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La culture sound system: Etat des lieux d'une pratique musicale en plein essor sur le territoire français: le cas du Dub Camp Festival

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par Jeanne VIONNET
EAC Lyon - Master 1 - Manager Culturel 2017
  

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Conclusion Générale

Afin de répondre à notre problématique tout au long de ce présent mémoire, rappelons que nous cherchions à comprendre pourquoi la culture sound system fonctionne en parallèle de l'industrie musicale et comment ses acteurs parviennent à rester actifs et visibles tout en maintenant, au sein de leur activité, un caractère indépendant.

Dans le cas de ce présent mémoire, portant sur la culture sound system en France, nous remarqueront que les acteurs ont perpétué, telle une tradition, le caractère autonome de cette culture initialement née en Jamaïque puis envolée en Angleterre.

La culture sound system est-elle encore une contre-culture? Nous constatons qu'elle ne l'est plus tout à fait à l'heure actuelle. La culture sound system a créé sa propre économie, gérée de A à Z, par des acteurs qui la font vivre et la développent de jour en jour. Lors d'une prestation, tous les collectifs de sound systems conçoivent, emmènent, montent138, exploitent puis démontent eux-mêmes leur sound system. La majorité d'entre eux se rend visible par l'intermédiaire du bouche-à oreille et d'outils désormais incontournables : Internet et les réseaux sociaux.

Souvenons-nous que l'artiste, le sound system et le public sont au même niveau. Il n'y a pas de hiérarchie mais un fonctionnement horizontal contrairement à notre société pyramidale. La tradition du milieu est de rassembler tout le monde au même niveau : le collectif, le sound system et le public sont au sol. La distinction entre le public et l'artiste n'a jamais existé contrairement aux autres secteurs de l'industrie musicale où les artistes sont en hauteur, sur une scène surélevée.

Relevons que l'ensemble des acteurs du mouvement : collectifs, organisateurs, médias, s'autoproduisent et ne comptent pas sur le profit pour se développer. C'est un argument qui nous éclaire et explique pourquoi la majeure partie des acteurs vivent cette culture sous forme d'une passion et non comme une profession. Volonté de leur part ou simple respect des traditions jamaïcaines, les acteurs considèrent souvent cette passion comme un espace de liberté

138 Vidéo en accélérée sur le montage du sound system de Stand High Patrol. Cf. Annexe 3, p. 98

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pour s'affranchir des règles. La poignée de collectifs qui en vit pleinement aujourd'hui, le fait grâce au régime de l'intermittence du spectacle.

La nouvelle génération des collectifs a l'ambition de faire avancer le mouvement et marque une volonté de se rapprocher des institutions. Ils espèrent recevoir en retour des subventions, des lieux pour se produire, des résidences artistiques. Cependant, cette nouvelle génération n'a pas non plus l'intention de renier les racines de cette culture. Ils tiennent à leur indépendance.

Un point récent est à prendre en compte quant à l'essor de cette culture dans l'hexagone. Les multiples rencontres avec les acteurs de cette scène nous ont confié leurs craintes quant aux nouvelles réglementations sonores que la scène sound system est en train de subir. D'après le décret n° 2017-1244 du 7 août 2017139 relatif à la prévention des risques liés aux bruits et aux sons amplifiés, une nouvelle législation en matière de gestion des niveaux sonores est en cours d'application. D'ici le 1er octobre 2018, tous les lieux diffusant de la musique : salles, discothèques, festivals, concerts en plein air, bars... seront tenus d'appliquer cette nouvelle réglementation. L'objectif de ce texte est de « protéger l'audition du public exposé à des sons amplifiés et à des niveaux sonores élevés dans les lieux ouverts au public ou recevant du public, clos ou ouverts, ainsi que la santé des riverains de ces lieux140 ». Le niveau sonore maximum autorisé dans les lieux diffusant de la musique amplifiée passera de 105 à 102 décibels A141.

