6.1.11 3.2.3. Projets structurants et le développement
humain
Bien que la croissance économique soit une condition
pour un développement continu, le développement ne se
réduit pas à la croissance économique. Le
développement est synonyme de libération de l'Homme,
d'émancipation de tout ce qui l'empêche de se développer
sur le plan économique, social, politique et culturel. La matrice de ce
nouveau paradigme de développement ne peut être que la
Déclaration Universelle des Droits de l'Homme qui énonce que
« Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer
sa santé, son bienêtre et ceux de sa famille, notamment pour
l'alimentation, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les
services sociaux nécessaires : elle a droit à la
sécurité en cas de chômage, de maladie,
d'invalidité, de veuvage et de vieillesse ; ou dans les autres cas de
perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances
indépendantes de sa volonté,... toute personne a droit à
l'éducation. » Il s'agit de ce que traduit le concept de
développement humain durable. Selon Amartya Sen (1999) le
développement humain est « un processus permettant d'élargir
l'éventail des choix offerts aux individus : la possibilité
d'améliorer leur accès à l'éducation et aux soins
de santé, d'accroitre leurs revenus et l'accès à
l'emploi »
Les expériences passées en matière de
développement ont montré, dans les nations
industrialisées, qu'un revenu élevé ne garantissait pas
une protection contre la montée rapide de problèmes tels que la
toxicomanie, l'alcoolisme, les infections sexuellement transmissibles, les
violences multiformes et l'effondrement des relations familiales. Dans certains
pays en développement, l'on a pu constater qu'en dépit d'un taux
de croissance élevé du PIB (Produit Intérieur Brut), une
partie importante de la population continue à vivre dans le
dénuement socio-économique.
Dans le même temps, quelques pays à faible revenu
ont prouvé qu'il était possible d'atteindre des niveaux
élevés de développement humain en utilisant habilement les
moyens disponibles pour accroitre les capacités humaines fondamentales.
Ces expériences ont montré que l'accroissement de la production
et de la richesse n'étaient qu'une condition nécessaire mais pas
suffisante pour une amélioration du capital humain. Mahbubul Haq
(fondateur du Rapport Mondial sur le Développement Humain)
précise à ce sujet qu'il s'agit d'élargir les choix qui
s'offrent aux gens et de créer un environnement favorisant leur
épanouissement pour qu'ils puissent jouir d'une vie longue, saine et
créative. En effet, si les individus sont la véritable richesse
d'une nation, alors le développement doit avant tout profiter à
ceux-ci. Pour cela, l'analyse et la planification du développement
devraient être centrées sur les personnes et non sur les
produits.
En insistant sur la mise en place des politiques visant
à élargir les choix qui s'offrent aux personnes pour leur assurer
de meilleures conditions de vie, le développement humain repose sur la
création d'un environnement au sein duquel les gens peuvent
développer pleinement leur potentiel et mener des vies productives et
créatives, en accord avec leurs besoins et leurs intérêts.
Il s'agit donc, au-delà de la croissance économique,
d'élargir les choix qui s'offrent aux populations. Cet
élargissement des choix repose sur un élément essentiel :
le capital humain, c'est-à-dire l'éventail des capacités
humaines qui détermine ce que les gens peuvent faire ou être dans
la vie.
Le développement humain est mesuré à
partir d'un indicateur composite : l'indice de développement
humain(IDH). Les concepts fondateurs de l'IDH reprennent et poursuivent les
idées développées par Amartya Sen (1987), selon lesquelles
c'est le bienêtre des personnes et non les quantités de biens mis
à disposition qui importe. Les Rapports sur le Développement
Humain (RDH) visent alors à fournir une alternative crédible au
PIB qui relève de l'orthodoxie des institutions de BrettonWoods
(très critiquées dans les années 1980 pour leurs
politiques d'ajustements structurels, dévastatrices dans les pays en
développement), en indiquant que la croissance économique ne
garantit en rien le progrès social. L'IDH est construit chaque
année depuis 1990 par le PNUD. Il mesure le niveau de
développement d'un pays en privilégiant l'amélioration de
la qualité de la vie des populations.
Le chapitre qui s'achève, nous a permis de faire une
recension des écrits afin de voir de quelles manières certains
auteurs ont abordé les différents aspects du sujet dont nous
traitons. Lorsque nous l'achevons, nous arrivons par la même occasion
à la fin de la première partie de notre étude. Il convient
donc d'aborder la méthodologie qui constitue le premier chapitre de la
deuxième partie de notre étude.
CADRE METHODOLOGIQUE ET OPERATOIRE
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