68
CHAPITRE 4 : LES INCIDENCES SOCIO-ECONOMIQUES DE LA
MINE D'OR DE SISSINGUE DANS LA SOUS-PREFECTURE DE KANAKONO
L'apport de la mine d'or de Sissingué au
développement de la sous-préfecture de Kanakono se mesure dans
cette étude par les équipements et infrastructures
générées et par les incidences pouvant concourir au
mieux-être social. Dans le chapitre précèdent il a
été démontré qu'elle a occasionné la mise en
place de plusieurs infrastructures dans la sous-préfecture de Kanakono.
Qu'en est-il cependant des incidences socio-économiques de cette
exploitation minière ?
4.1. Une mine d'or pour réduire le
chômage ?
L'exploitation de la mine d'or de Sissingué a fait
naitre de l'espoir chez plusieurs habitants de la sous-préfecture de
Kanakono qui sombrent dans le manque d'emploi. Ils y voient un vecteur de
création d'emploi très important, ceux-ci étant directs ou
indirects.
4.1.1. Les emplois directs générés
par la mine d'or de Sissingué dans la sous-préfecture de
Kanakono
La mine d'or de Sissingué a créé de
nombreux emplois directs dans la sous-préfecture de Kanakono. En effet
l'exploitation de cette mine a été précédée
de la construction d'une industrie. Pour cela un recrutement dans lequel
priorité avait été donnée aux jeunes du
département de Tengrela a été lancé. Cela a permis
de créer plus de 300 emplois directs occasionnels pour les jeunes du
département de Tengrela. Pour ce qui est de la sous-préfecture de
Kanakono, il faut dire que près de 200 jeunes ont pu obtenir un emploi
pour une période de 24 mois.
Pendant la phase de l'exploitation, un autre recrutement a
été lancé pour recruter le personnel de l'exploitation.
Comme ce fut le cas lors du premier recrutement, la priorité a
été accordée aux jeunes du département de Tengrela
mais en tenant compte des aptitudes professionnelles. Cela a permis à
environ 126 jeunes de la sous-préfecture de Kanakono d'obtenir un
travail à la mine.
69
Carte 11:Répartition des employés
de la mine d'or de Sissingué originaire de la sous-préfecture de
Kanakono
Source : Nos enquêtes, Janvier 2019
Les localités de Sissingué et de Kanakono sont
celles qui ont le plus fort taux d'employés à la mine d'or de
Sissingué, loin devant les autres (carte 11). Cela trouverait son
explication dans le fait que d'une part à Sissingué, il a
été créé un comité de recrutement. Celui-ci
enregistre les demandes d'emploi de plusieurs personnes d'origines diverses
puis transmet ces dernières aux autorités de la mine. Ainsi, la
mine emploie plusieurs personnes supposées être originaires de
Sissingué. Ce qui n'est pas vrai dans la plupart des cas. D'autre part,
malgré le taux d'alphabétisation faible en général,
Kanakono qui est une localité urbaine abrite beaucoup plus de personnes
alphabètes que les autres localités selon le leader du groupement
de la jeunesse communale.
70
Toutefois, il faut souligner que la proportion des
employés de la mine originaires du département de Kanakono reste
largement inférieure à celle des autres nationaux. En effet 22%
des employés de la mine d'or de Sissingué sont originaires de la
sous-préfecture de Kanakono. Et cela représente environ 24% des
employés nationaux.
Autres nationaux
69%
Originaires de la
sous- préfecture de Kanakono
22%
Expatriés
9%
Figure 5:Repartition des employés de la
mine d'or de Sissingué selon l'origine Source : Nos enquêtes,
Janvier 2019
La dominance des employés ivoiriens non originaires de
la sous-préfecture de Kanakono (69 % de l'effectif total) se
justifierait par le fort taux d'analphabète dans la
sous-préfecture de Kanakono. Quant aux expatriés qui
représentent 9% des employés, leur présence se justifie
par leurs compétences et leurs expériences acquises dans certains
pays voisins comme le Ghana. Ils occupent des postes de cadre mais jouent des
rôles de formateur en vue de permettre à certains nationaux de
prendre la relève dans les années à venir.
|