I
Les bonnes idées valent cher mais les gens
qui les font fonctionner n'ont pas
de prix.
Henry Ford
EPIGRAPHE
II
IN MEMORIUM
A la mémoire de notre mère ANTOINETTE KALUMBA,
de notre grand-mère MANGAZA ZAMUDA, de notre grand-père SEFU
KILONGA, de notre cher ami KAKANDA MUTWALE Reagan, vous que la mort a
subitement arraché de ce monde au moment où nous avions encore
plus besoin de vos encadrements. Mon souhait serait de vous voir même
toucher la couverture de ce travail mais hélas ! Nonobstant cette
absence physique, vos images et affections sont restées à jamais
gravées dans nos esprits. Que la terre de nos ancêtres vous soit
douce.
III
DEDICACE
A mon père ABEDI SEFU KIBINGO à qui je m'incline
devant la patience et le soutien infinis qu'il a prouvé tout au long de
la période de recherche et de rédaction de ce mémoire. Son
amour, sa présence à mes côtés et sa croyance
infaillible en moi m'ont été toujours une source précieuse
de persévérance et de détermination.
IV
AVANT-PROPOS
Nous réitérons nos remerciements aux
autorités académiques ainsi qu'au corps professoral de la
faculté des sciences économiques et de gestion de
l'université de Lubumbashi pour l'accomplissement de leur tâche.
Plus particulièrement, nous sommes reconnaissants à
l'égard du professeur KAUNDA MWANZA Raphael qui a accepté,
malgré ses diverses préoccupations, à être directeur
de ce travail, d'avoir toujours répondu à mes questions par des
réponses qui réveillent en moi encore mille et une questions. Je
le remercie pour le grand Homme qu'il est, pour ses gestes très
impressionnants, pour sa franchise et son esprit ouvert, et pour sa confiance
en moi. Je le remercie pour le grand académicien qu'il est, pour la
pertinence de ses orientations et conseils, et l'originalité de ses
idées et pensées. Tout simplement, je le remercie pour la chance
et le plaisir qu'il m'ait procuré de pouvoir travailler avec lui.
Que mes frères et soeurs : SEFU Amisi, SEFU N'sambi,
SEFU Musa, SEFU Mangaza, SEFU Adiya, SEFU Body, SEFU Antoinette, SEFU Dodo,
SEFU Laini, SEFU Abedi, SEFU Ntambwe, SEFU Djuma, SEFU Jean, trouvent entre ces
lignes l'expression de mes sincères remerciement pour leurs conseils,
soutiens et prières. La réalisation de ce travail ne serait pas
possible sans la conjugaison d'efforts de plusieurs personnes, Oncle,
Beau-frère, amis et connaissances ; nous citons : René MWANIA,
Pamphile MWANDWE, Maurice SHABANI, David JUMA, Sara KILO, Evi ITALA, Landry
BWANGA, Gloria ALIMASI, Tendresse KAYUMBA Jonathan KOBA, Saleh SEFU, Saleh
DAUDA, Ramazani SEFU, Pascal NKUNDA, Christelle KALENG, Medi KYABU, Aridja
FATUMA, Atosha MAHIMUNI, Amisi KABIONA, Mas KABIONA, Marie KABENE. Que Dieu
sait tous ceux qui ont contribué de loin ou de prés a cette
oeuvre, dont les noms ne figurent pas se sentent infiniment remercié.
V
LISTE DES ABREVIATIONS
ANAPECO : Association Nationale des Ecoles Privées
Agréées
CEPACO : Collectif des écoles privées
agréées du Congo
DEA : Diplôme d'Etude Approfondi
EPS : Enseignement Primaire et Secondaire
EPT : Education Pour Tous
ESU : Enseignement Supérieur et Universitaire
MEPSP : Ministère de l'Enseignement Primaire Secondaire et
Professionnel
MESU : Ministère de l'Enseignement Supérieur et
Universitaire
NPCGF : Le Nouveau plan Comptable Général
Français
OCDE : L'Organisation pour la Coopération et le
Développement Economiques
R & D : recherche & Développement
R.O.I : Return On Investissement (retour sur investissement)
RDC : République Démocratique du Congo
RST Recherche Scientifique et Technologique.
SECOPE : Service de Contrôle et de la Paie des
Enseignants
SMIG : Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti
TMSI : Taux Marginal de Substitution Inter-temporaire
TRI : Taux Rentabilité Interne
UNILU : Université de Lubumbashi
VA : Valeur Ajoutée
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 Evolution du coût de scolarisation annuel en
Franc congolais 50
Tableau 2. Evolution du coût de scolarisation annuel en
Franc congolais 53
Tableau 3. Evolution du coût de scolarisation annuel en
dollar 56
Tableau 4. Le revenu contractuel en dollar 56
VI
Tableau 5. Le revenu indépendant 58
Tableau 6. Evaluation du coût de scolarisation annuel en
Franc congolais 59
Tableau 7. Evaluation du coût de scolarisation annuel en
Franc congolais 61
Tableau 8. Evaluation du coût universitaire annuel en
dollar 62
Tableau 9. Les paramètres de la régression 64
Tableau 10. Calcul des coefficients de détermination et
de corrélation 65
Tableau 11. Le bénéfice éducatif au
niveau primaire 65
Tableau 12.Le bénéfice éducatif au niveau
secondaire 66
Tableau 13. Le bénéfice éducatif au
niveau universitaire 66
Tableau 14. Le manque à gagner agrégé
durant la vie professionnelle en dollar (USD) 67
Tableau 15. Les paramètres de régression 70
Tableau 16. Le coefficient de détermination et de
corrélation 70
Tableau 17. Le bénéfice éducatif au
niveau primaire 70
Tableau 18. Le bénéfice éducatif au
niveau secondaire 71
Tableau 19. Le bénéfice éducatif au
niveau universitaire 71
Tableau 20. Le manque à gagner agrégé
durant la vie professionnelle en dollar (USD) 72
VII
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE I
IN MEMORIUM II
DEDICACE III
AVANT-PROPOS IV
LISTE DES ABREVIATIONS V
LISTE DES TABLEAUX V
TABLE DES MATIERES VII
I. INTRODUCTION GENERALE 1
I.1. PRESENTATION DU SUJET 1
I.2. PHENOMENE OBSERVE 2
I.3. QUESTION DE DEPART 3
I.4. REVUE DE LITTERATURE 3
I.5. ETAT DE LA QUESTION 6
I.6. PROBLEMATIQUE 8
I.7. HYPOTHESES 8
I.8. METHODOLOGIES 9
I.8.2 Techniques 10
I.9. CHOIX ET INTERET DU SUJET 12
I.9.1. Choix du sujet 12
I.9.2. Intérêt du sujet 12
I.10. DELIMITATION DU SUJET 12
I.10.1. Délimitation spatiale 12
I.10.2. Délimitation temporelle 12
I.11. PLAN SOMMAIRE 13
CHAPITRE PREMIER : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE 14
SECTION I : CADRE CONCEPTUEL 14
SECTION II : CADRE THEORIQUE 17
II.1. ÉDUCATION ET CROISSANCE ECONOMIQUE 18
II.2. Éducation et développement humain 33
CHAPITRE DEUXIEME : LE SYSTEME EDUCATIF CONGOLAIS 36
SECTION I. HISTOIRE DU SYSTEME EDUCATIF CONGOLAIS 36
I.1. Le système éducatif précolonial 36
I.2. La période coloniale 36
VIII
I.3. La période postcoloniale 37
SECTION II : LE SYSTEME D'ADMINISTRATION DE L'EDUCATION
PRIMAIRE ET
SECONDAIRE 38
II.1. le gouvernement central et le ministère de
l'Education 38
II.2. L'administration provinciale 38
II.3. Les représentants des quatre congrégations
religieuses principales et les parents. 39
II.4. Les parents 40
SECTION III : L'ADMINISTRATION DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR 41
III.1. Le cadre juridique du secteur d'éducation
privé non subventionné 42
II.2. Système éducatif, croissance et
efficacité 43
CHAPITRE TROISIEME. LE FINANCEMENT DE L'INVESTISSEMENT
EN CAPITAL
HUMAIN FACE A LA THEORIE DE CYCLE DE VIE DE L'EPARGNE EN AFRIQUE
45
SECTION I. ANALYSE DE LA THEORIE DU CYCLE DE VIE 45
III.1. Théorie de la consommation inter-temporelle 45
SECTION II : DETERMINATION DU COUT DE FINANCEMENT DE
L'INVESTISSEMENT
EN CAPITAL HUMAIN 49
II.1. Détermination de l'échantillon 49
II.2. Presentation des donnees 50
II.3. Evaluation des revenus 56
SECTION III : ANALYSE ECONOMETRIQUE DES DETERMINANTS DU REVENU
63
III.1. Présentation du résultat
économétrique 64
III.2. Détermination du bénéfice de
l'éducation individuel 65
III.3. Intégration du sous-emploi dans la théorie
de cycle de vie 68
1. Demande du travail indépendant 68
III.2.5. ANALYSE QUALITATIVE DES DONNEES 72
SUGGESTIONS 74
CONCLUSION GENERALE 75
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE 78
ANNEXE 81
1
I. INTRODUCTION GENERALE
L'Organisation pour la coopération et le
développement économiques, l'OCDE en sigle (1993), Souligne que
le capital humain est un des facteurs déterminants pour la croissance et
le Développement d'une nation. « Les personnes aussi bien que les
pays tirent avantage de l'instruction. Pour les personnes, Les avantages
potentiels résident dans la qualité de vie en
général et dans la rentabilité économique d'un
emploi durable et satisfaisant. Pour les pays, l'avantage potentiel est
lié à la croissance économique et à l'instauration
de valeurs communes qui cimentent la cohésion sociale1
». L'éducation contribue au même titre que la
stabilité politique, et dans un contexte macroéconomique
favorable à la création de la richesse.
L'OCDE justifie cette vision, en arguant que l'aptitude
à créer, à adopter et à faire bon usage des
progrès technologique et technique, est intimement liée à
l'évolution des capacités du capital humain et de
l'efficacité du système éducatif. Ce dernier est
censé être un investissement productif et un moteur pour la
croissance, l'emploi et l'augmentation des revenus. Son rôle est
d'assurer entre autres, la formation de la main d'oeuvre et des
compétences nécessaires pour l'attractivité, la
compétitivité et la réussite économiques d'un
pays.
I.1. PRESENTATION DU SUJET
La présente étude a pour objet de tenter une
estimation des coûts d'opportunités associés au financement
des parents dans la formation ou à l'abandon de ce financement scolaire
ainsi qu'une évaluation des implications économiques, sociales
voir même politiques de tels phénomènes. L'approche en
termes économiques met en évidence l'incitation qu'ont les
parents liés à l'investissement dans la formation de leurs
enfants et le profit pouvant être tiré de la
généralisation de la scolarité des enfants aux plans
à la fois individuel, des familles et de la société tout
entière. Le plaidoyer en faveur de la lutte contre ces
phénomènes de scolarisation ou de déscolarisation
s'inscrit dans la perspective de développement humain, seule à
même de favoriser un dépassement à terme, du dilemme du
financement éducationnel.
L'analyse du coût de scolarisation et du non
scolarisation n'est pas réduite à sa dimension budgétaire
et financière des parents. L'approche adoptée, en termes de
développement humain, permet d'incorporer d'autres dimensions
essentielles de la structure globale de coût : le coût social et
humain comprenant, les externalités négatives liées aux
1 OCDE, (janvier 1993), « Défis à l'horizon
1995 », Paris, Centre de développement de l'OCDE, p. 13.
2
phénomènes de désaffiliation civique, de
délinquance sociale et de déviance politique concernant la prise
en charge. Le plaidoyer est fondé sur le droit à l'école
et sur l'obligation à la fois pour l'Etat d'offrir un niveau minimum
d'enseignement et pour les familles de prendre part au processus de
généralisation de l'éducation envi de rendre utile les
enfants.
I.2. PHENOMENE OBSERVE
Partout au monde, Le financement dans la formation des enfants
est souvent source d'angoisse pour les parents, et l'Etat. Eu égard aux
nombreuses agitations observées pendant cette période, les
parents font face à d'énormes dépenses pour la
scolarisation de leurs enfants par l'achat des outils scolaires, les
différents frais scolaires à payer, sans oublier la prise en
charge des enseignants pour ce qui concerne l'école primaire et
secondaire et quant aux études supérieures, les parents doivent
supporter tous les frais liés à cette formation en
commençant par l'inscription, les frais académiques, les frais
connexes, les frais de sessions ainsi que d'autres frais liés aux fiches
durant une période minimale estimée à cinq ans. Alors que
nous savons dans certains pays en développement comme la
République Démocratique du Congo, les parents pour la plupart ne
disposent pas des moyens suffisant pour faire face à cette charge
financière à quoi ils sont liés pour le bien-être de
leurs enfants.
Pour ce faire, toutes ces dépenses supportées
par les parents sont loin d'être du bénévolat ou
philanthropique du point de vue économique, ce qui nous pousse à
dire qu'il y'a toujours une rationalité caché autre que la bonne
volonté, l'amour et le soutien qui semble s'afficher aux yeux.
Cependant, nous pouvons dire que cette rationalité cachée est
liée à l'épargne, c'est-à-dire que les parents
considèrent le financement actuel dans l'investissement en capital
humain constitue une accumulation de l'épargne actuelle qui, cette
dernière sera fonction de leurs consommations futures, bien
évidemment après les études de leurs enfants ils
espèrent voir ces derniers travaillés pour afin recevoir le
retour sur investissement (ROI). Ces idées sont soutenues par une
théorie économique, qui est la théorie du cycle de vie de
l'épargne de Modigliani et Ando qui prend sa source dans la
théorie du choix inter-temporel de Fisher.
Le modèle de Fisher suppose que la consommation d'une
période dépend des revenus de toutes les périodes.
L'hypothèse que va poser Modigliani est que « le revenu est
cyclique », qu'il est variable le long de la vie et que les
ménages vont transférer une partie de leurs revenus des
années « grasses » vers la consommation des années
« maigres ». L'objectif de ces transferts de revenus est d'avoir une
structure de consommation relativement stable durant toute la vie. La
principale raison à l'origine des fluctuations des revenus est
l'existence
3
d'une période d'activité où les revenus
sont relativement élevés, et d'une période
d'inactivité (la retraite) où les revenus sont relativement
faibles, voir nuls. Le rôle de l'épargne, dans ce cas, est de
répondre au désir des ménages de ne pas voir leur
consommation baisser substantiellement durant la période de retraite.
Cette incitation à épargner va avoir des implications sur la
fonction de consommation.
Raison pour laquelle, dans notre cas nous avons observé
que cette théorie raisonne dans un sens où l'économie est
en plein emploi c'est-à-dire le chômage est volontaire,
d'où notre préoccupation serait d'observer qu'aucun pays au monde
ne serait dans le plein emploi, pire encore en Afrique où les pays ont
un taux de chômage élevés, notamment la R.D. Congo.
I.3. QUESTION DE DEPART
Au vue de l'observation faite au sein de la
société, concernant les attentes des parents après la
prise en charge de toutes les séries des formations possibles, et qu'il
s'avère que le chômage retient l'enfant sur lequel
l'investissement a été fait, c'est ainsi que nous nous demandons
:
? Que devient la vie de ces ménages retraités ayant
fait leurs placements dans l'investissement en capital humain ?
I.4. REVUE DE LITTERATURE
Du point de vue économique, l'éducation profite
à la collectivité à travers la croissance, mais elle
bénéficie de manière plus directe aux individus. Il est
établi que l'investissement en capital humain est non seulement une
source de revenus, mais il contribue à mettre à l'abri contre le
chômage et la précarité. Par ailleurs, de meilleures
qualifications sont associées à des salaires plus
élevés. De surcroît, la probabilité pour un
demandeur de trouver et de ne pas perdre un emploi est d'autant plus forte que
son niveau d'éducation est élevé.
Mais les gains tirés de l'éducation ne se
limitent pas aux effets économiques (Austin, 1966). Plusieurs
sociologues (Guillaume, 1995) conçoivent l'école comme un lieu
d'ascension sociale, de développement personnel et d'affranchissement
culturel. L'éducation est perçue comme un moyen de former des
citoyens autonomes et accomplis, capables de faire face aux problèmes
d'ordre économique, social et environnemental. Elle participe à
l'épanouissement des personnes en leur offrant les moyens de s'exprimer
et la faculté d'exercer
4
leurs droits civils et politiques. Elle ouvre la voie à
la construction d'une société plus intégrée et plus
cohésive.
D'autres institutions complémentaires favorisent le
rôle de l'école (Baudelot et Leclercq, 2005). Le cadre familial
(niveau d'éducation des parents, nombre d'enfants, niveau
socio-économique, etc.) et l'expérience professionnelle sont
autant de lieux d'acquisition de savoir et de compétences. De
même, le lien entre le diplôme et l'emploi est fonction de
l'organisation du marché du travail (Les intervenants sur le
marché du travail peuvent tantôt être
préoccupés par la qualification, tantôt par la
sous-qualification de l'offre de travail. La formation initiale et la formation
en cours d'emploi reçoivent une pondération différente
selon le cas (Hartog, 2000).
Dans la présente étude, il s'agit d'estimer les
contributions, directes et indirectes, de la scolarisation dans l'acquisition
du savoir et des compétences, à l'exclusion de l'apport en termes
d'éducation qui peut provenir de milieux autres que l'école.
L'école est considérée comme la principale source de
compétence, contribuant pour une large part à l'accumulation des
capacités. La place particulière accordée à
l'école tient également au fait que celle-ci se trouve
directement affectée par les politiques publiques et par les choix des
parents déterminant le parcours scolaire des enfants. Les travaux
portant sur l'impact de l'éducation sont assez avancés, mais
plusieurs difficultés demeurent qui Sont relatives aux relations de
causalité et de séparabilité, à
l'endogénéité du processus et à la qualité
de la formation.
Premièrement, dans le processus éducatif, il
n'est pas aisé de distinguer les causes des effets. Or estimer l'impact
de l'éducation suppose que soit résolue la question de la
causalité (Card, 1999). L'analyse causale et la question de la
séparabilité ne sont pas que théoriques. Comment, en
effet, séparer l'impact exercé par l'école sur un individu
des capacités intrinsèques de ce dernier ? Que nous pouvons
nommer « biais de capacité », cette distorsion peut conduire
à une surestimation de l'effet causal de l'éducation
évaluée par Griliches (1977) à 10% environ.
Deuxièmement, l'observation indique une
corrélation entre la qualité de l'école et la croissance
économique. La question est de savoir si ce rapport n'indique pas, en
fait, une relation inverse allant de la croissance vers l'éducation.
Pour Bils et Klenow (2000), l'anticipation d'une forte croissance
économique peut constituer une incitation pour les
5
individus d'investir dans l'éducation. Dans ce cas,
c'est bien la croissance économique qui engendre une demande en
éducation de qualité.
Et enfin troisièmement, l'intérêt
accordé à la question de la qualité de l'enseignement est
relativement récent. L'aspect qualitatif de l'éducation a
été relégué au second plan par rapport à
l'objectif d'offrir une place à l'école pour tous. La question
est dès lors d'identifier le facteur « qualité de
l'école », d'isoler les aptitudes individuelles et d'en mesurer
l'impact. Les chercheurs (Matz, 2003) ne s'accordent guère quant aux
critères définissant la qualité. De surcroît,
l'endogénéité de l'éducation (Heckman et Vytlacil,
2001) rend impossible toute séparation entre la qualité de
l'école et les capacités intellectuelles de l'individu.
L'hypothèse sous-jacente est que plus les aptitudes de
l'élève sont élevées, plus importantes seront ses
chances d'échapper à l'abandon scolaire et de prolonger les
études.
En termes de coût d'opportunité, le capital
humain désigne l'ensemble des qualités (connaissances, aptitudes,
qualifications, compétences, etc.) qui sont pertinentes du point de vue
du marché du travail (Hartog, 1999). Le principe théorique est
que les individus considèrent le nombre d'années passées
à l'école comme un investissement. Le choix se fait de la
même manière qu'un industriel décidant d'un achat d'un
nouvel équipement. De même que l'achat d'un capital physique
génère un profit, l'investissement en capital humain procure un
bénéfice futur. La seule différence entre le capital
humain et le capital physique ou financier réside dans le fait que le
premier est incorporé dans les individus : on ne peut, en effet,
séparer une personne des connaissances dont elle est pourvue comme on
peut le faire s'agissant du portefeuille qu'elle détient (Schultz, 1961,
1962 ; Becker, 1967).
Du point de vue de la théorie économique, le
coût d'opportunité de l'emploi d'une ressource dans une
activité donnée correspond au gain tiré de l'utilisation
de cette ressource dans l'activité de substitution la plus rentable.
De ce point de vue, l'occupation la plus avantageuse pour un
enfant en âge de scolarité est son implication dans
l'activité scolaire. Un tel résultat est d'autant plus
significatif que sont pris en compte non seulement les bénéfices
directs que procure la scolarité à l'enfant, mais aussi les gains
générés pour la famille et pour la
société.
Malgré leurs divergences, les idées et
réflexions développées par ces différents auteurs
demeurent d'actualité et valables pour la situation qui est la
nôtre. Mais contrairement à eux, nous abordons l'impact de cette
formation qu'elle soit faite par les établissements privés
6
ou publics dans l'amélioration des conditions de vies
futures des ménages Congolais en général et lushois en
particuliers se portant garant de financer les études de leurs enfants
tout en planifiant sur bon retour sur investissement à leur retraite.
I.5. ETAT DE LA QUESTION
L'état de la question fait allusion aux travaux
antérieurs portant sur la question de cette étude dans le but
d'appréhender leurs démarches, leurs conceptions et les
conclusions auxquelles les auteurs ont abouti.
C'est ainsi que, dans cette partie de notre travail
scientifique, nous passerons en revue quelques travaux antérieurs
relatifs à notre Préoccupation scientifique, pour ne pas
reprendre leurs pensées ou pour se démarquer de leurs travaux.
C'est dans cette logique que, ces travaux seront pour nous de
référence, c'est ainsi que dans le cadre de ce travail nous avons
fait appel aux auteurs ci-après :
1. Nkulu kimbala kasongo (2005), dans son mémoire de
DEA intitulé « la croissance démographique et niveau de
scolarité dans la ceinture de la ville de Lubumbashi », âpres
analyse des données, le chercheur arrive à la conclusion telle
que, l'accroissement démographique aurait un impact positif dans la
demande scolaire si celle-ci était offert à un prix bas.
2. Rutong Muteb Gath (2015), dans son travail de fin de cycle
intitulé « augmentation de minerval et la déperdition
scolaire à Lubumbashi », ce chercheur âpres analyse, arrive
à dire que, le minerval a connu des augmentations remarquables. Parmi
les causes de cette situation il énumère : le but lucratif qui
anime les promoteurs des écoles privées et la
réhabilitation des écoles tant publique que privée. Suite
à cette situation il y a des répercussions sur la demande
scolaire qui ne cesse de diminuer.
3. Ngoy Mfumwangulu welddone (2015), dans son travail de fin
de cycle intitulé, « la croissance démographique comme
facteur des investissements des écoles privées dans la ville de
Lubumbashi ». Celui-ci après toute son analyse, il est
arrivé à conclure que la croissance démographique est
causée par le taux de natalité plus élevé, l'exode
rural et l'immigration. Et la prolifération des écoles quant
à elle est causée par la pression démographique qui est
une condition nécessaire pour tous promoteurs qui cherchent
élever son chiffre d'affaire, qui est augmenté par le payement
des frais scolaires
7
mensuels des parents des élèves, mais pas dans
le cas où les objectifs ne sont pas atteints. Ajoutant le
désengagement de l'Etat, suite au non implantation des écoles
publiques dans certains quartiers de la ville, le non organisation de
l'enseignement dans des écoles publiques, la mauvaise qualité de
l'enseignement ainsi que le sérieux n'y aient pas. Et enfin l'auteur dit
que la prolifération des écoles privées serait
motivée par la recherche du profit.
4. Mukengere Balola Désiré (2015), dans son
travail de fin de cycle intitulé, « l'augmentation des nombres des
écoles privées primaires dans la commune de Lubumbashi et son
impact sur les coûts de scolarité ». Il ressort de son
analyse que le nombre des écoles privées primaires augmentent
chaque année, et le minerval supporté par les ménages dans
ces écoles ont évolué aussi à la hausse. Mais
à l'aide du coefficient de corrélation il arrive à la
conclusion selon laquelle ces deux variables évoluent
indépendamment donc l'augmentation des nombres des écoles
privées primaires n'entraine pas l'augmentation des frais scolaires.