Nous pourrions croire que les sound systems sont dangereux pour l'audition. Cette idée reçue est liée à la puissance des sons fortement amplifiés diffusés. Selon Frédéric Péguillan, les basses ne sont pas dangereuses pour l'audition142. Les plus redoutables sont les médiums et les aigus143. D'après les acteurs rencontrés, cette réglementation sera effective dans les SMAC144, salles conventionnelles. Elles devront garder les enregistrements des décibels produits des six derniers mois en cas de contrôle. Certains collectifs pensent qu'elles accueilleront des live de dub et mettront «une croix sur les sound systems». Des collectifs sont prêts à faire des

139 Décret n° 2017-1244 du 7 août 2017 relatif à la prévention des risques liés aux bruits et aux sons amplifiés. Cf. Annexe 10 p. 105

140 Décret n° 2017-1244 du 7 août 2017 relatif à la prévention des risques liés aux bruits et aux sons amplifiés. Cf. Annexe 10 p. 105

141 WELFRINGER Laura, « Baisse du niveau sonore en concert : «Il y a des salles où on ne pourra techniquement plus jouer» », France Info, 18 août 2017 [en ligne]. Disponible sur : https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/restauration-hotellerie-sports-loisirs/baisse-du-niveau-sonore-en-concert-il-y-a-des-salles-ou-on-ne-pourra-techniquement-plus-jouer 2325883.html

142 Entretien avec Frédéric Péguillan, fondateur et programmateur du Télérama Dub Festival. Cf. Annexe n° 1 p. 79

143 Schéma des différentes fréquences sur un sound system. Cf. Annexe 2, p. 98

144 Salles de Musiques Actuelles - Label donné par le ministère de la Culture français à des salles de concert adaptées aux musiques actuelles et musiques amplifiées

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concessions pour continuer de se produire en régulant la puissance sonore. S'il le faut, ils joueront moins fort. Cette législation inquiète les acteurs de la scène sound system. Elle marque un tournant pour l'avenir de cette scène. Certains puristes se disent prêts à arrêter. D'autres se résoudront à baisser le volume sonore pour continuer de se produire. C'est une question aujourd'hui en suspens. Est-ce une fin annoncée pour la culture sound system en France ?

Malheureusement, cette réglementation ne touche pas seulement les sound systems. Dans un article de France Info paru le 18 août 2017, David Rousseau, électro-acousticien explique que : « Ce qu'on demande de faire là, c'est juste impossible, technologiquement parlant 145». Rénovations, achat de sonomètres, acquisition de casques anti-bruit pour les enfants... « Cette réglementation va avoir un impact financier très important », prédit Angélique Duchemin, coordinatrice d'AGI-SON, structure créée par les acteurs du spectacle vivant pour traiter ces questions avec les pouvoirs publics. Elle ajoute qu'il faudra d'autant plus « créer des zones de repos auditif ou, à défaut, ménager des périodes de repos auditif, au cours desquelles le niveau sonore ne dépasse pas (...) 80 décibels selon le décret 146».

Pour clore ce mémoire, nous pouvons affirmer que l'indépendance financière de ce mouvement musical représente plus d'avantages que d'inconvénients pour les acteurs de la culture sound system. La majorité des acteurs ont pu nous l'affirmer au cours des différents échanges que nous avons eus en cette année sur terrain.

Nous pouvons affirmer que la culture sound system a un fonctionnement parallèle et en marge de l'industrie musicale dans sa globalité. L'indépendance prône malgré un développement massif en Europe par ses acteurs pour conserver et perpétuer les principes dans lesquels cette culture est née en Jamaïque. Nous assurons également que les acteurs qui l'entourent se rendent visibles tout en étant indépendant dans leur manière de fonctionner et dans leur façon de fonctionner, au sein de leur activité, en autonomie totale vis-à-vis des institutions et des acteurs politiques. L'indépendance financière de ce mouvement musical représente plus d'avantages que d'inconvénients pour ses acteurs. La majorité d'entre eux ont pu nous l'affirmer au cours des différents échanges et entretiens que nous avons eus en cette année.

145 WELFRINGER Laura, « Baisse du niveau sonore en concert : «Il y a des salles où on ne pourra techniquement plus jouer» », Op. Cit.

146 WELFRINGER Laura, « Baisse du niveau sonore en concert : «Il y a des salles où on ne pourra techniquement plus jouer» », Op. Cit.

