F
E
PROJETS STRUCTURANTS DU CAMEROUN ET AMELIORATION DE LA
QUALITE DE VIE DES POPULATIONS EN ZONE RURALE :
Cas de la centrale à gaz de Kribi
Mémoire présenté en vue de
l'obtention du diplôme de Master ensciences de
l'éducation
Option : Intervention et action
communautaire
Par :
MANDENG Guy Armand
Licencié en psychologie
Sous la direction de:
MBEDE Raymond
Professeur émérite des
universités
Septembre 2018
SOMMAIRE
SOMMAIRE
i
DEDICACE
iii
REMERCIEMENTS
iv
RESUME
v
LISTE DES TABLEAUX
vii
LISTE DES FIGURES
viii
LISTE DES ABREVIATIONS,
SIGLES ETACRONYMES.................................viii
INTRODUCTION GENERALE
1
PARTIE
1 : CADRE THEORIQUE
8
CHAPITRE 1 : PROBLEMATIQUE DE
L'ETUDE
9
CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE DE
L'ETUDE
26
CHAPITRE 3 : REVUE DE LA
LITTERATURE
42
PARTIE
2 : CADRE METHODOLOGIQUE ET OPERATOIRE
61
CHAPITRE 4 : METHODOLOGIE DE
L'ETUDE
62
CHAPITRE 5 : PRESENTATION ET ANALYSE
DES RESULTATS
76
CHAPITRE 6 : INTERPRETATION DES
RESULTATS
107
CONCLUSION GENERALE 117
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
121
ANNEXES
126
TABLE DES MATIERES xvi
DEDICACE
A
Ma feue mère,
NGO MANDENG Thérèse Odette
REMERCIEMENTS
Au terme de ce modeste travail de recherche, nous adressons
des remerciements :
Au professeur émérite Raymond MBEDE qui a
accepté de diriger ce travail. Sa disponibilité et ses multiples
conseils ont permis de l'achever ;
A tous les enseignants du département de l'Education
Spécialisée de l'Université de Yaoundé I, et plus
particulièrement ceux de la spécialité
« Intervention et Action Communautaire » pour leurs
enseignements et leurs conseils ;
A Messieurs Basile NEME, Esaïe Frédéric
SONG et Pierre Giresse LEVODO pour leurs conseils durant la réalisation
de ce travail ;
A Nos parents Paul MBANGA et son épouse Charlotte
MANDENG qui nous ont adopté dès notre jeune âge et qui nous
ont toujours soutenu de toutes les façons possibles ;
A M. Jean Marie BALEBA et à son épouse
Cécile NGO MINKA pour leurs soutiens et encouragements ;
A notre grand-mère Charlotte NGO BIYA pour son soutien
moral et spirituel ;
A tous nos oncles : Charles MANDENG, Blaise MANDENG,
Simon Michel NDONGOND et Luc L'Avenir MANDENG pour leur soutien matériel
et moral ;
A tous les membres de notre famille pour le soutien de toute
nature ;
A tous nos Camarades et amis, particulièrement
André TONYE NKOT, Bonaventure LIAPOMO GUEMOGNE, Gertrude Lydie NGO
NOUNGUI, Jean NKOMAN, Carine NGAMI TCHAKONTE, Germaine PANDOUNKE et Fabiola
MOGUEU pour le soutien et l'encouragement ;
Nous associons à cet hommage tous ceux qui pensent
avoir contribué de quelque manière que ce soit à la
réalisation de ce modeste travail.
1 RESUME
Cette étude intitulée
« projets structurants du Cameroun et amélioration de la
qualité de vie des populations en zone rurale : Cas de la centrale
à gaz de Kribi » pose le problème de
l'inadéquation entre la centrale à gaz de Kribi comme projet
structurant et l'amélioration de la qualité de vie des
populations. Ce travail a pour objectif d'étudier l'impact de la
centrale à gaz de Kribi comme projet structurantsur
l'amélioration de la qualité de vie des populations
environnantes. D'où la question principale
suivante :« la centrale à gaz de Kribi comme projet
structurant est-elle à même d'améliorerla qualité de
vie des populations environnantes?». Pour y répondre,
l'hypothèse générale suivante a été
formulée : « la centrale à gaz de Kribi
comme projet structurantest à même d'améliorer la
qualité de vie des populations environnantes ». Celle-ci
a par la suite été opérationnalisée en trois
hypothèses de recherche :
HR 1 : La centrale à gaz de Kribi
comme facteur de développement économique est à même
d'améliorer la qualité de vie des
populationsenvironnantes.
HR 2 :La centrale à gaz de
Kribicomme facteur de développement social est à même
d'améliorer la qualité de vie des populationsenvironnantes.
HR 3 :La centrale à gaz de
Kribicomme facteur de développement humain est à même
d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.
Pour vérifier ces hypothèses, un questionnaire a
été administré à un échantillon de 300
participants sélectionnés suivant la méthode du choix
accidentel ou par convenance. Les données collectées ont
été analysées à l'aide du test de Khi-deux de
Bravais-Pearson. Les conclusions sont les suivantes :
Pour HR1, á= 0.05, ddl= 16, X2cal =
40,458> X2lu = 26,30 d'où HR1 est confirmée.
Pour HR2, á= 0.05, ddl= 16,
X2cal = 120,545> X2lu = 26,30 d'où HR2 est
confirmée.
Pour HR3, á= 0.05, ddl= 16, X2cal =
109,550> X2lu = 26,30 d'où HR3 est confirmée.
Ces conclusions impliquent que « la centrale
à gaz de Kribi comme projet structurant est à même
d'améliorer la qualité de vie des populations
environnantes ».
Mots clés : Projets structurants,
amélioration, qualité de vie, populations, zone
rurale.
2 ABSTRACT
This study titled "Cameroon's structuring projects and
improvement of the quality of life of populations in rural area: Case of the
gas station of Kribi" raises the issue of the discrepancy between Kribi's
gas station as structuring project and the improvement of the quality life of
the surrounding populations. The aim of this work is to study the impact the
Kribi's gas stationasstructuring project on the improvement of the quality of
life of the surrounding populations. Hence the main question: "Isthe
Kribi's gas stationcapable of improving the quality of life of the surrounding
populations?" To answer this question, the following general hypothesis
has been formulated: "the Kribi's gas stationcan improve the quality of
life of the surrounding populations". It was later operationalized in
three research hypotheses:
HR 1:The Kribi's gas station as a factor of
economic development can improve the quality of life of the surrounding
populations.
HR 2:The Kribi's gas station as a factor of
social development can improve the quality of life of the surrounding
populations.
HR 3:The Kribi's gas station as a factor of
human development can improve the quality of life of the surrounding
populations.
To verify these hypotheses, we have administered a
questionnaire to a sample of 300 participants selected by the method of
accidental or convenience choice. The collected data were analyzed using the
Bravais-Pearson Chi-square test. The conclusions are as follows:
For RH1, á = 0.05, ddl=16, X2cal =
40.458> X2lu = 26.30, then RH1 is confirmed.
For RH2, á = 0.05, dd1 = 16,
X2cal = 120.545> X2lu = 26.30, then RH2 is
confirmed.
For RH3, á = 0.05, dd1 = 16, X2cal =
109.550> X2lu = 26.30, then HR3 is confirmed.
These conclusions generally imply that " the Kribi's gas
station as structuring projectcan improve the quality of life of the
surrounding populations.".
Key words: structuring projects, improvement, quality
of life, population, rural area.
LISTE
DES TABLEAUX
Tableau 1:Plan factoriel
2
Tableau
2: récapitulation des hypothèses, variables, modalités et
indicateurs
65
Tableau 3: Tableau croisé centrale à
gaz de Kribi comme facteur de développement économique et
amélioration de la qualité de vie des populations
environnantes.
98
Tableau 4: Résultats du Khi-deux pour
HR1
99
Tableau 5: Tableau croisé centrale à
gaz de Kribi comme facteur de développement social et
l'amélioration de la qualité de vie des populations
environnantes.
101
Tableau 6: Résultats du Khi-deux pour
HR2
102
Tableau 7: Tableau croisé centrale à
gaz de Kribi comme facteur de développement humain et
l'amélioration de la qualité de vie des populations
environnantes.
104
Tableau 8: Résultats du Khi-deux pour
HR3
105
Tableau 9: récapitulatif de la
vérification des hypothèses de recherche
106
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Pyramide de la hiérarchisation des
besoins d'Abraham Harold Maslow
2
Figure 2: quelques indicateurs permettant de
mesurer la qualité de vie
48
Figure 3: répartition de
l'échantillon en fonction du sexe
77
Figure 4: répartition de
l'échantillon en fonction de l'âge
77
Figure 5: répartition de
l'échantillon en fonction du statut matrimonial
78
Figure 6: répartition de
l'échantillon en fonction du statut socioprofessionnel
79
Figure 7: répartition de
l'échantillon en fonction du niveau d'instruction
79
Figure 8: Répartition de
l'échantillon en fonction de l'item 6
80
Figure 9: Répartition de
l'échantillon en fonction de l'item 7
81
Figure 10: Répartition de
l'échantillon en fonction de l'item 8
81
Figure 11: Répartition de
l'échantillon en fonction de l'item 9
82
Figure 12: Répartition de
l'échantillon en fonction de l'item 10
83
Figure 13: Répartition de
l'échantillon en fonction de l'item 11
83
Figure 14: Répartition de
l'échantillon en fonction de l'item 12
84
Figure 15: Répartition de
l'échantillon en fonction de l'item 13
85
Figure 16: Répartition de
l'échantillon en fonction de l'item 14
85
Figure 17: Répartition de
l'échantillon en fonction de l'item 15
86
Figure 18: Répartition de
l'échantillon en fonction de l'item 16
87
Figure 19: Répartition de
l'échantillon en fonction de l'item 17
87
Figure 20: Répartition de
l'échantillon en fonction de l'item 18
88
Figure 21: Répartition de
l'échantillon en fonction de l'item 19
88
Figure 22: Répartition de
l'échantillon en fonction de l'item 20
89
Figure 23: Répartition de
l'échantillon en fonction de l'item 21
89
Figure 24: Répartition de
l'échantillon en fonction de l'item 22
90
Figure 25: Répartition de
l'échantillon en fonction de l'item 23
91
Figure 26: Répartition de
l'échantillon en fonction de l'item 24
91
Figure 27: Répartition de
l'échantillon en fonction de l'item 25
92
Figure 28: Répartition de
l'échantillon en fonction de l'item 26
92
Figure 29: Répartition de
l'échantillon en fonction de l'item 27
93
Figure 30: Répartition de
l'échantillon en fonction de l'item 28
94
Figure 31: Répartition de
l'échantillon en fonction de l'item 29
94
Figure 32: Répartition de
l'échantillon en fonction de l'item 30
95
LISTE DES ABREVIATIONS,
SIGLES ET ACRONYMES
BAD : Banque
Africaine de Développement
BM : Banque Mondiale
BOAD :
Banque Ouest Africaine de développement
CAS : Crédit d'Ajustement
Structurel
Ddl : degré de liberté
DSCE : Document de Stratégie pour
la Croissance et l'Emploi
DSRP : Document de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté
ECAM : Enquête Camerounaise
auprès des Ménages
Et al. : Et Collaborateurs
FASR : Facilité d'Ajustement
Structurel Renforcé
Fe :
Fréquence Théorique
FMI : Fonds Monétaire
International
Fo :
Fréquence Observée
FRPC : Facilité pour la
Réduction de la Pauvreté et Pour la Croissance
Ha : hypothèse alternative
Ho : hypothèse nulle
HR : Hypothèse de Recherche
ICH : Indice du Capital Humain
IDH : Indice du Développement
Humain
INS : Institut National de la
Statistique
INV : Indice de Niveau de Vie
IPC : Indices de Participation
Communautaire
IQE : Indice de Qualité de
l'Emploi
IQL : Indices de Qualité du
Logement
ISC : Incidences de Santé
Collective
ISM : Indices de Sécurité
Municipale
ITS : Indices de Tension Sociale
ODD : Objectifs du Développement
Durable
OMD : Objectifs du Millénaire
pour le Développement
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
ONU : Organisation des Nations Unies
PAS : Plan d'Ajustement Structurel
PIB : Produit Intérieur Brut
PNUD : Programme des Nations Unies pour
le Développement
PPTE : Pays Pauvre Très
Endetté
SIDA : Syndrome de
l'Immunodéficience Acquise
SPSS: Statistical Package for Social
Sciences
VD: Variable Dépendante
VI: Variable Indépendante
WHOQOL: World Health Organization Quality Of
Life
3 INTRODUCTION
GENERALE
Il y a un peu plus de cinquante ans est née une
espérance aussi grande pour les peuples du tiers-monde, que le
socialisme l'avait été pour les prolétariats des pays
occidentaux. Une espérance peut-être plus suspecte dans ses
origines et ses fondements, puisque les colons en avaient apporté des
prémisses aux pays qu'ils avaient pourtant durement colonisés.
Cette espérance, c'était le développement. Mais enfin, les
responsables, dirigeants, élites des pays nouvellement
indépendants présentaient à leur peuple le
développement comme la solution de tous leurs problèmes. En
effet, depuis les indépendances, les pays du Sud et de l'Afrique
subsaharienne en particulier cherchent toujours des modèles de
développement qui vont leur permettre d'améliorer la
qualité de vie de leurs citoyens. Cela passe notamment par le
développement de l'économie, des infrastructures et de divers
secteurs prioritaires à un développement durable.
Dès lors, le développement, quelle que soit
l'approche dans laquelle on s'inscrit, renvoie à un processus dont
l'acteur fondamental est la personne humaine. De la sorte, cet acteur a
cherché pendant longtemps à réaliser le
développement et le bienêtre en agissant ailleurs que sur
lui-même. Ainsi, alors que le Tiers monde, caractérisé par
une absence globale de moyens, souffre du sous-développement, les pays
économiquement riches souffrent du mal développement.
Dans les pays africains, l'échec des politiques de
développement à la suite des indépendances dans les
années 1960 est simplement dû à leur focalisation trop
accrue sur la croissance économique. Cette situation est reconnue par
Meister (1997) repris par Amouzou (2007:190) lorsqu'il déclare: «
Le développement ne résulte pas seulement de mesures purement
économiques: investissement, planification, transfert de technologie
etc....L'échec est probable si la population, ne se sentant pas
concernée reste passive. Son élan est l'une des clés du
succès du développement...». Ces priorités
illustrent la prépondérance de l'homme dans le processus de
développement. Beaucoup de pays en voie de développement en ont
pris la mesure et ont opté pour le développement centré
sur l'homme. En effet, Il s'agit de placer l'homme au centre de toutes les
actions de développement pour réussir une société
humaine satisfaisante : emploi, niveau de revenu, accès aux services
sociaux, protection de l'environnement et implication des femmes dans la vie
économique et sociale.
Il est aujourd'hui de notoriété publique que
l'élan de l'humanité comme l'une des clés de succès
du développement dont parlait Meister (1997) est miné par la
pauvreté dont le plan stratégique d'éradication
élaboré par chaque pays vient en échos aux efforts qui se
font dans ce domaine. La Banque Mondiale dans son Rapport sur le
développement dans le monde 2000-2001 intitulé : «
combattre la pauvreté » remarque que : « Le XXe
siècle a été une époque de grands progrès
dans la lutte contre la pauvreté et l'amélioration du
bien-être. (...)Pourtant, en ce début du XXIe siècle, la
pauvreté reste un problème mondial de proportions colossales.
».
Cette pauvreté porte un coup sérieux au
bien-être des populations. De plus, les causes de cette situation sont si
multiples que les programmes qui oeuvrent de nos jours pour y remédier
sont en quête de repère. La question que posait donc Loup en 1981
sur la survie du Tiers Monde reste d'actualité puisque la situation de
ces pays ne s'est pas tout à fait améliorée. Le
problème de la pauvreté reste depuis longtemps une question
fondamentale qui exige des solutions au niveau mondial puisque plus de deux
milliards de personnes vivent avec un revenu inférieur à deux
dollars par jour (ONU, 2009). C'est un sujet de préoccupation des
dirigeants, planificateurs et économistes, qui ne cessent de chercher
des solutions pour lutter contre ce fléau et faire sortir le pauvre de
son emprise.
La lutte pour le bien-être des populations est un
processus dans lequel s'inscrivent tous les êtres humains. Il est
illimité, nous semble-t-il, parce qu'étroitement lié
à l'existence même de l'humanité. Mais par quels moyens
arriver à cette fin? Tout change et des disparités de
bien-être apparaissent si on pose la question en ces termes-là.
Malheureusement, c'est en ceux-là qu'elle se pose. C'est ainsi que
lorsqu'on compare le niveau de bien-être des populations sur l'ensemble
de la planète, les disparités sont frappantes. On a la triste
impression de l'existence d'une humanité de seconde zone. Les termes qui
sont apparus formant les couples pays développés/pays
sous-développés, pays riches/pays pauvres, pays du nord/pays du
sud, illustrent bien la situation. Pour y remédier, les efforts
d'amélioration de la situation des populations se sont accentués
dans plusieurs domaines ces dernières années et ont pris des
dénominations telles que l'émancipation, le développement,
la lutte contre la pauvreté etc. Pourtant, du chemin reste encore
à parcourir et, de nos jours, les axes pour une action efficace sont
encore recherchés.
Les 189 pays présents au sommet du Millénaire,
tenu en septembre 2000, ont adopté la déclaration du
Millénaire des Nations Unies qui définit les objectifs à
atteindre par la communauté internationale pour le XXIe siècle.