5. Sefu Dauda David, dans son travail de fin de cycle
intitulé : « prolifération des écoles privées
et les coûts de scolarisation dans la ville de Lubumbashi »,
l'auteur après traitement et analyse il conclut en disant que ces deux
variables ne sont pas dépendant car le coefficient de corrélation
tendait vers zéro, mais l'évolution de frais scolaire
était liées à d'autres variables entre autres : le salaire
payé au corps professoral, au délai de récupération
du capital, à la maximisation du profit, à l'impôt
supporté et à l'inflation que connait chaque fois le pays.
Pour notre part et vu les divergences d'idées et des
réflexions développées par nos
prédécesseurs, nous disons que, celles-ci restent valables et
pertinentes dans un cadre précis. Mais contrairement à eux, nous
élaborons ce travail dans le souci de détecter les
déterminants qui poussent les parents à investir dans la
formation de leurs enfants enfin de voir l'influence de cet investissement dans
l'amélioration du niveau des vies des ménages Congolais en
général mais plus particulièrement Lushois voir
mêmes dans l'amélioration du niveau de vie des ménages
retraités.
8
I.6. PROBLEMATIQUE
Tout travail scientifique est un fil conducteur. Sa
problématique est indispensable pour une orientation de son
développement. Pour ce faire, nous allons essayer de savoir quid de la
problématique ?
M'bayo MUSEWA Laki Maurice la définit comme
étant, « l'approche ou la perspective théorique que le
chercheur décide d'adopter pour traiter le problème posé
par la question de départ2 ».
Selon le nouveau Larousse, encyclopédique, la
problématique est définie comme « l'ensemble de question
qu'une science ou une philosophie se pose relativement à un domaine
particulier3 »
C'est à partir de ces différentes
définitions et ce phénomène observé au sein de la
société que nous chercherons à formuler notre
problématique de la manière suivante :
? Quels seraient les déterminants du financement de
l'investissement en capital humain des parents ?
? Quels seraient leur influence dans la vie des ménages
en cas du chômage des enfants ?
C'est dans la recherche des réponses à ces deux
préoccupations majeures que notre travail trouvera sa quintessence.
I.7. HYPOTHESES
Il est donc du devoir à tout chercheur qui s'engage
dans une démarche qui se veut scientifique d'avoir préalablement
quelques idées, ce sont les hypothèses de recherche. Plusieurs
définitions sont avancées pour cerner la notion de
l'hypothèse de recherche. Sans faire beaucoup de littératures,
nous définissons pour notre part avec Pierrette Rongère
l'hypothèse de recherche comme étant « la proposition de
réponse aux questions que l'on se pose à propos de l'objet de la
recherche, formulée en des termes tels que l'observation et l'analyse
puissent fournir une réponse4 ».
2 LAKI M.M. M'BAYO, (2004), « art de confectionner un
travail scientifique », presses universitaires de Lubumbashi, P.37.
3 Nouveau Larousse, encyclopédique (1998), p 1266
4 Mulumbati Ngasha (1980), manuel de sociologie
générale, éd. Africa, Lubumbashi, P.43.
9
Le dictionnaire Larousse encyclopédique définit
aussi l'hypothèse comme une proposition à partir de laquelle on
raisonne pour résoudre un problème, pour démontrer un
théorème.
C'est pourquoi les questions que nous nous sommes
posées dans les lignes précédentes nécessitent
certaines réponses provisoires. Ceci étant, notre mise au point
consisterait à dire que,
? Les déterminants seraient basés d'une part sur
l'utilité que présente l'épargne qui, étant
fonction du revenu et d'autre part sur le coût d'opportunité
lié à ce type d'investissement en termes de taux
d'intérêt,
? Quant à notre deuxième question nous dirons
que dans un contexte de sous-emploi, cela
dépend du comportement contingent de l'individu en qui les
parents investissent.
C'est ainsi, ces hypothèses pourraient être
confirmées ou infirmées âpres analyse des données
plus loin dans ce travail.
I.8. METHODOLOGIES
L'efficacité de tout travail scientifique tient aux
méthodes et techniques utilisées. D'où tout travail
scientifique quel que soit sa grandeur ou le domaine dans lequel il s'applique,
doit nécessairement recourir aux procédés
méthodologiques c'est-à-dire l'usage des méthodes et
techniques de recherche inhérentes à toute démarche
scientifique visant à atteindre un objectif poursuivi.
I.8.1. Méthodes
La méthode est constituée de « l'ensemble
des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche
à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les
démontre et les vérifient5 ». En effet, La
méthode désigne de façon générale les voies
d'accès à la connaissance indépendamment de tout souci de
les articuler, en un processus intellectuel logique. Pour notre part nous avons
utilisé trois méthodes à savoir : La méthode
inductive, la méthode comparative et la méthode analytique.
5 PINTO et GRAWITZ, « méthode des sciences sociales
», éd. Dalloz, Paris 1971, P.351.
10
? La méthode inductive
Induire, c'est « partir du particulier au
général. C'est remonter de l'observation des faits à une
proposition générale. On commence par réunir un grand
nombre des faits et des éléments contingents pour chercher
ensuite et dans quelle mesure les rapports existant entre les différents
faits observés peuvent être établis6 »cette
méthode consiste à rassembler une série d'observation
spécifique pour arriver à formuler une conclusion
générale.
Ainsi dans notre travail cette méthode nous a permis
d'observer le phénomène sur terrain en fin de le traiter pour
arriver à le généraliser sur la société.
? La méthode comparative :
Méthode comparative consiste selon A. Muluma à
« confronter deux ou plusieurs choses pour déceler les
ressemblances et les déférences qui existe entre elles7
», celle-ci consiste à confronter les données
récoltées sur terrain pour en dégager les points de
ressemblances et des dissemblances.
Dans notre travail, cette méthode nous a aidé de
confronter les éléments récoltés des
différentes années pour en dégager les écarts.
? Méthode analytique
Quant à cette méthode, elle consiste en «
une de composition d'un phénomène en ses éléments
constitutifs afin de mieux les étudier8 »celle-ci
consiste à faire un examen détaillé et minutieux sur les
données récoltées pour faire ressortir les effets.
Dans notre travail, elle nous a permis d'examiner en
profondeur l'ensemble des données récoltées sur
différentes années pour en fin dégager les
déterminants de ce type de financement.
I.8.2 Techniques
En se référant à Mulumbati Ngasha, nous
définissons la technique comme étant « un instrument ou
moyen pour collecter des informations nécessaires pour conduire la
recherche au bon port9 ».
6 RINAUDO. J. ET COSTER, « initiation aux sciences
économiques », Paris 1977, P.17.
7 A. Muluma, « le guide du chercheur en sciences sociales et
humaines », éd. Sogedes, Kinshasa 2003, P.105.
8 K. THANK. « Education comparée », Ed. Africa,
Lubumbashi1978, P.6
9 MULUMBATI NGASHA, (1980), « manuel de sociologie
générale », éditions Africa, Lubumbashi, P.25.
11
Pour ce faire, nous avons recouru à trois techniques dans
la collecte de nos données : la technique documentaire, la technique
corrélationnelle et la technique d'entretien.
? La technique documentaire
Elle consiste à « étudier et à analyser
les documents pour voir les informations sur les faits ou les
phénomènes que l'on étudie10 », nous
dirons encore elle porte sur la consultation des ouvrages, des annuaires
statistiques, etc.
Cette technique nous a permis à voir les documents
officiels (annuaires statistiques ; archives publiques ; correspondances
administratives...) pour afin voir le comportement de revenu des ménages
par rapport à leur planification future.
? Technique corrélationnelle de Pearson
(r)
C'est une technique qui permet « d'étudier la
relation qui pourrait exister entre deux variables quantitative x &
y11».
Celle-ci nous a favorisé à établir la
relation entre le salaire, niveau d'étude ainsi que le niveau de
l'expérience professionnel accumulé pour mieux dégager
l'influence de chaque variable dans notre modèle
économétrique.
? La technique d'entretien
Albert Brimo cité par Mulumbati Ngasha la
définit comme « une technique qui a pour but d'organiser un rapport
de communication verbal entre deux personnes, l'enquêteur et
l'enquêté, afin de permettre à l'enquêteur de
recueillir certaines informations de l'enquête concernant un objet
précis12 ».
Cependant, pour notre travail nous avons eu à
s'entretenir avec les parents dans différents ménages qui ont des
enfants à scolariser sous leur charge dans la ville de Lubumbashi ce qui
nous permettrons de vérifier nos hypothèses émises
ci-haut.
10 MULUMBATI Ngasha, op.cit. P.6.
11 Ladrice & Mignon, (2002), « économétrie
temporelle, macroéconomique et financière », paris,
éd. economica
12 Mulumbati Ngasha op.cit. P.32.
12
I.9. CHOIX ET INTERET DU SUJET
I.9.1. Choix du sujet
Loin d'être le fruit du hasard ; ce sujet nous a
inspiré par rapport au problème observé au sein de la
société concernant la structuration future de la consommation des
parents qui investissent dans la formation de leurs enfants face à un
avenir incertain que présente l'emploi dans les pays en voie de
développement.
I.9.2. Intérêt du sujet
Ce sujet revêt non seulement un intérêt
particulier, pour nous dans le sens où il nous permettra d'abord de
comprendre pourquoi les parents financent nos études mais de voir aussi
la compatibilité et la non incompatibilité de la théorie
de cycle de vie dans un contexte purement africain, pour donner aux
ménages des orientations au cas où le chômage serait
involontaire ou un fait subit par les enfants.
I.10. DELIMITATION DU SUJET
Comme tout autre travail scientifique doit être
limité afin d'éviter toute ambiguïté
éventuelle, le nôtre aussi n'échappe pas à cette
règle. La tâche ne serait facile en l'élaborant sans limite
spatio-temporelle.
I.10.1. Délimitation spatiale
S'agissant de la délimitation spatiale notre travail
porte sur la République Démocrate du Congo en
général et dans la ville de Lubumbashi
particulièrement.
I.10.2. Délimitation temporelle
Concernant sa limitation temporelle nous avons
préféré analyser la période allant de 2012 à
2018 soit une période de six (6) ans.
13
I.11. PLAN SOMMAIRE
Outre l'introduction et la conclusion, ce travail comporte
trois grands chapitres développant chacun un thème donné.
Au premier chapitre nous analyserons les concepts et les théories qui
soutiennent ce travail ; au second chapitre nous parlerons du système
éducatif congolais et le mode de financement de la formation et enfin au
troisième chapitre nous parlerons du déterminant du financement
en capital humain face à la théorie du cycle de vie en
Afrique.
14
CHAPITRE PREMIER : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
Dans ce chapitre il sera question de définir les
concepts qui contournent notre recherche pour mieux appréhender ou mieux
comprendre notre sujet littérairement, ensuite nous passerons en revue
les différentes théories économiques qui peuvent expliquer
ou soutenir cette recherche.
Pour ce faire, ce chapitre sera subdivisé en deux
sections comme dit dans les précédentes lignes dont, la
première cadrera essentiellement avec les concepts du travail et la
seconde sera orientée dans l'analyse des théories
économiques qui confèrent à cette étude un
sous-bassement.
SECTION I : CADRE CONCEPTUEL
Les concepts sont ceux qui sont liés à l'objet
ou qui font l'objet d'une préoccupation centrale dans un ouvrage,
article, mémoire, ou dans un travail de fin de cycle, TFC en sigle et
autres pour comprendre littérairement le vif du sujet. C'est pour cette
raison que toute étude entreprise par l'esprit sur un problème
quelconque doit d'abord partir de certaines définitions à fin que
l'on sache exactement sur quoi l'on s'interroge. C'est dans cette optique que
nous cherchons à comprendre les concepts de notre sujet.
1. COUT :
Il existe plusieurs définitions d'un coût. En voici
quelques-unes :
Le Nouveau plan Comptable Général
Français de 1986 (NPCGF) définit un coût comme étant
une accumulation des charges sur un produit13.
A. Rapin et J. Poly cités par Chey Mukandu
définissent quant à eux un coût comme étant «
constitué par un total de dépenses rapporté à un
moment donné soit à une fonction ou partie de l'entreprise, soit
à un objet, une prestation de service, pris à un stade autre que
le stade final de la livraison au client14 ».
13 Nouveau Plan Comptable Général Français
(1986),
14 Chey Mukandu, Op.cit. P.18.
15 A. CORHAY & M. MBANGALA, (2008), « fondements de
gestion financière », 3ème édition, les
Editions de l'Université de Liège, P. 224.
15
Pour sa part, Chey Mukandu définit un coût comme
étant « un total de dépenses ou de charges et pertes se
rapportant soit à l'acquisition, soit à la production ou à
la cession d'un bien ou d'un service ».
Dans le cadre d'une entreprise, un coût peut donc
être défini comme une expression chiffrée des conditions
d'exploitation considérées à un stade donné
d'exploitation d'approvisionnement de production ou de distribution.
2. COUT DE FINANCEMENT SCOLAIRE
Si le coût est défini comme un ensemble des
charges ou des dépenses dans la fabrication d'un bien mais un coût
de scolarisation dans l'angle de ce travail signifie, l'ensemble des charges ou
des dépenses qu'entrainent les ménages dans le financement des
études de leurs enfants.
Quant à A. Corhay et M. Mbangala, ils
définissent le coût de financement comme « le coût
qu'une entreprise doit supporter du fait de l'utilisation de son capital pour
financer son activité15 ».
3. ECOLE ET UNIVERSITE
Selon Larousse, une école est un établissement
où l'on enseigne les élèves d'une école, c'est
aussi l'ensemble de ceux qui adhèrent à la doctrine d'un
philosophe ou encore c'est le caractère à des oeuvres d'art, de
littérature ou de science qui donne l'expérience. Tandis qu'une
université est un établissement supérieur qui joue le
même rôle qu'une école mais la seule différence avec
cette dernière est qu'elle confer beaucoup plus la spécialisation
dans un domaine bien établie.
4. LE SECTEUR EDUCATIF
C'est un marché sur lequel se déroule l'ensemble
des activités scolaires. Il peut être défini aussi comme
étant l'ensemble des pratiques se déroulant dans un milieu
scolaire.
16
5. INVESTISSEUR
Le dictionnaire économique définit un
investisseur comme « un particulier ou une entité sociale qui
engage des capitaux stables dans une entreprise ». Dans notre contexte,
les investisseurs sont les parents qui émettent ou qui engagent leurs
capitaux dans le financement des études des enfants dans le souci d'en
tirer le profit à long terme.
6. REVENU
Le revenu est défini par Larousse comme étant
« ce qu'on retire annuellement d'un domaine, d'un emploi, d'une pension,
d'une constitution de rente ». Donc par cette définition nous
pouvons dire que, le revenu est toute forme de rémunération
qu'une personne retire de ses activités. Pour sa part, J.M. Keynes
définit le revenu comme étant, « l'excès de la valeur
des produits finis qu'il a vendus au cours de la période sur son
coût premier. Ceci signifie que le revenu de l'entrepreneur, ainsi
défini, est égal à la quantité qu'il s'efforce de
rendre maximum en faisant varier son échelle de production16
».Par cette définition le revenu de l'entrepreneur est lié
au dividende que ce dernier reçoit pendant une période
donnée, il est à signaler que son revenu vari par rapport au
rendement des facteurs employés. Mais quant au revenu d'un agent, il est
égal au salaire qu'il reçoit chaque mois auxquels nous y ajoutons
des allocations familiales sans oublier les avantages liés aux
postes.
7. LE CAPITAL HUMAIN
Selon l'OCDE, le capital humain peut se définir comme
les: « connaissances, Qualifications, compétences et autres
qualités possédées par un individu et intéressant
l'activité économique17 ». Cette
définition traite des compétences d'un individu non seulement
à partir du niveau d'éducation qu'il a atteint, mais
également de la façon selon laquelle il peut les utiliser de
manière productive sur le marché du travail.
Le capital humain est un bien immatériel qui peut faire
progresser ou soutenir la productivité, l'innovation et
l'employabilité. Il peut croître, se réduire ou devenir
obsolète. Il provient de différentes origines, en l'occurrence et
notamment, l'apprentissage organisé dans le cadre de l'éducation
et de la formation.
16 J. M. Keynes (1936), « Théorie
générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie
», (livres I à III), Paris : Éditions Payot, P. 54
17 OCDE, (1998), « L'investissement dans le capital humain :
Une comparaison internationale », vol. 1998, n° 3, Paris, p.9.
17
8. EPARGNE
Le dictionnaire économique définit
l'épargne comme étant « la part d'un revenu
inutilisée qu'une personne peut investir dans diverses options de
placement pour la faire fructifier ou garder en réserve dans un bas de
laine ».
Quant à Keynes il explique que « L'épargne
soit l'excès du revenu sur la dépense pour la consommation. Les
seules hésitations possibles au sujet de la signification du mot
épargne sont donc celles qui ont pour origine soit le sens du mot revenu
soit le sens du mot consommation. Nous avons déjà défini
le revenu18 ».Quant à la dépense pour la
consommation pendant une période quelconque, elle ne peut être que
la valeur des biens vendus aux consommateurs pendant cette période, ce
qui nous ramène à la question de savoir ce qu'il faut entendre
par acheteur pour la consommation. Dans ce cadre l'élément
acheté serait les instructions ou la formation que chaque enfant
reçoit à l'école sous contrainte des frais scolaires ou
des frais académiques liés.
9. COUT D'OPPORTUNITE
Le coût d'opportunité est le gain qu'entrainerait
un emploi diffèrent d'une ressource économique. Dans notre
recherche celui-ci signifie tout simplement que l'investissement en
éducation entraine un coût d'opportunité courant qui peut
s'évaluer par le salaire que toucherait l'individu en travaillant
immédiatement.
SECTION II : CADRE THEORIQUE
La pensée économique s'est toujours
intéressée à l'étude du rôle et de l'impact
de l'investissement en capital humain, notamment par les biais de
l'éducation et de la formation sur la croissance économique et le
développement d'une nation. Les approches théoriques
défendent des thèses et des arguments multiples et
différents à ce sujet. Pour les théories du capital humain
et de la croissance endogène, nous affirmons que l'éducation est
un vecteur fondamental pour créer et stimuler la croissance et le
développement. On établit un lien très étroit entre
le niveau de scolarisation de la population et la qualité du
système éducatif d'une part et les performances
économiques et humaines d'autre part.
18 J. M. Keynes, Op.cit. P. 60.
18
Notre objectif dans cette deuxième section est de
présenter et d'analyser les thèses et arguments de ces approches
théoriques. Il s'agit d'analyser et discuter les fondements et bases
théoriques sur lesquels nous attendons construire notre argumentaire
dans les deux prochains chapitres.
Cette section sera divisée en deux parties. Dans la
première partie, nous allons nous concentrer sur l'étude de
l'impact positif de l'éducation sur la croissance économique
à travers l'augmentation et l'amélioration de la
productivité des individus; des chances de leur employabilité;
des salaires; et du progrès technologique. Alors que dans la
deuxième partie, nous allons mettre l'accent sur les bienfaits non
marchands de l'éducation en matière de développement
humain. La littérature théorique affirme que :
? L'éducation favorise l'émergence et la
constitution d'une société démocratique ; le renforcement
des liens de cohésion et de paix sociales ; l'amélioration de la
santé maternelle et des enfants ; la réduction de la taille des
familles ; et, la scolarisation des générations futures.
II.1. ÉDUCATION ET CROISSANCE ECONOMIQUE
Pour bien saisir le débat théorique concernant
l'impact de l'éducation sur la croissance économique, nous avons
opté pour l'étude et l'analyse des positions de quatre approches
théoriques, que nous considérons parmi les plus
représentatives et celles qui ont le plus travaillé sur les
questions d'économie politique d'éducation. Il s'agit de la
théorie classique ; la théorie du capital humain ; la
théorie néolibérale, et les théories de la
croissance endogène.
II.1.1. Le Lien Education-Croissance Dans La
Pensée Economique Classique
Dans la perspective de la théorie classique, la
principale source de création des richesses et de la croissance
économique est l'accumulation des facteurs de production, à
savoir le capital et le travail. D. Ricardo, affirme que l'augmentation de la
productivité est le résultat de l'augmentation de la
quantité et de la qualité des facteurs à la disposition
des travailleurs. A. Smith dans son chef d'oeuvre: La Richesse des Nations,
publié en 1776, considère que « l'investissement dans
l'apprentissage et l'éducation est un des moyens permettant
l'accroissement de la productivité des individus et de la nation,
malgré les coûts qu'il entraîne pour son acquisition19
». Cette attention accordée par A. Smith, à
l'investissement en éducation
19 Jean Luc de Meulemeester et Claude Diebolt, (2007), «
Éducation et croissance : Quel lien, pour quelle Politique ? »,
Association française de Clinométrie, Working papers n° 8,
p. 3.
19
s'explique à notre avis par l'évolution des
contextes politique et socio-économique pendant cette période
(XVIIIe siècle) en Europe. Il s'agit notamment, du renforcement de la
pénétration du capital dans la production industrielle et
l'entrée des producteurs dans un rapport de concurrence salariale pour
la réduction de leurs coûts ; l'amélioration de leur
compétitivité ; et, l'augmentation de leurs profits. Dans ce
contexte, deux questions principales ont occupé la réflexion des
classiques : Premièrement, faut-il instruire les ouvriers et si oui
quelle instruction leur donner ? Et deuxièmement, comment produire et
financer cette offre d'instruction ? Sur le premier niveau, les classiques ont
insisté sur la nécessité de l'instruction
élémentaire des travailleurs qui n'ont besoin que de leurs forces
physiques pour l'accomplissement de leurs tâches.
L'objectif étant « de les domestiquer, leur
apprendre le bon sens et faire en sorte qu'ils se conforment à l'ordre
et la discipline (ponctualité et régularité, respect de
l'autorité et sobriété et morale) au sein des lieux de
travail20 ».
Il en résulte, que dans une perspective classique
l'éducation a une double fonction. « Elle n'est pas seulement
considérée comme un moyen pour le développement des
capacités productives des individus mais également comme un moyen
d'amélioration morale21 ».
Sur le niveau de développement de la
productivité des individus et travailleurs, J. S. Mill, considère
que: « L'instruction rend le travailleur plus avisé, plus prompt,
plus honnête dans son travail quotidien: c'est donc un facteur important
dans la production de richesses matérielles22». D'un
autre côté, A. Smith, défend le droit d'un travailleur
éduqué et en charge d'un travail exigeant une grande
habileté à un salaire lui permettant non seulement d'indemniser
les coûts et frais occasionnés par sa formation, mais
également de lui permettre de réaliser un certain niveau de
profit dans une période donnée du temps. II affirme à cet
effet que :
« Quand on a établi une machine
coûteuse, on espère que la quantité supplémentaire
de travail qu'elle accomplira avant d'être usée remplacera le
capital employé à l'établir, avec les profits ordinaires
tout au moins. Un homme éduqué au prix de beaucoup de travail et
de temps en vue de l'une de ces professions qui exigent une habileté
supérieure
20 Jean-Jacques Paul, Op.cit., p. 304.
21 Éric Delmotte, (1998), Une introduction à la
pensée économique en éducation, Presse universitaire de
France (PUF), p. 37.
22 J. S. Mill, (1848), Principles of Political Economy, London;
Longmans, Green and Co. L. 1. Chap. VII. §. 5.
20
peut être comparé à l'une de ces
machines coûteuses. On doit espérer que la fonction à
laquelle il se prépare lui rendra, outre les salaires du simple travail,
de quoi l'indemniser de tous les frais de son éducation, avec au moins
les profits ordinaires d'un capital de même valeur. Il faut aussi que
cette indemnité se trouve réalisée dans un temps
raisonnable, en ayant égard à la durée très
incertaine de la vie des hommes, tout comme on a égard à la
durée plus certaine de la machine. C'est sur ce principe qu'est
fondée la différence entre les salaires du travail qui demande
une grande habileté et ceux du travail ordinaire23.
»
A. Smith, distingue entre les individus en fonction de leurs
qualifications et leurs capacités acquises par l'éducation.
« La différence entre les hommes adonnés aux professions les
plus opposés, entre un philosophe, par exemple et un portefaix, semble
provenir beaucoup moins de la nature que de l'habitude et de
l'éducation24 ». Cela dit, il explique les
différences de salaire et de rémunération du travail par
« Les coutumes, moeurs, et police de l'Europe », en affirmant que
:
« La police de l'Europe considère comme
travail demandant de l'habileté celui de tous les ouvriers, artisans et
manufacturiers et comme travail commun celui de tous les travailleurs de la
compagne. Il peut en être ainsi dans certains cas ; mais le plus souvent
il en est autrement. Ainsi les lois et coutumes d'Europe, afin de rendre
['ouvrier capable d'exercer la première de ces deux espèces de
travail, lui imposent la nécessité d'un
apprentissage25 ».
