CONCLUSION
La condition des diplômés sans emploi, des
chômeurs, des sous-employés au Bénin est
préoccupante. Le chômage touche toutes les couches sociales de la
population, aussi bien les personnes sans instruction que les personnes
diplômées. Ainsi le chômage et le sous-emploi touchent
respectivement 2.4% et 72% de la population active en 201826.
Selon un professeur d'histoire en Angleterre qui a requis
l'anonymat, « il est fort probable que le chômage des jeunes en
Afrique devienne, dans les années à venir, une menace pire que le
terrorisme. Parce que, explique-t-il, dans une situation d'incertitude,
d'inutilité et d`exclusion, ces jeunes sont enclins à des actes
de destruction massive des biens de l'Etat27 ».
La problématique à laquelle ils font face dans
ce secteur de l'emploi est criarde. Leurs tentatives de sortir de cette
situation par l'exode rural, l'émigration, les microentreprises dans le
domaine informel, tournent très souvent au découragement et au
désespoir. Mais, la situation de ceux qui refusent de prendre de telles
initiatives, n'est guère reluisante. La pauvreté, la faim et la
totale dépendance vis-à-vis des parents sont leurs lits
quotidiens. Le traitement social du chômage et de ses effets doit
être renforcé pour éloigner de notre pays les risques de la
fracture sociale, d'insécurité à tous égards et de
déstabilisation des institutions démocratiques. Il est donc
indispensable que les initiatives soient prises pour l'insertion
professionnelle de la population active et particulièrement, des jeunes
diplômés.
Le constat fait aujourd'hui est que la lutte contre le
chômage au moyen des projets et agences est source de satisfaction
éphémère du fait de l'angoisse, de déception et de
l'évaluation des jeunes diplômés sans emploi. Le
chômage au Bénin est le résultat de la faiblesse des
embauches. Les créations d'emplois bruts proviennent surtout du secteur
informel et des emplois domestiques. Ces emplois sont des emplois
précaires, avec des conditions de travail très difficiles. Il ne
reste qu'à plaider pour une prise en compte effective de nos suggestions
qui siègent sur trois piliers : le Service militaire, le Système
éducatif adapté et l'Insertion professionnelle suivie. Aussi,
sera-t-il intéressant que l'Etat prenne effectivement les choses en main
comme recommandé afin que tout le peuple béninois participe plus
activement à la construction de notre pays dont nous rêvons tous
à l'horizon 2025 à savoir : « Tous les citoyens
en âge de travailler disposent d'un emploi susceptible de leur procurer
un revenu permettant de satisfaire leurs besoins vitaux et leur bien être
intégral.28 ».
Bien que le taux moyen de survie, des entreprises nouvellement
créées soit faible, le lancement d'une nouvelle activité
(d'une entreprise) est une aventure passionnante, quoique risquée. La
combinaison de plusieurs facteurs empêche de cerner le principal
déterminant de la pérennité. Selon un sondage de terrain,
le taux moyen d'échec est de 49.5% les 2 premières années
et 68 % échouent dans les 5 premières années. Ce taux
d'échec est encore plus élevé pour les start-up : on parle
de 80% d'échec même si aucune statistique officielle n'a encore
été produite à ce jour. La solution suprême aux
problèmes de chômage et du sous-emploi, est une relance
économique qui ferait de l'emploi salarié et l'auto emploi,
l'objet de la croissance. L'instauration d'une croissance économique
durable et créatrice d'emploi permettrait en effet d'augmenter la
capacité d'absorption du secteur par la création de nouvelles
entreprises et de nouveaux emplois aussi bien dans le secteur public que dans
le secteur privé. Cette augmentation de la capacité d'absorption
suffit à elle seule, à diminuer le taux de chômage et de
sous-emploi ?
44
Avec la foi en Dieu et dans la fraternité,
nous nous instruisons pour nous élever, nous nous élevons pour
vaincre le sous-développement !
Les mécanismes d'entretien du chômage et du
sous-emploi au Bénin : analyse et proposition de solution
|
2018
|
|
|
|