Cette déclaration a servi à préciser l'orientation et le
rôle des Nations unies face aux problèmes liés à la
paix et à la sécurité, au développement et à
la pauvreté, à l'environnement, aux droits de l'homme et à
la protection des populations vulnérables. La fusion dans un cadre
commun de la déclaration et des objectifs de développement
internationaux définis dans les années 1990 lors d'autres grandes
conférences et sommets internationaux des Nations unies a conduit
à l'établissement des Objectifs du Millénaire pour le
développement (OMD). Composés de huit objectifs clés, ils
doivent être atteints d'ici 2015.
En septembre 2005, cinq ans après la déclaration
du Millénaire, plus de 170 chefs d'État et de gouvernement se
sont réunis lors du sommet du Millénaire organisé par les
Nations unies pour dresser le bilan approfondi des progrès accomplis par
rapport aux actions proposées dans la déclaration et plus
particulièrement les OMD. Les rapports établis ont clairement
montré que la communauté internationale était fermement
résolue à ce que chaque nation atteigne les objectifs de
développement en s'appuyant sur ses propres initiatives et
partenariats.
En septembre 2010, une réunion plénière
de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations unies a
estimé que la réalisation des OMD était possible si la
communauté internationale accentuait ses efforts. Cependant les
progrès accomplis diffèrent selon la cible à atteindre et
la région et il reste de nombreux défis, tels que la hausse des
prix alimentaires, les crises économiques, les changements climatiques
et les conflits.
En Afrique, la Banque Mondiale (BM) rapporte que ces 15
dernières années la forte croissance économique a produit
des changements visibles dans presque tout le continent. De nombreux pays
Africains commencent à croire en la possibilité de leur Emergence
à moyen terme. Les pays fixent donc les bases de leur
développement en adoptant les OMD.
Au Cameroun, depuis 2009 l'Etat a adopté le Document
de Stratégie et de Croissance pour l'Emploi (DSCE) qui est une
locomotive, en tant que document-cadre des choix économiques du
Cameroun. Le DSCE a pour vision : « le Cameroun, un pays
émergent à l'horizon 2035 ». En effet, cette
orientation vers l'Emergence consiste à mettre en oeuvre une
stratégie de développement dont le ressort est la valorisation du
potentiel en ressources humaines, naturelles, minéralières et
énergétiques du pays. L'objectif général est
l'atteinte d'un Produit Intérieur Brut (PIB) de 5000 dollars US par
tête à l'horizon fixé. L'atteinte de cet objectif passe par
l'intégration de chaque secteur de l'économie dans une approche
programme. C'est dans ce contexte que le Cameroun a élaboré les
différentes stratégies sectorielles qui se traduisent dans la
majorité sous forme de plans sectoriels. En effet, Depuis 2011 l'Etat a
opéré des choix primordiaux afin d'axer le développement
du pays autour des projets structurants. Ceux-ci consistent, à
réhabiliter ou à construire des infrastructures (barrages
hydroélectriques, ports en eau profonde, infrastructures sportives,
infrastructures routières, etc.). Le DSCE détaille ces
stratégies sectorielles comme suit :
Secteur de l'énergie. A travers la
réalisation des programmes d'entretien, de réhabilitation et de
développement de la capacité énergétique du pays,
le Cameroun compte successivement résorber définitivement le
déficit structurel, accompagner les besoins énergétiques
pour l'atteinte des objectifs de croissance escomptés, devenir un
exportateur d'électricité et contribuer ainsi à
l'équilibre de la balance commerciale du pays. Il s'agira à
l'horizon 2020 de porter les capacités de production du pays à 3
000 MW. Le programme d'aménagement dans le sous-secteur
énergétique contient des actions de court, moyen et long termes,
correspondant aux objectifs spécifiques précédemment
déclinés. Parmi les actions de court terme, on peut citer
notamment le barrage de Lom Pangar, la centrale thermique de Yassa et la
centrale à gaz de Kribi. A moyen terme, sont envisagés le barrage
de Memve'ele, les centrales de Nachtigal, Song Mbengue, Warak, Colomines et
Ndockayo. A long terme, il est envisagé le développement de
plusieurs sites présentant un potentiel à l'exportation
d'énergie. Le coût global de ce programme décennal se
chiffre à près de 5 853 milliards de francs CFA pour les ouvrages
de production et de transport d'électricité par grands
réseaux et 663 milliards de francs CFA pour le programme
d'électrification rurale.
Secteur des travaux Publics. Dans le
sous-secteur routier, les orientations stratégiques à moyen et
long terme du Gouvernement à l'horizon de la stratégie sont
cohérentes avec le scénario ambitieux du Plan Directeur Routier
(PDR) et la stratégie sectorielle élaborés. Les
opérations d'entretien routier vont permettre, à l'horizon de la
stratégie, d'améliorer nettement le niveau de service (55% du
réseau en bon état), grâce à la mise en place d'une
stratégie pertinente d'intervention. La réhabilitation du
réseau routier
(2000 km de routes bitumées à réhabiliter
d'ici 2020), ainsi que l'intensification du bitumage des routes en terre (plus
de 3500 km à l'horizon 2020) viendront compléter ce dispositif.
Les priorités d'intervention concerneront l'accompagnement des grands
projets industriels et agropastoraux, les corridors régionaux
(transafricaine, corridors nord-sud, réseau CEMAC), le réseau des
routes nationales, ainsi que les grands projets d'infrastructure
d'accompagnement au secteur privé (second pont sur le Wouri, boucle
autoroutière Yaoundé-Douala-Bafoussam-Yaoundé). Des
réformes institutionnelles importantes devront accompagner cette
stratégie. Ainsi, un accent particulier devra être mis sur : (1)
la responsabilisation et le renforcement de la maîtrise d'ouvrage
routière (2) le renforcement de la planification et de la programmation
à travers l'élaboration et la mise en oeuvre d'une
stratégie d'intervention qui privilégie le respect des standards
de travaux au détriment des opérations de saupoudrage, (3) le
renforcement du parc d'engins de génie civil, (4) l'organisation du
secteur privé afin de disposer d'un tissu d'entreprises et de bureaux
d'études performants, (5) la recherche de matériaux ou de
procédés susceptibles d'accentuer la pérennité des
interventions, en entretien routier notamment et, (6) le recours à
chaque fois que possible, à des techniques à haute
intensité de main d'oeuvre (HIMO) pour réduire les coûts et
promouvoir l'emploi.
Secteur des transports. Le système des
transports devra se fonder sur les atouts indéniables du pays afin de
contribuer efficacement à la croissance économique et à la
lutte contre la pauvreté. Une approche multimodale sera
systématiquement privilégiée, afin de bâtir à
moindre coût un réseau de transport intégré,
performant, quadrillant tout l'espace national et résolument ouvert vers
les pays voisins. Le Gouvernement mettra l'accent sur l'aménagement de
nouvelles infrastructures portuaires et ferroviaires qui accompagneront les
projets prioritaires porteurs de croissance. Il s'agira principalement
de : 1) la construction d'un port en eau profonde à Kribi ; 2) la
construction du port en eau profonde à Limbe ; 3) la construction du
Yard pétrolier de Limbé) l'aménagement de nouvelles voies
ferrées (plus 1000 km) selon les standards internationaux.
Technologies de l'Information et de la Communication.
Les objectifs stratégiques du domaine des
Télécommunications/TIC à l'horizon 2020 seront notamment
de : (1) porter la télé densité fixe à 45% et la
télé densité mobile à 65% ; (2) doter 40 000
villages de moyens de télécommunications modernes ; (3) mettre
à la disposition du public une offre d'accès à 2 Mb/s dans
toutes les villes ayant un central numérique ; et (4) multiplier par 50
le nombre d'emplois directs et indirects.
Secteur des postes et services financiers postaux.
Dans ce domaine, la stratégie permettra d'organiser et de
rendre significative à l'horizon 2020 l'offre publique et privée
de service postal de manière à satisfaire pleinement la demande
en quantité et en qualité à des prix abordables. Deux
programmes doivent ainsi être menés à terme : (1) densifier
le réseau et améliorer la couverture nationale postale en vue
d'assurer un équilibrage géographique des services postaux, (2)
développer le service universel postal à l'effet de favoriser
l'accès de tous aux services postaux.
Secteur des infrastructures de développement
urbain et de l'habitat. Le défi dans ce domaine est de
créer un espace économique national intégré. Il
s'agit non seulement de maîtriser le développement des villes
(taux d'urbanisation de 57,3% en 2020) et d'en faire des centres de production
et de consommation nécessaires à l'essor du secteur industriel,
mais également de promouvoir l'émergence des
agglomérations périphériques, le développement des
villes moyennes ou secondaires capables de structurer les activités
économiques dans l'espace urbain et de concourir au développement
des zones rurales environnantes. Pour atteindre ces objectifs, six
stratégies ont été identifiées : (1) l'entretien et
la réhabilitation des infrastructures urbaines, (2) le
développement des infrastructures urbaines (construction de 150 km de
voiries et construction de 17000 logements sociaux), (3) l'amélioration
de l'accès aux services urbains de base, (4) la maîtrise de
l'occupation du sol, (5) la protection des groupes sociaux vulnérables
et, (6) le renforcement des capacités institutionnelles du secteur.
Eau et assainissement. L'accès
à l'eau potable et aux infrastructures d'assainissement de base en
milieu rural est limité. Le Gouvernement entend par conséquent,
améliorer cette situation, porter à 75% en 2020 le taux
d'accès à l'eau potable et pour cela : (1) réhabiliter les
infrastructures existantes réalisées dans leur très grande
majorité depuis plus de 20 ans ; (2) réaliser des extensions des
réseaux existants qui n'ont pas suivi le rythme d'expansion urbain et
démographiques ; (3) favoriser la réalisation des programmes des
branchements à grande échelle. En milieu urbain, l'option retenue
par le Gouvernement, notamment dans la lettre de politique d'hydraulique
urbaine d`avril 2007 est le partenariat public - privé et la
création de deux entités chargées respectivement des
infrastructures et de la distribution. En milieu rural, la politique
d'approvisionnement a pour principaux objectifs : (1) une meilleure
planification des ouvrages en répondant à la demande, augmentant
la couverture des services et évitant les incohérences ; (2) une
pérennisation des investissements réalisés en
améliorant l'entretien, sécurisant le financement et
prévoyant le financement du renouvellement et, (3) une moindre
dépendance vis-à-vis de l'Etat afin d'asseoir le
développement du secteur sur toutes les forces disponibles.
En effet, les grands chantiers ou projets structurants
devraient contribuer à améliorer la qualité de vie des
Camerounais, quand on sait que beaucoup d'entre eux ont du mal à
satisfaire leurs besoins primaires. Dès lors, un projet structurant peut
se comprendre comme un projet qui s'inscrit dans les priorités de
développement de la région et dans un axe ayant un potentiel de
croissance appréciable démontré, qui provoque un effet
multiplicateur dans l'économie régionale. Au sens de la Banque
Mondiale (BM), le point de départ des projets est la stratégie de
réduction de la pauvreté.
C'est au regard de cet arrière fond
socio-économique que s'inscrit la présente étude dont le
titre est : « projets structurants du Cameroun et
amélioration de la qualité de vie des populationsen zone
rurale : cas de la centrale à gaz de Kribi ». Nous
comptons mener une réflexion en deux grandes parties.
Dans la première partie qui se veut théorique,
nous aborderons trois chapitres. Il s'agira, dans le premier chapitre, de la
problématique où nous allons poser les bases de notre
étude, son problème, sa pertinence et son intérêt.
L'insertion théorique constituera le deuxième chapitre où
nous comptons examiner les concepts clés liés à notre
étude ainsi que les théories explicatives de notre sujet. Le
troisième chapitre est intitulé revue de littérature dans
lequel il sera question de recenser les écrits ayant abordés la
problématique dont nous traitons.
Dans la deuxième partie nommée cadre
méthodologique et opératoire, nous aurons également trois
chapitres : méthodologie de l'étude ; présentation et
analyse des résultats ; interprétation des résultats. Il
sera question dans ces chapitres de rappeler notre question de recherche, nos
hypothèses de recherche, présenter la population d'étude,
les techniques d'échantillonnage, l'instrument de collecte des
données, les outils de traitement des données recueillies sur le
terrain. Enfin les résultats obtenus seront analysés,
interprétés et discutés avant de faire des suggestions.
CADRE THEORIQUE
4 CHAPITRE 1 :
PROBLEMATIQUE DE L'ETUDE
La problématique est l'orientation que décide de
prendre le chercheur. D'après QUIVY et CAMPENHOUDT (1995), elle est
« l'approche ou la perspective théorique qu'on
décide d'adopter pour traiter le problème posé par la
question de départ. Elle est la manière d'interroger les
phénomènes étudiés ». Le premier
chapitre s'inscrit dans cette perspective.
4.1 Contexte et justification de l'étude
Au cours de ces dernières années, il est apparu
de plus en plus nécessaire, tant au plan international qu'à
l'échelle de la plupart des pays en développement, d'axer les
programmes économiques sur la lutte contre lapauvreté et
l'amélioration des conditions de vie des populations.
C'est ainsi que, pour une meilleure prise en compte des
questions sociales et en droite ligne avec la déclaration de Copenhague
de mars 1995, le Sommet des Chefs d'Etat du G7/G8 tenu à Cologne en juin
1999 a préconisé l'adoption d'une nouvelle approche de lutte
contre la pauvreté dans les pays en développement. Celle-ci
devait revêtir la forme d'un programme triennal (révisable d'une
année à l'autre) et s'appuyer sur les objectifs de progrès
social fixés pour ces pays.
Dans le même ordre d'idée, les institutions de
Bretton Woods ont adopté une nouvelle approche afin de renforcer
l'efficacité de leurs interventions. Celle-ci repose désormais
sur une stratégie de réduction de la pauvreté
élaborée par chaque pays concerné, avec la participation
active de la société civile et en relation étroite avec
l'initiative en faveur des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE). En
particulier, les ressources épargnées du fait de
l'éligibilité à cette initiative doivent être
consacrées en priorité au financement des programmes sociaux.
La Conférence au Sommet de Libreville, du 17 au 19
janvier 2000 a été l'occasion pour les Chefs d'Etat africains,
d'examiner le nouveau cadre de lutte contre la pauvreté proposée
par les institutions de Bretton Woods et de s'accorder sur les points devant
faire l'objet d'engagements internationaux, clés pour un
développement durable.
C'est dans ce contexte que les gouvernements ont pris sur eux
d'élaborer des documents de stratégies visant à
définir les politiques de développement nationales en
étroite ligne avec les Objectifs du millénaire pour le
développement (OMD) en vue de l'atteinte de l'émergence.
Au Cameroun, Les autorités ont élaboré
suivant une démarche participative impliquant les administrations
publiques, les opérateurs économiques, la société
civile, et les partenaires au développement, le premier Document de
Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) en avril
2003. Pour le suivi et la mise en oeuvre de ce document, le Gouvernement s'est
doté d'un cadre institutionnel de pilotage de la stratégie qui
comprend : un Comité interministériel de suivi de la mise en
oeuvre du DSRP, et un Comité technique de suivi et d'évaluation
de la mise en oeuvre du DSRP. Certes, La mise en oeuvre du DSRP, adopté
en avril 2003, a permis au Gouvernement de maintenir la stabilité du
cadre macroéconomique et de soutenir des taux de croissance positifs
jusqu'en 2008. Toutefois, le profil général de croissance est
resté en retrait du niveau espéré pour résorber
substantiellement la pauvreté.En conséquence, sous la très
haute impulsion du Président de la République, Son Excellence
Paul BIYA, et dans l'optique de poursuivre son projet de société
des « Grandes Ambitions », formulé dans la vision de
développement à long terme, le Gouvernement a entrepris de
réviser la stratégie de croissance économique et de
réduction de la pauvreté. Les pouvoirs publics affirment ainsi
leur volonté de centrer la stratégie sur la création des
richesses et comptent s'appuyer sur la création d'emplois pour assurer
une bonne redistribution des fruits de la croissance.
En effet, la révision du DSRP vise la correction des
distorsions ou des manquements relevés lors des évaluations
successives de la mise en oeuvre, et des consultations participatives de mars
2008. Le processus de révision de la stratégie a abouti à
un Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi (DSCE), et
confirmé l'option d'implication des populations à la base, dans
une démarche participative. Les populations ont notamment
souhaité que les stratégies soient l'émanation d'une
vision de développement à long terme assortie de programmes de
développement pluriannuels. Cette recommandation a été
satisfaite avec la formulation par les autorités d'une vision de
développement à l'horizon 2035 et l'adoption en décembre
2007 du nouveau régime financier. Notons que L'élaboration du
DSCE a nécessité la réalisation de nombreux travaux
d'envergure notamment : la formulation d'une vision de développement
économique à l'horizon 2035, la revue des stratégies
sectorielles, les consultations participatives, la revue des enquêtes et
études statistiques pour la période 2001 à 2008, la
réalisation avec l'appui de certains partenaires de la troisième
enquête camerounaise auprès des ménages (ECAM III), le
reporting et le costing des Objectifs du millénaire pour le
développement (OMD), le cadrage macroéconomique et
budgétaire qui a permis de préparer un cadre budgétaire
à moyen terme en cohérence avec les estimations de croissance
à l'horizon de la stratégie.
Les travaux d'élaboration du DSCE se sont notamment
appesantis sur la crise économique mondiale. Les stratégies
développées dans le document constituent entre autres des
réponses appropriées aux problèmes soulevés par
ladite crise. Le DSCE a été élaboré dans un
contexte caractérisé par le renchérissement du coût
de la vie au niveau national, la crise financière internationale, la
crise alimentaire et la crise énergétique au niveau mondial.
