6.3. VARIATIONS des VITESSES ANGULAIRES :
L'évolution des vitesses angulaires montre des vitesses
importantes pour la cuisse, qui sont supérieures à celles de la
jambe, elles-mêmes supérieures à celles du tronc ; ce qui
se traduit par une extension rapide de la cuisse, suivie par celle de la jambe
puis du tronc. Ceci peut être imputable à la typologie musculaire
de chacune de ces régions en effet, le tronc est composé de
muscles statiques de posture donc lents, la jambe est composée de
muscles lents et rapides, et la cuisse est composée de muscles rapides
(composée des muscles extenseurs du membre inférieur,
spécifiquement sollicités au cours du squat).
Les résultats bruts obtenus, font
référence aux vitesses angulaires maximales instantanées,
et devront faire l'objet d'observations plus complètes, afin de
déterminer si l'évolution des vitesses angulaires de chaque
segment tout au long du mouvement respecte les résultats obtenus au
niveau des vitesse angulaires maximales ; en particulier si la vitesse
d'extension du tronc reste toujours inférieure à celle des autres
segments corporels. Ces paramètres segmentaires devront également
être comparés à l'évolution de la vitesse angulaire
du centre de masse du sujet et de la barre. Cette approche peut s'avérer
particulièrement intéressante pour discriminer les mouvements
réalisés par des sujets experts et des sujets débutants
(Mc Laughlin et col. 1977). Un contrôle
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insuffisant de la phase excentrique, s'accompagnant de
l'augmentation de la vitesse peut s'avérer un facteur aggravant des
contraintes, notamment celles de cisaillement pour l'articulation du genou.
6.4. EVOLUTIONS des CONTRAINTES au NIVEAU de
l'ARTICULATION LOMBO-SACREE :
On note une augmentation constante des forces de compression
et de cisaillement en fonction de la charge, ainsi que des forces musculaires
maximales développées par les muscles Erector Spinae pour
stabiliser le tronc, malgré une diminution de la flexion du tronc.
Même si les valeurs de ces forces peuvent paraître très
importantes (9000N), elles restent comparables à celles trouvées
par Poumarat et col en 1989 qui sont de l'ordre de 7000N. Il faut observer
qu'elles pourraient être encore plus élevées dans le cas
d'une flexion du tronc excessive, en particulier pour une charge de 120% du
poids corporel. Malgré tout, même si il faut retenir le rôle
primordial de l'inclinaison du buste, et corollairement du bras de levier des
masses déplacées (tête, cou, tronc, membres
supérieurs, barre), pour expliquer l'augmentation des forces de
compression et de cisaillement au niveau lombaire, il convient cependant de
noter que les forces calculées, peuvent être
surévaluées car il n'est pas tenu compte de la pression
intra-abdominale (Mairiaux et col 1984 ). Inversement, la prise en compte de
l'aspect cinématique lors de l'étude globale du mouvement peut
augmenter les forces en présence (Lander et col 1986).
En tout état de cause l'introduction de ces
paramètres dans le calcul ne modifie pas la hiérarchie des
valeurs. Dans cette étude nous avons considéré le tronc
comme un solide rigide, il serait intéressant de pouvoir
différencier les variations angulaires inter-segmentaires du rachis
lombaire, thoracique et cervicale. L'amplitude des variations des valeurs
angulaires observée au niveau du segment T12-L3 5 (Poumarat et col.
1994) nous incite à penser que ces paramètres peuvent servir
d'indicateur dans la définition du niveau d'expertise des sujets. Ceci
est particulièrement intéressant pour conduire un apprentissage
du mouvement qui n'aurait pas pour seul critère d'évaluer la
performance, mais également le respect des postures garantissant une
intégrité des différents éléments
rachidien.
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