Conclusion
Ce travail de fin d'étude m'a permis de
réfléchir sur ma pratique soignante et sur l'importance de la
place du patient dans sa prise en charge. En effet, mon interrogation sur la
manière dont le consentement pouvait humaniser le patient m'a offert une
réflexion plus élargie à ce sujet. Les situations d'appel
ont introduit mon hypothèse selon laquelle le patient cesse d'être
objectivé dès lors que le consentement est recueilli. Elle a
été vérifié et complété grâce
aux enquêtes menées auprès des infirmiers.
L'élaboration du cadre de référence m'a
permis d'approfondir les trois grandes notions que sont le corps, l'autonomie
et le consentement et ainsi de mieux comprendre leur place dans les sciences
infirmières. En retraçant l'histoire du corps, nous comprenons
d'avantage l'image que subit le corps dans la médecine et le peu de
liberté que le patient détient sur ce qui peut lui être
infligé. Ainsi par l'évolution des mentalités, des
connaissances et de l'implication des citoyens en matière de
santé, les droits des patients émergent pour reconnaître
leur pouvoir de décision, leur autonomie et leur capacité
à choisir ce qui est bon pour eux.
L'analyse des quatre entretiens effectués auprès
des infirmiers a affirmé que le consentement permettait, entre autres,
de faire du patient un sujet et non un objet. En effet, considérer que
le patient puisse être capable d'accepter ou de refuser un soin
grâce à des informations claires et précises fait partie de
ses droits et le reconnaît comme un être doté d'une raison.
En revanche, d'après ces infirmiers il ne s'agit pas seulement de la
recherche du consentement pour humaniser le patient mais il conviendrait de
considérer la globalité du patient.
Flora Bastiani, enseignante et chercheuse en philosophie,
énonce que dans les soins « faire la différence entre le
corps observable et plastique, et le corps comme lieu de la personne [..] peut
donc conduire non seulement à oublier l'aspect humain du contact avec
autrui, mais surtout à renoncer à sa responsabilité, son
autonomie et donc son consentement »1. Ainsi, en
permettant au patient d'exprimer sa volonté et d'être pris en
charge selon ses convictions en estimant sa pudeur et son intimité, le
soignant respecte le principe fondamental de sa dignité.
1 BASTIANI,F, 2018,
p.12-15
Page 49 sur 84
Par conséquent, nous avons vu la manière dont le
patient est considéré comme un sujet et non comme un objet. Ce
qui me conduit à m'interroger sur un point : dans le cas
où un patient consent à donner son corps à la recherche
clinique, son corps devient objet de recherche, le soignant fait-il du patient
un sujet seulement par le respect de sa dignité ?
Page 50 sur 84
|