Plaçant résolument le défi de la
croissance et de la création d'emplois au centre de ses actions en
faveur de la réduction de la pauvreté, le DSCE est
désormais, conformément à la Déclaration de Paris,
le cadre de référence de la politique et de l'action
Gouvernementale ainsi que le lieu de convergence de la coopération avec
les partenaires techniques et financiers en matière de
développement. Il constitue ainsi le vecteur de la recherche de la
croissance et de la redistribution de fruits jusqu'aux couches les plus
vulnérables de la population avec un accent particulier sur les femmes
et les jeunes.
Le DSCE, première phase pour l'accomplissement de la
vision de développement à très long terme, est un document
de stratégie globale intégrée, socle de toute action
engagée dans les 10 prochaines années. Il est donc l'expression
empirique d'un cadre intégré de développement humain
durable à moyen terme pour le Cameroun et propose un cheminement
progressif du pays vers les OMD et la vision. Ce document se présente en
conséquence comme : un cadre intégré de
développement ; un cadre de cohérence financière. ; Un
cadre de coordination de l'action Gouvernementale et des appuis
extérieurs ; un cadre de consultation et de concertation avec la
société civile, le secteur privé et les Partenaires au
développement ; et un cadre d'orientation des travaux analytiques pour
éclairer la gestion du développement.
En effet, le Document de Stratégie et de Croissance de
l'Emploi (DSCE) constitue la déclinaison de la Vision de
développement pour la période 2010-2020. La vision du DSCE est:
« le Cameroun : un pays émergent, démocratique et
uni dans sa diversité». En parlant de cette vision, le
Président Paul Biya lors de son discours d'ouverture du troisième
congrès ordinaire du RDPC en septembre 2015 parlait en ces termes :
«(...) Cette vision de l'avenir, celle d'un Cameroun
émergent auquel nous aspirons tous, nous l'avions baptisée en
2004 Les Grandes Ambitions. Cette vision est en train de devenir une
réalité. En effet, toutes les études concernant notre
programme de Grandes Ambitions sont réalisées et nous avons
obtenu les financements. Les Grandes Ambitions d'hier vont devenir Les Grandes
Réalisations. Et à partir de janvier 2012, le Cameroun sera
transformé en un immense chantier... »
La volonté de devenir un pays émergent
intègre quatre objectifs généraux dont le premier est
de : « Réduire la pauvreté
à un niveau socialement acceptable ». Il est question de
ramener le taux de pauvreté monétaire de 39,9% en 2007 à
28,7% en 2020 selon le DSCE. Il s'agit là d'un décalage
mesuré de l'objectif du millénaire pour le développement.
En effet cet objectif général se décline en plusieurs
objectifs spécifiques:
- Faire de la population un facteur effectif de
développement
- Intensifier les investissements dans les infrastructures et
les secteurs productifs
- Réduire les écarts entre riches et pauvres par
l'amélioration des systèmes de redistribution
- Améliorer l'offre et garantir l'accès de la
majorité aux services de santé de qualité
- Améliorer la protection et la sécurité
sociales
- Augmenter l'offre, la qualité et l'adéquation
de la formation
- Promouvoir la création d'emplois
décents ;
D'une manière plus large, le DSCE va poursuivre
l'atteinte des objectifs du millénaire qui trouvent un ancrage
évident dans la vision à long terme et s'inscrivent à
fortiori dans l'amélioration des conditions de vie des populations.
Les grands chantiers ou projets structurants de construction
et de réhabilitation des infrastructures nationales lancés en
2011 sont des batteries mises en marche pour l'atteinte de l'émergence.
Si l'on s'en tient à la déclaration du millénaire
adoptée par 189 nations et signées par 147 chefs d'Etat pendant
le sommet du millénaire de septembre 2000 à New York, les huit
(08) objectifs du millénaire pour le développement (OMD) visent
d'une manière générale l'amélioration des
conditions de vie. En effet, le DSCE résume ces OMD dans le contexte
camerounais :
1. éliminer l'extrême pauvreté et la faim
en réduisant de moitié le nombre de Camerounais vivant au-dessous
du seuil de pauvreté et qui souffrent de la faim ;
2. assurer une éducation primaire pour tous en donnant
à tous les enfants les moyens d'achever le cycle d'études
primaires ;
3. promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomie
des femmes, en éliminant les disparités entre les sexes dans les
enseignements primaires et secondaires, et si possible à tous les
niveaux d'enseignement ;
4. réduire de deux tiers, la mortalité à
la naissance et celle des enfants de moins de cinq ans;
5. améliorer la santé maternelle, en
réduisant de trois quarts la mortalité maternelle ;
6. combattre et stopper la propagation du VIH/SIDA,
maîtriser le paludisme et d'autres grandes endémies en inversant
leur tendance ;
7. assurer un environnement durable en réduisant de
moitié la proportion de la population qui n'a pas accès à
l'eau potable, améliorer sensiblement l'habitat en intégrant les
principes de développement durable dans les politiques nationales et
inverser la tendance actuelle de la déperdition des ressources
environnementales ;
8. mettre en place un partenariat pour le développement
des technologies de l'information et de la communication et pour l'application
des politiques et des stratégies qui permettent aux jeunes de trouver un
travail décent et utile.
D'un point de vue global donc, la qualité de vie est
la variable que le développement, peu importe le type, vise à
améliorer. En ce sens, Il semble assez dangereux d'envisager le
développement et surtout le développement à long terme
sans tenir compte de la qualité de vie, des aspirations et besoins des
populations et des réalités du milieu ciblé par le projet
de développement. Le niveau d'appropriation doit être effectif
pour toutes les parties prenantes du processus d'un projet de
développement pour une démocratisation des décisions
devant être bénéfiques pour la zone où le projet est
implanté. Cela est d'autant plus important du fait que les populations
ciblées par le développement auront la possibilité de
soulever les problèmes auxquelles elles font face dans leurs
localités et de proposer des solutions qu'elles approuvent.
Belem (2010) reprenant la
définition du développement durable selon le rapport Bruntdland
(1987) déclare que c'est : « un
développement qui permet de répondre aux besoins du
présent sans compromettre la capacité des
générations futures à répondre aux leurs
», souligne à la page 51 de son article que :
« Outre sa célèbre citation, le
rapport prend le soin de préciser que :
Deux concepts sont inhérents à cette notion
: le concept de besoins et, plus particulièrement des besoins essentiels
des plus démunis à qui il convient d'accorder la plus grande
priorité et l'idée des limitations que l'état de nos
techniques et de notre organisation sociale font peser sur la capacité
de l'environnement à répondre aux besoins actuels et à
venir.
Avec cette précision, le rapport Bruntdland prend
en compte non seulement les problématiques à l'origine du
développement durable (limite des ressources et satisfaction des
besoins) mais adopte une conception du développement priorisant
l'humain ».
De ce qui précède, il est à souligner que
l'humain est dans la plupart de cas l'objet du développement. Les
projets structurants ne dérogent pas à cette règle, ils
participent au développement qui entraine de ce fait
l'amélioration de la qualité de vie des populations. Il s'agit
des projets d'envergure bénéfiques en termes d'implication de
synergie et de développement.
La Direction
Générale des impôts retient quatre critères pour
définir un projet structurant au Cameroun :
· Etre un pôle de développement
économique et social,
· Etre générateur d'emplois ;
· Donner lieu à des investissements
importants ;
· Etre exécuté dans les secteurs retenus
comme prioritaires (agricole, énergétique, touristique, habitat
social.)
L'article (« Politique de soutien aux projets
structurants pour améliorer les milieux de vie (PSPS) », 2016)
indique en parlant de la ville de Lévis que Plus spécifiquement,
un projet structurant :
· Répond aux priorités d'intervention
de la Ville de Lévis;
· Répond aux besoins socioéconomiques
identifiés par la communauté visée;
· Contribue à la viabilité et
bénéficie de l'appui du milieu;
· Produit de nouveaux biens, de nouveaux services ou
accroît les services existants;
· Présente des impacts significatifs sur la
communauté visée;
· Est réalisé par une entreprise ou un
organisme qui possède l'expertise et la compétence pour le mener
à bien et à terme.
Le même article parle en ces
termes : « Par ailleurs, pour être
qualifié de structurant, tout projet doit être cohérent
avec les finalités du développement durable
spécifiées dans l'Agenda 21 et avoir un impact positif sur au
moins l'une d'entre elles, ceci sans pour autant avoir d'impact négatif
sur les autres. »
En ramenant ce qui précède dans notre contexte,
disons que les projets structurants du Cameroun qui s'inscrivent dans cette
logique du développement durable devraient, au-delà de booster
l'économie, mettre les besoins de l'humain au centre de leurs objectifs
et plus précisément le bien-être. Or, le bien-être ne
vient pas toujours avec l'implantation et l'avènement d'un projet de
développement dans une localité. De cette situation, Il semble
donc opportun d'envisager une étude
intitulée « projets structurants du Cameroun et
amélioration de la qualité de vie des populations en zone
rurale :cas de la centrale à gaz de Kribi » pour étudier l'impact des projets structurants sur
l'amélioration de la qualité de vie des populations
environnantes; mieux encore, pour voir si la centrale à gaz de Kribi
comme projet structurant contribue à améliorer la qualité
de vie des populations environnantes.
1.2. Position du problème
Les conseils d'administration de la Banque Mondiale (BM) et du
Fonds Monétaire International (FMI) ont, à travers l'atteinte du
point de décision survenu le 1er octobre 2000, jugé le
Cameroun éligible à l'initiative Pays Pauvres Très
Endettés (PPTE). Cette décision faisait suite à
l'exécution satisfaisante d'un programme économique et financier
appuyé par le FMI au titre de la Facilité d'Ajustement Structurel
Renforcé (FASR) et à la soumission au FMI et à la Banque
Mondiale du Document intermédiaire de stratégie de
réduction de la pauvreté. L'atteinte du point de décision
a permis l'exécution d'un deuxième programme économique
triennal appuyé par le FMI au titre de la Facilité pour la
Réduction de la Pauvreté et Pour la Croissance (FRPC) avec pour
objectif de stabiliser le cadre macroéconomique et les finances
publiques. Le Cameroun a également bénéficié de la
part de la Banque Mondiale d'un troisième Crédit d'Ajustement
Structurel (CAS III) visant les réformes structurelles et sectorielles
approuvées par ladite Banque. L'énoncé du
déclencheur DSRP disposait que le DSRP complet soit
préparé et mis en exécution de façon satisfaisante
pendant une période d'un an. C'est dans cette logique que le Document de
stratégie de réduction de la Pauvreté (DSRP), version dite
complète a été élaboré et adopté par
les autorités camerounaises en avril 2003, et par les conseils
d'administration de la Banque Mondiale (BM) et du Fonds Monétaire
International (FMI) en juillet de la même année.
Le DSRP définissait la stratégie nationale en
matière de croissance avec un accent particulier sur la réduction
de la pauvreté. Son objectif ultime était
« d'améliorer de façon durable et effective les
conditions de vie des populations en s'appuyant aux principales causes de la
pauvreté ». Par ailleurs le DSRP contribuait à la
réalisation des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) dont le premier est « éliminer
l'extrême pauvreté et la faim en réduisant de moitié
le nombre de Camerounais vivant au-dessous du seuil de pauvreté et qui
souffrent de la faim » à l'horizon 2015. Notons cependant
qu'au cours du sommet sur le développement durable (du 25 au 27
Septembre 2015 à New York), un nouvel ensemble d'objectifs mondiaux pour
éradiquer la pauvreté, protéger la planète et
garantir la prospérité pour tous, a été
adopté dans le cadre d'un nouveau programme de développement
durable par les Etats membres de l'ONU. Ce programme comprend un ensemble de 17
objectifs de développement durable (ODD) à atteindre d'ici 2030
dont le premier milite pour la réduction de la pauvreté.
Le 28 avril 2006, le Cameroun a finalement atteint le point
d'achèvement de l'initiative PPTE après la tentative malheureuse
de 2004. Il en est résulté un allègement de sa dette
à hauteur de 1150 milliards de FCFA. Le montant total de la dette
annulée représente près de 10% du budget national. Suite
à l'atteinte du point d'achèvement, le Club de Paris a
décidé de réduire la dette publique du Cameroun de 2,7
milliards d'euros, soit 99% du total des prêts contractés par le
Cameroun auprès de 19 créanciers du Club de Paris.
Une étude « DSRP au Cameroun : État
des lieux et portes d'entrée pour la prise en compte des
préoccupations indigènes et tribaux » concluait
déjà que : « En franchissant le point
d'achèvement de l'initiative PPTE, le Cameroun va certainement
réduire le poids de sa dette extérieure et disposera ainsi de
ressources additionnelles devant servir à assurer sa croissance
économique et à réduire la pauvreté (...)»
A la suite du Document de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté (DSRP),Le Document de Stratégie
pour la Croissance et l'Emploi (DSCE) réaffirme aussi la volonté
du Gouvernement camerounais de poursuivre la réalisation des Objectifs
du Millénaire pour le Développement (OMD) dans leur ensemble. Il
a été élaboré par le Gouvernement, dans le cadre
d'un processus dynamique et ouvert, mettant à contribution la pleine
participation des populations à la base, de la société
civile, du secteur privé et des partenaires au développement. Que
tous trouvent ici, pour leur disponibilité et pour le travail accompli,
l'expression de la profonde gratitude du Gouvernement camerounais.
Plaçant résolument le défi de la croissance et de la
création d'emplois au centre de ses actions en faveur de la
réduction de la pauvreté, le DSCE est désormais,
conformément à la Déclaration de Paris, le cadre de
référence de la politique et de l'action Gouvernementale ainsi
que le lieu de convergence de la coopération avec les partenaires
techniques et financiers en matière de développement. Il
constitue ainsi le vecteur de la recherche de la croissance et de la
redistribution de fruits jusqu'aux couches les plus vulnérables de la
population avec un accent particulier sur les femmes et les jeunes.
Le DSCE, en parlant du secteur rural, précisait
déjà qu'après l'adoption en 2005 de la stratégie de
développement du secteur rural et les résultats mitigés
atteint lors de sa mise en oeuvre, le Gouvernement entend lancer un vaste
programme d'accroissement de la production agricole en vue de satisfaire non
seulement les besoins alimentaires des populations, mais également des
agro-industries. Dans ce cadre, il procèdera à la modernisation
de l'appareil de production. Il s'agira de : rendre accessible et disponible
les facteurs de production notamment la terre, l'eau et les intrants agricoles
; promouvoir l'accès aux innovations technologiques à travers
notamment le renforcement de la liaison recherche/vulgarisation ; et
développer la compétitivité des filières de
production. Selon le DSCE, Les stratégies de développement du
secteur social permettront, non seulement d'améliorer les conditions de
vie des populations, mais aussi de disposer d'un capital humain solide, capable
de soutenir la croissance économique. Pour le rapport national des
Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), la lutte
contre la pauvreté et la faim (l'objectif 1) demeure parmi les
préoccupations majeures du Gouvernement. S'agissant de la
problématique de la pauvreté, l'objectif fixé par le DSCE
est de ramener le taux de pauvreté monétaire de 39,9% en 2007
à 28,7% en 2020. Pour atteindre cet objectif, le Gouvernement a
axé sa stratégie sur une croissance durable et forte de
l'économie et la création de milliers d'emplois décents.
Par ailleurs, pour faire face à la faim qui affecte certaines
catégories de populations et la malnutrition qui touche les enfants dont
la croissance nécessite une alimentation équilibrée, les
pouvoirs publics ont opté pour une « révolution agricole
» dite agriculture de 2e génération, dont le
préalable est la mise en oeuvre des moyens modernes de production pour
apporter une riposte face à ces problèmes. La réussite de
cette nouvelle politique permettra d'assurer au Cameroun la
sécurité alimentaire et de lutter efficacement contre la faim et
la malnutrition.
Cependant, Malgré la mise en oeuvre du DSRP et du DSCE,
l'économie camerounaise n'a pas connu de changement structurel notable,
elle continue de faire face à un certain nombre de défis qui
pourraient empêcher l'atteinte des résultats escomptés.
D'ailleurs, après les précédents Plans d'Ajustement
Structurel (PAS I, PAS II, PAS III), le pays vient d'être à
nouveau (en juin 2017) sous ajustement structurel alors qu'il est à
mi-parcours du chemin vers l'émergence. Ce qui montre sans doute que
l'économie du Cameroun connait des difficultés et ne permet pas
d'envisager certaines réformes socioéconomiques dans le sens du
bien-être de ses populations.
En effet, l'économie du pays demeure fragile et
entravée par des lacunes structurelles, relatives à la faible
compétitivité du secteur productif et aux déficiences des
facteurs de production clés que constituent les infrastructures et
l'énergie. Le faible niveau du taux de croissance moyen annuel du PIB au
cours de la période d'intérêt n'a pas permis d'influer de
manière positive sur l'évolution des conditions de vie des
ménages. Ainsi la pauvreté monétaire qui a reculé
de 13 points entre 1996 et 2001 reste stable sur la période 2001-2007.