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Dans un contexte actuel où les subventions culturelles baissent de manière signification et alarmante en France, le mouvement sound system peut se réjouir de sa traditionnelle indépendance. Le fonctionnement de la culture sound system pourrait-il devenir un modèle pour envisager l'avenir de la diffusion musicale et, plus largement, du développement culturel ?

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Synthèse

Le secteur de la culture sound system dub se définit par l'ensemble des personnes qui agissent et contribuent au développement des musiques jamaïcaines par l'intermédiaire d'un outil majeur, le sound system. La culture sound system a créé sa propre économie, depuis sa naissance en Jamaïque, son développement en Angleterre et son essor incontestable dans le monde entier et, tout particulièrement, en France. Elle a toujours évolué, et c'est encore le cas aujourd'hui, de manière autonome, tant pour fonctionner que pour s'exporter. L'ensemble des acteurs qui la composent agissent pour la rendre visible et pour la débarrasser, tant que possible, des stéréotypes qui l'entourent. Malgré tous leurs efforts et tout la force de leur militantisme, la culture sound system reste encore assez méconnue du très grand public. Les médias indépendants et spécialisés dans cette culture sont de plus en plus nombreux et contribuent à son développement par de multiples moyens : articles, reportages et interviews en ligne, dubzines, radios locales. Ils communiquent fortement par le biais des réseaux sociaux dans la mesure où leur expression est absente dans les médias de masse et rare au sein des majors de l'industrie musicale. À l'heure actuelle, et depuis plus de dix ans, nous remarquons qu'un nombre toujours accru de collectifs se forme. L'essor même de cette culture est sans doute liée à l'enthousiasme qui l'entoure, transmis par une poignée de gens passionnés et, de fait, passionnants. Suite à l'examen de la culture sound system en France, grâce à l'expertise de l'ensemble des personnes interrogées dans le cadre de cette recherche et à l'aide de l'étude précise du Dub Camp Festival, nous tenterons de comprendre pourquoi la culture sound system fonctionne-t-elle de manière plus indépendante que les autres secteurs de l'industrie musicale et comment les acteurs restent-ils actifs et visibles tout en maintenant, au sein de leur activité, ce caractère indépendant ?

Le mouvement sound system est très récent en France et les collectifs restent fidèles au caractère indépendant de cette culture, indépendance liée au contexte de son émergence. Ces deux raisons expliquent pourquoi les ouvrages sociologiques et analytiques français sont, à l'heure actuelle, très rares, voire inexistants.

En réponse à ce manque, nous avons décidé d'adopter une démarche liée aux rencontres. Nous avons multiplié les entretiens pour avoir l'avis de l'ensemble des acteurs de ce mouvement. Ces entretiens furent menés grâce à une série de questions et des grilles d'entretien spécialisées dont les orientations appellent des réponses directement liées à notre problématique. Nous avons

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interviewé douze personnes au total dont plusieurs collectifs, quelques médias spécialisés et certains organisateurs événementiels, tous passionnés par ce mouvement. Nous avons pu ainsi accéder à moult avis, nous éclairant sur le fonctionnement et les engagements de fond de cette culture si singulière et surprenante. Le Dub Camp Festival constitue l'étude de cas principale de cette analyse : il est présent pour appuyer, de manière concrète, l'ensemble du propos. Nous détaillerons ultérieurement son fonctionnement, si particulier.

Pour faciliter la lecture et la compréhension du présent mémoire, nous allons à présent livrer le contexte d'émergence de la culture sound system. Les tout premiers sound systems sont apparus dans les ghettos de Kingston, en Jamaïque, à la fin des années 1940, pour permettre aux plus pauvres d'accéder aux actualités radiophoniques et aux disques de musiques actuelles, locales ou internationales (principalement américaines). À l'origine, un sound system est une sonorisation autonome, embarquée dans un camion, voyageant sur l'île, au gré des rencontres. Il est accompagné d'une équipe dans laquelle se trouvent un sélecteur, programmateur choisissant les morceaux pour faire bouger son public, et un toaster, qui commente et anime au micro les sessions élaborées par le sélecteur.