Il invoque également, l'impact de l'éducation sur
la productivité à travers la division
du travail:
« Les plus grandes améliorations dans la
puissance productive du travail, et la plus grande partie de l'habilité,
de l'adresse et de l'intelligence avec laquelle il est dirigé ou
appliqué, sont dues, à ce qu'il semble, à la division du
travail (...) l'augmentation dans la quantité d'ouvrage qu'un même
nombre de bras est en état de fournir, en conséquence de la
division du travail, est due à trois circonstances différentes:
premièrement, à un accroissement d'habilité dans chaque
ouvrier individuellement; deuxièmement, à l'épargne du
temps qui se perd ordinairement quand on passe d'une
23 A. Smith, Op. Cit., p. 175.
24 A. Smith, Op. Cit. P.50.
25 A. Smith, Op. Cit. p. 51
21
espèce d'ouvrage à un autre;
troisièmement, à l'invention d'un grand nombre de machines qui
facilitent et abrègent à un homme de remplir la tâche de
plusieurs26 ».
Le raisonnement d'A. Smith s'inscrivait dans le cadre de
l'institution corporative d'apprentissage. Une institution dont la mission est
non seulement la formation de la main d'oeuvre, mais également de
rationner l'accès de nouveaux producteurs au marché.
L'idée est de justifier que, l'on ne peut imposer les coûts de
longs apprentissages aux apprentis que si ceux-ci sont certains de pouvoir
rentabiliser ultérieurement leurs investissements éducatifs sur
le marché du travail. Il s'agit d'une théorie de la demande
d'éducation en fonction des revenus anticipés. « Ce n'est
pas la formation qui explique et justifie le revenu, mais à l'inverse,
la coalition des producteurs pour assurer la sécurité de leurs
revenus qui explique et justifie l'institution d'une barrière à
l'entrée, dans ce cas les institutions corporatives
d'apprentissage27 ». Dans cette optique, l'éducation est
envisagée non pas comme un investissement productif, mais comme un
placement financier, réductible à un simple calcul rationnel en
termes pécuniaires. L'éducation ne serait entreprise par les
individus que si les perspectives de rendement sont au moins égales
à celles des affectations alternatives des ressources de l'individu. En
ce qui concerne la deuxième question, à savoir celle de la
production et de financement de l'offre éducative, la théorie
classique défend deux arguments principaux basés sur le principe
de la libre concurrence. « Premièrement, des marchés du
travail concurrentiels représentent le meilleur moyen pour assurer une
affectation rationnelle des ressources à l'éducation dans la
sphère économique et, deuxièmement, une concurrence en
matière de l'offre éducative permettrait un meilleur rapport
qualité/prix pour les demandeurs de l'éducation28
».
Un point en commun entre les idées et les écrits
de l'école classique est de ne pas traiter de l'éducation en
général, mais souvent d'un seul type d'éducation en
particulier, ou plus précisément de l'instruction d'un groupe
social déterminé. C'est le cas par exemple, d'A. Smith, qui
traitait des formes sociales de l'éducation dans différents
chapitres dans son oeuvre « La Richesse des Nations ».
En général, on peut affirmer que la
théorie classique établit un lien d'interaction positive entre
éducation et croissance économique. L'augmentation et
l'amélioration de la productivité des travailleurs, des salaires
et de la croissance économique sont en partie le
26 A. Smith, Op. Cit. p. 52
27 A. Smith, Op. Cit, P. 58.
28 Jean-Jacques Paul, Op.cit. p. 304.
22
résultat d'un accroissement, augmentation et
amélioration de l'éducation des individus. Les affirmations de la
théorie classique ont été reprises et
développées par la théorie du capital humain pour en
montrer et prouver que les différences de niveaux de croissance
économique entre pays ne sont en fin de compte que le résultat
tout à fait logique des différences dans la conception du
rôle et de la place du système éducatif et des niveaux de
scolarisation de la population.
II.1.2. La théorie du capital humain
La fin de la deuxième Guerre mondiale et le
début de la Guerre froide ont sensiblement affecté la vision et
la conception qu'entretenaient les Gouvernements et les économistes
quant à la place et le rôle de l'éducation dans la
société. La prise en compte d'une nécessaire
révision du lien entre éducation et croissance a poussé
certains pays développés, dont notamment les États-Unis,
à motiver et encourager la recherche scientifique en la
matière.
D'où la création d'une filière de
recherche en économie de l'éducation à l'université
de Chicago au début des années 1960. L'objectif étant de
répondre à la question : Comment accroître d'un point le
taux de croissance de l'économie américaine dans les vingt
prochaines années ? Le programme visait la résolution de certains
problèmes posés par le nouvel contexte international, à
savoir : le maintien et le renforcement de la croissance économique ;
« le rôle de l'éducation dans la lutte contre la
pauvreté et la discrimination raciale; et, la compétition avec le
bloc soviétique, notamment après le lancement de ce dernier du
premier spoutnik, en 1959. Les travaux au sein de ce programme de recherche ont
conduit à la naissance de toute une nouvelle filière au sein de
la science économique, en l'occurrence celle de l'économie de
l'éducation29 ». Tout d'abord, on doit signaler
l'introduction de la théorie du « capital humain »,
grâce aux travaux de T. W. Schultz et G. Becker. Ces derniers se posaient
deux questions : Qui gère les ressources humaines ? Et selon quels
critères ?
La réponse à ces questions consiste à
affirmer que « l'être humain peut être considéré
comme une matière première à façonner et à
transformer en fonction des besoins de l'économie et du marché du
travail30 ».
À l'encontre de la théorie classique, les
théoriciens du capital humain affirment que les seuls facteurs de
travail et du capital sont insuffisants à eux tous seuls pour
l'explication
29 Jean-Jacques Paul, Op.cit. p. 309.
30 Jean-Jacques Paul, Op.cit. p. 310.
23
et l'analyse des différences d'évolution de
niveaux de croissance entre les économies. Dans la vision de ces
derniers, c'est la qualité du facteur travail et non pas le travail en
lui-même, qui représente un élément fondamental pour
la compréhension de la dynamique de croissance. Or, un facteur travail
de qualité implique que les individus et travailleurs, jouissent d'un
bon état de santé (capacités physiques) et d'un
système éducatif moderne et axé sur les sciences,
l'innovation et la technologie (capacités intellectuelles).
Dans cette optique, le capital humain se présente comme
un facteur endogène résultant de choix rationnels
d'investissement de la part des individus, travailleurs et entreprises.
La théorie du capital humain s'est construite par
analogie à la théorie du capital physique (G. Becker, 1994).
« L'éducation et la formation sont considérées comme
un Investissement que l'individu doit effectuer d'une façon rationnelle
afin de se construire un capital productif inséparable de sa
personne31 ». L'étudiant est considéré
comme une firme possédant un niveau initial de connaissances ou un stock
de capital humain. Tout comme la firme peut investir pour accroître et
accumuler son capital physique, l'étudiant peut lui aussi de sa part,
augmenter son stock de capital humain par sa demande d'éducation. Cette
dernière augmente les capacités productives de l'individu, en
accroissant ses connaissances, aptitudes et compétences.
Les coûts relatifs d'acquisition de ce capital sont de
deux sortes. « Premièrement, un coût d'opportunité,
c'est-à-dire le salaire et les avantages auxquels l'individu pourrait
prétendre avoir déjà s'il travaillait à temps plein
et dont il doit renoncer pour se libérer à sa formation. Et
deuxièmement, les coûts et les frais exigés pour sa
formation. Car l'éducation est censée lui procurer une source de
revenu durable sur le marché du travail. Son acquisition devrait
accroître et améliorer ses compétences et qualifications et
ainsi sa productivité marginale. Le taux de rendement de
l'investissement en capital humain se mesure par la différence entre le
niveau de flux de salaire perçus après l'investissement et le
niveau de flux de salaire que l'individu n'aurait pu percevoir s'il n'en avait
pas investi32 ». De ce point de vue, il sera rentable
d'investir si la différence entre les valeurs actualisées de ces
deux flux est positive et supérieure aux coûts de l'investissement
ce qui signifie, qu'il doit être supérieur à
l'unité. Pour sa part, G. Becker, affirme que : « c'est
l'anticipation des gains
31 Véronique Simonet, (2003), « Le capital humain
», Chap. dans Encyclopédie des Ressources Humaines, ouvrage
coordonné par José Alouche, Vuibert, p. 135.
32 Véronique Simonet, Op.cit., P.137.
24
futurs que peut gagner l'individu en termes de revenus, qui
détermine son choix et son niveau d'investissement
éducatif33 ». C'est-à-dire que, la demande
d'éducation est le résultat d'un calcul de rentabilité
réalisé à partir de la différence entre les
coûts et les bénéfices qu'elle pourrait engendrer pour son
demandeur. Il en découle pour T. W. Schultz que, « grâce
à l'éducation les travailleurs sont devenus des capitalistes dans
le sens où le travailleur est supposé avoir une marchandise
à vendre sur le marché de travail. Cette marchandise est un stock
de connaissances, de compétences et d'un savoir-faire acquis dans une
large proportion grâce à la formation et
l'éducation34 ». L'éducation est un
investissement rentable et la dépense d'éducation n'est plus
envisagée comme une conséquence des différences de revenus
comme chez A. Smith, dans sa théorie de la demande d'apprentissage, mais
comme une cause sur laquelle on peut agir.
De son côté, Mincer (1958) précise que les
écarts de salaires entre individus et travailleurs s'expliquent par la
différence de niveau de formation entre ces derniers. Alors que Schultz
(1961) considère que les individus peuvent améliorer leur
productivité par des actes volontaires d'investissement.
En théorie, « le capital humain a trois
particularités principales qui le distinguent des autres formes de
capital: la personnalisation, la limitation et l'opacité35
». La personnalisation du capital humain réside dans le fait qu'il
est indissociable de son propriétaire. Il est incorporé dans ce
dernier. G. Becker affirme à cet effet que :
La personnalisation représente également une
sorte de protection contre toutes les menaces extérieures.
L'effectivité de cette protection est considérée
même comme une forte incitation pour le maintien et l'augmentation de
l'investissement en soi. Alors que dans le cas échéant, la
personne en question craignant une atteinte à son capital intellectuel
pourrait envisager de fuir son lieu d'activité, vers un autre lieu plus
sécuritaire, rentable et prometteur pour son capital. Un des meilleurs
exemples à ce sujet est celui de la fuite des cerveaux de certains pays,
notamment ceux en développement, en raison de l'indifférence ou
la faiblesse des politiques publiques en matière de recherche
scientifique, de motivation et de justice salariale et professionnelle.
33 G. Becker, (1994), «Human Capital: A theoretical and
Empirical Analysis with Special Reference to Education», University of
Chicago Press, 3ème Edition.
34 Schultz T. Paul, (2003), "Evidence of Returns to Schooling
in Africa from Household Surveys: Monitoring and Restructuring the Market for
Education," Working, Economic Growth Center, Yale University.
35 Véronique Simonet, Op.cit. p. 135.
25
La deuxième particularité à savoir celle
de la limitation, signifie que les possibilités d'accumulation du
capital humain sont tributaires des capacités physiques et
intellectuelles de l'individu. « Le rendement marginal de l'investissement
est censé décroître au fur et à mesure que l'effort
individuel augmente36 ».
Troisièmement, l'opacité du capital humain
signifie que, « les compétences, connaissances et aptitudes du
travailleur ne sont pas complètement visibles pour l'employeur
dès le début de l'opération de recrutement. Ainsi, il'
pourrait être tenté d'accorder le même salaire, traitement
et avantages à des individus ayant des formations et des
productivités différentes37 ». Dans ce cas, seuls
les travailleurs bien formés et compétents seront capables de
convaincre l'employeur de la qualité et la distinction de leurs
travaux.
Concernant la question de financement de l'offre
éducative et du rôle des pouvoirs publics, la théorie du
capital humain insiste sur la nécessité de laisser les
dépenses d'investissement en éducation au libre jeu du
marché :
« Si tous les marchés sont concurrentiels, et si
les individus arbitrent rationnellement entre les affectations alternatives de
leur revenu en fonction des taux de rendement anticipés, la
dépense sociale d'éducation sera optimale et la production des
services d'enseignement la plus efficiente possible. L'intervention de
l'État et des pouvoirs publics ne serait autorisée que dans le
seul cas de la défaillance du marché38 ».
Bref, la théorie du capital humain défend la
thèse selon laquelle, investir en éducation est une des
préconditions à une croissance économique soutenue et
durable. Le taux de croissance d'une économie est essentiellement
affecté par le taux de croissance de l'éducation et du niveau
scolaire de la population active. Cette théorie a donné lieu
à une sorte de consensus en faveur d'une expansion massive des
systèmes éducatifs.
II.1.3. La théorie néo-libérale de
l'économie de l'éducation
L'échec des politiques éducatives de la
majorité des pays en développement conjuguée à
l'explosion de la crise de la dette au début de la décennie 1980,
a conduit à un renversement d'approche en matière
d'économie d'éducation. Les institutions financières
internationales soutenaient que l'interventionnisme étatique et public
en la matière ne peut
36 Véronique Simonet, Op.cit. p. 136.
37 Véronique Simonet, Op.cit. p. 137.
38 Jean-Jacques Paul, Op.cit. p. 311.
26
garantir la réussite des systèmes
éducatifs des pays en développement à produire une
éducation de qualité et en adéquation avec les
avancées économiques et technologiques. Voire même qu'un
tel interventionnisme et financement public massif de l'éducation sont
considérés comme une manifestation de gaspillage financier et de
manque de performance économique. Ainsi, se posent des questions, telles
que:
? Quel est le rôle et quelles sont les fonctions de
l'État en matière d'éducation ? Quand est-ce que son
intervention est nécessaire ? Quand est-ce qu'il doit s'abstenir
d'intervenir ? Et qui doit produire et financer l'offre éducative ? Et
encore, selon quels critères ?
Ces questions sont au coeur des réflexions et analyses
de la théorie néo-libérale en matière
d'éducation. Elle affirme que l'éducation est un bien
privé et doit être prise en charge par les individus. Elle
prêche et légitime le retrait de l'État et de la
réduction des dépenses publiques d'éducation, en faveur
d'un rôle de plus en plus important pour le marché. L'État
peut maintenir son rôle de stratège, mais, non celui de
gestionnaire. Ainsi, on parle de « management de l'éducation, au
lieu de politiques d'éducation39 ». On considère
aussi, que « l'éducation n'a rien de particulier par rapport aux
autres secteurs d'activité économique et que la gestion des
établissements scolaires doit s'aligner sur celle des entreprises. Et
à ce titre, il ne s'agit plus de corriger les imperfections du
marché par l'intermédiaire de l'État, mais de
suppléer les défaillances de l'État par la défense
et promotion du marché supposé autorégulateur40
». Les arguments avancés par cette théorie affirment que
:
1. Les taux de rendement privés de l'éducation
sont partout supérieurs aux taux de rendement des placements alternatifs
ce qui légitime leur financement privé; et,
2. Les taux de rendement sociaux sont toujours
inférieurs aux taux de rendement privés.
L'infériorité du rendement éducatif
public par rapport à celui du secteur privé s'explique par
l'inefficacité de la production, de financement et du contrôle
publics de l'éducation, ce qui justifie le recours au marché. De
même, on exige que les dépenses publiques en éducation
assurent un rendement suffisant en retour pour la collectivité.
39 Véronique Simonet, op.cit., p. 315.
40 Véronique Simonet, op.cit., p. 316.
27
M. Friedman (1995), est une des figures de proue de cette
école de pensée. Il argue que, « le seul moyen de
restructurer et réformer les systèmes éducatifs en
général, et le système éducatif américain en
particulier, est de renforcer le rôle et le poids du secteur
privé. L'interventionnisme public en éducation ne peut assurer
une éducation de qualité pour l'ensemble de la population
étudiante. Seules les franches aisées de la société
ont les moyens d'envoyer leurs enfants à des écoles
privées de qualité, où ils reçoivent un
enseignement moderne qui répond aux exigences de l'évolution
continue des contextes social, économique et technologique. Alors que la
majorité de la population se contente des services d'une école
publique où les conditions de travail sont dépassées et ne
favorisent pas l'innovation et la créativité; deux
paramètres pourtant fondamentaux pour le progrès de toute
société41 ».
En principe, une bonne éducation et formation sont
synonymes d'un bon revenu et d'une place distinguée au sein de la
société. Par conséquent, les différences de niveau
et de la qualité d'éducation dans le présent, sont
déterminantes pour la compréhension des différences de
niveaux de revenus et de la qualité de vie des individus dans le futur.
Une élite bien formée et éduquée, est bien
placée pour occuper et maintenir son contrôle sur les emplois et
postes les plus importants, que ce soit en politique qu'en économie.
Alors, qu'une majorité sociale sous-éduquée ou mal
éduquée, risquerait de perdre confiance et
crédibilité dans le système politique et son droit au
progrès et à la croissance sociale. Ce décalage social est
non seulement anti-démocratique, mais également menaçant
pour la stabilité et la cohésion sociales nécessaires pour
la croissance et le développement de toute nation. Un tel système
éducatif non égalitaire et à deux vitesses est donc
conçu comme une source de troubles sociaux et de retard scientifique et
technologique pour l'ensemble de la société. Dans la vision de M.
Friedman (1995), un système éducatif a deux vitesses, où
cohabite d'une part, des écoles publiques fréquentées par
la majorité de la population étudiante et produisant une offre
éducative de moindre qualité, voire même médiocre.
D'autre part, une école privée moderne, fréquentée
par une élite sociale et assurant une offre éducative de
qualité et en conformité avec les exigences du marché du
travail et de l'évolution technologique, présente non seulement
une perte pour la société aux niveaux éducatif,
scientifique et financier, mais également et surtout, représente
une menace pour la paix et la cohésion sociales. Car il est porteur des
germes de tensions, ressentiments et conflits sociaux.
41 M. Friedman, (23 Juin 1995), "Public schools make them
private", CATO Institute Briefing Papers, N°. 23, p. 343.
28
La solution selon lui, est le retrait de l'État
à travers la généralisation de l'enseignement privé
moyennant la privatisation de l'offre éducative, afin que l'ensemble de
la population étudiante puisse bénéficier d'une
éducation privée et de qualité. Il met l'emphase sur le
rôle des « "vouchers" (chèques-formation), pour la
réussite de la transition d'un système d'éducation
publique régi et géré par l'État à celui
privé, régi par les lois du marché et de la
concurrence42 ». Les "vouchers" sont une sorte de subvention
financière où l'État prend en charge une partie de la
facture de scolarisation de sa population étudiante, en offrant aux
familles une aide financière pour les encourager à envoyer leurs
enfants dans des écoles privées au lieu de celles publiques. De
même, elles représentent du point de vue du marché, une
sorte de motivation et de confiance de la part de l'État en l'industrie
privée de l'éducation et un signe fort de la volonté
publique d'aider à la promotion de l'école privée.
Toutefois, M. Friedman reste très ambigu sur le point
de savoir comment évoluer d'un système de "vouchers", où
l'État assume la responsabilité première pour le
financement des dépenses d'éducation de ses citoyens dans les
écoles privées, vers un système où les citoyens
deviennent graduellement capables de se supplanter à l'aide
financière de l'État pour la prise en charge, soit de la
totalité de leurs dépenses éducatives, ou, du moins d'une
importante partie de ces dernières.
Dans un article, intitulé : "Public schools make them
private ", M. Friedman (1995), soutient que la privatisation des services
éducatives, à la lumière des privatisations
réussies en matières des services de communications et
d'information, ne peut que multiplier et diversifier les possibilités de
choix pour les consommateurs, de mettre et de raviver de la concurrence entre
les producteurs et ainsi produire des effets positifs pour la population
étudiante.
II.1.4. Les théories de la croissance
endogène
Les années 1980 et 1990 ont marqué un renouveau
de l'approche néo-classique de la croissance pour évoluer d'une
simple approche de croissance exogène à une autre dite de
croissance endogène. L'objectif étant d'expliquer la croissance
de long terme de façon plus efficace que le modèle de Solow
(1956), en introduisant le concept du progrès technique endogène
émanant des comportements des agents économiques et des
incitations politiques. Toutefois, on doit signaler que la théorie de la
croissance endogène adopte un des principaux
42 M. Friedman, Op. cit. P. 345.
29
postulats de la théorie néo-classique, à
savoir que « le principal facteur déterminant pour la croissance
économique est celui de la croissance de la productivité totale
des facteurs, qui à son tour repose principalement sur le niveau de
progrès technologique, l'innovation et la recherche et
développement43 ». Le savoir occupe une place centrale
dans les analyses de ces théories. « La production de ce dernier
est censé induire une croissance auto-entretenue en raison de rendements
marginaux non décroissants ou grâce à une
externalité positive née de la diffusion des
connaissances44 ».
La distinction entre les deux approches réside dans le
fait que si dans le cadre de la première approche la croissance est
condamnée à se décroître à cause de la
logique des rendements décroissants. Dans le cadre de la deuxième
approche par contre, Römer (1990) et Lucas (1988), on insiste sur le
caractère endogène des choix des acteurs tant en matière
d'investissement en capital humain, qu'en matière de recherche pour
l'explication d'un taux de croissance soutenu et auto-entretenu. De même,
les théories de la croissance endogène avancent « qu'on peut
agir sur le niveau de progrès technologique, par le biais des choix et
décisions en matière de politique économique45
».
Cette théorie montre en quoi plusieurs facteurs peuvent
faire apparaître des externalités positives et par
conséquent être source de croissance pour la collectivité :
investissement en capital physique, investissement en capital public,
investissement en capital humain, apprentissage par la pratique, division du
travail, et recherche et innovations technologiques. La croissance est
endogène au sens où elle ne dépend que. Des seuls
comportements des agents et des variables macroéconomiques. La
théorie néo-classique identifie une seule source de la croissance
l'accumulation du capital physique.
« Les théoriciens n'ignorent évidemment pas
les autres sources, mais ils ne les intègrent pas explicitement dans les
modèles, considérant que la variable exogène
appelée « progrès technique» capte tous ces effets
À l'inverse, les modèles de croissance endogène sont
caractérisés par une grande diversité des sources
retenues46 ». Ces sources ont de longue date, été
identifiées par les économistes. Cependant, c'est à la
théorie de la croissance endogène que revient le mérite de
leur formalisation pour la première fois, ce qui permet donc de mieux
43 Peter Howitt, (Printemps 2004), « Croissance
endogène, productivité et politique économique : rapport
de situation », Observatoire international de la productivité,
n° 8, p. 3.
44 Marielle Monteil, (2001), « Le savoir moteur de la
croissance économique : Tests empiriques des principaux modèles
de la croissance endogène », Forum de la régulation, Paris
10-12 Octobre, p. 1.
45 Peter Howitt, Op.Cit, p.3.
46 Peter Howitt, op. Cit, p.12.
30
comprendre leurs effets. Ainsi, les modèles de
croissance endogène génèrent un lien entre les politiques
publiques et la croissance de long terme, en supposant des fonctions de
production avec une constance ou une croissance des rendements des facteurs
reproductibles. C'est le cas pour Lucas (1988) qui suppose un rendement
croissant du savoir et du capital humain.
Les théories de la croissance endogène
comprennent trois modèles de pensée théorique, qui chacun
met l'emphase sur un paramètre bien déterminé. Il s'agit
des modèles d'accumulation du capital humain, du modèle du savoir
et recherche, et du modèle néo-schumpétérien. Nous
allons présenter brièvement les deux premiers modèles
avant de s'arrêter beaucoup plus en détail sur le dernier
modèle, à savoir celui néo schumpétérien.
A. Le modèle de Lucas : La théorie
d'accumulation du capital humain
Le modèle de Lucas (1988), propose un cadre d'analyse
dans lequel « l'accumulation du capital humain et le savoir sont des
facteurs déterminants pour la productivité et la croissance.
Elles sont même les facteurs de référence pour expliquer la
différence dans les taux et niveaux de croissance et
développement entre pays47. Le savoir est
considéré comme un bien rival et à exclusivité
d'usagé Il est le produit de l'éducation et à ce titre
incorporé aux individus en tant que capital humain48 ».
Ce modèle s'intéresse à étudier l'impact de
l'accumulation du capital humain sur la croissance. Son objectif principal est
d'expliquer le caractère continu de la croissance d'une part, et la
diversité des niveaux de revenus d'autre part. Il analyse les fondements
économiques de la formation du capital humain, en affirmant que chaque
individu répartit son temps entre les activités de production et
de formation. Chaque unité supplémentaire investie en
éducation permet d'accroître la productivité du travailleur
et de la firme. La croissance, alors, de long terme est un arbitrage
réalisé par les agents entre sacrifier leur utilité
présente, tout en sachant que le plus ils se consacrent à la
formation, le plus leurs productivités et revenus seront
élevés. Dans ce modèle on distingue entre deux secteurs.
