II.1.2 Programme National
d'Investissement Agricole, de Sécurité Alimentaire et
Nutritionnelle
Les Chefs d'Etat et de Gouvernement africains ont
approuvé, à Maputo en 2003, le Programme Détaillé
pour le Développement de l'Agriculture en Afrique (PDDAA) qui
définit un cadre général présentant les principaux
axes d'intervention prioritaires pour restaurer et accélérer la
croissance agricole, réduire la pauvreté et la faim et
améliorer la sécurité alimentaire en Afrique. Ce programme
repose sur quatre piliers, à savoir : (i) extension des superficies
bénéficiant d'une gestion durable des sols et de systèmes
fiables de maîtrise de l'eau ; (ii) amélioration des
infrastructures rurales et des capacités de commercialisation pour un
meilleur accès au marché ; (iii) augmentation de l'offre
alimentaire et réduction de la faim; (iv) recherche agricole,
vulgarisation et adoption de technologies permettant une croissance durable de
la production.
L'objectif général du Programme National
d'Investissement Agricole, de Sécurité Alimentaire et
Nutritionnelle (PNIASAN) est de contribuer de manière durable à
la satisfaction des besoins alimentaires de la population, au
développement économique et social et à la
réduction de la pauvreté, ainsi qu' à la réduction
des inégalités entre les populations pour la période de
2014 à 2018. Son élaboration a pour base la SDRASA et le DSRP.
Le PNIASAN s'inscrit dans l'Axe 2 du DSRP 2 (relance
économique et intégration régionale) qui est axé
sur les OMD, ainsi que sur les quatre piliers du PDDAA. Il est structuré
autour de six programmes : (i) le développement des filières
végétales ; (ii) le développement des filières
animales ; (iii) le développement des produits forestiers non ligneux
(PFNL) alimentaires et la promotion des filières pêche et
aquaculture ; (iv) le renforcement des collectivités locales, de la
gestion des ressources naturelles, des infrastructures communautaires de base,
et des services de recherche et d'appui conseil ; (v) la sécurité
alimentaire et nutritionnelle, réponses aux urgences et actions
transversales ; (vi) le renforcement institutionnel et la coordination
sectorielle.
Ce programme offre un cadre de référence pour
les actions à entreprendre dans le secteur agricole, en vue d'atteindre
les objectifs de réduction de la pauvreté et de
l'insécurité alimentaire d'ici 2018 et devrait induire à
l'horizon 2018, une croissance moyenne annuelle de l'activité agricole
en termes réels de 6% et une réduction du taux
d'insécurité alimentaire à 15%. Les besoins de financement
pour la mise en oeuvre du PNIASAN 2014-2018 étaient
évalués à environ 358 milliards de FCFA. Toutefois, le
gouvernement n'a mobilisé que 6,8 milliards de FCFA auprès du
FIDA pour la mise en oeuvre du Projet de relance des cultures
vivrières et du petit élevage dans les savanes
(PREVES) pour la période de 2012 à 2017
II.1.3 Politique Nationale
de Nutrition.
La vision de la Politique Nationale de Nutrition (PNN) est
d'assurer une nutrition optimale à tous les centrafricains. Cette
politique s'appuie sur les valeurs d'équité, de
solidarité, d'éthique, ainsi que sur la diversité
culturelle avec le respect de l'approche du genre, pour un développement
harmonieux de la nation. Elle fixe les grandes orientations en matière
de nutrition en vue d'améliorer l'état nutritionnel de la
population en général et les groupes vulnérables en
particulier pour leur participation effective au développement
économique et social. L'objectif général de la PNN est de
contribuer à la réduction de la malnutrition sous toutes ses
formes en RCA à travers la prévention et la prise en charge. De
manière spécifique, il s'agit de :(i) réduire la
prévalence de l'insuffisance de poids à la naissance ; (ii)
augmenter le taux d'allaitement maternel exclusif jusqu'à 6 mois ; (iii)
augmenter la proportion des mères qui introduisent des aliments de
complément à partir de 6 mois selon les recommandations de l'OMS
et de l'UNICEF ; (iv) réduire chez les enfants de moins de 5 ans la
prévalence de la malnutrition aiguë globale, l'insuffisance
pondérale et le retard de croissance ; (v) réduire toutes les
formes de carence en micronutriments chez les femmes en âge de
procréer et les enfants ; (vi) améliorer la prise en charge des
maladies à déterminisme nutritionnel ; (vii) assurer un
accès durable à une alimentation adéquate pour toute la
population, en particulier pour les personnes vivant dans les zones
d'insécurité alimentaire et nutritionnelle et les groupes
à risque (personnes vivant avec le VIH/SIDA, la tuberculose et les
personnes âgées etc.) ; (viii) renforcer le système
national de surveillance nutritionnelle et de sécurité
alimentaire ; (ix) développer la recherche opérationnelle sur la
nutrition ; (x) assurer la protection sociale des groupes vulnérables et
des minorités ; (xi) mettre en place une structure de coordination
interministérielle des activités de nutrition. Ainsi, sa mise en
oeuvre passe par la promotion d'une alimentation saine et
équilibrée et la lutte contre la malnutrition au travers de
stratégies préventives, curatives et transversales.
Les stratégies préventives concernent : (i) la
promotion de la sécurité alimentaire au sein des ménages ;
(ii) la promotion de l'alimentation du nourrisson et du jeune enfant pour la
prévention de la malnutrition ; (iii) le renforcement du système
de surveillance alimentaire et nutritionnelle ; (iv) le renforcement de la
lutte contre les carences en micronutriments ; (v) le renforcement de la
nutrition chez les jeunes et en milieu scolaire ; et (vi) le suivi nutritionnel
des personnes vivant avec le VIH/sida. Les stratégies curatives tiennent
: (i) au renforcement de la prise en charge médicale et nutritionnelle
des cas de malnutrition ; et (ii) à l'amélioration de la prise en
charge diététique des personnes souffrant des maladies à
déterminisme nutritionnel. Les stratégies transversales
s'organisent autour de : (i) l'engagement politique, le plaidoyer et le
partenariat en faveur de la nutrition ; (ii) le renforcement de la
communication pour le changement de comportement en matière de nutrition
; (iii) le renforcement des capacités nationales en matière de
nutrition ; (iv) le renforcement de la recherche opérationnelle en
matière de nutrition ; et (v) le renforcement de la participation
communautaire. Toutefois, cette politique n'a pas été mise en
oeuvre. Le pays s'est engagé, tout comme ses pairs de la
Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC) au
repositionnement institutionnel de la nutrition comme facteur de
développement au travers de la déclaration de Brazzaville12. Un
Comité Technique Multisectoriel de Sécurité Alimentaire
et de Nutrition (CTMSAN) a été mis en place et travaille à
la validation d'une Politique Nationale de Sécurité Alimentaire
et de Nutrition.
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