3.2 DIMENSION « MISE EN FORME »
Notre deuxième dimension est la mise en forme. Elle a
deux composantes et des indicateurs. Notre objectif a été de
rendre compte de la construction des événements en nous
référant à la structure des informations et en
repérant les questions de référencequi permettent
d'oeuvrer à cette construction. La mobilisation de ces questions dans la
construction de l'événement permet qu'il soit compris par le
public.
Pour ce qui est de la mise en forme des informations à
la RTNC, il y a lieu de démontrer que les informations sont correctement
présentées en respectant la structure naturelle des informations.
Mais il sied de préciser que sur dix informations analysées, il
se trouve que huit informations répondent à toutes les questions
de référence, alors que les deux autres étaient
présentées de manière incomplète. Leurs attaques
étaient incomplètes. Elles manquaient généralement
de la question temporelle. Or, celle-ci s'avère essentielle dans la
situation de l'événement.Car, tout événement
rapporté devient donc une donnée sociale qui, lorsqu'elle est mal
rapportée peut amener à une interprétation erronée
de l'événement. Etant dans un paysage médiatique
concurrentiel comme celui de Mbujimayi, le public a la possibilité de
contrebalancer la version incomplète avec les informations qui lui
viennent des autres médias. Ce qui peut jouer énormément
sur la crédibilité des informations rapportées par la
RTNC.
A la RTDK, la mise en forme de toutes les dix informations
s'est faite correctement. Cette donne s'explique par le fait de la distance qui
devait être prise par rapport aux faits. Répondre clairement aux
six questions a permis d'élaguer l'ambiguïté sur les
événements rapportés. Charaudeau explique que le discours
journalistique ne peut se contenter de rapporter des faits et des dits, son
rôle est également d'en expliquer le pourquoi et le comment afin
d'éclairer le citoyen.
Cela veut dire que lorsqu'on s'efforce de prendre en compte
tous les opérateurs de construction d'un événement, le
média favorise la meilleure appréhension de
l'événement rapporté et de lui-même auprès du
public. Car, comme le dit encore Patrick Charaudeau (2005), le discours
d'information constitue une production particulière porteuse d'enjeux
identitaires et cruciaux, à l'intérieur de laquelle les
médias jouent un rôle essentiel de scénarisation et de
représentation des imaginaires sociaux.
De ce qui précède, il sied de préciser
que, nous avons abouti aux résultats suivants. Dans l'analyse des
informations politiques de la RTNC, ilse dégage que la mise en forme des
événements politiques satisfait au principe de distance et non de
neutralité. On en veut pour preuve les personnalités politiques
en faveur desquelles les événements ont été
rapportés. Concernant les mécanismes de spectacularisation, la
RTNC a fait de certains thèmes l'objet de leur spectacularisation des
événements. Cela se justifie par le fait qu'ils étaient
mis en avant dans bon nombre d'informations diffusées. Ces thèmes
ont fait l'objet d'un traitement médiatique important, partant de la
période que nous nous sommes proposée d'étudier.
De l'analyse des informations politiques de la RTDK, il
ressort que la mise en forme des événements s'est faite dans le
respect du principe de distance et non de neutralité. Ce manque de
neutralité se justifie par le fait que la plupart des
événements ont été centrés sur certaines
personnalités politiques. Il y a lieu de souligner que la RTDK avait
adopté une posture de personnalisation des événements.
Cette donne s'explique aussi même dans l'ordre de leur
présentation de différentes informations au public, dans
lesquelles nous remarquons que certaines personnalités politiques de
l'opposition y ont figuré en bonne place.
De ce qui précède, il sied de préciser
que nos hypothèses ont été partiellement confirmées
d'une part et confirmées d'autre part. En premier lieu, notre
premièrehypothèse a été partiellement
confirmée parce que les deux médias ont, certes, rapporté
les événements politiques, se déroulant pendant la
période de campagne, en satisfaisant au principe de distance, mais ils
n'ont pas été neutres dans le traitement des informations. Notre
deuxième hypothèse a été confirmée parce que
nous avons réalisé que les deux médias avaient mis en
place des mécanismes qui leur ont permis de participer à la
spectacularisation des événements. Même si chacun des
médias présente des particularités qui sont
inhérentes à sa façon de voir le monde.
Notre interprétation terminée, nous n'avons
aucune prétention de croire que cet objet d'étude a
été traité dans sa totalité. Nous avons juste mis
en évidence quelques aspects de cet objet. Nous pensons que d'autres
recherches pourrontêtre initiées pour étudier l'impact des
informations politiques sur le public de Mbujimayi. Un accent pourrait
être mis sur ce que le public fait des informations politiques
diffusées par les médias locaux. Cette recherche permettrait de
saisir la perception du public par rapport au travail de construction
médiatique des événements.
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