Au fil du temps, les jamaïcains ont inventé de nombreux styles de musique. Deux ingénieurs du son, répondant aux noms de King Tubby et Lee Scratch Perry, se sont rendus célèbres par une erreur d'enregistrement qu'ils auraient, selon la légende, commise dans un studio : l'omission, dans le pressage d'un disque vinyle, de la piste vocale. Ils sont à l'origine du développement populaire des musiques électroniques et auraient inventé, de façon fortuite donc, un nouveau genre : le dub, sujet principal de ce mémoire. La Jamaïque vibrera longtemps sur le dub diffusé sur l'outil de référence si souvent cité en ces pages : le fameux sound system.

Le contexte économique, social et politique de la fin des années 1950 sur l'île de la Jamaïque a poussé de nombreux habitants à migrer vers d'autres pays. Une grande majorité s'est embarquée pour l'Angleterre, terre initialement rattachée à l'île par la colonisation. Les jamaïcains ont amené, dans leurs bagages, le sound system, objet devenu culte et incontournable, malgré sa récente invention. Ils furent rapidement confrontés aux souffrances liées à la xénophobie des britanniques et ont longtemps lutté grâce aux sound system, qu'ils sortaient souvent pour faire bouger les populations des banlieues de londoniennes.

Plus tard, la création du Carnaval de Notting Hill, concentré des cultures jamaïcaines dans le quartier de Notting Hill à Londres, a favorisé le développement de la culture sound system au début des années 1990. À postériori, de nombreux styles musicaux se sont appropriés

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cet outil de diffusion sonore, dans le monde entier. Le phénomène des free-parties en a notamment fait son unique dispositif sonore pour diffuser de la musique techno, et autres genres dérivés, dans des espaces reculés.

À la fin des années 1990, plusieurs groupes de jeunes français, à la recherche de sensations musicales fortes, ont fait le déplacement jusqu'à ce fameux carnaval. Ils y ont découvert le sound system jamaïcain, nouvel outil de diffusion sonore, alors inconnu en France. L'expérience physique, éprouvée notamment grâce aux basses, en a conquis plus d'un. La culture sound system s'est alors exportée au sud de la Manche.

D'abord lancée par des musiciens, par reproduction des techniques de production du dub sur scène (c'est la naissance du « dub live »), les sound systems se sont doucement développés au tout début des années 2000. Une poignée de collectifs a commencé à construire son propre matériel et à constituer une grande collection de vinyles pour, à l'avenir, composer et produire leur propre musique. Ces collectifs ont souvent organisé leurs premières sessions dans des espaces autogérés ou dans des bars. Ils ont, peu à peu, développé le mouvement sound system en France. Ils en sont, sur notre territoire, les précurseurs.

Dans les années 2000, une dizaine de collectifs ont lancé leur activité. Aujourd'hui, nous remarquons que la culture sound system a piqué un très grand nombre. Il nous est difficile de tous les comptabiliser puisqu'ils ne sont pas tous référencés. Il en existerait plus d'un millier en France, à l'heure actuelle. Selon Frédéric Péguillan, organisateur du Télérama Dub Festival, « toutes les villes françaises ont leur sound system ».

Les collectifs précurseurs des années 2000 inspirent et montrent aux autres qu'il est possible de construire un sound system et de le faire fonctionner grâce à un collectif. Cet essor est sans doute lié aux envies des jeunes, de plus en plus sensibles aux expériences musicales sensorielles. Certains d'entre eux en font une véritable passion, autant qu'un engagement lié au fonctionnement. Pour la plupart, les collectifs n'ont pas l'ambition de se professionnaliser dans la mesure où l'activité représente, pour eux, un espace de liberté créative en dehors des normes et des règles qui régissent, de manière toujours plus restrictive, le quotidien de tout un chacun. Leurs activités musicales sont aussi une façon pacifiste de revendiquer leur mécontentement vis-à-vis à notre société contemporaine.

