Problématique du leadership responsable de la classe politique congolaise. Regard sur l'administration publique de la troisième république.par CARLYTHO NZAZI LENGI Université Pédagogique Nationale (UPN) - Licence en sciences politiques et administratives 2012 |
CHAPITRE QUATRIEMENECESSITE DE L'EMERGENCE D'UN LEADERSHIP RESPONSABLE DE LA CLASSE POLITIQUE ACQUIS AU DEVELOPPEMENTLe présent chapitre constitue le fondement de notre étude, il s'attèlera sur les différentes pistes de solutions par rapport aux divers problèmes de la RDC. Nous serons appelé à proposer des remèdes aux difficultés et maux qui rongent notre espace politique. Il est subdivisé en trois sections : la première portera sur l'avènement d'un leadership alternatif dans la politique congolaise ; la deuxième analysera le profil d'un nouveau leadership de la classe politique congolaise, enfin la troisième sera axée sur l'homme congolaise cause et solution de la crise congolaise. SECTION 1. L'AVENEMENT D'UN LEADERSHIP ALTERNATIF DANS LA POLITIQUE CONGOLIASEL'absence et le brouillage des repères continuent à maintenir le peuple congolais dans la pauvreté et donc dans l'incapacité de mettre en place et de promouvoir la démocratie et un minimum de bien-être social pour tous et pour chacun. Il est scandaleux et inadmissible qu'un pays aussi immensément et potentiellement riche que la RD Congo, n'arrive pas à assurer à sa population un minimum de bien-être matériel et social et que plus de 70% en soit réduite à vivre sous le seuil de la pauvreté. Un sursaut de changement s'impose. Il passe par l'avènement d'un leadership alternatif, capable de restaurer les repères essentiels à la gouvernance, et à la justice et d'impulser le changement des mentalités et de cultes que cela implique176(*). Personne ne viendra gérer, stabiliser et développer la RDC à la place des Congolais eux-mêmes. Et si cela devait se réaliser ce serait à leurs dépens. Car on ne peut jamais libérer durablement et développer véritablement un peuple sans lui et malgré lui177(*). Dans une société en crise de valeurs et de modèles, l'exemple devrait venir d'en haut, de la part de tous ceux qui font partie du leadership social, politique et intellectuel. Les valeurs consensuelles prônées devraient être exigées de des tous ceux qui assument ou briguent un quelconque mandat politique ou une responsabilité dans les institutions ou instances éducatives publiques. La RDC devrait cesser d'être un des rares pays du monde, où les destinées du peuple sont parfois confiées à des criminels ou à des délinquants politiques et économiques de notoriété publique. Cette situation entrave toute possibilité d'éducation morale et civique. En effet, comment expliquer qu'il sied d'être honnête et digne, lorsque des malhonnêtes et des délinquants sont propulsés aux fonctions politiques les plus élevées dans le pays ? Ailleurs lorsque quelqu'un se présente comme un homme politique et surtout un homme d'Etat, cela sous-entend automatiquement qu'il fait partie de l'élite non seulement sociale et intellectuelle mais aussi morale et spirituelle. Il faut pour cela tourner la page de la belligérance et de la pratique de la prime au crime de sang et à la violence comme moyen d'accès, de maintenir et de partage du pouvoir. Le drame que vit le peuple de la RDC, aujourd'hui avec sa classe politique, trouve ses origines entre autres dans l'absence d'un leadership responsable de la classe politique suffisamment instruits et éduqués qui par conséquent, conscient de leur rôle dans la société, dans leur milieu professionnel, prendrait leur responsabilité en main pour conduire la destinée de notre peuple vers un port. Une bonne classe politique soucieuse d'accomplir leur devoir de citoyens pour le développement de notre pays178(*). La cupidité outrée, l'égoïsme effréné, la soif exagérée d'argent appuyés par les détournements des fonds publics destinés au fonctionnement de l'appareil de l'Etat, l'impunité, la religiosité, tous ces maux ont détruit lentement, mais surement la vie dans le pays. Le mal ne touche plus, le mal ne dérange plus personnes. La nouvelle classe politique de la RDC doit connaitre tous ces maux qui déferlent de plus en plus sur tout le territoire national afin de savoir déjà que la tâche est ardue, que notre chute dans le mal a été et est encore très profonde. Nous devons humblement confesser le passé sombre remarquer notre peuple meurtri et le placer dans le processus de la reconstruction nationale et de la démocratisation réelle179(*). Le peuple congolais a perdu le sens du chef protecteur, il ne trouve pas de modèle au sein de la classe politique, parce que la vie est devenue une corvée, une lourde croix, un calvaire sans Golgotha. Le rôle positif de cette classe politique en faveur de son peuple s'avère très nécessaire pour que la société et la nation Congolaise toute entière soient construites sur des bases solides et stables. L'avènement d'un leadership alternatif au sein de la classe politique en RDC est un appel, un réveil de conscience à un engagement sociopolitique basé sur une éthique politique appropriée au développement. Le peuple Congolais expérimente une misère sur son territoire étonnamment très riche a dépassé et organisée par sa classe politique, les gouvernants, ceux là même qui par devoir, devraient désirer le bien-être et le bonheur de tout le peuple. Si jamais la conscience individuelle venait à l'oublier l'amertume et la douleur de cette vie de souffrance et de misère que traverse le peuple Congolais, la conscience collective et l'histoire s'en souviendront toujours. Elles se rappelleront la mort en cascade de nombreux enfants Kwashiorkores au bord du majestueux fleuve Congo où toute espèce des poissons meurt de vieillesse. L'insécurité