4.2.2.7. Transport hors site
Au CMA de Nouna, les DSBM collectés sont
transportés par les manoeuvres à l'aide d'une charrette asine au
site d'élimination. Les conditions du transport ne sont pas
adaptées car les déchets de toutes les unités ne sont pas
conditionnés dans des sachets poubelles. La charrette n'est pas
adaptée car n'est pas hermétiquement fermée et les
dimensions de ses grilles sont relativement grandes pour certains objets
surtout piquants qui tombent pendant le transport. Ces objets tombés
pourraient être retrouvés dans des ménages avec les enfants
et constitueraient un problème de santé publique. Selon le guide
de bonne pratiques et de procédures en matière de gestion des DBM
et assimilés au Burkina Faso (MS 2010), Le transport hors site se fait
avec des véhicules spéciaux uniquement destinés à
cet effet.
Photo 38 : charrette de
collecte/transport
Cliché NAMOUNTOUGOU T. septembre 2018
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4.2.2.8. Traitement et élimination
Les DSBM du CMA sont éliminés dans un site
situé hors de la ville. C'est dans deux fosses jumelées qu'ils
sont brûlés. Le site n'est ni gardé ni clôturé
et est accessible aux animaux et aux enfants. Ce qui pourrait être une
source de contamination de certaines maladies parasitaires pour ces derniers
telles que la dysenterie, les ascaridioses, etc. La cendre issue du
brûlage n'est pas enfouie et constitue une source de pollution des eaux
et du sol. La fumée dégagée pendant le brûlage
pollue l'atmosphère et constitue une nuisance pour le voisinage.
Photo 39 : brûlage des DSBM dans une fosse. Photo 40 :
Fosse de brûlage en fin d'exploitation.
Cliché NAMOUNTOUGOU T. septembre 2018 Cliché
NAMOUNTOUGOU T. septembre 2018
4.3. Risques et impacts liés à la mauvaise
gestion des DSBM
4.3.1. Gestion des risques
Parmi le personnel médical, paramédical et
administratif interrogé, 3,84 % n'est pas vacciné contre
l'hépatite B, contre 34,61 % pour le tétanos. Cela
témoigne des risques auxquels sont exposé le personnel du CMA. Il
faut signaler que durant les 12 derniers mois on dénombre neufs cas
d'Accident d'Exposition aux Liquides Biologique (AELB) dans quatre
unités à savoir l'unité de consultation de
référence, l'unité du bloc opératoire et de la
chirurgie, l'unité de la pédiatrie et l'unité de la
maternité. Le personnel dans sa grande majorité connait les
mesures de protection pour réduire les risques et utilise les moyens de
protection (blouses, gants...). Pour la plupart des enquêtés le
nombre des AELB serait lié à la charge du travail. On peut donc
déduire que le nombre d'agent n'est pas proportionnel à la charge
du travail. Le Plan d'Action 2017 du CMA souligne une insuffisance qualitative
et quantitative du personnel du CMA comme un problème de premier
plan.
Malgré la présence du protocole d'Accident
d'Exposition aux Liquides Biologique (AELB) dans les différentes
unités, la majorité du personnel ne connait pas les
procédures à suivre en
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cas d'AELB. Ce qui traduit une insuffisance de concertation et
d'information au CMA. Ceux qui le savent soutiennent que la prise en charge
n'est pas entière. On peut donc dire que le protocole ne répond
pas entièrement aux attentes des concernés.
Sur la formation du personnel médical et
paramédical, seul 35% est formé en gestion des DBM. De ce fait,
on peut noter que la formation continue des agents du CMA concerne peut la
gestion des DBM. Quant aux huit garçons et filles de salle
interrogés, 12,5% n'est pas vacciné contre l'hépatite B
également 12,5 % n'est pas vacciné contre le tétanos et
25% ni contre l'hépatite ni contre le tétanos mais sont tous
formés en gestion des DBM. Parmi les techniciens de surface et
manoeuvres touchés par l'enquête, seul le manoeuvre chargé
de la collecte, du transport et l'élimination des DSBM est
vacciné contre le tétanos et l'hépatite B et a reçu
une formation en GDBM. Par contre les techniciens de surface disent n'avoir pas
été vaccinés ni contre le tétanos ni contre
l'hépatite B dans le cadre de leur activité et ne
bénéficient pas d'un suivi médical incluant la protection
vaccinale. Il faut donc dire que ces techniciens qui disent remplir le
même volume de travail et ont les mêmes obligations que le reste du
personnel de soutien se sentent marginalisés et sont frustrés.
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