II.2 L'indicateur de FAO de
la sous-alimentation (FAOSA)
La FAO fournit un indicateur de la sous-alimentation pour la
plupart des pays et considère l'approvisionnement en énergie
alimentaire comme une approximation de la consommation d'énergie
alimentaire. Cet indicateur comprend trois paramètres à savoir la
quantité moyenne de calorie disponible pour la consommation humaine,
l'inégalité dans l'accès à ces calories parmi la
population et la quantité d'énergie minimale requise (De Haen et
al., 2011). La FAOSA cherche à estimer la proportion de la population
qui est à risque d'une consommation insuffisante de calories. Cette
mesure est jugée non satisfaisante à plusieurs égards
(Svedberg, 2000). Tout d'abord, la disponibilité en calories est un
mauvais prédicteur des résultats nutritionnels. À la
lumière de la flambée des prix des denrées alimentaires en
2008 et 2011, il y a eu une nécessité croissante d'aller
au-delà des calories et d'analyser le degré de diversité
alimentaire (Babatunde et Qaim, 2010). Deuxièmement, l'agrégation
des besoins alimentaires minimaux, spécifiques à l'âge et
au sexe, est fortement critiquée car pouvant conduire à une
sous-estimation importante de la dénutrition (Dasgupta, 1995; Svedberg,
2002).
Troisièmement, les données sur la
disponibilité alimentaire ne sont pas totalement fiables (Svedberg,
2000), la robustesse de l'indicateur est discutable car très sensible
aux trois paramètres mentionnés plus haut (De Haen et al., 2011).
Dans un effort pour essayer de suggérer des améliorations de la
méthodologie actuelle de la FAO, un rapport de l'IFPRI (Smith et al.,
2006) propose une méthodologie pour l'estimation de la prévalence
de la sous-alimentation entièrement basée sur l'analyse
d'enquêtes sur la consommation des ménages. Ce rapport identifie
des divergences considérables entre les estimations basées
exclusivement sur les enquêtes ménages et les estimations FAO de
la prévalence de la sous-alimentation dans les 12 pays d'Afrique
subsaharienne étudiés (plus de 20% d'écart dans 6 des 12
pays étudiés), la principale source de divergence résidant
dans les différences dans les paramètres utilisés pour
produire les estimations de la FAO et ceux de l'IFPRI (disponibilité et
besoins énergétiques, distribution entre les ménages)
plutôt que dans la méthode elle-même. En outre, le faible
niveau des besoins énergétiques minimaux explique pourquoi les
estimations de la FAO sont presque uniformément inférieurs
à ceux rapportés dans le rapport de l'IFPRI (Smith et al., 2006).
Dans ce rapport, les auteurs suggèrent que de meilleures estimations
pourraient être obtenues grâce à une méthode
conceptuellement beaucoup plus simple basée sur le comptage des
ménages considérés comme souffrant
d'insécurité alimentaire dans l'échantillon. Le rapport
reconnait toutefois que cette méthode est très couteuse si les
enquêtes ne sont pas disponibles.
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