II. Analyse des Enregistrements
Après analyse du questionnaire, nous allons dans cette
partie procéder comme nous l'avons évoqué au départ
à l'analyse qualitative des productions orales de nos
enquêtés. Ces données recueillies, nous avons pris le soin
de les transcrire afin de dégager tout ce qui nous sera utile pour
confirmer ou infirmer les hypothèses émises. En effet, l'examen
de ces productions orales de nos enquêtés a
révélé la présence des composants suivants :
? Contact des langues : l'alternance codique, l'emprunt et la
néologie. ? Niveau de langues le plus fréquent (registre
familier).
Tableau 7 : Grille d'Analyse des
enregistrements.
L'usage de la langue française au sein des
résidences de l'Université Salah Boubnider chez les
étudiants subsahariens
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La langue française en contact avec d'autres
langues
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Les registres de langue
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? Les différentes langues internationales en
présences avec le français.
? L'Alternances codiques.
? Les Emprunts.
? La néologie.
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Les niveaux de langue fréquents dans les
pro- ductions orales de nos enquêtés.
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Chapitre III Analyse des corpus et
présentation des résultats
69
II.1 L'alternance codique
II.1.1 Les langues alternées
En partant de la définition proposée par GUMPERZ
selon laquelle : « l'alternance codique est la juxtaposition à
l'intérieur d'un même échange verbal de passages ou le
discours appartient à deux systèmes ou sous-systèmes
grammaticaux différents »30, nous avons
relevé lors de l'analyse des données recueillies la
présence des alternances suivantes :
II.1.1.1 L'alternance français/anglais
L'alternance codique français/anglais est la forme la
plus fréquente dans notre corpus, cela s'explique par le fait que plus
de 90% de nos enquêtés par questionnaire sont issus des pays
francophones et anglophone (cela s'applique à la communauté
subsaharienne en général en Algérie). À titre
indicatif nous donnons les exemples suivants :
Extrait de l'enregistrement N°1 :
I1: euh [i want to make
brown euh brown] (de l'anglais) marron marron
foncé mais ça (ne) a pas marché j'ai fait
plusieurs fois avec beaucoup de produits mais c'est toujours noir dommage
<
I2: le noir c'est bien
I1: c'est bien non euh Côte d'Ivoire
les gens de la Côte d'Ivoire /./ je peux dire que
presque tous /../ la population font ça /.../
elle font ça avec les cheveux marron comme ça
/./ et c'est bien [i think it's cool]
(je pense que c'est bien) (de l'anglais) /.../ mais
ça (ne) marche pas pour moi <
/
Extrait de l'enregistrement N°2 :
I2: (rire) /.../ tu tu
étudies ça à mentouri ou bien ici
/../
I1: mentouri [
but at el khroub ] ( mais à el khroub)
/.../ [ you know khroub ] (tu connais khroub) (de
l'anglais) /./ khroub (de l'arabe algérien)
30GUMPERZ J-J, 1989, Engager la conversation,
Paris, Editions de Minuit. P.57.
Chapitre III Analyse des corpus et
présentation des résultats
70
I2: oui
I1: oui c'est là-bas
/./ dans l'institut /.../ \ Oh
[tchalé] (du twin) /./
[ is not easy ](c'est pas facile) oh /./ [ is
xxx /../ xxx] (de l'anglais)
I1: des /../ comme
[ pimple /../ razor spot /../ ]
(boutons bouton de razoir) (de l'anglais)
Extrait de l'enregistrement N°3 :
I1: mais tu veux / tu veux que ça
soit comme comme [which style] (de l'anglais)
(Quel modèle)
I2: tu vas ici là en haut la tu (ne)
vas pas toucher
I1: umhum
I2: tu vas juste ici boule zéro boule euh
toi tu sais comment faire non > I1:
oh [okay like / ] (de l'anglais)
(D'accord comme)
Nous remarquons dans les exemples cités ci-dessus que
l'interactant numéro un I1 qui d'ailleurs est anglophone
(ghanéen), fait souvent recours à la langue anglaise pour
interagir et se faire comprendre par son interlocuteur I2, qui lui est
francophone (nigérien). Dans ce cas il s'agit d'une alternance
d'incompétence, parce qu'on remarque I1 utilise l'anglais dans un
échange qui au début se tient en français pour compenser
ses carences dans cette langue.
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