En 2007, l'ECAM3 estimait déjà la population du pays à
près de 17,9 millions d'âmes dont 7,1 millions de pauvres. En 2014
la quatrième enquête camerounaise auprès des ménages
(ECAM 4) situe le nombre de pauvres à 8.1 millions de personnes. En
effet, l'ECAM 4 indique que la situation des pauvres s'est
détériorée entre 2007 et 2014, surtout en milieu rural. En
effet, il faudrait allouer en moyenne à chaque adulte pauvre, la somme
annuelle de 130 200 FCFA pour le sortir de la pauvreté. En 2007, ce
montant était de 83 000 FCFA. Dès lors, compte tenu du nombre de
pauvres, il faudrait leur transférer la somme de 775 milliards de FCFA
en 2014, contre 433 milliards de FCFA en 2007 pour les sortir de la
pauvreté. Cette même enquête révèle que le
milieu rural, où habitent près de 60% de la population totale,
concentre 90% des personnes vivant au-dessous du seuil de pauvreté,
c'est-à-dire avec moins de 931 FCFA par jour pour couvrir tous les
besoins prioritaires de base d'un adulte. L'incidence de pauvreté se
situe dans ce milieu à 56,8% en 2014, en hausse de 1,8 point par rapport
à 2007. A contrario, le milieu urbain affiche une incidence de
pauvreté de 8,9%, en baisse de 3,3 points par rapport à 2007.
Toujours en référence à l'ECAM 4, il y a
eu depuis 2014, une augmentation des inégalités entre pauvres et
non pauvres. L'indice de concentration de Gini, qui permet de mesurer les
inégalités entre différents groupes, est passé de
0,39 en 2007 à 0,44 en 2014. Ce résultat traduit le fait que les
inégalités entre les pauvres et les non pauvres se sont
accentuées de 13% entre 2007 et 2014. A titre d'illustration, la
consommation des 20% des ménages les plus riches (Q5) représente
10,1 fois celle des 20% des ménages les plus pauvres (Q1).
L'écart s'est creusé entre les plus riches et les plus pauvres
puisqu'en 2007 ce rapport (Q5/Q1) était de 7,5.
Par ailleurs, d'après les résultats de l'ECAM 4
(Enquête Camerounaise auprès des Ménages 4), il convient de
relever que les inégalités se sont plus accentuées en
milieu rural qu'en milieu urbain.
Au niveau des projets structurants la situation est
stressante. Parmi ses « grands projets », certains tardent
encore à décoller ou n'avancent pas véritablement dans
leurs phases d'exécution (l'autoroute Douala-Yaoundé en est une
illustration). Aussi, on peut voir dans plusieurs régions de notre pays
des chantiers aux arrêts. Cela est peut-être dû à une
mauvaise politique d'attribution des marchés publics ou à une
crise économique que traverserait le Cameroun.
Si les projets structurants sont, dans la logique du DSCE, des
facteurs sur lesquels s'appuie la vision de l'émergence du Cameroun en
2035, le constat est que l'on a souvent vu des zones dans notre pays qui n'ont
pas pu sortir de la précarité après l'implantation des
dits projets dans leurs localités. Par exemple, dans un arrondissement
comme Messondo dans le département du Nyong-et-Kellé
traversé par la ligne de fer, l'on note l'absence d'un
développement véritable. Cet arrondissement n'a pas de connexion
électrique. Ce qui contredit la fameuse phrase :
« où passe la route, le développement
suit ».
De ce fait, nous nous rendons compte que les projets
structurants ont le mérite d'avoir un effet direct sur le plan
infrastructurel mais leur impact sur le plan humain en ce qui concerne la
qualité de vie semble parfois mitigé. On a parfois l'impression
à l'avènement d'un projet structurant que les communautés
bénéficiaires n'ont pas pu améliorer leur qualité
de vie. Le projet structurant est plutôt venu avec un lot de
problèmes beaucoup plus complexes. En plus claire, aujourd'hui,
malgré la mise en oeuvre des différents projets structurants dans
les villes et villages du Cameroun, il n'est pas rare de constater en zone
urbaine ou rurale, que des habitants n'ont pas toujours accès aux
avantages que devraient apporter un projet structurant dans une
localité. Dans certains cas même, il est souvent fréquent
qu'un projet structurant nécessitant la destruction des biens
privés et la perte des terres appartenant aux populations de la
localité concernée par le projet entraine des grincements de
dents du fait de l'absence d'indemnisation. Ces dédommagements, certes
sont pour le plus importants ; par contre ils ne sont pas suffisants
surtout pour un citoyen de bas échelle habitué à un faible
avoir et qui reçoit d'un seul coup une somme considérable
d'argent. Il y a donc des difficultés à pouvoir gérer cet
argent dans le sens de le rentabiliser en vue de s'assurer une meilleure
qualité de vie.
Nous recensons aussi un problème lié à la
politique et à la méthodologie des projets. Nous tentons de dire
que les actions de développement menées sous formes de projets
identifiés, sont souvent confrontées à des grandes
difficultés tout au long de leur cycle. L'une des difficultés de
pérennisation de ces actions est l'inefficacité des
méthodologies et des approches utilisées. En effet, elles
connaissent dans la plupart des cas, des déficits dans la planification,
le suivi et l'évaluation des projets. Il y a aussi un manque de ciblage
des priorités et des zones à besoins spécifiques.
De plus, le projet est souvent à l'origine des
pollutions et nuisances, de l'afflux des personnes, de l'exploitation abusive
des ressources naturelles qui à leur tour entrainent la
prolifération de nombreux fléaux tels que la délinquance,
la criminalité, des maladies (MST, IST), les conflits sociaux et
même l'infertilité des sols (pour des zones où la
population vit des bienfaits de la terre) due au déversement des
polluants ... Pourtant, ces grands chantiers en cours et ceux projetés
dans les prochains mois devraient contribuer à améliorer le
niveau de vie des Camerounais, dont beaucoup ont du mal à satisfaire les
besoins primaires et élémentaires et vivent en dessous du seuil
de pauvreté. L'état des lieux actuel démontre que beaucoup
restent à faire pour parvenir au progrès social souhaité
et atteindre l'Emergence en 2035.
La présente étude pose le problème de
l'inadéquation entre les projets structurants du Cameroun et
l'amélioration de la qualité de vie des populations
environnantes, le cas de la centrale à gaz de Kribi. En effet, ce
problème nous amène à nous poser la question de recherche
suivante : lacentrale à gaz de Kribi comme projet structurant
est-elleà même d'améliorer la qualité de vie des
populations environnantes?
1.3. Questions de recherche
Suite à la position du problème qui
précède, une question générale impliquant trois
questions spécifiques constituent le fil conducteur de notre
investigation.
1.4. Question générale de
recherche
Notre question générale de recherche est
formulée de la manière suivante : lacentrale à gaz de
Kribi comme projet structurant est-elleà même d'améliorer
la qualité de vie des populations environnantes?
1.4.1. Questions spécifiques de
recherche
Dans cette étude, les questions spécifiques sont
les suivantes :
Question de recherche 1 : la
centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement
économique est-elle à même d'améliorer la
qualité de vie des populations environnantes?
Question de recherche 2 : la
centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement
social est-elle à même d'améliorer la qualité de
vie des populations environnantes ?
Question de recherche3 :la centrale
à gaz de Kribi comme facteur de développement humain
est-elle à même d'améliorer la qualité de vie des populations
environnantes ?
1.4. Objectifs de l'étude
Nous allons dans ce paragraphe présenter
d'une part l'objectif général et d'autre part les objectifs
spécifiques de notre étude.
4.1.1 1.4.1. Objectif
général
L'objectif général est d'étudier l'impact
de la centrale à gaz de Kribicomme projet structurant sur
l'amélioration de la qualité de vie des populations
environnantes.
4.1.2 1.4.2. Objectifs
spécifiques
Notre investigation revêt trois (03) objectifs
spécifiques qui sont :
Objectif spécifique 1 : Etudier
l'impact de la centrale à gaz de Kribicomme facteur de
développement économique sur l'amélioration de la
qualité de vie des populations environnantes.
Objectif spécifique 2 : Etudier
l'impact de la centrale à gaz de Kribicomme facteur de
développement social sur l'amélioration de la qualité de
vie des populations environnantes.
Objectif spécifique 3 : Etudier
l'impact de la centrale à gaz de Kribicomme facteur de
développement humain sur l'amélioration de la qualité de
vie des populations environnantes.
1.5. Hypothèses de recherche
En guise d'une réponse anticipée à notre
question générale de recherche, nous formulons notre
hypothèse générale comme suit : la centrale à
gaz de Kribi comme projet structurant est-elleà même
d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.
De cette hypothèse générale
découlent les trois (03) hypothèses de recherche
suivantes :
HR 1 : La centrale à gaz de Kribi
commefacteur de développement économique est à même
d'améliorer la qualité de vie des populationsenvironnantes.
HR 2 :La centrale à gaz de
Kribicomme facteur de développement social est à même
d'améliorer la qualité de vie des populations
environnantes.
HR 3 :La centrale à gaz de
Kribicomme facteur de développement humain est à même
d'améliorer la qualité de vie des
populationsenvironnantes.
1.6. Intérêt et pertinence de
l'étude
Notre étude met en évidence une
problématique pertinente qui préoccupe l'ensemble de la
communauté internationale de façon générale et le
Cameroun en particulier : il s'agit de la problématique du
développement durable visant l'amélioration de la qualité
de vie des populations. Notre travail prend appui sur l'objectif 1 des OMD
(Objectifs du Millénaire pour le Développement) qui est aussi
celui des ODD (Objectifs du Développement Durable) :«
réduire l'extrême pauvreté et la faim » en
vérifiant son effectivité chez les populations en zone rurale
quand on sait que la crise économique des décennies 80 avait
accentuée la situation de la pauvreté du Cameroun.
Sur le plan politique, il est à signaler que depuis
quelques années, les politiques macro- économiques
élaborées par les États africains tournent autour des
projets structurants. Ces derniers sont considérés par l'Etat
camerounais comme des facteurs conduisant à l'émergence du pays
fixé en 2035.Dans cette logique, les résultats de notre
investigation pourraient être exploités par les pouvoirs
politiques dans la mise en oeuvre des dits projets. L'étude pourrait par
exemplepermettre aux politiques d'envisager une étude
préliminaire de terrain afin de recenser les attentes de la population,
les réalités de la localité concernée avant
l'implantation d'un projet de développement (projet structurant) qui
tienne compte non seulement de la culture, mais aussi des besoins des
personnes.
Sur le plan académique, la rédaction de ce
mémoire est une exigence de fin de cycle de Master. A ce titre, cette
étude permet l'évaluation de notre capacité à
appliquer les enseignements reçus.
Sur le plan personnel, la présente étude nous
est bénéfique d'abord parce qu'elle nous donne une certaine
expérience dans le monde de la recherche. Elle nous permet de mener une
réflexion scientifique sur une problématique de terrain qu'est le
développement durable. En effet, ce travail nous amène à
comprendre et à approfondir nos connaissances au sujet du
développement des communautés. L'étude nous permettra
aussi de voir de façon un peu plus claire l'impact que les projets
structurants du Cameroun ont sur l'amélioration de la qualité de
vie des populations en zone rurale.
En termes de contribution scientifique, cette étude
pourrait être un support théorique ou matériel contribuant
à mesurer l'impact des projets structurants du Cameroun sur
l'amélioration de la qualité de vie des populations en zone
rurale afin de corriger d'éventuelles incongruités dues à
la mauvaise orientation que certains acteurs du développement lui
attribuent. Notre étude est d'autant plus nécessaire qu'elle
proposera une analyse scientifique en ce qui concerne la relation
développement (économique, social, humain) et qualité de
vie. Cette recherche offre donc une banque de donnée à la
communauté scientifique en ce qui concerne cette relation
développement- qualité de vie. Aussi, sachant que l'on ne
saurait créer la science, notre étude s'inspirant d'autres
études antérieures menées dans le même champ que la
nôtre et/ou dans les domaines similaires s'y rapprochant, pourrait elle
aussi plus tard être la lanterne de travaux futurs.
Au plan social, notre investigation touche la
problématique première que recherchent perpétuellement les
individus d'une société quel que soit sa structure et sa
culture : l'amélioration de la qualité de vie. Etant
donné que nous sommes dans le domaine de « l'intervention et
de l'action communautaire », cette étude trouve un
intérêt particulier à résoudre un problème de
développement que vivent les communautés en zones rurales. Dans
ce sens, ses résultats pourront permettre aussi bien aux initiateurs
d'un projet structurant, aux partenaires, aux exécutants, aux
populations locales et ainsi qu'à tous ceux qui directement ou
indirectement participent au dit projet avant pendant et après de
comprendre et de mieux cerner les facteurs susceptibles d'entrainer ou non une
amélioration de la qualité de vie des populations et donc de
réaliser le premier objectif des OMD.
4.1.3 1.7. Délimitation de
l'étude
Cette section fixe les limites de l'étude et
définit clairement son champ d'application. Dans cette logique, nous
délimiterons notre étude au triple plan chronologique,
géographique et thématique.
1.7.1. Délimitation chronologique
Au plan chronologique, cette étude s'intéresse
à une population située dans la tranche d'âge allant de 25
à 65 ans. La raison est que notre étude se mène en zone
rurale et aujourd'hui avec l'exode rural il est rare de trouver des jeunes de
moins de 25 ans dans des Zones rurales, et, les personnes qui sont
âgées de plus de 65 ans semblent ne plus vraiment être
intéressées par l'amélioration de la qualité de vie
du fait d'avoir dépassé largement l'espérance de vie qui
est de 55,93 au Cameroun. En plus des raisons qui précèdent, le
choix des personnes âgées sur une échelle allant de 25
à 65 ans se justifie par le fait que cette tranche d'âge regorge
des personnes adultes qui sont sur le plan social des parents, des chefs de
familles ou de ménages, bref des personnes avec des
responsabilités socio-économiques et donc nécessitant des
conditions de vie favorables pour pouvoir subvenir à leurs besoins et
à ceux de leurs familles.
1.7.2. Délimitation
géographique
Au plan géographique, cette étude est
menée au Cameroun dans la région du Sud, département de
l'océan et plus précisément dans la zone nord de la ville
de Kribi. Il est certes vrai que la zone du projet de la centrale à gaz
s'étend sur deux Régions, à savoir : la région du
Littoral (Edéa) et la Région du Sud (Kribi). Mais, Kribi dans la
Région du Sud, est la principale ville de la zone du projet. En effet,
d'après une étude d'impact environnemental et social
menée, avant l'implantation du projet, par une équipe de
chercheur de la Banque Africaine de Développement (BAD), il en
ressortait déjà que : « dans la zone du projet, la
pauvreté passe de modérée à profonde. Ce qui a
été relevé lors de l'enquête auprès des
ménages le confirme bien, à savoir que plus de 50 % des habitants
vivent en-dessous du seuil de pauvreté. Les principales sources de
revenu de ces villages étaient, par ordre décroissant :
l'agriculture (40 %), le secteur informel (24 %), le secteur formel (23 %), la
chasse et la pêche (7 %), envoi de fonds par les parents (3 %) et autres
(3 %) ». Ce qui nous permettra de voir si après
l'avènement de la centrale à gaz, la situation des populations en
termes de qualité de vie a été améliorée.
1.7.3. Délimitation
thématique
Du point de vue thématique, le présent travail
s'inscrit dans le grand champ des sciences humaines, sociales et
éducatives. Plus précisément, nous menons une étude
en intervention et action communautaire en rapport avec le développement
durable qui se décline sous les dimensions économique, sociale et
environnementale. Notre étude porte donc sur les impacts
économique, social et environnemental des projets structurants du
Cameroun sur la qualité de vie des populations en zone rurale et en
particulier la pauvreté.
Il ressort également que la plupart des études
sur le développement durable sont orientées dans le corps de
connaissance de la géographie et semblent traiter du
développement infrastructurel en oubliant parfois le
développement sur le plan humain. Ce dernier type de
développement fait partie de nos préoccupations lorsque nous
menons notre travail de recherche.
Le développement qui précède constitue le
fil conducteur qui guide ce travail. Nous l'avons nommé
problématique de l'étude. A sa suite, il convient pour nous
d'aborder l'insertion théorique de notre étude afin d'explorer au
mieux les concepts en insistant sur les positions théoriques qui en
résultent.
5 CHAPITRE 2 :
INSERTION THEORIQUE DE L'ETUDE
L'insertion théorique est encore appelée cadre
de référence. Selon Fortin (2006, p. 91), « Le cadre de
référence peut être défini comme une structure
abstraite formée d'une ou de plusieurs théories ou de concepts
qui sont réunis ensemble en raison des rapports qu'ils ont avec le
problème de recherche à définir ». La tache dans
ce chapitre est subdivisée en deux parties. En premier, nous allons
définir les concepts qui se rapportent à notre étude et en
second, il s'agira d'expliquer notre sujet à partir de théories
choisies à cet effet.
5.1.1 2.1. DEFINITION DES CONCEPTS
Un concept est une expression que les chercheurs empruntent au
vocabulaire courant et construisent pour désigner ou circonscrire des
phénomènes de la réalité observable qu'ils
désirent étudier scientifiquement. Le concept a pour mission de
guider la recherche, en lui procurant un point de vue. Il fournit donc un point
de départ à la recherche.
Pour notre recherche, nous ferons un effort particulier
consistant à situer chaque concept dans le contexte de notre
étude. Nous avons identifié les concepts suivants :
développement, Projet, projet structurant, amélioration,
qualité de vie, population, zone rurale.
2.1.1. Développement
Pour l'économiste français, François
Perroux (1961), le développement est la combinaison des changements
mentaux et sociaux d'une population qui la rendent apte à faire croitre
cumulativement et durablement son produit réel et global.
Le PNUD (Programme des Nations Unies pour le
Développement) définit le développement comme le fait
d'élargir l'éventail des possibilités offertes aux hommes.
Cette définition est inspirée de la théorie des
« besoins essentiels (ou élémentaires) »
créée dans les années 1970 au sein du bureau International
du Travail (BIT). Le développement y est caractérisé par
la disponibilité d'un minimum de biens pour assurer la survie et les
services de base comme la santé et l'éducation.
