Transhumance politique et crédibilité des acteurs politiques en république démocratique du Congo.par Innocent MWENDAPOLE BAGALWA Université de Lubumbashi - Licence en sciences politiques et administratives 2017 |
SECTION DEUXIEME : ORGANISATION POLITICO- ADMINISTRATIVE DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGOL'organisation et le fonctionnement d'un Etat se matérialise dans ses institutions politiques et administratives, sont des structures sociales établies par la loi ou par la coutume et qui relève du droit public92(*). En effet, il est difficile de distinguer ce qui est politique de ce qui est administratif. Dans leurs rapports, tous deux poursuivent la réalisation de l'intérêt collectif, mais seulement les institutions politiques qui concourt à l'exercice du pouvoir politique et ont une subordination sur les institutions administratives car, ces dernières sont l'émanation du pouvoir politique. C'est ainsi que dans cette section nous nous intéresserons sur l'organisation politique et administrative de la République de la Démocratique du Congo, selon les différentes étapes de son évolution. 2.1. ORGANISATION POLITICO-ADMINISTRATIVE SOUS LA PERIODE COLONIALE (1885-1960)En 1885, au cours d'une conférence à Berlin le roi belge parvient à faire reconnaître aux autres puissances européennes sa possession du Congo, par l'entremise de ses envoyés dans la région centrale de l'Afrique. Souscerégime,laviesocio-politiquedu paysétaitmarquéeparladominationpolitiqued'uneclasseblanche, démographiquementminoritaire.Laparticularitédelasituationcolonialedéchaîna, etc'estclassique,uncontextesociologiquedual :d'unepart,laclassedominante blanche,quiimposeunesupérioritépolitiqueetéconomique,encontrôlantl'essentiel delaproductionnationale;del'autre,lamassedespopulationsautochtonesnoires, formantlaclassedominée93(*). L'Etat indépendant du Congo était dirigé par un gouvernement central métropolitain qui avait son siège à Bruxelles et avait à sa tête le Roi souverain, quant au gouvernement local, il avait son siège à Boma (Boma en réalité fut, la deuxième capitale du Congo après Vivi, première station fondée par Staley en 1879. Vivi fut donc la première capitale de l'EIC avant d'être remplacée en 1986 par Boma qui occupant ce rang jusqu'en 1923 lorsque la capitale fut transférée à Léopoldville)94(*) C'est le décret royal d'Octobre 1885 qui créa les départements du gouvernement central95(*). Il y avait : le département des affaires étrangères, le département des finances et le département des affaires intérieures. Chacun de ces départements était dirigé par un haut fonctionnaire qui s'appela d'abord Administrateur général, puis secrétaire d'Etat. La gestion de ces départements était exclusivement réservée aux colons. Au niveau local, le gouvernement était dirigé par un chef d'expédition qui sera ensuite appelé administrateur général et en fin Gouverneur général, il avait comme rôle de représenter le Roi souverain au niveau local et assurer l'exécution des instructions du gouvernement central. Le territoire de l'EIC, était subdivisé en districts, ceux-ci pouvaient être divisés en zones, les zones secteurs et les secteurs en postes. A la tête de ces subdivisions territoriales se trouvaient des commissaires de district, des chefs de zone, des chefs de secteurs et des chefs de poste. Cette gestion ne concernait que le pouvoir local. L'Eta Léopoldien était surtout une entreprise qui devait rapporter à son propriétaire le maximum de bénéfice, l'intérêt des populations autochtones n'y avait qu'une place secondaire si bien que ces populations furent soumises à des conditions pire que l'esclavage dont le régime Léopoldien prétendait les libérer. Roi Léopold II, n'eut pas toute occasion de gérer à perpétuité son empire en raisons déficitaires des moyens financiers susceptibles d'assurer son entreprise privée qui n'était que dans son état embryonnaire, et suite aussi aux multiples accusation portée par les missionnaires protestants Anglais dans un rapport sur la gestion de l'Etat en 1903, qui occasionna un chao ralentissant en Angleterre et dans l'espace européen qui avaient pousser d'avantage au souverain de rendre son empire au gouvernement Belge.96(*) Sous la Belge, c'est la charte coloniale du 18 Octobre 1908 qui régissait les rapports entre la colonie et la métropole ainsi que le gouvernement du Congo-Belge. Elle a fait office d'un texte constitutionnel durant toute la période coloniale. L'organisation politique et administrative de la colonie comprenait, comme à l'époque de l'EIC des institutions