Exploitation aurifère de sissingué et développement de la sous préfecture de Kanakono.par Foungotrigué Drissa Sorho Université Peleforo Gon Coulibaly de Korhogo - Master de Géographie Humaine et économique 2019 |
ConclusionL'exploitation de la mine d'or de Sissingué quoique bénéfique pour les populations locales sur les plans infrastructurels et socio-économiques, a des conséquences négatives ainsi que des risques environnementaux et sanitaires dans la sous-préfecture de Kanakono. Elle est à l'origine du déblayage de plusieurs végétaux, de pollution atmosphérique, de dégradation du sol et de l'instabilité sur les habitations. Sur le plan sanitaire, elle participe au développement des maladies pneumoniques dans la sous-préfecture de Kanakono. Cependant, PMCI s'attèle à prévenir ou faire face à ces incidences négatives en mettant en place d'une part des politiques environnementales et sanitaires. D'autre part, cette structure a mis en place une unité de gestion des déchets issus du site minier. Par ailleurs comme risques sociaux, l'exploitation de la mine de Sissingué laisse craindre la baisse du taux de scolarisation dans la zone ainsi qu'un abandon de l'activité agricole. Au final, nous pouvons affirmer que notre deuxième hypothèse spécifique stipulant que «l'exploitation minière de Sissingué a des incidences négatives sur la santé des populations» est confirmée. 88 CONCLLUSION GENERALELa Côte d'Ivoire doit sa place de locomotive de la zone UEMOA au développement de son système agricole depuis les indépendances. Mais pour se mettre à l'abri d'éventuelles crises économiques relativement à l'instabilité des couts des matières premières agricoles sur le marché international, une politique de diversification économique a été initiée. Une place importante a de ce fait été accordée au secteur extractif vu les potentialités minières du pays. Les politiques d'accompagnement ont permis à ce secteur de se développer avec l'ouverture de plusieurs mines dans le pays. Celles-ci concourent indéniablement au développement économique du pays. En effet, le secteur minier a fait rentrer plus de 500 milliards de FCFA dans les caisses de l'Etat en 2017 ( GOUV.CI, 2018). Cependant ces exploitations pourraient aussi avoir un impact sur le dynamisme des localités les abritant. Ainsi cette étude, s'est attachée à mettre en exergue la contribution de la mine d'or de Sissingué au développement de la sous-préfecture de Kanakono. Grace à l'observation directe, la recherche documentaire et les entretiens réalisés, cette étude dans un premier temps a permis de savoir que la sous-préfecture de Kanakono est une zone sous-équipée et dont la voirie est essentiellement dans un état de dégradation assez critique. En outre, le développement de l'orpaillage dans la zone a entrainé une cherté de la vie, faisant de cette zone l'une des plus pauvres du pays avec un taux de pauvreté de 77,33% en 2015. De ce fait politiques et populations ont reposé plusieurs espoirs sur l'ouverture de cette exploitation minière dans la sous-préfecture de Kanakono exploitée par Perseus Mining. Elle est donc au coeur d'enjeux nationaux et surtout locaux. L'ouverture de cette mine a entrainé la réquisition d'espaces comprenant des exploitations agricoles, et des habitations, cela moyennement une indemnisation au profit des occupants et des occupants légitimes de ces espaces comme l'ordonne le code minier du pays. Dans l'optique d'identifier les incidences socio-économiques et spatiales de l'exploitation minière de Sissingué dans la sous-préfecture de Kanakono, il est ressorti que la mine d'or de Sissingué apparait aujourd'hui comme une bouée de sauvetage pour les populations de la sous-préfecture de Kanakono. En effet l'exploitation de cette mine a entrainé la mise en place d'un comité locale de développement minier regroupant des représentants de chacune des parties prenantes. Il comprend les leaders de jeunes, de femme, les chefs de village, des autorités administratives et des chefs de service de Perseus Mining. La ponction de 0,5% sur les bénéfices de Perseus Mining qui alimente le compte de ce comité, a permis le démarrage 89 des travaux de construction de certains équipements sociaux de base à Kanakono, Sissingué et Zanikan. En plus de ceux-ci plusieurs autres équipements seront construits dans ces localités à la demande des différentes populations. Par ailleurs, cette exploitation minière participe à la réduction du chômage dans la sous-préfecture de Kanakono avec les possibilités d'emplois directs et indirects qu'elle offre aux populations locales. Ainsi, notre première hypothèse spécifique selon laquelle « L'exploitation de la mine d'or de Sissingué permet d'améliorer le niveau d'équipement de la sous-préfecture de Kanakono en services sociaux de base » est confirmée. Mais le manque d'organisation des groupements communautaires associé au faible niveau d'alphabétisation empêche une plus grande employabilité des populations locales à la mine. Des formations ont été ainsi organisées au profit des jeunes et des femmes pour pallier cette situation. Cependant les incidences de l'exploitation de la mine d'or de Sissingué ne sont pas que positives. En effet, cette exploitation entraine l'émission de quantité non négligeable de poussière dans l'atmosphère liée à la mobilité des véhicules et au concassage des roches. Ce qui est une source de développement des maladies pneumoniques dans la sous-préfecture de Kanakono. En outre, les actions de cette mine ont une incidence sur la stabilité des habitations dans certains villages comme Sissingué. En plus de ces conséquences indésirables, plusieurs autres risques environnementaux et sanitaires planent sur la sous-préfecture de Kanakono à cause du développement de l'orpaillage. Aussi, la baisse du taux de scolarisation et l'abandon de l'activité agricole ne sont pas à écarter comme risque. Nous pouvons donc dire que notre hypothèse spécifique selon laquelle «l'exploitation minière de Sissingué a des incidences négatives sur la santé des populations » est confirmée. Cependant, il convient de reconnaitre que des politiques sont initiées par l'exploitant minier pour rendre cette exploitation durable. La mine d'or de Sissingué dans une ère marquée par la promotion du développement durable, est prolifique pour l'exploitant minier avec l'engrangement de bénéfice, à l'Etat ivoirien avec la rentrée de devises dans les caisses et aux populations locales avec la création d'emploi et la réalisation d'équipement communautaires. Mais dans le dessein de prévenir des contestations sociales, il serait intéressant de traiter avec beaucoup plus de rigueur la question de l'employabilité des populations locales majoritairement analphabètes et ne voulant pas se faire former. Cela garantirait les intérêts de chacune des parties prenantes. 90 |
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