Conclusion Chapitre 2
Jusqu'à présent unique dans le paysage
français, ce festival a sans doute contribué à l'essor de
la culture sound system dans l'hexagone. Les organisateurs ont vu juste. Ils
sont à l'initiative d'un festival d'envergure internationale de par sa
programmation et son public cosmopolite. Ce festival représente un
concentré de la culture sound system mondiale en France, en recevant un
public cosmopolite et en programmant des artistes du monde entier. Cet
événement était attendu par des milliers de personnes.
À travers la programmation, les organisateurs laissent carte blanche
chaque année à un collectif pour inviter la scène locale
de leur ville ou pays d'origine. Ceci représente un aspect très
important pour donner de la visibilité à des collectifs plus
jeunes et moins célèbres.
Par le biais de cette étude de cas, nous pouvons
affirmer que cette culture fonctionne de manière plus autonome que les
autres festivals de l'industrie musicale. Le festival est autofinancé
à 97,5%. Nous comprenons que les organisateurs ne sont pas contre la
reconnaissance et l'aide financière des institutions de la
région, sous-entendu de l'État, mais ils ont l'ambition de rester
le plus possible indépendant pour s'affranchir, tant que possible, des
aides financières de l'État et ne pas devenir dépendant
financièrement des institutions. Les organisateurs
préfèrent fonctionner en autoproduction. Les quelques aides
qu'ils reçoivent ne sont pas dédiés au fonctionnement du
festival dans sa généralité mais permettent d'apporter un
plus au sein du festival comme des expositions, des conférences et des
enregistrements radio en live.
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137 Entretien avec Olivier Bruneau, directeur et programmateur du
Dub Camp Festival. Cf. Annexe n°1 p. 87
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Conclusion Deuxième Partie
Comme nous avons pu le constater tout au long de ce
présent mémoire, de nombreux acteurs de l'hexagone s'approprient
cette culture pour la promouvoir dans le respect des principes de ses origines.
Collectifs, journalistes, associations, commissaire d'expositions : ils sont de
plus en plus fervents et déterminés pour développer la
culture sound system et la faire découvrir au plus grand nombre.
Globalement, nous constatons que la majorité des
collectifs, organisateurs et médias interviewés revendiquent leur
fonctionnement autonome. Dans l'ensemble, ils considèrent que cette
culture est encore, à l'heure actuelle, autonome dans sa façon de
fonctionner tout en s'affranchissant, tant que possible, des aides
financières de l'État. L'ensemble des acteurs sont relativement
favorables au développement de cette culture quand bien même
certains d'entre eux ne voudraient pas qu'elle devienne mainstream et qu'elle
conserve son autonomie vis-à-vis des étatiques. Cependant, nous
remarquons que la nouvelle génération des collectifs compte faire
avancer le mouvement dans les prochaines années en entretenant des liens
étroits avec les acteurs politiques afin de recevoir, à terme,
des aides financières, matérielles ou logistiques.
L'essor de la culture sound system est à nouveau
confirmé par l'arrivée d'un festival d'ampleur international,
entièrement dédié à la culture sound system, sur le
territoire français. Le fonctionnement quasiment autonome de ce festival
et des acteurs qui l'entourent confirme que ce mouvement est encore en marge
des institutions sur le territoire français. En revanche, la
reconnaissance et les quelques aides financières en hausse que le
festival reçoit montre un certain intérêt par les acteurs
politiques.
Comme nous avons pu le constater en amont, les acteurs
politiques et les institutions connaissent encore peu cette culture. L'essor de
cette culture dans le paysage français commence de les sensibiliser.
Nous supposons qu'ils commencent de la percevoir. Les collectifs de la nouvelle
génération qui ont l'ambition de les solliciter les feront sans
doute prendre conscience de l'essor de cette culture en France.
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