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Analyse des déterminants de la sécurité alimentaire en république Centrafricaine.


par Chancel Japhet KPATAGUELE
Université de Yaoundé II-SOA - Master 2 en politique publique et développement durable 2018
  

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II.2 L'indicateur de FAO de la sous-alimentation (FAOSA)

La FAO fournit un indicateur de la sous-alimentation pour la plupart des pays et considère l'approvisionnement en énergie alimentaire comme une approximation de la consommation d'énergie alimentaire. Cet indicateur comprend trois paramètres à savoir la quantité moyenne de calorie disponible pour la consommation humaine, l'inégalité dans l'accès à ces calories parmi la population et la quantité d'énergie minimale requise (De Haen et al., 2011). La FAOSA cherche à estimer la proportion de la population qui est à risque d'une consommation insuffisante de calories. Cette mesure est jugée non satisfaisante à plusieurs égards (Svedberg, 2000). Tout d'abord, la disponibilité en calories est un mauvais prédicteur des résultats nutritionnels. À la lumière de la flambée des prix des denrées alimentaires en 2008 et 2011, il y a eu une nécessité croissante d'aller au-delà des calories et d'analyser le degré de diversité alimentaire (Babatunde et Qaim, 2010). Deuxièmement, l'agrégation des besoins alimentaires minimaux, spécifiques à l'âge et au sexe, est fortement critiquée car pouvant conduire à une sous-estimation importante de la dénutrition (Dasgupta, 1995; Svedberg, 2002).

Troisièmement, les données sur la disponibilité alimentaire ne sont pas totalement fiables (Svedberg, 2000), la robustesse de l'indicateur est discutable car très sensible aux trois paramètres mentionnés plus haut (De Haen et al., 2011). Dans un effort pour essayer de suggérer des améliorations de la méthodologie actuelle de la FAO, un rapport de l'IFPRI (Smith et al., 2006) propose une méthodologie pour l'estimation de la prévalence de la sous-alimentation entièrement basée sur l'analyse d'enquêtes sur la consommation des ménages. Ce rapport identifie des divergences considérables entre les estimations basées exclusivement sur les enquêtes ménages et les estimations FAO de la prévalence de la sous-alimentation dans les 12 pays d'Afrique subsaharienne étudiés (plus de 20% d'écart dans 6 des 12 pays étudiés), la principale source de divergence résidant dans les différences dans les paramètres utilisés pour produire les estimations de la FAO et ceux de l'IFPRI (disponibilité et besoins énergétiques, distribution entre les ménages) plutôt que dans la méthode elle-même. En outre, le faible niveau des besoins énergétiques minimaux explique pourquoi les estimations de la FAO sont presque uniformément inférieurs à ceux rapportés dans le rapport de l'IFPRI (Smith et al., 2006). Dans ce rapport, les auteurs suggèrent que de meilleures estimations pourraient être obtenues grâce à une méthode conceptuellement beaucoup plus simple basée sur le comptage des ménages considérés comme souffrant d'insécurité alimentaire dans l'échantillon. Le rapport reconnait toutefois que cette méthode est très couteuse si les enquêtes ne sont pas disponibles.

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