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Présentation du site de la recherche
Peuplée d'environ 60 000 âmes, Kribi est la plus
importante escale balnéaire de notre pays. Connu pour ses plages de
sable blanc doré et son havre de plaisance, Kribi est situé au
fond du Golfe de Guinée dans le sud-ouest du pays à l'embouchure
du fleuve Kienké. Cette ville qui se trouve à 281 km de
Yaoundé, la capitale politique du Cameroun et à 165 km de Douala
ville portuaire et la métropole économique du pays, est le
chef-lieu du département de l'océan dans la région du sud.
Aussi, Kribi est également le terminus de l'oléoduc
Tchad-Cameroun qui achemine le pétrole brut en provenance des champs
pétrolifères de la région de Doba au sud du Tchad.
Sur le plan historico-culturel, c'est en 1889 que les tous
premiers missionnaires et commerçants allemands débarquent
à Kribi et y pratiquent le troc de sel, de pagnes, d'ivoires, de
caoutchouc et de bien d'autres produits. En effet, selon la tradition des
populations autochtones, à l'origine la ville de Kribi tirerait son nom
de « kikiribi » (qui signifierait petit bonhomme).
« kikiribi » serait un sobriquet attribué à
un autochtone des lieux qui était un nain trapu, bancal et velu par les
navigateurs portugais qui auraient débarqué sur la côte
kribienne vers le 17e siècle. Ce nom aurait par la suite
été adopté par cet autochtone lui-meme qui l'a par la
suite transmis aux siens et à tous les autres habitants de Lohove. Ce
nom a évolué pour devenir Kribi. Cependant, outre les
pygmées qui sont les premiers habitants de la région et qui
aujourd'hui se retrouvent dans de petits hameaux dans la forêt, deux
ethnies principales constituent la population autochtone de la ville. Il s'agit
des Batanga et des Mabi. Les Iyassa ou Ndoe, Mvae, les Bassa, les Ewondo, les
Bulu, les Ngoumba et Fang, tous originaires du département de
l'océan, cohabitent pacifiquement avec d'autres populations venues de
toutes les régions du Cameroun. Il faut également noter que les
Batanga imposèrent une résistance farouche aux allemands, sous
l'autorité de leur chef le Roi MADOLA. C'est cette résistance qui
explique sans doute leur exil en 1914 dans la région du Sud-ouest du
Cameroun et ce n'est qu'en 1916 que les Batanga sont revenus chez-eux
après avoir été massacrés entre les bombardements
des alliés et les contre-attaques des allemands lors de la
première guerre mondiale. Ce retour est fêté depuis plus de
91 ans dans la ville de Kribi. En effet, chaque année, le 14
février et le 09 mai, les populations Batanga commémorent le
retour d'exil de leurs grands-parents à la fin de la première
guerre mondiale.
Sur le plan touristique, Kribi est une cité
balnéaire de première importance qui n'a rien à convoiter
aux autres grandes destinations du monde. Avec ses plages de sable fin et
doré, les merveilleuses chutes de la lobé,
phénomène extraordinaire et rare au monde ! Un fleuve se
jetant dans la mer par les cataractes. Ville de plus en plus cosmopolite et
dont les villages pygmées enfouis dans la forêt environnante,
Kribi est surnommée sans grande fanfaronnade la côte d'Azur du
Cameroun. Généralement, le touriste qui y débarque pour la
première fois, découvre toutes ces merveilles et le plus souvent
y revient.
Du haut de ce potentiel dont la nature l'a doté, Kribi
s'est progressivement pourvue d'infrastructures touristiques répondant
à toutes les bourses. Ces infrastructures vont, relativement à la
restauration, de la gargote de quartier spécialisé dans la
cuisine locale ou nationale, aux restaurants de grande classe répondant
aux normes internationales. Quant à l'hébergement, il varie de la
petite auberge discrète, aux grands hôtels trois
étoiles.
Parlant de l'hydrographie, Kribi est la ville de l'eau : l'eau
des pluies, l'eau de Mer et l'eau des fleuves. C'est d'ailleurs à raison
que la légende la plus répandue dans cette zone d'étude
est en rapport avec l'eau. Il s'agit de la légende du
« Mami-Water ». En fait, la légende insinue
l'existence des sirènes dans les eaux de cette localité.
Parlant de la voirie urbaine, la trame viaire de Kribi reste
fortement influencée par les axes routiers qui relient la ville à
son environnement proche ou lointain. Dans leur tronçon urbain, ces
voies présentent une configuration triangulaire. La ville de Kribi a 45
km de route dont 19 km de voies bitumées et 26 km de voies non
bitumées.
Sur le plan sanitaire, Le district de santé de Kribi
regroupe 11 aires de santé comprenant : 4 hôpitaux, 2 centres
médicaux d'arrondissement, 5 centres de santé
intégrés, 34 centres de santé et une pharmacie.
Le taux de scolarisation à Kribi est l'un des plus bas
de la région sud du Cameroun. Il est de 59%. On dénombre dans la
ville 19 écoles maternelles pour un effectif de 1525
élèves, 45 écoles primaires pour un effectif de 9144
élèves.
Sur le plan associatif, Le nombre d'associations nouvellement
créées a augmenté depuis la promulgation de la loi
n°90/053 du 19 décembre 1990 sur la liberté d'association.
En 2002, on a dénombré à Kribi 70 associations
féminines enregistrées à la délégation
départementale de la condition féminine. Les associations de
quartiers sont rares. Mais on distingue quelques groupes
ethno-géographiques (classes d'âge, associations de
ressortissants).
La ville de Kribi accueille deux importants projets
structurants : le Port en eau profonde et la centrale à gaz. En effet,
le projet de la centrale à gaz est celui dont nous vérifions
l'impact sur l'amélioration de la qualité des populations. Ce
projet s'étend sur deux régions, à savoir : la
région du Littoral (zone nord) et la région du Sud (zone sud).
Kribi, dans la Région du Sud, est la principale ville de la zone du
projet. C'est précisément à Mpolongwe que la centrale
à gaz est implantée. Cette zone est située à 9 km
environ au nord de Kribi et elle est adjacente à la route principale,
à une distance d'à peu près 1 km de la côte. La
centrale à proprement parler s'étend sur 4 ha environ, à
l'intérieur d'une superficie totale de 16 ha. Le site de la centrale est
situé principalement en zone de forêt secondaire. À ses
abords, côté ouest, dans l'emprise d'une ancienne ligne
électrique de 90 km de long, on trouve également quelques maisons
de pêcheurs qui abritent trois familles. Il est arrosé par le
fleuve Mpolongwe et deux de ses affluents. Ceux-ci sont pérennes et
alimentent les populations locales. La zone du projet s'étend sur deux
régions, à savoir : la région du Littoral (zone nord) et
la région du Sud (zone sud).
La présentation de la ville de Kribi est indispensable
pour notre travail. Cela permet entre autres d'identifier les
réalités du milieu où nous menons notre étude, et,
aussi de comprendre les différentes forces qui agissent sur les
participants de l'étude.
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