Il faut noter que le concept de développement connait
différentes définitions (notamment sur les plans
économique, social et environnemental), même si celles-ci se
rejoignent sur certaines grandes lignes.
Au plan économique, la plupart des définitions
sont centrées sur la recherche de croissance,justifiée
par la théorie dite du trickle down effect. Selon cette
théorie, les bénéfices de la croissance ont des
retombées sociales pour toute la population ; les pauvreseux-mêmes
profiteraient automatiquement des créations d'emplois et de laproduction
accrue des biens et des services. Il s'agit donc de moderniser les
paysdu Sud en développant leurs industries, leurs productions, leurs
échangescommerciaux.A partir des années 70, devant l'explosion
des chiffres de la pauvreté, les priorités affichées sont,
avant tout, la satisfaction des besoins de base et la lutte contre la
misère. Le postulat de la croissance capitaliste reste toutefois
inchangé. Il est de plus en plus associé à la
libéralisation des marchés. Par exemple, l'OCDE
(Organisation de Coopération et de Développement Economique)
affirme qu'un « élément essentiel pour le
développement est une libéralisation plus
pousséedes échanges multilatéraux, se traduisant à
la fois par une baisse des droits dedouane et par des échanges plus
faciles » car cela « entraînerait en une année
des gains de bien-être importants à l'échelle mondiale.
»
Au niveau social, la notion de bien-être est
souvent reprise dans les définitions officielles.Par exemple, le Rapport
des Nations-Unies de 1986 présente le développementcomme un
processus « qui vise à améliorer sans cesse le
bien-être de l'ensemble dela population et de tous les individus, sur la
base de leur participation active, libre etsignificative au
développement et au partage équitable des bienfaits qui
endécoulent. » Il s'agit de « rendre le
développement plus démocratique et plusparticipatif. Ces choix
doivent comprendre des possibilités d'accéder au revenu et
àl'emploi, à l'éducation et aux soins de santé, et
à un environnement propre neprésentant pas de danger.
»
De manière générale, la dignité
humaine et la liberté sont au centre de la plupart des
définitions. Ainsi, pour le pape Paul VI, « le
développement ne se réduit pas à lasimple croissance
économique. Pour être authentique, il doit être
intégral, c'est-à-direpromouvoir tout homme et tout l'homme.
» Pour la Commission Sud (Commission qui rassemble des chefs
d'États de pays du Sud), « Ledéveloppement est un
processus qui permet aux êtres humains de développer
leurpersonnalité, de prendre confiance en eux-mêmes et de mener
une existence digne etépanouie. C'est un processus qui libère les
populations de la peur du besoin et del'exploitation et qui fait reculer
l'oppression politique, économique et sociale. »
Sur le plan environnemental, les définitions modernes
du développement font de plus en plus référenceà
l'environnement. Au Sommet de la Terre de Rio en 1992, on affirma que
« Ledéveloppement, c'est-à-dire la satisfaction des
besoins de l'humanité, suppose pourêtre durable de ne pas
construire lui-même ses propres obstacles. Les
conséquences,à moyen et long terme, des orientations choisies ne
doivent pas aboutir à desimpasses sociales, économiques,
biologiques ou environnementales. [...] les êtreshumains sont au centre
des préoccupations relatives au développement durable. Ilsont
droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature.
»
Nous pourrions multiplier les exemples de définitions.
Retenons que les idées mères qui semblent se dégager de
la majorité des définitions officielles sont :
· la croissance et le progrès,
sources de bien-être matériel ;
· le bien-être matériel et social,
source de bien-être individuel et d'harmonie sociale ;
· la démocratie, sur un modèle
occidental.
Dans le cadre de notre étude, le développement
renvoie à un processus aboutissant à l'amélioration de la
qualité de vie des individus ; les projets structurants
étant par cette occasion des éléments qui pourraient
déclencher ce processus.
5.1.2 2.1.2. Projet
On définit communément le projet comme un
ensemble d'objectifs à atteindre en un temps donné. Mais cette
définition un peu généraliste se voit quelques fois
diverger en fonction du contexte, des objectifs et surtout du domaine dans
lequel on se situe.
Ainsi GITTINGER (1985) conçoit le projet comme
étant une activité pour laquelle on dépense de l'argent en
prévision de rendement et qui semble logiquement se prêter, en
tant que telle, à des actions de planification, de financement et
d'exécution. Il complète la définition du projet en
affirmant que « le projet est le plus petit élément
opérationnel d'un plan ou d'un programme de développement
agricole national que l'on puisse concevoir et mettre en valeur en tant
qu'entité distincte ».
Dans le même ordre, la COMMISSION EUROPEENNE (2001)
pense que « le projet est une série d'activités avec des
objectifs précis, conçus pour produire des résultats
spécifiques dans un délai donné ».
En France, le terme « projet » a une
définition normalisée applicable au domaine professionnel. Ainsi,
un projet se définit comme une démarche spécifique qui
permet de structurer méthodiquement une réalité à
venir. Un projet est défini et mis en oeuvre pour élaborer la
réponse au besoin d'un utilisateur, d'un client ou d'une
clientèle et il implique un objectif et des actions à
entreprendre avec des ressources données. C'est un ensemble
d'activités interdépendantes menant à la livraison d'un
produit ou d'un service clairement identifié et
généralement dans un contexte de temps et de ressources
limitées.
A la lumière de ces différentes
définitions, on voit que la définition du concept projet implique
toujours quatre mots clés qui sont : objectifs - activité -
résultats - délais.
Nous avons entrepris de définir la notion de projet en
vue de facilité la compréhension du concept de projet
structurant. Car tous les grands chantiers de notre pays ont été
pensés à la base avant d'être mis en exécution.
5.1.3 2.1.3. Projet structurant
Un projet structurant peut se comprendre comme un Projet
mettant en place des organisations, des réseaux ou des outils ayant un
impact en termes de synergie et de développement pour une
communauté, une filière, d'un territoire. Il peut
générer ou appuyer d'autres projets et rassembler des acteurs
d'horizons différents autour d'un objectif commun.
Selon le vice-président de la Banque Ouest Africaine de
Développement (BOAD), Bassoury Toure (2014), les projets sont dits
structurants quand ils disposent de potentiel important de croissance avec un
effet multiplicateur et durable sur le développement économique
et social. Ils induisent des transformations structurelles profondes au regard
de leurs effets d'entrainement.
C'est un concept assez récent dans le contexte
camerounais. Il connait un essor dans notre pays avec la politique des
« Grandes réalisations » qui vise à
faire du Cameroun un Pays émergent. On appelle donc projets structurants
au Cameroun l'ensemble de grands chantiers de construction et de
réhabilitation des infrastructures nationales.
L'article « politique de soutien aux projets
structurants pour l'amélioration des milieux de vie »conclut
qu'un projet structurant a :
· La capacité de mobiliser les intervenants locaux
(citoyens, élus, bénévoles, organismes etc.) et même
régionaux et est à la base un processus de concertation, de
partenariat et d'engagement ;
· Il dote le milieu d'une structure qui a un effet
multiplicateur qui permettra de créer un effet d'entraînement sur
d'autres activités ;
· Le projet lui-même a une pérennité
et un potentiel d'impact réel et continu ;
· Il contribue de façon significative à
améliorer la qualité de vie.
Dans le cadre de notre étude, nous entendons par projet
structurant un projet qui s'inscrit dans les priorités de
développement et qui démontre un potentiel de croissance
appréciable en ayant un effet positif, durable et multiplicateur sur la
qualité de vie des populations, du milieu ou sur l'économie.
Ainsi, le projet doit avoir un impact important sur les communautés ou
les milieux de vie en favorisant leurs conditions de vie (sociale, culturelle,
économique et environnementale).
5.1.4 2.1.4. Amélioration
Littéralement, la version 1982 du Dictionnaire Larousse
définit l'amélioration comme l'action de rendre plus beau,
meilleur ; changement en mieux.
L'amélioration peut être l'action d'apporter une
innovation dans le sens positif en vue de rendre meilleure une situation
précise ou quelque chose. C'est donc tout un processus qui se fait par
étape et nécessite une certaine expertise de la part de ceux qui
en sont dépositaires.
Dans notre étude, la signification que nous donnons
à la notion d'amélioration va dans le sens d'une innovation
sociale pour rendre meilleure les conditions de vie en réduisant la
pauvreté chez des personnes bénéficiant de
l'avènement d'un projet structurant. E. Beaulieu (2004) faisait
remarquer qu'une innovation sociale :
« ... est une intervention
initiée par des acteurs sociaux pour répondre à une
aspiration, subvenir à un besoin, apporter une solution ou profiter
d'une opportunité d'action afin de modifier des relations sociales, de
transformer un cadre d'action ou de proposer de nouvelles orientations
culturelles. Les chercheurs de l'axe conditions de vies'attardent à
repérer, décrire et analyser des innovations sociales visant
l'amélioration des conditions de vie, notamment en ce qui concerne la
consommation, l'emploi du temps, l'environnement familial, l'insertion sur le
marché du travail, l'habitat, les revenus, la santé et la
sécurité des personnes ».
Ainsi, dans le contexte de notre étude
l'amélioration est un processus enclenché par un projet
Structurant et qui a des effets de chaine qui favorisent les
conditions de vie des populations en zone rurale.
2.1.5. Qualité de vie
La littérature portant sur la qualité de la vie
est abondante. La plupart du temps la qualité de vie est un objectif
à atteindre dans le cadre d'une intervention. En effet, le terme «
qualité de vie » est utilisé dans divers champs
d'étude et à l'intérieur de cadres théoriques
très différents, souvent pour décrire des
réalités aussi très différentes les unes des
autres. Typiquement, la notion de qualité de vie est multidimensionnelle
et représente une articulation de plusieurs variables censées
jouer un rôle déterminant dans la vie des personnes. Il en
résulte une assez grande variabilité de son contenu selon les
auteurs, les articles, les champs d'étude, les orientations
théoriques ou les objets empiriques. Il existe un certain nombre
d'auteurs qui se sont efforcés de définir ce concept et de le
circonscrire, afin d'en faire un outil de mesure, de comparaison et de
théorisation.
Pour J. Till (1991) :« La qualité de vie
est l'expression ou l'évaluation de la situation physique, mentale et
sociale d'un individu ». Cette définition ressort
essentiellement trois dimensions (physique, mentale et sociale) de la
qualité de vie
La revue Social Indicators Research conclut quele
concept de « qualité de la vie » doit inclure à la fois
des dimensions matérielles objectives et des dimensions subjectives
(Cummins, 2000). Ces tentatives d'articulation de ces deux dimensions donnent
lieu à des débats sur leur importance respective dans la
détermination du niveau de bien-être des personnes. Par exemple,
Schrecker (1997) met l'accent sur l'importance des conditions
matérielles (richesse) comme déterminants du bien-être,
tandis que Tishkov (1999), en parlant de la Russie, insiste sur les perceptions
des personnes comme déterminant leurs attitudes et leur niveau de
bien-être. Par ailleurs, précisons que certains articles utilisent
le terme de « qualité de la vie » sans nécessairement
incorporer les deux dimensions.
L'organisation mondiale de la santé (OMS) a
défini la qualité de vie en 1994 comme :
« La perception qu'a un individu de sa place
dans l'existence, dans le contexte de la culture et du système de
valeurs dans lequel il vit en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses
normes et ses inquiétudes. Il s'agit d'un large champ conceptuel,
englobant de manière complexe la santé physique de la personne,
son état psychologique, son niveau d'indépendance, ses relations
sociales, ses croyances personnelles et sa relation avec les
spécificités de son environnement ».
Dans le cadre de notre étude, la qualité de vie
est étudiée dans les connotations que la définition de
l'OMS et celle de J. Till ont mises en évidence. De plus, En termes
d'évaluation, Calman (1984), précise que la qualité de vie
mesure l'écart à une période précise, entre les
espoirs, les attentes de l'individu, et l'expérience individuelle
actuelle. En ce sens, la qualité de vie pourra être effective chez
les populations en zone rurale si le projet structurant est en phase avec leurs
attentes et aspirations.
5.1.5 2.1.6. Population
Le Dictionnaire Larousse (1982), défini le terme
population comme l'ensemble des habitants d'un pays ; ensemble de
personnes qui constituent une catégorie particulière :
population rurale.
En statistique, on désigne par population, tout
ensemble d'objets de même nature. Elle peut aussi se comprendre comme
étant l'ensemble des unités ou individus sur lequel on effectue
une analyse statistique. C'est aussi l'ensemble d'individus ou
d'éléments partageant une ou plusieurs caractéristiques
servant à les regrouper.
En écologie, la population désigne ensemble
d'individus d'une même espèce vivant, se perpétuant dans un
territoire donné.
En sociologie ou en géographie humaine, le terme
population désigne un ensemble d'individus d'un pays formant une
catégorie sociale, culturelle ou ethnique particulière.
Dans le cadre de notre étude, la population est
définie dans le sens du dictionnaire Larousse(1982) :
« l'ensemble de personnes qui constituent une catégorie
particulière : population rurale ». En effet, nous
nous intéressons à l'ensemble des individus habitant dans la zone
nord de la ville de Kribi où se situe principalement la centrale
à gaz et la ligne de transport.
5.1.6 2.1.7. Zone rurale
La zone rurale englobe l'ensemble de la population du
territoire et des autres ressources des campagnes, c'est-à-dire les
zones situées en dehors des grands centres urbanisés. Elle
concerne le milieu situé en campagne. En d'autres termes, la zone rurale
est un espace à dominante rurale.
Les principales caractéristiques de la zone rurale sont
les liens avec la nature et l'importance du lien entre l'économie et
l'agriculture. Le milieu rural constitue le lieu de production d'une grande
partie des denrées et des matières premières.
Au sens de l'aménagement du territoire, la zone rurale
comprend la partie du territoire qui englobe la zone agricole, la zone
forestière, la zone d'espace vert ou des parcs.
Dans le cadre de notre étude, nous considérons
la zone rurale comme la partie du territoire camerounais située en
campagne où les matières premières et la production
agricole sont les principales caractéristiques, et où vivent en
majorité les paysans. C'est le milieu rural qui accueille la centrale
à gaz de Kribi.
5.1.7 2.2. THEORIES EXPLICATIVES DU
SUJET
Les théories permettent la description, l'explication
et la prédiction des phénomènes. Amin (2005),
défini la théorie comme « un ensemble de
généralisation sur les relations reliant des
phénomènes. »
Pour expliquer notre sujet, nous avons fait appel à la
théorie de la comparaison ou relative standards theory, à celle
de la nature humaine ou des besoins hiérarchiques
développée par Maslow et à quelques modèles
théoriques de la qualité de vie (le modèle de Bubolz et de
ses collaboratrices (1980), le modèle de Bigelow et de ses
collaborateurs, le modèle de Reich et Zautra et le modèle d'Abbey
et Andrews).
5.1.8 2.2.1. La théorie de la
comparaison ou Relative Standards Theory
Les individus peuvent évaluer leur situation de vie en
faisant une comparaison entre les buts ou objectifs fixés et les
conditions vécues.
La théorie de la comparaison ou Relative Standards
Theory ou encore Discrepancy Theory s'explique en ces termes que nous
empruntons à Schyns (1998 : 5 et 7) :
« ...La théorie de la comparaison affirme
que le bonheur humain dépend de la comparaison entre des standards de
qualité de la vie et la perception des circonstances de vie. Les
standards de qualité de la vie dépendent de divers
développements macro-sociaux tandis que les circonstances de vie, dans
ce contexte, dépendent principalement de critères
économiques (...). En somme, la théorie de la comparaison stipule
que le bonheur est relatif. Un changement dans les conditions objectives de vie
ne se traduira pas nécessairement par un changement dans le niveau de
bonheur, soit parce que les standards de comparaison s'adaptent avec le temps
(Van Praag, Brickman), soit parce qu'à un moment donné le bonheur
du « riche » surpassera le bonheur du « pauvre »
(Easterlin). »
Dans le cadre de notre étude, la théorie de la
comparaison vient nous rappeler que la qualité de vie est un concept
complexe et relatif d'un individu à un autre. C'est-à-dire que
c'est par rapport à l'idéal de vie que chaque individu
bénéficiaire de la construction de la centrale à gaz de
Kribi s'est fixé à atteindre grâce à ce dernier que
nous devons aborder l'amélioration de la qualité de vie. Cela se
comprend au sens de Calman (1984) qui précise que la qualité de
vie mesure l'écart à une période précise, entre les
espoirs, les attentes de l'individu, et l'expérience individuelle
actuelle. Par exemple, un individu qui s'est fixé pour objectif de faire
partie des travailleurs de la centrale gaz pourra parler d'une qualité
de vie améliorée à son niveau s'il y travaille comme
employé et que le revenu de ce travail est proportionnel à ses
attentes selon ses critères de vie et lui permet de satisfaire ses
besoins ou encore de vivre au-dessus du seuil de pauvreté. Par contre un
autre habitant de la même localité travaillant aussi comme
employé dans ladite centrale pourrait avoir une opinion négative
en ce qui concerne l'amélioration de la qualité vie si le projet
est de son point de vue un élément pollueur source de
maladies.
5.1.9 2.2.2. La
théorie de la nature humaine ou des besoins hiérarchiques
développée par Abraham Harold Maslow
Abraham Harold Maslow (1908-1970) a d'abord été
enseignant de psychologie à l'Université du Wisconsin. Puis il a
fait un bref séjour en industrie (1947-1949) avant de revenir prendre un
poste à la Brandeis University du Massachusetts.