sur toute l'étendue de la République et la guerre qui se vit à l'Est du pays qui a déjà emportée plus de six million de victime innocente, des multiples crises anonymes qui ont emportées nos pères rongés par les affres d'un chômage forcé. De ces malheureux irresponsables qui jetaient leurs enfants innocents dans la rue, soi-disant sorciers180(*). Tous ces maux voulus et organisés par la classe politique, par une oligarchie compradore travaillant au profit de leurs intérêts égoïstes, la conscience collective et l'histoire de la RDC s'en souviendront. Mais, pourquoi ces souvenir écoeurants ? Les souvenirs atroces conduiront le peuple Congolais à l'urgence d'un projet de société alternatif et la nécessité du changement de mentalité et de culture politique au sein de la classe politique, qui nous amènera à la reconstruction d'un Congo nouveau et moderne. IV.1.1. L'URGENCE D'UN PROJET DE SOCIETE ALTERNATIFLe professeur Richard MUGARUKA pense que le changement dont la RDC a urgemment besoin pour sortir le pays de l'absence ou du brouillage des repères. Suppose une nouvelle vision de la politique et de la société Congolaise. Cette vision devrait placer l'homme au centre des préoccupations. C'est en fonction des besoins prioritaires du citoyen Congolais que devraient être élaborés ce projet de société. Parmi ces priorités prioritaires figurent avant tout, la paix, la sécurité, ensuite, l'accès à l'eau potable, à la nourriture, à l'électricité, aux soins de santé et au logement ; enfin le droit et la justice impartiale et efficace et à la liberté. La gouvernance, la défense et la sécurité, l'agriculture, la lutte contre la corruption et l'impunité, l'éducation, l'éradication de la pauvreté et de l'analphabétisme...devraient faire l'objet d'une action planifiée prioritaire s'insérant dans une programmation cohérente181(*). Les fondamentaux moyens pour s'assurer ce minimum de priorités sont d'abord : un leadership politique, compétent et honnête, voué à la promotion du bien commun et acquis à la gouvernance ; ensuite une administration apolitique et efficace, assurant la continuité et l'efficacité de l'action de l'Etat et encadrer le développement du pays, puis une armée et des forces de sécurité républicaines, performantes et dissuasives à même de sécuriser les personnes et leurs bien et de défendre la souveraineté nationale et l'intégrité du territoire, et enfin, un appareil judiciaire indépendant et rigoureux, appelé à lutter contre les inégalités sociales, la corruption et l'impunité et contre la violence sous toutes ses formes et en particulier les viols et violences sexuelles. Sans ces minimums, aucune démocratie, aucune stabilité' politique, et le développement n'est possible. Car la démocratie suppose un minimum de prospérité et le développement, un minimum de paix. Quant à la stabilité politique, elle n'a pas de pire ennemi que la misère politique182(*). Il ne semble pas qu'une telle vision puisse être initiée et conduite efficacement par une équipe des politiciens usée par le pouvoir et qui porte la marque de ses succès autant que de ses limites. La RDC est victime d'un système ainsi que d'un mode de gestion secrétés et mise en place, et qui s'avèrent suicidaires et incompatibles avec les exigences de la démocratie, de la gouvernance et d'un Etat de droit. Le système s'est emballé à un point tel que ses géniteurs ne sont plus en mesure de l'endiguer et de le maitriser. Pour se dédouaner, ils sont les premier, à le dénoncer, confirmant ainsi leur impuissance et leur incapacité à exorciser les démons qu'ils ont créés. Selon leur propre aveu, il ne se trouverait même pas dans leur cercle, une quinzaine d'hommes politiques fiables183(*). Ainsi fonctionne tout système à la dérive, il échappe au contrôle de ses acteurs. Sans projet de société alternatif, la RDC n'a aucune chance ni possibilité de sortir de l'ornière où elle est engagée. Car les mêmes causes produisent les mêmes effets. Une vision alternative salutaire, s'impose pour la RDC, à ne pas confondre avec une simple alternance au pouvoir. Même s'il ne suffira pas de remplace les hommes au pouvoir et de mettre en place d'autres structures pour obéir un changement réel dans la gouvernance, une solution alternative s'avère nécessaire et s'impose, étant donné que la RDC ne peut continuer à être gérée comme une entreprise privée confisqué par et au profit d'une classe politique caractérisée par une vision égoïste et prédatrice des fonctions politiques sous peine de stagner, la RDC a besoin d'un nouveau type des hommes politiques et des dirigeants voué à la quête et au services du bien commun, et se contentant, pour vivre, de son salaire légal. L'urgence et le caractère vital des défis politico-administratif, et socio-économique auxquels est confronté la RDC, certes, nécessites urgemment un projet de société alternatif, mais appellent en outre une réflexion scientifique interdisciplinaire sur les voies et moyens d'y faire face, mais pour pouvoir définitivement tourner la page, il faut absolument l'avoir, faute d'en avoir pris connaissance et tenu compte. En effet, on ne résout pas les problèmes en les ignorants ou en les fuyants. Bien plus, les leçons du passé permettent de prévenir et d'éviter la réception des mêmes erreurs dans le présent et l'avenir. * 176 MUGARUKA Richard., Op cit, p. 426 * 177 Idem * 178 MWIFI BODIBATU., Op cit, p. 45 * 179 Lire en ce sujet : DIDIER MUMENGI., Sortir de la pauvreté, la révolution du bon sens. Ed. Universitaire Africaine, 2003, P. 49 * 180 Ibid * 181 MUGARUKA Richard., Op cit, p. 89 * 182 Ibid., p. 90 * 183 Le Président Joseph KABILA a déclaré dans une interview au journal Américain Herald Tribune, en 2009 |
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