La population du Bénin compte environ 11 496 140
personnes dont 52% qui ont entre 15 et 64 ans, sont en âge actif. Ces
dernières sont essentiellement des actifs ruraux (plus de 34%), des
ouvriers, des cadres mais aussi des chômeurs et des travailleurs sous
employés et pauvres. L'indice de fécondité était de
3,25% en 200814, en 2013 il était de 4,80 enfants par femme
(
https://www.populationdata.net/pays/benin/).
Il reste très élevé et rien ne permet de penser qu'il a
diminué à la date d'aujourd'hui. C'est une des raisons pour
lesquelles la population béninoise est très jeune.
En effet, près de la moitié de cette population
à moins de 15 ans et les jeunes de 15 à 34 ans forment
aujourd'hui la double génération la plus importante. Ils aspirent
au travail décent. Malheureusement, le système éducatif
béninois est de plus en plus décrié. Les formations qui y
sont données ne répondent pas au marché du travail
béninois. Elles sont plus orientées vers la délivrance de
diplôme que vers des formations qualifiantes permettant d'accéder
au marché du travail avec beaucoup de chances d'insertion. Le secteur de
l'emploi est caractérisé par une demande croissante très
rapide. On note chaque année une augmentation de près de cent
cinquante mille (150.000)15 jeunes sur le marché du travail
dont environ trente mille (30.000)16 concernent les jeunes sans
grande qualification. Le taux de chômage le plus élevé se
situe dans la tranche des 20-34 ans et 40%17 des chômeurs sont
des primo demandeurs d'emplois. Dans ce contexte, la question de l'insertion
professionnelle des jeunes revêt des enjeux considérables. Comme
dans plusieurs pays, mais à un degré relativement
élevé, les jeunes sont largement défavorisés sur le
marché du travail béninois. Ils font face à un
chômage et un sous-emploi largement plus importants que leurs
aînés et leurs conditions de vie sont souvent difficiles.
En ce qui concerne les jeunes diplômés, les
différentes études sur leur insertion ont montré qu'ils
rencontrent d'énormes difficultés d'insertion. En dépit
des réalités les plus évidentes, l'espoir caché
d'un emploi dans la fonction publique, ou plus vaguement d'une prise en charge
par l'Etat encore entretenue et parfois considérée comme un
dû, est un facteur socioculturel prégnant qui inhibe
3
Avec la foi en Dieu et dans la fraternité,
nous nous instruisons pour nous élever, nous nous élevons pour
vaincre le sous-développement !
Les mécanismes d'entretien du chômage et du
sous-emploi au Bénin : analyse et proposition de solution
2018
l'esprit d'initiative et d'entreprise de nombreux jeunes
diplômés. On constate de ce point de vue des décalages
notables qui font, qu'aujourd'hui, on assiste au paradoxe d'une économie
insuffisamment satisfaite en qualifications adéquates qui coexiste avec
un important chômage des jeunes diplômés. D'où la
nécessité de renforcer l'employabilité des jeunes pour
faciliter leur insertion professionnelle.
Par ailleurs, les jeunes qui sortent de l'école au
Bénin sont en concurrence avec plus de demandeurs d'emploi pour moins de
postes à pourvoir, les employeurs se montrant de plus en plus
sélectifs lors de l'embauche de nouveau personnel. Même pour les
jeunes déjà sur le marché du travail avec des contrats
temporaires, les perspectives à court terme sont sombres : ils sont
parmi les premiers à perdre leur emploi et ont beaucoup de mal à
en retrouver. Aujourd'hui plus qu'hier, les jeunes de faibles niveaux de
qualification sont exposés à un risque élevé et
prolongé d'inactivité et d'exclusion du marché du
travail.
Pour ce faire, il faut alors espérer que les
initiatives en cours des pouvoirs publics permettront d'améliorer les
rendements internes et externes de l'éducation des jeunes en
réduisant considérablement la déperdition scolaire et en
adaptant le contenu de la formation professionnelle aux besoins actuels et
futurs de l'économie béninoise. Ce qui aura comme effet
d'améliorer la qualification des jeunes et de faciliter leur
insertion.