Premièrement, celui de la production. Et deuxièmement, celui de
la formation. Dans le premier sont produits les biens à partir du
capital physique et une partie du capital humain qui est accumulable avec une
productivité non décroissante. Alors que dans le second secteur,
on trouve la formation du capital humain.
47 Peter Howitt, (2004), op. Cit, p. 4.
48 Marielle Monteil, op.cit., p. 2.
31
B. Le modèle de Romer : Le savoir comme produit
des activités de recherche
Dans la vision de Romer (1990), « le savoir ne peut
être incorporé aux individus. Il est synonyme de l'innovation et
produit de la recherche et développement. À l'encontre du
modèle de Lucas, le savoir est considéré comme un bien non
rival49 ».Dans la mesure où l'utilisation d'une
connaissance par un agent n'empêche pas l'usage simultané par un
autre. C'est également un bien à usage partiellement exclusif,
c'est-à-dire que s'il est possible d'interdire l'usage d'une
connaissance pour la production d'un bien, cela parfois est difficile lorsque
cette connaissance est utilisée pour produire une autre connaissance. Le
droit de propriété n'est que partiel. La croissance est
envisagée comme la conséquence principale de l'accumulation des
connaissances. Un pays consacrant une forte part de son capital humain à
la recherche aura tendance à croître plus rapidement qu'un autre.
Le progrès technologique est envisagé comme le résultat
des activités d'un secteur de la recherche qui a pour objectif la
production de nouvelles « idées » ou nouvelles
connaissances.
C. La théorie
néo-schumpétérienne de la croissance endogène : Le
modèle Aghion et Howitt
Aghion et Howitt (1992), intègrent dans leur
modèle une idée qui remonte à J. Schumpeter, en vertu de
laquelle les innovations industrielles, tout en améliorant la
qualité des biens produits sont des facteurs de croissance.
L'idée centrale est que le progrès technologique rend
obsolète les biens produits dans le passé.
Dans le cadre de cette approche, qu'on appelle
également « l'approche basée sur l'innovation. La croissance
est liée au stock du capital humain. Ce dernier affecte la
capacité d'un pays d'innover et de se rattraper par rapport aux autres
pays développés50 ». Pour P. Howitt (1992) un de ses
fondateurs, elle consiste à faire :
« Ressortir la distinction entre le savoir
technologique et le capital et elle analyse le processus de J'innovation
technologique comme une activité distincte de l'épargne. Cette
nouvelle théorie précise de façon explicite qui profite du
progrès technologique, qui perd, comment les gains et les pertes
dépendent d'arrangements
49 Marielle Monteil, op.cit. P.10.
50 Hans-Jürgen Engelbrecht, (May 2001), "The Role of human
capital in economic growth: Some empirical
evidence on the "Lucas vs. Nelson-Phelps" Controversy", Massey
University, Department of Applied and International Economies, Discussion Paper
No. 01.02, p. 2.
32
sociaux, et comment de tels arrangements se
répercutent sur la volonté et la capacité de la
société de créer et d'affronter le changement
technologique51 ».
Le transfert technologique, la recherche et
développement et les politiques d'importation et d'homologation des
techniques étrangères occupent une place primordiale dans
l'analyse de la théorie néo-schumpétérienne de
croissance endogène. Elle considère que « ces
activités expliquent dans une large mesure les taux de croissance
convergents enregistrés dans les pays développés. Alors
que dans le cas des pays en développement, il serait très facile
d'accélérer leurs croissances, en adoptant les technologies
produites dans d'autres parties du monde. Dans cette optique, l'incitation
à la recherche et développement dans un pays en
développement déterminera non pas son taux de croissance à
long terme, mais son niveau de productivité totale des facteurs à
long terme52 ». Toutefois, au fur et à mesure que le
pays en question se rapproche de la frontière technologique, cet
avantage appelé dans la théorie « avantage d'état
arriéré » se diminue et entraîne également une
diminution du taux de croissance. En vertu également de cette
théorie, les pays où les investissements en recherche et
développement sont insignifiants et de moindre importance ne
présenteront pas des taux de croissance convergents, mais une croissance
plutôt plus lente que les leaders technologiques.
Le niveau de scolarité de la population active est
à son tour considéré comme un facteur déterminant
en matière de recherche et développement et de transfert
technologique. À cet effet, Griffith Redding et Van Reenen (200 l),
arguent que le niveau d'éducation est déterminant pour le taux
auquel une industrie dans un pays de l'OCDE, soit capable de rattraper les
leaders mondiaux dans son domaine. Pour P. Howitt (2004), cette situation
s'explique par le fait que :
« La scolarité influe sur la rapidité
du transfert technologique et, partant, sur la PTF (productivité totale
des facteurs) relative à long terme du pays, en partie parce que la
main-d'oeuvre qualifiée est utilisée de façon intensive
dans le processus de R-D (recherche et développement) qui est
nécessaire au transfert technologique, et en partie parce que les
avantages qui découlent du transfert technologique sont plus
élevés dans un pays où les travailleurs qualifiés
sont en mesure de travailler de façon productive avec les nouvelles
technologies53 ».
51 Peter Howitt, (2004), OP. Cit., p. 4.
52 Marielle Monteil, op.cit. P. 5
53 Peter Howitt, (2004), op.cit. P.6.
33
Ce modèle de « création destructrice ,
c'est-à-dire de remplacement d'un bien incorporant une certaine
technologie par une version plus moderne et développée de
celui-ci fait que l'entrepreneur ou l'innovateur qui réussit prend le
marché et remplace l'ancien monopoleur, et en touche donc les rentes,
d'où un puissant incitant à se consacrer à la
recherche54. D'où« Ce dernier est à son tour
lui-même dans une « position contestable », et dans ses calculs
il tiendra compte de la période de temps durant laquelle il anticipe
pouvoir maintenir son monopole avant de se faire battre par de nouveaux
entrepreneurs innovants55 ». Aghion et Howitt (1992), donnent à
l'innovation un rôle clé dans la croissance, et celle-ci est
liée à la part de la main-d'oeuvre affectée à des
activités de recherche.
II.2. Éducation et développement humain
Le développement humain englobe trois
éléments également importants, l'éducation et la
formation, la santé et la nutrition, et la réduction de la
fécondité. Ces trois éléments forment entre eux une
trame ininterrompue dont les relations démultiplient la
productivité d'un investissement dans le domaine de l'éducation.
En d'autres termes les progrès de l'éducation peuvent contribuer
à la lutte contre la pauvreté, à la fois directement et
indirectement, en augmentant le revenu, en améliorant la santé et
la nutrition et en réduisant la taille des familles. L'éducation
des parents accroît les chances d'avoir des enfants en bonne santé
et bien nourris (...) les liens existant entre l'éducation, la
santé et la fécondité nous fournissent un moyen de mesurer
les effets hors marché de l'éducation qui, selon des estimations
récentes faites aux États-Unis, représentent environ 40%
de la valeur économique totale de l'éducation (Haveman et Wolfe,
1984). On pourrait établir que « le rapport entre les effets non
marchands et marchands est encore plus élevé dans les pays en
développement56 ».
Dans son ouvrage : Un nouveau modèle économique
: développement, justice, liberté, publié en 2000, A. Sen,
défend une vision différente du développement. Il soutient
que ce dernier est « un processus d'expansion des libertés
réelles dont jouissent les individus57 ».
Le développement humain est un processus
d'élargissement des choix des individus. Il s'agit, d'une
libération et d'une valorisation des capacités humaines.
L'individu doit être libre et capable d'influer sur les processus qui
orientent sa vie. « Il doit pouvoir
54 P. Aghion and P. Howitt, (1992), "A Model of Growth through
Creative Destruction", Econometrica 60 (2), p.323.
55 Jean Luc de Meulemeester et Claude Diebolt, op.cit. p. 11.
56 Psacharopoulos et M. Woodhall, (1988), L'éducation pour
le développement : Une analyse des choix d'investissement, Economica,
Paris, p. 306.
57 A. Sen, (2000), Un nouveau modèle économique :
Développement, justice, liberté, Odile Jacob, Paris, p. 13.
34
participer aux divers processus de prise de décision,
d'exécution, de suivi et d'ajustement de celles-ci. La croissance
économique n'est qu'un moyen et instrument d'amélioration de la
vie des gens, certes important, mais non pas un objectif ultime et fondamental
en elle-même58 ».c'est ainsi que, d'autres auteurs disent
que, « Le développement va au-delà du simple objectif de la
croissance économique et d'augmentation du revenu national. Le
développement doit être centré et basé sur l'homme.
C'est l'homme qui est la source de la richesse et c'est l'homme qui crée
la richesse59 ».
Dans cette deuxième section nous avons abordé
d'un point de vue purement théorique la question du lien, d'interaction
et de « causalité » entre d'une part, éducation et
croissance économique, et d'autre part, éducation et
développement humain. Nous avons conclu que malgré les
réticences et réserves de certains courants de pensée, la
majorité des écrits théoriques affirment que
l'éducation exerce un impact positif et concret sur l'évolution
des niveaux de développement humain et de croissance économique
d'un pays. Voire même qu'à l'encontre d'autres domaines
d'activité, où l'effet et le retour sur investissement sont
limités et étroits. L'investissement en éducation
entraîne une cascade d'effets d'entraînement dans plusieurs et
divers domaines.
D'un point de vue économique, l'investissement en
éducation permet à un niveau individuel, l'augmentation et
l'amélioration de la productivité des individus, et ainsi, une
facilité pour ces derniers de trouver un emploi, intégrer le
marché du travail, et avoir un meilleur salaire. Alors qu'au niveau
national, il permet l'amélioration de la compétitivité des
entreprises établies, en raison de ses avantages liés au
développement technique et technologique et à la recherche et
développement. Elle contribue également à
l'amélioration de l'attractivité d'un pays pour les IDE de haute
valeur ajoutée, grâce au niveau et à la qualité de
formation de son capital humain. Alors qu'aux niveaux politique et social,
l'éducation permet une meilleure participation dans la gestion des
affaires nationales et locales. Un citoyen bien instruit est un citoyen
conscient de l'importance d'exercice de ses droits et de conformité
à ses devoirs, en participant activement dans la vie politique et en
s'attachant à l'exercice de son droit de critique et de contrôle
sur les politiques et le fonctionnement des institutions nationales et locales.
L'éducation est un levier fondamental pour l'épanouissement des
valeurs de la démocratie, de liberté et d'égalité.
Cette dernière valeur, à savoir celle de l'égalité,
se révèle comme un des meilleurs rendements de
58 Commission on Growth and Development, (May 2008), "The Growth
Report: Strategies for Sustained Growth and Inclusive Development", The World
Bank, Washington OC, p. 1.
59 Michel Vernières, (2004), Développement humain -
Économie et politique, éditions Economica, Paris, p.30.
35
l'éducation, notamment dans le cas des femmes.
L'accès des femmes à la scolarisation contribue à leur
intégration dans la vie socioprofessionnelle et exerce un changement
positif sur leur rôle et place à la fois, au sein de la famille et
au sein de la société toute entière.
Toutefois, la littérature théorique est unanime
sur le principe que l'éducation à elle toute seule et
malgré son importance ne peut résoudre l'ensemble des
problèmes d'une société. Un système éducatif
est en interaction active et continue avec son environnement. Les politiques
dans d'autres domaines peuvent également exercer un impact sur le taux
de retour de l'investissement en éducation. Il s'agit par exemple, des
politiques en matière de démocratie et libertés, de
structure productive de l'économie, de la législation en
matière du droit du travail, d'ouverture sur le commerce
international... etc. De même, le fonctionnement institutionnel et la
qualité du système éducatif sont des déterminants
fondamentaux pour sa rentabilité et la réussite des
investissements en éducation.
Dans cette optique et âpres avoir étudié
la littérature théorique en la matière, nous attendons
étudier et analyser dans le deuxième chapitre le comportement des
écoles publiques face aux écoles privées, d'où nous
chercherons à comprendre ce qui à booster la naissance des
écoles privées en république démocratique du Congo
en général et particulièrement dans la ville de
Lubumbashi. Ainsi ce deuxièmement chapitre est un préalable
fondamental pour l'étude dans le dernier chapitre basé sur
l'analyse du prix dans le secteur privé et le déterminant du
prix.
36
CHAPITRE DEUXIEME : LE SYSTEME EDUCATIF CONGOLAIS
Le système éducatif de la République
Démocratique du Congo (RDC) continue de se développer à
tous les niveaux, bien que lentement et avec des hauts et des bas. Cependant,
cette tendance, surprenante dans un contexte de plus de deux décennies
de déclin économique et de près d'une décennie de
conflit, ne montre pas jusqu'ici de progrès décisif vers la
scolarisation primaire universelle. « En quinze ans, la proportion
d'enfants non scolarisés, bien qu'en âge de l'être dans le
primaire, s'est accrue ; beaucoup de ceux qui fréquentent le primaire le
font irrégulièrement et parmi ceux qui réussissent
à atteindre la dernière année d'études primaires,
très peu sont capables de comprendre ce qu'ils lisent ou d'écrire
de simples phrases. La qualité est faible à tous les niveaux du
système éducatif, le contenu et les normes de l'enseignement
secondaire et de l'enseignement supérieur n'ayant pas été,
au demeurant, réformés depuis plus de vingt ans ».
En effet, ce chapitre sera consacré à l'analyse
du système éducatif congolais où nous montrerons son
évolution dès l'époque précoloniale jusqu'à
nos jours, les différentes reformes faites ainsi que le fonctionnement
des écoles publiques et privées.
SECTION I. HISTOIRE DU SYSTEME EDUCATIF CONGOLAIS
I.1. Le système éducatif
précolonial
Durant la période précoloniale, le
système éducatif était essentiellement traditionnel.
L'éducation était assurée par les parents et les anciens
du clan. Ceux-ci apprenaient aux enfants et aux jeunes les traditions du clan
et leurs manières de vivre à travers la morale des fables, des
proverbes, des légendes et des rites d'initiations. Ainsi donc,
l'école de vie, l'éducation traditionnelle apprenait aux enfants
à servir la famille, le clan et le groupe ; à s'insérer
dans le réseau social et à maitriser les rites d'interaction,
à perpétuer le clan.
I.2. La période coloniale
Cette époque connaît l'irruption de «
l'école occidentale », oeuvre des missionnaires catholiques et
protestants, Implantée par l'étranger, la nouvelle école
provoqua dans la société congolaise un choc qui allait avoir des
répercussions irréversibles sur le système éducatif
ancien et marquer fortement les hommes et les femmes. Progressivement la
qualité de l'enseignement du Congo colonial tendait vers celle de la
métropole. En 1959, « le taux de
37
scolarisation primaire atteignait 56%. Le pourcentage annuel
d'accroissement passa de 6% à 10%, plaçant la colonie belge au
premier rang du monde pour le pourcentage d'accroissement annuel des effectifs
inscrits à l'enseignement primaire60 ». Toutefois,
à son accession à l'indépendance en 1960, le pays ne
comptait que très peu de diplômés universitaires
malgré les effectifs d'inscrits au niveau primaire.
I.3. La période postcoloniale
Au courant de cette période, l'école congolaise
reçut une nouvelle mission, celle de former des cadres susceptibles de
conduire le pays indépendant vers le développement. D'où
la nécessité de réformer l'enseignement. Cette
réforme se situait à deux niveaux : juridique et
pédagogique.
I.3.1. La réforme juridique
C'est la Constitution de Luluabourg (1964), en remplacement de
la Loi fondamentale de 1960, qui initia la réforme de l'enseignement
congolais au niveau juridique en instituant l'enseignement national. « Les
pouvoirs publics ont l'obligation de mettre à la disposition de tous les
congolais un enseignement national. Celui-ci comprend les établissements
d'enseignement organisés par les pouvoirs publics et les
établissements d'enseignements agréés, organisés
par des particuliers » (Constitution 1964, art.35). Donc, «
l'enseignement devait être conçu et organisé comme un
service national où les initiatives privées seraient
utilisées et où les autorités éducatives naturelles
coopéreraient à un plan d'ensemble61 ». Depuis
lors, la conception de l'enseignement comme service national, dont l'Etat est
responsable, est restée maintenue dans les différentes
Constitutions qui ont régi la RDC.
I.3.2. La réforme pédagogique
La réforme pédagogique s'inscrit dans le souci
de l'africanisation de l'enseignement. L'objectif était d'adapter
l'enseignement aux besoins et aux réalités africaines. Il fut
donc décidé un enseignement en deux cycles : un cycle
d'orientation et quatre années de formation à sections
spécialisées. « En vingt ans, le Congo parvint à
former une élite intellectuelle suffisante pour son
développement. (...) Le Congo était parvenu à prendre
en
60 EKWA. B.I, 2004, « l'école trahi », Kinshasa,
édition Cadicec P.30.
61 Ekwa 2004 : op.cit., p.32-38
38
mains tout son système éducatif, de
l'école primaire à l'université » Malheureusement,
tous ces efforts et progrès accomplis furent démolis par le vent
de la zaïrianisation. Ce qui plongea le système éducatif
congolais dans une crise aiguë et généralisée dont il
a du mal à se remettre jusqu'aujourd'hui malgré les tentatives
menées pour le sauver du désastre.
SECTION II : LE SYSTEME D'ADMINISTRATION DE
L'EDUCATION
PRIMAIRE ET SECONDAIRE
Quatre acteurs sont impliqués dans l'administration de
l'éducation primaire et secondaire : le gouvernement central et le
ministère de l'Education ; l'administration provinciale ; les
représentants des quatre congrégations religieuses principales ;
et les parents.
II.1. le gouvernement central et le ministère de
l'Education
Entre 1997 et 2003, au niveau central, il y avait un seul
ministère de l'Education, comprenant trois sous-secteurs, chacun
doté d'une administration dirigée par un secrétaire
général : l'Enseignement Primaire et Secondaire (EPS),
l'Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU) et la Recherche
Scientifique et Technologique (RST). En 2003, le ministère a
été scindé en un ministère pour l'enseignement
primaire, secondaire et professionnel, et un ministère pour
l'enseignement supérieur et la recherche (Ministère de
l'Enseignement Supérieur et Universitaire en sigle ESU).
II.2. L'administration provinciale
Au niveau provincial, le gouverneur est en charge du
contrôle administratif général de tous les secteurs,
éducation comprise. Au niveau provincial, le secrétaire
général est représenté par le Chef de Division
Provinciale (Proved), qui est sous le contrôle administratif du
gouverneur, mais qui, pour les questions techniques, relève du MEPSP.
En dessous du niveau provincial, le Proved est
représenté par les chefs de sous-division (sous-Proved). Le
sous-Proved dispose de trois services concernant le personnel et les finances,
la pédagogie, et la planification. En pratique, ces services manquent de
personnel et de moyens et ne sont pas en mesure de jouer un rôle
significatif dans l'administration de l'éducation.
39
II.3. Les représentants des quatre
congrégations religieuses principales et
les parents.
Les deux autres entités concernées par
l'administration de l'éducation les Eglises et les associations de
parents d'élèves sont de nature non gouvernementale. La division
des responsabilités entre l'Etat et les Eglises est restée
obscure depuis la nationalisation des écoles privées en 1974 et
leur rétrocession en 1977.
Il en est résulté une multiplication des
structures administratives, dont le financement représente une charge
supplémentaire pour les parents. En 1977, l'Etat a passé une
convention avec les quatre principales Eglises (Catholique romaine,
Protestante, Kimbanguiste et Islamique), selon laquelle les Eglises doivent
fournir un enseignement conforme aux directives du gouvernement. Ces directives
concernent les programmes scolaires, les normes en matière de taille des
classes, les qualifications et les salaires des enseignants, et le
système d'évaluation. Une disposition importante de la convention
est que les Eglises gèrent les écoles, bien que celles-ci
appartiennent à l'Etat qui en est le pouvoir organisateur.
Cependant, en 1986, la loi-cadre donna au ministère de
l'Education le pouvoir général de coordonner toutes les
autorités éducatives et aucune référence ne fut
faite aux réseaux des Eglises. Un Conseil National de l'Education, dans
lequel à la fois le gouvernement et les réseaux étaient
représentés, fut créé pour mettre en place une
coordination au niveau national. Néanmoins, la structure mise en place
pour administrer les institutions éducatives religieuses se
perpétua : chaque réseau a sa hiérarchie propre,
nationale, provinciale et locale, modelée plus ou moins sur la structure
équivalente de l'Etat, avec des différences tenant à
l'organisation spécifique de chaque
Eglise. Par exemple, les écoles conventionnées
protestantes sont dirigées au niveau national par un Bureau de
Coordination National qui a un rôle général de direction et
gère les relations avec l'Etat.
Les bureaux provinciaux dirigent toutes les écoles
protestantes dans la province. Au-dessous du niveau provincial, un bureau de
coordination dirige les écoles relevant de sa confession. L'Eglise
protestante dispose ainsi de 66 bureaux de coordination dans le pays.
Lorsqu'une congrégation a 40 écoles dans une province, elle a le
droit d'y créer un bureau de coordination et, si elle en a 15, d'y
nommer un conseiller résident représenté au niveau
provincial. Les bureaux sont responsables de la gestion du personnel
(recrutements, mutations,
40
promotions), de la gestion financière, ainsi que des
questions pédagogiques. Par conséquent, il peut n'y avoir pas
moins de six à dix niveaux d'administration de l'éducation dans
la même unité territoriale, qui tous, en principe, sont sous
l'autorité générale du MEPSP. Les
coordinateurs, au niveau provincial et aux niveaux inférieurs, sont
proposés par les Eglises, nommés par le ministère, et
financés grâce aux contributions payées par les
élèves, contributions dont une proportion est en effet
prélevée au profit des bureaux administratifs selon des normes
établies par une circulaire ministérielle. Au plus haut niveau,
les coordinateurs nationaux de chaque groupe religieux traitent avec le
ministère.
II.4. Les parents
Les parents sont le quatrième acteur majeur de
l'administration du système scolaire. Ils sont
représentés, de la base au sommet, par des comités de
parents dans les écoles, des comités communaux et de provinces et
plusieurs organisations nationales de parents d'élèves, dont la
plus ancienne et la plus importante est l'ANAPECO. Bien que les organisations
nationales aient pour rôle principal d'inciter les parents à
scolariser leurs enfants et de coopérer à la gestion des
écoles, les comités de parents dans les écoles sont
maintenant les organisations les plus importantes, car ils décident, en
consultation avec les conseils de gestion, du montant des « frais de
motivation », contribution des parents destinée à la
rémunération des enseignants et qui en constitue la partie
principale ; en outre, ils financent de plus en plus la construction des
bâtiments scolaires. Une partie des contributions versées par les
parents est réservée à l'organisation nationale ; mais,
avec la baisse de leurs revenus, et, conséquemment, des recettes des
écoles, les contributions versées à la hiérarchie
administrative des associations de parents d'élèves sont devenues
irrégulières.
A la base du système, toutes les strates
administratives convergent au niveau de l'école. Les écoles sont
gérées par un chef d'établissement (le directeur dans le
cas des écoles primaires, le préfet des études dans le cas
des écoles secondaires) et un conseil de gestion. Le chef
d'établissement assume la gestion pédagogique, administrative et
financière de l'école, y compris la gestion du personnel, du
versement des salaires et de toutes les recettes et dépenses. Le
gouverneur, assisté par le Proved, nomme les chefs
d'établissement dans toutes les écoles publiques ; dans les
écoles conventionnées, le gouverneur exerce son autorité
en coordination avec les coordinateurs provinciaux. Le conseil de gestion est
l'organe délibérant de l'établissement scolaire. Les
membres du conseil de gestion sont : le chef d'établissement, le
directeur des études, le conseiller pédagogique, le directeur de
discipline, le représentant des enseignants et le représentant
des parents. Le conseil de gestion détient le pouvoir de
décision
41
en matière d'utilisation des recettes issues des «
frais de fonctionnement » (contribution des parents pour le fonctionnement
régulier de l'école) et des « frais de motivation ».
Il est clair qu'il y a des dédoublements, un manque de
clarté et des chevauchements dans les fonctions et les
responsabilités de nombreuses unités administratives, même
au niveau central. Par exemple, le Service de Contrôle et de la Paie des
Enseignants (SECOPE) une entité administrative placée sous le
contrôle direct du secrétaire général du
ministère de l'EPSP a été créé en 1985 pour
assainir le système de la paie des enseignants.