Une dimension très importante à souligner ici est l'idée de la mutualisation des compétences au sein des collectifs et, plus généralement, du secteur lié à la culture sound

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system. Dans la plupart des cas, un collectif est une bande d'amis complices et passionnés, dont chacun se voit attribuer un rôle. Les acteurs de la culture sound system en France évoluent en une véritable synergie. Dans le milieu, tout le monde se connaît. Les acteurs révèlent avoir un esprit d'entraide considérable. Aucune concurrence n'est jamais ressentie.

Le Dub Camp Festival, étude de cas principale du présent mémoire, est un concentré du mouvement sound system en France. Il existe depuis cinq ans et se tient à Joué-sur-Erdre, commune voisine de Nantes, depuis maintenant deux ans. Unique en Europe, il regroupe l'ensemble des acteurs de la culture sound system dub. Son apparition dans le paysage français a sans doute contribué, localement, à l'essor massif de cette culture. Les artistes programmés sont exclusivement issus de la scène sound system. Un tiers vient de France et le reste, accueilli à bras ouverts, vient du monde entier.

Nous noterons que ce festival est une véritable richesse pour la culture sound system dans le paysage français, l'affirmant comme internationale, sans frontières. Nous ne saurions dire comment cette culture est développée hors de France, notre intérêt se portant, précisément, sur le cas de l'hexagone. Cependant, une multitude d'acteurs cosmopolites se produisent sur le Dub Camp Festival. Cet événement est une parfaite représentation de la culture sound system dub en révélant toute la force du partage, du bouillonnement et de la fraternité qui la caractérise. Il permet de regrouper la totalité, ou presque, des acteurs passionnés par cette culture dans le monde entier : collectifs, médias, labels, organisateurs entourés d'un public effervescent, enjoué, vivant. Du roots au stepper, en passant par le rock steady, le reggae et le dub, il y en a pour tous les goûts. En mettant un point d'honneur à diffuser l'intégralité des esthétiques propres à ce mouvement multiple, le Dub Camp Festival est un concentré de culture sound system.

En définitive, nous pouvons affirmer que la culture sound system adopte, depuis ses origines, un fonctionnement parallèle lui étant propre, en marge de l'industrie musicale classique. L'indépendance est toujours prônée, en dépit d'un développement massif sur le territoire européen. Nous pouvons également assurer que les acteurs tiennent à leur autonomie, notamment financière, vis-à-vis des institutions et manoeuvres politico-culturelles. Contre toute attente, le refus de fonctionner grâce à des systèmes de subventions engage, pour les acteurs, plus d'avantages que d'inconvénients, liberté d'expression et de menstruation à l'appui.

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Dans un contexte actuel où les subventions culturelles baissent de manière significative et alarmante en France, le mouvement sound system peut se réjouir de sa traditionnelle indépendance. Le fonctionnement de la culture sound system pourrait-il devenir un modèle pour envisager l'avenir de la diffusion musicale et, plus largement, du développement culturel ?

« Les enfants d'aujourd'hui seront les dirigeants de demain.

S'ils écoutent dès leur plus jeune âge des messages d'amour et de fraternité,

alors ils sauront comment bien mener leur vie.

Blancs, Noirs, Asiatiques ou Indiens, il faut se serrer les coudes pour rendre meilleur le monde de demain. »

Jah Shaka, Pape de la scène sound system anglaise.

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Lexique

Boxmen ou Boxgirl : Terme anglais pour définir les personnes qui s'occupent de charger, décharger, installer et démonter le sound system lors d'une prestation.

BPM : Battements Par Minutes

Deejay147 : ou toaster, désigne celui qui, sur les versions*, va poser sa voix mais sans chanter, une sorte de « parlé » plus mélodieux que du rap. On peut d'ailleurs considérer que les premiers deejays sont à l'origine du rap.

Dubplate148 : Morceau exclusif, ou mix différent d'un morceau étant sorti. Parfois le chanteur cite le nom du sound system, dans ce cas-là on parle de special.

Major149 : Plus communément désignées comment étant les trois sociétés qui se partagent l'essentiel du marché de la musique dans le monde entier : Universal Music Group, Sony Music Entertainment et Warner Music Group.

MC150 : C'est le «maître de cérémonie», il anime la soirée, présente les artistes, fait participer le public.