Sa théorie repose sur une hiérarchie des
besoins allant des premières nécessités physiologiques
à la réalisation de soi en passant par les besoins sociaux. En
effet, Maslow a réalisé, dans les années 1940, une
hiérarchisation des besoins (physiologiques, de sécurité,
d'appartenance, d'estime et de réalisation de soi) de l'homme sur un
principe pyramidal et établi le fait que sans réponse au premier
de ces besoins le suivant ne peut être envisagé et ainsi de suite.
Une fois satisfaits les besoins physiologiques fondamentaux (chaleur,
nourriture, sexualité), une fois garanti le besoin d'évoluer dans
un environnement sûr et structuré (offrant un abri, de la
protection, de la stabilité), les besoins supérieurs d'amour
(l'acceptation par les autres, l'affection), d'estime (le pouvoir, le prestige,
la responsabilité) et de réalisation du potentiel peuvent
être à leur tour satisfaits (Pierre Louart, 2002). Chez Maslow
donc, la réponse à un besoin en fait émerger d'autres
situés à des niveaux plus élevés. L'homme n'est pas
qu'instinctuel. Il y a des besoins supérieurs qui sont moins animaux,
moins tangibles, plus vastes. Bien que les besoins soient également
déterminés par les règles de la société dans
laquelle la personne vit, dans cette théorie l'accent est mis sur les
résultats, sur la façon dont les gens évaluent
différents aspects de leur vie. On croit en effet que les individus
évaluent positivement les aspects de leur vie qui sont satisfaits et
négativement ceux qui ne sont pas satisfaits. Cette théorie
précise également que « les besoins ont une structure
multidimensionnelle » ; c'est-à-dire' que d'un sujet
à un autre, le niveau de satisfaction de besoins n'est pas le
même. Ainsi, certaines catégories d'individus ignorent certains
niveaux.
L'assouvissement et l'accomplissement de ces différents
besoins participent donc à notre évolution personnelle et
constituent autant un moteur qu'un frein. C'est pourquoi on s'interroge souvent
sur les besoins que nous avons, nous les hommes, et auxquels nous devons, soit
répondre de façon impérative sous peine de
déchéance, soit auxquels la société doit
répondre pour nous, afin de nous permettre d'exister et de nous
épanouir en son sein.
La théorie implique que les conditions
économiques et culturelles sont hiérarchisées mais ont
toutes deux un impact sur le bien-être des personnes.
Maslow hiérarchise les besoins ainsi :
a) Besoins physiologiques : Ils sont
liés à la source ; ils se situent au premier niveau : se nourrir,
faire l'amour, se reproduire, dormir, respirer, se reposer, se vêtir.
Sans l'accomplissement de ces besoins de base, il n'y a pas, ou plus, de vie,
plus d'humanité, mais aussi plus de capacité de progression.
b) Besoins de sécurité :
Ils sont associés aux besoins généraux de se
protéger contre les menaces tant présentes que futures : le fait
de se sentir à l'abri des dangers, de pouvoir vivre sans peurs dans un
milieu structuré, ordonné, stable et prévisible, d'avoir
une vie ou une religion qui permet de donner un sens aux
évènements sont autant de façons de combler ces besoins.
Notre entourage social immédiat peut ou non générer un
sentiment d'insécurité. Si l'on considère
l'accomplissement du premier besoin comme générateur d'attentes
sociales, nous pouvons alors comprendre le besoin de sécurité
dans les étapes qui suivent l'évolution de l'homme.
c) Besoins d'existence et d'amour : Ils
se traduisent par le besoin d'aimer, de se sentir aimé, de donner et de
recevoir des marques d'estime d'affection, d'avoir des contacts intimes et
enrichissants avec un conjoint, des parents, des enfants, de faire partie du
groupe où l'on est accueilli à bras ouverts et de ne pas
être seul, oublié ou rejeté. Ils correspondent au besoin
d'appartenance. Ce besoin est fondamental et indispensable à notre
existence comme composant de notre être pensant et social. Il
découle naturellement de l'état de sécurité, mais
comporte les prémices de notre volonté d'émancipation,
d'autonomie, de liberté. Seuls, nous ne sommes rien.
d) Besoins de reconnaissance ou d'estime :
Ayant atteint, grâce à la satisfaction des trois besoins
inférieurs, un niveau d'humanité sociale, l'homme doit s'attacher
maintenant au développement de sa propre individualité, à
l'affirmation de sa personnalité. Les besoins de reconnaissance ou
d'estime représentent le besoin d'avoir une bonne estime de soi et des
autres. Selon Maslow, toute personne doit pouvoir évaluer ce qu'elle est
et ce qu'elle fait. De la part des autres, l'être humain recherche de
l'admiration et du respect. Le besoin d'avoir un certain statut social, une
bonne réputation et d'être félicité, reconnu et
apprécié par son entourage correspond au besoin d'estime. Ainsi,
en cherchant à gagner son autonomie et à garantir le maintien de
ses acquis sociaux, il rentre dans la phase de l'estime de soi.
e) Besoins d'actualisation : Ils sont
au sommet de la pyramide et généralement très peu de gens
arrivent à combler ce besoin. Selon la théorie, la satisfaction
de ce besoin ne peut survenir que lorsque tous les autres ont été
comblés. Pour un individu, les besoins d'actualisation correspondent aux
désirs que celui-ci peut avoir de se développer au maximum, de se
réaliser complètement, c'est-à-dire d'exploiter toute ses
potentialités et ses talents quels qu'ils soient : imagination -
aptitude psychologique - intelligence - habileté - capacités
diverses, etc., afin de croître, de grandir et de s'améliorer de
toutes les façons. Le besoin de créer et d'innover en est aussi
une manifestation. Un nombre croissant de personnes désirent utiliser
leur potentiel au maximum et avoir toute la latitude pour le faire.
Dans une représentation graphique cela donne une
structure pyramidale, d'où l'appellation de « Pyramide de Maslow
» que voici :
Besoins d'actualisation
Besoins de reconnaissance ou d'estime
Besoins d'existence et d'amour
Besoins de sécurité
Besoins physiologiques
Figure 1:
Pyramide de la hiérarchisation des besoins d'Abraham Harold Maslow
Source : Nkelzok Komtsindi
Valère(2017), psychologie de travail et organisationnelle.
Il faut préciser que ces travaux réalisés
par Abraham Maslow sont utilisés couramment par les acteurs du
développement humain (psychologues, travailleurs sociaux, animateurs,
parfois DRH, etc.). Pourtant, la hiérarchisation des besoins de Maslow a
été critiquée dans la mesure où un résultat
dans un certain niveau ne supprime pas le besoin correspondant.
« Un besoin peut changer de forme ou d'exigences quand il a
été satisfait. Par exemple, y répondre peut devenir un
dû ("j'y ai droit") là où il fallait des efforts ("j'ai
à le gagner"). Tout dépend des interprétations et des jeux
sociaux » (Louart, P., 2002). De leur côté, les
besoins physiologiques restent toujours latents, sortant de leur sommeil en cas
de manque (Korman et al., 1977). Néanmoins, il existe toujours une
hiérarchisation socialement aménagée. Pour un
échantillon de cadres à fonctions plus ou moins
élevées, Porter (1962) a montré que les besoins concernant
les rémunérations, la sécurité d'emploi et les
relations avec les subordonnés étaient assez bien satisfaits. A
contrario, les besoins d'estime et d'actualisation de soi étaient
d'autant mieux satisfaits que les fonctions occupées étaient
importantes. Mais s'agissait-il encore de besoins (qu'on peut rendre objectifs)
ou aurait-il mieux valu parler d'attentes (soumises aux jeux du désir et
de la subjectivité)? De plus, beaucoup de chercheurs ont expliqué
l'action individuelle par d'autres besoins que l'intérêt
matériel (par exemple, à travers l'identification sociale, les
appartenances collectives ou la logique du don et du contre-don). D'autres ont
mis l'accent sur le contexte social et la contingence des formes prises par les
besoins.
Dans le cadre de notre étude, la théorie de
Maslow n'est pas convoquée pour comprendre les motivations des personnes
au travail. Elle sert de grille d'analyse dans le sens de l'amélioration
de la qualité de vie des populations en zone rurale. En effet, la simple
présentation de la pyramide des besoins de Maslow permet d'entrevoir
comment fonctionne l'individu, mais également dans quel sens progressif
devraient se tourner nos sociétés (les acteurs du
développement et les bénéficiaires) et sur quels leviers
elles pourraient s'appuyer pour obtenir de meilleurs résultats en ce qui
concerne la qualité de vie. La théorie des besoins de Maslow a
donc le mérite de permettre une évaluation personnelle des
conditions de vie des personnes vivant en zone rurale à un moment
où le projet structurant (la centrale à gaz de Kribi) n'existait
pas en vue de voir si avec l'implantation de ce dernier, il y a eu une
amélioration.
5.1.10 2.2.3. Les modèles théoriques de la
qualité de vie
Certains chercheurs ont tenté de formuler des
théories de ce qui fait la qualité de la vie et d'en identifier
les facteurs responsables. On retrouve, parmi les cadres d'analyse
proposés, un modèle écologique, (Bubolz et al.,
1980) ; un modèle où la qualité de la vie est
associée à l'ajustement entre les besoins et les ressources de
l'individu, d'une part, et entre sa performance dans l'accomplissement des
rôles et les attentes, d'autre part (Bigelow et al., 1982) ; un
modèle qui met en étroite relation la notion de contrôle et
le concept de qualité de la vie (Reich et Zautra, 1984) ; un
modèle accordant une grande importance aux variables psychologiques de
la qualité de la vie (Abbey et Andrews, 1985).
5.1.11 2.2.3.1. Le modèle de Bubolz et de
sescollaboratrices (1980)
Le cadre conceptuel que Bubolz et ses collaboratrices (1980)
présentent s'inspire largement des grands principes de l'écologie
urbaine. Dans leur optique, la qualité de la vie est
considérée dans un sens très général pour
décrire le bien-être ou le mal être des gens et/ou de
l'environnement dans lequel ils vivent. Du point de vue de l'individu, la
qualité de la vie consiste en un degré d'accomplissement ou de
satisfaction de leurs besoins physiques, biologiques, psychologiques,
économiques et sociaux de base. Ces besoins sont satisfaits par les
ressources de l'environnement. La qualité de la vie est le degré
auquel l'environnement a la capacité de fournir les ressources
nécessaires pour satisfaire les besoins. Le niveau de qualité de
la vie est évalué de façon normative, soit en relation
à un standard, à partir duquel les besoins devraient être
satisfaits, soit en relation à un standard concernant les ressources
requises. Les composantes de base d'un écosystème humain aident
à clarifier quels phénomènes humains doivent être
décrits et quelles données doivent être choisies comme
indicateurs. Les indicateurs peuvent décrire ou mesurer quelque chose
concernant les conditions ou le statut des gens (environnement humain), les
ressources du milieu (environnement naturel, construit ou comportemental) ou
l'interaction des individus avec l'environnement et ses ressources
(l'utilisation de cet environnement). Des indicateurs objectifs et subjectifs
peuvent être utilisés pour évaluer la qualité de la
vie dans un écosystème. Céline Mercier et Jocelyne Filion
(1987).
Dans le cadre de notre étude, le modèle de
Bubolz et de ses collaborateurs permet de se rendre compte de l'importance de
l'environnement (environnement naturel, environnement humain, environnement
construit ou comportemental) et de ses ressources dans l'amélioration de
la qualité de vie des individus. Dès lors, l'environnement de la
centrale à gaz de Kribi dispose-t-il de ressources nécessaires ou
est-il favorable à l'amélioration de la qualité des
populations ? Le cadre conceptuel de Bubolz et ses collaboratrices
proposent donc d'utiliser des indicateurs objectifs et subjectifs pour
évaluer la qualité de la vie dans un écosystème
(ensemble formé par une association d'êtres vivants ou
biocénose et son environnement biologique, géologique,
édaphique, hydrologique, climatique, etc.) : dans le cas
d'espèce, celui de la centrale à gaz de Kribi.
5.1.12 2.2.3.2. Le modèle de Bigelow et de ses
collaborateurs
L'élaboration du modèle de Bigelow et de ses
collaborateurs (1982) repose sur deux positions théoriques : une
théorie de la qualité de la vie (Bigelow et al., 1982)
et une théorie des rôles (Sarbin et Allen, 1986). La
qualité de la vie d'un individu repose sur deux éléments :
le sentiment général de bien-être (la satisfaction de ses
besoins) et la performance (l'actualisation de ses habiletés). Les
besoins considérés sont repris de Maslow (1943) : besoins de base
(physiologiques et de sécurité), besoins d'affiliation, d'estime,
d'autonomie et d'actualisation de soi.
L'environnement offre des possibilités de satisfaire
ces besoins, possibilités matérielles (nourriture, logement,
etc.) et sociales (ami, conjoint, travail, etc.). Cependant, aux occasions
offertes par l'environnement sont associées des attentes ou des
exigences de performance. L'individu doit répondre aux demandes de la
société à partir de ses habiletés cognitives,
affectives, comportementales et perceptuelles. Dans la mesure où
l'individu connaît une satisfaction adéquate de ses besoins et
atteint une certaine performance dans l'accomplissement de ses rôles, il
est adapté à son environnement et jouit d'une bonne
qualité de vie.
5.1.13 2.2.3.2. Le modèle de Reich et Zautra
L'élaboration théorique développée
par Reich et Zautra (1983, 1984) s'appuie sur la conviction que la
qualité de la vie d'une personne est reliée aux types
d'événements qu'elle expérimente (Block et Zautra, 1981;
Bloom, 1971). Ce modèle s'arrête surtout à l'impact
affectif et cognitif qu'ont les événements sur la qualité
de la vie. Suivant l'approche proposée, l'expérience des
événements peut être répartie en deux domaines
distincts suivant que nous les causions nous-mêmes ou qu'ils surviennent
indépendamment de notre volonté.
Le principe théorique général qui
soutient cette approche est celui du contrôle cognitif et des raisons
intrinsèques et extrinsèques qui motivent l'engagement dans
certaines actions. Les gens accomplissent des choses parce qu'ils veulent le
faire et cette liberté de choix a un impact important sur la
façon dont ils interprètent le déroulement de leur vie.
L'affect positif tend à être associé aux
événements sur lesquels l'individu exerce un certain
contrôle. De plus, les efforts déployés par l'individu pour
composer avec les demandes de la vie et intégrer ses besoins et ses
désirs dans la vie quotidienne ont des résultats qui exercent
aussi une grande influence sur la qualité de la vie. Il s'agit ici
d'identifier dans la vie quotidienne des individus des patterns de
causalité suivant des séquences
événement-activité-dénouement.
Opérationnellement, le rôle des
événements dans la qualité de la vie est
conceptualisé comme un processus d'évaluation comprenant trois
composantes.
Dans un premier temps, il y a deux types
d'événements possibles. Les pressions non choisies, celles qui
viennent de l'environnement (exigences) et les pressions choisies par
l'individu (désirs). La seconde composante se réfère, s'il
y a lieu, à la ou aux réponse(s) apportée(s) à ces
événements. Finalement, la satisfaction/insatisfaction
éprouvée par l'individu, face aux dénouements de ces
événements et aux réponses qui leur ont été
données, constitue une composante du processus évaluatif.
5.1.14 2.2.3.4. Le modèle d'Abbey et Andrews
Le cadre conceptuel proposé par Abbey et Andrews (1985)
met en relation le bien-être perçu par l'individu, les concepts
issus du mouvement des indicateurs sociaux et des concepts
étudiés en psychologie. Les travaux de Costa et McCrea (1980), de
Dupuy (1977) et de Kamman et al. (1979) ont servi de tremplin à
l'élaboration théorique de Abbey et Andrews. Les auteurs
présument «que les interactions des individus avec leur monde
social affecteront un certain nombre de facteurs psychosociologiques, qui
affecteront ensuite les états internes de dépression et
d'anxiété, lesquels, à leur tour, affecteront leur
sentiment de bien-être » (Abbey et Andrews, 1985, 3). Les
éléments clefs de ce modèle se répartissent comme
suit : cinq concepts psychosociologiques (stress, contrôle sur sa propre
existence, contrôle exercé par d'autres sur sa propre existence,
support social et performance), deux concepts psychologiques (dépression
et anxiété) et cinq évaluations distinctes de la
qualité de la vie. En s'appuyant sur ces concepts, les auteurs
définissent leur hypothèse à l'effet que le stress, la
perception de contrôle, le soutien social et la performance influent sur
l'anxiété et la dépression de l'individu et que ces deux
états émotifs, à leur tour, affectent sa qualité de
la vie. L'anxiété et la dépression sont des affects
négatifs qui devraient avoir un impact direct sur la composante d'affect
négatif de la qualité de la vie.
Dans l'ensemble, les résultats obtenus par Abbey et
Andrews indiquent que le stress et la dépression sont fortement
reliés aux perceptions négatives de la qualité de la vie.
Le contrôle interne, la performance et le soutien social sont
modérément reliés aux perceptions positives de la
qualité de la vie. Les relations entre l'affect positif et le
contrôle interne, le support social et la performance sont plus fortes
que les relations entre ces mêmes concepts et l'affect négatif. Il
semblerait, toujours selon Abbey et Andrews, que, lorsque les individus tentent
de déterminer jusqu'à quel point ils jouissent de leur vie, ils
mettent l'accent sur les déterminants positifs de bien-être, soit
le contrôle interne et le soutien social. Inversement, lorsqu'ils tentent
de déterminer jusqu'à quel point ils sont émotivement
bouleversés, ils mettent l'accent sur les déterminants
négatifs de bien-être comme le stress ou le contrôle
exercé par d'autres.
Il était question dans ce chapitre de définir,
d'une part, les principaux concepts de notre étude et, d'autre part, de
présenter les théories qui permettent d'élucider notre
sujet. Il s'agira dans le prochain chapitre de faire une recension des
écrits relatifs à notre travail.
6 CHAPITRE 3 :
REVUE DE LA LITTERATURE
D'après Aktouf (1987 : 55), la
revue de la littérature est « l'état des
connaissances sur un sujet ». Il s'agit d'une recension
sélective des travaux ayant trait au sujet dont aborde le chercheur.
Dans le cadre de notre étude, nous allons aborder principalement les
notions de qualité de vie d'une part et de projets structurants en lien
avec la question du développement d'autre part.
6.1.1 3.1. La
notion de qualité de vie
Nous examinerons cette notion sous cinq
aspects : historique du concept de qualité de vie, la
qualité de vie vue sous son aspect environnemental, la qualité de
vie en relation avec la santé, la qualité de vie vue comme un
tout et les indicateurs de la qualité de vie.
6.1.2 3.1.1.
Historique du concept de qualité de vie
Un certain nombre d'auteurs comme Bech (1987), Mercier et
Filion (1987), Perault (1992), Shea et King-Farlow (1976), Spitzer (1986)
s'accordent pour dire qu'à l'origine, le terme de Qualité de la
Vie est « un slogan », « un slogan
politique », « un slogan
américain » lancé par Lyndon B. Johnson en 1964
dans son message à la nation intitulé « The Great
Society ». Ce Slogan s'inscrit dans le coeur même de la
constitution américaine de Jefferson qui fait du bonheur, un droit
inaliénable de tout citoyen américain (Spitzer, 1986).
L'intérêt politique du vocable était
d'être suffisamment flou pour englober tant les éléments de
la Qualité de Vie Objective que Subjective, mais surtout de donner
à l'« American Way of life » une dimension
morale, un but. Quant au contenu du concept, il est dès le
départ laissé à l'appréciation du citoyen
américain et non aux scientifiques ou aux technocrates.
Nous retiendrons que pour l'ensemble des auteurs de cette
époque, bonheur et qualité de vie se situaient dans des univers
conceptuels proches l'un de l'autre : le bonheur était éminemment
subjectif, composé essentiellement d'affects positifs, de l'ordre de la
complétude, avec pour antonyme le malheur évoquant, en anglais,
tant la souffrance que la malchance. La qualité de vie avait une
connotation plus réaliste et ouvrait l'espoir de pouvoir établir
des indicateurs ou standards objectivables (opérationnels).
Les sociologues et psychosociologues insistèrent,
dès le début, sur le fait que seul le « bonheur
exprimé » (avowed happiness) était du champ de la
recherche scientifique par l'approche des opinions et des attitudes (Shin et
Jonhson, 1978). Ils soulignèrent cependant le biais introduit par cette
méthodologie : toute échelle de bonheur exprimée
surestimant le bonheur au mal-être (Goldings, 1954). Cette remarque a
son importance : on ne sera pas étonné du fait que l'ensemble des
études sur le sujet constate une distribution asymétrique des
réponses exprimées.
Le concept de qualité de vie s'est construit au fil du
temps par l'intégration de différents indicateurs issus de
diverses disciplines : le bonheur (philosophie), le
bien-êtrematériel et le bien être subjectif
(sociologie et psychologie), la santé physique
(médecine), et la santé mentale (psychiatrie).
Selon Mercier et Corten (1994) trois grands courants
conceptuels vont émerger notamment la Qualité de Vie vue sur
son aspect environnemental, la Qualité de Vie en relation avec la
Santé et la Qualité de Vie abordant tous les domaines de la vie
et vue comme un tout.
3.1.2. La Qualité de vie vue sur son aspect
environnemental
Les premières études ont concerné les
secteurs proches des programmes politiques : pollution, nuisances, crimes,
délinquance, revenus, confort, indicateurs sociaux... Elles se
basaient, essentiellement, sur des critèresobjectifs (Mercier, 1994).
Ainsi, a-t-on pu établir une cartographie de la meilleure à la
pire des villes américaine, ou de pays entre eux (Rabier, J.R., 1974).
Une grande étude fut lancée en 1969 par l'US Departement of
Health and Education et elle aboutissait à deux conclusions qui allaient
donner au concept de Qualité de Vie une nouvelle dimension. D'une part,
il n'y a pas de corrélation entre les conditions objectives de vie
observées et le vécu des populations. A partir de ce moment, un
autre type d'approche de la Qualité de Vie va émerger : la
Qualité de Vie subjective(Demaison, M., 1994).
D'autre part, Il n'y a pas de corrélation entre les
évaluations d'un observateur externe et l'appréciation des
individus eux-mêmes. Bref, si l'on veut étudier la Qualité
de la Vie Subjective, il n'y a qu'un seul observateur compétent pour
dire que sa vie est de qualité ou pas : le sujet lui-même.
« Si vous voulez savoir combien je suis heureux, eh bien, vous
n'avez qu'à me le demander » disaient Irwin et Kamman
(1979) dans le titre d'un de leurs articles. Dans ce sens l'enquête
auprès des personnes vivant à proximité de la centrale
à gaz de Kribi nous permettra, à partir de leurs réponses,
de voir l'incidence du projet sur leur qualité de vie.
3.1.3. La Qualité de vie en relation avec la
Santé
Lorsque l'OMS va décréter que la santé
n'est pas uniquement l'absence de maladie, les chercheurs dans le champ de la
médecine, vont explorer d'autres composantes que la symptomatologie, la
morbidité ou la mortalité. Ainsi, va émerger un concept
« d'Etat de Santé » (Health Status)
(Torrance, 1976 ; Patrick, 1976) qui aboutira à celui de
Qualité de Vie liée à la santé (Health Related
Quality of Life).
A nouveau, la première démarche se fera du
côté des variables objectivesou objectivables. Ainsi va
naître toute une réflexion autour de l'implication des troubles
fonctionnels sur la santé. Dans un premier temps, ce sont les
capacités fonctionnelles sur le plan physique qui seront les plus
étudiées (mobilité, activités de la vie
journalière...) (Berg, Hallaner et Berk, 1976). Dans le cadre de
l'approche psychosociologique, le concept de qualité de vie lié
à la santé s'intéresse à la « perception
subjective qu'a un individu de son état physique
(fonctionnementorganique), émotionnel (psychique) et social (aptitude
à engager des relations avec autrui)après avoir pris en
considération les effets de la maladie et de son traitement
(séquelles,handicap) » (Millat, 1996, cité par Morin,
2004). La santé physique renvoie à l'état physique du
sujet mis en évidence par la prise en compte de symptômes et
d'indicateurs biologiques (la douleur, le sommeil, la fatigue, l'énergie
etc.) mais aussi aux capacités fonctionnelles. Celles-ci renvoient
notamment à la mobilité du sujet et à son degré
d'autonomie (ou de dépendance).
Dans bon nombre d'études, les capacités
fonctionnelles sur le plan social seront inclues en s'intéressant,
essentiellement, aux « rôles sociaux » (comme le
travail) (Patrick et Erickson, 1987)et les « interactions
sociales » (Guadagnoli et Mor, 1990). Mais bien souvent, ces
fonctionnalités sociales sont considérées dans un sens
assez restreint. Certains auteurs - et non des moindres (Torrance, 1987)
excluent même, a priori, le fonctionnement social du concept de
Qualité de Vie liée à la Santé. Enfin, vers la fin
des années 80, la dimension mentale entrera dans le concept de
Qualité de Vie liée à la santé, à travers
les capacités intellectuelles d'abord (vieillissement et retard mental),
et l'impact des maladies mentales ensuite. La dimension psychologique fait
notamment appel aux dysfonctionnements et aux perturbations psychiques
attribuables à la maladie et aux traitements.
Toutes ces études s'intéressent plus
particulièrement aux problèmes de dépendance et, par
extension, feront appel au concept d'autonomie. Cette approche des troubles
fonctionnels et de l'autonomie, a donné lieu à une
littérature abondante, concernant les habiletés sociales et les
compétences (Chambon et al., 1992), de même qu'un essai de
classification par l'OMS (1989). Elle tentait de différencier :
déficience (perte de substance ou altération d'une structure ou
d'une fonction.), incapacité (correspond à toute réduction
de capacité à accomplir une activité
« normale ») et handicap (correspond à un
désavantage pour exercer pleinement un rôle). Cette classification
n'a cependant pas eu le succès escompté, vu ses
difficultés sémantiques et ses difficultés
opérationnelles, en particulier en psychiatrie (Wiersma, 1986).
Pour résumer, les études de la Qualité de
la Vie liée à la santé ont développé une
approche multiaxiale, tenant compte des symptômes, des troubles
fonctionnels et de la souffrance. Ne faut-il pas quelque chose de plus que
l'absence de souffrance, comme le plaisir surajouté ? Ne faut-il pas
quelque chose de plus que l'absence d'handicap, comme la capacité
à se dépasser ? Ne faut-il pas quelque chose de plus que
l'absence de symptôme, comme la vitalité et l'énergie ?
Il est certes vrai que, ces dimensions, de la qualité
de vie liée à la santé sont pertinentes car celui qui est
en santé est bien portant et donc capable des actions dans le sens
d'améliorer sa vie. Cependant notre étude insiste sur le fait que
par exemple en situation de pauvreté, bien qu'étant en
santé, on ne peut prétendre à une bonne qualité de
vie. C'est pourquoi nous insistons sur l'objectif 1 des OMD
(« réduire l'extrême pauvreté et la
faim »)
6.1.3 3.1.4. La
Qualité de Vie abordant tous les domaines de la vie et vue comme un
tout
Si la Qualité de la Vie environnementale a pris racine
dans les sciences connexes à la politique et la Qualité de la Vie
reliée à la santé dans le monde médical, la
Qualité de la Vie comme un tout a émergé dans le champ de
la psychosociologie.
Les premières études, notamment celle de
Bradburn (1969), sont parties de l'approche du bonheur exprimé supposant
une balance entre les affects positifs (plaisir, joie, dynamisme...) et les
affects négatifs (anxiété, craintes, tristesse...) et ont
fait l'objet de nombreuses discussions (Andrews et Withey, 1976 ; Warr,
1983 ; Campbell, 1976), aboutissant généralement à la
constatation qu'il était surtout lié aux affects positifs.
Headey, Holmstron et Wearing (1985) plus tard, ont mis en
évidence que Bien-Etre et Mal-Etre sont deux variables
indépendantes. Certaines maladies, comme le cancer, pouvant
évoluer longtemps sans que l'individu ne le perçoive et
inversement, un sujet pouvant se sentir mal, alors qu'il est en bonne
santé.
Par ailleurs, ces recherches insistent sur le fait que la
santé n'est qu'un domaine de la vie et que, même, on a
l'impression que chacun cherche à maintenir un Quantum Constant de
Qualité de Vie. Quand quelque chose va mal, spontanément
l'individu réorganisera l'impact des domaines sur sa Qualité de
Vie. Ainsi, paradoxalement, l'on voit fréquemment une personne atteinte
d'une maladie gravement invalidante relativiser l'importance de la
santé. D'où toute l'importance, pour ces auteurs, d'envisager
chacun des domaines de vie pertinents pour un individu. Ces auteurs soulignent
aussi, combien une même situation peut avoir une coloration
différente si un support social existe, et s'il y a possibilité
de partager ses émotions.
Campbell, à partir de 1976, a profondément
influencé les recherches dans le domaine de la Qualité de Vie en
introduisant un modèle qui organise le concept autour de la notion de
satisfaction et de domaines de vie. Andrews (1976) opérationnalisera le
modèle de Campbell. Il apportera la confirmation que la mesure de
satisfaction est bien l'indicateur le plus valide, incluant d'une
manière balancée les aspects affectifs et cognitifs du
phénomène. Il confirme l'intérêt de s'approcher
plutôt des domaines de qualité de vie que de se contenter d'une
mesure globale afin d'augmenter l'impact du cognitif sur la mesure. Enfin, il
démontre que le bien-être subjectif est un indicateur social
valide et pertinent. Pour ces auteurs, la Qualité de Vie se
caractérise, en effet, par un regard cognitif, un jugement, sur son
vécu de bien-être et donc l'indicateur princeps est la
satisfaction exprimée face aux divers domaines de vie. Le terme
satisfaction étant à prendre dans son acception
étymologique « faire assez »
c'est-à-dire ni trop, ni trop peu et doit être
différencié du sentiment de complétude comme l'est le
bonheur. Cette satisfaction est en relation avec les besoins individuels qui
motivent quelqu'un à s'actualiser suivant la théorie d'Abraham
Maslow (1954).
Avec Abbey, Andrews (1976) abordera une série de
concepts connexes à la Qualité de Vie. Pour choisir les concepts
qu'ils vont tester, ils se réfèreront à une série
d'auteurs ayant publié sur le coping, et constatent que bien souvent ils
utilisent des mesures de Bien-Etre.
Du côté des théories psychosociales, ils
envisageront le stress, le locus de contrôle, le support social et les
performances.
Du côté des théories psychologiques, Abbey
et Andrews annoncent qu'ils vont s'intéresser à la
dépression et l'anxiété.
Nous pensons pour notre cas que, les approches se
référant au modèle de Qualité de Vie Subjective
introduisent d'une part un facteur de Bien-Etre lié aux affects, une
dimension cognitive exprimée par les satisfactions, et une valeur
attribuée aux divers domaines de vie en fonction de l'histoire de
l'individu, sa personnalité et de mécanismes adaptatifs. A notre
avis cependant, ce modèle est un modèle encore trop
psychologisant. La qualité de la vie y est, en effet, décrite
à travers des hiérarchies de valeurs, un fonctionnement cognitif
et des affects ; mais les affects ne sont pas les seules sources de plaisir
dans la vie. Notre étude aborde plutôt l'amélioration de
la qualité de vie en termes des gratifications socio-économiques
(revenu, l'habitat, l'emploi...) apportées par les projets structurants.
Ainsi, nous aurions plutôt tendance à proposer le
modèle que « la vie est de qualité quand les
conditions de vie des personnes leurs permettent de vivre au-dessus du seuil de
pauvreté ».
6.1.4 3.1.5. Les
indicateurs de la qualité de vie
Pour mesurer la qualité de vie, de nombreuses
dimensions entrent en compte qui ne se limitent pas aux aspects purement
matériels ou monétaires. En effet, le concept de «
qualité de vie » est plus large que le niveau de vie ou que les
conditions de vie matérielles, il prend également en compte les
conditions de travail, le degré d'insertion sociale, la santé et
l'éducation, si les personnes sont particulièrement
exposées économiquement (au chômage par exemple) ou
physiquement, etc. la figure ci-dessous illustre quelques indicateurs de la
qualité de vie.
Figure 2:
quelques indicateurs permettant de mesurer la qualité de vie
Source : René Joly Assako
Assako
La figure 2 présente une sorte d'inventaire
d'indicateurs de qualité de vie, en donnant pour chacun quelques
variables descriptives. Il s'agit :
· La nourriture (disponibilité, permanence,
quantité, qualité, lien culturel, hygiène etc.) ;
· Eau (disponibilité, permanence, quantité,
qualité, hygiène etc.) ;
· Soins de santé (disponibilité des
structures, personnels qualifiés, disponibilité des
médicaments, tenue morale des agents, rapidité des soins,
accessibilité des soins, ratio patient/soignant, information
médicale etc.) ;
· Logement (disponibilité, confort,
accessibilité, sécurité, adaptation sociale,
éloignement des nuisances etc.)
· Emploi (disponibilité, qualité,
sécurité, rémunération, accessibilité
etc.) ;
· Besoins spirituels (disponibilité des lieux de
transcendance, adaptation au fond culturel, espaces de culture etc.)
· Organisation sociale (rapports Etat vs particulier,
rapports entre particuliers, rapports individus vs nature etc.)
Il faut noter que les indicateurs de la qualité
diffèrent en fonction des époques, des aires culturelles, des
aires géographiques, du niveau de développement atteint par le
groupe humain. De même, il est des situations où, prises
isolément, les variables d'un même indicateur de qualité de
vie peuvent présenter des comportements différents. En prenant
l'exemple du logement comme indicateur de qualité de vie, certaines de
ses variables peuvent être positives (la disponibilité,
l'accessibilité, le confort intérieur, etc.). D'autres variables
par contre, peuvent présenter des aspects négatifs
(proximité d'une source de nuisance, instabilité
géologique, etc.).
La mesure de la qualité de vie a déjà
fait l'objet de plusieurs expériences, les unes plus infructueuses que
les autres. Deux ordres de préoccupations semblent structurer ces
recherches à savoir d'une part, l'identification d'indicateurs
pertinents, pouvant témoigner du bien-être des individus d'un
groupe humain donné et, d'autre part, la recherche de la meilleure
combinaison des indicateurs ainsi retenus. La satisfaction de ces deux
conditions aboutit généralement à une formulation
reproductible et adaptable. C'est dans cette optique que l'Indice de
Développement Humain (IDH) a été mis au point par le
Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) depuis 1990 et
adopté comme mesure standard du développement des Etats. L'Indice
de Développement Humain (IDH) a donc pour objectif de ramener la mesure
du développement au bien-être et au bien-vivre des populations par
la combinaison de trois indicateurs de base (l'espérance de vie,
l'éducation, le revenu).