SECTION III : L'ADMINISTRATION DE L'ENSEIGNEMENT
SUPERIEUR
L'enseignement supérieur, assuré par les
universités publiques, les instituts supérieurs
pédagogiques et les instituts supérieurs techniques, est
placé sous l'autorité du Ministère de l'Enseignement
Supérieur et Universitaire (MESU). Il y a trois conseils
d'administration, un pour chaque catégorie d'établissements. Les
conseils décident, entre autres, des politiques et des objectifs
généraux, de la création de nouvelles filières et
des grilles horaires. Leurs membres comprennent des représentants des
établissements, du gouvernement et des employeurs, nommés par le
gouvernement central.
Chaque établissement a un Conseil (de
l'Université ou de l'Institut), un Comité d'Administration, des
facultés et des départements. Le Conseil d'Université (ou
d'Institut), le Comité d'Administration, de même que le Recteur et
les directeurs d'instituts, sont nommés par le gouvernement central. Le
Conseil de l'Université ou de l'Institut, qui est la plus haute
autorité, coordonne la politique académique de
l'établissement, en accord avec les décisions prises par les
conseils d'administration. Il est composé du Recteur (pour les
universités) ou du Directeur général (pour les instituts),
des doyens, des chefs de département et des représentants des
enseignants, du personnel administratif et des étudiants. En pratique,
l'autonomie des universités pour modifier leurs programmes et leurs
cursus officiels est sévèrement limitée, car les conseils
d'administration, qui sont supposés approuver les changements, se
réunissent rarement. De plus, même après que le Conseil a
approuvé les changements, les programmes proposés doivent
être transmis au ministère, dont une instance technique la
Commission Permanente des Etudes est destinée à l'instruire de
leur légitimité. Un décret officiel du ministère
est nécessaire pour que les programmes officiels puissent être
appliqués. Cependant, les universités sont libres d'adopter des
programmes non officiels. Les procédures d'octroi des titres
universitaires relatifs aux programmes officiels sont lourdes, sans pour autant
garantir la qualité de ces programmes.
Durant les deux dernières décennies, le secteur
privé non subventionné a connu une croissance rapide à
tous les niveaux d'enseignement, comme le montre le prochain chapitre.
42
III.1. Le cadre juridique du secteur d'éducation
privé non subventionné
La loi-cadre de 1986 a reconnu formellement les écoles
privées non subventionnées (écoles privées
agréées) dans le primaire et dans le secondaire. Elles devaient
être agréées par le ministère de l'Éducation
et adopter les programmes scolaires des écoles publiques. Des directives
sont également incluses dans la loi en ce qui concerne la fixation des
frais scolaires, la création des structures dirigeantes des
écoles et les registres à tenir. En dehors de cette
réglementation, les écoles privées non
subventionnées ont toute liberté pour gérer leurs
affaires.
A la suite de pressions politiques, certaines écoles
sont « reconnues » bien qu'elles ne soient pas en conformité
avec la réglementation. Un grand nombre d'écoles privées
agréées sont représentées, au niveau national, par
l'Association Nationale des Ecoles Privées Agréées
(ASSONEPA) et par le Collectif des écoles privées
agréées du Congo (CEPACO). En plus de ces écoles
reconnues, il y a des écoles non reconnues qui jugent trop
onéreuse la procédure d'agrément ou qui ne souhaitent pas
se soumettre à la réglementation afin d'offrir des programmes
différents des programmes officiels, des classes à temps partiel,
etc. Ces écoles sont dirigées par des personnes (des enseignants
à la retraite, par exemple), dont le domicile sert de local
d'enseignement ; elles s'adressent surtout aux pauvres des villes. Leurs
effectifs varient selon les capacités financières des parents et
ils échappent aux recensements statistiques officiels du
ministère. Depuis 1989, en vertu d'une décision gouvernementale,
des personnes physiques ou morales de droit privé ont été
autorisées à créer et à diriger des institutions
d'enseignement supérieur privées.
Cette mesure a engendré deux types d'institutions : (i)
les établissements communautaires, qui sont des institutions
privées fondées par des groupes religieux ou l'administration
provinciale, et (ii) les établissements privés fondés par
des individus. Cependant, les diplômes et les grades
délivrés par ces établissements ne sont pas reconnus
officiellement, car la loi-cadre ne permet toujours pas à des
entités autres que le gouvernement central de créer des
établissements d'enseignement supérieur. Au milieu des
années quatre-vingt-dix, le gouvernement central a pris le
contrôle de certains établissements communautaires et, ainsi,
leurs programmes se sont vus accorder un statut officiel. Toutefois, la
majorité d'entre eux continuent de fonctionner sans statut
légal.
62 Constitution de la République Démocratique du
Congo : telle que modifiée par la loi n° 11/002 du 20 janvier 2011
portant révision des articles, art 43, P.13.
43
La faiblesse du cadre législatif actuel, qui est
hérité d'une époque où le secteur public
était dominant, doit être corrigée afin de permettre au
secteur privé de contribuer à la réalisation des objectifs
éducatifs nationaux.
Il est a noté que, le système éducation
congolais est beaucoup plus confronté à L'éventail
considérable des langues locales qui posent des problèmes
singuliers dans l'enseignement primaire.
La politique d'éducation doit aussi répondre aux
besoins spécifiques d'un nombre non négligeable d'individus
vivant dans les régions forestières du pays, selon
différentes traditions et différents moyens d'existence, aussi
bien que des enfants riverains ; de même, la nouvelle politique pour le
secteur forestier doit prendre ces besoins en considération. Des
programmes spéciaux sont également nécessaires pour les
groupes d'enfants vulnérables créés par la guerre et les
conflits des enfants soldats, enfants de la rue, réfugiés et
orphelins raison pour laquelle la constitution prévoit la
gratuité de l'éducation de base envie d'offrir le minimum du
niveau d'éducation : « Toute personne a droit à
l'éducation scolaire. Il y est pourvu par l'enseignement national.
L'enseignement national comprend les établissements publics
privés agrées. La loi fixe les conditions des créations et
le fonctionnement de ces établissements. Les parents ont le droit de
choisir le mode d'éducation à donner à leurs enfants.
L'enseignement primaire est obligatoire et gratuit dans les
établissements publics62 »
II.2. Système éducatif, croissance et
efficacité
Ce point analyse en détail l'expansion de la
scolarisation et la structure des flux d'élèves ; tout en prenant
en considération les questions relatives à l'efficacité
interne du système. Il identifie les problèmes prioritaires
concernant l'accès et la progression des élèves dans les
différents niveaux d'enseignement.
Les indicateurs examinés se rapportent seulement aux
aspects quantitatifs du système, et ce pour le pays dans son ensemble ;
certaines inégalités sont néanmoins abordées :
entre garçons et filles, entre provinces, entre riches et pauvres.
Malgré les bouleversements politiques et de violents
conflits, l'effondrement des recettes de l'Etat et la récession
économique des 15 dernières années, le système
éducatif de la RDC continue de se développer graduellement
à tous les niveaux. Ce fait remarquable mérite
44
d'être souligné alors que la plupart des services
sociaux sont généralement jugés non fonctionnels.
L'expansion continue du système éducatif est d'autant plus
impressionnante que les autres secteurs sociaux ont stagné ou
régressé et que le déclin économique a
été profond et durable. En outre, pendant plus d'une
décennie, la RDC a reçu une aide au développement
très faible ; le système éducatif a été
soutenu entièrement par des efforts domestiques. « Les chiffres
officiels indiquent que le nombre d'établissements et les effectifs
totaux se sont accrus dans le primaire, le secondaire et le
supérieur.
De façon surprenante, une enquête récente
sur les ménages indique même que les taux de scolarisation dans le
primaire pourraient être plus élevés que ne le
suggèrent les données officielles63 » ; bien que
la qualité des données de cette enquête puisse être
mise en doute, elle confirme nettement une forte demande d'éducation et
un engagement des parents à scolariser leurs enfants à
l'école primaire. Les effectifs universitaires ont doublé dans
les années quatre-vingt-dix et le nombre d'étudiants par rapport
à la population est l'un des plus élevés d'Afrique
francophone.
Reconnaître ces succès, obtenus dans des
circonstances extraordinairement difficiles, ne revient pas à nier ou
à minimiser les défis considérables qu'il reste à
relever, ou le retard que compte la RDC par rapport à d'autres pays.
Calculé sur la base des statistiques scolaires officielles et des
projections de population, « le taux de scolarisation de la population en
âge de fréquenter l'école primaire reste faible environ 64
pourcent et semble avoir stagné depuis un certain temps, voire
décliné depuis 15 ans ; le taux d'achèvement primaire est
seulement de 24 pourcent ; le taux de survie dans le primaire est d'environ 44
pourcent ; et le taux d'efficacité interne est inférieur à
50 pourcent dans le primaire et le supérieur, ce qui traduit des taux
élevés d'échec, de redoublement et d'abandon64
».
63 Banque mondiale, (2005), « Le système
éducatif de la république démocratique du Congo :
Priorités et alternatives », P.45.
64 Banque Mondiale, (2005) ; op.cit. P.46.
45
CHAPITRE TROISIEME. LE FINANCEMENT DE L'INVESTISSEMENT
EN CAPITAL HUMAIN FACE A LA THEORIE DE CYCLE DE VIE DE L'EPARGNE EN AFRIQUE
Le capital humain possède un impact positif sur la
croissance économique. L'observation met en évidence le principe
que le bénéfice de l'éducation obtenu au niveau de la
société est nettement supérieur à la somme des
bénéfices individuels. Ce résultat tient au fait que
l'éducation affecte non seulement la productivité de l'individu
mais également celle de son entourage. Les économistes
désignent ce phénomène par les « externalités
» associées au capital humain.
A cet effet, ce chapitre a pour objectif de trouver l'impact
qu'a le capital humain dans la vie de l'individu et pour celle des parents qui
financent cet investissement avec comme but de le confronter à la
célèbre théorie du cycle de vie de l'épargne pour
voir si, elle est applicable en R.D. Congo.
En effet, ce chapitre sera subdivisé en trois grandes
sections dont la première sera consacrée à l'analyse de la
théorie de cycle de vie, la seconde sera liée à l'analyse
de la détermination du coût de financement en capital humain et la
troisième section sera basée sur l'analyse
économétrique avec le souci de voir l'impact de
l'éducation sur le revenu.
SECTION I. ANALYSE DE LA THEORIE DU CYCLE DE VIE
III.1. Théorie de la consommation
inter-temporelle
Cette théorie a été
développée par l'économiste Irving Fisher en 1930 dans son
ouvrage the theory of interest dans le but de donner
un fondement microéconomique à la fonction de consommation
macroéconomique d'inspiration néoclassique. Cette théorie
suppose des agents rationnels qui agissent dans un environnement de concurrence
parfaite. Ces agents raisonnent en terme réel et adoptent un
comportement calculateur de maximisation de la fonction de consommation sous
contrainte.
L'hypothèse de base de cette théorie est que la
finalité de la consommation des ménages est la maximisation de
l'utilité. Mais il ne s'agit pas de maximiser l'utilité pour une
période donnée, mais plutôt pour toute la durée de
vie d'un individu. Autrement dit, un ménage
C1+
|
(1 + r) = Y1 +
|
|
(1 + r)
|
D'où par l'équation précédente la
consommation future (C2) devient :
= Y2 + (1+ r)Y1- (1+ r)C1
46
serait prêt à sacrifier une certaine
quantité de consommation présente en vue d'avoir une
quantité plus élevée au futur et vice versa. Si
l'espérance de vie d'un ménage représentatif est de n
années, ses revenus disponibles réels annuels anticipés
sont : Y1, Y2, Y3, ..., Yn, et ses
consommations réelles annuelles sont : C1, C2, C3, ,
Cn, alors son plan de consommation inter-temporel est celui qui
maximise son utilité sous contrainte de richesse.
1. Le plan de consommation inter-temporel
Pour simplifier notre raisonnement, nous supposons un
ménage représentatif : dont l'espérance de vie est de deux
périodes : le présent (période 1) et le futur
(période 2), qui n'a pas de richesse initiale et qui ne lègue
rien à ses héritiers. Supposons que ce ménage a une
préférence pour le présent (ñ1) c'est-à-dire
qu'entre une unité de consommation au présent et la même
unité de consommation au futur, il préfère consommer au
présent. Le taux d'intérêt réel (r) est le cout
d'opportunité qui exprime la récompense de la renonciation au
présent, c'est-à-dire la récompense de l'abstinence.
Autrement dit, ce ménage obtiendrait dans le jour avenir (1 + r)
unités de consommation au futur s'il accepte de renoncer à une
unité de consommation au présent. Ce ménage peut donc,
à chaque période, avoir une consommation inférieure
à son revenu courant et épargner le reste ou avoir une
consommation supérieure à son revenu courant et emprunter la
différence. Sous ces hypothèses, l'objet de ce point est
d'expliquer les mécanismes d'élaboration du plan de consommation
inter-temporel.
2. La notion de richesse
Nous désignons par richesse d'un ménage (W), la
somme de ses revenus disponibles réels actualisés. Dans ce cas
l'équation de la richesse sera :
Y2
|
??= Y1+
|
|
3. La contrainte budgétaire
|
1.
|
|
Par contrainte budgétaire d'un ménage, nous
désignons l'égalité entre ses ressources et leur emploi.
Il s'agit, ici, de l'égalité entre la somme de ses revenus
disponibles réels actualisés et la somme de ses consommations
annuelles réelles actualisées.
Y2
Pour ces auteurs, le premier groupe des jeunes (groupe des
personnes qui n'ont pas encore atteint l'Age de travailler) et troisième
groupe des retraités sont caractérisés par un
47
Cette dernière relation est l'équation de la
contrainte budgétaire ou de richesse. Nous remarquons que c'est une
droite décroissante de pente - (1+r).
4. L'optimum Maximiser
La fonction d'utilité sous la contrainte de richesse
revient à maximiser l'équation de Lagrange suivante :
3= U(C1,) + 2.(W- C1- (1+ r))
C'est ainsi que, (le taux marginal de substitution
inter-temporel) mesure la quantité de consommation future que le
ménage serait prêt de céder pour avoir une unité
supplémentaire de consommation présente et garder le niveau
d'utilité constant. Par cette fonction d'optimisation le Taux marginale
de substitution inter-temporel sera de :
TMSI=1+r.
En effet, cette théorie trouve sa place dans nos
analyses par le fait qu'elle nivelle le comportement des ménages
à travers des anticipations dans l'investissement en capital humain de
leurs enfants. Nous notons que, cette approche a été
complétée par celle de Modigliani qui à son tour l'analyse
en termes de cycle de vie de l'épargne.
III.1.2. Théorie du cycle de vie de
l'épargne
Dans les années 1950, Franco Modigliani va se
référer aux conclusions du modèle de Fisher de la
consommation pour tenter de répondre aux critiques théoriques
formulées à l'égard de J.M. Keynes concernant sa fameuse
loi psychologique qui ne prenait pas en compte l'âge et le patrimoine
dans la formulation de la consommation.
C'est ainsi, pour tenir compte de l'âge et du patrimoine
Modigliani et Ando commence d'abord par repartir la population en trois groupes
comme suit :
1. Le groupe de la génération des jeunes de moins
de quinze ans ;
2. Le groupe de génération des adultes actifs
âgés de quinze à soixante-quatre ans ;
3. Le groupe de génération des personnes
retraitées âgées de soixante-cinq ans au-delà.
48
comportement de désépargne contrairement au
deuxième groupe qui a un comportement d'épargne.
A cet effet, les jeunes qui n'ont pas encore atteint
l'âge de travailler n'ont pas des revenus mais ces dernières
consomment pour survivre or nous savons très bien que la consommation
est fonction du revenu. Alors pour satisfaire leurs besoins ces jeunes doivent
compter sur la générosité de leurs parents, soit
compté sur les legs ou encore faire recourt à un emprunt bancaire
avec la responsabilité de leurs parents. Dans l'angle cette recherche
cette consommation des jeunes est liée au financement des études
réalisées par les parents.
Pour le deuxième groupe des actifs qui, ayant un
comportement d'épargne par le fait qu'il travaille, ces individus ont un
revenu supérieur à la consommation (YC ? CC) par
conséquent ils peuvent épargner une partie de leur revenu pour
rembourser les dettes contractées avant la période
d'activité où ils ont eu à emprunter pour leur
consommation passée considérer ici comme un investissement mais
aussi de constituer un patrimoine (en liquide ou en bien) qui, permettra de
subvenir à la retraite. Enfin pour le troisième groupe des
retraités caractérisés par le comportement de
désépargne. Cette théorie s'illustre par le graphique
suivant :
FIGURE I : Théorie du cycle de vie de l'épargne
49
Cette théorie s'explique dans ce travail par le fait
que, les enfants (jeunes) en qui les parents investissent et que cet
investissement est considéré d'une part, comme un placement de la
période de vache grâce et par la suite le
désépargné pour combler la consommation future lors d'une
période de vache maigre que nous considérons ici comme la
période de retraite des parents.
SECTION II : DETERMINATION DU COUT DE FINANCEMENT
DE
L'INVESTISSEMENT EN CAPITAL HUMAIN
La décision d'investissement est le fait du producteur
qui décide de transformer des avoirs monétaires en actifs
physiques, c'est-à-dire en biens d'équipement. Cette
décision va dépendre, selon Keynes, du taux
d'intérêt et du volume des ventes anticipé (la demande
anticipée).
Cependant, Tout investissement doit être financé,
soit par des fonds propres, soit par des emprunts. Et dans les deux cas, les
intérêts représentent le coût rattaché
à cet investissement. Et comme les entrepreneurs cherchent toujours la
rentabilité financière, ils vont comparer ses coûts de
financement avec le rendement du projet. Cette rentabilité peut
être étudiée par référence à plusieurs
critères mais pour notre cas nous ferons allusion uniquement au taux de
rentabilité interne (TRI) pour évaluer le coût de
financement de l'investissement en capital humain des parents.
II.1. Détermination de l'échantillon
II.1.1. Calcul de l'échantillon d'étude
Par la méthode de sondage, nous avons fait une
étude sur un sous-groupe de notre population. Notre échantillon
s'est constitué de manière probabiliste afin de donner la chance
à toute la population statique d'être représentée.
En plus, en recourant à l'approche probabiliste c'est-à-dire le
hasard simple, nous avons voulu un échantillon ayant un degré de
confiance de 95%. Cela veut dire que, les résultats de l'observation de
l'échantillon comparés à ceux de la population-mère
seront précis au moins à 95% des cas.
II.1.2. La taille de l'échantillon
Il est question de déterminer le nombre d'unités
que nous allons retrouver dans l'échantillon. Ce nombre de
l'échantillon probabiliste est fonction de sa
représentativité. Pour ce faire nous allons analyser les
coûts de scolarisation dans une période allant de 2012-2013
50
jusque 2017-2018 soit une période de six ans au niveau
primaire, secondaire et cinq ans au niveau universitaire.
Cependant, nous avons eu à avoir comme population
ciblée toutes les écoles tant publiques que privées. C'est
ainsi, la taille d'échantillon est calculée en appliquant la
formule suivante :
?? = Z2 x
??(1-??)
?? 2
Avec : n : est la taille de
l'échantillon, Z : est le niveau de confiance à
95% ayant comme
valeur type 1.96, P : est la proportion
estimative dans de la zone à étudier, E : marge
d'erreur 10%. Avec ces valeurs notre échantillon sera de :
?? = 1.962 x 0.5(??-0.5)
0.????
|
= ????
|
Donc nous aurons à analyser le coût de
scolarisation de 96 écoles publiques que privées comme l'indique
notre l'échantillon. D'où nous aurons à évaluer ces
coûts à partir du minerval payé annuellement auxquels nous
ajouterons les frais de transport que nous estimons au minimum à 1000fc
par jour pour la période allant de 2012-2013 jusqu'à 2016-2017 et
de 1500fc par jour pour l'année 2017-2018. Ainsi, il est à noter
que cette variation est due à la variation du prix de transport en
commun qui passe de 250fc à 300fc.