Opérateur151 : l'ingénieur du son, il s'occupe instantanément des effets qu'il donne à la musique (réverbération, échos, etc.)

Rastafari152 : le mouvement rastafari est assimilé par certains à une religion, par d'autres à une philosophie, ou alors à une idéologie. Les croyants de ce mouvement sont des rastafariens, fréquemment nommés par le diminutif « Rastas ».Les Rastas, eux, le conçoivent comme un mode de vie, une façon de concevoir le monde et tout ce qui le forme depuis sa création.

147 DE LA FUENTE Mathias, « Retour sur l'édition 2018 du Dub Camp Festival », Nova, 6 août 2018 [en ligne]. Disponible sur : http://www.nova.fr/retour-sur-ledition-2018-du-dub-camp-festival

148 DE LA FUENTE Mathias, « Retour sur l'édition 2018 du Dub Camp Festival », Op. Cit.

149 NICOLAS André, « « Les marchés de la musique enregistrée » Cité-musique, 2011, p. 13, [en ligne]. Disponible sur : http://rmd.cite-musique.fr/observatoire/document/MME S12011.pdf

150 PÉGUILLAN Frédéric, « Le dub en cinq mots-clés », Télérama, 31 octobre 2013 [en ligne]. Disponible sur : https://www.telerama.fr/musique/le-dub-en-cinq-mots-cles,104460.php

151 220 Sound System, « Lexique Sound System », Dancehall Attitude, 2010 [en ligne]. Disponible sur : http://dancehallattitude.free.fr/Artistes/artistessoundsystem220.html

152 « Mouvement Rastafari » Histophilo, 9 mars 2010 [en ligne]. Disponible sur : http://www.histophilo.com/mouvement rastafari.php

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Riddim153 : C'est la construction rythmique de base d'un morceau, essentiellement axée sur la combinaison basse, batterie et surtout la ligne de basse. Autour de celle-ci s'articulent ensuite la rythmique et en dernier seulement la voix. Un Riddim Maker est littéralement une personne qui crée des rythmiques de base d'un morceau.

Reggae154 : Le reggae voit le jour en 1968, dérivé du rock steady dont le tempo est ralenti entre 60 et 85 BPM*. Ses paroles se tournent vers des thèmes comme la justice sociale, la spiritualité et les idéaux rastafaris.

Rock Steady155 : Au milieu des années soixante, le ska ralentit son tempo entre 85 et 110 BPM pour créer le rock steady. C'est l'introduction de la musique rastafari et de ses thématiques grâce à la présence du chant proche de la soul afro-américaine.

Sélecteur156 : membre central du sound system, il est chargé de choisir et passer les disques, équivalent du disc-jockey dans les autres musiques, mais très souvent à l'aide d'une platine.

Session : Terme familier à la culture sound system pour définir une soirée, une danse collective.

Ska157: Le ska est né à la fin des années cinquante avec un tempo de 120 BPM. La naissance du ska en parallèle de l'indépendance de l'île symbolise l'émergence d'une identité culturelle propre à la Jamaïque et participe ainsi à son indépendance.

Version158 : « Les deux termes définissent la matière première du reggae-dub : un morceau instrumental conçu pour que l'on chante dessus. Il se décline en autant de versions qu'il y aura d'interprétations vocales. Il devient un classique quand il est joué par de nombreux sound systems. »

153 Dico du rasta, « Riddim », [en ligne]. Disponible sur : http://gismo6080.over-blog.com/article-1414610.html

154 KROUBO Jérémie, « Retour aux sources : les origines du ska », Reggae, 2 février 2007 [en ligne]. Disponible sur : http://www.reggae.fr/lire-article/889 Retour-aux-sources---les-origines-du-ska.html

155 KROUBO Jérémie, « Retour aux sources : les origines du ska » Op. Cit.

156 DE LA FUENTE Mathias, « Retour sur l'édition 2018 du Dub Camp Festival », Op. Cit.

157 KROUBO Jérémie, « Retour aux sources : les origines du ska » Op. Cit.

158 PÉGUILLAN Frédéric, « Le dub en cinq mots-clés », Op. Cit.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld