Contribution des petites et moyennes entreprises dans la réduction de la pauvreté au sein des ménages de leur propriétaires.par Parfait MURHULA KABWIKA Institut Supérieur d'Informatique et de Gestion (ISIG GOMA) - Licence en Gestion de développement 2018 |
I.1.1.2.7 contribution de la pme au développement micro-régional25(*)Comme les États-Unis, le Canada ou la République Fédérale Allemande, qu'en Irlande ou en Nouvelle-Zélande, les études les plus récentes semblent bien démontrer que, depuis 1970 environ, les petites entreprises ont créé beaucoup plus d'emplois que les grandes, comparativement à leur importance dans l'économie. Un tel retournement de tendance pourrait s'expliquer, par exemple, par la croissance du secteur tertiaire, puisque la création d'une entreprise dans ce secteur requiert relativement peu de capital. David L. Birch avait bien noté ce phénomène aux États-Unis. Des données récentes de l'Agence Nationale pour la Création d'Entreprises montrent qu'en 1983, en France, sur les 1 000 entreprises créées, 55% l'ont été dans le commerce, 20% dans les services, 7% dans l'hôtellerie. Mais ce retournement est aussi vrai dans le secteur manufacturier. Ainsi, en France, si les effectifs et le nombre d'établissements manufacturiers comptant entre 10 et 50 employés diminuaient respectivement de 24,3% et 40,0 % entre 1962 et 1972, ceux-ci augmentaient de 5,4% et 26,7% entre 1972 et 1984. De même, au Québec entre 1962 et 1972, les effectifs des établissements manufacturiers comptant moins de 50 employés n'augmentaient que de 1,2% tandis que le nombre d'établissements diminuait de 15,6%, alors que ces chiffres passaient à plus de 15,6% et plus de 10,2% de 1972 à 1984. Au contraire, durant cette dernière période, en France et au Québec, le nombre d'établissements comptant plus de 200 employés et le nombre d'emplois dans ceux-ci diminuaient considérablement. Et il semble qu'il en soit de même dans les toutes dernières années. En France, en 1983, il s'est créé presque 14 000 entreprises ayant un capital n'excédant pas 100 000 francs, dans l'industrie manufacturière. En fait, de 1980 à 1984, seuls les établissements ayant moins de salariés ont augmenté leurs effectifs dans les secteurs industriels des biens intermédiaires, des biens d'équipements et des biens de consommation, alors que les établissements de 15 à 19 et de 20 à 49 salariés, bien qu'en diminution en valeur absolue, ont vu leur poids dans l'emploi total s'accroître. En outre, une étude faite dans quatre régions représentatives, au Québec, montre que ce dynamisme a persisté même dans les difficiles périodes de crise de 1975 et 1982. Les PME manufacturières, en particulier celles ayant moins de 50 employés, ont permis la création de 14 327 emplois, alors que l'expansion des PME déjà existantes créait 2 153 emplois, compensant les 11 817 emplois perdus soit par disparition d'entreprises soit par diminution des effectifs dans les grandes entreprises. Dans cette étude, en utilisant un coefficient de résistance tenant compte de l'évolution relative de l'emploi, des profits et de la productivité, on a calculé aussi que parmi les PME manufacturières de ces régions, 20% avaient eu un très fort coefficient de résistance, 37% un fort coefficient, 33% un coefficient faible et 10% un coefficient négatif. Ce qui veut dire que presque 60% des PME ont réussi à traverser de façon très dynamique cette période conjoncturelle particulièrement difficile. Enfin, ce comportement semble le fait de petites régions dynamiques, dont l'économie n'est pas monopolisée par de grands établissements, régions ni trop urbanisées ni trop rurales. Les grands établissements sembleraient décourager la venue de nouveaux entrepreneurs. Par contre, l'urbanisation des régions rurales favoriserait le développement d'activités davantage liées aux besoins de la ville. En France, Geneviève Duché et Suzanne Savey ont montré que les régions qui connaissaient les plus fort taux de développement, du point de vue du PIB et de la création d'emplois, étaient celles où la part des PME manufacturières (en particulier les petites entreprises de moins de 100 employés) dont la valeur ajoutée régionale était la plus forte, soit dans l'Ouest, le Sud-Ouest ou le Languedoc, c'est-à-dire là où l'industrie avait peu de racines. I.1.1.2.8 contribution de la pme dans la réduction de la pauvreté au sein des ménages Les PME jouent un rôle important dans la réduction de la pauvreté au sein des ménages du monde entier, qui réside particulièrement dans les avantages politiques, économiques et sociaux qui offrent son importance au regard de sa contribution à la réduction de la pauvreté au sein des ménages et au développement local. Ø Sur le plan politique : l'existence des PME dans les pays favorise la naissance d'une génération des entrepreneurs nationaux. Elle permet aussi de lancer et de consolider le tissu économique adapté aux besoins de pays. Ø Sur le plan économique : les PME jouent un rôle majeur dans la croissance économique ainsi que dans la réduction de la pauvreté des ménages des propriétaires, elles constituent la force motrice de développement dans la plupart des pays du monde et un axe majeur de la lutte contre la pauvreté en général26(*) La création des PME favorise particulièrement la diversification de la structure industrielle, en même temps qu'elle aide à exploiter des ressources inutilisées recelant ainsi la formation de capital. Ø Sur le plan social : le secteur de PME dynamique est important pour la création d'emploi, l'augmentation de la compétitivité, la restructuration et la redynamisation des économies ainsi pour la lutte contre la pauvreté. En plus de sa contribution à la création de richesses, la PME joue un rôle important dans la résorption du chômage à travers sa capacité de créer de l'emploi, elles favorisent aussi la répartition des richesses entre différentes couches de la population. les PME sont les centres de développement de la main d'oeuvre et de l'esprit de création des entreprises. * 25 LE DÉVELOPPEMENT MICRO-RÉGIONAL, LA PME ET LA THÉORIE MICRO-ÉCONOMIQUE (Pierre-André Julien Département d'administration et d'économie Université du Québec à Trois-Rivières, Québec G9A SH7) * 26Synthèse de l'OCDE, « Les petites et moyennes entreprises : force local, action mondiale », Juin 2000. |
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