II.3. PRESENTATION DES DONNEES
II.3.1. Présentation du coût de
scolarisation au niveau primaire Tableau 1 Evolution du coût de
scolarisation annuel en Franc congolais
N°
|
Ecoles
|
frais scolaires
2012-2013
|
frais scolaires 2013- 2014
|
frais scolaires 2014- 2015
|
frais scolaires 2015- 2016
|
frais scolaires 2015- 2017
|
frais scolaires
2015-2018
|
1
|
Age d'or
|
900 000
|
900
|
000
|
900 000
|
900
|
000
|
1 600 000
|
1 600 000
|
2
|
Amani
|
300 000
|
300
|
000
|
360 000
|
360
|
000
|
360 000
|
400 000
|
3
|
Angela merici
|
250 000
|
250
|
000
|
270 000
|
270
|
000
|
576 000
|
576 000
|
4
|
Angelic
|
270 000
|
270
|
000
|
270 000
|
325
|
000
|
400 000
|
400 000
|
5
|
Anuarite
|
506 000
|
558
|
000
|
558 000
|
558
|
000
|
1 120 000
|
1 120 000
|
6
|
Bakandja
|
200 000
|
200
|
000
|
200 000
|
200
|
000
|
200 000
|
230 000
|
7
|
Bakole le vainqueur
|
200 000
|
200
|
000
|
200 000
|
250
|
000
|
300 000
|
350 000
|
8
|
Bambi
|
452 000
|
558
|
000
|
558 000
|
650
|
000
|
720 000
|
720 000
|
51
9
|
bel
|
300 000
|
300 000
|
350 000
|
350 000
|
450 000
|
450 000
|
10
|
Belle vue
|
900 000
|
900 000
|
900 000
|
900 000
|
2 080 000
|
2 080 000
|
11
|
Béryl
|
270 000
|
270 000
|
465 000
|
465 000
|
880 000
|
960 000
|
12
|
Bombi
|
200 000
|
270 000
|
270 000
|
270 000
|
350 000
|
350 000
|
13
|
Bourgeons
|
455 000
|
455 000
|
455 000
|
455 000
|
540 000
|
540 000
|
14
|
Bustani ya elimu
|
200 000
|
200 000
|
225 000
|
225 000
|
300 000
|
300 000
|
15
|
Charitable
|
150 000
|
150 000
|
150 000
|
150 000
|
288 000
|
288 000
|
16
|
Cherad school 2
|
270 000
|
270 000
|
270 000
|
350 000
|
350 000
|
450 000
|
17
|
Chris novic alpha
|
350 000
|
350 000
|
385 000
|
385 000
|
450 000
|
450 000
|
18
|
Collège Flora
|
465 000
|
465 000
|
465 000
|
465 000
|
700 000
|
700 000
|
19
|
Collège imara
|
400 000
|
400 000
|
400 000
|
480 000
|
480 000
|
480 000
|
20
|
Collège kitumaini
|
300 000
|
450 000
|
450 000
|
450 000
|
560 000
|
560 000
|
21
|
Collège Libermann
|
150 000
|
150 000
|
150 000
|
180 000
|
550 000
|
550 000
|
22
|
Collège marina
|
300 000
|
300 000
|
300 000
|
372 000
|
372 000
|
372 000
|
23
|
Collège of peace
|
110 000
|
110 000
|
130 000
|
130 000
|
130 000
|
150 000
|
24
|
Collège Salem
|
405 000
|
405 000
|
405 000
|
558 000
|
1 120 000
|
1 120 000
|
25
|
Collège zénith
|
250 000
|
250 000
|
280 000
|
280 000
|
300 000
|
480 000
|
26
|
Cyky
|
350 000
|
350 000
|
350 000
|
350 000
|
450 000
|
450 000
|
27
|
des meilleurs
|
150 000
|
150 000
|
180 000
|
180 000
|
220 000
|
220 000
|
28
|
Dorcas
|
130 000
|
130 000
|
130 000
|
130 000
|
150 000
|
150 000
|
29
|
Dunia zive
|
160 000
|
160 000
|
160 000
|
160 000
|
210 000
|
210 000
|
30
|
Eben ezer
|
100 000
|
130 000
|
130 000
|
130 000
|
180 000
|
180 000
|
31
|
Eden
|
150 000
|
150 000
|
150 000
|
150 000
|
200 000
|
200 000
|
32
|
Ep-idap/isp
|
270 000
|
270 000
|
270 000
|
405 000
|
405 000
|
450 000
|
33
|
Etoile filante
|
90 000
|
130 000
|
130 000
|
170 000
|
200 000
|
250 000
|
34
|
Galaxy
|
455 000
|
558 000
|
650 000
|
650 000
|
1 240 000
|
1 240 000
|
35
|
Helenia
|
300 000
|
300 000
|
360 000
|
360 000
|
480 000
|
480 000
|
36
|
Hewa bora
|
200 000
|
250 000
|
250 000
|
250 000
|
300 000
|
300 000
|
37
|
Ika
|
100 000
|
140 000
|
140 000
|
200 000
|
200 000
|
200 000
|
38
|
Imani
|
900 000
|
900 000
|
900 000
|
900 000
|
1 600 000
|
1 600 000
|
39
|
institut njanja
|
200 000
|
250 000
|
250 000
|
300 000
|
300 000
|
300 000
|
40
|
Institut rala
|
450 000
|
450 000
|
450 000
|
480 000
|
566 000
|
566 000
|
41
|
Institut Uhuru
|
110 000
|
110 000
|
110 000
|
150 000
|
150 000
|
150 000
|
42
|
Jacinta
|
278 000
|
278 000
|
395 000
|
395 000
|
395 000
|
395 000
|
43
|
Jean calvain
|
190 000
|
250 000
|
250 000
|
250 000
|
320 000
|
320 000
|
44
|
Jesus le chemin
|
110 000
|
110 000
|
110 000
|
140 000
|
140 000
|
170 000
|
45
|
Kashobwe
|
450 000
|
450 000
|
450 000
|
450 000
|
520 000
|
520 000
|
46
|
Kileshye
|
450 000
|
450 000
|
450 000
|
450 000
|
560 000
|
560 000
|
47
|
Kizito
|
350 000
|
350 000
|
350 000
|
350 000
|
445 000
|
445 000
|
52
48
|
La colombe
|
250 000
|
250 000
|
270 000
|
325 000
|
560 000
|
560 000
|
49
|
La couronne
|
200 000
|
200 000
|
200 000
|
250 000
|
250 000
|
250 000
|
50
|
La douceur
|
170 000
|
200 000
|
200 000
|
200 000
|
250 000
|
320 000
|
51
|
La gloire
|
150 000
|
180 000
|
180 000
|
180 000
|
200 000
|
200 000
|
52
|
La grâce
|
280 000
|
350 000
|
390 000
|
390 000
|
390 000
|
425 000
|
53
|
La grotte
|
450 000
|
540 000
|
540 000
|
540 000
|
625 000
|
720 000
|
54
|
La référence
|
220 000
|
220 000
|
220 000
|
220 000
|
200 000
|
250 000
|
55
|
La vallée
|
220 000
|
220 000
|
220 000
|
220 000
|
280 000
|
280 000
|
56
|
Le berceau
|
325 000
|
362 000
|
362 000
|
362 000
|
362 000
|
362 000
|
57
|
Le messie
|
420 000
|
455 000
|
455 000
|
558 000
|
558 000
|
558 000
|
58
|
Le palmier
|
140 000
|
140 000
|
150 000
|
200 000
|
200 000
|
280 000
|
59
|
les amis de Daniel
|
100 000
|
100 000
|
150 000
|
180 000
|
170 000
|
205 000
|
60
|
Les bâtisseurs
|
100 000
|
135 000
|
150 000
|
200 000
|
250 000
|
250 000
|
61
|
Les bisounours
|
640 000
|
720 000
|
720 000
|
720 000
|
765 000
|
840 000
|
62
|
Les élites
|
420 000
|
465 000
|
530 000
|
530 000
|
650 000
|
650 000
|
63
|
Les gagnants
|
180 000
|
180 000
|
180 000
|
270 000
|
30 000
|
350 000
|
64
|
Lutondo
|
100 000
|
130 000
|
150 000
|
150 000
|
170 000
|
170 000
|
65
|
Lycée kiwele
|
150 000
|
150 000
|
150 000
|
150 000
|
200 000
|
200 000
|
66
|
Maadini
|
540 000
|
540 000
|
630 000
|
630 000
|
1 200 000
|
1 200 000
|
67
|
Mahendeleo
|
325 000
|
325 000
|
372 000
|
372 000
|
400 000
|
450 000
|
68
|
Malela
|
300 000
|
350 000
|
350 000
|
350 000
|
450 000
|
500 000
|
69
|
Malkia wa amani
|
350 000
|
350 000
|
350 000
|
350 000
|
450 000
|
450 000
|
70
|
Marafiki
|
300 000
|
300 000
|
300 000
|
300 000
|
300 000
|
300 000
|
71
|
moto
|
180 000
|
180 000
|
180 000
|
180 000
|
250 000
|
300 000
|
72
|
Mwashibukeni
|
900 000
|
900 000
|
900 000
|
900 000
|
1 600 000
|
1 600 000
|
73
|
N'sanga le tanzi
|
280 000
|
330 000
|
330 000
|
372 000
|
550 000
|
640 000
|
74
|
P p unilu
|
200 000
|
230 000
|
230 000
|
260 000
|
400 000
|
400 000
|
75
|
petits savant
|
200 000
|
250 000
|
250 000
|
250 000
|
300 000
|
320 000
|
76
|
Printemps
|
465 000
|
558 000
|
605 000
|
650 000
|
720 000
|
720 000
|
77
|
Rahman 1
|
170 000
|
170 000
|
300 000
|
320 000
|
320 000
|
320 000
|
78
|
Rahman 2
|
100 000
|
120 000
|
120 000
|
120 000
|
150 000
|
240 000
|
79
|
Redes
|
828 000
|
828 000
|
828 000
|
828 000
|
980 000
|
980 000
|
80
|
Saint esprit
|
150 000
|
150 000
|
200 000
|
250 000
|
250 000
|
320 000
|
81
|
Saint Helene
|
233 000
|
233 000
|
326 000
|
326 000
|
400 000
|
400 000
|
82
|
Saint joseph
|
200 000
|
200 000
|
223 000
|
270 000
|
270 000
|
270 000
|
83
|
Sainte Lucette
|
300 000
|
300 000
|
350 000
|
350 000
|
350 000
|
350 000
|
84
|
Shekina
|
100 000
|
100 000
|
100 000
|
130 000
|
130 000
|
130 000
|
85
|
Siloé
|
360 000
|
405 000
|
405 000
|
405 000
|
405 000
|
450 000
|
53
86
|
Source du savoir
|
326
|
000
|
326
|
000
|
326
|
000
|
326
|
000
|
350
|
000
|
350
|
000
|
87
|
St François Xavier
|
250
|
000
|
250
|
000
|
300
|
000
|
300
|
000
|
350
|
000
|
350
|
000
|
88
|
St jacques
|
150
|
000
|
150
|
000
|
150
|
000
|
150
|
000
|
180
|
000
|
180
|
000
|
89
|
St jean marc
|
180
|
000
|
180
|
000
|
180
|
000
|
220
|
000
|
220
|
000
|
240
|
000
|
90
|
Ste Bernadette
|
200
|
000
|
270
|
000
|
270
|
000
|
270
|
000
|
300
|
000
|
300
|
000
|
91
|
Stella
|
150
|
000
|
150
|
000
|
180
|
000
|
180
|
000
|
220
|
000
|
220
|
000
|
92
|
Trois étoiles
|
200
|
000
|
200
|
000
|
200
|
000
|
250
|
000
|
250
|
000
|
250
|
000
|
93
|
Twendeleye
|
280
|
000
|
280
|
000
|
280
|
000
|
280
|
000
|
390
|
000
|
390
|
000
|
94
|
Uwuru
|
135
|
000
|
135
|
000
|
135
|
000
|
135
|
000
|
184
|
000
|
320
|
000
|
95
|
Victorieux
|
160
|
000
|
160
|
000
|
180
|
000
|
180
|
000
|
250
|
000
|
250
|
000
|
96
|
Way
|
150
|
000
|
150
|
000
|
180
|
000
|
180
|
000
|
180
|
000
|
225
|
000
|
Source : Nous-mêmes sur base des enquêtes
réalisées dans les écoles
II.3.2. Présentation du coût de
scolarisation au niveau secondaire Tableau 2. Evolution du coût de
scolarisation annuel en Franc congolais
|
Ecoles
|
2012-2013
|
2013-2014
|
2014-2015
|
2015-2016
|
2016-2017
|
2017-2018
|
1
|
Age d'or
|
900 000
|
900 000
|
900 000
|
900 000
|
1 600 000
|
1 600 000
|
2
|
Amani
|
300 000
|
300 000
|
360 000
|
360 000
|
360 000
|
400 000
|
3
|
Angela merici
|
250 000
|
250 000
|
270 000
|
270 000
|
576 000
|
576 000
|
4
|
Anuarite
|
558 000
|
558 000
|
808 000
|
808 000
|
1 440 000
|
1 440 000
|
5
|
Bakandja
|
200 000
|
200 000
|
250 000
|
250 000
|
300 000
|
320 000
|
6
|
Bakole le vainqueur
|
200 000
|
280 000
|
280 000
|
280 000
|
350 000
|
480 000
|
7
|
Bambi
|
465 000
|
558 000
|
558 000
|
650 000
|
840 000
|
840 000
|
8
|
Bel
|
300 000
|
300 000
|
350 000
|
350 000
|
450 000
|
450 000
|
9
|
Belle vue
|
1 196 000
|
1 196 000
|
1 196 000
|
1 196 000
|
1 820 000
|
2 080 000
|
10
|
Béryl
|
465 000
|
465 000
|
465 000
|
465 000
|
840 000
|
980 000
|
11
|
Bombi
|
200 000
|
270 000
|
270 000
|
270 000
|
350 000
|
350 000
|
12
|
Bourgeons
|
465 000
|
465 000
|
465 000
|
465 000
|
565 000
|
565 000
|
13
|
Charitable
|
185 000
|
185 000
|
185 000
|
185 000
|
300 000
|
320 000
|
14
|
Cherad school 2
|
372 000
|
372 000
|
465 000
|
465 000
|
720 000
|
720 000
|
15
|
Chris novic alpha
|
350 000
|
350 000
|
385 000
|
480 000
|
740 000
|
740 000
|
16
|
Collège flora
|
465 000
|
465 000
|
465 000
|
465 000
|
720 000
|
720 000
|
17
|
Collège imara
|
400 000
|
400 000
|
400 000
|
480 000
|
480 000
|
480 000
|
18
|
Collège kitumaini
|
300 000
|
450 000
|
450 000
|
450 000
|
560 000
|
560 000
|
19
|
Collège liberman
|
250 000
|
250 000
|
250 000
|
250 000
|
600 000
|
600 000
|
20
|
Collège marina
|
400 000
|
400 000
|
400 000
|
450 000
|
450 000
|
480 000
|
21
|
Collège Mgr jean Félix de Hemptinne
|
255 000
|
255 000
|
255 000
|
255 000
|
320 000
|
320 000
|
22
|
Collège of peace
|
150 000
|
150 000
|
150 000
|
150 000
|
240 000
|
300 000
|
54
23
|
Collège Salem
|
558 000
|
558 000
|
558 000
|
558 000
|
980 000
|
1 120 000
|
24
|
Collège zénith
|
250 000
|
250 000
|
280 000
|
280 000
|
350 000
|
350 000
|
25
|
Cyky
|
350 000
|
350 000
|
400 000
|
400 000
|
480 000
|
480 000
|
26
|
Des meilleurs
|
150 000
|
150 000
|
180 000
|
180 000
|
220 000
|
220 000
|
27
|
Dorcas
|
130 000
|
130 000
|
130 000
|
130 000
|
150 000
|
150 000
|
28
|
Dunia zive
|
200 000
|
200 000
|
200 000
|
200 000
|
250 000
|
300 000
|
29
|
Eben Ezer
|
150 000
|
150 000
|
150 000
|
150 000
|
185 000
|
220 000
|
30
|
Eden
|
150 000
|
150 000
|
150 000
|
150 000
|
200 000
|
200 000
|
31
|
Epiphanie
|
325 000
|
325 000
|
372 000
|
372 000
|
372 000
|
420 000
|
32
|
Espoir
|
270 000
|
325 000
|
325 000
|
372 000
|
420 000
|
420 000
|
33
|
Gabriel
|
325 000
|
325 000
|
372 000
|
372 000
|
372 000
|
465 000
|
34
|
Galaxy
|
558 000
|
558 000
|
650 000
|
650 000
|
1 248 000
|
1 248 000
|
35
|
Groupe scolaire des meilleurs
|
160 000
|
160 000
|
170 000
|
170 000
|
220 000
|
220 000
|
36
|
Helenia
|
300 000
|
300 000
|
360 000
|
360 000
|
480 000
|
480 000
|
37
|
Hewa bora
|
200 000
|
250 000
|
250 000
|
250 000
|
300 000
|
300 000
|
38
|
Ika
|
100 000
|
140 000
|
140 000
|
200 000
|
200 000
|
200 000
|
39
|
Imani
|
900 000
|
900 000
|
900 000
|
900 000
|
1 600 000
|
1 600 000
|
40
|
Institut njanja
|
200 000
|
250 000
|
250 000
|
300 000
|
300 000
|
300 000
|
41
|
Institut rala
|
450 000
|
450 000
|
450 000
|
480 000
|
566 000
|
566 000
|
42
|
Institut uhuru
|
196 000
|
196 000
|
196 000
|
280 000
|
280 000
|
310 000
|
43
|
Jacinta
|
278 000
|
320 000
|
320 000
|
450 000
|
320 000
|
320 000
|
44
|
Jean-calvain
|
220 000
|
280 000
|
280 000
|
280 000
|
280 000
|
300 000
|
45
|
Jesus le chemin
|
150 000
|
150 000
|
150 000
|
170 000
|
170 000
|
200 000
|
46
|
Kashobwe
|
450 000
|
450 000
|
450 000
|
450 000
|
520 000
|
520 000
|
47
|
Kileshye
|
450 000
|
450 000
|
450 000
|
450 000
|
560 000
|
560 000
|
48
|
Kizito
|
380 000
|
380 000
|
407 000
|
407 000
|
468 000
|
468 000
|
49
|
La colombe
|
270 000
|
325 000
|
372 000
|
372 000
|
560 000
|
720 000
|
50
|
La couronne
|
200 000
|
200 000
|
250 000
|
250 000
|
480 000
|
480 000
|
51
|
La douceur
|
196 000
|
250 000
|
250 000
|
300 000
|
300 000
|
380 000
|
52
|
La gloire
|
150 000
|
180 000
|
180 000
|
180 000
|
200 000
|
200 000
|
53
|
La grâce
|
390 000
|
390 000
|
425 000
|
425 000
|
480 000
|
480 000
|
54
|
La grotte
|
540 000
|
675 000
|
675 000
|
675 000
|
765 000
|
820 000
|
55
|
La référence
|
250 000
|
250 000
|
250 000
|
280 000
|
280 000
|
300 000
|
56
|
La ribambelle
|
558 000
|
558 000
|
650 000
|
650 000
|
740 000
|
740 000
|
57
|
La Valée
|
280 000
|
360 000
|
360 000
|
360 000
|
450 000
|
640 000
|
58
|
Le berceau
|
325 000
|
362 000
|
362 000
|
362 000
|
425 000
|
425 000
|
59
|
Le messie
|
420 000
|
420 000
|
465 000
|
558 000
|
558 000
|
558 000
|
60
|
Le palmier
|
170 000
|
170 000
|
200 000
|
250 000
|
250 000
|
300 000
|
61
|
Les amis de Daniel
|
100 000
|
100 000
|
150 000
|
194 000
|
194 000
|
260 000
|
62
|
Les bâtisseurs
|
150 000
|
180 000
|
225 000
|
250 000
|
250 000
|
250 000
|
63
|
Les bisounours
|
720 000
|
810 000
|
810 000
|
810 000
|
1 125 000
|
1 125 000
|
64
|
Les élites
|
465 000
|
465 000
|
605 000
|
605 000
|
605 000
|
720 000
|
55
65
|
Les gagnants
|
225 000
|
225 000
|
225 000
|
325 000
|
325 000
|
365 000
|
66
|
Les novateurs
|
150 000
|
150 000
|
180 000
|
180 000
|
200 000
|
200 000
|
67
|
Lutondo
|
100 000
|
100 000
|
100 000
|
120 000
|
120 000
|
140 000
|
68
|
Lycée kiwele
|
180 000
|
180 000
|
180 000
|
200 000
|
250 000
|
250 000
|
69
|
Maadini
|
540 000
|
540 000
|
630 000
|
630 000
|
980 000
|
1 200 000
|
70
|
Mahendeleo
|
372 000
|
372 000
|
425 000
|
425 000
|
425 000
|
425 000
|
71
|
Malela
|
300 000
|
350 000
|
350 000
|
400 000
|
400 000
|
480 000
|
72
|
Malkia wa amani
|
372 000
|
372 000
|
372 000
|
372 000
|
420 000
|
420 000
|
73
|
Marafiki
|
300 000
|
300 000
|
300 000
|
300 000
|
300 000
|
300 000
|
74
|
Moto
|
180 000
|
180 000
|
180 000
|
180 000
|
250 000
|
300 000
|
75
|
Mwasupukeni
|
900 000
|
900 000
|
900 000
|
900 000
|
1 280 000
|
1 280 000
|
76
|
N'sanga le tanzi
|
325 000
|
325 000
|
437 000
|
437 000
|
437 000
|
480 000
|
77
|
Petits savant
|
200 000
|
250 000
|
250 000
|
250 000
|
300 000
|
320 000
|
78
|
Pp unilu
|
200 000
|
230 000
|
230 000
|
360 000
|
576 000
|
576 000
|
79
|
Printemps
|
558 000
|
558 000
|
650 000
|
650 000
|
720 000
|
720 000
|
80
|
Rahman 2
|
160 000
|
160 000
|
160 000
|
160 000
|
170 000
|
240 000
|
81
|
Redes
|
900 000
|
900 000
|
900 000
|
900 000
|
1 120 000
|
1 120 000
|
82
|
Saint Augustin
|
805 000
|
805 000
|
805 000
|
805 000
|
805 000
|
920 000
|
83
|
Saint Helene
|
233 000
|
233 000
|
326 000
|
326 000
|
720 000
|
720 000
|
84
|
Sainte Bernadette
|
200 000
|
270 000
|
270 000
|
270 000
|
300 000
|
300 000
|
85
|
Sainte Lucette
|
372 000
|
372 000
|
425 000
|
425 000
|
480 000
|
480 000
|
86
|
Sainte Thérèse
|
225 000
|
250 000
|
250 000
|
372 000
|
465 000
|
465 000
|
87
|
Salama
|
400 000
|
400 000
|
400 000
|
640 000
|
640 000
|
640 000
|
88
|
Shekina
|
100 000
|
100 000
|
100 000
|
130 000
|
130 000
|
130 000
|
89
|
Siloé
|
405 000
|
405 000
|
450 000
|
450 000
|
570 000
|
640 000
|
90
|
Source du savoir
|
420 000
|
420 000
|
420 000
|
420 000
|
480 000
|
480 000
|
91
|
St françois Xavier
|
250 000
|
250 000
|
300 000
|
300 000
|
350 000
|
350 000
|
92
|
St jacques
|
150 000
|
150 000
|
150 000
|
150 000
|
180 000
|
180 000
|
93
|
St jean marc
|
180 000
|
180 000
|
180 000
|
220 000
|
220 000
|
220 000
|
94
|
Stella
|
150 000
|
150 000
|
180 000
|
180 000
|
220 000
|
220 000
|
95
|
Twendeleye
|
425 000
|
425 000
|
465 000
|
465 000
|
848 000
|
848 000
|
96
|
Victorieux
|
420 000
|
420 000
|
465 000
|
465 000
|
465 000
|
540 000
|
Source : Nous-mêmes sur base des enquêtes
réalisées dans les écoles
56
II.3.3. Présentation du coût de
scolarisation au niveau universitaire Tableau 3. Evolution du coût de
scolarisation annuel en dollar
Années
|
2013-2014
|
2014-2015
|
2015-2016
|
2016-2017
|
2017-2018
|
Frais académique
|
300
|
280
|
280
|
280
|
161
|
Sessions
|
40
|
40
|
40
|
40
|
23
|
Syllabus
|
225
|
225
|
225
|
141
|
141
|
Transports
|
289
|
289
|
289
|
244
|
244
|
Fiche signalétique
|
10
|
5
|
5
|
5
|
5
|
Fiches d'examen
|
20
|
20
|
20
|
20
|
20
|
Total
|
884
|
859
|
859
|
730
|
594
|
Source : Nous-mêmes sur base des enquêtes
réalisées dans les ménages
II.2. Evaluation des revenus
II.2.1. Présentation du revenu contractuel Tableau
4. Le revenu contractuel en dollar
N°
|
REVENUS
|
TEMPS D'ETUDE
|
EXPERIENCES ROFESSIONNELLE
|
1
|
600
|
17
|
6
|
2
|
450
|
15
|
5
|
3
|
700
|
12
|
7
|
4
|
800
|
17
|
6
|
5
|
650
|
12
|
6
|
6
|
430
|
17
|
7
|
7
|
550
|
12
|
6
|
8
|
560
|
15
|
4
|
9
|
400
|
17
|
6
|
10
|
400
|
15
|
4
|
11
|
540
|
16
|
6
|
12
|
850
|
15
|
5
|
13
|
650
|
14
|
4
|
14
|
700
|
12
|
8
|
15
|
500
|
12
|
4
|
16
|
650
|
17
|
3
|
17
|
350
|
12
|
6
|
18
|
750
|
12
|
7
|
19
|
300
|
17
|
3
|
20
|
950
|
15
|
7
|
21
|
650
|
17
|
6
|
22
|
400
|
12
|
5
|
23
|
850
|
16
|
9
|
24
|
600
|
17
|
3
|
57
25
|
500
|
17
|
4
|
26
|
650
|
15
|
7
|
27
|
500
|
12
|
8
|
28
|
450
|
12
|
5
|
29
|
800
|
16
|
3
|
30
|
700
|
12
|
6
|
31
|
650
|
15
|
7
|
32
|
580
|
17
|
4
|
33
|
550
|
15
|
4
|
34
|
850
|
17
|
5
|
35
|
500
|
16
|
6
|
36
|
500
|
17
|
5
|
37
|
550
|
17
|
3
|
38
|
350
|
12
|
3
|
39
|
650
|
17
|
4
|
40
|
750
|
17
|
4
|
41
|
350
|
17
|
3
|
42
|
350
|
11
|
6
|
43
|
300
|
11
|
6
|
44
|
350
|
17
|
5
|
45
|
400
|
12
|
4
|
46
|
500
|
15
|
8
|
47
|
550
|
17
|
3
|
48
|
350
|
12
|
4
|
49
|
500
|
15
|
9
|
50
|
350
|
17
|
2
|
51
|
300
|
10
|
4
|
52
|
650
|
12
|
5
|
53
|
750
|
17
|
6
|
54
|
500
|
15
|
8
|
55
|
300
|
14
|
2
|
56
|
560
|
12
|
4
|
57
|
350
|
12
|
3
|
58
|
450
|
12
|
3
|
59
|
650
|
17
|
4
|
60
|
600
|
15
|
6
|
61
|
780
|
12
|
8
|
62
|
450
|
15
|
2
|
63
|
450
|
15
|
4
|
64
|
400
|
12
|
5
|
65
|
550
|
17
|
3
|
66
|
480
|
17
|
3
|
67
|
430
|
15
|
7
|
68
|
500
|
17
|
4
|
69
|
560
|
14
|
3
|
58
70
|
750
|
17
|
7
|
71
|
350
|
12
|
2
|
72
|
440
|
17
|
4
|
73
|
500
|
17
|
3
|
74
|
400
|
15
|
6
|
75
|
350
|
15
|
5
|
76
|
400
|
12
|
3
|
77
|
500
|
17
|
6
|
78
|
500
|
17
|
3
|
79
|
650
|
14
|
6
|
80
|
450
|
15
|
4
|
81
|
850
|
17
|
5
|
82
|
550
|
16
|
2
|
83
|
540
|
17
|
4
|
84
|
330
|
15
|
5
|
85
|
300
|
17
|
2
|
86
|
350
|
12
|
3
|
87
|
500
|
15
|
5
|
88
|
580
|
12
|
6
|
89
|
350
|
17
|
4
|
90
|
300
|
16
|
6
|
91
|
400
|
17
|
6
|
92
|
350
|
15
|
6
|
93
|
400
|
17
|
5
|
94
|
300
|
17
|
3
|
95
|
300
|
15
|
2
|
96
|
450
|
12
|
5
|
Sources : Nous-mêmes sur base des enquêtes
auprès des ménages
II.2.2. Présentation du revenu individuel Tableau
5. Le revenu indépendant
N°
|
REV IND
|
N°
|
REV IND
|
N°
|
REV IND
|
1
|
350
|
33
|
650
|
65
|
250
|
2
|
600
|
34
|
600
|
66
|
650
|
3
|
900
|
35
|
300
|
67
|
300
|
4
|
800
|
36
|
350
|
68
|
100
|
5
|
400
|
37
|
450
|
69
|
400
|
6
|
200
|
38
|
150
|
70
|
500
|
7
|
300
|
39
|
180
|
71
|
350
|
8
|
500
|
40
|
50
|
72
|
220
|
9
|
650
|
41
|
60
|
73
|
90
|
10
|
500
|
42
|
400
|
74
|
750
|
59
11
|
400
|
43
|
600
|
75
|
800
|
12
|
300
|
44
|
500
|
76
|
900
|
13
|
1000
|
45
|
450
|
77
|
900
|
14
|
700
|
46
|
400
|
78
|
1200
|
15
|
650
|
47
|
800
|
79
|
480
|
16
|
1500
|
48
|
650
|
80
|
950
|
17
|
800
|
49
|
600
|
81
|
500
|
18
|
850
|
50
|
700
|
82
|
430
|
19
|
200
|
51
|
950
|
83
|
200
|
20
|
1200
|
52
|
950
|
84
|
620
|
21
|
450
|
53
|
250
|
85
|
630
|
22
|
150
|
54
|
1000
|
86
|
400
|
23
|
350
|
55
|
300
|
87
|
500
|
24
|
300
|
56
|
200
|
88
|
800
|
25
|
650
|
57
|
550
|
89
|
750
|
26
|
400
|
58
|
600
|
90
|
300
|
27
|
800
|
59
|
400
|
91
|
600
|
28
|
250
|
60
|
150
|
92
|
500
|
29
|
100
|
61
|
1200
|
93
|
200
|
30
|
1000
|
62
|
900
|
94
|
750
|
31
|
700
|
63
|
600
|
95
|
800
|
32
|
750
|
64
|
750
|
96
|
650
|
Sources : Nous-mêmes sur base des enquêtes
auprès des ménages
II.2.3. ANALYSES QUANTITATIVE DES DONNEES
II.2.3.1. Evaluation du coût d'investissement en
capital humain au niveau primaire Tableau 6. Evaluation du coût de
scolarisation annuel en Franc congolais
N°
|
Totaux
|
N°
|
Totaux
|
N°
|
Totaux
|
1
|
6 800 000
|
33
|
970 000
|
65
|
1 000 000
|
2
|
2 080 000
|
34
|
4 793 000
|
66
|
4 740 000
|
3
|
2 192 000
|
35
|
2 280 000
|
67
|
2 244 000
|
4
|
1 935 000
|
36
|
1 550 000
|
68
|
2 300 000
|
5
|
4 420 000
|
37
|
980 000
|
69
|
2 300 000
|
6
|
1 230 000
|
38
|
6 800 000
|
70
|
1 800 000
|
7
|
1 500 000
|
39
|
1 600 000
|
71
|
1 270 000
|
8
|
3 658 000
|
40
|
2 962 000
|
72
|
6 800 000
|
9
|
2 200 000
|
41
|
780 000
|
73
|
2 502 000
|
10
|
2 648 000
|
42
|
2 136 000
|
74
|
1 720 000
|
11
|
3 310 000
|
43
|
1 580 000
|
75
|
1 570 000
|
12
|
1 710 000
|
44
|
780 000
|
76
|
3 718 000
|
60
13
|
2 900 000
|
45
|
2 840 000
|
77
|
1 600 000
|
14
|
1 450 000
|
46
|
2 920 000
|
78
|
850 000
|
15
|
1 176 000
|
47
|
2 290 000
|
79
|
5 272 000
|
16
|
1 960 000
|
48
|
2 215 000
|
80
|
1 320 000
|
17
|
2 370 000
|
49
|
1 350 000
|
81
|
1 918 000
|
18
|
3 260 000
|
50
|
1 340 000
|
82
|
1 433 000
|
19
|
2 640 000
|
51
|
1 090 000
|
83
|
2 000 000
|
20
|
2 770 000
|
52
|
2 225 000
|
84
|
690 000
|
21
|
1 730 000
|
53
|
3 415 000
|
85
|
2 430 000
|
22
|
2 016 000
|
54
|
1 330 000
|
86
|
2 004 000
|
23
|
760 000
|
55
|
1 440 000
|
87
|
1 800 000
|
24
|
4 013 000
|
56
|
2 135 000
|
88
|
960 000
|
25
|
1 840 000
|
57
|
3 004 000
|
89
|
1 220 000
|
26
|
2 300 000
|
58
|
1 110 000
|
90
|
1 610 000
|
27
|
1 100 000
|
59
|
905 000
|
91
|
1 100 000
|
28
|
820 000
|
60
|
1 085 000
|
92
|
1 350 000
|
29
|
1 060 000
|
61
|
4 405 000
|
93
|
1 900 000
|
30
|
850 000
|
62
|
3 245 000
|
94
|
1 044 000
|
31
|
1 000 000
|
63
|
1 190 000
|
95
|
1 180 000
|
32
|
2 070 000
|
64
|
870 000
|
96
|
1 065 000
|
Total
|
204 093 000
|
Moyenne
|
2 125 969
|
Sources : Nous-mêmes sur base des enquêtes
auprès des ménages
Le tableau précèdent contient les informations
des nonante-six (96) écoles primaire, conformément à notre
taille d'échantillon. Ainsi, nous observons qu'en moyenne le coût
supporté par les ménages Lushois pour la scolarisation de leurs
enfants se lève à 2 125 969fc. Mais cette somme
ne concerne que les minérales supportés pour une période
de six (6) ans à celle-ci, il faudrait y ajouter le coût de
transport évalué au minimum à 1 000fc par jour d'où
pour six ans d'étude au niveau primaire nous aurons un montant
évalué à 1. 560. 000fc, nous signalons que, pour tenir
compte des effets de la fluctuation du taux de change nous avons pu
considérer le taux de change moyen qui équivaut à 1250fc
pour 1$ (900+1600 les tous sur 2). Alors, le coût moyen pour
l'investissement en capital humain au niveau primaire est de
3 685 969fc et son équivalent en dollar
américain est de 2 949$ au taux de 1$ qui équivaut à
1250fc.
Au niveau secondaire, nous observons que, le coût moyen
de l'investissement en capital humain supporté par les parents se monte
à 2. 511. 344fc auquel nous ajoutons les
61
II.2.4. Evaluation du coût d'investissement en
capital humain au niveau
secondaire
Tableau 7. Evaluation du coût de scolarisation
annuel en Franc congolais
N°
|
Total
|
N°
|
Total
|
N°
|
Total
|
1
|
6 800 000
|
33
|
2 231 000
|
65
|
1 690 000
|
2
|
2 080 000
|
34
|
4 912 000
|
66
|
1 060 000
|
3
|
2 192 000
|
35
|
1 100 000
|
67
|
680 000
|
4
|
5 612 000
|
36
|
2 280 000
|
68
|
1 240 000
|
5
|
1 520 000
|
37
|
1 550 000
|
69
|
4 520 000
|
6
|
1 870 000
|
38
|
980 000
|
70
|
2 444 000
|
7
|
3 911 000
|
39
|
6 800 000
|
71
|
2 280 000
|
8
|
2 200 000
|
40
|
1 600 000
|
72
|
2 328 000
|
9
|
8 684 000
|
41
|
2 962 000
|
73
|
1 800 000
|
10
|
3 680 000
|
42
|
1 458 000
|
74
|
1 270 000
|
11
|
1 710 000
|
43
|
2 008 000
|
75
|
6 800 000
|
12
|
2 990 000
|
44
|
1 640 000
|
76
|
2 441 000
|
13
|
1 360 000
|
45
|
990 000
|
77
|
1 570 000
|
14
|
3 114 000
|
46
|
2 840 000
|
78
|
2 172 000
|
15
|
3 045 000
|
47
|
2 920 000
|
79
|
3 856 000
|
16
|
3 300 000
|
48
|
2 510 000
|
80
|
1 050 000
|
17
|
2 640 000
|
49
|
2 619 000
|
81
|
5 840 000
|
18
|
2 770 000
|
50
|
1 860 000
|
82
|
4 945 000
|
19
|
2 200 000
|
51
|
1 676 000
|
83
|
2 558 000
|
20
|
2 580 000
|
52
|
1 090 000
|
84
|
1 610 000
|
21
|
1 660 000
|
53
|
2 590 000
|
85
|
2 554 000
|
22
|
1 140 000
|
54
|
4 150 000
|
86
|
2 027 000
|
23
|
4 332 000
|
55
|
1 610 000
|
87
|
3 120 000
|
24
|
1 760 000
|
56
|
3 896 000
|
88
|
690 000
|
25
|
2 460 000
|
57
|
2 450 000
|
89
|
2 920 000
|
26
|
1 100 000
|
58
|
2 261 000
|
90
|
2 640 000
|
27
|
820 000
|
59
|
2 979 000
|
91
|
1 800 000
|
28
|
1 350 000
|
60
|
1 340 000
|
92
|
960 000
|
29
|
1 005 000
|
61
|
998 000
|
93
|
1 200 000
|
30
|
1 000 000
|
62
|
1 305 000
|
94
|
1 100 000
|
31
|
2 186 000
|
63
|
5 400 000
|
95
|
3 476 000
|
32
|
2 132 000
|
64
|
3 465 000
|
96
|
2 775 000
|
Total
|
241 089 000
|
Moyenne
|
2 511 344
|
Sources : Nous-mêmes sur base des enquêtes
auprès des ménages.
62
frais des transports calculés annuellement pour six ans
d'études en raison de 1000fc le jour vaut 1 560 000fc d'où le
montant totale moyen est 4 071 344fc soit l'équivalant 3 257$
évalué au taux moyen de 1250fc pour 1$. Contrairement au
coût de financement évalué au niveau primaire, nous
constatons que le coût de financement du capital humain au niveau
secondaire est plus élevé, soit une variation de 308$ ou 10,44%
de croissance.
Nous notons que cette différence positive est due
principalement à deux facteurs majeurs dont le premier est lié
à la pratique constatée dans les écoles de la
différence des frais à payer dans la classe de sixième des
humanités et les autres classes inferieures hormis ce facteur, une autre
raison nous a été avancé par les responsables des
écoles pour dire, cette différence est lié à la
qualité du corps professoral ainsi qu'à son effectif
également.
Quant à la qualité, la norme de recrutement au
niveau secondaire exige un cadre universitaire spécialisé dans un
domaine or un cadre universitaire possède un niveau de revenu
supérieur qu'un diplômé d'Etat pouvant enseigner au niveau
primaire. Concernant son effectif, dans beaucoup d'écoles où nous
avons circulé, le nombre des salariés au secondaire était
supérieur que celui primaire et vue que chaque salarié
possède un coût (salaire) qui doit être supporter par sa
section.
II.2.5. Evaluation du coût d'investissement en
capital humain au niveau
Universitaire
Tableau 8. Evaluation du coût universitaire annuel
en dollar
Années
|
2013-2014
|
2014-2015
|
2015-2016
|
2016-2017
|
2017-2018
|
Frais académiques
|
300
|
280
|
280
|
280
|
161
|
Sessions
|
40
|
40
|
40
|
40
|
23
|
Syllabus
|
225
|
225
|
225
|
141
|
141
|
Transports
|
289
|
289
|
289
|
244
|
244
|
Fiche signalétique
|
10
|
5
|
5
|
5
|
5
|
Fiches d'examen
|
20
|
20
|
20
|
20
|
20
|
Total
|
884
|
859
|
859
|
730
|
594
|
Totaux
|
3 926$
|
Sources : Nous-mêmes sur base des enquêtes
auprès des ménages.
Ce tableau montre l'évolution des frais
académiques et autres dépenses courantes liées pour un
étudiant fréquentant l'université de Lubumbashi (UNILU).
Cependant, nous observons que le coût de l'investissement en capital
humain pour un étudiant durant ses cinq années d'étude au
niveau universitaire se lève à 3 926$.
63
Comparer ce coût universitaire à celui du
secondaire, nous dégageons une variation de 669$ soit une croissance
20.54% et ce même coût comparé à celui du primaire,
nous dégageons un écart croissant de 977$ soit une croissance de
33.13%.
Connaissant le coût de scolarisation au niveau primaire,
secondaire et universitaire nous pouvons dégager le coût total de
l'investissement en capital humain d'un jeune à Lubumbashi par
l'agrégation ou en faisant la somme de ces coûts qui donnent un
capital investi moyen se levant à 10 132$ sans faire
allusion au troisième cycle.
En effet, l'évaluation du coût économique
de la scolarisation ou de la non scolarisation doit prendre en
considération deux éléments: la composante
bénéfice (les bénéfices de l'éducation) et
la composante coût (les coûts directs et indirects de la
scolarisation). De même, les bénéfices de
l'éducation doivent être évalués tant au niveau
individuel qu'au niveau de la société tout entière
(famille, collectivité etc.). Quant aux coûts directs et indirects
de la scolarisation, ils doivent inclure les coûts supportés par
la famille (frais de scolarité, coût d'opportunité, etc.),
par la collectivité (aides collectives locales) et par le budget de
l'Etat (dépenses publiques en éducation). Il importe de noter que
dans le cas où un enfant en âge de scolarité occupe un
emploi, à titre permanent ou à temps partiel
rémunéré, la famille peut tirer profit d'une telle
situation. Par conséquent, l'évaluation des coûts de la
scolarisation se doit d'incorporer le manque à gagner pour les familles
pauvres dont les enfants sont à l'école.
SECTION III : ANALYSE ECONOMETRIQUE DES DETERMINANTS
DU
REVENU
L'analyse économétrique a pour objectif de
répondre à la question de la détermination du
supplément de revenu imputable à un surcroît
d'éducation. L'évaluation des bénéfices de
l'éducation est donc limitée aux gains économiques d'un
surcroît de scolarité (effet d'une année d'école
supplémentaire sur le revenu). Ici nous avons tenu compte les variables
suivantes :
Le nombre d'années de scolarité et
l'expérience professionnelle toutes exprimées en années. A
cet effet, nous construisons notre modèle économétrique
comme suit :
log(R) = a0 + a1X1 + a2X2 + u
Ce modèle explique le comportement du revenu en
fonction des deux variables explicatives notamment : le nombre d'année
passée à l'école (X1) et le niveau d'expérience
64
professionnelle (X2). En effet, le fait de considérer
Log (Ri) s'explique par l'homogénéisation du variable
endogène (Revenu) qui est exprimée en franc congolais et les
variables exogènes exprimées en âge.
III.1. Présentation du résultat
économétrique Tableau 9. Les paramètres de la
régression
|
Coefficients
|
Probabilité
|
a0
|
1,964
|
0,03142
|
a1
|
0,21
|
0,01960
|
a2
|
0,086
|
0,03587
|
Source : Nous-même sur base des données
récoltées et traitées sur Excel.
Le tableau ci-haut, montre l'impact de chaque variable dans la
fluctuation du revenu. Cependant, le coefficient a1 montre l'influence qu'a les
études sur le revenu pour notre cas le coefficient de l'éducation
est de 0.21, il montre qu'à l'ajout d'un an d'études
supplémentaire, le revenu de l'individu augmente de 0.21 soit une
croissance de 21% et quant à notre deuxième coefficient a2 qui
montre l'influence de l'expérience professionnelle sur le revenu dans
notre recherche, l'expérience professionnelle impact le revenu à
0.086 c'est-à-dire l'acquisition d'une année
supplémentaire d'expérience professionnelle améliore notre
revenu à 0.086 soit 8.6%. Par la suite, notre paramètre autonome
a0 montre le niveau du revenu qui n'est pas fonction des variables
intégrées dans le modèle. Pour ce faire, notre coefficient
autonome est de 1.964 soit un montant de 92.05$ équivalent à
147.280fc expliquant le revenu qui ne dépend pas du niveau
d'éducation moins encore de l'expérience professionnelle. A
partir de ces paramètres notre modèle prévisionnel du
revenu sera :
Log (R) = 1.??????+ ??, ??1 X1 + 0,086 X2
Alors, comme dans toutes les nations, il existe un niveau de
salaire qui ne dépend pas du niveau d'études faites, ce salaire
est connu sous l'appellation du salaire minimum interprofessionnel garanti SMIG
en sigle. Pour ce qui concerne la R.D. Congo « Le Salaire minimum
interprofessionnel garanti (SMIG) est passé de 1.680 à 7.075 FC
par jour, soit 5$ au taux de 1.415 FC, à partir du 01 janvier 2018
»65 d'où, un salaire mensuel passant de 43.680fc
à 183.950fc équivalent à 130$ en raison de 26 jours de
travail, Avec un différentiel salarial de 140.270fc ayant une
conséquence positive sur la hausse du pouvoir d'achat des
ménages.
65 Conseil National du Travail, 33ème session
ordinaire sur le nouveau SMIG, 1ère janvier 2018.
65
Tableau 10. Calcul des coefficients de
détermination et de corrélation
Statistiques de la régression
|
valeur
|
Coefficient de corrélation
|
0,8584
|
Coefficient de détermination R2
|
0,7368
|
Observations
|
96
|
Source : Nous-même sur base des données
récoltées et traitées sur Excel.
En effet, chaque modèle économétrique
doit-être testé enfin de détecter son degré de
significativité. Le nôtre, le degré de
significativité est de 0.7368 ou 73.68% exprimé par le
coefficient de détermination (R2) c'est-à-dire, le
salaire d'un individu est expliqué à 73.68% de son niveau
d'étude et de l'expérience professionnelle. Avec un degré
de liaison de ces variables exprimées par un coefficient de
corrélation étant de 0.8584 soit 85.84%.
III.2. Détermination du bénéfice de
l'éducation individuel
L'analyse du premier résultat
économétrique fait apparaître que, par niveau de
scolarité, le coefficient de volatilité lié à une
année de plus pour un individu est de 0,21. Un tel résultat
signifie que chaque année d'étude supplémentaire
passée sur le banc scolaire entraine une augmentation de salaire de 21%.
Si le salaire sans éducation que nous symbolisons par (w)
représentant en d'autres termes le SMIG. Ainsi, pour chacune des 17
années de scolarité, les salaires sont tels qu'ils figurent dans
les trois tableaux suivants :
Tableau 11. Le bénéfice éducatif au
niveau primaire
Années
|
année 1
|
année 2
|
année 3
|
année 4
|
année 5
|
année 6
|
facteur de capitalisation
|
(1+ a1)
|
(1+ a1) 2
|
(1+ a1) 3
|
(1+ a1) 4
|
(1+ a1) 5
|
(1+ a1) 6
|
coefficient de capitalisation
|
1,210
|
1,464
|
1,772
|
2,144
|
2,594
|
3,138
|
Revenu actuel
|
130
|
130
|
130
|
130
|
130
|
130
|
Revenu futur
|
157,3
|
190,32
|
230,36
|
278,72
|
337,22
|
407,94
|
Source : Nous-mêmes sur base des données
récoltées.
66
Tableau 12.Le bénéfice éducatif au
niveau secondaire
Années
|
année 7
|
année8
|
année 9
|
année 10
|
année 11
|
année 12
|
facteur de capitalisation
|
(1+ a1) 7
|
(1+ a1) 8
|
(1+ a1) 9
|
(1+ a1) 10
|
(1+ a1) 11
|
(1+ a1) 12
|
coefficient de capitalisation
|
3,797
|
4,595
|
5,56
|
6,728
|
8,14
|
9,85
|
Revenu actuel
|
130
|
130
|
130
|
130
|
130
|
130
|
Revenu futur
|
493,61
|
597,35
|
722,8
|
874,64
|
1058,2
|
1280,5
|
Source : Nous-mêmes sur base des données
récoltées.
Tableau 13. Le bénéfice éducatif au
niveau universitaire
Années
|
année 13
|
année 14
|
année 15
|
année 16
|
année 17
|
facteur de capitalisation
|
(1+ a1) 13
|
(1+ a1) 14
|
(1+ a1) 15
|
(1+ a1) 16
|
(1+ a1) 17
|
coefficient de capitalisation
|
11,918
|
14,421
|
17,45
|
21,114
|
25,548
|
Revenu actuel
|
130
|
130
|
130
|
130
|
130
|
Revenu futur
|
1549,34
|
1874,73
|
2268,5
|
2744,82
|
3321,24
|
Source : Nous-mêmes sur base des données
récoltées.
D'après ces analyses, compléter le cycle
primaire fait triple le salaire perçu par un employé n'ayant pas
fréquenté l'école. Le salaire d'un employé ayant
achevé la scolarité obligatoire représente 3.14 fois le
salaire que reçoit un employé qui n'a jamais
fréquenté l'école. Il convient de préciser que dans
le calcul des bénéfices, l'augmentation de salaire
examinée au tableau IX ne concerne que les emplois sans qualification,
autrement dit : ne sont pris en compte que les niveaux d'éducation
n'excédant pas le cycle fondamental (primaire). Une telle limitation
implique une sous-estimation des bénéfices. Dans le cas où
les études sont prolongées au-delà de la scolarité
obligatoire jusqu'au niveau secondaire (Tableau X) le revenu de l'individu vaut
presque 10 fois plus élevés qu'un sans papier et presque 26 fois
pour un universitaire (Tableau XI).
Cependant, à partir de ces tableaux, nous pouvons, pour
chaque individu, déduire le manque à gagner selon le niveau
d'éducation atteint par cette personne. Examinons deux cas
différents qui vont servir par la suite pour le calcul du manque
à gagner au niveau global :
? Premier cas : pour un enfant n'ayant jamais
fréquenté l'école, le manque à gagner est la
différence entre le salaire que cet enfant, devenu adulte, gagnerait
dans le cas où il complète le cycle de l'éducation
primaire jusqu'à l'université, soit 3321,24$ et le salaire
perçu par une personne sans qualification, soit 130$. Par
conséquent, un enfant qui n'a jamais fréquenté
l'école, réalise un manque à gagner de 3191,24$. Pour
celui qui ne se limite qu'au niveau primaire comparativement à celui qui
poursuit jusqu'au niveau
??
67
secondaire, son manque à gagner se lève à
la différence entre (1280.5 et 407,94) soit un différentiel de
872,56$.
? Deuxième cas : suivant le même raisonnement, un
enfant déscolarisé qui, avant d'abandonner l'école, l'a
fréquentée jusqu'au niveau de la troisième année
secondaire, le manque à gagner s'élève à
(3321,24-722,8), soit 2598,44$ pour celui qui n'achève pas ses
études jusqu'à l'université.
Alors, Dans l'un comme dans l'autre cas, si nous nous
s'intéressons au manque à gagner total d'une durée de vie
professionnelle de 40 ans, nous devons faire intervenir un taux d'actualisation
; un (1) dollar gagné aujourd'hui valant plus qu'un (1) dollar
empoché dans 40 ans. Le calcul revêt la forme suivante :
Tableau 14. Le manque à gagner
agrégé durant la vie professionnelle en dollar (USD)
Vie professionnelle de 40 ans
|
Manque à gagner actualisé
|
Première année
|
3191,24
|
Deuxième année
|
3191,24(1+r)-2
|
Troisième année
|
3191,24(1+r)-3
|
Quatrième année
|
3191,24(1+r)-4
|
Cinquième année
|
3191,24(1+r)-5
|
.
|
.
|
.
|
.
|
.
|
.
|
Quarantième année
|
3191,24(1+r)-39
|
Source : Nous-mêmes sur base des données
récoltées.
L'actualisation du revenu nous servira à
déterminer le taux de rentabilité interne (TRI) pour les parents
qui investissent dans leurs enfants. C'est le taux d'actualisation qui rend nul
le flux net de trésorerie actualisé, mais il montre
également le coût d'opportunité de l'affectation de
ressources des investisseurs (parents). Dans ce cas, le taux d'actualisation
devient une variable, les flux utilisés étant identiques (le
manque à gagner) durant les quarante (40) ans de la vie professionnelle
d'un individu. Le taux de rentabilité interne (TRI) correspond au taux
maximum auquel il est possible d'emprunter (sous-entendu, sans que l'effet de
levier soit négatif). Alors avec la constance des flux notre TRI sera
calculé par la formule suivante :
= D.??
(??- (??+ ??)-??)
flux. ??
3191,24. (1 - (1 + ??)-40) =
10132
68
En passant par la méthode de tâtonnement, nous
arrivons à réaliser que, le taux interne de rentabilité
des parents investisseurs en capital humain se lève à 31.497%
ceci exprime le coût d'opportunité des parents qui, ayant le choix
entre consommé au temps (t), investir dans le capital physique ou encore
faire un placement. Nous devons noter que, ce taux est relatif à chaque
parent par le fait que, nous avons eu à déterminer le coût
de l'investissement en capital humain au niveau primaire et secondaire par la
moyenne des observations. Sa relativité est due aussi par le fait que,
nous avons eu à évaluer le coût de l'investissement en
capital humain au niveau universitaire rien que pour l'université de
Lubumbashi qui, ayant un prix abordable que les autres universités
privées avec comme conséquence de faire varier à la hausse
les dépenses d'investissement initiales des parents si l'enfant faisait
ses études universitaire dans les établissements
privés.
