Les basses fréquences dans les musiques populaires modernes

2.1. Une plus grande sensibilité aux basses fréquences

Une étude portant sur les basses fréquences a été réalisée par l'institut canadien McMaster à Hamilton, en 2014 ^(38). Cette étude consistait à faire des encéphalogrammes, en plaçant des électrodes sur la tête de sujets volontaires, soumis à des sons de différentes fréquences pour étudier les réponses du cerveau.

Plus précisément, les chercheurs de cet institut ont mis des sons comportant une fréquence grave et une fréquence plus aiguë, en réalisant des variations sur ces deux fréquences. Ils ont également joué des notes de piano.

L'étude a mis en évidence que le cerveau réagissait plus fortement aux fluctuations dans les fréquences graves. De plus, les chercheurs ont constaté que les sujets avaient tendance à ressentir plus fortement les changements de rythmes quand le rythme variait dans les sons les plus graves : «il est plus facile de reconnaître et de déchiffrer une rythmique si elle est jouée dans une tonalité plus grave, comme sur la basse.» ⁽³⁹⁾

L'étude a, par ailleurs, démontré que «les individus préféraient danser, taper du pied ou répondre en rythme à une chanson quand la basse y était centrale plutôt que sur un morceau usant d'instruments aux tonalités plus aiguës, comme la guitare ou la batterie.»

François Madurell, docteur en musicologie à l'université Paris-Sorbonne explique que «cela nous donne l'impression de savoir ce qu'il se passe et nous aide à nous situer.» ⁽⁴⁰⁾

38 Mcmaster University, Neuroscientists study our love for deep bass sounds, Medicalxpress, juillet 2014, disponible sur: https://medicalxpress.com/news/2014-07-neuroscientists-deep-bass.html

39 AÏNOUZ ABIGAÏL, Une étude scientifique révèle quel est l'instrument le plus important dans un groupe, Les Inrockuptibles, février 2017, disponible sur: https://www.lesinrocks.com/2017/02/27/musique/ etude-scientifique-revele-linstrument-plus-influent-groupe-11917627/

40 LEMKE Coralie, Pourquoi aime-t-on autant entendre les basses?, 20minutes, avril 2016, disponible sur: https://www.20minutes.fr/culture/musique/1809331-20160403-pourquoi-aime-autant-en-tendre-basses

LES BASSES FRÉQUENCES DANS LES MUSIQUES POPULAIRES MODERNES | ORSON SIMONNEAU | JUIN 2018 37

2.2. Les bienfaits des basses fréquences

«Les basses auraient bien un effet positif sur les êtres vivants. Des études ont montré que les ronronnements de chats, aux fréquences de 25 à 20 Hz, ont un effet bénéfique sur les os, les muscles et permettent de calmer la douleur.» ⁽⁴¹⁾

Il est fort probable que les bienfaits des basses fréquences soient liés à notre vie prénatale et à l'exposition aux bruits intra-utérins, notamment aux sons du placenta dans le registre des très basses fréquences (cf. 2) Perception des basses fréquences : un phénomène présent bien avant la naissance).