métropolitaines et locales. Les institutions politiques métropolitaines avaient les pouvoirs législatifs et exécutif et qui étaient ténus par les autorités métropolitaines, le Roi avait un pouvoir législatif par voie de décret contresigné par le ministre de la colonie qui était membre du gouvernement ; le roi avait également le pouvoir exécutif qu'il exerçait par des arrêtés royaux. Le Gouvernement général qui avait son siège à Borna jusqu'en 1923 et par la suite à Léopoldville. Le Gouvernement Général était dirigé par un Gouverneur général, premier fonctionnaire de ta colonie. Les provinces: il y en avait 4 jusqu'en 1933. Il s'agissait des provinces du Congo - Kasaï, de l'Equateur, du Katanga et de la Province Orientale En 1933 les provinces Orientale et du Conga - Kasaï ont été chacune scindées en 2. Ce qui dota le pays des 6 provinces. Les provinces étaient dirigées d'abord par des Commissaires provinciaux, ensuite par des Gouverneurs de province. Les provinces étaient divisées en districts, les districts en territoires. C'est le territoire qui était l'échelon de base
de l'administration coloniale et les Les institutions locales, au Congo, l'administration coloniale était chapeautée par un Gouvernement Général dirigé par un Gouverneur Général.Il faut d'emblée noter le caractère dualiste de l'administration coloniale qui comprenait deux administrations parallèles l'une européenne et l'autre indigène dirigées toutes par des agents européens (agents de l'administration d'Afrique)97(*) Les Belges pensent avoir trouvé le système parfait : une présence permanente tout en gardant l'estime des Africains. L'amélioration lente mais continue du niveau de vie semble justifier les vertus de la colonisation belge. Mais sous cet ordre en surface se développent des revendications venant de sectes religieuses, des tribus et des intellectuels. Vers 192098(*), Simon Kimbangu prêche une forme originale de christianisme ; les autorités belges jugeant son enseignement subversif le condamnent à mort puis à la détention perpétuelle. Cependant, la prise de conscience politique des Congolais se manifeste tardivement. En 1956, sont publiés trois manifestes, Conscience Africaine, la Déclaration de l'épiscopat du Congo belge et le Contre-Manifeste. Dans le premier texte, les signataires notamment Joseph Malula (futur cardinal de Kinshasa), Joseph Ileo et d'autres élèves des Pères de Scheut, revendiquent l'émancipation politique complète dans un délai de trente ans99(*). Dans le second texte, l'Église prend ses distances avec l'État colonial en insistant sur le fait que les Congolais "ont le droit de prendre part à la conduite des affaires publiques". Le Contre Manifeste rédigé par l' ABAKO de Joseph Kasavubu est encore plus radical en exigeant l'émancipation immédiate. En 1957, la Belgique accepte l'organisation d'élections locales. Les Congolais votent pour la première fois. L'annulation d'un meeting de l'ABAKO provoque le 4 janvier 1959 des émeutes à Léopoldville que la répression militaire noie dans le sang (quelques centaines de morts, tous Congolais)100(*). Au début de l'année 1960, au cours d'une table ronde réunissant à Bruxelles des indépendantistes congolais et des délégués du Parlement et du gouvernement belges, l'indépendance du Congo est fixée au 30 juin de la même année101(*). La Belgique précipite l'événement car elle craint une rébellion du Congo, la métropole conservera finalement la mainmise sur son ex-colonie : les grandes entreprises et les officiers de l'armée congolais resteront belges tandis que les futurs dirigeants solliciteront l'aide de conseillers belges. * 92 Molenga Lingoto W., Cours d'institutions politiques du Congo, UNILU, FSSPA, G2 SPA, 2014-2015, s.p. Inédit. * 93 Ngoie Kimpulwa B., Cours d'institutions administratives du Congo, UNILU, FSSPA, G2 SPA, 2014-2015, SP. Inédit. * 94 Isango Idi Wanzila, Cours d'histoire politique et Administrative du Congo, Premier Graduat Sciences Politiques et Administratives, Université de Lubumbashi, 2008-2009, p.25, Inédit. * 95 Isango Idi Wanzila, Op.cit., p.7. * 96 Isango Idi Wanzila, Op.cit., p.5. * 97 Isango Idi Wanzila, Op.cit., p.12. * 98Simao Souindoula, Art. In Historien expert Unesco/Angola, 24 Mars 2012, p.2 * 99Isidore Ndaywel è Nziem, Théophile Obenga, Pierre Salmon, Histoire générale du Congo: de l'héritage ancien à la république démocratique, p. 515. * 100Wikipédia, Histoire politique de la République démocratique du Congo, consulté en Mars 2018. * 101Isango Idi Wanzila, Op.cit., p.24. |
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