III.3. Intégration du sous-emploi dans la
théorie de cycle de vie
Ce point a pour objectif d'adapter le modèle de la
théorie de cycle de vie de l'épargne dans le contexte de
sous-emploi. Pour ce fait, l'emploi ne sera pas seulement lié à
un contrat mais il dépendra également du travail
indépendant qui par conséquent est fonction du niveau de
l'entrepreneuriat.
Yindép
1. Demande du travail indépendant
La demande de travail indépendant égale, par
définition, à l'offre de travail
indépendant (Cogneau, Razafindrakoto et Rabaud, 1994) est
équivalente à la création
d'une micro-entreprise. Les actifs, au nombre de (population
âgée de 15-64 ans) et dans
notre travail cette population est composée des
personnes majeures c'est-à-dire dont l'âge est égale
à 18 ans au-delà, choisissent entre créer leurs propres
entreprises ou se présenter sur le marché du travail
salarié (formel), en fonction du rapport entre l'espérance du
revenu
indépendant E( ) et l'espérance de salaire .
L'équation de demande du travail indépendant formel
et informel s'écrit comme suit :
D ( )
L [ E Y indép
indepa =
?
?
?
a ?
L L
- D ? E (w)
indepma
1
Tel que l'élasticité de transformation du travail
salarié en travail
indépendant. Qui mesure la sensibilité des
offres du travail indépendant et du travail salarié à la
variation relative de leurs rémunérations.
69
Par la suite se calcule comme suit :
Avec la valeur fixée arbitrairement au départ en
fonction des analyses ou des intuitions du chercheur sur la sensibilité
des offres du travail indépendant et du travail salarié à
leur taux de rémunération relative (rapport entre la
rémunération du travail indépendant et celle du travail
salarié). Par exemple, si le chercheur fixe la valeur deà 4,
alors l'élasticité de transformation de l'offre du travail
salarié en offre du travail indépendant sera égale
à :
E '(
Y ) ? ? p VA i
indep i
i ? 1
Cependant, l'espérance de salaire est la somme des
produits de la probabilité de trouver
du travail salarié par le salaire moyen versé
par les entreprises de la branche, du secteur ou du sous-secteur
d'activité.
Avec comme étant la probabilité de trouver du
travail salarié dans le secteur
ou la branche d'activité i tandis que la
rémunération moyenne du travail dans ce secteur ou
cette branche concerné(e). L'espérance du revenu
indépendant E( ) est la somme des
produits de la probabilité d'exercer un travail
indépendant par le revenu moyen de cette profession.
i?n
Avec comme étant la probabilité de travailler
pour son propre compte dans le secteur ou la
branche d'activité i de son choix tandis que , la
valeur ajoutée moyenne du secteur ou de
la branche concerné(e).
L'individu qui a décidé de travailler pour son
propre compte a le choix entre plusieurs
professions indépendantes (i) dont les revenus ( ) qu'il
espère gagner peuvent varier du
simple au triple voire plus. Ce revenu correspond à la
valeur ajoutée par travailleur indépendant de la profession
indépendante qu'il souhaite exercer compte tenu de ses ressources
financières, de ses actifs physiques et humains et des
opportunités qui lui sont offertes par le marché pour exploiter
ses capacités.
70
2. Analyse économétrique avec prise en
compte du sous-emploi Tableau 15. Les paramètres de
régression
|
Coefficients
|
Probabilités
|
a0
|
1,94
|
0,0056
|
a1
|
0,19
|
0,0226
|
a2
|
0,08
|
0,0439
|
a3
|
0,03
|
0,0095
|
Source : Nous-même sur base des données
récoltées et traitées sur Excel.
En régressant les données
présentées ci-haut, nous le paramètre a1 vaut 0,19 qui
montre que lorsque que le niveau d'étude augmente d'une année le
revenu augmentera à son 0.19 soit 19% par contre lorsque
l`expérience professionnelle hausse d'un an, le revenu haussera de 0,08
ou 8%. Quant au revenu indépendant, nous observons qu'il contribue
faiblement dans l'amélioration du revenu soit 3% avec un revenu autonome
qui se lève à 1,94 équivalant à 87,10$ soit
139.360Fc expliquant la dotation (héritage). C'est ainsi, qu'avec la
présence de ces paramètres notre modèle
prévisionnelle devient :
log(R) = ??,????+ 0.19X1 + 0,08X2 + 0.03X3
Tableau 16. Le coefficient de détermination et de
corrélation
Coefficient de corrélation
|
0,9022
|
Coefficient de détermination R2
|
0,8139
|
Source : Nous-même sur base des données
récoltées et traitées sur Excel.
Notre modèle est expliqué à 81,39%
c'est-à-dire les trois variables (le nombre d'année passée
à l'école, le niveau de l'expérience professionnelle et le
revenu indépendant) influencent le revenu à 81,39% exprimé
par le coefficient de détermination. Avec un degré de liaison de
ces variables de 90,22% exprimé par le coefficient de
corrélation.
Tableau 17. Le bénéfice éducatif au
niveau primaire
Année
|
Année 1
|
Année 2
|
Année 3
|
Année 4
|
Année 5
|
Année 6
|
facteur de capitalisation
|
(1+ a1)
|
(1+ a1)2
|
(1+ a1)3
|
(1+ a1)4
|
(1+ a1)5
|
(1+a1)6
|
coefficient de capitalisation
|
1.19
|
1.416
|
1.685
|
2.005
|
2.386
|
2.840
|
Revenu actuel
|
130
|
130
|
130
|
130
|
130
|
130
|
Revenu futur
|
154.7
|
184.08
|
219.05
|
260.65
|
310.18
|
369.2
|
Source : Nous-même sur base des données
récoltées.
71
Tableau 18. Le bénéfice éducatif au
niveau secondaire
Année 7
|
Année 8
|
Année 9
|
Année 10
|
Année 11
|
Année 12
|
(1+ a1)7
|
(1+ a1)8
|
(1+ a1)9
|
(1+ a1)10
|
(1+ a1)11
|
(1+ a1)12
|
3.379
|
4.021
|
4.785
|
5.695
|
6.777
|
8.064
|
130
|
130
|
130
|
130
|
130
|
130
|
439.27
|
522.73
|
622.05
|
740.35
|
881.01
|
1048.32
|
Source : Nous-même sur base des données
récoltées.
Tableau 19. Le bénéfice éducatif au
niveau universitaire
Année 13
|
Année 14
|
Année 15
|
Année 16
|
Année 17
|
(1+a1)13
|
(1+a1)14
|
(1+a1)15
|
(1+a1)16
|
(1+a1)17
|
9.596
|
11.420
|
13.590
|
16.172
|
19.244
|
130
|
130
|
130
|
130
|
130
|
1247.48
|
1484.6
|
1766.7
|
2102.36
|
2501.72
|
Source : nous-mêmes sur base des données
récoltées.
La prise en compte du revenu indépendant dans notre
modèle entraine une baisse du gain des études, ce qui est normal
dans le sens où le revenu indépendant n'est pas fonction du
niveau d'études mais plutôt est fonction de la capacité
imaginative (innovatrice), de la capacité de créativité,
par conséquent plus la capacité de créativité est
élevée plus le niveau de sensibilité de l'éducation
dans l'amélioration du revenu deviendrait faible. Qui, à long
terme entrainera un effet de substitution c'est-à-dire une personne
pourrait choisir de créer un boulot indépendant qui influence son
revenu de 3% que de faire dix-sept (17) ans à l'école pour enfin
voir notre revenu être influencé de 19%. Mais, malgré la
présence du revenu indépendant, faire un cycle primaire complet
multiplie notre revenu de 2.84 fois contre 8.06 fois au niveau secondaire et
19.24 fois au niveau secondaire comparativement au revenu de la personne qui
n'a pas étudié qui est de 130$ tel que fixe le conseil national
du travail de notre pays.
Cependant, en actualisant le manque à gagne total qui
découle de la différence entre le revenu perçu par une
personne ayant achevée ses études et celle qui n'a jamais
fréquentée le milieu scolaire (2501.72-130) qui vaut 2371.72
dollars, égaliser ce montant actualisé au coût
d'investissement initial nous trouverons le taux de rentabilité interne
(TRI) qui représente le coût d'opportunité relatif des
parents. Pratiquement nous avons :
72
Tableau 20. Le manque à gagner
agrégé durant la vie professionnelle en dollar (USD)
Vie professionnelle de 40 ans
|
Manque à gagner actualisé
|
Première année
|
2371,72
|
Deuxième année
|
2371,72 (1+r)-2
|
Troisième année
|
2371,72 (1+r)-3
|
Quatrième année
|
2371,72 (1+r)-4
|
Cinquième année
|
2371,72 (1+r)-5
|
.
|
.
|
.
|
.
|
.
|
.
|
Quarantième année
|
2371,72 (1+r)-39
|
Source : Nous-même sur base des données
récoltées.
En appliquant la formule d'actualisation ci-haut avec les flux
restant constant, nous aurons :
2371,72 . (1 - (1 + r)-40) = 10132
r
En utilisant la méthode de tâtonnement nous
trouvons notre taux relatif (TRI) qui se lève à 23.403%. Ce taux
est inférieur au premier taux qui était de 31.49% soit un
différentiel de 8.087%. Cette tendance à la baisse est normale et
s'explique par le fait que le retour sur investissement (R.O.I) des parents
semble être certain du fait qu'il ne dépende rien que du niveau
d'entrepreneuriat de la personne elle-même et des opportunités qui
s'offrent à celle-ci.
III.2.5. ANALYSE QUALITATIVE DES DONNEES
La présence de cette analyse dans notre recherche nous
permet de saisir le poids des variables non quantifiables
récoltées auprès des ménages Lushois. C'est ainsi,
cette analyse a été menée sur base d'un questionnaire
élaboré et administré aux 96 ménages tel que notre
échantillon nous montre. Cependant, il s'agit de voir, s'il y'a d'autres
facteurs hormis ceux dont nous avons eu à avancer dans nos
hypothèses de recherche.
De ce fait, après dépouillement, nous signalons
que sur base des enquêtes effectuées auprès des
ménages, nous avons trouvé que l'investissement en capital humain
n'est pas seulement fonction de l'intérêt futur moins encore du
revenu futur mais cet investissement est également fonction d'une
variable qualitative qui est « l'honneur des parents », car sur les
nonante-six (96) ménages intéressés, 72 ménages ont
eu à évoquer la question « d'honneur » et « le
revenu futur » qu'engendre l'éducation comme facteurs
déterminant de l'investissement
73
en capital humain soit une proportion de 75% . D'où
cette variable vient encore ajouter la différence fondamentale qui
existe entre l'investissement en capital humain pouvant s'effectuer à
zéro taux d'intérêt et l'investissement physique qui est
fonction du taux d'intérêt supérieur à zéro
mais les 24 autres ménages restant soit 25% ne raisonnent qu'en termes
de transfert de charge car, ils ont un revenu transitoire. C'est-à-dire
l'enfant en qui, ils investissent, qui réalise le cycle complet doit
à son tour booster celui qui vient après à
compléter son cycle, ainsi évolue la chaine. Par
conséquent cette manière de raisonner confer à
l'investisseur la notion de raison (r) qui sera égale à
l'unité (1). En d'autres termes pour qu'il y'ait un deuxième
enfant qui achève complètement son niveau d'étude il faut
: r2 = (1+r), r3= (1+r2) ainsi de suite.
Certes, nous ne pouvons pas dire que, les parents qui
investissent en capital humain attendent toujours un retour sur investissement
tangible, par contre le profit est aussi immatériel ou intangible dans
ce type d'investissement. Ils expliquent cette situation par l'honneur.
Autrement dit, lorsqu'un père voit son enfant prospéré
mais aussi par le fait que l'enfant représente valablement son
géniteur dans un milieu ou dans un domaine, ce qui donne à cet
investisseur une visibilité ou encore l'enfant devient pour ces parent,
pour la famille, pour la société un produit phare pour cette
entreprise (pour les parents).
74
SUGGESTIONS
Des toutes ces analyses que nous avons faites, nous avons
découvert que le financement de l'investissement en capital est
totalement assuré par les ménages à un coût
élevé dans les écoles privées mais à un
coût modéré dans les écoles publiques. Malgré
la présence de ce coût modéré, certains
ménages sont toujours incapables de financer l'investissement en capital
humain de leurs enfants vu que le niveau de revenu ne leurs permettent pas.
Pour ce faire nous suggérons à nos autorités ce qui suit
:
> A l'Etat de mettre en application ce que dit la
constitution à son article 43 stipulant que : « Toute personne a
droit à l'éducation scolaire. Il y est pourvu par l'enseignement
national. L'enseignement national comprend les établissements publics
privés agrées. La loi fixe les conditions des créations et
le fonctionnement de ces établissements. Les parents ont le droit de
choisir le mode d'éducation à donner à leurs enfants.
L'enseignement primaire est obligatoire et gratuit dans les
établissements publics » afin que ce niveau minimum de
l'éducation soit pour une population un élan pour
l'amélioration des conditions de vie ;
> De donner des subventions à des investisseurs
privés évoluant dans ce secteur afin d'absorber une partie des
charges qui sont supportées par les ménages pour favoriser la
scolarisation de qualité ;
> L'Etat peut prendre également tous les enseignants
en charge pour qu'enfin le coût salarial ne vienne pas influencer les
prix à la hausse ;
> L'Etat peut aussi construire ses propres écoles
pour absorber ou récupérer tous les enfants non scolarisé
ou incapables d'accéder à l'instruction dispensée par les
écoles tant publiques que privées, ce qui est une bombe à
retardement pour un pays mais aussi un manque à gagner pour une
économie sur le plan macroéconomique ;
> Les parents doivent aussi initier les enfants dans le
monde des affaires enfin d'assurer la continuité de l'oeuvre familiale
;
> Aux parents de s'assurer de la qualité de
l'éducation de leurs enfants car c'est par celle-ci que provienne
l'innovation passant par la recherche et développement (R & D).
Concernant l'école de la théorie
néo-classique, elle nous montre que l'échec des politiques
éducatives de la majorité des pays en développement
conjuguée à l'explosion de la
75
CONCLUSION GENERALE
L'éducation est le pilier de tout développement
durable d'un pays. C'est ainsi qu'elle est devenue, surtout l'éducation
de base, une priorité pour les Etats, les organisations tant nationales
qu'internationales. Dans cette optique, l'éducation est devenue un
domaine pluridisciplinaire qui suscite de l'intérêt chez multiples
penseurs. C'est ainsi que nous avons inscrit notre étude dans le domaine
de l'éducation à la rencontre de l'économie. Bref, dans le
domaine de l'économie de l'éducation.
Cette étude consistait en une analyse sur le
financement de l'investissement en capital humain face à la
théorie du cycle de vie de l'épargne dans le contexte africain
cas de la ville de Lubumbashi. Partant de ce sujet nous avons eu à nous
poser deux questions majeures dont la première consistait à
savoir les déterminants du financement de l'investissement en capital
humain des parents et la seconde cherchait à détecter leur
influence dans la vie des ménages qui supportent cette charge.
A ces deux préoccupations majeures, nous avons
émis nos réponses provisoires de telle manière que les
déterminants seraient basés d'une part sur l'utilité que
présente l'épargne qui, étant fonction du revenu et
d'autre part sur le coût d'opportunité lié à ce type
d'investissement en termes du taux d'intérêt, et pour ce qui
concerne la deuxième préoccupation nous avons eu à avancer
que dans un contexte de sous-emploi, cela dépend du comportement
contingent de l'individu en qui les parents investissent.
A cet effet, Le premier chapitre de cette étude
était consacré aux théories économiques de
l'éducation, nous avons analysé la demande d'éducation
à travers les différentes écoles telles que :
l'école classique, qui pense que la principale source de création
des richesses et de la croissance est l'accumulation des facteurs de production
à savoir le capital et le travail tout en précisant que le
travail occupe une place prépondérante. Quant à
l'école de la théorie du capital humain, Cette théorie
perçoit l'éducation comme un investissement qui mobilise diverses
ressources et auquel peut être associé un rendement. Ces
ressources sont fournies soit par les ménages, les entreprises ou
organisations privées, soit par l'Etat. Investir en capital humain,
c'est donc engager des coûts compte tenu des gains attendus de cet
investissement. Ces gains pouvant être individuels ou collectifs.
76
crise de la dette au début de la décennie 1980,
a conduit à un renversement d'approche en matière
d'économie d'éducation. Les institutions financières
internationales soutenaient que l'interventionnisme étatique en la
matière ne peut garantir la réussite des systèmes
éducatifs des pays en développement à produire une
éducation de qualité et en adéquation avec les
avancées économiques et technologiques. Voir même qu'un tel
interventionnisme basé sur le financement public massif de
l'éducation est considéré comme une manifestation de
gaspillage financier et de manque de performance économique.
D'où, l'infériorité du rendement éducatif public
par rapport à celui du secteur privé qui s'explique par
l'inefficacité de la production, de financement et du contrôle
publics de l'éducation, ce qui justifie le recours au marché.
Et la théorie des croissances endogène, qui nous
dit que Les années 1980 et 1990 ont marqué un renouveau de
l'approche néo-classique de la croissance pour évoluer d'une
simple approche de croissance exogène à une autre dite de
croissance endogène. L'objectif étant d'expliquer la croissance
de long terme de façon plus efficace, en introduisant le concept du
progrès technique endogène émanant des comportements des
agents économiques et des incitations politiques. Toutefois, nous devons
signaler que la théorie de la croissance endogène adopte un des
principaux postulats de la théorie néo-classique, à savoir
que le principal facteur déterminant pour la croissance
économique est celui de la croissance de la productivité totale
des facteurs, qui à son tour repose principalement sur le niveau du
progrès technologique, l'innovation et la recherche et
développement.
Le savoir occupe une place centrale dans les analyses de ces
théories. La production de ce dernier est censé induire une
croissance auto-entretenue en raison de rendements marginaux non
décroissants ou grâce à une externalité positive
née de la diffusion des connaissances. C'est ainsi nous avons
détaillé les différents modèles entre autres de
Romer, de Lucas et de Schumpeter.
Au second chapitre de ce travail, nous avons eu à
détailler le fonctionnement, le mode de gestion ainsi que le financement
du système éducatif congolais dès sa période
précoloniale, coloniale et postcoloniale.
Cependant, après analyse des données
quantitatives et qualitatives récoltées auprès des
écoles et des ménages, il ressort de cette étude que, les
dépenses d'investissement initiales en capital humain se lèvent
10 132$ en raison de 2949$ au niveau primaire, 3 257$ au niveau secondaire et 3
926$ au niveau universitaire. Par contre, pour ce qui concerne le retomber,
nous avons trouvé que l'éducation influence le niveau du revenu
futur d'un individu
77
à 21% sans faire référence au revenu
indépendant et 19% avec référence du revenu
indépendant contrairement aux autres variable qui ont une influence que
de 8% et 3% respectivement l'expérience professionnelle et le revenu
indépendant. Avec un niveau d'explication du modèle de 81.39% et
un degré de liaison de ces variables de 90.22%.
Pour ce faire, le niveau du coefficient de volatilité
de l'éducation de 21% nous a permis d'évaluer le revenu futur
lié à l'éducation à 3321.24$ entrainant un manque
à gagner pour une personne qui n'a jamais fréquenté
l'école de 3191.24$ tout en ayant le niveau du taux d'investissement de
31.497% expliquant le degré du risque pris par les parents qui
choisissent d'investir dans leurs enfants à la place d'un investissement
physique ou d'un placement de fonds. Mais avec le coefficient de
volatilité de 19%, le revenu futur lié à
l'éducation se lève à 2501.72$ influençant par la
suite un manque à gagner de 2371.72$ par effet d'entrainement, la
diminution du manque à gagner fait baisser en son tour le niveau de
risque ou d'incertitude des parents à investir dans la formation de
leurs enfants soit un taux d'investissement de 23.403%, ce différentiel
de taux vient donner la certitude aux investisseurs en capital humain
grâce à la présence du revenu indépendant
découlant de l'entrepreneuriat des individus.
Enfin, la prise en compte du travail indépendant dans
le modèle vient compléter le modèle de la théorie
de cycle de vie de l'épargne qui se limitait que dans le raisonnement du
plein emploi basé sur un travail contractuel mais aussi il vivifie les
espoirs des parents d'avoir une certitude sur leur retour sur investissement
(R.O.I). Mais après analyse, nous avons découvert que les
investisseurs ne tenaient toujours pas un gain matériel mais
également ils tenaient à un gain immatériel, avec objectif
de faire de leurs enfants des produits phares qui leurs donneront une image de
marque.
Certes, il est claire que finir un travail n'est pas synonyme
de tout aborder, en ce qui concerne l'élaboration de ce travail, nous
reconnaissons de n'avoir pas touché la question du genre.
C'est-à-dire, le sort d'une fille en qui les parents ont eu à
investir, au cas où cette dernière est épousée et
que son mari ne lui permet pas de travailler dans ce cas, nous ignorons ce que
sera le retour sur investissent, ensuite nous n'avons pas su insérer
dans notre modèle la qualité de l'éducation pour enfin
capter ses effets. Ainsi, nous laissons cette brèche aux futurs
chercheurs voulant aborder dans le même angle que nous, de pouvoir
également apporter une pierre à l'édifice.
78
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE
I. OUVRAGES
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5. Mincer Jacob (1958), «Investment in Human Capital and
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III. NOTES DES COURS
1. Chey. M. (2015-2016) « comptabilité analytique
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4. Raphael Kaunda, (2017-2018), « Préparation et
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IV. DICTIONNAIRES ET ENCYCLOPEDIES
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3. Page, André (1989) : Economie de l'éducation.
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V. ARTICLES SUR LE WEB
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http://www.unige.ch/fapse/pegei/Enseignement/752460/documentationannee0910/Pol
_Privat_en-educ_Int
2. Morghad, Leïla (2012) : Doit-t-on redouter la
privatisation de l'éducation en Afrique ? http://terangaweb.com/
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3. UNESCO (2010/2011). Données mondiales de
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http://www.ibe.unesco.org/fileadmin/user_upload/Publications/WDE/2010/pdf-versions/Cameroon.pdf
VI. THESES, DEA, MEMOIRES ET TFC
1. Juma Rashidi Nsenga David, (2017) « Les
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2. Mukengere Balola Désiré (2015), «
l'augmentation des nombres des écoles privées primaires dans la
commune de Lubumbashi et son impact sur les coûts de scolarité
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3. Ngoy Mfumwangulu welddone (2015), « la croissance
démographique comme facteur des investissements des écoles
privées dans la ville de Lubumbashi », UNILU.
4. Nkulu kimbala kasongo (2005), « la croissance
démographique et niveau de scolarité dans la ceinture de la ville
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5. Rutong Muteb Gath (2015), « augmentation de minerval
et la déperdition scolaire à Lubumbashi », UNILU.
6. Sefu Dauda David, (2016) « prolifération des
écoles privées et les coûts de scolarisation dans la ville
de Lubumbashi », UNILU.
81
ANNEXES
82
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
Dans le cadre de l'élaboration de notre travail de fin
d'étude envie de l'obtention du diplôme de License, nous vous
soumettons ce questionnaire pour avoir quelques informations qui nous serons
utiles dans le traitement. Nous tenons à signaler que, vos informations
ne seront pas divulguées et seront traitées dans l'anonymat lors
du traitement. Nous demandons votre sincère collaboration pour une bonne
rédaction de ce mémoire.
1. avez-vous des enfants à scolariser à votre
charge ?
Oui non
2. combien d'enfants avez-vous ?
3. quel est le niveau d'études des enfants ?
Primaire secondaire universitaire
4. dans quelle école (s) faites-vous étudier vos
enfants ?
5. pourquoi vous investissez dans la formation de votre (vos)
enfant (s) ?
6. avez-vous étudié ?
Oui non
7. quel est votre niveau d'étude ?
Primaire secondaire universitaire
8. avez-vous un emploi ?
Oui non
83
9. quel est votre niveau de revenu ?
10. quelle est la forme de votre revenu ?
Permanent transitoire
11. quelle est l'orientation de votre revenu ?
La consommation
|
|
l'épargne
|
12. Avez-vous autres sources de revenu hors emploi ?
Merci pour votre sincérité.
|