
pour aller au-delà des attentes de l'organisation vis-à-vis
d'eux.
Dans le cadre de ce travail, nous allons nous attarder
d'avantage aux comportements anti-rôles des collaborateurs d'audit car
leur impact négatif sur la qualité de leur travail est plus
grand.
3-
Typologie des comportements dysfonctionnels dans les organisations
Pour développer la typologie des comportements
dysfonctionnels de notre travail, nous nous sommes inspirés des travaux
de Gaddour (2016) qui présente chaque comportement en fonction des
typologies développées par certains grands auteurs.
3.1- La typologie de Robinson &Bannett (1995)
Pour ces auteurs, le comportement dysfonctionnel renvoi aux
attitudes des salariés, qui violent les normes organisationnelles et qui
se faisant menacent son bien-être ou celui de ses membres ou les deux
à la fois. Ces attitudes désignent la volonté manifeste
des employés de ne plus se conformer aux normes de l'organisation qui
les emplois ou bien même explicitement motivé à violer les
règlesétablies. En référence à cette
définition, le terme dysfonctionnement renvoi à la violation
volontaire des normes, règles et procédures de l'organisation qui
menace plus ou moins le fonctionnement de l'organisation. Sont donc exclus, de
ces comportements, les infractions mineurs aux normes sociales de
l'entreprise.
De cette définition de Robinson &Bannett (1995), il
est clair que le comportement dysfonctionnel de l'auditeur est défini en
fonction d'un groupe social spécifique plutôt que par
référence à un système de norme morale absolue. De
même, ils précisent que le problème de non-respect des
normes est diffèrent de l'éthique dans la mesure où la
norme est relative aux principes de l'organisation alors que l'éthique
renvoi à tout ce qui est bon ou mauvais avec la notion de morale. En se
basant sur les recherches antérieures, Robinson et Banett (1995) ont pu
mettre en évidence deux catégories de comportements
dysfonctionnels à savoir la déviance de production (Production
deviance) et la déviance de propriété (propartydeviance).
Deux dimensions d'analyse ont donc été dégagées par
ces auteurs à savoir la gravité de l'attitude (mineurs ou
sérieux) et la destination de l'acte (organisation ou autres membres).
Ce qui leur a permis d'identifier quatre groupes de comportements :
La déviance de production (production
déviance) : ces comportements regroupent les attitudes de nature
contre-productive amoindrissant ainsi la quantité de travail à
réaliser (flâneries, lenteurs, réduction de la
qualité...).
La déviance de propriété
(propartydeviance) : cette catégorie recouvre les actes
considéréscomme délictueux à l'encontre des biens
de l'entité (vol, destruction...).
La déviance politique (politicaldeviance) :
comprend les actes qui impliquent d'autres membres de l'organisation dans une
situation personnelle ou politique désavantageuse (favoritisme,
ragots,...).
Agression personnelle (personal agression) : recouvre les
attitudes de nature agressive et hostile envers les autres collaborateurs du
groupe.
3.2- La typologie de Raelin (1994)
Comparativement à Robinson et Bannett
(1995), Raelin (1984, 1994) quant à lui se focalisé d'avantage
sur ce qu'il a appelé « comportement adaptatif » et
« comportement déviant » dans les
organisations de professionnels. Selon l'auteur, il s'agit des attitudes qui
durant le temps de passage de l'individu au sein de l'organisation peuvent
porter atteinte à l'organisation. Ainsi, il appelle
« comportement adaptatif », les attitudes des
salariés qui ne portent que marginalement préjudice à
l'organisation contrairement aux « comportements déviants
» qui peuvent porter un préjudice plus élevé. Ces
analyses de Raelin (1994) rejoignent ainsi, les affirmations de Robinson et
Bannett (1995) à savoir la gravité de l'acte. Toutefois l'auteur
ne prend en considération que la deviance de production car cette
dernière cette dernière est la plus pratiquée par les
professionnels salariés.
A cet effet, quatre dimensions des comportements adaptatifs ou
déviants ont donc été formulées par l'auteur
à savoir :
Les comportements orientés vers la hiérarchie
(management). Il s'agit des attitudes qui consistent à réaliser
le travail attendu, ni moins ni plus, ou révéler des
informionsconfidentielles à l'extérieur de l'organisation.
Les comportements orientés vers le travail (job), tels
que faires des pauses excessives ou
êtreparticulièresnégligeant.
Les comportements orientés vers soi (self) tels que
l'apathie ou le désordre physique ou moral.
Les comportements orientés vers la carrière
(career) tels que le fait de se désintéresser de la vie sociale
de l'organisation ou de parler librement de son besoin d'un nouvel emploi
à l'extérieur de l'entreprise.
Cette approche de Raelin (1994), est pertinente et
intéressante dans la mesure où elle marque le fait que les
attitudes au travail des individus peuvent s'exprimer selon différentes
dimensions, en fonction de leurscaractéristiques personnelles, en
fonction des circonstances organisationnelles. Ainsi, l'on peut facilement
subdiviser ces différentesdimensions en fonction du rôle d'un
collaborateur (Herrbach, 2000).
3.3- La typologie de Herrbach (2000)
En s'inspirant du modèle des comportements
fonctionnels et dysfonctionnels de Robinson et Bannett (1995) et de celui de
Raelin (1984,1994), Herrbach (2000), dans son étude a proposé une
nouvelle classification des comportements dysfonctionnels des professionnels
d'audit basée sur une approche de rôle. Il a défini ces
comportements comme des comportements adaptatifs, c'est-à-dire des
manquements à gravité faible et orientés vers
l'organisation ou vers les collègues aux normes organisationnels.
Autrement dit, des manquements aux différentes dimensions de la
performance des auditeurs sur le terrain. Cette définition permet situer
les comportements dysfonctionnels par rapport à la notion de rôle
de telle que définie dans cette étude.
De ce fait, l'auteur lui a attribué deux dimensions du
rôle des professionnels d'audit sur le terrain à savoir :
une dimension technique ainsi qu'une dimension sociale et managériale.
En ce qui concerne la dimension technique, elle constitue le premier
élément de rôle de l'auditeur qui se manifeste dans la
réalisation des activités de vérifications et repose ainsi
sur la compétence technique du vérificateur. A cette dimension
technique, l'auteur lui associe un type de comportements adaptatifs. Il s'agit
des comportements de réduction de qualité (QTB :
QualityThreateningBehaviour). Il s'agit de l'ensemble des comportements dont
chacun a le potentiel de réduire la qualité d'audit (Pierce,
2004)
En ce qui concerne la dimension sociale, elle recouvre
à la fois le maintien de de l'attitude de professionnalisme et la
responsabilité de gestion de l'équipe sur le terrain. Le
manquement à cette dimension correspond à deux types de
comportements adaptatifs de nature sociale (CS) tels que proposés par
Herrbach (2000) : à savoir les comportements non professionnels
(CNP) et la mauvaise gestion de l'équipe d'audit (MGE).
Lafigure suivant illustre la démarche de
définition des comportements dysfonctionnels selon Herrbach (2000).
Robinson et Bennett (1995)
4 dimensions de comportements dysfonctionnels dans les
organisations (déviance de production, déviance de
propriété, déviance politique, et agression personnelle)
selon deux axes d'analyse :
-la gravité du comportement (mineure ou majeure)
-la destination de l'acte (l'organisation ou bien d'autres
individus).
Raelin (1984)
4 dimensions de comportements dysfonctionnels des
salariés professionnels :
- la gravité du comportement (comportements adaptatifs
ou déviants)
- la déviance de production
Herrbach (2001)
Combinaison des 2 modèles pour définir les
comportements dysfonctionnels des auditeurs professionnels sur le terrain
Déviance de production : (Gravité
faible + tournée vers l'organisation) = `comportements
adaptatifs'
0Figure 5 : Définition des
comportements dysfonctionnels selon Herrbach (2000)
Source : Herrbach (2000)
3.4- La typologie de Gaddour (2016)
Gaddour (2013) dans sa démarche de définition
des comportements dysfonctionnels, a adopté la même approche que
Herrbach (2000). L'auteur tout en conservant l'appellation comportement
adaptatif pour désigner les manquements de l'auditeur aux
différentes dimensions de son rôlesur le terrain, a
distinguétroiscatégories de comportements adaptatifs tels qu'il
en ressort de l'étude de Herrbach (2000). A savoir : les
comportements de réduction de qualité (QTB) liés à
la dimension technique de l'auditeur, les comportements professionnels (CNP) et
les comportements de mauvaise gestion de l'équipe d'audit (MGE) de
nature sociale.
Toutefois,contrairement à Herrbach (2000), l'auteur a
identifié un autre type de comportements dysfonctionnels, qui porte
indirectement préjudice à la qualité de l'audit,
lié à la dimension technique de rôle de l'auditeur. Il
s'agit de la sous déclaration du temps passé sur la mission
d'audit (URT: Under-Reporting of time). Il s'agit en effet, d'un Comportement
dysfonctionnel engendré par des budgets trop serrés qui pourrait
conduire plus tard à des comportements de réduction de la
qualité.
La figure ci-dessous présentemodèle de
comportement dysfonctionnel selon Gaddour (2013).
Figure 6 : modèle
de comportement dysfonctionnel selon Gaddour (2016)
QTB
URT
MGE
-5 catégories de QTB en commun (Kelley et Maghreim,
1990 ; Otley et Pierce, 1995, 1996 a et 1996 b ; Pierce et Sweeney, 2004)
-ne pas approfondir un problème d'audit inattendu
survenu au cours d'une mission (Mc Nair, 1991 ; Malone et Robert, 1996)
-manipuler des tests substantifs pour les effectuer rapidement
(Herrbach, 2001) -ne pas achever les procédures nécessaires
à l'audit... (Pierce et Sweeney, 2004)
-
-Variable unicatégorielle (Otley et Pierce, 1996 b ;
Pierce et Sweeney, 2004)
-cette variable peut entrainer à long terme des QTB et
CS. )
- 3 types de comportements liés à la mauvaise
gestion de l'équipe d'audit (Herrbach, 2001)
- 4 types de comportements non professionnels selon (Herrbach,
2001)
Comportements de nature social
Comportements liés à la compétence
technique de l'auditeur
COMPORTEMENTS DYSFONCTIONNELS DE NOTRE
ETUDE
Source :Gaddour (2016).
Ayant déjà explicité les typologies de
comportements dysfonctionnels au sein des organisations, il est à
présent question pour nous de définir le rôle des
collaborateurs du CAC, responsable de la vérification.
4.
Rôle des collaborateurs du CAC et comportements adaptatifs
En parcourant la littérature, nous avons
identifié trois dimensions de rôle imputable aux collaborateurs du
CAC en tant qu'acteurs principaux de la mission de vérification des
comptes sur le terrain. Il s'agit en effet, de la réalisation des
travaux d'audit, du maintien de l'attitude de professionnel et la
responsabilité de gestion de l'équipe d'audit. Le manquement
à chacun de ces rôles, peut donner lieu à un type de
comportement adaptatif spécifique.
4.1- La réalisation des travaux d'audit
Dans l'étude de Herrbach (2001), le premier rôle
de l'auditeur est la réalisation de la mission d'audit qui consiste
à mener les activités de contrôle des comptes telles
qu'elles ont été planifiées dans la phase de planification
de la mission d'audit. Cette dimension technique du rôle de l'auditeur
consiste prioritairement à la collecte des données dans le strict
respect des normes professionnelles, le maintien du scepticisme professionnel
tout au long du contrôle des comptes et l'émission d'un jugement
objectif sur ces derniers afin de garantir la bonne qualité de la
mission de certification des comptes et la fiabilité des informations
produites. A l'inverse, les attitudes de négligence professionnelle des
collaborateurs peuvent avoir des répercutions négative sur la
qualité de la mission. Tout comme Gaddour (2013), nous désignons
par comportement de réduction de la qualité d'audit, les
manquements à cet aspect technique du rôle de l'auditeur.
4.2- Le maintien de l'apparence du professionnalisme de
l'auditeur
Outre le rôle lié à la compétence
technique de l'auditeur, notre revue de littérature sur la
qualité de l'audit nous a permis de comprendre que le maintien et le
développement de la profession d'audit dépend fortement de
l'image dont lui confère les auditeurs (Moizer, 1995 ; Grey, 1998).
De ce fait, le comportement perçu de l'auditeur est tout aussi
déterminant que sa compétence technique (Prat Dit Hauret, 2003).
Ainsi le maintien de l'apparence de professionnalisme des acteurs d'audit est
un élément indispensable à la promotion de l'image de la
profession. Le manquement à ce deuxième rôle de l'auditeur
est désigné sous l'appellation de comportement non professionnel.
4.3- La responsabilité de gestion de
l'équipe d'audit
Une troisième dimension du rôle de l'auditeur
identifié dans la littérature est celui de la bonne gestion de
l'équipe d'audit sur le terrain. En effet, la réalisation d'une
mission de certification des comptes fait intervenir plusieurs acteurs de
niveau hiérarchique diffèrent dont chacun à une
responsabilité bien déterminée dans la conduite de la
mission. Il y'a lieu de rappeler que le niveau de qualité de la mission
dépend également du degré de préparation et du
management des équipes sur le terrain. Tout manquement à cette
dimension du rôle de l'auditeur est désigné par Herrbach
(2001) comme la mauvaise gestion de l'équipe d'audit. Il s'agit du
second comportement de l'auditeur de nature sociale.
5.
Typologie des comportements dysfonctionnels de notre étude
Dans le cadre de notre étude, nous avons adopté
le même raisonnement que Herrbach (2000) et Gaddour (2013). À cet
effet, nous étudierons simultanément quatre types de comportement
dysfonctionnel à savoir : les comportements de réduction de
la qualité, la sous déclaration du temps passé à la
mission d'audit, les comportements non professionnels et la mauvaise gestion de
l'équipe d'audit. Toutefois, tout comme ces auteurs, nous avons
classé ces attitudes en deux catégories à savoir :
celles liées à la compétence technique de l'auditeur d'une
part et d'autre part, celle liées à la dimension sociale.
5.1. Les comportements dysfonctionnels de nature
technique
Les recherches sur la qualité d'audit nous indiquent
que pour faire face au dilemme coût-qualité rencontré dans
les cabinets d'audit, les auditeurs peuvent être tentés d'adopter
les comportements de nature à réduire le niveau de qualité
attendu de leur travail. Selon Herrbach (2001), réduire la
qualité de l'audit renvoi à la mauvaise exécution des
procédures d'audit qui réduit le niveau de preuve cumulé
pour l'audit soit par le fait qu'elles ne sont pas fiable voir fausse soit
parce qu'elles sont quantitativement ou négativement jugées
insuffisante. De ce fait, les preuves cumulées lors du processus d'audit
ne sont plus amènes de traduire le degré de couverture des
assertions sur les comptes vérifiés et l'activité d'audit
ne pourrait plus jouer pleinement son rôle de maitrise des risques de
l'entreprise.
De façon générale, l'ensemble des
études en comptabilité sur la qualité de l'audit ont mis
en évidence cinq catégories de comportement dysfonctionnel des
collaborateurs d'audit susceptible de porter directement ou indirectement
atteinte à la qualité d'audit. l s'agit :
Réduire la quantité de travail sur une
étape au-delà de la normale pour l'exécuter plus
rapidement.
Effectuer les revues superficielles sur les documents du
client en vue de diminuer l'intensité du contrôle sur ces
documents.
Ne pas approfondir un point technique ou comptable sur
certains postes qui auraient nécessité des connaissances
spécifiques et plus du temps pour effectuer la vérification.
Accepter des explications fondamentalement insuffisantes ou
jugées légères de la part du client lors de l'examen d'un
point d'audit.
Commettre une fraude sur une étape de travail en
déclarant avoir accompli un travail qui n'a en réalité pas
été réalisé.
A ces cinq catégories de comportements, Mcnair (1991)
et Malone & Roberts (1996) ont ajouté un autre à
savoir :
Ne pas approfondir une difficulté rencontrée au
cours d'une mission d'audit.
Dans le cadre de ce travail, nous allons étudier
simultanément l'ensemble de ces catégories de comportement des
auditeurs dont les variables sont intégrées notre questionnaire
d'étude.
5.2. Les comportements dysfonctionnels de nature sociale et
managériale
Il s'agit des comportements non professionnels (CNP) et les
comportements de mauvaise gestion de l'équipe d'audit (MGE) tels que
définis par Herrbach (2000) dans ses travaux.
5.2.1- Les comportements
non professionnels (CNP)
Si les comportements de réduction de la qualité
touchent directement la qualité de la certification, ceux-ci sont quant
à eux liés à l'entité d'audit car contraire aux
normes et pratiques professionnelles en vigueur. D'ailleurs, s'il est dit que
l'activité d'audit est une mission à intérêt
général, il est tout aussi évident que l'auditeur en tant
qu'individu doit présenter une façade de professionnalisme tant
vis-à-vis de l'extérieur, des membres de l'entité
audité qu'à l'intérieur du cabinet d'audit par rapport
à ses membres.
Même si le respect de ces valeurs peut paraitre moins
important que l'aspect technique parce que ne portant pas directement atteinte
à la qualité de la mission, les conséquences de ces
manquements peuvent se révéler préjudiciable pour le
cabinet et la profession en générale sur le long terme. Tout
comme Herrbach (2001), les CNP intégrés dans notre recherche
sont :
Evoquer la recherche d'emploi en présence des membres
de l'équipe d'audit, ce qui peut mettre en doute aux yeux des
collaborateurs l'engagement et la motivation de l'individu pour son cabinet.
Mal parler ou médire du cabinet ou de sa
hiérarchie ce qui a pour conséquence de nuire à la
cohésion sociale des membres de l'équipe ou du cabinet en
générale.
Mettre en doute les méthodes de travail du cabinet ce
qui peut remettre en cause l'efficacité du cabinet d'audit.
Douter de l'efficacité d'un audit ou de l'audit en
général ce que peut remettre en question le bienfondé de
la profession d'audit.
5.2.2. La mauvaise gestion de l'équipe d'audit
Notre revue de littérature nous a montré que
compte tenu du mode de travail des auditeurs qui passent la majeure partie de
leur temps en mission, leur formation se fait généralement dans
le cadre des échanges interactifs avec les collaborateurs. Une
responsabilité que le superviseur faute de pression budgétaire ou
par désintérêt peut négliger. Toutefois, outre cet
aspect d'encadrement des membres de l'équipe sur le terrain, une autre
dimension du rôle du superviseur est d'évaluer les membres de
l'équipe afin de s'assurer que leurs comportements sont maitrisés
mais également déterminer leur niveau de performance. Ce principe
impose que les fiches d'évaluation soient correctement remplies et
suivies par le superviseur. Cependant, les études sur le sujet ont
montré les limites de cette technique car il arrive que sous pression de
délai temps ou en connivence avec les membres de l'équipe, cette
tâche soit réalisée prématurément par le
superviseur.
Un troisième aspect a été
également évoqué dans la littérature à
savoir l'ambiance au sein de l'équipe ou l'existence des relations de
convivialités entre les membres de l'équipe ce qui leur permettra
de surmonter le stress subie dans le cadre de leur profession. Une autre
dimension du rôle du superviseur est donc de garantir l'existence d'un
tel climat au sein de l'équipe. Mais cet aspect peut être
négligé en raison de pression ou par simple
désintérêt.
Herrbach (2001) distingue dans son étude les
comportements de mauvaise gestion de l'équipe suivante :
Encadrement insuffisant des membres de l'équipe par le
superviseur.
Evaluer prématurément un membre de
l'équipe ce qui remet en question le système d'évaluation
de la performance du cabinet.
Mettre le membre de l'équipe sous pression au
détriment de l'ambiance et de la motivation des collaborateurs.
Ces comportements feront l'objet d'une appréciation
empirique à partir des données issues de notre enquête sur
le terrain.
Cette deuxième section, avait pour objectif principal
de passer en revue les comportements dysfonctionnels de l'auditeur comme
critères de mesure de la qualité d'audit. Pour se faire, nous
avarosprésenté en premier lieu, les déterminants de la
qualité de la qualité d'audit ainsi que les limites des approches
indirectes d'appréciation de la qualité d'audit. En
deuxième lieu, nous avons exposé tour à tour, la notion de
rôle, comportement fonctionnel et dysfonctionnel, les typologies de
comportements dysfonctionnels dans les organisations. A cet effet, nous avons
mis en exergue les typologies de comportements selon quatre grands auteurs
à savoir Robinson et Bannett (1995), Raelin (1994), Herrbach (2000) et
Gaddour (2016). Par ailleurs, nous nous sommes attardés sur le
rôle des collaborateurs des du CAC dans leur cadre de leur mission
d'audit adjuvée des typologies de comportements dysfonctionnels
abordées dans notre étude à savoir : les
comportements de réduction de la qualité, la sous
déclaration du temps passé à la mission d'audit et la
mauvaise gestion de l'équipe d'audit. L'ensemble de ces comportements
ferons l'objet d'une vérification empirique dans le chapitre quatre de
notre travail.
Ce premier chapitre de notre travail avait pour objectif
d'exposer les fondements théoriques et conceptuels de la qualité
d'audit et des comportements dysfonctionnels de l'auditeur. Ainsi, nous avons
scindé ce chapitre en deux sections.
La première a été consacrée
à une présentation de la notion d'audit comptable et financier. A
cet égard, nous avons passé en revue les principales
définitions retenues dans la littérature, un aperçu
historique de l'audit, son intérêt ainsi que sa démarche.
Par ailleurs, nous nous sommes attelés à mettre en
évidence les caractéristiques organisationnelles des cabinets
d'audit et nous avons montré que l'activité d'audit comptable et
financier est fortement dépendante des organes qui l'encadre, de la
composition de l'équipe de vérification, du mode de
fonctionnement du cabinet et surtout des interactions entre d'une part
l'auditeur et l'audité, et d'autre part, le CAC et ses
collaborateurs.
Quant à la deuxième section, elle a
été réservée au développement des
comportements dysfonctionnels comme critère d'appréciation de la
qualité d'audit, en premier lieu, nous avons exposé les
déterminants de la qualité d'audit ainsi que les limites des
approches indirectes d'appréciation de cette qualité. En
deuxième lieu, nous avons mis en exergue le rôle et les typologies
des comportements dysfonctionnels dans les organisations. Ici, nous avons
développé quatre typologies selon quatre grands auteurs à
savoir : Robinson et Banett (1995), Raelin (1994), Herrbach (2000) et
Gaddour (2016). Puis nous avons mis en lumière le rôle des
collaborateurs du CAC dans le cadre de leurs vérifications avant de
conclure avec les typologies de comportements dysfonctionnels de notre
étude à savoir les comportements de réduction, de
sousdéclaration du temps, non professionnels et de mauvaise gestion de
l'équiped'audit. A la suite de nos développements, il sera
question pour nous de passer en revue les facteurs explicatifs du
comportementdysfonctionnel de l'auditeur.
CHAPITRE II : FACTEURS EXPLICATIFS DU
COMPORTEMENT DYSFONCTIONNEL DE L'AUDITEUR : UNE REVUE DE LA
LITTERATURE
Dans le cadre d'une mission de certification des comptes, la
contrepartie attendue de chaque collaborateur d'audit par le manager (CAC ou
l'expert-comptable) en échange des multiples rétributions est
l'accomplissement parfait de leurs rôles. Selon Forgarty (1992) ce
rôle de l'auditeur renvoi à l'ensemble des comportements et
attitudes attendus de ce dernier par le manager dans le cadre de son travail.
Cependant, en raison de certains facteurs, ces collaborateurs sont souvent
tentés d'adopter des comportements de natures dysfonctionnelles
susceptibles de mettre en mal la qualité de leur travail ou même
d'altérer les relations entre les membres de l'organisation. Pour
Robinson & Bennett (1995), il s'agit des attitudes qui violent les normes
organisationnelles et qui de ce fait menacent le bien-être de
l'entité ou de ses membres. L'objet de ce chapitre est donc de faire une
revue de la littérature sur l'ensemble des facteurs
démontrés à avoir une influence significative sur le
comportement des collaborateurs d'audit dans le cadre de leur mission de
vérification. A cet effet, l'objectif de ce chapitre est de
présenter les théories explicatives de ces comportements
dysfonctionnels à savoir la théorie d'agence, la théorie
des échanges sociaux et la théorie du LMX (section I) et puis en
section (II) les facteurs déterminants des comportements dysfonctionnels
des collaborateurs d'audit.
SECTION I : LES THEORIES
EXPLICATIVES DU COMPORTEMENT DYSFONCTIONNEL DE L'AUDITEUR
Les analyses que nous avons effectuées tout au long du
chapitre précédent, nous amènent à définir
un cadre de lecture théorique permettant d'expliquer le comportement des
collaborateurs d'audit au cours de leurs missions de certification des comptes.
Cette section est donc consacrée au développement de la
théorie d'agence, des échanges sociaux et du
leader-member-exchange (relation-supérieur-subordonné) qui
constituent les principaux théories retenues dans le cadre de ce travail
pour tenter de donner une explication à l'émergence des
comportements dysfonctionnels des auditeurs réducteurs de la
qualité d'audit.
1. La théorie d'agence
La théorie d'agence est un cadre
théorique permettant de donner une explication claire de l'essence des
missions de vérifications au sein des organisations. Comme l'indique la
littérature sur la gouvernance des entreprises, les
intérêts des parties prenantes sont largement contradictoires
même si dans une certaine mesure, ils s'apparentent être
convergent. Sur le plan théorique, cette divergence
d'intérêt s'analyse en tant que relation d'agence. Toutefois, dans
le cadre de l'audit comptable et financier, cette relation d'agence peut
s'analyser à trois niveaux à savoir : entre les actionnaires
propriétaires de l'entreprise et les managers, entre les utilisateurs de
l'information comptable et financier et les cabinets d'audit garant de la
qualité de cette information, et en fin entre les associés
copropriétaires du cabinet d'audit et les collaborateurs
salariés. Pour tenter de donner une explication au comportement
dysfonctionnel des auditeurs, nous nous intéressons dans le cadre de ce
paragraphe à ce troisième niveau de relation d'agence née
de la divergence d'intérêt entre les associés et les
collaborateurs des missions d'audit. A cet effet, il sera question pour nous
d'abord de donner une définition et objectif de cette théorie
puis son évolution historique et en fin son application dans le contexte
d'étude.
1.1. Présentation de la théorie d'agence
Pour Ross (1973), une relation d'agence est
créée entre deux ou plusieurs personnes lorsqu'une des parties
désignée comme agent agit au nom et pour le compte de l'autre
dite principale dans un domaine décisionnel particulier. Dans le
même ordre d'idée, Jensen et Meckling (1976) pensent que,
l'entreprise est conçue comme une structure
conflictuelleconstituée d'agent aux intérêts divergents et
contradictoires. De ce fait, ils définissent une relation d'agence comme
étant un contrat dans lequel une ou plusieurs personnes ont recours aux
services d'une autre personne pour accomplir en leur nom une activité
quelconque. Ce qui implique une délégation de l'autorité
décisionnelle. Cet argumentaire trouve tout son sens dans les travaux de
Prat et Zeckhauser (1985) qui vont définir la relation d'agence comme
toute relation entre deux invendus telle que la situation de l'une
dépende de celle de l'autre. Dès lors, l'application de la
théorie d'agence va excéder le cadre de l'entreprise pour
s'appliquer à toutes les relations pouvant exister entre deux personnes.
Cependant sur le plan purement organisationnel toutes les entreprises peuvent
être perçues comme des noeuds de contrat entre le principal et
l'agent plus ou moins clairement formalisés où d'autres agents
se trouvent à leur tour être à la fois des principaux
à l'égard d'un autre agent (Jensen et Meckling, 1976). Dans le
cas de notre étude, cette situation peut s'illustrer avec la relation
entre les associés des cabinets d'audit responsable de la certification
et les seniors qui ont la responsabilité de conduire l'équipe
à la réalisation de la mission d'audit. Toutefois, il est
indispensable de signaler que la théorie d'agence est fondée sur
le principe de rationalité c'est-à-dire que chacun cherche
à maximiser son utilité et de ce fait anticipe rationnellement
les effets de cette relation d'agence sur ses résultats futurs. Pour
conclure, nous prenons la définition de Charreaux (1987) pour dire
qu'une relation d'agence existe du moment où
l'associé-copropriétaire du cabinet d'audit (CAC ou
L'expert-comptable) délègue son autorité
décisionnelle aux collaborateurs d'audit (auditeurs juniors et seniors)
pour conduire la mission de certification des comptes.
L'objectif qui sous-tend la théorie d'agence est
d'analyser les formes organisationnelles et proposer des mécanismes pour
réduire les conflits pouvant naitre et qui sont inducteur de coût
car le caractère divergent des intérêts entre les parties
les place dans une situation conflictuelle dans le cadre de leur
coopération. Ces conflits sont générateurs de coût
qui à leur tour amoindrissent les gains issus de la coopération
dans la mesure où l'agent à la latitude d'adopter un
comportement parmi plusieurs possibilité car son action susceptible
d'affecter le bien-être des parties est difficilement observable. Pour
parvenir à cet objectif de résolution des problèmes de
coordination entre les parties sur un marché ou au sein d'une
organisation. Cette théorie s'est développée au tour de
deux approches à savoir :
La théorie positive de l'agence dont l'objectif est
d'expliquer les formes organisationnelles comme mode de résolution de
ces conflits.
Et la théorie normative qui vise à proposer les
mécanismes permettant de réduire les coûts issus des
conflits de coopération entre les acteurs.
