III - Étude et analyses des basses
fréquences
dans les musiques populaires,
des débuts à aujourd'hui
Après avoir étudié l'évolution du
rôle de la basse dans les musiques populaires modernes et
démontré que son importance augmente de décennies en
décennies, nous allons, dans les sous-parties qui vont suivre, montrer
que les basses fréquences sont devenues de plus en plus
présentes.
Pour ce faire, nous allons dans un premier temps
réaliser une analyse fréquentielle pour voir l'évolution
des fréquences basses des musiques populaires. Puis, nous ferons une
étude des musiques populaires de ces dernières années, en
nous intéressant particulièrement au Top 10 de 2015, 2016, et
2017.
1 | ANALYSE FRÉQUENTIELLE DE L'ÉVOLUTION
DES MUSIQUES POPULAIRES MODERNES (DFT)
1.1. Analyse FFT
Pour réaliser l'analyse fréquentielle, nous
allons reprendre l'étude de Pierrick Saillant dans son mémoire
sur les systèmes de reproduction des basses fréquences, plus
particulièrement la partie sur l'évolution des basses
fréquences dans la production disco-graphique(79). Nous
allons analyser les résultats qu'il a obtenus et les
interpréter.
Son étude est la suivante: il a
sélectionné une trentaine de morceaux à caractère
populaire («tubes» classés dans les hit-parades) de
différentes décennies. Il a ensuite effectué une FFT,
c'est-à-dire une analyse spectrale avec une station MLSSA et le logiciel
SYSTUNE. Pour finir, il a fait une moyenne des analyses spectrales par
décennie, afin de réaliser la courbe ci-après:
79 SAILLANT Pierrick, Les dispositifs de
reproduction des fréquences les plus basses en sonorisation,
Mémoire de fin d'études, sous la direction de DAL FITTO Didier,
E.N.S. Louis Lumière, Section son - promotion 2010, p.26-28
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LES BASSES FRÉQUENCES DANS LES MUSIQUES POPULAIRES
MODERNES | ORSON SIMONNEAU | JUIN 2018
Figure issue de l'analyse de Pierrick
Saillant
On obtient donc quatre courbes. Chacune de ces courbes
représente une décennie ou une période. La première
courbe, celle qui représente les musiques avant 1980, en bleu turquoise,
est celle qui présente la plus basse réponse en fréquence
dans le registre des basses fréquences, soit entre 31,5 Hertz et 250
Hertz sur le graphique. La courbe représentant la période
1980-1990, montre une réponse plus élevée que la
précédente dans ce même registre, avec un écart tout
de même assez faible.
Par contre, la courbe de la période 1990-2000
présente un écart beaucoup plus important dans le registre des
basses fréquences. Elle est nettement plus élevée que les
périodes précédentes. Cela confirme ce qui a
été dit dans la partie précédente concernant les
années quatre-vingt-dix (voir 3.6. «Les années
quatre-vingt-dix»). On observe tout de même une légère
baisse dans les années 2000-2010, pour un meilleur équilibre; en
effet, on constate une augmentation de la réponse en fréquence
dans les médiums et sur toute la bande en général.
Les résultats de l'étude de Pierrick Saillant
nous démontrent donc que les basses fréquences ont
augmenté significativement de décennie en décennie. On
notera toutefois, que dans le courant des années 2000-2010, les basses
fréquences ont légèrement diminué, peut-être,
en raison d'un excès dans les années quatre-vingt-dix, ou pour
mieux équilibrer le son.
LES BASSES FRÉQUENCES DANS LES MUSIQUES POPULAIRES
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