1.2. La théorie d'agence et le comportement
dysfonctionnel des auditeurs
Selon Jensen et Meckling (1976) l'audit financier est un
mécanisme de contrôle mis en place par les actionnaires pour
lutter contre les comportements opportunistes des dirigeants et
l'asymétrie d'information entre les parties prenantes. Cet argumentaire
converge avec las travaux de Pochet (1998) qui souligne que
l'établissement des états financiers annuels constitue un moyen
permettant aux actionnaires de contrôler l'activité de
l'entreprise au cours d'une période donnée. En effet, ces
derniers servent aux utilisateurs de l'information comptable et
financière à des fins d'évaluation, de prise de
décision ou de diagnostic de la situation financière de
l'entreprise (Raffegeau et al.,1994). Toutefois, cette obligation pour les
entreprises d'établir et diffuser les comptes annuels reste
problématique à deux niveaux. D'abord au niveau de la pertinence
des informations comptables communiquées pour traduire avec
fidélité les performances de l'entreprise (Dupey, 1999) puis au
niveau de leur fiabilité en conformité avec les règles et
principes comptables d'enregistrement et d'établissement des comptes
annuels. C'est évidement à ce deuxième niveau
qu'intervient la mission de l'auditeur comptable et financier. En effet, les
comptes annuels de l'entreprise sont établis par les dirigeants qui ont
la latitude de manipuler les données pour donner à
l'entité une image voulue de la situation financière et
patrimoniale de l'entreprise parfois au détriment de
l'intérêt des actionnaires. Gillet (1998) parle de
comptabilité créative. La légitimité de la mission
de vérification par un auditeur externe indépendant vient donc du
souci pour les utilisateurs de l'information comptable et financière de
disposer d'une information fiable sur la situation de l'entreprise. Cette
opération devenue au fil du temps une mission d'intérêt
général légale pour certaines entreprises en fonction de
leur taille et de leur forme juridique apparait aujourd'hui comme une mission
indispensable à la bonne marche d'une économie. Toutefois, selon
Amstrong (1991), l'intervention d'un acteur supplémentaire en tant que
contrôleur dans la relation d'agence entre les dirigeants et les
apporteurs de capitaux ne peut complètement apporter une réponse
efficace à toutes les difficultés car le contrôleur en tant
qu'agent économique dispose également ses intérêts
propres qu'il peut chercher à préserver dans le cadre de sa
mission de contrôle.
L'existence donc de cette divergence d'intérêt
entre les vérificateurs et les principaux utilisateurs de l'information
produite, les place forcement dans une relation d'agence dans la mesure
où ces derniers n'ont ni les aptitudes techniques pour comprendre la
complexité du système d'information comptable de l'entreprise ni
même la possibilité d'avoir connaissance du travail des auditeurs
ayant servi de base à la certification des comptes. De ce fait, le
problème qui se pose est celui de pouvoir déterminer le niveau de
qualité du contrôle réalisé par ces auditeurs sur le
terrain.
Face à la complexité des missions d'audit et
aux pressions dont les auditeurs font face dans leur travail, l'on assiste
d'avantage à une division du travail au sein des cabinets d'audit
(Herrbach, 2000). De ce fait, la réalisation des missions d'audit sur le
terrain par une équipe de collaborateurs salariés est nettement
dissociée de la responsabilité de certification qui incombe aux
commissaires aux comptes ou l'expert-comptable associé
copropriétaire du cabinet (Foka, 2019). Dans cette situation, le CAC ou
l'expert-comptable (principal) certifie de la régularité et de la
sincérité ou non des comptes sur la base du seul travail
réalisé par ses collaborateurs d'audit (agent) ayant conduit la
mission de vérification sans pour autant avoir une parfaite connaissance
de la constitution de leur dossier de travail à partir du système
comptable de l'entreprise auditée (Herrbach, 2000). Cette situation peut
donc donner naissance à un problème d'asymétrie
d'information sur la bonne exécution de la mission de
vérification des comptes par les collaborateurs sur le terrain en raison
de la divergence d'intérêt entre ces derniers qui peuvent adopter
des comportements dysfonctionnels en vue de maximiser leur utilité et le
CAC qui souhaite voir son mandat renouvelé.
Cette relation d'agence trouve une explication dans le fait
que très peu de collaborateurs accèdent au statut
d'associé.Moins impliqués dans l'avenir du cabinet, ils sont
confrontés à une pression importante du travail parfois dans des
conditions difficile avec un faible niveau de rémunération.
Ainsi, ils peuvent être tentés d'adopter un comportement hors
norme susceptible de réduire la qualité de leur travail dans le
but de mettre en péril la qualité de la certification du cabinet
ou même de discréditer son image au sein du milieu professionnel.
Figure 7: L'audit en tant que
relation d'agence entre le manager et les collaborateurs d'audit
Collaborateurs d'audit
Comptabilité de l'entreprise
Rapport de vérification
Dossier d'audit
CAC ou l'expert-comptable
Vérification
Certification
Préparation
Confiance
0
Source : Herrbach (2000)
2.
La théorie des échanges sociaux
Si Herrbach (2000) considère l'organisation comme un
système de relation sociale, il existe plusieurs
manières d'expliquer tout ce qui implique les relations sociales au sein
d'une organisation. En effet, la théorie des échanges sociaux
née des concepts économiques et d'échange, permet de
comprendre la manière dont s'effectuent les interactions sociale et les
facteurs qui orientent le comportement des employés.
2.1- Présentation de la théorie des
échanges sociaux
Pour Kelley et Thibaut (1959), la théorie de
l'échange sociale est une théorie sociologique et psychologique
qui étudie le comportement social dans l'interaction entre deux parties
qui mettent en oeuvre une analyse couts-avantages pour déterminer les
risques et les avantages possibles. En outre, cette théorie implique des
relations économiques qui se produisent lorsque chaque partie à
des biens qui mettent en valeur les autres parties. L'objectif principal de
cette théorie, est de donner une explication sur la façon dont
une organisation du travail peut construire, renforcer et maintenir une
relation de qualité avec ses employés au cours d'un ensemble
d'échange bénéfiques et réciproques entre deux
parties. Cette théorie nous apporte des éléments
clés pour entretenir des relations de qualité essentielles au
bien-être des salariés, à la stabilité et à
la performance à long terme de l'organisation. De ce fait, elle permet
de prendre du recul sur le contrat moral entre les parties et de mettre en
perspective la notion de réciprocité, indispensable pour
construire une implication effective et durable des collaborateurs.
2.2- La théorie des échanges sociaux et
le comportement dysfonctionnel des auditeurs
Dans les Eudes sur le comportement social
des employés, la théorie des échangessociaux a
été utilisée pour étudier les relations
employés organisation (Shore &Coyle-Shapiro, 2003). En effet, les
fondements de cette théorie ont servi dans plusieurs études
portant sur les impacts positifs des relations vécues en milieu
professionnel (Wayne et al.,2002). Les principes de base meublant cette
théorie peuvent êtrerésumés comme suit : un
individu rendant un service utile à un autre individu le place dans une
situation de recevabilité. Afin de combler cette obligation, le second
individu fournira en retour des bénéfices au premier. Nous
envisageons également cette relation d'obligation réciproque
entre le l'organisation et les collaborateurs d'audit.
PourEisenberger et al. (1986), les employés
développent des croyances concernant les dispositions de leur employeur
à accorder de la valeur à leurs contributions et à se
préoccuper de leur bien-être. Cette perception du support
organisationnel, de l'organisation à l'égard de ses
employés, peut servir de «baromètre» pour
évaluer les perceptions entretenues par ces deniers au regard de leur
relation d'échange social avec l'organisation. Ainsi, lorsqu'un cabinet
d'audit par ses différentes actions signifie qu'il est prêt
à valoriser les contributions de ses collaborateurs et à se
préoccuper de leur bien-être au travail, elle suscite chez ces
derniers un engagement organisationnel dans lequel découle un sentiment
d'obligation chez eux de bien faire leur travail sur le terrain. Ainsi, les
auditeurs au courant de leur mission d'audit, adopteront des attitudes et
comportements bénéfiques pour atténuer ce sentiment de
redevabilité envers leur cabinet.
Selon Eisenberger et al., (1986), Un employé
évalue entre autres que l'organisation le soutient lorsque cette
dernière, par ses actions, comble certains de ses besoins
socio-émotionnels tels que l'approbation, l'affiliation et l'estime de
soi. Alors, il est clair que la satisfaction des collaborateurs d'auditde leurs
besoins contribue à leur engamentorganisationnel et les encouragent
à déployer des efforts considérables pour réaliser
les objectifs du cabinet. A contrario, ils seront tentés de se livrer
dans des comportements dysfonctionnels pour assoupir leur satisfaction.
En s'appuyant sur le principe de
l'équilibrestipulé par cette théorie, on comprend
dès lors que les auditeurs sont enclins à démontrer leur
engagement affectif envers le supérieur, dans la mesure où ils
perçoivent également que cedernier est engagé
vis-à-vis d'eux à travers les initiatives positives qui leur
valorisent et contribuent à leur bien-être au travail. Selon
(Cohen, 2003) l'absence d'engagement mène les employés à
vouloir quitter l'organisation. De ce fait, les auditeurs ayant un niveau
d'engament faible seront plus enclin à quitter le cabinet et à
adopter des comportements dysfonctionnels.
En résumé, cette théorie nous permet de
comprendre que, la nature deséchanges entre un cabinet d'audit et ses
collaborateursdétermine la nature de leurs comportements au travail.
Lorsque ces échanges ne sont pas traduits par la satisfaction des
collaborateurs, ces derniers se livreront à des comportements
dysfonctionnels susceptibles de mettre en péril la qualité de
leur mission. Par contre lorsque le cabinet leur témoigne sa
considération en mettant en place par exemple un système
d'échange et de récompense des meilleures performances, ces
derniers seront dans une obligation réciproque de rendre le
bénéfice à l'organisation en étant performant au
travail.
3. Lathéorie du
Leader-Member-Exchange (LMX)
Dans un contexte de travail manqué
par les relations dynamiques qui existent entre le supérieur et chacun
de ses subordonnés dont le degré d'importance n'est plus à
démontré, la théorie du LMX s'apparente être d'un
intérêt indéniable pour donner une explication
théorique sur les fondement d'une telle relation quoique admettant comme
tout cadre théorique quelques limites.
3.1. Présentation de la théorie du LMX
Dans les recherches en management sur le leadership, la
nature de la relation leader-membre (supérieur-subordonné) a fait
l'objet d'un intérêt relativement soutenu notamment avec le
développement de la théorie du Leader-Member-Exchange (LMX).
Selon Scandura et Graen (1986), la théorie du
leader-member-échange désigne un «cadre théorique
explicatif des relations entretenues entre deux membres d'une groupe
générant des comportements interdépendants et partageant
de ce fait, des résultats mutuels favorisant une certaine conception de
l'environnement, des valeurs et des cartes de causalité». De
ce fait, le supérieur échange avec ses subordonnés, une
attente de rôle puis en retour leur accorde des récompenses
tangibles ou non en contrepartie de la satisfaction de ses attentes
initialement communiquées ou non (Hui et al, 2004). Pour Gester et Day
(1982), les théories traditionnelles consistent en une explication du
comportement du subordonné en fonction des caractéristiques du
leader, de la satisfaction de ses attentes et l'interaction entre les deux
membres sans aucune considération de l'aspect qualitative de cette
relation. A cet effet, l'émergence de la théorie du
LMX a permis de se focaliser d'avantage sur la nature de la
relation entre le leader et ses subalternes dans un système
d'échange organisationnel. Cette théorie vise donc à
démontrer que le supérieur développe un échange
avec chacun de ses employés dont la nature de ces échanges entre
les deux membres influe sur la responsabilité de ses employés,
leur choix et l'accès aux ressources ainsi que sur leur comportement
impactant leur niveau de performance au travail. Cet échange selon
qu'elle soit de bonne qualité, est susceptible de promouvoir des
expériences positives sur l'emploi et accroitre l'efficacité et
l'encagement organisationnel des subordonnés.
L'objectif de cette théorie est de donner une
explication théorique de l'effet du leadership du dirigeant sur le
comportement au travail de ses employés ou les membres d'une
équipe de travail. Cette théorie du leadership suppose que les
leaders font fortement confiance à leurs subordonnés, le respect
et des relations affectives envers certains membres de l'équipe car le
supérieur ne traite pas de la même manière tous ses
subordonnés. Dans le cadre de ce travail nous supposons donc que le
comportement et la performance des auditeurs dépendront de la nature de
leur relation avec le manager en l'occurrence le CAC ou l'expert-comptable.
3.2. Le LMX une théorie explicative du comportement
dysfonctionnel des auditeurs
La relation supérieur-subordonné à fait
l'objet de nombreuses recherches en management organisationnel. Toutefois,
certaines se sont d'avantage penchées sur l'impact du LMX sur la
performance individuelle des subordonnés au sein d'une équipe de
travail. C'est ainsi qu'une première catégorie a essayé
d'étudier les facteurs qui influencent la qualité de la relation
verticale entre un supérieur et ses subalternes. Cette dernière a
démontré qu'une bonne perception par le leader d'un bon niveau de
compétence du subordonné au sein d'une équipe est
susceptible d'entrainer une relation de qualité entre les deux parties
ce qui de toute évidence améliore le comportement de
citoyenneté organisationnelle du subordonné et donc engendre
moins de comportement réducteur de la qualité du travail ou les
comportements non professionnel. Ainsi, une bonne relation
supérieur-subordonné caractérisée par la
loyauté, l'affection, le respect et un bon esprit de communication avec
les collaborateurs permet de développer leur conscience
professionnelle, les comportements de citoyenneté organisationnelle et
renforcer leur engagement organisationnel (Scandura et schrieshein, 1994). Par
ailleurs une autre catégorie d'étude avait supposé que
tous les employés ont les mêmes caractéristiques et que le
supérieur adopte un comportement identique envers l'ensemble des
subordonnés.
Pour Major et al (1995) et Wayne et al. (1997), la
satisfaction au travail et la performance des subordonnés au travail est
positivement liée avec la nature de la relation dont ils entretiennent
avec leur chef. En effet, une relation manager-auditeurs favorable permet de
déterminer avec une plus grande clarté le rôle et la
responsabilité de chaque auditeur, améliore sa satisfaction, un
plus fort niveau de son engagement organisationnel et l'amélioration de
leurs performances sur le terrain ce qui a pour conséquence la
réduction des comportements non professionnels et de mauvaise gestion de
l'équipe mais en réalité plus de URT car les
collaborateurs en réponse à leur supérieur auront tendance
à travailler d'avantage sur leur temps personnel non
déclarés pour terminer leur travail de vérification. C'est
d'ailleurs ce qui transparait des travaux de Gaddour (2013) qui pense que le
LMX permet d'améliorer significativement le comportement des membres de
l'équipe d'audit ce qui a pour conséquence l'amélioration
de la qualité de leurs travaux. En outre une bonne relation entre le
superviseur (le senior) et son patron (CAC ou l'expert-comptable) permet
également d'établir des relations favorables avec ses
subordonnés à travers l'obtention des ressources dont ils ont
besoins pour leur mission afin de garantir la qualité de leur travail.
A lecture de ce paragraphe, il est indéniable que la
théorie du LMX est une théorie de base susceptible d'expliquer le
comportement des collaborateurs d'audit en relation avec le manager au cours
d'une mission.À présent, il nous convient de présenter les
limites de cette théorie.
Au terme de cette section où il été
question pour nous de mettre en évidence les théories
explicatives de la qualité d'audit et des comportements dysfonctionnels
de l'auditeur, nous avons retenus principalement trois théories
explicatives de ces comportements. Il s'agit d'abord de la théorie
d'agence, ensuite de la théorie des échanges soucieux et en fin
de la théorie du LMX qui est une théorie du leadership permettant
d'expliquer le comportement des salariés en fonction de leur relation
avec le supérieur. A cet effet, nous avons donc montré que
lorsque cette relation est de bonne qualité, elle permet
d'améliorer les performances organisationnelles des subordonnés
et par conséquent renforcer leur niveau d'engagement organisationnel.
De la même façon, nous avons démontré que les
comportements au travail des collaborateurs d'audit peuvent être
influencés par le système des échanges sociaux avec
l'organisation. En outre, nous avons expliqué avec la théorie
d'agence qu'en vertu de la divergence d'intérêt qui existe entre
les associé copropriétaire du cabinet responsable de la
certification et les collaborateurs acteurs direct de la mission d'audit sur le
terrain, ces derniers peuvent en raison de la complexité de leur travail
et surtout des conditions de travail difficile adopter un comportement hors
norme dans le but de maximiser leur utilité au détriment de la
qualité de la certification ou de l'image de leur cabinet. La
deuxième section de ce chapitre consistera à faire une revue
générale de la littérature sur les Eudes antérieurs
traitant des comportements dysfonctionnels des professionnels d'audit.
SECTION II : LES DETERMINANTS
DU COMPORTEMENT DYSFONCTIONNEL DE L'AUDITEUR
Les études portant sur les comportements
réducteurs de la qualité d'audit ont fait l'objet d'un
intérêt particulier depuis une trentaine d'années selon
Gaddour (2016). En effet, une premièrecatégorie de
cesétudesdébutées aux Etats-Unis dans les années
1970, s'était focalisée à l'étude de l'influence
d'un facteur particulier sur les comportements dysfonctionnels des
professionnels d'audit. Il s'agit des études uni
variées.Cesétudes ont souvent mis en évidence, l'influence
significative de la pression budgétaire sur ces comportements. Par
ailleurs au courant des années 1996, une autre catégorie
d'étude s'est appesantieà examiner l'impact de plusieurs facteurs
sur les comportements adaptatifs des collaborateurs. Il s'agit des
études multi variéesréalisées par Malone et Robert
(1996) dans le contexte américain sur un échantillon d'auditeur
seniors et d'assistants, ainsi que celles d'Otley et Pierce (196b)
menées dans le contexte irlandais. Ces études de base ont donc
permis à d'autres chercheur plus récent à l'instar de
Gaddour (2013) et Herrbach (2000) de mener d'autres analyse sur
différents angles. L'objectif de cette section est d'apporter un
éclairage sur l'état des lieux des recherches menées sur
les comportements de réduction de la qualité d'audit. Sans
prétendre à l'exhaustivité, nous aborderons tour à
tourles études univariées et multivariées telles
qu'aborder dans la littérature.
1.
Les analyses descriptives ou univariées
Comme indiqué au début de
cette section, les études sur les comportements réducteurs de la
qualité du travail des professionnels d'audit ont effectivement
débutées aux Etats-Unis à la suite de la
dérèglementation du marché d'audit dans les années
1970. En effet, cette dérèglementation qui a entrainé le
développement de la concurrence entre les cabinets et des nouvelles
formes de pressions concurrentielles ont eu comme conséquence la
réduction des budgets accordés aux missions d'audit au sein des
cabinets. Cette réduction a engendré chez les professionnels, la
crainte qu'elle n'incite les auditeurs à être moins rigoureux dans
leurs missions de contrôle (Herrbach, 2000). Ainsi certaines
études ont été réalisées sur le sujet
à l'effet de comprendre les causes des comportements de réduction
de la qualité d'audit.
1.1. Les études orientées vers la pression
budgétaire
En vue de déterminer les causes des
comportements de réduction de la qualité d'audit, Rhode (1978)
était le premier àmener une étude sur les comportements
adaptatifs des auditeurs en contexte américain, sur une population de
1526 auditeurs. A la suite de ses travaux, l'auteur a confirmé que la
pression budgétaire demeure le principal facteur de réduction de
la qualité selon les répondants. Plus tard en 1982, Deitrick dans
sonenquête sur les comportements de réduction de la
qualité, en réponse à la baisse de la documentation
papier, est arrivé à tirer les mêmes conclusions.
Parcellement, Lighter et al., (1982) se sont appesantis plus sur l'étude
de la sous déclaration du temps passé à la mission
plutôt que sur les comportement réduisant directement la
qualité d'audit. A la suite de leur étude, ces auteurs ont conclu
que, les principaux facteurs déterminant la sous déclaration du
temps passé à la mission était la faisabilité
perçue du budget selon les collaborateurs des bigs 8 installés
aux Etats-Unis.
Pour terminer, Kelley et Margein (1987) ont montré que
les professionnels d'audit opérant au sien des cabinets d'audit dans le
contexte américainétaient d'avantage enclins à manipuler
le suivi du temps qu'à pratiquer les comportements de réduction
de la qualité lorsqu'ils sont confrontés à une pression
intense pression du budget.
1.2. Études se référant à
d'autres facteurs que la pression budgétaire
Quelques temps après les travaux de Kelley et Margheim
(1987), d'autres chercheurs ont essayé d'intégrer des nouveaux
facteurs dans l'analyse des comportements de réduction de la
qualité d'audit. C'est ainsi que Pany et al., (1989), en travaillant sur
les facteurs modulant l'apparition de la fraude comme comportement
réducteur de la qualité dans le contexte américain, ont
démontré à partir d'une expérience laboratoire, que
la fréquenceperçue des comportements par les auditeurs, le niveau
d'importance accordée au respect du budget et le mode de
rémunération étaient les principaux facteurs, impactant la
fraude au sein des cabinets.
Kelley et Marghein (1990) quelques années après
leur première publication sur le sujet en 1987, ont mené une
seconde étude dans le but d'analyser l'impact de la pression
budgétaire sur deux types de comportements à savoir : la
sous-déclaration du temps passé à la mission d'audit comme
attitude n'affectant pas directement la qualité de l'audit, et les
comportements de réduction susceptiblesréduire la qualité
de la mission. Dans son étude de 2016, Gaddourprécise que
l'étude de ces auteur a permisd'analyser l'effet modérateur de
certaines caractéristiques des membres de l'équipe d'audit sur la
relation entre la pression du budget et les comportements dysfonctionnels de
l'auditeur, en mettant en évidence trois facteurs à savoir :
le style de leadership, le type de personnalité principalement les
personnalité de types A (caractérisée par le désir
de changement, la volonté de travail et l'hyperactivité à
l'opposé de celle de type B). De leurs analyses, ces auteurs ont mis en
évidence le fait que, ces comportements augmentent en cas de
rétrécissement du budget. Toutefois, les statistiques
étaient plus significatives pour les URT que les QTB. Ces auteurs ont
également constaté un lien entre les comportements adaptatifs des
assistants d'audit et le niveau d'encadrement des seniors.
A partir d'une enquêteréalisée
auprès des associés et mangers exerçant leur
activités au sein des cabinets de commissariat aux comptes en contexte
américain, Mc Nair (1991) àdémontré que le niveau
de sanction encourue par un collaborateur n'était pas identique pour les
différents auditeurs. De ce fait, la fréquence d'un
comportementserait fonction du niveau de sanction encourue en cas de
détection par la hiérarchie. Pour cette raison, l'auteur conclu
que la sous déclaration de temps qui en soi n'est pas
sanctionnée, serait donc le comportement le plus fréquent
contrairement à d'autre comportement tel que la fraude, dont la sanction
est le licenciement.
En 1992, Ponemon dans une étude dite
expérimentale sur les comportements dysfonctionnels dans le contexte
canadien a montré que la sous-déclaration du temps était
systématiquement liée au niveau du développementmoral de
l'auditeur. Par ailleurs, l'auteur affirme que sous pression du budget temps,
les professionnels sont enclins à sous déclarer le temps
réellement passé au travail. En outre, la pression exercée
par les pairs augmente les URT. Pour terminer, l'auteur démontre que les
auditeurs disposant un faible niveau de développementéthique
s'engagent plus à la sous-déclaration du temps.
Pour terminer, après une
enquêteréalisée par Ortley et Pierce (1995, 1996a, 1996b),
auprès de 260 professionnels d'audit en Irlande, les auteurs constatent
que 89% des répondants ont affirmé s'être livrés au
moins une fois à une réduction de la qualité. Ces travaux
ont conduit à la publication de trois articles. Les deux
premiersrevoyant à une étude unie variée et le dernier
à une étudemulti variée.
1.2.1- L'étuded'Otley et Pierce (1995)
Dans cette étude, Otley et Pierce (1995) ont
étudié l'impact du style de leadership du manager sur les
comportements des seniors prenant ainsi en compte deux dimensions du leadership
à savoir : le niveau de structuration des activités et
d'encadrement de l'équipe par le supérieur (structure) et la
considération des seniors par le manager, donnant lieu à une
relation de confiance et de considération du supérieur
(considération). Les auteurs ayant analysés principalement les
comportements de sous-déclaration du temps et les comportements de
réduction de la qualité, sont parvenus aux conclusions
suivantes :
- La perception par les seniors d'un leadership
déterminé par un niveau faible de considération et
élevé de structuration des activités génère
plus de comportements adaptatifs. Toutefois, l'auteur précise que dans
un environnement incertain, ces attitudes diminuent lorsque le style de
leadership du supérieur est déterminé par une forte
considération et un niveau faible de structuration des taches.
- La perception d'un environnement incertain par le seniors,
impacte plus les comportements de sous-déclaration du temps passé
au travail.
1.2.2- L'etuded'Otley et Pierce (1996b)
Dans leur second article, ces auteurs se sont d'avantages
penchés sur l'impact de la pression budgétaire sur les
comportements de réduction de la qualité. En effet, les auteurs
ont présenté trois facteurs susceptibles d'influencer la
faisabilité du budget. Il s'agit de la participation des auditeurs
à l'établissement du budget temps, l'influence du programme
d'audit et des honoraires d'audit. Ainsi, dans leurs analyses, les auteurs ont
abouti aux mêmes conclusions que Kelley et Marghein (1990) à
savoir les comportements de réduction de la qualité
augmententsignificativement lorsque les budgets sont difficiles à
réaliser.
L'ensemble de ces études ont traité des
comportements des auditeurs en se limitant à un seul facteur. Ces
travaux ont toutefois permis par la suite à certaines chercheurs de
développer une série d'étude en Prenant en compte
l'influence de plusieurs facteurs.
2.
Les analyses explicatives ou multivariées
Les
premièresétudesunivariées sur les comportements de
réduction de la qualité ont servi de base à plusieurs
chercheurs pour approfondir l'analyse à partir des modèles
explicatifs multivariés. Parmi ces études, l'on note celle de
Otley et Pierce (1996b), Malone et Robert (1996) et également de Kelley
et al., (1999).
2.1- L'étude d'Otley et Pierce (1996 b)
Ayant dans le cadre de leur première étude
examinée l'impact d'un seul facteur sur les comportements
dysfonctionnels des auditeurs, Otley et Pierce (1996b) dans leur
troisième publication ont développé un modèle
explicatif multivarié pour analyser trois typologies de comportements
dysfonctionnels à savoir : la sous-déclaration du temps, la
fraude et autres comportements susceptibles de réduire la qualité
d'audit. L'analyse de la régression s'était donc effectuer sur la
base de huit variables explicatives intégrées dans l'étude
à savoir : la faisabilité du budget, la structure, la
considération, l'approbation du supérieur, l'implication
professionnelle, l'implication organisationnelle, l'efficacité du
processus de revue et l'importance accordée au budget.
En effet, les résultats issus de leurs analyses ont
souligné que les variables « faisabilité du budget,
style de commandement, implication organisationnelle, l'efficacité du
processus de revue et l'approbation du supérieur », ont
un impact considérable sur les comportements dysfonctionnels. Par
ailleurs, ces auteurs ontdémontré que, les variables
« faisabilités du budget et considération du
supérieur » sont négativement liées et de
manière significative avec les comportements adaptatifs alors que la
variable « structure » quant à elle est
reliée positivement. En outre, « l'efficacité du
processus de revue et l'implication organisationnelle » sont
significativement liées et de manièrenégative avec les
comportements de réduction de la qualité d'audit. «
L'approbation » a une influence positive et significative
sur la sous-déclaration du temps.
Pour Otley et Pierce (1996b), l'implication organisationnelle
est plus significative pour déterminer les comportements et attitudes
que l'implication professionnelle. Ces résultats confirment ceux de
Herrbach (2000) qui avait constaté que les auditeurs disposant d'un
niveau d'engagement organisationnel plus élevé,
étaientmoins enclins aux comportements dysfonctionnels.
2.2- L'étude de Malone et Robert (1996)
Sur une population de 447 auditeurs, Malone et Robert (1996),
ont tenté de donner une explication aux comportements de
réduction de la qualité d'audit en réalisant une
régressionlinéaire sur la base de 13 variables explicatives
classées en quatre groupes à savoir :
Les variables liées à la
personnalité de l'auditeur :le locus de control, l'estime
de soi, la combativité, le besoin d'approbation, le besoin de
réalisation.
Les variables liées aux attitudes au
travail : l'implication organisationnelle, la volonté de
rester, l'implication professionnelle.
Lesvariables liées à l'environnement
d'audit :la structure du cabinet, la pression liée au
budget.
Les variables liées au contrôle
qualité et aux procédures de revue du travail :le
niveau réel de contrôle qualité, le niveau perçu de
contrôle qualité, le niveau perçu de sanction.
Après analyse des données collectées,
ces auteurs ont abouti aux conclusions suivantes :
En ce qui concerne les variables liées à la
personnalité de l'auditeur, les résultats montrent que,
« le besoin d'approbation et de
réalisation » sont négativement et de
manière significative liées avec les comportements de
réduction de la qualité, alors que les trois autres variables ne
présentent aucune influencesignificative sur le comportement au travail
des collaborateurs.
Par-rapport aux variables liés aux attitudes au
travail, aucune d'entre elle n'a d'impact significatif sur ces comportements.
La perception du niveau de contrôle qualité ou de sanction montre
une influence significative sur les comportements dysfonctionnels, rejoignant
ainsi les travaux d'Otley et Pierce (1996b). Pour ce qui est des variables
environnementales, la pression du budget et la
« structure » n'ont pas d'impact significatif. Ce
qui est en contradiction avec les prédictions de Rhode (1978) en ce qui
concerne la première variable.
2.3- L'étude de Kelley, Margheim et Pattison
(1999)
A partir d'une enquêteréalisée
auprès de 85 collaborateurs d'audit exerçant dans les big 6
installés aux Etats-Unis, Kelley et al., (1999), ont examiner
conjointement l'impact de la pression budgétaire et de la pression du
délai comme deux facteurs susceptibles d'affecter la qualité
d'audit. Les résultats issus de cette étude ont montré que
les auditeurs seniors subissaient plus de pression de délai que celle
liée au budget. En outre, les répondants ont affirmé
approuver plus de stress de pression de délai que celle du budget. Par
ailleurs, les auditeurs juniors affirment supporter à peu près le
même niveau de pression budgétaire et de délai dans le
cadre de leurs missions. Toutefois, la pression du budget est perçue par
les collaborateurs d'audit comme ayant une influence significative sur les
comportements dysfonctionnels à savoir : réduire la
qualité d'audit et le niveau de satisfaction au travail, augmenter la
sous-délation du temps passé au travail.
3.
Quelques études récentes sur les comportements dysfonctionnels de
l'auditeur
Parmi les récentesEudes sur les comportements
dysfonctionnels des auditeurs, nous retiendrons seulement celles de Herrbach
(2000) et Gaddour (2016).
3.1- L'étude de Herrbach (2000)
Comme facteurs explicatifs des comportements de
réduction de la qualité d'audit, Herrbach (2000) a examiné
l'effet du contrat psychologique à partir d'un échantillon de 170
auditeurs oeuvrant dans les bigs 5 et les deux plus grands cabinets
français. Dans le cadre de son étude, l'auteur à
étudiersimultanément trois catégories de comportements
à savoir : les comportements de réduction de la
qualité(QTB) liés à la dimension technique de l'auditeur,
les comportements non professionnels (CNP) dus aux manquements à la
dimension professionnelle du rôle de l'auditeur et les comportements de
mauvaise gestion de l'équipe d'audit (MGE).
Le modèle utilisé par l'auteur pour expliquer
ces comportements a mis en évidencesplusieurs facteurs explicatifs
classés en trois catégories à savoir :
Le contrat psychologique de
l'auditeur :la sécurité à l'emploi,
sécurité de l'emploi, rémunération
élevée, rémunération à la performance,
travail intéressant, expérience à l'étranger,
opportunités de carrière au sein du cabinet, des
opportunités de carrière à l'extérieur du cabinet,
formation professionnelle de qualité, autonomie dans le travail, bonnes
relations entre individus, atmosphère agréable.
Une variable liée au niveau de l'engament
organisationnel de l'auditeur (engagement affectif) et deux variables
contextuelle (la perception du niveau de contrôle, fréquence des
URT).
Après analyse des données, l'auteur conclu que
l'évaluation des éléments du contrat psychologique est
négativement liée avec les comportements dysfonctionnels comme
suit :
La formation de qualité et l'autonomie au travail sont
liées négativement avec les trois catégories de
comportements.
Un environnement agréable de travail ainsi que les
opportunités de carrière tant à l'intérieur
qu'à l'extérieurdu cabinet, sont liés négativement
avec la mauvaise gestion de l'équipe d'audit.
En outre, la perception du contrôle par l'auditeur est
liéenégativement avec les QTB et les CNP alors que la
sous-déclaration du temps quant à elle est
positivementliée avec les CNP. Pour terminer, l'auteur a montré
qu'un auditeur ayant un niveau d'engagement affectif élevé serait
moins enclin à adopter les comportements dysfonctionnels de nature non
professionnelle.
3.2- L'étude de Gaddour (2016)
En s'inspirant du modèle de comportement adaptatif de
Herrbach (2000), Gaddour (2016) a proposé l'analyse de quatre
catégories de comportements à savoir : les comportements de
réduction de la qualité (QTB), La sous-déclaration du
temps passé à la mission d'audit (URT), les comportements non
professionnels (CNP) et la mauvaise gestion de l'équipe d'audit (MGE).
Pour parvenir à ses conclusions, l'auteur aréalisé une
enquête auprès de 123 auditeurs seniors exerçant
principalement dans les cabinets de commissariat aux comptesinstallés en
France à savoir les Big 4 et les Mazars. Pour comprendre ces
comportements, l'auteur a défini plusieurs variables
catégorisées en quatre groupes comme suit :
La relation managériale : la
relation supérieur-subordonné (loyauté, affection, respect
professionnel), la perception du comportement du supérieur, le style
d'évaluation de la performance (critère techniques et
sociaux).
La relation employé
organisation :l'engagement organisationnel, le soutien
organisationnel, l'intention de quitté.
Les variables contextuelles : la
pression budgétaire, la pression du délai-temps.
Les variables de contrôle :
l'âge, le genre, la taille du cabinet, l'expérience, la
formation.
Un traitement à base de
régressionlinéaire multiple àpermis à l'auteur de
tirer les conclusions suivantes sur les comportements dysfonctionnels des
seniors :
En ce qui concerne le premier groupe de variable, l'auteur
affirme que la relation supérieur-subordonné
caractérisée par l'affection, loyauté et le respect
professionnel ainsi que le style d'évaluation de la performance
basé sur les critères sociaux, sont
négativementcorrélé avec les QTB et ce, de manière
significative. Par ailleurs, l'auteur soutien que, les comportements
managériaux et professionnels du supérieur sont fortement
corrélés avec les CNP et positivement pour les attitudes
professionnelles.
Dans le groupe de variables organisationnelles, l'auteur
montre que le soutien perçu de l'organisation par l'auditeur influence
négativement les QTB. Par ailleurs l'auteur ne trouve aucun effet
déterminant de ce groupe de variable sur les comportements de MGE.
Contrairement à la perception d'une bonne relation avec le
supérieur caractérisée par un bon niveau de loyauté
qui est négativement liée et de façon significative
à la MGE.
En prenant en compte les variables contextuelles, Gaddour
(2016), affirme que, plus l'auditeur perçoit une pression intense du
délai, plus il s'engage dans le QTB.L'auteur confirme ainsi les
résultats de Pierce et Sweeney (2004). Par contre, seule la perception
d'une pression intense du budget par les seniors entraine des comportements de
MGE. Ce qui confirme ainsi les résultats d'Otley et Pierce (1996b) et
Pierce et Sweeney (2004).
Par ailleurs, l'auteur montre que, les comportements
managériaux du supérieur sont reliés négativement
avec le CNP. En revanche, un senior avec un niveau d'engagement organisationnel
fort, se livrerait moins aux CNP. Ce qui confirme le résultat d'Herrbech
(2001). De même, l'auteur constate que, plus l'auditeur perçoit
une pression intense du délai, plus il se permet d'adopter les CNP.
Confirmant ainsi les conclusions de Pierce et Sweeney (2004).
Pour conclure, l'auteur affirme que, la pression
budgétaireest positivement liée à la sous
déclaration du temps passé au travail. Ce qui va également
dans le même sens qu'Otley et Pierce (1996b) et Pierce et Sweeney
(2004).
Le tableau suivantprésente une synthèse non
exhaustive des facteurs explicatifs du comportement dysfonctionnel des
auditeurs, identifiés dans la littérature.
Tableau 3 : synthèse des facteurs
explicatifs des comportements dysfonctionnels identifiés dans la
littérature
Études univariées sur les comportements
dysfonctionnels des collaborateurs d'audit
|
Variables
|
Auteurs
|
Pression budgétaire
|
Kelley et Margheim (1990) ; Otley et Pierce (1996
a) ; Kelley et Margheim (1999) ; Rhode (1978) ; Alderman et
Deitrick (1982)
|
Diminution de la documentation de papier de travail
|
Alderman et Deitrick (1982)
|
- Faisabilité perçue du budget ;
- Attitude de la hiérarchie.
|
Lightner et al. (1982)
|
- L'importance donnée au respect du budget ;
- Mode de rémunération ;
- Fréquence perçue par les autres des
comportements.
|
Pany et al. (1989)
|
Le niveau d'encadrement de collaborateurs
|
Kelley et Margheim (1990)
|
Niveau de la sanction encourue en cas de découverte par
la hiérarchie
|
Mc Nair (1991)
|
La sous-déclaration du temps passé à la
mission
|
Lawerence&Ponemon (1992)
|
Style de leadership (considération et structure)
|
Otley et Pierce (1995)
|
Études multivariées sur les comportements
dysfonctionnels des collaborateurs d'audit
|
Variables
|
Auteurs
|
- Faisabilité du budget ;
- Style de d'encadrement (considération, structure) ;
- L'efficacité du processus de revue et l'implication
organisationnelle ;
- L'approbation des superviseurs ;
- L'implication professionnelle et l'efficacité
donnée au budget
|
Otley et Pierce (1996 b)
|
Variables liées à la personnalité des
auditeurs :
-Besoin d'approbation ;
- Besoin de réalisation ;
- Focus de contrôle ;
- Estime de soi ;
- Comportement type A
Variables associées à l'attitude des auditeurs :
- Implication organisationnelle ;
- Implication professionnelle ;
- Volonté de rester ;
Variables liées à l'environnement :
- Structure du cabinet ;
- pression budgétaire.
|
Malone et Robert (1996)
|
Variables liées au contrôle de qualité :
- Niveau réel de contrôle de qualité ;
Niveau perçu de contrôle de qualité ;
- Niveau perçu des sanctions
|
|
- évaluation basée sur des critères
budgétaires ;
- évaluation basée sur des critères non
comptables
|
Pierce et Sweeney (2004)
|
Le contrat psychologique de l'auditeur :
- La sécurité à l'emploi ;
- sécurité de l'emploi ;
- rémunération élevée ;
- rémunération à la performance ;
- travail intéressant ;
- expérience à l'étranger ;
- opportunités de carrière au sein du cabinet ;
- des opportunités de carrière à
l'extérieur du cabinet ;
- formation professionnelle de qualité ;
- autonomie dans le travail ;
- bonnes relations entre individus ;
- atmosphère agréable.
Variable liée au niveau de l'engament organisationnel
(engagement affectif) ;
Variables contextuelle (la perception du niveau de
contrôle, fréquence des URT).
|
Herrbach (2001)
|
- Promotion rapide des seniors ;
- Pression du délai t temps ;
- Augmentation du volume de travail ;
- Augmentation de la pression du client ;
- Style d'evalaution de la performance (évaluation
basée sur les critères budgétaires, évaluation
basée sur des critères non comptables).
|
Pierce et Sweeney (2004)
|
La relation managériale :
- la relation supérieur-subordonné
(loyauté, affection, respect professionnel) ;
- la perception du comportement du supérieur ;
- le style d'évaluation de la performance
(critère techniques et sociaux).
|
|
La relation employé organisation :
- l'engagement organisationnel ;
- le soutien organisationnel ;
- l'intention de quitté.
Les variables contextuelles :
|
Gaddour (2013)
|
- la pression budgétaire ;
- la pression du délai-temps.
Les variables de contrôle :
- l'âge ;
- le genre ;
- la taille du cabinet ;
- l'expérience ;
- la formation.
|
|
- Promotion rapide des seniors ;
- Pression du délai t temps
- Augmentation du volume de travail
- Augmentation de la pression du client
|
Pierce et Sweeney (2004)
|
- Style de leadership du supérieur
- Type de personnalité
|
Kelley et Marghein (1990) ; Otley et Pierce (1995)
|
- Estime de soi
- Combattivité
- Implication professionnelle
- Volonté de rester
- Structure du cabinet
- Perception du niveau de contrôle qualité
|
Malone et Robert (1996) ; Matteson (1987) ;
Hollenbeck et al (1989) Otley et Pierce (1996b) ; Mc Nair (1991)
|
Source : construit par l'auteur
à partir de la littérature
Tout au long de ce paragraphe, à travers une revue
générale de la littérature nous avons sans être
exhaustif essayé de ressortir les facteurs susceptibles d'expliquer les
raisons qui peuvent amener les auditeurs à s'engager dans des
comportements dysfonctionnels au cours de leurs missions tels que
définis dans la littérature. Le paragraphe suivent consistera
à retenir parmi ces facteurs, ceux jugés pertinents à
notre contexte pour examiner le comportement des collaborateurs.
4.
Construction du model conceptuel et formulation des hypothèses
Selon certaines études, la qualité de l'audit
tout comme tout autre concept multidimensionnel est difficilement observable
car ne disposant pas d'indicateur de mesure unanimement accepté. C'est
ainsi que l'on distingue deux approches d'analyse pour faire face à
cette difficulté. D'une part, Giddens&walt (1982) ; sutton
(1993) et Manita (2010) qui ont choisi d'examiner la qualité de
l'audit à travers le processus d'audit et d'autre part Palmrose
(1981) ; Deis et Giroux (1992) ; Herrbach (2000) et Gaddour (2013)
qui se sont penchés sur les comportements réducteurs de la
qualité du travail des auditeurs. En privilégiant cette
dernière approche, le présent paragraphe vise après une
revue de la littérature sur les facteurs explicatifs de ce comportement,
à faire un choix des proxys appropriés à notre contexte
pour mesurer les comportements dysfonctionnels des collaborateurs d'audit dans
notre étude. Il s'agit concrètement, de construire notre
modèle conceptuel de recherche d'une part et d'autre part, de formuler
nos hypothèses de recherche.
4.1. Présentation du modèle conceptuel de la
recherche
Sur la base des études
antérieures réalisées sur les comportements
dysfonctionnels des auditeurs, telles qu'exposées tout au longue de ce
travail, nous avons pu définir quatre facteurs susceptibles d'expliquer
pertinemment ces comportements dysfonctionnels dans notre contexte. Il s'agit
évidemment des facteurs contextuels (pression budgétaire et
pression du délai temps), de la relation entre le manager et ses
collaborateurs (caractérisé par l'affection, la loyauté et
le respect professionnel), des facteurs de contingences comportementales
(âge, genre, type de formation, niveau d'étude, expérience)
et de l'engagement organisationnel de l'auditeur, déterminer par trois
facteurs (une forte croyance aux objectifs et valeurs de l'organisation, la
volonté de fournir des efforts considérables et la volonté
de rester membre). Sur la base de notre revue de la littérature,
l'ensemble de ces variables sont susceptibles d'influencer le comportement au
travail des auditeurs. En outre, en raison du dilemme coût-qualité
rencontré dans les cabinets d'audit, toutes les études confirment
que la pression budgétaire est le facteur principal explicatif des
comportements dysfonctionnels des auditeurs au travail. Contrairement aux
autres facteurs dont les travaux antérieurs n'ont pas abouti à
une même conclusion sur leur impact sur les attitudes au travail des
vérificateurs.
Dès lors, le model conceptuel permettant de visualiser
les facteurs explicatifs du comportement dysfonctionnel des auditeurs
intégré dans notre étude se présente comme
suit :
COMPORTEMENT DYSFONCTIONNEL
DE L'AUDITEUR
- Comportements de réduction de la qualité
(QTB)
- Comportements de sous déclaration du temps (URT)
- Comportements de mauvaise gestion de l'équipe
(MGE)
- Comportements non professionnels (CNP)
(Variable dépendante)
2- Relation
supérieure-subordonné
- La perception d'une bonne relation avec le manager
3- Facteurs de contingence comportementale
- Age
- Type de formation
- Expérience de l'auditeur
1- Facteurs contextuels
- Pression du budget
- Pression du budget temps
4- Relation auditeur-cabinet d'audit
- Niveau d'engagement organisationnel
(Variables indépendantes)
Figure 8: Modèle conceptuel de la
recherche
Source : construit par
l'auteur
4.2. Formulation des hypothèses de recherche
Pour tenir compte des spécificités propres
à notre contexte d'étude marqué par la corruption et le
favoritisme, nous avons choisi de mesurer le comportement dysfonctionnel de
l'auditeur au travers de quatre variables liées aux facteurs
contextuels, à la relation supérieur-subordonné, aux
facteurs de contingence comportementale et à l'engagement
organisationnel de l'auditeur.
4.2.1. Facteurs contextuels (pression budgétaire,
pression du budget temps) et comportement dysfonctionnel de l'auditeur
Face aux nombreux scandales survenus ces
dernières années, les recherches en sciences de gestion sur les
comportements dysfonctionnels des auditeurs ont mis en évidence l'impact
significatif de la pression budgétaire sur les comportements des
collaborateurs d'audit réducteurs de la qualité de leur travail.
Pour Pierce et Sweeney (2004) la contrainte budgétaire est un facteur
important qui pousse les collaborateurs d'audits à s'engager dans des
comportements de sous déclaration de temps passé à la
mission (URT). En effet, dans le souci de réaliser les budgets, les
auditeurs travaillent d'avantage sur leur temps personnel sans pour autant
déclarer les heures supplémentaires effectuées pour
terminer leur travail. Pour aller dans le même sens, Ortley et Pierce
(1996b) ont démontré qu'il existerait une relation
significativement négative entre le comportement dysfonctionnel des
auditeurs et la faisabilité du budget dédié à la
mission. Ces conclusions réconfortent celles de Herrbach (2001) qui
selon lui, la pression du budget serait négativement associé aux
comportements dysfonctionnels liées à la dimension technique et
sociale de l'auditeur.
Par ailleurs, Pierce et Sweeney (2004) ont montré que
confronter à une pression intense de délais temps, les
collaborateurs, seront tentés de réduire la quantité de
vérification sur certaines étapes afin d'achever la mission dans
les délais définis. A cet effet, il existerait donc une relation
positive entre le budget temps et les comportements dysfonctionnels de
l'auditeur. En s'inspirant de ces analyses et en allant dans le même sens
que Herrbach(2001), nous supposons l'hypothèse suivant :
H1 : Il existe une relation positive
entre les facteurs contextuels (pression budgétaire, pression du
délai temps) et les comportements dysfonctionnels de
l'auditeur.
4.2.2. LMX et comportement dysfonctionnel de l'auditeur
Dans la littérature, plusieurs
études se sont intéressées à l'impact de la
relation supérieur-subordonné sur la performance des
salariés au travail (Wagne et al. 1997 ; Camerman et Jost, 2005).
Selon la théorie du LMX étudié dans le
précédant chapitre, le rôle de chaque salarié au
sein de l'organisation sera influencé par le système social dans
lequel il évolue. Ramenant cette théorie dans le contexte de
notre étude, Gaddour (2013) pense que le comportement au travail de
l'auditeur serait influencé par la nature de la relation qu'il
entretient avec le supérieur en l'occurrence le CAC ou
l'expert-comptable. Dans le même ordre d'idée, certaines
recherches ont mis en évidence une liaison significativement positive
entre le LMX et l'engagement organisationnel des employés, leur
attachement affectif à l'organisation, leurs performances
générales au travail ou encore leur comportements au travail.
Dès lors, il est envisageable que la perception d'une relation de bonne
qualité avec le manager par les collaborateurs induise moins de
comportements dysfonctionnels mais en revanche plus de comportements de sous
déclaration du temps (URT) car les collaborateurs en réponse
à cette bonne relation avec le supérieur, seront enclin à
travailler d'avantage sur leur temps personnel sans déclarer pour
atteindre les objectifs.
Dès lors à la lumière de cette lecture et
tout comme Gaddour (2013), nous envisageons l'hypothèse
suivent :
H2 : La perception par les auditeurs d'une bonne
relation avec le supérieur influence significativement leurs
comportements dysfonctionnels.
4.2.3 Facteurs de contingence comportementale (l'âge,
type de formation, expérience de l'auditeur) et comportement
dysfonctionnel de l'auditeur
Dans les recherches sur les comportements
dysfonctionnels des auditeurs, certains auteurs comme flint (1988) ; Libby
et Frederick (1990) et Gaddour (2013) ont expliqué l'influence des
facteurs de contingences comportementales sur les attitudes au travail des
auditeurs. En effet selon Gaddour (2013), le comportement au travail des
auditeurs séniors en France serait négativement
corrélé avec l'âge de l'auditeur. C'est ainsi que l'auteur
démontre que les auditeurs dont l'âge est inférieur
à 27.85 ans seraient plus enclins à s'engager dans des
comportements non professionnel (CNP) que ceux ayant un âge plus
élevé. Ces conclusions été également
confirmées par Herrbach (2000). Selon Prat dit Hauret (2003) ces
résultats s'expliquent par le fait que les collaborateurs moins jeunes
sont dotés d'une expérience terrain insuffisante et de ce fait,
ils prendront plus de temps au travail que ceux ayant une plus grande
expérience. Libby et Frederick (1990) renchérissent en concluant
que les auditeurs dont l'expérience de vérification est
supérieure à quatre ans seront moins enclins aux comportements
dysfonctionnels que ceux ayant une expérience plus faible. Chapellier
(1993) quant à lui va démontrer que le type de formation et le
niveau d'étude influencent significativement la qualité du
travail des variateurs. Selon cet auteur, les gens ont une tendance naturelle
à mieux faire le travail qu'ils maitrisent le plus. Un collaborateur
disposant d'une formation élevé en comptabilité-audit
serait moins susceptible de s'engager dans des comportements dysfonctionnels
que ceux ayant reçus d'autres types de formations. Pour aller plus loin,
Herrbach (2000) constate que les femmes en contexte français ont plus
d'intention à se livrer aux comportements de sous déclaration de
temps (URT) que les hommes. Au vu donc de tout ceci, nous avons abouti à
l'hypothèse suivante :
H3 : Il existe une relation
significative entre les facteurs de contingences comportementales (l'âge,
type de formation, l'expérience de l'auditeur) et comportement
dysfonctionnel des auditeurs.
4.2.4. Niveau d'engagement organisationnel et comportement
dysfonctionnel de l'auditeur
Selon Ortley et Pierce (1996b), l'engagement
organisationnel de l'auditeur serait négativement corrélé
avec les comportements de réduction de la qualité (QTB) d'une
part et d'autre part positivement lié à la sous
déclaration de temps passé à la mission d'audit (URT).
Alors que Malone et Robbert (1996) quant à eux ne trouvent dans leur
étude, aucune influence significative de l'engagement organisationnel
sur les comportements dysfonctionnels des collaborateurs d'audit. Si Herrbach
(2001) ont seulement intégré la dimension affective de
l'engagement organisationnel dans leur étude, il en ressort que, cette
dimension est négativement liée au comportement dysfonctionnel de
l'auditeur en France ce qui va en droite ligne avec les résultats de
Gaddour (2013) dans le même contexte. Pour Halil et al. (2011),
l'engagement organisationnel des auditeurs dans le contexte malaisien serait
significativement corrélé avec les comportements dysfonctionnels
des auditeurs. Dans le même sens, Kalleberg (1990) affirme qu'un auditeur
plus engagé déploiera des efforts considérables au nom de
son organisation. De ce fait, un niveau d'engagement organisationnel faible
serait lié à un niveau élevé du comportement
dysfonctionnel des auditeurs.
En allant dans le même sens que Herrbach (2001) et
Kalleberg (1990), nous envisageons l'hypothèse suivante :
H4 : Le comportement dysfonctionnel
des auditeurs augmente avec leur niveau d'engagement
organisationnel.
Cette deuxième section de notre travail a
été consacrée d'une part à la présentation
des travaux antérieurs traitant des comportements dysfonctionnels et
d'autre part, le développement des hypothèses et construction de
notre modèle conceptuel de recherche sur la base du modèle de
comportement dysfonctionnel inspiré de l'étude de Gaddour (2013).
Cette démarche nous permis de définir quatre variables
susceptibles de mesurer les comportements dysfonctionnels des de notre
étude à savoir : la relation
supérieur-subordonné, les facteurs contextuels (pression du
budget et pression du budget temps), les facteurs de contingences
comportementales (âge, genre, niveau d'étude, type de formation,
expérience) et le niveau d'engagement organisationnel.
Tout au long de ce deuxième chapitre de notre travail,
nous avons passé en revue les facteurs explicatifs du comportement
dysfonctionnel des auditeurs. Pour se faire nous l'avons subdivisé en
deux grandes sections.
La première section a été
dédiéeà la présentation des théories,
susceptibles de donner une explication aux attitudes des collaborateurs d'audit
dans le cadre de leurs missions. A cet égard, nous
avonsprésenté d'abord la théorie d'agence de Jensen et
Meckling (1976), ensuite la théorie des échangessociaux de Kelley
et Thibaut (1959), Homans (1958) et Rusbult (1983), et enfin la théorie
du LMX de Graen et Cashman (1975). L'ensemble de ces théories nous ont
permis d'expliquer sur différents angles, les comportements
dysfonctionnels des auditeurs.
La deuxième section quant à elle a
été réservée à la présentation de
l'état de l'art des Eudes antérieure sur les comportements
dysfonctionnels des professionnels d'audit. En première lieur, sans
être exhaustif, nous avons mis en évidence les analyses
descriptives ou univariées appréciant le comportement des
auditeurs en prenant en considération l'effet d'un seul facteur, et puis
les analyses explicatives ou multivariées qui à partir d'une
régression linéaire ont tenté d'expliquer ces
comportements. En deuxième lieu, nous avons développé nos
hypothèses de recherche et terminer ensuite par la présentation
de notre modèleconceptuel d'étude.
Cette première partie de ce travail s'est
préoccupée dans un premier chapitre, de la présentation du
cadre d'analyse conceptuelle et théorique de la qualité d'audit
et des comportements dysfonctionnels de l'auditeur.
A cet effet, nous nous sommes attelé à analyser
d'abord la notion d'audit comptable et financier et ensuite, le comportement
dysfonctionnel de l'auditeur comme critère d'appréciation de la
qualité d'audit. Cette démarche nous a permis de mettre en
exergue la généralité sur l'audit comptable et financier
ainsi que les caractéristiques organisationnels des cabinetsd'audit, les
déterminants de la qualité d'audit, le rôle de l'auditeur
et les typologies de comportements dysfonctionnels de notre étude
à savoir : les comportements de réduction de la
qualité (QTB), la sous-déclaration du temps passé à
la mission d'audit (URT), les comportements non professionnels (CNP) et la
mauvaise gestion de l'équipe d'audit (MGE).
Le deuxièmechapitre quant à lui
été consacré d'une part au développement des
théories explicatives du comportement dysfonctionnel des auditeurs
à savoir la théorie d'agence, la théorie des
échanges sociaux et la théorie du LMX et d'autre part,
l'élaboration de l'état de l'art sur les Eudes antérieure
réalisées sur ces types de comportements sans prétendre
à l'exhaustivité. Pour terminer, nous avons
développé nos hypothèses de recherche ainsi que le model
conceptuel de notre étude. La deuxième partie consistera à
mettre en évidence le cadre d'analyse empirique des comportements
dysfonctionnels de l'auteur.
DEUXIEME PARTIE : CADRE D'ANALYSE EMPIRIQUE DU
COMPORTEMENT DYSFONCTIONNEL DE L'AUDITEUR
Au cours de la première partie de ce travail, nous
avons mis en évidence les différentes approches conceptuelles en
relation avec la qualité d'audit et le comportement dysfonctionnel des
auditeurs puis une revue non exhaustive de la littérature sur les
facteurs explicatifs du comportement dysfonctionnel des professionnels de la
vérification. Ce qui nous a permis de formuler nos hypothèses de
recherche et construire par la suite notre modèle empirique de recherche
faisant apparaitre distinctivement les variables susceptibles d'influencer le
comportement dysfonctionnel des auditeurs dans notre contexte d'études.
En effet, ayant déjà formulé nos hypothèses de
recherches, leur confrontation à la
réalitéempiriquenécessite le suivi d'une démarche
scientifique logique et cohérenteafin d'éviter des affirmations
sans aucun fondement scientifique. De ce fait, les développements qui
vont suivre seront principalement axés sur la
démarcheméthodologue mise en oeuvre pour soumettre nos
hypothèses à la réalité empirique puis une
présentationdétaillée des conclusions issues de
l'observation empirique dans le contexte camerounais. Autrement dire, cette
seconde partie intitulée cadre d'analyse empirique du comportement
dysfonctionnel de l'auditeur s'organise autour de deux grands chapitres. Le
premier visant à présenter la
démarcheméthodologique mise en oeuvre pour déterminer
l'impact du comportement dysfonctionnel des auditeurs sur la qualité de
l'audit (Chapitre III) et le second quant à lui consiste à
analyser les données issues de notre enquête et donner une
interprétation aux résultats qui en découlent (Chapitre
IV).
CHAPITRE III : OPERATIONNALISATION DE LA
RECHERCHE EMPRIQUE
La pertinence de tout travail scientifique est l'observation
d'une séquence d'étapes par lesquelles le chercheur doit passer
pour produire des résultats utilisables. Il s'agit donc de la
démarche méthodologique qui selon Thiétart et al. (2007)
est un ensemble de règles permettant au chercheur d'identifier et de
choisir les outils et les méthodes adaptés à sa recherche.
Ainsi après la recherche documentaire, nous avons procéder
à une étude empirique sur le terrain auprès des cabinets
d'expertises comptables agrées au Cameroun. L'objectif de ce chapitre
est de présenter l'approche méthodologique, le choix de
l'échantillon et la méthode de collecte des données
(Section I) d'une part et d'autre part, notre modèleéconomique,
l'opérationnalisations des variables et les outils d'analyse des
données (Section II).
SECTION
I : APPROCHE METHODOLOGIQUE, CHOIX DE L'ECHANTILLON ET METHODES DE
COLLECTE DE DONNEES
Avant de passer à l'analyse des
résultats et de procéder à la vérification
empirique de nos hypothèses, il convient d'abord de présenter de
façon détaillée les modalités de notre
enquête sur le terrain. En outre, cette section a pour objectif de mettre
en exergue notre processus méthodologique ayant permis de mettre nos
hypothèses de recherche préalablement formulées à
l'épreuve des faits. A cet effet, elle vise à présenter
d'une part,notre approche méthodologiques et d'autre part, le choix de
l'échantillon ainsi que la méthode de collecte des données
sur le terrain.
1.
Approche méthodologique
Le choix d'une approche méthodologique est fonction de
l'état d'avancement des connaissances théoriques sur le sujet,
des concepts utilisés mais aussi et surtout du type d'objectif que se
fixé le chercheur (Tsapi, 1997). En effet, il existe deux types
d'approches : l'approche inductive et l'approche déductive. La
logique inductive consiste à partir des observations
particulières pour donner une certaine généralisation. En
d'autres termes, elle permet de construire une théorie pour l'ensemble
de la population étudiée. La logique déductive quant
à elle consiste à générer un ensemble
d'hypothèses à partir d'une ou de plusieurs théories
existantes puis de vérifier leurs validités par-rapport aux
données empiriques tirées de la population d'études. En
effet, pour améliorer la connaissance objective d'un
phénomène ou d'un problème, le chercheur doit tout d'abord
s'appuyer sur une ou plusieurs théories qui tentent d'expliquer le
phénomène ou problème étudié.
A la lumière des travaux de Gaddour (2013), Herrbach
(2000) et Dalton &kelley (1997) nous avons opté pour une approche
déductive qui consiste à formuler des hypothèses qui
seront par la suite confrontées à l'épreuve des faits.
Elle est dite hypothético-déductive.
Toutefois, il est important de noter que cette approche pose
un certain nombre de difficultés notamment celle liées à
la sélection du phénomène ou du problème à
étudié selon Kumar et al. (1985). Ce dernier doit être
posé de façons à rendre possible la compréhension
de plusieurs répondants. Apres avoir présenté l'approche
méthodologique retenue, il convient de justifier le choix de
l'échantillon.
2.
Choix de l'échantillon
Le choix de l'échantillon est un procédé
technique qui met en évidence les différentes étapes mises
en oeuvre pour parvenir à un échantillon représentatif de
la population mère concernée par l'étude. Ici, nous allons
exposer d'abord la population d'étude, et ensuite la méthode
d'échantillonnage.
2.1. Définition de la population d'étude
La population est un ensemble d'individus statistiques ayant
en commun une ou plusieurs caractéristiques. Elle est définie par
le chercheur et varie d'une étude à l'autre. C'est ainsi que
Chauchat (1985) l'a définie comme l'ensemble des individus auxquels
s'applique une étude donnée. Le plus souvent, la population
d'étude est caractérisée par deux éléments
à savoir sa nature et l'espace géographique auquel elle
appartient.
Ce travail visant à analyser l'impact des comportements
dysfonctionnels des auditeurs sur la qualité de l'audit au Cameroun
s'est effectué sur une population constituée des auditeurs
exerçant au sein des cabinets d'audit et d'expertise comptable membre de
l'ONECCA. Quant à l'espace géographique d'étude, elle se
limite dans les villes de Douala et Bafoussam car regroupant l'essentiel des
cabinets d'expertise comptable du Cameroun.
2.2. Méthode d'échantillonnage
Après avoir défini la population de notre
étude constituée des auditeurs des cabinets d'expertise comptable
membre de l'ONECCA, ce paragraphe vise à mettre en évidence
d'abord la méthode de sélection de notre échantillon et
puis la taille même de cette échantillon.
2.2.1. Méthode de sélection de
l'échantillon
Tiré d'une population mère,
l'échantillon peut être constitué selon plusieurs
méthodes comme l'a désigné Thiétart et Coll
(2003).
Les échantillons probabilistes :
Ils sont dits probabilistes dans la mesure où tout
élément de la population mère présente une
probabilité, connue à priori et différente de zéro,
d'appartenir à l'échantillon ;
Les échantillons de
convenance : Ils désignent les
échantillons sélectionnés en fonction des seules
opportunités qui se sont présentées au chercheur, sans
qu'aucun critère de choix n'ait été défini à
priori ;
Les échantillons par choix
raisonné : Contrairement aux méthodes
probabilistes, où l'on cherche à éliminer la
subjectivité du chercheur, les méthodes par choix raisonné
reposent fondamentalement sur le jugement. Elles permettent de choisir de
manière précise les éléments de
l'échantillon afin de respecter plus facilement les critères
fixés par le chercheur ;
Les échantillons par quotas : C'est
une méthode non aléatoire permettant d'obtenir un
échantillon représentatif de la population mère ;
Les échantillons « boule de neige
» : Ici, le chercheur choisit un premier groupe de
répondants généralement au hasard. Après les avoir
interviewé, il leur demande d'indiquer d'autres répondants
potentiels qui appartiennent à la population cible
étudiée. Cette méthode est utilisée dans le cas
où la population cible est difficile à identifier avec
précision.
Dans le cadre de ce travail, nous avons
opté pour la méthode d'échantillonnage par choix
raisonné. C'est-à-dire, les éléments de notre
échantillon sont choisis de manière très précise en
tenant compte du critère d'appartenance du cabinet à l'ordre des
experts comptables du Cameroun (ONECCA) d'autant plus que dans le contexte
camerounais, les cabinets d'expertises comptables sont les seuls
autorisés à réaliser les missions d'audit légal au
sein des entreprises concernées.
2.2.2. Taille de l'échantillon
La définition de la taille de l'échantillon
résulte d'un compromis entre le coût de l'étude, le
degré de précision souhaité et le niveau de
fiabilité des résultats. Ainsi, compte tenu du fait que notre
échantillon est soumis à des analyses statistiques, nous avons
effectué des enquêtes sur le terrain dans le but d'obtenir un
échantillon au moins égal à trente (30) cabinets
d'expertise comptable agrée. Sachant donc qu'un échantillon de
taille optimale reproduit avec plus de précision les
caractéristiques de la population mère, nous avons
souhaité interroger le maximum de cabinet possible. Dans cette
perspective, sur une base de soixante (60) cabinets constituant notre
échantillon, il s'est avéré que seule trente (30) soient
disponibles à nous répondre. De ce fait, nous avons
administré à chacun d'eux au moins un exemplaire de notre
questionnaire d'études et au plus trois (03) en fonction de la
disponibilité des répondants.
Par la suite, sous l'influence des contraintes
financières, du facteur temps et de l'indisponibilité des
répondants, nous n'avons pu récupérer que soixante-cinq
(65) questionnaires exploitables. Le tableau suivant résume la taille
de notre échantillon.
3.
Méthode de collecte des données
Comme nous l'avons évoqué au début de ce
chapitre, la validité des résultats issus d'une étude
scientifique dépend inéluctablement de la démarche
méthodologique mise en oeuvre par le chercheur pour parvenir à
ses conclusions. Donc nous allons exposer ici de manière succincte
toutes les étapes qui nous ont permis de recueillir les données
sur le terrain en vue d'analyser l'influence du comportement dysfonctionnel des
auditeurs sur la qualité de l'audit externe au Cameroun.
3.1- Collecte des données
Parmi les méthodes de collecte des données, on
distingue :
3.1.1- L'observation
C'est une mode de collecte des données par lequel le
chercheur observe de lui-même les comportements dans une organisation,
pendant une période de temps délimitée. Deux formes
d'observation peuvent être distinguées en fonction du point de vue
du chercheur par rapport aux sujets observés. Il s'agit de :
l'observation participante et de l'observation non participante. Dans
l'observation participante, le chercheur adopte un point de vue interne, et
participe à l'activité de l'entreprise. Dans l'observation non
participante, le chercheur adopte plutôt un point de vue externe à
l'entreprise.
3.1.2-L'entretien
C'est une technique permettant exclusivement la collecte et
l'analyse des données traduisant le conscient ou l'inconscient des
individus. On en distingue deux types : l'entretien individuel où le
chercheur est face à face avec le sujet et l'entretien de groupe, qui
consiste à réunir différents sujets autour d'un ou de
plusieurs animateurs.
Dans le cadre de cette étude, nous avons opté
pour la méthode de collecte par entretien semi directif.
3.2- Instrument de collecte : le questionnaire
La collecte des données est une
étape essentielle qui permet au chercheur d'interroger les individus de
son échantillon d'études afin de recueillir le maximum
d'information nécessaire à la vérification de ses
hypothèses. Elle commence par l'élaboration de l'outil
d'enquête qui est le questionnaire dans le cadre de notre travail. Puis
par la suite, l'administration proprement dite sur le terrain. Ces
données collectées permettent ensuite au chercheur de faire des
analyses et tirer des conclusions appropriées.
3.2.1- L'élaboration du questionnaire
Notre étude porte sur le comportement dysfonctionnel
des auditeurs ce qui peut de toute évidence poser une difficulté
liée à la désirabilité du répondant. De ce
fait, il nous semble que la technique la plus pertinente pour une telle
étude est le questionnaire anonyme. Ainsi donc en s'inspirant des
travaux antérieur et plus particulières du modèle de
Gaddour (2013) dans le contexte français, nous avons adopté une
démarche d'élaboration se résumant en trois principales
étapes à savoir : la définition du besoin en
information, la définition des questions à poser aux
répondants et puis la rédaction du projet de questionnaire
à soumettre à l'encadreur. Ce dernier a été soumis
à l'appréciation de l'encadreur qui a qui fait des remarques
notamment sur la compréhension de certaines questions et surtout leur
contextualisation à notre étude. Apres avoir
intégré ces remarques, le questionnaire a été une
fois de plus renvoyé à l'encadreur pour revue et validation avant
d'être soumis à l'appréciation d'un professionnel
d'audit.
Pour bien définir les informations pertinentes à
notre étude, une bonne compréhension du problème
traité ainsi que l'énoncé claire et précise des
hypothèses s'avèrent indispensable. Toutefois la prise en compte
de l'instrument statistique d'analyse des données après collecte
est également très importante au codage des
éléments du questionnaire.
3.2.2. Le contenu du questionnaire
La qualité de l'enquête est
nécessairement liée à la qualité du contenu
informationnel du questionnaire d'études car si les questions sont mal
formulées ou difficiles à comprendre, il y va de soi que les
réponses seront biaisées. Ainsi, les questions contenues dans
notre support ont été formulées pour la plupart à
partir de l'opérationnalisation des concepts utilisés dans nos
hypothèses. Lesquelles sont issues des travaux antérieurs sur le
comportement dysfonctionnel des professionnels d'audit. Nous avons
utilisé dans le cadre de cette études, des questions de nature
ordinale et des questions d'échelles invitant chaque répondants
à donner son degré d'importance ou d'accord qu'ils accordent
à une caractéristique. Par ailleurs, notre questionnaire
d'études est constitué essentiellement de 52 questions
fermées divisées comme suit :
Les questions liées aux caractéristiques du
répondant (Q1 à Q6).
Les questions liées aux caractéristiques du
cabinet (Q7 à Q11).
Les questions liées au budget temps dans une mission
d'audit (Q12 à Q13).
Les questions liées à l'attitude des
collaborateurs dans une mission d'audit (Q14 à Q17).
Les questions liées à la relation avec le
manager (Q18).
Les questions liées au niveau d'engagement
organisationnel des collaborateurs (Q19).
Au-delà de ces rubriques, chaque question est
destinée à mesurer un comportement dysfonctionnel
spécifique du collaborateur comme suit :
Les comportements de réduction de la qualité
d'audit à travers la questionQ16 (item 1 à 7).
La sous déclaration du temps passé à la
mission d'audit à travers la question Q13.2.
La mauvaise gestion de l'équipe à travers la
question Q17 (item 1 à 6).
Les comportements non professionnels à travers la
question Q16 (item 8 à 11).
3.3- Mode d'administration du questionnaire
Après avoir défini
l'échantillon d'étude et élaboré l'outil de
collecte des données, il convient au chercheur d'engager la phase de
collecte proprement dite. Toutefois, pour s'assurer de l'efficacité de
l'opération, nous avons dus observer certains préalables.
v Les préalables
La collecte des données est l'une des
activités les plus complexes dans laquelle doit se livrer tout chercheur
dans un contexte comme le Cameroun, marqué par la difficulté
d'accès à certaines données et surtout la méfiance
de l'autre. Pour atténuer cette, difficultés, nous avons
commencé par obtenir de l'université, notre attestation de
recherche. Cette dernière nous a servi de carte d'identité au
sein des cabinets avant toute autre démarche. Par ailleurs, travaillant
sur les collaborateurs d'audit, il nous a fallu disposer d'une boussole pour
nous servir de guide à l'identification des cabinets d'expertises
comptables. C'est ainsi que nous avons demandé auprès de
l'ONECCA, le tableau de bord de l'ordre indiquant la situation
géographique de tous les cabinets agrée au Cameroun. Jugeant cela
insuffisant, nous avons eu a associé à ce dernier le fichier des
contribuables nationales des impôts 2019. Ces deux éléments
ont été pour nous d'une importance indéniable dans
l'identification des cabinets.
v Etape de passation du questionnaire
Parmi toutes les approches d'administration du questionnaire,
nous avons opté pour la technique dite de face à face. Cette
dernière offre l'avantage de permettre au chercheur de mener un
entretient direct avec le répondant ce qui lui permet d'étayer
ses incompréhensions et enrichir encore plus sa connaissance sur le
sujet avec la réalité du terrain. En effet toujours bien
vêtu, muni de notre carte d'identité nationale et de l'attestation
de recherche, une fois arriver au cabinet tout commençait par une
brève présentation (nom et prénom, niveau d'étude,
objet de la recherche) avec présentation de notre attestions de
recherche. Une fois que le cabinet est disposé à nous assister,
nous sommes présentés devant les répondants pour plus
d'échange. Notons que notre questionnaire était disposé
aux collaborateurs d'audit (auditeurs juniors, séniors, directeur/chef
de mission). Ainsi, deux possibilités se présentaient à
nous :
La première consistait à mener directement
l'entretien avec le répondant s'il est d'accord. A cet effet, nous
lisons les questions en lui faisant des propositions de choix possible et nous
cochons tout simplement son choix. Cette approche nous a le plus souvent permis
de converser avec le répondants sur certaines incompréhensions ou
pour plus de d'explication.
En raison du contexte pandémique et surtout du fait que
nous avons à faire a des professionnels très surchargés
par le travail, la deuxième option la plus courante était celle
de laisser le questionnaire au cabinet et prendre un rendez-vous pour l'a
récupérer plus tard ainsi nous pourrions revenir sur certaines
incompréhensions si nécessaire. Néanmoins il y'a lieu de
préciser que cette approche était la plus couteuse et difficile
car pour la plupart il nous arrivait de revenir plusieurs fois dans le
même cabinet sans aucune réponse.
Notre enquête a été conduite sur une
période de 30 jours allant du de juin à juillet 2020 tous les
jours excepté le samedi, dimanche et parfois certain vendredi.
3.4. Difficultés rencontrées
La collecte des données dans notre pays où
règne la méfiance n'a jamais été un fleuve
tranquille pour les jeunes chercheurs. Pire encore nous sommes dans une
situation de crise sanitaire où les mouvements et tout contact entre
personnes ont été restreints afin de se protéger contre le
nouveau corona virus. Avec la baisse de leurs chiffres d'affaires, certaines
entreprises ont envoyé en chômage conjoncturel certains
employés et cela n'en demeure pas moins pour plusieurs cabinets d'audits
où certains ont carrément privilégié le
télétravail. A cet effet, notre toute première
difficulté était celle liée au refus d'accès dans
certains cabinets surtout les bigs sous le fallacieux prétexte que
l'accès à toutes personnes étrangères est interdit.
Bien plus pour les cabinets de taille moyenne où nous avons pu avoir
accès, du coup les auditeurs ne sont plus disponibles, ils sont en
télétravail pour d'autres et en mission pour certains. Dans ce
cas, il fallait laisser le questionnaire pour ceux qui acceptaient et revenir
sur rendez-vous ou attendre qu'on nous appel. De ce fait, il nous arrivait de
faire des semaines au sein des mêmes cabinets sans suite. Parfois nous
étions contraints de prendre le contact d'un collaborateur susceptible
de nous répondre pour le poursuivre au quartier. Toutefois, la nature
sensible de certaines questions ont parfois entrainé un refus de
collaborer de certains cabinets qui selon eux, ces informations peuvent porter
atteinte à leur travail. Surtout qu'il fallait à la fin du
questionnaire apposé le cachet du cabinet ou du répondant pour le
rendre crédible.
L'une des difficultés auxquels nous avons fait face au
cours de notre enquête était liée à
l'indentification de la localisation exacte des cabinets car n'ayant pas pu
obtenir le tableau de bord à jour auprès de l'ONECCA, nous avons
dû télécharger la version 2017 disponible en ligne mais
pour la plupart des temps ces cabinets avaient changé de site depuis un
temps. Précisons que les cabinets d'expertise comptable de par la nature
de leur activités sont tenus d'être discrets et s'abstenir de
toute publicité ce qui les rend difficilement connu du grand publique.
Nous avons également eu beaucoup de difficultés financière
à s'émouvoir librement dans une ville que nous ne maitrisons
surtout pas.
Loin de toute exhaustivité, ces difficultés
rencontrées justifient la taille très faible de notre
échantillon car comme précédemment évoqué,
nous n'avons pu avoir que 30 cabinets qui nous ont répondus
favorablement avec 85 dépôts de questionnaire.
A l'issue de cette première section de ce chapitre
méthodologique, nous avons exposé tour à tour,notre
approche méthodologique, le choix de l'échantillon de notre
étude et la méthode de collecte des données sur le
terrain. Ainsi, pour garantir la confidentialité des réponses,
nous avons opté pour l'utilisation du questionnaire, conçu
à partir des étudesantérieur sur le comportement
dysfonctionnel des professionnels d'audit. Ce questionnaire a été
administré seulement aux seuls collaborateurs d'audit exerçant au
sein des cabinets d'expertises comptables membre de l'ONECCA. Par ailleurs dans
l'étape d'administration de ce questionnaire nous avons fait face
à des nombreuses contraintes qui ont significativement impacter la
taille préalablementdéfinie de notre échantillon.
Après cette présentation succincte, il sera maintenant question
pour nous de présenter dans la section suivante, le model,
l'opérationnalisation des variables ainsi que la méthode retenue
pour le traitement des données.
SECTION
II : MODELE, OPERATIONNALISATION DES VARIABLES, OUTILS D'ANALYSE DES
DONNEES
Apres avoir exposé clairement la
démarche mise en oeuvre pour recueillir les données sur le
terrain, cette section vise à examiner successivement la manière
dont nous avons mesuré les variables de notre études pour
faciliter l'enregistrement, le traitement et l'analyse des résultats
d'une part et d'autre part, les outils statistiques mobilisés pour
l'analyse des données proprement dites. De façon claire,
l'objectif de cette section est de présenterd'abord, notre modèle
économique, en suite l'opérationnalisation des variables de notre
étude et en finlaméthode de traitement et d'analyse des
données.
1.
Le modèle économétrique
Cette étude comporte une variable
dépendante et quatre variables indépendantes prises en
considération en raison de leur influence importante sur le comportement
dysfonctionnel des collaborateurs d'audit d'après la littérature
(Dalton et Kelley, 1997 ; Gaddour, 2013 ; Herrbach 2001). Le
comportement dysfonctionnel de l'auditeur constitue la variable
expliquée mesurée par quatre catégories de
comportements : les comportements de réduction de la
qualité, les comportements de sous déclaration de temps
passé à la mission d'audit, les comportements non professionnels
et la mauvaise gestion de l'équipe d'audit. LeLMX, les facteurs
contextuels (pression budgétaire et pression du budget temps), les
facteurs de contingence comportementale (âge, type de formation et
expérience)et le niveau d'engagement organisationnel de l'auditeur
constituent quant à eux les variables explicatives. Apres avoir
présenté nos différentes variables, il convient maintenant
de développer notre modèle qui selon Thietart (2006) est la
concrétisation d'un système d'hypothèses logiquement
articulées entre elles. Ce modèle se présente comme
suit :
COMP_DSYF = ???? + ??1LMX +
??2PRES_BUDG + ??3PRES_BUDG_TEMPS + ??4AGE + ??5EXP_AUD + ??6TYPE_FORM + ??7
NIV_ENG_ORG + ??i
Avec :
COMP_DSYF : Variable
dépendante correspondante aux quatre types de comportements
dysfonctionnels.
???? : constante.
??i:coefficients de la variable i dans le modèle.
LMX : Perception d'une bonne
relation avec le supérieur (relation
supérieur-subordonné).
PRES_BUDG: pression
budgétaire.
PRES_BUDG_TEMPS: pression du budget
temps.
AGE : âge de
l'auditeur.
EXP_AUD: expérience de
l'auditeur.
TYPE_FORM : type de formation
de l'auditeur.
NIV_ENG_ORG :
niveaud'engagement organisationnel.
??i : terme d'erreur.
Pour mieux comprendre ce modèle
économétrique, nous allons procéder à
l'opérationnalisation des différentes variables
impliquées.
2.
Opérationnalisation des variables
Mesurer les variables est une étape
importante du processus de recherche puisque l'enjeu est de construire des
mesures fiables et valides. Les concepts utilisés dans notre travail
n'étant pas directement mesurable, il est indispensable de les
opérationnaliser pour une bonne analyse. En effet, il s'agit de leurs
différents indicateurs (ou items) de mesure. Ce paragraphe vise donc
à présenter pour chaque groupe de variables (dépendantes
et indépendantes)de notre cadre conceptuel de recherche, les items de
mesure retenus.
2.1. Opérationnalisation de la variable
dépendante : les comportements dysfonctionnels des auditeurs
Les comportements dysfonctionnels des auditeurs ont
été appréhendés dans la littérature via
quatre types de comportements (Gaddour, 2016 ; Herrbach 2000). Il s'agit
des comportements de réduction de la qualité d'audit, de la
mauvaise gestion de l'équipe d'audit, du comportement non professionnel
et de la sous déclaration des heures de travail.
2.1.1- Les comportements de réduction de la
qualité d'audit
Les auteurs comme Herrbach (1999), Alderman et Deitrick
(1982)ont captés les comportements réducteurs de la
qualité d'audit via : la réduction de la quantité du
travail sur une étape, la revue superficielles des documents du client,
l'acceptation des explications insuffisantes du client, la fraude, le non
approfondissement d'un point technique ou comptable. Dans le cadre de cette
étude, nous avons retenu sept indicateurs pour appréhender les
comportements réducteurs de la qualité d'audit. Le tableau
suivant présente les proxys de mesure du comportement de
réduction de la qualité d'audit.
Tableau4 : Proxys de mesure du comportement de
réduction de la qualité d'audit
Variable
|
Indicateurs
|
Mesure
|
Comportement de réduction de la qualité
d'audit
|
Réduction du travail
|
Echèlle de Likert à cinq points, allant de
« Très souvent » à
« Jamais »
|
Revue superficielle des documents du client
|
Non approfondissement d'un point de vue technique
|
Acceptation des explications insuffisantes du client
|
Réduction de certaines étapes de travail
|
Non Approfondissement d'une difficulté
|
Déclarer avoir effectué un travail qui n'a en
fait pas été réalisé
|
Etant donné que le comportement de réduction de
la qualité d'audit est une variable multicritère on a eu recours
à l'analyse en composantes principales. Le recours à l'ACP va
permettre de réduire un grand nombre de variables en un plus petit
nombre de variables de synthèse (appelées facteurs). Pour se
rassurer de la cohérence des items, nous avons contrôlé
leur unidimensionnalité et leur fiabilité à travers
l'Alpha de Cronbach dont la valeur était de 0,471. Cette valeur est
faible, car inférieur au seuil de 0,6 tel que défendu dans la
littérature. Malgré cette faible valeur d'Alpha de Cronbach nous
avons continué l'analyse. Une première ACP a été
effectuée sur les sept proxys d'appréciation des comportements
réducteurs de la qualité d'audit. A l'issu de cette
première analyse, un item a été éliminé
parce qu'ils présentaient un coefficient de qualité de
représentation inférieur à 0,5. Après extraction de
cet item en question, une deuxième analyse a été
effectuée. Les résultats de cette analyse (Annexe
2) permettent d'identifier trois facteurs dont les valeurs propres
sont supérieures à 1. Ces trois facteurs expliquent 70,029%
l'information totale et affiche un indice de KMO de 0,502, ce qui est
satisfaisant. Le test de sphéricité de Barlett est faible
(36,292) mais affiche une probabilité nulle. Comme dit
précédemment, nous avons retenu le premier facteur pour mesurer
le comportement de réduction de la qualité d'audit étant
donné qu'il récupère l'essentielle de l'information
initiale, soit 27,573%.
2.1.2- La mauvaise gestion de l'équipe
d'audit
Herrbach (2000) dans ses travaux a mesuré le
comportement de mauvaise gestion de l'équipe d'audit via les
comportements suivants : encadrement insuffisant des membres de
l'équipe d'audit, l'évaluation rapide des membres de
l'équipe, mettre sur pression les membres de l'équipe au
détriment de l'ambiance. Dans cette étude, ces comportements ont
été appréhendés par six indicateurs comme
présentés dans le tableau suivant :
Tableau 5 : Proxys de mesure du comportement de
mauvaise gestion de l'équipe d'audit
Variable
|
Indicateurs
|
Mesure
|
comportement de mauvaise gestion de l'équipe
d'audit
|
Evaluer suffisamment les membres d'équipe
|
Echèlle de Likert à cinq points, allant de
« Très souvent » à
« Jamais »
|
Adéquation de formation des membres d'équipe
|
Evaluer rapidement un membre d'équipe
|
Insuffisance de suivi des membres d'équipe
|
Mettre sur pression les membres d'équipe au
détriment de l'ambiance
|
Accorder de l'importance à tout ce qui peut augmenter
la motivation ou la satisfaction des membres d'équipe
|
..
Tout comme le comportement de réduction de la
qualité, la mauvaise gestion de l'équipe est une variable
multicritère. Pour l'examiner, nous avons procéder à
l'analyse en composante principale (ACP) afin de pouvoir réduire en un
plus petit nombre de variable (facteurs) un grand nombre de variable. Pour se
rassurer de la cohérence des différentsitems, nous avons
vérifié leur unidimensionnalité et leur fiabilité
en utilisant l'Alpha de Cronhach dont la valeur a été de 0.507.
De ce fait, nous avons procéder à une première ACP sur les
six proxys d'appréciation de la mauvaise gestion de l'équipe. A
l'issu de cette analyse, tous les items ont été retenus parce
qu'ils présentaient un coefficient de qualité de
représentation supérieur à 0,5. Les résultats de
cette analyse (Annexe 3) permettent de ressortir deux facteurs
dont les valeurs propressont supérieures à 1. Ces deux facteurs
expliquent à eux seul, 64,76% de l'information totale et affiche un KMO
de 0,610 ce qui est suffisant. Le test de sphéricité de Barlett
est élevé (85,37) et affiche une probabilité nulle. Pour
apprécier le comportement de mauvaise gestion de l'équipe, nous
avons retenus le premier facteur car il récupère l'essentielle de
l'information initiale soit 35,74%.
2.1.3- Comportements non professionnels
Pour garantir la confiance auprès des utilisateurs de
l'information comptable et financière, les professionnels d'audit
doivent adopter des comportements professionnels qui valorisent l'image de leur
cabinet et de leur profession en générale. Pour apprécier
ces attitudes, Gaddour (2016) et Herrbach (2000) ont utilisé plusieurs
proxys permis lesquels : Évoquer une recherche d'emploi en
présence de l'équipe d'audit, colporter des ragots sur le cabinet
ou sa hiérarchie, mettre en doute les méthodes de
travail du cabinet en présence de l'équipe d'audit, mettre en
doute l'efficacité d'un audit, ou de l'audit en général.
En se basant sur leurs études, le comportement non professionnel a
été apprécié dans notre étude à
partir de quatre proxys tels qu'il en ressort du tableau suivant :
Tableau 6: Proxys de mesure du comportement non
professionnel des auditeurs
Variable
|
Indicateurs
|
Mesure
|
comportement non professionnel
|
Remettre en cause les méthodes du travail du cabinet en
présence des membres d'équipe
|
Echèlle de Likert à cinq points, allant de
« Très souvent » à
« Jamais »
|
Evoquer une recherche d'emploi en présence des membres
d'équipe
|
Mettre en doute l'efficacité d'un audit ou de l'audit en
général
|
Mal parler du cabinet ou de sa hiérarchie
|
Le comportement non professionnel est égalementune
autre variable multicritère dont il convient d'analyser avec la
méthode ACP pour réduire les items à un petit nombre de
facteur. Ainsi, pour s'assurer que les différents items sont
cohérents, nous avonsprocéder à la vérification de
leur unidimensionnalité et de leur fiabilité à travers
l'Alpha de Cronbach qui affichait une valeur de 0,351. Cette valeur est
relativement faible étant donné que la littérature
précise une valeur normale de 0,6. Mais en dépit de cette faible
valeur de l'Alpha Cronbach, nous avons poursuivi l'analyse. A cet effet, une
première ACP a été réaliséesur les quatre
items d'appréciation du comportement non professionnel. Au terme de
cette analyse, tous les proxys ont été retenus. Les
résultats de cette analyse (Annexe 4) nous permettent
d'identifier deux facteurs dont les valeurs propres est supérieure
à 1. Ces deux facteurs expliquent 63,47% de l'information totale et
affichent un KMO de 0,435 ce qui est moins satisfaisant. Le test
sphéricité de Barlett est faible (12,51) avec une
probabilité de 0,051. Comme évoqué
précédemment, nous avons retenu le premier facteur qui à
lui seul récupère l'ensemble de l'information initiale (34,43%)
pour mesurer le comportement non professionnel.
2.1.4- La sous déclaration du temps de
travail
Le comportement de sous déclaration du temps a
été assimilée dans la littérature à la sous
déclaration du temps réellement passé à la mission
d'audit (Gaddour 2016 ; Foka, 2019). Il s'agit des attitudes de l'auditeur
travaillant sur son temps personnel pour achever sa mission. Cet indicateur a
été capté à l'aide d'uneéchelle de Likert
à cinq point de la manière suivante : j'effectue des heures
supplémentaires non déclarées pour terminer mon
travail : « 1-Très souvent ; 2- Assez souvent; 3-
Parfois ; 4- Rarement; 5- Jamais »
3.
Opérationnalisation des variables indépendantes
Nous avons intégré dans cette
recherche quatre variables de nature explicatives à savoir, les
variables contextuelles (pression budgétaire et pression du budget
temps), la relation supérieure-subordonnée, le niveau
d'engagement organisationnel et les facteurs de contingences comportementales
(âge, genre, type de formation, niveau d'étude,
expérience).
3.1- Les facteurs contextuels
En s'inspirant de la littérature, deux variables ont
permis d'apprécier les facteurs contextuels : la pression
budgétaire et la pression du délai temps. Malgré le fait
que ces deux variables semblent similaires dans la mesure où il y a des
pressions à se conformer à un objectif- temps (Pièrce et
Sweeney, 2004), nous les avons retenus pour apprécier les facteurs
contextuels.
3.1.1- La pression budgétaire
La pression du temps dans les cabinets d'audit a
été assimilée dans les études antérieures
à la pression du budget-temps (Herrbach, 2001 ; Pierce et Sweeney,
2004 ; Gaddour, 2013). Elle a été également
traitée dans les recherches antérieures menées dans des
cabinets d'audit. Ces recherches ont principalement utilisée comme
mesure « timebudget attainability » (Selon
Gaddour (2013), il s'agit à quel point le budget temps pourrait
être atteint ou la faisabilité de budget). Elle a
été mesuré de la manière suivante à travers
une échelle de Likert à cinq point : En
général, les budgets-temps sur lesquels vous avez
travaillé l'année dernière ont été :
« 1-Impossible à atteindre ; 2-Très
serrés, pratiquement inaccessibles ; 3-Atteignables avec un effort
considérable ; 4-Atteignanble avec un effort raisonnable ;
5-Très facile à atteindre ».
3.1.2- La pression du délai temps
Les auteurs comme (Solomon et Brown, 1992 ; Margheim et
Patisson, 1999 ; Pierce et Sweeney, 2004) fut parmi les premiers à
recourir à la pression du délai temps pour apprécier les
facteurs contextuels. Dans le cadre de cette étude la pression
délai temps a été appréhendée via deux
indicateurs. Il s'agit de la vérification de l'adéquation du
budget temps et la pression subit par les auditeurs du faite de travailler sur
plusieurs missions en même temps. Ces deux indicateurs ont
été captés à l'aide de l'échelle de Likert
à cinq points. Pour obtenir le score total de la variable pression du
délai temps, nous avons fusionné les deux items en une variable.
Cette nouvelle variable fusionnée se nomme généralement
indicateur global de la pression du délai temps.
3.2- Perception d'une bonne relation avec le
supérieur
Dans le cadre de cette étude, la relation
supérieur-subordonné a été
appréhendée via 9 proxys. Ces différents indicateurs ont
été via une échelle de Likert à cinq points allant
de « Pas du tout d'accord » à « Tout
à fait d'accord ». Etant donné que c'est une variable
multicritère on a eu recours à l'analyse en composantes
principales. En effet, le recours à l'Analyse Factorielle en Composantes
Principales (AFCP) va permettre de réduire un grand nombre de variables
en un plus petit nombre de variables de synthèse (appelées
facteurs). Pour se rassurer de la cohérence des items, nous avons
contrôlé leur unidimensionnalité et leur fiabilité
à travers l'Alpha de Cronbach dont la valeur était de 0,856.
Cette valeur est largement acceptable, étant donné qu'Evrard et
al., (2000) estiment qu'un alpha supérieur à 0.6 est tout
à fait convenable pour une recherche exploratoire. Une première
Analyse en Composantes Principales (ACP) a été effectuée
sur les huit indicateurs d'appréciation de la relation supérieure
subordonnée. A l'issu de cette première analyse, deux items ont
été éliminés parce qu'ils présentaient un
coefficient de qualité de représentation inférieur
à 0,5. Après extraction des deux items, une deuxième
analyse a été effectuée. Les résultats de cette
analyse (Annexe 5) permettent d'identifier deux facteurs dont
les valeurs propres sont supérieures à 1. Ces deux facteurs
expliquent 72,151% l'information totale et affiche un indice de KMO de 0,744,
ce qui est très satisfaisant. Le test de sphéricité de
Barlett est élevé (227,996) avec une probabilité nulle.
Dans la présente étude, nous avons retenu le premier facteur pour
mesurer la perception de la relation supérieur-subordonnée
étant donné qu'il récupère l'essentielle de
l'information initiale. La preuve, ce premier facteur récupère
53,249%de l'information initiale.
3.3. Le niveau d'engagement
organisationnel des auditeurs
Pour déterminer le niveau d'engagement organisationnel
dans cette étude, nous avons utilisé huit indicateurs. Ces
différents indicateurs ont été mesurés à
l'aide d'une échelle de Likert à cinq points allant de
« pas du tout d'accord » à « tout à
fait d'accord ». Mais comme il s'agit d'une variable
multicritère, nous avons procéder à l'analyse en
composante principale (ACP). Comme
précédemmentévoqué, le recours à l'ACP a
pour objectif de nous permettre de réduire un grand nombre de
d'indicateur en un plus petit nombre de variable (appelées facteurs)
cependant, pour s'assurer de de la cohérence des items, nous avons
vérifié leur unidimensionnalité et leur fiabilité
à travers l'Alpha de Cronbach qui avait affiché une valeur de
0,639 ce qui est satisfaisant étant donné que la
littérature estime qu'un alpha supérieur à 0,6 est tout
à fait appréciable. Ainsi, une première ACP a
été réalisée sur l'ensemble des huit proxys
d'appréciation du niveau d'engagement organisationnel des auditeurs. Au
terme de cette première analyse, un item a été
éliminé parce qu'il présentait un coefficient de
qualité de représentation inférieur à 0,5.
Après extraction de cet item, une deuxième analyse a
été effectuée. Les résultats de cette analyse
(Annexe 6) permettent d'identifierdeux facteurs dont la valeur
propre est supérieure à 1. Ces deux facteurs expliquent 70,309%
de l'information totale et affiche un indice KMO de 0,829 ce qui est
très satisfaisant. Le test de sphéricité de Barlett est
élevé soit 189,326 avec une probabilité nulle. Pour
mesurer le niveau d'engagement organisationnel des collaborateurs d'audit, nous
avons retenu le premier facteur qui récupère l'essentielle de
l'information initiale soit 52,957%.
Ici, nous avons présenté la manière dont
les différentes variables de notre étude ont
étéopérationnalisées pour garantir la
qualité des données recueillies et surtout affiner l'analyse. A
présent, il est question pour nous de mettre en évidence la
méthode utilisée pour le traitement des données.
4.
Méthode de traitement des données
Il est question dans ce paragraphe de présenter la
méthode de traitement et d'analyse des données issues de notre
enquête sur le terrain et qui permettront de présenter les
résultats de cette recherche. En effet, le choix des outils d'analyse
contraint le chercheur à faire recours à un logiciel
spécifique en fonction du type de traitement envisagé dans
l'étude. Dans le cadre de ce travail, les données recueillies ont
été traitées à l'aide du logiciel SPSS v20 qui est
un logiciel de traitement et d'analyse des données quantitatives. Pour
parvenir à ce traitement, nos données ont fait l'objet de
codification en vue d'assurer une bonne visibilité mais aussi de
faciliter l'insertion dans le logiciel. A cet effet, nous avons
réalisé deux types d'analyses à savoir :les analyses
descriptives et les analyses.Ces outils seront exposés clairement
à la suite de ce paragraphe.
4.1- Les analyses descriptives
Dans le cadre de ce travail, nous avons fait appel au tri
à plat comme analyse uni variée. Il s'agit en fait d'une analyse
descriptive et systémique des réponses données à
chaque question à l'aide d'indice statistique. L'analyse de la
classification nous a permis d'identifier le niveau de
comportementdysfonctionnel des répondants.
Nous avons également utilisé l'analyse en
composante principale (ACP) qui permet de réduire les items permettant
de capter la variable comportement dysfonctionnel afin d'obtenir une composante
principale.
4.1.1. Le tri à plat
Le tri à plat consiste à calculer les
pourcentages de chaque question afin de construire les tableaux de
fréquence. Il permet d'observer la structure d'une variable dans ce sens
qu'il montre la distribution des observations dans les
différentesmodalités d'une variable.
4.1.2. L'analyse en composante principale (ACP)
L'analyse factorielle permet d'analyser les items permettant
de capter une variable afin de retenir celui qui explique au mieux la variable.
En effet, cette analyse consiste à réduire les items permettant
de capter une variable afin d'obtenir une composante principale. L'objectif de
cette analyse purement descriptive est d'explorer un ensemble d'observation
rassemblée sous forme de tableau de données montrant pour chaque
unité statistique les valeurs observées d'un certain nombre de
variable quantitative.
L'analyse factorielle en composante principale est
fondée sur le calcul des moyennes, variances et coefficients de
corrélationlinéaire des données quantitatives
discrètes ou ordinales. Cette phase de traitement a pour objectif de
préparer les données pour la vérification des
hypothèses de recherche. Elle est très importante au regard du
nombre important de variable retenues pour opérationnaliser le
construit. Les résultats obtenus nous permettent de procéder
facilement aux analyses et interprétations. A cet effet, nous avons
mené deux types d'analyses à savoir d'abord évalué
la fiabilité des mesures au moyen de l'alpha de Cronbach de façon
à ne retenir que les variables qui maximisent la consistance factorielle
qui permet de réduire les variables en un plus petit nombre
appelé facteurs.
4.2- L'analyse bi variée et
multivariée
Ici, nous avons fait appel au
tri-croisé comme analyse bi variée et à la
régression logistique et linéaire comme analyse multi
variée.
4.2.1. L'analyse bi variée : le
tri-croisé
L'analyse bi variée nous permet d'étudier les
relations entre deux variables. Il s'agit d'une étude descriptive ou
explicative de la relation entre deux variables
considéréessimultanément. De ce fait, le tri-croisé
va générer un croisement de deux variables ou modalités
dont le résultat est un tableau à double entrée
dénommé tableau de contingence.
4.2.2. Les analyses multi variées
Pour donner une explication à nos variables, nous
avons utilisé la régression linéaire et la
régression logistique.
4.2.2.1. La régression linéaire multiple
Elle permet d'expliquer une variable dépendante
(comportement dysfonctionnel) métrique en fonction de plusieurs autres
variables indépendantes. A ce niveau, le coefficient de
détermination (R2) représente la proportion des
variations totales que subissent les variables dépendantes
expliquées par les variables indépendantes. Dans cette
régression multiple, le coefficient de détermination peut
présenter des limites ce qui est préférable d'utiliser le
coefficient de déterminationajusté. Ce dernier est compris entre
-1 et 1 contrairement à (R2) qui est compris entre 0 et 1.
En somme, il était question pour nous tout au long de
cette section de présenter notre modèlethéorique plus
précisémentnotre modèle économique de
recherche.D'opérationnaliser nos variables et de présenter de
façon claire, les différentes méthodes utilisées
pour traiter nos données afin de garantir la fiabilité de nos
résultats. A cet effet, nous avons utilisé comme méthode
de trament des données, le tri à plat, les analyses en
composantes principale, les tests de corrélation et la régression
linéaire et logistique.
L'objectif de ce troisièmechapitreétait
d'exposé de façondétaillée, notre approche
méthodologique et la méthode d'analyse et de traitement des
données en passant par la présentation du
modèleéconomique et l'opérationnalisation des variables.
En outre, ce chapitre s'est intéressé à la
définition de l'échantillon de notre étude et à la
méthode de collecte des données. Ainsi, en utilisant un
questionnaire conçu à partir de la littérature sur les
comportements dysfonctionnels, nous avons mené des
enquêtesauprès de 65 collaborateurs d'audit exerçant dans
30 cabinets d'expertises comptable agrée, membre de l'ONECCA. Cependant
pour parvenir à tirer des conclusions pertinentes, nous avons
effectué des traitements à base du logiciel SPSS v20. Par
ailleurs, pour parvenir aux résultats, nous avons réalisé
deux types d'analyse à savoir : les analyses descriptives et
explicatives. Le chapitre suivant consistera à mettre en évidence
les résultats issus de ces analyses.
CHAPITRE IV: COMPORTEMENTS DYSFONCTIONNELS DES
COLLABORATEURS DU CAC : UNE ANALYSE EMPIRIQUE
Ce dernier chapitre de notre travail a pour objectif
d'apprécier sur le plan empirique, les comportements dysfonctionnels des
collaborateurs du CAC au Cameroun. Il sera donc question pour nous dans un
premier temps, de présenter les caractéristiques des cabinets et
de décrire les typologies de comportements dysfonctionnels de l'auditeur
(Section I) et puis dans un second temps, d'exposer les résultats issus
des analyses explicatives (Section II).
SECTION
I : CARACTERISTIQUES DES CABINETS ET DESCRIPTION DES TYPOLOGIES DE
COMPORTEMENT DYSFONCTIONNEL DE L'AUDITEUR
L'analyse descriptive renvoi à un
ensemble de méthodes utilisées pour décrire un ensemble de
données. Au niveau de cette première section, il sera question
pour nous de présenter d'abord, les caractéristiquesde
l'échantillonet en suite, de décrire de manière
synthétique les composants du budget temps dans une mission d'audit,
l'ambiance au travail au sein des cabinets d'audit, les caractéristiques
du niveau d'engagement organisationnel des collaborateurs du CAC et en fin, les
typologies de comportements dysfonctionnels des auditeurs.
1. Caractéristiques de
l'échantillon
Les caractéristiques de l'échantillon sont
captées dans cette étude par le profil des auditeurs et le profil
du cabinet d'audit.
1.1. Caractéristiques du répondant
Six variables permettent de capter le profil des auditeurs.
Il s'agit du poste occupé, du genre, de l'âge, du niveau
d'étude, du type de formation et de l'expérience de l'auditeur.
Le tableau suivant récapitule les statistiques du profil de
l'auditeur.
Tableau 7 : Profil des auditeurs
Variables
|
Modalités
|
Effectif
|
%
|
Poste occupé
|
1-Junior
2-Senior
3-Chef de mission
4-Directeur de mission
Total
|
19
27
15
4
65
|
29,2
41,5
23,1
6,2
100
|
Genre
|
0-Féminin
1-Masculin
Total
|
18
47
65
|
27,7
72,3
100
|
Age
|
1-Moins de 25 ans
2-Entre 25 et 35 ans
3-Entre 36 et 45 ans
4-Entre 46 et 55 ans
5-Plus de 55 ans
Total
|
11
32
14
5
3
65
|
16,9
49,2
21,5
7,7
4,6
100
|
Niveau d'étude
|
1-Primaire
2-Secondaire
3-Supérieur
Total
|
-
-
65
65
|
-
-
100
100
|
Type formation
|
0-Non gestionnaire
1-Gestionnaire
Total
|
10
55
65
|
15,4
84,6
100
|
Expérience de l'auditeur
|
1-Moins de 3 ans
2-Entre 3 et 5 ans
3-Entre 6 et 8 ans
4-Entre 9 et 11 ans
5-Plus de 11 ans
Total
|
21
21
14
2
7
65
|
32,3
32,3
21,5
3,1
10,8
100
|
A la lecture de ce tableau, nous pouvons tirer plusieurs
observations :
Les statistiques descriptives révèlent que
29,2% des auditeurs enquêtés ont pour grade juniors, 41,5% sont
des seniors et 29,3% sont des chefs ou directeurs de mission. En ce qui
concerne le genre des répondants, la plupart d'entre eux sont des hommes
(72,3%). Parmi les 65 répondants, 16,9% sont âgés de moins
de 25 ans, 49,2% ont un âge compris entre 25 et 35 ans, 14 sont
âgés de 36 à 45 ans, soit 21,5%, 7,7% ont un âge
compris entre 46 et 55 ans et 4,6% ont plus de 55 ans. Tous les auditeurs
interrogés ont pour niveau d'étude le supérieur. La
majorité de ces auditeurs (84,6%) ont eu pour filière de
formation dans l'enseignement supérieur la filière comptable ou
de gestion. 32,3% respectivement des auditeurs interrogés ont moins de 3
ans d'expérience, tandis que d'autre se situe entre 3 et 5 ans, 21,5%
ont une expérience comprise entre 6 et 8 ans, pendant que 13,9% sont
suffisamment expérimentés dans ce domaine (Pus de 8 ans).
1.2. Caractéristiques du cabinet
Les caractéristiques du cabinet ont
été capté par le statut juridique, l'activité
principale, l'effectif du personnel et l'appartenance à un
réseau.
Tableau 8 :Caractéristiques du
cabinet
Variables
|
Modalités
|
Effectif
|
%
|
Statut juridique
|
1-Entreprise individuelle
2- SARL
3-SA
Total
|
18
43
4
65
|
27,7
66,2
6,2
100
|
Activité principal
|
1-Commessariat aux comptes
2-Expertise comptable
3-Les deux
Total
|
33
23
9
65
|
50,8
35,4
13,8
100
|
Effectif du personnel
|
1-Moins de 5
2-Entre 5 et 10
3-Entre 11 et 15
4-plus de 20
Total
|
22
29
12
2
65
|
33.8
44,6
18,5
3,1
100
|
L'analyse descriptive des tableaux
ci-dessusrévèle que, 27,7% des cabinets interrogés sont
des entreprises individuelles, 66,2% les SARL et seulement 4 d'entre eux sont
des SA soit un 6,2 % de l'échantillon. Par ailleurs en ce qui concerne
leur activité principale, 50,8% réalisent plus du chiffre
d'affaire dans l'audit légal, 35,5% dans l'expertise comptable et 13,8%
dans les deux activités c'est-à-dire le commissariat aux comptes
et l'expertise comptable. Parmi les 65 cabinets, moins de 33,8% ont un effectif
du personnel inférieur à 5 personnes, 44,6% ont un effectif
compris entre 5 et 10 personnes et seulement 18,5% ont un effectif
supérieur à 20. Toutefois, seulement 24,6% d'entre eux
appartiennent à un réseau international et 75,4% n'appartiennent
à aucun réseau. L'âge moyen des cabinets interrogés
est de 24,6 ans.
2.
Description des composantes du budget temps lors d'une mission d'audit
Plusieurs variables permettent de caractériser les
composantes du budget temps. Il s'agit de la pression budgétaire et la
pression du délai temps.
Le tableau N° 9 ci-dessous présente les
détails du composant budget temps.
Tableau 9: Composantes du budget-temps
Variables
|
Indicateurs
|
Modalités
|
Effectif
|
%
|
Pression budgétaire
|
Respect du budget temps
|
1-Très souvent
2-Assez souvent
3-Parfois
4-Rarement
5-Jamais
Total
|
15
30
11
8
1
65
|
23,1
46,2
16,9
12,3
1,5
100
|
En général, les budgets temps (le nombre de jour/
homme allouer pour effectuer les tâches spécifiques d'audit) sur
lesquels vous avez travaillez l'année dernière ont
été :
|
1-Impossible à atteindre
2-Très serrés, pratiquement inaccessibles
3-Atteignable avec un niveau considérable
4-Atteignable avec un effort raisonnable
5-Très facile à atteindre
Total
|
1
18
24
20
2
65
|
1,5
27,7
36,9
30,8
3,1
100
|
Pression délai temps
|
Vérification de l'adéquation du budget temps
|
1-Très souvent
2-Assez souvent
3-Parfois
4-Rarement
5-Jamais
Total
|
15
28
18
3
1
65
|
23,1
43,1
27,7
4,6
1,5
100
|
La pression que vous subissez du fait de travailler sur plusieurs
missions en même temps est :
|
1-Pas importante
2-Peu importante
3-Importante
4-Assez importante
5-Très importante
Total
|
1
2
14
35
13
65
|
1,5
3,1
21,5
53,8
20,0
100
|
Quand mon supérieur évalue ma performance il
accorde du respect au délai imparti pour finir la mission
|
1-Pas importante
2-Peu importante
3-Importante
4-Assez importante
5-Très importante
Total
|
2
4
24
17
18
65
|
3,1
6,2
36,9
26,2
27,7
100
|
Premièrement, on observe que la plupart des auditeurs
interrogés respecte leur budget temps (69,3%). Deuxièmement,
27,7% des auditeurs enquêtés disent que les budgets temps allouer
pour effectuer les tâches spécifiques d'audit l'année
dernière étaient très serrés, pratiquement
inaccessibles, 36,9% disent que s'étaient atteignables mais avec un
effort considérable, 30,8% disent qu'ils ont pu atteindre mais avec un
effort considérable contre seulement 1,5% pour qui s'étaient
impossible à atteindre et pour 3,1% qui disent que s'étaient
facile à atteindre. Troisièmement, plus de la moitié des
enquêtés (66,2%) estiment que le délai temps imparti pour
à la mission de vérification est adéquate.
Quatrièmement, on constate que 73,8% des auditeurs enquêtés
subissent une pression énorme du fait de travailler sur plusieurs
missions à a fois soit plus de la moite des répondants. En
cinquième position, on observe que 36,9% des collaborateurs pensent que
le délai imparti pour réaliser une mission est importante lors de
l'évaluation de leur performance par le supérieur. 26,2% pensent
que la prise en compte du délai imparti pour réaliser une mission
dans l'évaluations de leur performances est assez important alors que
27,7% disent que ce critère est très import dans
l'évaluation de leur performance contre 9,3% qui trouvent que la prise
en compte du délai imparti pour exécuter une mission n'est pas
important dans l'évaluations de leur performance par le manager.
3.
Description de l'ambiance de travail dans le cabinet : perception d'une
bonne relation entre le supérieur-subordonné
La Perception d'une bonne relation avec le supérieur
par le subordonné permet de décrire l'ambiance de travail qui
règne entre les collaborateurs d'audit. Le tableau suivant permet de
décrire la nature des relations supérieur-subordonné au
sein des cabinets d'audit.
Tableau 10 : Caractéristiques de la relation
supérieur-subordonné
Proxys d'appréciation de la relation
managériale
|
Pas du tout d'accord
|
Pas d'accord
|
Moyennement d'accord
|
Plutôt d'accord
|
Tout à fait d'accord
|
N
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
J'apprécie mon supérieur en tant que personne
|
7
|
10,8
|
5
|
7,7
|
5
|
7,7
|
21
|
32,3
|
27
|
41,5
|
Mon supérieur est le genre de personne que j'aimerai avoir
comme ami
|
2
|
3,1
|
9
|
13,8
|
21
|
32,3
|
21
|
32,3
|
12
|
18,5
|
J'aime travailler avec mon supérieur
|
2
|
3,1
|
5
|
7,7
|
9
|
13,8
|
26
|
40
|
23
|
35,4
|
Mon supérieur me défendrait vis-à-vis des
autres si je commettais une erreur
|
3
|
4,6
|
6
|
9,2
|
24
|
36,9
|
17
|
26,2
|
15
|
23,1
|
Mon supérieur me viendrait au secours si
j'étaisattaqué ou mis en cause par d'autres personnes dans mon
travail
|
2
|
3,1
|
8
|
12,3
|
23
|
35,4
|
23
|
35,4
|
9
|
13,8
|
J'admire le comportement professionnel de mon supérieur
|
1
|
1,5
|
3
|
4,6
|
5
|
7,7
|
23
|
35,4
|
33
|
50,8
|
J'admire la compétence professionnelle de mon
supérieur
|
1
|
1,5
|
2
|
3,1
|
4
|
6,2
|
19
|
29,2
|
39
|
60,0
|
J'essaie de produire des efforts particuliers au-delà de
ceux qui sont normalement requis pour attendre les objectifs fixés par
mon supérieur
|
|
|
5
|
7,7
|
24
|
36,9
|
15
|
23,1
|
21
|
32,3
|
Je suis impressionné (e) par la connaissance que mon
superviseur a de son travail
|
2
|
3,1
|
1
|
1,5
|
1
|
1,5
|
29
|
44,6
|
32
|
49,2
|
Il ressort de ce tableau que la majorité des auditeurs
interrogés (73,8%) apprécie leur supérieur en tant que
personne. Pratiquement la moitié des auditeurs de l'échantillon
(50,5%) aimeraient avoir leur supérieur en tant qu'ami. 75.4% d'entre
eux aiment travailler en collaboration avec leur supérieur. Par
ailleurs, seulement49,3% des auditeurs pensent que leur supérieur leur
défendraitvis-à-vis des autres dans le cabinet en cas d'erreur
involontaire contre 36,6% qui sont moyennement d'accord. 49,2% de
l'échantillon affirment que leur supérieur leur viendrait au
secours s'ils étaient attaqués ou mis en cause par d'autres
personnes dans leur travailalors que 35,4% des répondants ne sont que
moyennement d'accord. En ce qui concerne l'admiration du comportement
professionnel du supérieur, une grande partie des auditeurs (89,2%)
disent admirer le comportement profession de leur supérieur. Ce
résultat est identique celui lié à l'admiration de la
compétence professionnel qui marque également un pourcentage de
89.2%. En outre, 55,4% des collaborateurs d'audit disent qu'ils essaient de
produire des efforts particuliers au-delà de ceux qui sont normalement
requis pour attendre les objectifs fixés par leur supérieur alors
que presque tous les auditeurs (93,8%) sont impressionnés par la
connaissance que leurs superviseurs ont de leur travail.
4.
Caractéristiques du niveau d'engagement organisationnel des
collaborateurs d'audit
Dans le cadre de cette étude, le niveau d'engagement
organisationnel des auditeurs a été appréhendé via
huit indicateurs. Le tableau ci-dessous récapitule les critères
d'appréciation du niveau d'engagement organisationnel des auditeurs.
Tableau 11 : Caractéristique du niveau
d'engament organisationnel
Proxys d'appréciation du niveau d'engament des
auditeurs
|
Pas du tout d'accord
|
Pas d'accord
|
Moyennement d'accord
|
Plutôt d'accord
|
Tout à fait d'accord
|
N
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
Mon cabinet tient fortement compte de mes objectifs et de mes
valeurs
|
5
|
7,7
|
11
|
11,9
|
19
|
29,2
|
22
|
33,8
|
8
|
12,3
|
Je peux compter sur l'aide de mon cabinet si j'ai un
problème
|
|
|
11
|
16,9
|
25
|
38,5
|
13
|
20,0
|
16
|
24,6
|
Mon cabinet se soucie de ma satisfaction générale
au travail (conditions de travail, environnement...)
|
2
|
3,1
|
18
|
27,7
|
14
|
21,5
|
21
|
32,3
|
10
|
15,4
|
Même si je faisais un travail excellent mon cabinet ne le
remarquerait pas
|
16
|
24,6
|
18
|
27,7
|
19
|
29,2
|
9
|
13,8
|
3
|
4,6
|
Mon cabinet s'intéresse peu à ma personne
|
16
|
24,6
|
19
|
29,2
|
18
|
27,7
|
9
|
13,8
|
3
|
4,6
|
Mon cabinet prend toujours en compte mon opinion
|
2
|
3,1
|
11
|
16,9
|
23
|
35,4
|
19
|
29,2
|
10
|
15,4
|
Je crois fortement aux buts et objectifs de mon cabinet
|
1
|
1,5
|
5
|
7,7
|
23
|
35,4
|
19
|
29,2
|
17
|
26,2
|
Je souhaiterais passer toute ma carrière dans ce
cabinet
|
27
|
41,5
|
8
|
12,3
|
14
|
21,5
|
9
|
13,8
|
7
|
10,8
|
Au regard de ce tableau, nous pouvons tirer lesconclusions
suivantes :
Moins de la moitié des auditeurs soit (46,1%)
affirment que leur cabinet tient fortement compte de leurs objectifs et de
leurs valeurs. Seulement 44, 6% estiment pouvoir compter sur l'aide de leur
cabinet s'ils ont un problème alors que 38,5% ne sont que moyennement
d'accord. Par ailleurs un peu moins de la moitié de l'échantillon
soit (46,7%) attestent que leur cabinet se souci de leur satisfaction
générale au travail contre 30,7% qui ne sont pas d'accord et
21,5% qui sont moyennement d'accord. En outre, plus de la moitié des
répondants (52,3%) disent que, même s'ils faisaient un travail
excellent leur cabinet ne le remarquerait pas. Contre 29,2% qui sont
moyennement d'accord et seulement 18,4% qui sont totalement d'accord. 53,8% des
collaborateurs disent que leurs cabinets s'intéressent peu à leur
personne. 27,7% des auditeurs ne sont que moyennement d'accord et seulement
18,4% pensent qu'en faisant un travail excellent, leur cabinet en tiendra
compte. En ce qui concerne la prise en compte de l'opinion des auditeurs au
sein du cabinet, 44,6% des répondants disent que leur opinion est prise
en compte au sein du cabinet. Néanmoins, 35, 4% ne sont que moyennement
d'accord alors que 20% ne le sont pas. Cette analyse nous
révèleégalement que, 55,4% des collaborateurs croient
fortement aux buts et objectifs du cabinet et seulement 35,4% qui ne sont que
moyennement d'accord. On constate également que 53,8% des professionnels
interrogés ne souhaitent aucunement passer toute leur carrière au
sein de leur cabinets actuel contre seulement 24,6% qui souhaitent y passer
toute leur carrière et 21,5% qui sont moyennement d'accord.
5.
Description des typologies de comportements dysfonctionnels des auditeurs
Les comportements dysfonctionnels des auditeurs sont
mesurés ici via quatre dimensions. Il s'agit des comportements de
réduction de la qualité d'audit, de la mauvaise gestion de
l'équipe d'audit, du comportement non professionnel et de la
sous-déclaration des heures de travail.
5.1- Description des indicateurs de mesure des
comportements réducteurs de la qualité d'audit
En s'inspirant de la littérature, les comportements de
réduction de la qualité d'audit ont été
mesurés par sept indicateurs. Le tableau suivant présente en
détails les caractéristiques des comportements réducteurs
de la qualité d'audit.
Tableau 12: Description des comportements
réducteurs de la qualité d'audit
Comportements
|
Très souvent
|
Assez souvent
|
Parfois
|
Rarement
|
Jamais
|
Réduction travail
|
46 (70,8%)
|
11 (16,9%)
|
5 (7,7%)
|
2 (3,1%)
|
1 (1,5%)
|
Revue superficielle
|
9 (13,8%)
|
10 (15,4%)
|
22 (33,8%)
|
17 (26,2%)
|
7 (10,8%)
|
Explication insuffisante
|
5 (7,7)
|
12 (18,5)
|
20 (30,8)
|
19 (29,2)
|
9 (13,8)
|
Non approfondissement d'un point technique
|
|
- 3 (4,6%)
|
17 (26,2%)
|
31 (47,7%)
|
14 (21,5%)
|
Réduction de certaines étapes de travail
|
2 (3.1%)
|
11 (16,8%)
|
24 (36,8%)
|
17 (26,2%)
|
11 (16,9%)
|
Non Approfondissement d'une difficulté
|
1 (1.5%)
|
4 (6,2%)
|
8 (12,3%)
|
29 (44,6%)
|
23 (35,4%)
|
Déclarer avoir effectué un travail qui n'a en
fait pas été réalisé
|
-
|
2 (3,1%)
|
4 (6,2%)
|
16 (26,6%)
|
43 (66,2%)
|
Les statistiques descriptives de ce tableau
révèlent que la plupart des auditeurs interrogés (87,7%)
disent travailler sur les éléments qu'ils jugent significatifs,
ce qui traduit une réduction de la quantité de travail
au-delà de la normale. 13,7% des répondants affirment qu'ils leur
arrivent très souvent d'effectuer des revues superficielles des
documents du client, 15,4% assez souvent, 33,8% parfois, 26,2% rarement et
seulement 10,8% rarement ce qui marque également une réduction de
la qualité de travail. Ces résultats se rapprochent de ceux de
Foka (2019) qui avait trouvé dans son étude que 70% des auditeurs
travaillent régulièrement sur les éléments qu'ils
jugent significatifs et pratiquement 23% affirment qu'ils effectuent des revues
superficielles sur les dossiers du client. 7,7% des auditeurs avouent
également qu'ils acceptent très souvent les explications
insuffisantes du client, 18,5% assez souvent, 30,8% parfois, 29,2% rarement et
13,8% jamais. Seulement 5,2% d'entre eux affirment qu'ils leur arrivent de ne
pas approfondir assez souvent un point technique ou comptable, 26,2% parfois,
47,7% rarement contre seulement 21,5% jamais. Pour ce qui est de réduire
la quantité de travail sur certaines étapes pour les
exécuter plus rapidement, 3,1% des répondants affirment le faire
très souvent, 16,8% assez souvent, 36,8% parfois, 26,2% rarement et
seulement 16,9% jamais. Globalement, seulement 7,7% des répondants
affirment qu'il leur arrive de ne pas approfondir une difficulté
rencontrée. S'agissant de la fraude, c'est-à-dire
déclaré avoir effectué un travail qui n'a pas
été réalisé, 66,2% des auditeurs admettent ne
jamais le faire. Ce qui confirme les conclusions de Foka (2019) qui a
trouvé dans ses travaux que 40% des auditeurs disent ne jamais adopter
ce type d'attitude. Par ailleurs, ce résultat est contraire à
celui issues des études anglo-saxonnes (54% en Irlande contre 8% en
France et 27% en Amérique) selon Herrbach (2000) où la fraude est
l'un des comportements les plus adoptés par les auditeurs.
5.2. Description des indicateurs de mesure des comportements
mauvaise gestion d'équipe
A partir des travaux antérieurs, les
comportements de mauvaise gestion de l'équipe d'audit ont
été mesurés par six indicateurs présentés en
détails dans le tableau suivant.
Tableau 13: Description des comportements de mauvaise
gestion de l'équipe d'audit
Comportements
|
Très souvent
|
Assez souvent
|
Parfois
|
Rarement
|
Jamais
|
Evaluer suffisamment les membres d'équipe
|
27 (41,5%)
|
30 (46,2%)
|
6 (9,2%)
|
1 (1,5%)
|
1 (1,5%)
|
Adéquation de formation des membres d'équipe
|
18 (27,7%)
|
31 (47,7%)
|
13 (20,0%)
|
2 (3,1%)
|
1 (1,5%)
|
Evaluer rapidement un membre d'équipe
|
4 (6,2%)
|
7 (10,8%)
|
24 (36,9%)
|
20 (30,8%)
|
10 (15,4)
|
Insuffisance de suivi des membres d'équipe
|
1 (1.5%)
|
7 (10,8%)
|
19 (29,2%)
|
21 (32,3%)
|
17 (26,2%)
|
Mettre sur pression les membres d'équipe au
détriment de l'ambiance
|
3 (4,6%)
|
10 (15,4%)
|
20 (30,8%)
|
23 (35,4%)
|
9 (13,8%)
|
Accorder de l'importance à tout ce qui peut augmenter
la motivation ou la satisfaction des membres d'équipe
|
23 (35,4%)
|
23 (35,4%)
|
14 (21,5%)
|
4 (6,2%)
|
1 (1,5%)
|
Ce tableau présente les fréquences des
comportements de mauvaise gestion de l'équipe telles qu'elles ont
été admises par les répondants du questionnaire.
Globalement, on observe que la proportion des auditeurs qui affirment que leur
superviseur prend soin d'évaluer les membres de l'équipesoit
41,5% très souvent, 46,2% assez souvent 9,2% parois contre 1,5%
respectivement et jamais. Ce résultat est en contradiction avec les
travaux de (Hunt 1995) qui soulignent les problèmes liés au
fonctionnement du système d'évaluation des collaborateurs d'audit
dans les pays anglo-saxons. Par ailleurs, 75,4% des auditeurs affirment que
leur supérieur se préoccupe de leur formation au sein de
l'équipe d'audit contre 30,0% parfois 3,1% et 1,5% respectivement
rarement et jamais. Pour rejoindre les conclusions de (Hunt 1995), 6,2% des
répondants disent que leur superviseur leur évalue rapidement
très souvent, 10,8% assez souvent, 36,9% parfois et (30,8% rarement
contre seulement 15,4% jamais. Un peu plus de la moitié (58.5%) des
auditeurs attestent que leur superviseur n'évalue pas suffisammentles
membres de l'équipe ce qui nous amène à s'interroger sur
la motivation des collaborateurs au sein de l'équipe. Toutefois, 4.6%
des collaborateurs disent qu'ils sont très souvent mis sur pression par
leur supérieur au détriment de l'ambiance, 15,5% assez souvent,
30,8% parfois, 35,4% rarement et 13,8% jamais. De façons globale, 70,8%
des auditeurs interrogés témoignent que leur superviseur accorde
beaucoup d'importance à ce qui peut augmenter la motivation au sein de
l'équipe contre seulement 1,5% jamais. Ce chiffre traduit l'ambiance au
sein des équipes d'audit dans les cabinets.
5.3. Description des indicateurs de mesure des comportements
non professionnels
Sur la base des travaux de Gaddour (2013) et Herrbach (2000),
les comportements non professionnels ont été mesurés dans
cette étude par quatre proxys décrits dans le tableau
suivant :
Tableau 14: Description des comportements non
professionnels
Comportements
|
Très souvent
|
Assez souvent
|
Parfois
|
Rarement
|
Jamais
|
Remettre en cause les méthodes du travail du cabinet en
présence des membres d'équipe
|
3 (4,6%)
|
3 (4,6%)
|
9 (13,8%)
|
17 (26,2%)
|
33 (50,8%)
|
Evoquer une recherche d'emploi en présence des membres
d'équipe
|
5 (7,7%)
|
6 (9,2%)
|
12 (18,5%)
|
11 (16,9%)
|
31 (47,7%)
|
Mettre en doute l'efficacité d'un audit ou de l'audit
en général
|
|
- 2 (3,1%)
|
17 (26,2%)
|
23 (35,4%)
|
23 (35,4%)
|
Mal parler du cabinet ou de sa hiérarchie
|
3 (4,6%)
|
2 (3,1%)
|
3 (4,6%)
|
14 (21,5%)
|
43 (66,2%)
|
Les statistiques descriptives indiquent que 4,6% des
auditeurs avouent qu'ils remettent très souvent en cause les
méthodes du travail du cabinet en présence des membres de
l'équipe, 4,6% assez souvent, 13,8% parfois, 26,7% rarement et plus de
la moitié des répondantsjamais soit (50,8%). 7,7% de ces
auditeurs affirment qu'ils évoquent souvent une recherche d'emploi en
présence des membresde l'équipe, 9,2% assez souvent, 18% parfois,
16,9% rarement et 47,7% jamais. Même si ces résultats sont
rassurants, il nous semble étonnant au regard de la
précarité qui existe au sein des cabinets d'audit au Cameroun
constitués pour la plus part des entreprises individuelles. Pour ce qui
est de mettre en doute l'efficacité d'un audit ou de l'audit en
général, 35,4% des auditeurs affirment ne jamais adopter ce type
de comportement, contre seulement 3,5% assez souvent, 26,2% parfois et 35,4%
rarement. Ce résultats est contraire à celui de Herrbach
(2000)dans le contexte français qui dans son étude,
atrouvé une proportion importante des auditeurs qui adoptent ce genre
d'attitude (29%). Ce résultat dans notre contexte peut s'expliquer par
la croyance et l'attachement qu'on les auditeurs en leur profession. En ce qui
concerne le fait de mal parler du cabinet où de sa hiérarchie,
66,2% des répondants attestent ne jamais commettre un tel comportement
contre 21,5% rarement, 4.6% parfois, 3,1% assez souvent et 4.6% jamais.
Toutefois, au regard de la sensibilité de cette question, ce dernier
résultat est à prendre avec beaucoup de prudence.
5.4. Description des comportements de sous déclaration
du temps passé à la mission d'audit
Pour mesurer les comportements de sous déclaration du
temps passés à la mission d'audit, nous nous sommes basés
sur les travaux de Gaddour (2013). A cet effet, nous avons définis deux
indicateurs tels que présenter dans le tableau suivant :
Tableau 15: Description des comportements de sous
déclaration du temps
Comportements
|
Très souvent
|
Assez souvent
|
Parfois
|
Rarement
|
Jamais
|
Sous déclarer les heures de travail
|
18 (27,7%)
|
17 (26,2%)
|
21 (32,2%)
|
6 (9,2%)
|
3 (4,6%)
|
Sans les heures supplémentaires non
déclarées, l'auditeur n'aurait pu terminer son travail
|
15 (23,1%)
|
18 (27,7%)
|
16 (24,6%)
|
13 (20,0%)
|
3 (4,6%)
|
De l'analyse de ce tableau, on constate que 27.7% des
auditeurs affirment qu'ils ne respectent pas le budget temps très
souvent, 26,2% assez souvent, 9,2% rarement et 4,6% jamais. Cependant pour
accomplir leur travail, les collaborateursdu CAC réalisent les heures
supplémentaires non déclarées, 23,5% très souvent,
27,7% assez souvent, 24,6% parfois, contre seulement 9,2% rarement et 4,6%
jamais. Cesrésultatsréconfortent ceux d'Alderman et
Déitrick (1982) qui dans leur travaux ont mis en évidence le fait
que 67% des auditeurs emportent du travail chez eux et ne rendent pas compte du
travail effectué. Ces comportements sont dus selon Pierce et Sweeney
(2004), aux a contraintes budgétaires observées dans les cabinets
d'audit.
Tout au long de cette première section, nous
avonsprésenté les caractéristiquesdes répondants et
puis nous avonsdécrit succinctement tel qu'il en ressort des analyses
descriptives, les indicateurs liés aux variables explicatives et les
proxys retenus pour capter les différents comportements dysfonctionnels
de notre étude apportant ainsi des réponses a la série des
questions de notre questionnaire d'étude. Maintenant, il convient de
tenter de répondre à la seconde série de questions en
étudiant les relations entre les variables explicatives du modèle
et les comportements dysfonctionnels et ce, en s'appuyant les Résultat
issus des analyses explicatives.
SECTION
II : RESULTAT DES ANALYSES EXPLICATIVES
La corrélation linéaire est une statistique
largement utilisée car elle synthétise l'importance de la
relation entre deux variables métriques (Carricano et Poujol, 2008).
Ainsi, au niveau de cette section nous appliquerons cette méthode pour
nous assurer de l'existence d'un niveau de corrélation satisfaisant et
acceptable entre les différentes variables explicatives et
dépendantes intégrées dans notre modèle empirique.
Autrement dit, l'objectif de cette section est d'analyser les
corrélations significatives entre les différentes variables
indépendantes et dépendantes de notre modèle conceptuel
afin de valider ou d'invalider nos hypothèses.
1.
Analyse bi variée : Test de corrélation de Pearson
L'objectif de cette partie de l'étude est d'examiner
les relations univariées entre la variable dépendante et les
variables indépendantes et de déceler l'existence de
problème de multi colinéarité entre les variables
indépendantes. Ainsi, le tableau N° 16 ci-dessous présente
les matrices de corrélation entre les différentes variables. Les
analyses de corrélation sont établies selon la méthode de
Pearson.
Tableau 16: Matrice de corrélation entre les
variables de l'étude
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
10
|
11
|
12
|
Age
|
1
|
0,145
|
0,643***
|
-0,112
|
-0,187
|
0,034
|
0,441***
|
0,236
|
0,295*
|
0,096
|
0,225
|
0,233
|
Type formation
|
|
1
|
0,163
|
0,030
|
0,094
|
0,047
|
0,227
|
-0,152
|
0,234
|
0,134
|
0,162
|
-0,012
|
Expériene en Cabinet
|
|
|
1
|
-0,213
|
-0,136
|
0,062
|
0,185
|
0,217
|
0,324***
|
0,126
|
0,242
|
-0,062
|
Pres_Bug
|
|
|
|
1
|
-0,122
|
-0,053
|
0,144
|
-0,203
|
-0,106
|
-0,100
|
-0,010
|
0,260**
|
Dlai_Temps
|
|
|
|
|
1
|
-0,177
|
-0,235
|
-0,210
|
-0,086
|
-0,163
|
-0,232
|
0,064
|
Sup_Subord
|
|
|
|
|
|
1
|
0,069
|
-0,095
|
0,282**
|
0,273**
|
0,007
|
0,090
|
Eng_Orga
|
|
|
|
|
|
|
1
|
-0,121
|
0,366***
|
0,318***
|
0,445***
|
0,274**
|
Rseau_Inter
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
0,147
|
0,012
|
0,224
|
0,003
|
Comportement Réduction
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
0,306**
|
0,408***
|
0,231
|
Mauvaise Equipe
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
0,180
|
0,249**
|
CNP
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
0,104
|
Sous Déclaration
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
***. La corrélation est significative au niveau 0.01.
|
*. La corrélation est significative au niveau 0.05.
|
1=Age ; 2= Type formation ; 3=Expérience en
cabinet ; 4=Pression budgétaire ; 5= Pression délai
temps ; 6=Perception de la relation supérieur
subordonné ; 7=Niveau d'engagement organisationnel ;
8=Appartenance réseau international ; 9= comportement de
réduction de la qualité ; 10= comportement de mauvaise
gestion d'équipe ; 11= comportement non professionnel ; 12=
comportement de sous déclaration du temps.
A la lecture de ce tableau, on constate plusieurs relations
significatives entre les variables et les comportements dysfonctionnels des
auditeurs. Nous remarquons en premier lieu que l'âge de l'auditeur (au
seuil de 5%), l'expérience en cabinet (au seuil 1%), la relation
supérieur subordonnée (5%) ont une influence positive et
significative sur les comportements dysfonctionnels de l'auditeur lorsqu'il est
mesuré par les comportements de réduction de la qualité
d'audit. Autrement dit, plus l'auditeur est jeune plus il adopte les
comportements réducteurs de la qualité d'audit. En
deuxième lieu, nous notons une relation positive et significative entre
le niveau d'engagement organisationnel et les comportements dysfonctionnels
des auditeurs quel que soit la dimension de mesure retenue. Cette relation est
significative au seuil 1% sur les trois premières dimensions du
comportement dysfonctionnel des auditeurs et au seuil de 5% sur la
dernière dimension qui est la sous-déclaration du temps. En
troisième lieu, la pression budgétaire a une influence positive
et significative au seuil 5% sur la sous déclaration du temps. Ce qui
signifie que plus l'auditeur a la pression du budget temps plus il se livre au
comportement dysfonctionnel. Les autres variables n'ont pas de relations
significatives avec le comportement dysfonctionnel.
En ce qui concerne les corrélations entre les variables
indépendantes, bien que certaines corrélations soient
significatives, aucun problème sévère de
multicolinéarité entre ces variables indépendantes n'est
décelé vu que tous les coefficients sont inférieurs
à 0,8 tel qu'exigé par Kennedy (1985).
2.
Identification des facteurs explicatifs du comportement dysfonctionnel des
auditeurs : une analyse multivariée
Dans le but d'approfondir les résultats ci-dessus, il
est nécessaire que nous procédions à une analyse
multivariée. L'avantage de cette analyse est qu'elle prend en compte les
interrelations pouvant exister entre les variables explicatives. A cet effet,
un modèle « MCO » a été estimé. On tient
à préciser que nous avons effectué quatre
régressions étant donné que notre variable
dépendante est mesurée à travers quatre types de
comportements. Le tableau N° 17 ci-dessous présente les
résultats de l'estimation des paramètres.
Tableau 17: Estimation des paramètres du
modèle
|
Comportements dysfonctionnels des auditeurs
|
Comportement de réduction de la qualité
d'audit (Modèle 1)
|
Mauvaise gestion de l'équipe d'audit
(Modèle 2)
|
Comportement non professionnel (Modèle
3)
|
Sous déclaration du temps
(Modèle 4)
|
B
|
t
|
Sig.
|
B
|
t
|
Sig.
|
B
|
t
|
Sig.
|
B
|
t
|
Sig.
|
Constante
|
-0,923
|
-1,007
|
0,318
|
0,865
|
0,874
|
0,386
|
0,268
|
0,292
|
0,771
|
-0,323
|
-0,300
|
0,765
|
Age de l'auditeur
|
-0,076
|
-0,469
|
0,641
|
-0,194
|
-1,103
|
0,275
|
-0,225
|
-1,385
|
0,172
|
0,423
|
2,214**
|
0,031
|
Type formation
|
0,387
|
1,205
|
0,233
|
0,201
|
0,579
|
0,565
|
0,279
|
0,869
|
0,388
|
-0,275
|
-0,729
|
0,469
|
Expérience en cabinet
|
0,174
|
1,468
|
0,148
|
0,082
|
0,642
|
0,523
|
0,160
|
1,352
|
0,182
|
-0,239
|
-1,715*
|
0,092
|
Pression budgétaire
|
-0,063
|
-0,471
|
0,639
|
-0,154
|
-1,066
|
0,291
|
-0,024
|
-0,179
|
0,858
|
0,354
|
2,248**
|
0,029
|
Pression délai temps
|
0,074
|
0,723
|
0,472
|
-0,056
|
-0,506
|
0,615
|
-0,071
|
-0,697
|
0,489
|
0,220
|
1,830*
|
0,073
|
Relation supérieur-subordonné
|
0,273
|
2,400**
|
0,020
|
0,232
|
1,890*
|
0,064
|
-0,026
|
-0,227
|
0,822
|
0,169
|
1,259
|
0,213
|
Engagement organisationnel
|
0,364
|
2,702***
|
0,009
|
0,364
|
2,505**
|
0,015
|
0,503
|
3,741***
|
0,000
|
0,219
|
1,385
|
0,171
|
Réseau international
|
-0,499
|
-1,741*
|
0,087
|
-0,163
|
-0,527
|
0,600
|
-0,658
|
-2,294**
|
0,026
|
-0,264
|
-0,781
|
0,438
|
|
R-deux ajusté =0,225
F = 3,322*** P =0,004
N=65
|
R-deux ajusté =0,096
F = 1,845* P =0,088
N=65
|
R-deux ajusté =0,225
F = 3,328*** P =0,004
N=65
|
R-deux ajusté =0,154
F = 2,459** P =0,023
N=
|
***, ** et * : Significatif au seuil respectif de
1%, 5% et 10%
Les résultats de l'estimation de ces modèles
révèlent une valeur négative et non significative pour la
variable représentant les facteurs non spécifiés
(Constante) pour les modèles 1 et 4 et une valeur positive et non
significative pour les modèles 2 et 3. Bien plus, la statistique de
FISHER est significative au seuil de 1% pour les modèles 1 et 3 et au
seuil 10% et 5% pour les modèles 2 et 4 avec un R² ajusté de
0,225 pour le modèle 1, de 0,096 pour le modèle 2, de 0,225 pour
le modèle 3 et de 0,154 pour le modèle 4. On note trois
variables significatives avec le premier modèle a différents
seuils, deux avec le deuxième modèle et troisième
modèle, et quatre avec le quatrième modèle. On en conclut
selon les R2ajusté que les variables recensées pour
caractériser les variables indépendantes expliquent à
divers pourcentages les comportements dysfonctionnels des auditeurs de
l'échantillon.
Les résultats de ce tableau révèlent
qu'il existe une relation positive et significative au seuil de 5% entre
l'âge de l'auditeur et les comportements dysfonctionnels de l'auditeur
lorsqu'il est mesuré par la sous déclaration du temps. Ce
résultat signifie que les auditeurs moins âgés ou jeunes
adoptent plus les comportements dysfonctionnels lors des missions d'audits en
sous déclarant les heures de travail. Ce résultat rejoint les
travaux de (Gaddour, 2016) qui avait trouvé que les auditeurs
âgés de plus de 27,8 ans ont moins tendance de s'engager dans des
comportements dysfonctionnels que les auditeurs plus jeunes.
Concernant l'expérience des auditeurs en cabinet, il
ressort des analyses qu'il existe une relation négative et significative
au seuil de 10% entre l'expérience de l'auditeur en cabinet
(Coefficient=-0,239 t=-1,715) et les comportements dysfonctionnels lorsqu'ils
sont mesurés par la sous-déclaration du temps. Ce résultat
signifie que les comportements dysfonctionnels de l'auditeur diminuent
lorsqu'on a à faire aux auditeurs
expérimentés.Cerésultat rejoint les conclusions de (Libby
et Frederick, 1990) et(Ismail et Trotman, 1995) qui avaient trouvé
qu'un auditeur doté d'une expérience de vérification de
plus de quatre (4) ans serait moins enclins aux comportements
dysfonctionnels réducteurs de la qualité d'audit. Ces analyses
permettent de rejeternotre Hypothèse 3 qui
stipule « qu'il existe une relation significative entre
les facteurs de contingence comportementale (tels que l''âge, le type de
formation, l'expérience de l'auditeur) et le comportement dysfonctionnel
des auditeurs »En effet, le type de formation n'a
montré aucune corrélation significative avec les quatre
comportements dysfonctionnels. Ceci peut s'expliquer par le fait que la plupart
des auditeurs quel que soit leur formation initiale, acquièrent une
bonne connaissance en audit que durant leur séjour au cabinet en tant
de collaborateur de CAC.
S'agissant des facteurs contextuels, on constate qu'il existe
une relation positive entre la pression budgétaire (au seuil de 5%), la
pression du délai temps (au seuil de 10%) et les comportements
dysfonctionnels de l'auditeur lorsqu'ils sont mesurés par la sous
déclaration du temps. Ce résultat signifie d'une part, que plus
l'auditeur perçoit une pression intense du délai, plus il
s'engage dans les comportements de réduction de la qualité
d'audit en sous déclarant les heures de travail. D'autre part, une
pression intense du budget temps entraîne les auditeurs a effectué
les heures supplémentaires non déclarées pour achever leur
travail. Ce résultat conforte les travaux de Pierce et Sweeney
(2004) qui avait trouvé quela contrainte budgétaire est
susceptible de pousser les auditeurs à s'engager dans la
sous-déclaration du temps que d'adopter des comportements
réducteurs de la qualité d'audit. Par ailleurs, Gaddour (2016)
dans ses travaux a trouvé qu'il existe une relation positive et
significative entre la sous déclaration du temps et la pression
budgétaire. Kelley et Margheim (1990) quant eux ont mis en
évidence fait que les budgets temps trop serrés peuvent conduire
les auditeurs à adopter les comportements dysfonctionnels. Ce
résultat nous permet de valider l'hypothèse
1 qui stipule« qu'il existe une relation
positive entre les facteurs contextuels(la pression budgétaire, la
pression du budget temps) et les comportements dysfonctionnels de
l'auditeur »
Pour ce qui est de la relation avec le supérieur, on
constate que la perception par l'auditeur d'une bonne relation avec son
supérieur entraine plus de comportements dysfonctionnels lorsqu'ils sont
mesurés par la réduction de la qualité (au seuil de 1%) et
la mauvaise gestion de l'équipe d'audit (au seuil de 5%). Ce
résultat signifie que plus l'auditeur perçoit une bonne relation
avec le manager plus il s'engage dans les comportements dysfonctionnels.
D'où, la validation de l'hypothèse 2 qui stipule
que « la perception par les auditeurs d'une bonne relation
avec le manager influence significativement leurs comportements
dysfonctionnels » toutefois, le sens de ce
résultat est contraire avec celui de Herrbach (2000) et Gaddour (2016)
qui dans leur travaux ont trouvé que la perception par l'auditeur d'une
bonne relation avec le supérieur permet de
réduiresignificativement les comportements dysfonctionnels.En revanche,
les comportements de réduction de la qualité mais entraine plus
de comportements de sous déclaration du temps. Ceci peut s'expliquer par
le fait que le collaborateur en très bonne relation avec le manager
s'engage dans les comportements dysfonctionnel pour garantir la
rentabilité de son cabinet en réduisant la quantité du
travail à effectuer.
En ce qui concerne l'engagement organisationnel, on observe
qu'un faible niveau d'engagement organisationnel de l'auditeur entraine plus de
comportement dysfonctionnel lorsqu'il est mesuré par le comportement de
réduction de la qualité (au seuil de 10%), la mauvaise gestion de
l'équipe (au seuil de 5%) et les comportements non professionnels (au
seuil de 10%). Ce résultat signifie que, les comportements
dysfonctionnels de l'auditeur augmentent significativement lorsqu'il affiche un
faible niveau d'engagement organisationnel. Ce résultat conforte les
travaux de Herrbach (2000) et Gaddour (2016) qui dans leur travaux ont
trouvé qu'un faible niveau d'engagement affectif serait lié
à un niveau de comportements dysfonctionnels élevé et
d'avantage de comportements non professionnel. Ce résultat va
également dans le même sens que les conclusions de Kalleberg
(1990) qui dans son étude avait trouvé que les employés
très engagés déploient plus d'efforts considérables
au nom de l'organisation même si ces efforts ne contribuent pas
directement à la rémunération. Ces analyses nous
permettent de valider l'hypothèse
H4 qui dispose que « Le
comportement dysfonctionnel des auditeurs augmente avec leur niveau
d'engagement organisationnel »
En définitive, la qualité du service rendu par
les professionnels d'audit dépend largement du profil de l'auditeur et
de leur comportement au travail. Globalement, nous avons observé une
relation significativeentre l'âge de l'auditeur, son expérience en
cabinet, la relation supérieur-subordonné, les facteurs
contextuels (pression budgétaire et pression du délai temps), le
niveau d'engagement organisationnel et les comportements dysfonctionnels
lorsqu'ils sont mesurés par les comportements de réduction de la
qualité, la mauvaise gestion de l'équipe d'audit, les
comportements non professionnels et la sous déclaration du temps
passé à la mission d'audit. Toutefois, l'absence de
significativité entre certains facteurs et les comportements
dysfonctionnels ne nous ont pas permis d'effectuer des analyses plus
approfondies.
Ces résultats corroborent avec la théorie des
échanges sociaux qui stipule que le comportement au travail des
individus est fonction de la nature de leurs échanges avec
l'organisation. En effet, lorsque ces échanges sont marqués par
la considération et la valorisation de leurs contributions au travail,
ces derniers sont enclins à développer un niveau d'engagement
organisationnel plus élevé et par conséquent à
adopter moins de comportements dysfonctionnels.
Cette dernière section avait pour vocation d'exposer
les résultats de la régression appliquée sur les quatre
comportements dysfonctionnels de notre étude. Pour ce faire, nous avons
jugé important de commencer d'abord par l'analyse bivariée des
corrélations entre les différentes variables et puis une analyse
multivariées afin d'identifier les facteurs qui expliquent au mieux les
comportements dysfonctionnels de notre étude. Ces analyses nous ont
permis de valider trois hypothèses des quatre préalablement
formulées. La synthèse des différents résultats est
présentée dans le tableau suivant.
Tableau 18: Synthèse des hypothèses et
des résultats de régression
N° de l'hypothèse
|
Intitulé de l'hypothèse
|
Résultats
|
H1
|
Il existe
une relation positive entre les facteurs contextuels (la pression
budgétaire, la pression du budget temps) et les comportements
dysfonctionnels de l'auditeur
|
validée
|
H2
|
La
perception par les auditeurs d'une bonne relation avec le manager influence
significativement leurs comportements dysfonctionnels.
|
validée
|
H3
|
Il existe
une relation significative entre les facteurs de contingence comportementale
(tels que l''âge, le type de formation, l'expérience) et le
comportement dysfonctionnel des auditeurs.
|
Invalidée
|
H4
|
Le
comportement dysfonctionnel des auditeurs augmente avec leur niveau
d'engagement organisationnel
|
validée
|
Au terme de ce chapitre, il était question pour nous
de présenter dans un premiers temps, les résultats de l'analyse
descriptive et puis dans un second temps, les résultats des analyses
explicatives. Ainsi, au cours de la première section, nous avons
présenté d'abord, les caractéristiques des
répondants et puis la synthèse des analyses descriptives des
différentes variables dépendantes et indépendantes de
notre modèle conceptuel. La deuxièmesection quant à elle
nous a permis d'exposer les résultats tirés des analyses de la
corrélation entre les différents facteurs. Ce qui nous a conduits
à la validation de trois hypothèses.
Cette deuxième partie de notre étude s'est
intéressée dans unpremier chapitreà la démarche
méthodologique mise en oeuvre pour conduire l'étude et puis dans
un second chapitre à l'exposition des résultats empiriques de
l'étude.
Tout d'abord dans le premier chapitre, nous avons mis en
évidence la méthode d'échantillonnage et de collecte des
données. Ici, nous avons dit que notre échantillons était
constitué essentiellement de auditeurs exerçant auprès des
cabinets d'expertise comptables agrées membre de l'ONECCAauprès
des quels nous avons collecté les données en utilisant un
questionnaire conçu à partir des étudesantérieure
sur le sujet. Ces données ont été traitées en
utilisant le logiciel d'analyse des données SPSS v20 et les analyses ont
été faites à travers, le tri à plat, l'analyse de
corrélation, la régression linéaire. Dans le
deuxième chapitre, nous avons présenté d'une part les
résultats issus des analyses descriptives et d'autre par ceux issus des
analyses explicatives. Les principaux résultats de ces analyses ont mis
en évidence unimpact crucial des éléments de notre model
conceptuel sur les comportements dysfonctionnels des auditeurs. A savoir,
l'âge de l'auditeur sur l'URT, l'expérience sur l'URT, les
facteurs contextuels (pression du budget et pression du délai temps) sur
l'URT, la relation supérieure-subordonné sur les QTB, et MGE et
le niveau d'engagement organisationnel des collaborateurs avec les QTB, MGE et
CNP.
CONCLUSION GENERALE
Cette étude portant sur le thème
« Contribution à l'étude de la qualité d'audit
externe : une approche fondée sur le comportement des auditeurs au
Cameroun » avait pour objectif principal d'identifier les facteurs
susceptibles d'expliquer le comportement dysfonctionnel des auditeurs au
Cameroun. Pour ce faire, cet objectif a été décliné
en quatre objectifs secondaires à savoir :
Examiner la relation entre les facteurs contextuels (tels que
la pression budgétaire, la pression du délai temps) et les
comportements dysfonctionnels des auditeurs.
Déterminer si le comportement dysfonctionnel des
auditeurs peut être expliqué par la relation
supérieure-subordonnée.
Déterminer si les facteurs de contingence
comportementale peuvent être àl'origine du développement
des comportements dysfonctionnels de l'auditeur.
Déterminer si les comportements dysfonctionnels des
auditeurs dépendent de leur niveau d'engagement organisationnel.
L'ensemble de ces objectifs nous ont servi de guide dans la
revue de la littérature et le cadre d'analyse a été
construit au tour de trois théories à savoir : la
théorie d'agence, la théorie des échanges sociaux et la
théorie du LMX. Ces théories nous ont permis de comprendre d'une
part que le comportement des collaborateurs du CAC au travail est
influencé par la relation qui existe entre ces derniers et les
associés signataires (CAC) et d'autre part, la nature des
échanges sociaux entre les auditeurs et leur cabinet. Une revue non
exhaustive de la littérature sur les étudesantérieure
portant sur les comportements dysfonctionnels des auditeurs a conduit à
la formulation de quatre hypothèses de recherche à savoir :
H1 : Il existe une relation positive entre les
facteurs contextuels (pression budgétaire et pression du budget
temps) et les comportements dysfonctionnels de l'auditeur.
H2 : La perception par les auditeurs d'une
bonne relation avec le manager influence significativement leurs comportements
dysfonctionnels.
H3 : Il existe une relation significative
entre les facteurs de contingence comportementale (âge, type de
formation, expérience) et les comportements dysfonctionnels des
auditeurs.
H4 : Le comportement dysfonctionnel des
auditeurs augmente avec leur niveau d'engagement organisationnel.
Pour soumettre ces hypothèses à l'épreuve
des faits, une enquête par questionnaire été
réalisée dans les villes de Douala et Bafoussam entre juin et
juillet 2020 auprès d'un échantillon de 65 professionnels d'audit
exerçantprincipalement dans 30 cabinets d'audit et d'expertise comptable
membre de l'ONECCA. Les données recueillies ont été
analysées en utilisant principalement l'analyse en composante principale
et la régression multiple par la méthode dite des moindres
carrés ordinaires. Après analyse, les résultats montrent
que la relation supérieur-subordonné, la pression
budgétaire, la pression du délai temps, le niveau d'engagement
organisationnel, l'âge et l'expérience de l'auditeur sont les
facteurs qui expliquent aux mieux les comportements dysfonctionnels des
collaborateurs du CAC au Cameroun. Ces résultats confortent les
prédictions de la théorie des échanges sociaux qui stipule
que le comportement au travail des individus est fonction du degré de
considération et de valorisation de leurs contributions au travail par
l'organisation.
Au terme de ces analyses, il est évident que cette
recherche nous aurait permis d'approfondir nos connaissances en matière
d'audit notamment en ce qui concerne les comportements au travail des
auditeurs. Toutefois, le cadre conceptuel développé dans ce
travail servira de référence aux recherches futures en vue de
mener une enquête plus approfondie en intégrant d'autres facteurs
afin de fournir d'avantage une preuve empirique qui améliorera la
compréhension des facteurs explicatifs de l'attitude des collaborateurs
du CAC au Cameroun.
Par ailleurs, nous invitons les managers des cabinets d'audit
à accorder une importance à la relation dont ils entretiennent
avec leurs collaborateurs car cette dernière influence significativement
le comportement au travail des auditeurs pouvant mettre en péril la
qualité de la certification. En outre, la pression budgétaire et
la pression du budget temps influencent aussi significativement les attitudes
des vérificateurslorsqu'elles sont mesurées par la sous
déclaration du temps passé à la mission. Nous recommandons
aux managers de toujours associer les collaborateurs à
l'établissement des budgets afin de leur permettre de comprendre et de
s'approprier des objectifs tant de la mission que du cabinet. Dans le
même sens, nous leur suggérons également d'accorder du
crédit à tout ce qui peut augmenter la motivation des
équipes sur le terrain (encouragements, récompense des meilleures
performances...) et valoriser leur bien-être au travail. Ceci permettra
aux auditeurs d'augmenter leur niveau d'affection envers le cabinet et ses
membres et ainsi, ils adopteront les attitudes au travail qui valorisent la
qualité de la certification et l'image de leur cabinet en
générale.
Comme tout travail scientifique, cette étude comporte
des limites qu'il convient de relever. Celles-ci sont inhérentes
à la démarche méthodologique utilisée anis qu'a
l'échantillon. En effet, outre les limites liées à toute
enquête par voie de questionnaire, le manque de
représentativité et la taille relativement faible de
l'échantillon rendent difficile la généralisation des
résultats. En effet, la nature très sensible de certaines
questions de notre questionnaire on conduit certains répondants à
orienter leurs réponses ce qui dans une certaine mesure à
biaisé les résultats. En outre l'absence de
significativité de certains facteurs ne nous a pas permis de mener des
analyses plus approfondies.
Pour une étude sur les comportements dysfonctionnels
des auditeurs, un échantillon plus important serrait d'avantage
intéressant. Par ailleurs il serait pertinent de conduire l'étude
comme dans d'autre contexte non sur l'ensemble des cabinets mais sur une
catégorie de cabinets (les bigs ou les petits) car le comportement des
collaborateurs peut également évoluer en fonction de la taille du
cabinet. Parallèlement, dans un contexte multiculturel comme le
Cameroun, intégré dans cette étude les
spécificités culturelles des auditeurs serait peut-être
plus enrichissant.
ANNEXES
Annexe 1 : Questionnaire
d'étude
BLIQUE DU CAMEOUN
REPUBLIC OF CAMEROON
Peace - Work - Fatherland
UNIVERSITÉ DE DSCHANGUNIVERSITY OF
DSCHANGScholae Thesaurus DschangensisIbiCordum
BP 96, Dschang (Cameroun) - Tél./Fax (237) 233 45 13 81
Website :
http://www.univ-dschang.org.
E-mail :
udsrectorat@univ-dschang.org
FACULTE DES SCIENCES
ECONOMIQUES ET DE GESTION
FACULTY OF ECONOMICS AND MANAGEMENT
DécanatTheDeans' Office
BP 110 Dschang (Cameroun)
Tél./Fax (237) 699 22 86 92 / 678 19 33
22E-mail :
faculte.scienceseconomiques@univ-dschang.org
0
QUESTIONNAIRE
Monsieur, Madame les : - Associés et
Directeurs ;
- Chefs de
mission ;
- Auditeurs
seniors/juniors ou Auditeurs de terrain.
Ceci est une opération d'enquête purement
académique entrant dans le cadre de la préparation d'un
mémoire de Master II, option Comptabilité et Audit
organisée par la Faculté des Sciences économiques et de
Gestion de l'Université de Dschang sur le thème
intitulé « contribution à l'étude de la
qualité d'audit externe : une approche fondée sur le
comportement des auditeurs au Cameroun ». Nous vous prions
de répondre à ce questionnaire en cochant tout simplement
à l'aide d'une croix (X) ou en remplissant le numéro de votre
choix dans la case destinée à recevoir votre opinion.
Nous vous garantissons la confidentialité de vos
réponses en vous remerciant par avance, de votre confiance et du
concours précieux que vous apportez à l'évolution de la
science.
Nom de l'étudiant :
Jean-luiceBANLAJO NGORANE-mail :
projectmanagerjean@gmail.com
Tél : 698 49 49 26 / 676 76 52
53
I- CARACTERISTIQUES DU REPONDANT
|
Questions
|
CODE
|
1
|
Quel est votre statut au sein du
cabinet ?
1-Junior 2-Senior 3-Chef de mission/Directeur de mission
4- Autres (Préciser)................
|
/____/
|
2
|
Quel est votre genre ?
1-Féminin 2- Masculin
|
/____/
|
3
|
Indiquez sur quel intervalle se situe votre
âge ?
1-Moins de 25 ans 2- Entre 25 et 35 ans 3-Entre 36 et 45
ans 4-Entre 46 et 55 ans 5- Plus de 55 ans
|
/____/
|
4
|
Quel est votre niveau d'études ?
1-Primaire 2- Secondaire 3- Supérieur
|
/____/
|
5
|
Quelle a été votre filière de
formation dans l'enseignement supérieur ?
1-Filière comptable ou Gestion 2- Economie
3- Autres (à Préciser)..............................
|
/____/
|
6
|
Depuis quand exercez-vous dans ce
cabinet ?
1-Moins de 3 ans 2-Entre 3 et 5 ans 3-Entre 6 et 8 ans
4-Entre 9 et 11 ans 5-Plus de 11 ans
|
/____/
|
7
|
Quel est le statut juridique de votre
cabinet ?
1-Entreprise individuelle 2-SARL 3-SA
4-Autres (à préciser).....................
|
/____/
|
8
|
Quelle est votre activité principale (en
fonction du chiffre d'affaires du cabinet) ?
1-Commissariat aux comptes 2-Expertise comptable
3-Autres (à préciser)...........................
|
/____/
|
9
|
Sur quel intervalle pouvez-vous situer l'effectif du
personnel exerçant dans votre cabinet ?
1- Moins de 5 2- Entre 5 et 103- Entre
11 et 15 4- Entre 16 et 20 5- Plus de 20
|
/____/
|
10
|
Quel est l'année de création de votre
cabinet?
----------------------------------------------------------------------
|
/____/
|
11
|
Votre cabinet appartient-il à un réseau
international ? 1-Oui 2-Non
|
|
II- CARACTERISTIQUES DU CABINET D'AUDIT
III- QUESTIONS LIEES AU BUDGET TEMPS DANS UNE MISSION
12
|
En général, les budgets-temps (le nombre
de jour / homme ou autrement dit la qualité de temps allouer pour
effectuer les tâches spécifiques d'audit) sur lesquels vous avez
travaillé l'année dernière ont
été :
1-Impossible à atteindre
2-Très serrés, pratiquement inaccessibles
3-Atteignables avec un effort considérable
4-Atteignable avec un effort raisonnable
5-Très facile à atteindre
|
/____/
|
13
|
Donnez votre avis en ce qui concerne les affirmations
suivantes :
|
1-Très souvent 2-Assez souvent
3-Parfois 4-Rarement 5-Jamais
(Vous Voudrez bien entourer la valeur
retenue)
|
13.1
|
Je respecte mon budget temps :
|
1 2 3 4 5
|
13.2
|
J'effectue des heures supplémentaires non
déclarées pour terminer mon travail :
|
1 2 3 4 5
|
13.3
|
Sans ces heures supplémentaires non
déclarées je n'aurais pas pu respecter le budget temps :
|
1 2 3 4
5
|
13.4
|
Le délai temps que je réserve aux missions de
vérification est adéquat
|
1 2 3 4
5
|
IV- ATTITUDES DES COLLABORATEURS LORS D'UNE
MISSION D'AUDIT
14
|
La pression que vous subissez du fait de travailler
sur plusieurs missions en même temps est :
1-Pas importante 2-Peu importante
3-Importante 4-Assez importante 5-Très importante
|
/____/
|
15
|
Quand il évalue ma performance mon
supérieur accorde au respect au délai imparti pour remplir une
mission :
1-Pas importante 2-Peu importante
3-Importante 4-Assez importante 5-Très importante
|
/____/
|
16
|
En utilisant l'échelle de notation
pourriez-vous nous indiquer la fréquence d'apparition de ces
comportements dans le cadre de vos missions d'audit :
|
1-Très souvent 2-Assez souvent
3-Parfois 4-Rarement 5-Jamais
(Vous voudrez bien entourer la valeur retenue)
|
16.1
|
Il vous arrive de travailler sur les éléments
que vous jugez significatifs
|
1 2 3 4
5
|
16.2
|
Il vous arrive d'effectuer des revues superficielles des
documents du client
|
1 2 3 4
5
|
16.3
|
Il vous arrive d'accepter des explications insuffisantes du
client
|
1 2 3 4
5
|
16.4
|
Il vous arrive de ne pas approfondir un point technique ou
comptable
|
1 2 3 4
5
|
16.5
|
Il vous arrive de réduire la quantité de travail
sur certaines vérifications pour les exécuter plus rapidement
|
1 2 3 4
5
|
16.6
|
Il vous arrive de ne pas approfondir une difficulté
rencontrée
|
1 2 3 4
5
|
16.7
|
Il vous arrive de déclarer avoir effectué un
travail
qui n'a en fait pas été réalisé
|
1 2 3 4
5
|
16.8
|
Il vous arrive de remettre en cause les méthodes de
travail du cabinet en présence des membres de l'équipe d'audit
|
1 2 3 4
5
|
16.9
|
Il vous arrive d'évoquer une recherche d'emploi en
présence des membres de l'équipe
|
1 2 3 4
5
|
16.10
|
Il vous arrive de mettre en doute l'efficacité d'un
audit ou de l'audit en général
|
1 2 3 4
5
|
16.11
|
Il vous arrive de mal parler du cabinet ou de sa
hiérarchie
|
1 2 3 4
5
|
17
|
Dans une mission d'audit à quelle
fréquence votre superviseur adopte -t-il ces
comportements ?
|
1-Très souvent 2-Assez souvent
3-Parfois 4-Rarement 5-Jamais
(Vous Voudrez bien entourer la valeur
retenue)
|
17.1
|
Il prend soin d'évaluer suffisamment les membres de
l'équipe
|
1 2 3 4 5
|
17.2
|
Il se préoccupe que chaque membre de l'équipe
ait une formation adéquate
|
1 2 3 4 5
|
17.3
|
Il Evalue trop rapidement un membre de l'équipe
|
1 2 3 4 5
|
17.4
|
Il ne suit pas de manière suffisante les membres de
l'équipe
|
1 2 3 4 5
|
17.5
|
Il met sous pression les membres de l'équipe au
détriment de l'ambiance
|
1 2 3 4 5
|
17.6
|
Il accorde de l'importance à tout ce qui peut permettre
d'augmenter la motivation et la satisfaction des membres de l'équipe
|
1 2 3 4 5
|
V- RELATION AVEC VOTRE SUPERIEUR
18
|
En utilisant l'échelle de notation
pourriez-vous nous indiquer votre degré d'accord avec les affirmations
suivantes :
|
1-pas du tout d'accord 2-pas d'accord
3-Moyennement d'accord 4-plutôt d'accord 5-Tout à fait
d'accord
(Vous voudrez bien entourer la valeur retenue)
|
18.1
|
J'apprécie mon supérieur en tant que personne
|
1 2 3 4
5
|
18.2
|
Mon supérieur est le genre de personne que j'aimerai
avoir comme ami
|
1 2 3 4
5
|
18.3
|
J'aime travailler avec mon supérieur
|
1 2 3 4
5
|
18.4
|
Mon supérieur me défendrait vis-à-vis des
autres dans le cabinet si je commettais involontairement une erreur
|
1 2 3 4
5
|
18.5
|
Mon supérieur me viendrait au secours si j'étais
attaqué ou mis en cause par d'autres personnes dans mon travail
|
1 2 3 4
5
|
18.6
|
J'admire le comportement professionnel de mon
supérieur
|
1 2 3 4
5
|
18.7
|
J'admire les compétences professionnelles de mon
supérieur
|
1 2 3 4
5
|
18.8
|
J'essaie de produire des efforts particuliers au-delà
de ceux qui sont normalement requis pour atteindre les objectifs fixés
par mon supérieur
|
1 2 3 4
5
|
18.9
|
Je suis impressionné (e) par la connaissance que mon
superviseur à de son travail
|
1 2 3 4
5
|
VI- NIVEAU D'ENGAGEMENT ORGANISATIONNEL
19
|
En d'accord avec les affirmations
suivantes :
|
1-pas du tout d'accord 2-pas d'accord
3-Moyennement d'accord 4-plutôt d'accord 5-Tout à fait
d'accord
(Vous voudrez bien entourer la valeur
retenue)
|
19.1
|
Mon cabinet tient fortement compte de mes objectifs et de mes
valeurs
|
1 2 3 4
5
|
19.2
|
Je peux compter sur l'aide de mon cabinet si j'ai un
problème
|
1 2 3 4
5
|
19.3
|
Mon cabinet se soucie de ma satisfaction
générale au travail (conditions de travail, environnement...)
|
1 2 3 4
5
|
19.4
|
Même si je faisais un travail excellent mon cabinet ne
le remarquerait pas
|
1 2 3 4
5
|
19.5
|
Mon cabinet s'intéresse peu à ma personne
|
1 2 3 4
5
|
19.6
|
Mon cabinet prend toujours en compte mon opinion
|
1 2 3 4
5
|
19.7
|
Je crois fortement aux buts et objectifs de mon cabinet
|
1 2 3 4
5
|
19.8
|
Je souhaiterais passer toute ma carrière dans ce
cabinet
|
1 2 3 4
5
|
CACHET DU REPONDANT OU DE L'ENTREPRISE
MERCI UNE FOIS DE PLUS POUR VOTRE
CONTRIBUTION !!!
Annexe N° 2 : Synthèse des
résultats de l'ACP de la variable comportement de réduction de la
qualité
Statistiques de fiabilité
|
Alpha de Cronbach
|
Alpha de Cronbach basé sur des éléments
normalisés
|
Nombre d'éléments
|
,471
|
,474
|
7
|
Analyse sans extraction
Indice KMO et test de Bartlett
|
Mesure de précision de l'échantillonnage de
Kaiser-Meyer-Olkin.
|
,545
|
Test de sphéricité de Bartlett
|
Khi-deux approximé
|
47,323
|
ddl
|
21
|
Signification de Bartlett
|
,001
|
Qualité de représentation
|
|
Initial
|
Extraction
|
Réduction travail
|
1,000
|
,806
|
Revue Superficielle
|
1,000
|
,705
|
Explication insuffisante
|
1,000
|
,706
|
Non approfondissement point technik
|
1,000
|
,553
|
réductioncertainesétapes
|
1,000
|
,674
|
Non Approfondissement difficulté
|
1,000
|
,458
|
Fraude
|
1,000
|
,555
|
Méthode d'extraction : Analyse en composantes
principales.
|
Variance totale expliquée
|
Composante
|
Valeurs propres initiales
|
Extraction Sommes des carrés des facteurs retenus
|
Somme des carrés des facteurs retenus pour la
rotation
|
Total
|
% de la variance
|
% cumulés
|
Total
|
% de la variance
|
% cumulés
|
Total
|
% de la variance
|
% cumulés
|
1
|
1,872
|
26,741
|
26,741
|
1,872
|
26,741
|
26,741
|
1,831
|
26,150
|
26,150
|
2
|
1,391
|
19,875
|
46,616
|
1,391
|
19,875
|
46,616
|
1,340
|
19,138
|
45,288
|
3
|
1,194
|
17,059
|
63,675
|
1,194
|
17,059
|
63,675
|
1,287
|
18,387
|
63,675
|
4
|
,850
|
12,137
|
75,812
|
|
|
|
|
|
|
5
|
,683
|
9,757
|
85,570
|
|
|
|
|
|
|
6
|
,528
|
7,546
|
93,115
|
|
|
|
|
|
|
7
|
,482
|
6,885
|
100,000
|
|
|
|
|
|
|
Méthode d'extraction : Analyse en composantes
principales.
|
Analyse après extraction non approfondissement
difficulté
Indice KMO et test de Bartlett
|
Mesure de précision de l'échantillonnage de
Kaiser-Meyer-Olkin.
|
,502
|
Test de sphéricité de Bartlett
|
Khi-deux approximé
|
36,292
|
ddl
|
15
|
Signification de Bartlett
|
,002
|
Qualité de représentation
|
|
Initial
|
Extraction
|
Réduction travail
|
1,000
|
,799
|
Revue Superficielle
|
1,000
|
,782
|
Explication insuffisante
|
1,000
|
,702
|
Non approfondissement point technik
|
1,000
|
,646
|
réductioncertainesétapes
|
1,000
|
,713
|
Fraude
|
1,000
|
,559
|
Méthode d'extraction : Analyse en composantes
principales.
|
Variance totale expliquée
|
Composante
|
Valeurs propres initiales
|
Extraction Sommes des carrés des facteurs retenus
|
Somme des carrés des facteurs retenus pour la
rotation
|
Total
|
% de la variance
|
% cumulés
|
Total
|
% de la variance
|
% cumulés
|
Total
|
% de la variance
|
% cumulés
|
1
|
1,654
|
27,573
|
27,573
|
1,654
|
27,573
|
27,573
|
1,596
|
26,602
|
26,602
|
2
|
1,384
|
23,074
|
50,647
|
1,384
|
23,074
|
50,647
|
1,325
|
22,092
|
48,693
|
3
|
1,163
|
19,382
|
70,029
|
1,163
|
19,382
|
70,029
|
1,280
|
21,335
|
70,029
|
4
|
,711
|
11,855
|
81,884
|
|
|
|
|
|
|
5
|
,605
|
10,079
|
91,964
|
|
|
|
|
|
|
6
|
,482
|
8,036
|
100,000
|
|
|
|
|
|
|
Méthode d'extraction : Analyse en composantes
principales.
|
Matrice des composantes après
rotationa
|
|
Composante
|
1
|
2
|
3
|
Réduction travail
|
-,149
|
-,006
|
,882
|
Revue Superficielle
|
-,052
|
,853
|
-,225
|
Explication insuffisante
|
,133
|
,746
|
,358
|
Non approfondissement point technik
|
,789
|
,143
|
-,059
|
réductioncertainesétapes
|
,688
|
,059
|
,486
|
Fraude
|
,677
|
-,130
|
-,290
|
Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales.
Méthode de rotation : Varimax avec normalisation de
Kaiser.
|
a. La rotation a convergé en 5 itérations.
|
Annexe N° 3 : Synthèse des
résultats de l'ACP de la variable comportement de de mauvaise gestion de
l'équipe d'audit
Statistiques de fiabilité
|
Alpha de Cronbach
|
Alpha de Cronbach basé sur des éléments
normalisés
|
Nombre d'éléments
|
,501
|
,506
|
6
|
Analyse sans extraction
Indice KMO et test de Bartlett
|
Mesure de précision de l'échantillonnage de
Kaiser-Meyer-Olkin.
|
,610
|
Test de sphéricité de Bartlett
|
Khi-deux approximé
|
85,387
|
ddl
|
15
|
Signification de Bartlett
|
,000
|
Qualité de représentation
|
|
Initial
|
Extraction
|
Mauvaise 1
|
1,000
|
,586
|
Mauvaise 2
|
1,000
|
,685
|
Mauvaise 3
|
1,000
|
,646
|
Mauvaise 4
|
1,000
|
,600
|
Mauvaise 5
|
1,000
|
,682
|
Mauvaise 6
|
1,000
|
,687
|
Méthode d'extraction : Analyse en composantes
principales.
|
Variance totale expliquée
|
Composante
|
Valeurs propres initiales
|
Extraction Sommes des carrés des facteurs retenus
|
Somme des carrés des facteurs retenus pour la
rotation
|
Total
|
% de la variance
|
% cumulés
|
Total
|
% de la variance
|
% cumulés
|
Total
|
% de la variance
|
% cumulés
|
1
|
2,145
|
35,746
|
35,746
|
2,145
|
35,746
|
35,746
|
1,961
|
32,675
|
32,675
|
2
|
1,741
|
29,017
|
64,762
|
1,741
|
29,017
|
64,762
|
1,925
|
32,087
|
64,762
|
3
|
,765
|
12,758
|
77,520
|
|
|
|
|
|
|
4
|
,543
|
9,044
|
86,564
|
|
|
|
|
|
|
5
|
,456
|
7,606
|
94,170
|
|
|
|
|
|
|
6
|
,350
|
5,830
|
100,000
|
|
|
|
|
|
|
Méthode d'extraction : Analyse en composantes
principales.
|
Matrice des composantes après
rotationa
|
|
Composante
|
1
|
2
|
Mauvaise 1
|
,065
|
,763
|
Mauvaise 2
|
-,014
|
,828
|
Mauvaise 3
|
,804
|
,000
|
Mauvaise 4
|
,771
|
-,077
|
Mauvaise 5
|
,825
|
-,034
|
Mauvaise 6
|
-,189
|
,807
|
Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales.
Méthode de rotation : Varimax avec normalisation de
Kaiser.
|
a. La rotation a convergé en 3 itérations.
|
Annexe N°4 : Synthèse des
résultats de l'ACP de la variable comportement non
professionnels
Statistiques de fiabilité
|
Alpha de Cronbach
|
Alpha de Cronbach basé sur des éléments
normalisés
|
Nombre d'éléments
|
,350
|
,351
|
4
|
Analyse sans extraction
Indice KMO et test de Bartlett
|
Mesure de précision de l'échantillonnage de
Kaiser-Meyer-Olkin.
|
,435
|
Test de sphéricité de Bartlett
|
Khi-deux approximé
|
12,531
|
ddl
|
6
|
Signification de Bartlett
|
,051
|
Qualité de représentation
|
|
Initial
|
Extraction
|
CNP 1
|
1,000
|
,613
|
CNP 2
|
1,000
|
,697
|
CNP 3
|
1,000
|
,574
|
CNP 4
|
1,000
|
,655
|
Méthode d'extraction : Analyse en composantes
principales.
|
Variance totale expliquée
|
Composante
|
Valeurs propres initiales
|
Extraction Sommes des carrés des facteurs retenus
|
Somme des carrés des facteurs retenus pour la
rotation
|
Total
|
% de la variance
|
% cumulés
|
Total
|
% de la variance
|
% cumulés
|
Total
|
% de la variance
|
% cumulés
|
1
|
1,377
|
34,433
|
34,433
|
1,377
|
34,433
|
34,433
|
1,328
|
33,188
|
33,188
|
2
|
1,162
|
29,038
|
63,471
|
1,162
|
29,038
|
63,471
|
1,211
|
30,282
|
63,471
|
3
|
,883
|
22,084
|
85,554
|
|
|
|
|
|
|
4
|
,578
|
14,446
|
100,000
|
|
|
|
|
|
|
Méthode d'extraction : Analyse en composantes
principales.
|
Matrice des composantes après
rotationa
|
|
Composante
|
1
|
2
|
CNP 1
|
,780
|
,069
|
CNP 2
|
,835
|
-,006
|
CNP 3
|
,133
|
,746
|
CNP 4
|
-,071
|
,806
|
Méthode d'extraction : Analyse en composantes
principales.
Méthode de rotation : Varimax avec normalisation de
Kaiser.
|
a. La rotation a convergé en 3 itérations.
|
Annexe N° 5: Synthèse des
résultats de l'ACP des proxys de la relation
supérieur-subordonné
Analyse après extraction des deux
items
Indice KMO et test de Bartlett
|
Mesure de précision de l'échantillonnage de
Kaiser-Meyer-Olkin.
|
,744
|
Test de sphéricité de Bartlett
|
Khi-deux approximé
|
227,996
|
ddl
|
21
|
Signification de Bartlett
|
,000
|
Qualité de représentation
|
|
Initial
|
Extraction
|
Relation 3
|
1,000
|
,552
|
Relation 4
|
1,000
|
,841
|
Relation 5
|
1,000
|
,836
|
Relation 6
|
1,000
|
,700
|
Relation 7
|
1,000
|
,829
|
Relation 8
|
1,000
|
,500
|
Relation 9
|
1,000
|
,792
|
Méthode d'extraction : Analyse en composantes
principales.
|
Variance totale expliquée
|
Composante
|
Valeurs propres initiales
|
Extraction Sommes des carrés des facteurs retenus
|
Somme des carrés des facteurs retenus pour la
rotation
|
Total
|
% de la variance
|
% cumulés
|
Total
|
% de la variance
|
% cumulés
|
Total
|
% de la variance
|
% cumulés
|
1
|
3,727
|
53,249
|
53,249
|
3,727
|
53,249
|
53,249
|
2,940
|
42,004
|
42,004
|
2
|
1,323
|
18,901
|
72,151
|
1,323
|
18,901
|
72,151
|
2,110
|
30,146
|
72,151
|
3
|
,680
|
9,717
|
81,868
|
|
|
|
|
|
|
4
|
,500
|
7,140
|
89,007
|
|
|
|
|
|
|
5
|
,347
|
4,959
|
93,967
|
|
|
|
|
|
|
6
|
,275
|
3,931
|
97,898
|
|
|
|
|
|
|
7
|
,147
|
2,102
|
100,000
|
|
|
|
|
|
|
Méthode d'extraction : Analyse en composantes
principales.
|
Matrice des composantes après
rotationa
|
|
Composante
|
1
|
2
|
Relation 3
|
,623
|
,404
|
Relation 4
|
,155
|
,904
|
Relation 5
|
,138
|
,904
|
Relation 6
|
,813
|
,197
|
Relation 7
|
,904
|
,106
|
Relation 8
|
,502
|
,498
|
Relation 9
|
,882
|
,120
|
Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales.
Méthode de rotation : Varimax avec normalisation de
Kaiser.
|
a. La rotation a convergé en 3 itérations.
|
Annexe N° 6 : Synthèse des résultats
de l'ACP des proxys du Niveau d'engagement organisationnel
Statistiques de fiabilité
|
Alpha de Cronbach
|
Alpha de Cronbach basé sur des éléments
normalisés
|
Nombre d'éléments
|
,639
|
,644
|
8
|
Analyse sans extraction
Indice KMO et test de Bartlett
|
Mesure de précision de l'échantillonnage de
Kaiser-Meyer-Olkin.
|
,846
|
Test de sphéricité de Bartlett
|
Khi-deux approximé
|
214,327
|
ddl
|
28
|
Signification de Bartlett
|
,000
|
Qualité de représentation
|
|
Initial
|
Extraction
|
Engagement 1
|
1,000
|
,733
|
Engagement 2
|
1,000
|
,715
|
Engagement 3
|
1,000
|
,674
|
Engagement 4
|
1,000
|
,770
|
Engagement 5
|
1,000
|
,813
|
Engagement 6
|
1,000
|
,442
|
Engagement 7
|
1,000
|
,504
|
Engagement 8
|
1,000
|
,637
|
Méthode d'extraction : Analyse en composantes
principales.
|
Variance totale expliquée
|
Composante
|
Valeurs propres initiales
|
Extraction Sommes des carrés des facteurs retenus
|
Somme des carrés des facteurs retenus pour la
rotation
|
Total
|
% de la variance
|
% cumulés
|
Total
|
% de la variance
|
% cumulés
|
Total
|
% de la variance
|
% cumulés
|
1
|
4,064
|
50,797
|
50,797
|
4,064
|
50,797
|
50,797
|
3,574
|
44,673
|
44,673
|
2
|
1,224
|
15,297
|
66,094
|
1,224
|
15,297
|
66,094
|
1,714
|
21,421
|
66,094
|
3
|
,733
|
9,157
|
75,251
|
|
|
|
|
|
|
4
|
,591
|
7,388
|
82,639
|
|
|
|
|
|
|
5
|
,434
|
5,430
|
88,069
|
|
|
|
|
|
|
6
|
,388
|
4,854
|
92,923
|
|
|
|
|
|
|
7
|
,305
|
3,807
|
96,730
|
|
|
|
|
|
|
8
|
,262
|
3,270
|
100,000
|
|
|
|
|
|
|
Méthode d'extraction : Analyse en composantes
principales.
|
Analyse après extraction de l'item 6
Indice KMO et test de Bartlett
|
Mesure de précision de l'échantillonnage de
Kaiser-Meyer-Olkin.
|
,829
|
Test de sphéricité de Bartlett
|
Khi-deux approximé
|
189,326
|
ddl
|
21
|
Signification de Bartlett
|
,000
|
Qualité de représentation
|
|
Initial
|
Extraction
|
Engagement 1
|
1,000
|
,731
|
Engagement 2
|
1,000
|
,738
|
Engagement 3
|
1,000
|
,727
|
Engagement 4
|
1,000
|
,774
|
Engagement 5
|
1,000
|
,808
|
Engagement 7
|
1,000
|
,516
|
Engagement 8
|
1,000
|
,628
|
Méthode d'extraction : Analyse en composantes
principales.
|
Variance totale expliquée
|
Composante
|
Valeurs propres initiales
|
Extraction Sommes des carrés des facteurs retenus
|
Somme des carrés des facteurs retenus pour la
rotation
|
Total
|
% de la variance
|
% cumulés
|
Total
|
% de la variance
|
% cumulés
|
Total
|
% de la variance
|
% cumulés
|
1
|
3,707
|
52,957
|
52,957
|
3,707
|
52,957
|
52,957
|
3,225
|
46,076
|
46,076
|
2
|
1,215
|
17,352
|
70,309
|
1,215
|
17,352
|
70,309
|
1,696
|
24,233
|
70,309
|
3
|
0,632
|
9,022
|
79,332
|
|
|
|
|
|
|
4
|
0,439
|
6,266
|
85,597
|
|
|
|
|
|
|
5
|
0,428
|
6,110
|
91,707
|
|
|
|
|
|
|
6
|
0,319
|
4,556
|
96,263
|
|
|
|
|
|
|
7
|
0,262
|
3,737
|
100,000
|
|
|
|
|
|
|
Méthode d'extraction : Analyse en composantes
principales.
|
Matrice des composantes après
rotationa
|
|
Composante
|
1
|
2
|
Engagement 1
|
,815
|
-,259
|
Engagement 2
|
,840
|
-,178
|
Engagement 3
|
,837
|
-,163
|
Engagement 4
|
-,214
|
,853
|
Engagement 5
|
-,137
|
,888
|
Engagement 7
|
,681
|
-,229
|
Engagement 8
|
,792
|
-,033
|
Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales.
Méthode de rotation : Varimax avec normalisation de
Kaiser.
|
a. La rotation a convergé en 3 itérations.
|
BIBLIOGRAPHIE
Acte uniforme portant organisation et harmonisation des
comptabilités des entreprises sises dans les Etats-parties au
traité relatif à l'harmonisation du droit des affaires en Afrique
(2000) ;
Affegeau, J., Dufils, P., de Ménonville, D., (1994).
L'audit financier. Paris : Presses Universitaires de France.
Alderman, C. W., Deitrick, J. W., (1982). Auditors'
perceptions of time budget pressures and premature sign-offs: a replication and
extension Auditing: A Journal of Practice and Theory 1 (2):54-68
Basu, R., Green, S.G., (1997). Leader-member exchange and
transformational leadership: an empirical examination of innovative behaviors
in leader-member dyads. Journal of Applied Social Psychology, 27:
477-499.
Bauer, T. N., Green, S. G., (1996). The development of
leader-member exchange: A longitudinal test. Academy of Management
Journal, 39: 1538-1567.
Bazerman, M.H., Morgan, K. Lowenstein, G.F., (1997). The
Impossibility of Auditory Independence. Sloan Management Review. 38 (4): 89 -
94.
Blau, P., (1964). Exchange and Power in Social Life.
Camerman, J. Jost J., (2005). Déterminantset
conséquences d'une relation de qualité entre un supérieur
et son subordonné. 16ème Conférence de l'AGRH,
Paris.
Casta, JF., Mikol, A., (1999). Vingt ans d'audit : de la
révision des comptes aux activités multiservices.
Comptabilité-Contrôle-Audit: pp. 107-121.
Charreaux, G., (1997). Le Gouvernement des Entreprises -
CorporateGovernance - Theories et Faits, Economica, collection «
Recherche en gestion ».
Chemangui, M., (2004). Conceptualisation et validation d'une
échelle de mesure de la qualité des travaux d'audit externe et
interne, Thèse de Doctorat, Université de
FrancheComté.
Citron, D. B., Taffler, R. J., (1992). The Audit Report Under
going concern Uncertainties: an Empirical Analysis. Accounting and Business
research 88 337-345
Cohen A. (2000). The relationship between commitment forms and
work outcomes: A comparison of three models. Human Relations, Vol. 53,
No. 3, pp. 387-417.Coram, P., Ng, J., Woodliff, D., (2004). The Effect of Risk
of Misstatement on the Propensity to Commit Reduced Audit Quality Acts under
Time Budget Pressure. Auditing: a journal of practice &theory,
23(2): 159-167
Coram, P., Ng, J., Woodliff, D. R., (2003). A survey of time
budget pressure and reduced audit quality among Australian auditors.
Australian Accounting Review 13 38-44.
Dalton T. & Kelley T. (1997). A comparison of
dysfunctional behaviors by tax accountants and auditors under time budget
pressure. Advances in Accounting, Vol. 15, pp. 193-208.
DeAngelo, L.E., (1981). Auditor size and audit quality.
Journal of Accounting and Economics 3 (3): 183-199.
Deis, D. R., Giroux, G. A., (1992). Determinants of Audit
Quality in the Public Sector. The AccountingReview67 (3): 462-479.
DjoutsaWamba, L., FokaTagne, A., (2014). Le comportement des
audités : quel effet sur la qualité de service rendu par les
cabinets d'audit au Cameroun ? Revue Gestion et Organisation 6 (2):
89-99.
DjoutsaWamba, L., FokaTagne, A., (2014). Le comportement des
audités : quel effet sur la qualité de service rendu par les
cabinets d'audit au Cameroun ? Revue Gestion et Organisation 6 (2):
89-99.
Eisenberger, R., Huntington, R., Hutchison, S., Sowa, D.,
(1986). Perceived Organizational Support.Journal of Applied
Psychology, 71: 500-507.
Evrard, Y., Pras, B., Roux, E., (2000). Market : Etudes et
recherches en marketing, fondements et méthodes. 2ème
edition, Paris: Dunod.
Flint, D., (1988). Philosophy and Principles of Auditing.
London, Macmillan Education.
Fogarty T.J,. (1992). Organizational socialization in
accounting firms: A theoretical framework and agenda for future research.
Accounting, Organizations and Society, 17(2) : 129-149.
FokaTagne, A. G., DjoutsaWamba L., (2019). The Views of
Auditors and Accountants on the Quality of Services Rendered by Auditing Firms
in the Context of Cameroon. Global Journal of Management and Business Research:
D Accounting and Auditing 19 (1): Version 1 9-26.
FokaTagne, A. G., HikouatchaKenfack, P. D., Mbaduet, J. F.,
NdassiYepgnou, J., (2018). Qualité d'audit, concentration de
l'actionnariat et reporting financier : une étude auprès des
préparateurs des comptes au Cameroun. Journal of Academic Finance
9 : spring 2018 27-54.
Gaddour, I., (2013). Contribution à l'étude des
comportements dysfonctionnels des auditeurs seniors : une approche
managériale (le cas Français). Publié dans
Comptabilité sans Frontières
Gillet P. (1998). Comptabilité créative : le
résultat comptable n'est plus ce qu'il était. Revue
Française de Gestion, No. 121.
Graen, G., U hl-Bien, B., (1995), Relationship-based approach
to leadership: development of leader-member exchange (LMX) theory of leadership
over 25 years :allying a multi-level multi-domain perspective. Leadership
Quarterly, 6(2) : 219-247.
Groveman H., (1995). How auditors can detect financial
statement misstatement. Journal of Accountancy, 180 (4) : 83-90.
Herrbach, O., (1999). Qualité et réduction de
qualité en audit financier : le comportement des collaborateurs de
cabinets. 20ème congrès de l'Association Francophone de
Comptabilité.
Herrbach, O., (2000). Le comportement au travail des
collaborateurs de cabinets d'audit financier : une approche par le contrat
psychologique. Doctorat en Sciences de Gestion, Toulouse :
Université des Sciences Sociales.
Herrbach, O., (2001). Audit quality, auditor behaviour and the
psychological contract. The EuropeanAccountingReview, 10 (4) :
787-802.
IFAC (1998). Code d'éthique des professionnels
comptables, principes fondamentaux.
Jensen, M., Meckling, W., (1976). Theory of the firm:
Managerial behavior, agency costs and ownership structure. Journal of
Financial Economics 3 305-360
Kelley, T., Margheim, L., (1990). The impact of Time budget
Pressure, Personality and Leadership Variables on Dysfunctional Behavior.
Auditing. A journal of Practice and Theory spring 21-41.
Kelly, T., Margheim, L., Pattison, D., (1999). Survey of the
differential effects of time deadline pressure versus time budget pressure on
auditor behavior.The Journal of Applied Business Research, 15 (4) :
117-128.
Kelly, T., Seiller, R. E., (1982). Audit stress and times
budgets. The CPA Journal 24-34
Lennox, C. S. (1999). Audit Quality and Auditors Size: An
Evaluation of Reputation and Deep Pockets Hypotheses. Journal of Business
Finance and Accounting, 26 (7-8): 779-805.
Libby, R., Frederick, D. M., (1990). Experience and the
ability to Explain Audit findings. Journal of Accounting Research
348-367.
Lightner, S. M., Adams, S. J., Lightner, K. M., (1982). The
Influence of Situational. Ethical and Expectancy Theory Variables on
Accountants' Underreporting behavior. Auditing, A Journal of Practice and
Theory 2 1-12.
Malone, C. F., Roberts, R. W., (1996). Factors associated
with the incidence of reduced audit quality behaviors, Auditing. A Journal
of Practice and Theory 15 49-64.
Manita, R., Chemangui, M., (2007). Les approches
d'évaluation et les indicateurs de mesure de la qualité d'audit :
« une revue critique ». Actes du 28ème
congrès annuel de l'Association francophone de
Comptabilité.
Mautz R.K. &Sharaf H.A. (1961). The Philosophy of
Auditing. Sarasota: American Accounting Association.
MballaAtangana, y. V., Feudjo, J. R., (2016). Peut-on faire
confiance aux états financiers ? Le cas de 8 entreprises camerounaises.
1èete Journée d'Etude Africaine en comptabilité et
contrôle (JEACC) tenue à Dakar le 15 décembre.
McNair, C. J., (1991). Proper compromises: the management
control dilemma in public accounting and its impact on auditor behaviour.
Accounting, Organizations and Society 16 635-53.
Mikol, A., (1999). Les audits financiers. Paris :Editions
d'Organisation.
Moizer P. (1995). An ethical approach to the choices faced by
auditors. Critical Perspectives on Accounting, Vol. 6, No. 5, pp.
415-431.
Morgan G. (1986). Images of Organization. Beverly Hills:
Sage.
Mowday, R., Steers, R., Porter, L., (1979). The measurement of
organizational commitment. Journal of Vocational Behavior, 14:
224-247.
Nichols, D. R., Smith, D.B. (1983). Auditor Credibility and
Auditor Changes. Journal of AccoLennox, C. S. (1999).
Otley, D. T., pierce, B. J., (1995). The control problem in
public accounting firms: an empirical study of the impact of leadership style.
Accounting, Organizations and Society 20 (5): 405-420.
Otley, D. T., Pierce, B. J., (1996a). Auditor time budget
pressure: consequences and antecedents. Accounting. Auditing and
Accountability Journal 9 (1): 31-58.
Otley, D. T., Pierce, B. J., (1996b). The operation of control
systems in large auditing firms. Auditing. A journal of Practice and
Theory 15 (2): 65-84
Palmrose, Z. V., (1988). Analysis of auditor litigation and
audit service quality. Accounting review 63 (1): 55-73.
Pany, K., Pourciau, S. Margheim, L., (1989). Controlling audit
staff underreporting of time and premature signoffs: some preliminary findings.
Advances in Accounting, Supplement, 1 : 181-19.
Pierce B., Sweeney, B., (2004). Cost-quality conflict in audit
firms: An empirical investigation. The European, AccountingReview 13
(3): 415-441.
Pochet C. (1998). Inefficacité des mécanismes de
contrôle managérial : le rôle de l'information comptable
dans le gouvernement d'entreprise.
Comptabilité-Contrôle-Audit, T. 4, Vol. 2, pp. 71-88.
Ponemon, L. A., (1992).Auditor underreporting of time and
moral reasoning: An experimental lab study. Contemporary Accounting
Research, 9 (1) : 171-189.
Porter, L.W.; Steers, R.M.; Mowday, R.T., Boulian, P.V. (1974)
Organizational commitment, job satisfaction, and turnover among psychiatric
technicians. Journal of AppliedPsychology 59: 603-609.
Prat dit Hauret, C., (2003). Audit et développement
moral cognitive. Finance-Contrôle-Stratégie 3 117-136.
Raelin, J.A., (1984). An examination of adaptive/deviant
behavior in the organizational careers of professionals. Academy of
Management Review, 9 (3): 413-427.
Rapport de la chambre des comptes de la cour suprême de
2013.
Rapport de la Commission Nationale Anti-Corruption (CONAC) de
2013.
Rhode, J., (1978). The Independent Auditor's Work Environment:
A Survey. New York: AICPA.
Richard, C., (2001). La compétence relationnelle de
l'auditeur : du partage du savoir explicite et tacite. Les cahiers de
l'audit, Revue d'opinion de la CNCC (12) :44-48.
Robinson, S. L., Bennett, R. J., (1995), A typology of
deviantworkplacebehaviors: A multidimensionalscalingstudy. Academy of
Management Journal, 38 (2) : 555-572
Rusbult C.E., Farrell D., Rogers G. &Mainous A.G. (1988).
Impact of exchange variables on exit, voice, loyalty, and neglect : an
integrative model of responses to declining satisfaction. Academy of
Management Journal, Vol. 31, No. 3, pp. 599-627.
SangouéFotso R ;(2015), « Qualité de
l'audit et réduction des scandales financiers en contexte camerounais
», Revue de Management et de Stratégie, (2 :1),
pp.1-17.
Sangué-Fotso, R., (2011). L'efficacité de la
structure de contrôle des entreprises camerounaises. Doctorat en
Sciences de Gestion, Université de Franche-Comte.
Sikka P., Puxty A., Willmott H. Cooper C., (1998). The
impossibility of eliminating the expectations gap: some theory and evidence.
Critical Perspectives on Accounting,
Thiétart R. A. et Coll. (2003), Méthodes de
recherche en management, 2e édition, Dunod, Paris ;
Uhl-Bien, M., Graen, G.B., (1993). Leadership-making in
self-managing professional work teams: An empirical investigation. In:
K.E. Clark, M.B. Clark, & D.P. Campbell (Eds.), the Impact of
Leadership (pp. 379-387).
Watts, R. L., Zimmerman, J. L., (1983). Agency problems,
auditing and the theory of the firm: some evidence. Journal of Law and
Economics 26 (3): 613-634.
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE
i
DEDICACE
ii
REMERCIEMENTS
iii
LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES
iv
LISTE DES TABLEAUX
v
LISTE DES FIGURES
vi
RESUME
vii
ABSTRACT
viii
INTRODUCTION
GENERALE
1
I- CONTEXTE DE L'ETUDE
1
II- PROBLEMATIQUE DE L'ETUDE
4
III- OBJECTIFS DE L'ETUDE
6
IV- INTERET DE L'ETUDE
7
V- HYPOTHESES DE RECHERCHE
7
V.1- Facteurs contextuels et comportement
dysfonctionnel des auditeurs
8
V.2- Relation supérieur subordonné et
comportements dysfonctionnels de l'auditeur
8
V.3- Facteurs de contingence comportementale
(l'âge, le type de formation, l'expérience) et comportements
dysfonctionnels de l'auditeur
9
V.4- Influence du niveau d'engagement
organisationnel sur le comportement dysfonctionnel des auditeurs
10
VI- DEMARCHE METHODOLOGIQUE
11
VII- PLAN DE TRAVAIL
12
PREMIERE PARTIE : CADRE D'ANALYSE THEORIQUE DE
LA QUALITE D'AUDIT
13
CHAPITRE I : CADRE D'ANALYSE CONCEPTUELLE DE LA
QUALITE D'AUDIT ET DES COMPORTEMENTS DYSFONCTIONNELS DE L'AUDITEUR
15
SECTION I : NOTION D'AUDIT COMPTABLE ET
FINANCIER
15
1- Généralités sur
l'audit comptable et financier
15
1.1- Définition de l'audit comptable
et financier
16
1.2- Evolution historique
17
1.3- Objectif de l'audit comptable et
financier
17
1.4- Intérêt de l'audit
comptable et financier
17
2- Caractéristiques organisationnel
des cabinets d'audit
18
2.1- Le marché de l'audit au Cameroun
19
2.1.1- L'ordre National des Experts Comptable
(ONECCA)
19
2.1.1.1- Structure organisationnelle de
l'ONECCA
19
2.1.1.2- Missions et activités de
l'ONECCA
20
2.1.2- L'auditeur légal en contexte
CEMAC : le commissaire aux comptes
21
2.1.2.1- Rôles et missions de l'auditeur
légal
22
2.1.2.2- Les exigences de formation des auditeurs
légaux
22
2.1.2.3- Nomination des auditeurs
légaux
23
2.1.2.4- Le champ d'interventions de l'auditeur
légal
23
2.2- Composition d'une équipe
d'audit : une typologie d'acteur
24
2.2.1- Les assistants
24
2.2.2- Le senior
24
2.2.3- Le manager
24
2.3- Le mode de fonctionnement dans les cabinets
en général
25
2.3.1- Le recrutement des collaborateurs
25
2.3.2- La formation continue des
collaborateurs
25
2.3.3- La promotion des collaborateurs
26
2.3.4- Affectations des membres de
l'équipe
26
2.3.5- Les exigences éthiques
26
2.3.6- Le processus de contrôle
qualité au sein des cabinets d'audit
26
2.4- Le réseau relationnel des
professionnels de contrôle : relation d'interaction
26
2.4.1- La relation auditeur-audité
27
2.4.2- Relation CAC-collaborateurs
27
3- Le processus d'audit comptable et
financier
28
3.1- Prise de connaissance et planification de la
mission
28
3.2- Evaluation du contrôle interne
28
3.3- Contrôle direct des comptes
30
SECTION II : COMPORTEMENTS DYSFONCTIONNELS DE
L'AUDITEUR COMME CRITERE D'APPRECIATION DE LA QUALITE D'AUDIT
31
1- La qualité d'audit : un
concept multidimensionnel et difficile à cerner
31
1.1- Les études fondées sur
l'analyse de la qualité de l'auditeur
32
1.1.1. Les indicateurs constituants les
substituts à la qualité.
32
1.1.1.1. La réputation de
l'auditeur
32
1.1.1.2. La taille du cabinet d'audit
33
1.1.1.3. Les honoraires d'audit
33
1.1.2. Les indicateurs liés aux
caractéristiques organisationnelles du cabinet
33
1.1.2.1- Les ressources humaines
33
1.1.2.2- Le processus de control
qualité
34
1.1.2.3- L'expérience en audit
34
1.1.3- Les indicateurs liés aux
caractéristiques de l'équipe d'audit.
34
1.1.4 Les attributs multicritères de
la qualité d'audit
34
1.1.5 Les études identifiants les
comportements réducteurs de la qualité d'audit
35
1.2- Limites des critères
d'appréciation de la qualité d'audit par l'approche indirecte
36
2- Rôle, comportements fonctionnels et
dysfonctionnel
37
3- Typologie des comportements dysfonctionnels dans
les organisations
38
3.1- La typologie de Robinson & Bannett
(1995)
38
3.2- La typologie de Raelin (1994)
39
3.3- La typologie de Herrbach (2000)
40
3.4- La typologie de Gaddour (2016)
41
4- Rôle des collaborateurs du CAC et
comportements adaptatifs
42
4.1- La réalisation des travaux d'audit
42
4.2- Le maintien de l'apparence du
professionnalisme de l'auditeur
43
4.3- La responsabilité de gestion de
l'équipe d'audit
43
5- Typologie des comportements
dysfonctionnels de notre étude
43
5.1- Les comportements dysfonctionnels de
nature technique
44
5.2- Les comportements dysfonctionnels de
nature sociale et managériale
44
5.2.1- Les comportements non professionnels
(CNP)
45
5.2.2. La mauvaise gestion de l'équipe
d'audit
45
CHAPITRE II : FACTEURS EXPLICATIFS DU
COMPORTEMENT DYSFONCTIONNEL DE L'AUDITEUR : UNE REVUE DE LA
LITTERATURE
48
SECTION I : LES THEORIES EXPLICATIVES DU
COMPORTEMENT DYSFONCTIONNEL DE L'AUDITEUR
48
1- La théorie d'agence
49
1.1- Présentation de la théorie
d'agence
49
1.2- La théorie d'agence et le
comportement dysfonctionnel des auditeurs
50
2- La théorie des échanges
sociaux
52
2.1- Présentation de la théorie des
échanges sociaux
53
2.2- La théorie des échanges sociaux
et le comportement dysfonctionnel des auditeurs
53
3- La théorie du
Leader-Member-Exchange (LMX)
54
3.1- Présentation de la théorie
du LMX
55
3.2- Le LMX une théorie explicative du
comportement dysfonctionnel des auditeurs
56
SECTION II : LES DETERMINANTS DU COMPORTEMENT
DYSFONCTIONNEL DE L'AUDITEUR
57
1- Les analyses descriptives ou
univariées
58
1.1- Les études orientées vers
la pression budgétaire
58
1.2- Études se référant
à d'autres facteurs que la pression budgétaire
59
1.2.1- L'étude d'Otley et Pierce (1995)
60
1.2.2- L'etude d'Otley et Pierce (1996b)
61
2- Les analyses explicatives ou
multivariées
61
2.1- L'étude d'Otley et Pierce (1996
b)
61
2.2- L'étude de Malone et Robert
(1996)
62
2.3- L'étude de Kelley, Margheim et
Pattison (1999)
63
3- Quelques études récentes sur
les comportements dysfonctionnels de l'auditeur
63
3.1- L'étude de Herrbach (2000)
63
3.2- L'étude de Gaddour (2016)
64
4- Construction du model conceptuel et
formulation des hypothèses
68
4.1- Présentation du modèle
conceptuel de la recherche
69
4.2- Formulation des hypothèses de
recherche
70
4.2.1. Facteurs contextuels (pression
budgétaire, pression du budget temps) et comportement dysfonctionnel de
l'auditeur
70
4.2.2. LMX et comportement dysfonctionnel de
l'auditeur
71
4.2.3 Facteurs de contingence comportementale
(l'âge, type de formation, expérience de l'auditeur) et
comportement dysfonctionnel de l'auditeur
72
4.2.4. Niveau d'engagement organisationnel et
comportement dysfonctionnel de l'auditeur
72
DEUXIEME PARTIE : CADRE D'ANALYSE EMPIRIQUE DU
COMPORTEMENT DYSFONCTIONNEL DE L'AUDITEUR
75
CHAPITRE III : OPERATIONNALISATION DE LA
RECHERCHE EMPRIQUE
77
SECTION I : APPROCHE METHODOLOGIQUE, CHOIX DE
L'ECHANTILLON ET METHODES DE COLLECTE DE DONNEES
77
1- Approche méthodologique
77
2- Choix de l'échantillon
78
2.1- Définition de la population
d'étude
78
2.2- Méthode
d'échantillonnage
78
2.2.1. Méthode de sélection de
l'échantillon
79
2.2.2. Taille de l'échantillon
79
3. Méthode de collecte des
données
80
3.1- Collecte des données
80
3.1.1- L'observation
80
3.1.2- L'entretien
80
3.2- Instrument de collecte : le
questionnaire
80
3.2.1- L'élaboration du questionnaire
81
3.2.2. Le contenu du questionnaire
81
3.3- Mode d'administration du questionnaire
82
3.4- Difficultés
rencontrées
83
SECTION II : MODELE, OPERATIONNALISATION DES
VARIABLES, OUTILS D'ANALYSE DES DONNEES
85
1- Le modèle
économétrique
85
2- Opérationnalisation des
variables
86
2.1- Opérationnalisation de la
variable dépendante : les comportements dysfonctionnels des
auditeurs
86
2.1.1- Les comportements de réduction de
la qualité d'audit
86
2.1.2- La mauvaise gestion de l'équipe
d'audit
87
2.1.3- Comportements non professionnels
88
2.1.4- La sous déclaration du temps de
travail
89
3- Opérationnalisation des variables
indépendantes
90
3.1- Les facteurs contextuels
90
3.1.1- La pression budgétaire
90
3.1.2- La pression du délai temps
90
3.2- Perception d'une bonne relation avec le
supérieur
91
3.3- Le niveau d'engagement organisationnel
des auditeurs
91
4- Méthode de traitement des
données
92
4.1- Les analyses descriptives
92
4.1.1. Le tri à plat
93
4.1.2. L'analyse en composante principale
(ACP)
93
4.2- L'analyse bi variée et
multivariée
93
4.2.1. L'analyse bi variée : le
tri-croisé
93
4.2.2. Les analyses multi variées
93
4.2.2.1. La régression linéaire
multiple
94
CHAPITRE IV: COMPORTEMENTS DYSFONCTIONNELS DES
COLLABORATEURS DU CAC : UNE ANALYSE EMPIRIQUE
95
SECTION I : CARACTERISTIQUES DES CABINETS ET
DESCRIPTION DES TYPOLOGIES DE COMPORTEMENT DYSFONCTIONNEL DE L'AUDITEUR
95
1- Caractéristiques de
l'échantillon
95
1.1- Caractéristiques du
répondant
95
1.2- Caractéristiques du cabinet
97
2- Description des composantes du budget
temps lors d'une mission d'audit
97
3- Description de l'ambiance de travail dans
le cabinet : perception d'une bonne relation entre le
supérieur-subordonné
99
4- Caractéristiques du niveau
d'engagement organisationnel des collaborateurs d'audit
100
5- Description des typologies de
comportements dysfonctionnels des auditeurs
102
5.1- Description des indicateurs de mesure des
comportements réducteurs de la qualité d'audit
102
5.2- Description des indicateurs de mesure
des comportements mauvaise gestion d'équipe
103
5.3- Description des indicateurs de mesure
des comportements non professionnels
105
5.4- Description des comportements de sous
déclaration du temps passé à la mission d'audit
106
SECTION II : RESULTAT DES ANALYSES
EXPLICATIVES
107
1- Analyse bi variée : Test de
corrélation de Pearson
107
2- Identification des facteurs explicatifs du
comportement dysfonctionnel des auditeurs : une analyse multivariée
108
CONCLUSION GENERALE
114
ANNEXES
117
BIBLIOGRAPHIE
130
TABLE DES MATIERES
136
|
|