Bien entendu, la liste des indicateurs de développement
est loin d'être exhaustive. En plus de l'Indice de Développement
Humain (IDH), une étude intitulée « la qualité
de vie dans les collectivités canadiennes » (2001) en recense
(08) huit :
· Indices de Capital Humain (ICH) : Il s'agit d'un
profil des caractéristiques de la population, de la croissance
démographique, des niveaux de scolarité, des niveaux
d'alphabétisation, de la diversité culturelle, de l'immigration,
de la migration et de la structure par âge de la population. Cet
indicateur permet de suivre les changements démographiques à long
terme. Les données démographiques fournissent de l'information
importante au sujet des collectivités, dont une appréciation du
capital humain. Les niveaux de scolarité et la structure par âge
sont des indicateurs importants de la viabilité économique
à long terme de la collectivité. Ces indicateurs peuvent
également signaler des problèmes ou des défis
éventuels (par exemple, lorsque plus de gens prennent leur retraite
qu'il n'y a de jeunes travailleurs pour les remplacer). Les tendances
démographiques indiquent également l'évolution des besoins
en services (par exemple, une hausse du nombre d'aînés). Les
tendances au niveau de l'immigration et de la migration interne peuvent
entraîner des changements dans la composition des groupes d'âges,
la distribution des niveaux d'instruction, la diversité des
compétences ou la composition culturelle de la collectivité. Ces
changements peuvent être accompagnés par une croissance ou une
diminution de la population.
· Indices de Niveau de Vie (INV et INV 2) : Le
niveau de vie est le ratio des niveaux de revenus par rapport au coût de
la vie dans la localité. L'indicateur comporte des indices distincts
pour les coûts relatifs et les revenus relatifs. Ces indices ont
été préparés spécialement pour le
Système de rapports sur la qualité de vie et on ne les trouve pas
dans d'autres sources. Les indices de niveau de vie (INV) comparent les niveaux
de revenu actuels de l'ensemble de la population de la collectivité (INV
1) et de la moitié de la population dont le revenu est inférieur
au point médian, la population à modeste revenu (INV 2), avec le
coût de vie type qui s'applique à ces populations dans la
collectivité. Un INV plus élevé signifie que les revenus
moyens sont relativement plus élevés que le coût de vie
moyen. C'est un indice raffiné du niveau de vie financier réel de
la collectivité, par rapport à la moyenne de l'ensemble des
collectivités participantes. Les données des composantes de ces
indices offrent également une perspective utile de la répartition
des revenus au sein de la collectivité et de la provenance de ces
revenus.
· Indices de Qualité de l'Emploi (IQE) : Pour
la plupart des personnes et des familles, l'emploi est le principal
mécanisme de participation au sein de la société. À
l'échelle locale, la disponibilité des emplois, une
rémunération et des conditions de travail appropriées,
ainsi que l'équité de la distribution et de la
rémunération sont des dimensions essentielles de la
qualité de vie. Ces mesures reflètent la répartition des
possibilités d'emploi, ainsi que la nature et la qualité de
l'emploi. Le taux d'emploi indique le nombre de personnes employées
exprimé en pourcentage de la population de chaque groupe d'âge,
tandis que le taux de chômage reflète le niveau, la durée
et la concentration du chômage chez des groupes de population en
particulier.
· Indices de Qualité du Logement (IQL) Ces mesures
reflètent la qualité, l'abordabilité et la
disponibilité des logements, une des composantes les plus importantes et
les plus variables des dépenses des consommateurs. La principale source
de données pour les indicateurs est le recensement national, mais
d'autres sources permettent une mise à jour entre les recensements. Par
exemple, le changement global dans le coût des logements, les tendances
dans la construction, la disponibilité et le coût des logements
locatifs, et le total des impôts fonciers perçus par le
gouvernement local peuvent faire l'objet de rapports entre les recensements. Le
logement est la principale dépense permanente pour la plupart des
familles et c'est également celle qui varie le plus d'une
collectivité à une autre. À mesure que l'économie
devient de plus en plus intégrée à l'échelle
mondiale, le prix d'un nombre croissant de produits de consommation est
établi à l'échelle nationale ou internationale,
entraînant des variations locales minimes (sauf pour les
collectivités isolées sur le plan géographique). Par
contre, le prix des maisons varie grandement à l'intérieur des
collectivités et entre elles.
· Indices de Tension Sociale (ITS) : Ces mesures
reflètent les problèmes qui causent du stress chez les
particuliers et dans la population en général. Elles peuvent
toucher des groupes précis de la population, des groupes
vulnérables ou l'ensemble de la collectivité. Elles comprennent
l'incidence du faible revenu, la proportion de familles monoparentales ainsi
que la fréquence des crises personnelles, des faillites et des suicides.
L'itinérance est un autre indicateur du stress de la collectivité
qui sera ajouté au Système de rapports sur la qualité de
vie lorsque les données seront disponibles, Cet ensemble de mesures
détermine une combinaison d'indicateurs qui sont constamment
associés à des résultats sociaux et économiques
négatifs pour les collectivités, les familles et les personnes.
· Incidences de santé collective (ISC) : Ces
mesures sont associées aux résultats de santé dans la
population. Elles comprennent le taux des décès
prématurés, l'incidence et les causes des admissions dans les
hôpitaux, la proportion de nouveau-nés avec une insuffisance
pondérale, ainsi que les jours de travail perdus pour cause de maladie
ou d'invalidité. Notre santé est influencée par l'air que
nous respirons, l'eau que nous buvons, les aliments que nous mangeons, le
chauffage de nos maisons, la sécurité de nos rues et la
qualité des services de santé. En s'intéressant aux
résultats de santé, les gouvernements peuvent déterminer
l'utilité de différentes mesures d'intervention -- comme la
réglementation visant à éviter les comportements
négatifs et à encourager les comportements sains, les mesures
favorisant la sécurité et la protection de l'environnement, ainsi
que l'amélioration des services.
· Indices de Sécurité Municipale
(ISM) : Ces mesures reflètent la sécurité physique
globale de la collectivité. Elles couvrent les taux de
criminalité et de violence dans la collectivité ainsi que le taux
des blessures accidentelles.
· Indices de Participation Communautaire (IPC) : Ces
indices reflètent la participation des citoyens à la vie civique
et politique de la collectivité. Ils comprennent le taux de
participation aux élections, le degré d'alphabétisation,
ainsi que les dons de charité et le soutien aux projets
communautaires.
Comme nous l'avons souligné plus haut, le contexte et
la situation jouent un grand rôle dans l'emploi des indicateurs de la
qualité de la vie. Dans la présente étude, nous traitons
de la dimension socio-économique de la qualité de vie en
insistant en particulier sur la réduction de la pauvreté et de la
faim dont aborde le premier Objectif du millénaire pour le
développement. Dès lors, les trois indicateurs de base (la
santé, l'éducation, le revenu) de l'Indice du
Développement Humain (IDH) qui permettent de mesurer le
développement au bien-être et au bien-vivre semble corroborer au
mieux avec notre étude. En effet, lorsque nous étudions l'impact
des projets structurants du Cameroun sur l'amélioration de la
qualité de vie des populations environnantes de la centrale à gaz
de Kribi, notre intention est d'évaluer à partir de l'IDH la
situation socio-économique des personnes après l'avènement
d'un projet.
6.1.5 3.1.6. Les
facteurs associés à la Qualité de vie
Une approche très différente de la
qualité de vie est celle qui cherche à identifier les conditions
objectives qui influencent les perceptions subjectives de la qualité de
vie. Pour répondre à cette question, deux stratégies sont
utilisées. L'une consiste à établir des
corrélations entre des variables sociodémographiques et les
différences dans l'évaluation de la qualité de la vie
observées dans des enquêtes de grande envergure. L'autre cherche
à associer les conditions individuelles de vie aux perceptions plus ou
moins favorables de la qualité de vie.
6.1.6 3.1.6.1. Les
variables sociodémographiques
II est indéniable que les variables
sociodémographiques et économiques jouent un rôle important
dans l'évaluation de la qualité de la vie. Déjà,
Cantril (1965) concluait dans son étude que les pays les plus riches
étaient aussi les plus heureux. Cependant, les différences entre
les pays les plus avantagés et les pays les plus
défavorisés de son étude étaient plutôt
irrégulières et la relation entre la prospérité et
le bonheur n'était pas très forte. Pour sa part, Gallup (1976)
rapporte que la privation économique semble affecter autant l'esprit que
le corps.
De façon générale, les pays avec les
revenus per capita les plus élevés se retrouvent
invariablementaux premiers rangs dans les tests de bien-êtrepsychologique
et de satisfaction face aux aspectsmajeurs de la vie. Les résultats de
ces recherchessupportent l'hypothèse selon laquelle le sentimentnational
de bien-être dépend du niveau de
développementéconomique du pays. De plus, il est
égalementvrai que, dans chacun des pays où des étudesont
été menées, les individus les plus prospères
tendentà évaluer leur vie plus positivement que lesgens pauvres.
Aussi, il semblerait que le sentiment de bienêtred'un individu soit plus
influencé par le fait queson statut économique se compare
avantageusementavec celui des autres individus du même pays, quepar le
fait que la situation économique de son payssoit plus enviable que celle
d'autres pays. Cependant,les conditions de vie d'un pays prospère
sontnettement plus propices au développement
d'évaluationspositives du bien-être des individus que
lessituations qui prévalent dans les pays pauvres.
Les travaux de Campbell (1981) sur le sentiment de
bien-être des Américains relèvent des points qui militent
en faveur de cette vision des choses. Les résultats de Campbell
indiquent que la plupart des gens décrivent leur vie en termes
relativement positifs, quoique certains individus soient plus positifs que
d'autres. Ces différences résultent en partie de leur position
dans l'échelle sociale. Le revenu, l'éducation et la profession
d'un individu constituent de puissants descripteurs de ses conditions de vie
objectives. Or ils expliquent à eux seuls plus de 10 % de la
variance du niveau général de satisfaction et de
bien-être.
Dans sa revue de littérature, Diener (1984) a
identifié d'autres conditions objectives qui influent sur le sentiment
de bien-être. Les résultats de la plupart des études
démontrent que le niveau de satisfaction s'élève
généralement avec l'âge. Par contre, les sentiments,
positifs aussi bien que négatifs, sont plus intenses chez les jeunes.
Les gens mariés sont plus positifs que les autres. Les personnes sans
emploi sont celles qui portent les jugements les plus sévères sur
la vie. Par ailleurs, le genre ou le fait d'avoir des enfants n'influencent pas
la perception de la qualité de la vie. Ces résultats semblent
assez constants : l'enquête de Bradburn en 1969 avait déjà
laissé apparaître que les personnes sont plus heureuses si elles
ont un revenu plus élevé, un emploi, si elles sont jeunes et
mariées. Les sentiments négatifs sont associés à
une mauvaise santé, physique et mentale.
6.1.7 3.1.6.2. Les
variables reliées aux conditions de vie
Flanagan (1978) a tenté d'identifier empiriquement
quels éléments de l'existence quotidienne font la qualité
de la vie. Pour ce faire, plus de 6 500 incidents critiques ont
été rapportés par un échantillon de près de
3 000 personnes. Ces incidents critiques ont ensuite été
regroupés en quinze catégories comprenant des types de
comportements et d'expériences semblables. Ces catégories forment
cinq groupes distincts : le bien-être matériel et physique
(sécurité financière, santé et
sécurité personnelle) ; les relations avec les autres (conjoint,
enfants, famille, amis) ; les activités sociales, civiques et
communautaires ; le développement personnel et l'accomplissement
(développement intellectuel, compréhension personnelle, emploi,
créativité et expression personnelle) ; le temps libre
(socialisation, activités récréatives actives et
passives).
Dans un second temps, le même chercheur a demandé
aux sujets, dans le cadre d'une enquête nationale, quelle importance ces
catégories revêtaient actuellement pour eux. Il ressort de
l'étude de Flanagan que la variable jugée la plus importante par
la grande majorité des gens est celle de la santé et de la
sécurité personnelle, laquelle obtient plus de 95 % des
suffrages. Viennent ensuite le fait d'avoir et d'élever des enfants
ainsi que le fait de se comprendre soi-même, qui sont des facteurs
importants ou très importants pour plus de 85 % des
répondants.
Le confort matériel, les relations d'intimité
avec le conjoint et le travail sont évalués comme importants ou
très importants par près de 80 % des répondants.
Les six domaines présentant les plus grands coefficients de
corrélation avec la qualité de la vie globale sont le confort
matériel, la santé, le travail, la récréation
active, l'apprentissage et l'expression créative.
Dans une étude du même type, Bharadwaj et
WiIkening (1977) ont identifié la santé, la famille et la
communauté comme les principales sources de satisfaction chez les
hommes. Chez les femmes, la vie familiale domine. Chez les personnes
âgées, l'occupation du temps libre et la famille prennent le plus
d'importance. Les études nationales américaines indiquent que,
parmi les domaines de la vie qui constituent les meilleurs prédicteurs
de bonheur éprouvé par un individu, figurent en tête de
liste la satisfaction face au mariage et à la vie familiale. De
façon générale, les résultats obtenus par Campbell
(1976, 1981) démontrent que pour la plupart des gens un mariage et une
vie familiale réussis sont associés de près à un
plus grand sentiment de bien-être. Le fait d'avoir des amis et
d'entretenir des relations intimes et gratifiantes avec ceux-ci contribue
également à la qualité de la vie.
La santé physique revêt aussi une importance
indéniable dans l'évaluation de la qualité de la vie. De
façon générale, et surtout chez les personnes
âgées où elle est effectivement souvent
altérée, la santé physique est étroitement
liée au sentiment de bien-être. Le fait d'être physiquement
séduisant est généralement relié à des
affects positifs et est associé au fait d'être jeune, en
santé, intelligent et bien éduqué. Une
auto-évaluation positive est importante dans la mesure où les
gens qui entretiennent des sentiments positifs envers eux-mêmes voient
leur vie beaucoup plus favorablement que ceux qui ne se distinguent que par
leur réussite aux niveaux économique et éducationnel.
D'après l'étude longitudinale conduite par Heady et ses
collaborateurs (1984a, b; 1985) en Australie, il semble que le bien-être
et l'inconfort (illbeing) relèvent d'indicateurs distincts. Les
conditions socio-économiques et la santé influencent davantage
les affects négatifs. Ainsi, le fait d'être en mauvaise
santé va produire une évaluation négative de la
qualité de la vie alors que les personnes en bonne santé ne
considèrent pas la santé dans leur appréciation de la
qualité de la vie. La satisfaction dans l'ordre du loisir, des amis et
du mariage contribue davantage aux perceptions positives. De même, un
réseau social bien développé va augmenter le sentiment de
bien-être, sans pour autant atténuer de façon sensible les
affects négatifs.
Enfin, un ensemble d'études considèrent le
rôle et l'influence de la communauté sur le sentiment de
bien-être. Ces recherches s'intéressent aux liens entre le
voisinage, l'environnement physique et social et la qualité de la vie
(Goeppinger et Baglioni, 1985 ; Murrel et Narris, 1983 ; Rhoads et Raymond,
1981 ; Russ-Eft, 1979 ; Zautra étal., 1977).
De par sa complexité et sa nature multifactorielle, la
qualité de la vie n'est pas sans poser de problèmes lorsqu'il
s'agit de procéder à son évaluation. Issue du mouvement
des indicateurs sociaux, la mesure de la qualité de la vie a d'abord
été fondée sur des indices objectifs,
généralement statistiques. Par la suite, l'élaboration de
modèles théoriques soulignant l'importance des
éléments cognitifs et affectifs dans la perception de la
qualité de la vie a ouvert la voie au développement d'une
série de mesures qui tiennent davantage compte du point de vue de la
personne elle-même.
L'utilisation des mesures objectives repose sur la conviction
que la qualité de la vie réside dans les circonstances objectives
de la vie. Ces mesures décrivent les conditions de l'environnement
physique et humain qui peuvent influencer l'expérience de la vie, mais
elles n'évaluent pas cette expérience directement. Les mesures
subjectives, par contre, ne peuvent posséder la même
précision que les indicateurs qui sont exprimés en nombre de
dollars, en unités de temps ou en mètres carrés, mais
elles ont le grand avantage de s'adresser directement au sentiment de
bien-être de l'individu.
6.1.8 3.2. Les
projets structurants et le développement durable
Le sujet dont nous traitons dans notre étude s'inscrit
dans la problématique du développement durable. L'on ne peut
envisager les projets structurants en dehors de la question du
développement durable. Ainsi, il nous semble démesuré,
dans le cadre de notre revue de la littérature, de faire abstraction de
cette notion. Dès lors, l'objectif de cette partie n'est pas tant de
faire une sorte d'historique de ce concept, que d'identifier ses dimensions
principales.
6.1.9 3.2.1. Le
développement durable depuis 1972
Les dates qui ont marqué l'évolution de la
notion du développement durable sont les suivantes :
1972: Le rapport de Meadows (club de
Rome), ce rapport a permis de tirer une première conclusion:
« Le maintien d'un rythme de croissance
économique et démographique, présente des menaces graves
sur l'état de la planète et donc sur la survie de l'espèce
humaine. Seul un état d'équilibre avec le maintien d'un niveau
constant de la population et du capital permettrait d'éviter la
catastrophe qui guette l'humanité (théorie de la croissance
0) »
1972: Première
conférence internationale sur l'environnement humain à Stockholm
(sous l'égide des nations unies). On a certes constaté que la
croissance 0 est impossible à appliquer dans les pays en voie de
développement, d'où la déclaration suivante de cette
conférence :
« Rien ne justifiait un conflit entre les
nations développées et l'environnement que l'appui donné
à une action en faveur de l'environnement, ne devait pas servir de
prétexte pour fournir le développement »
La conclusion tirée était de proposer un
modèle de développement économique compatible avec
l'équité sociale et la prudence écologique. Ce
modèle a été nommé le modèle "
écodéveloppement "
1983 :Mise en place par les nations
unies d'une Commission Mondiale pour L'environnement et le Développement
(CMED) présidé par le premier ministre Norvégien
Brundtland.
1987 : le rapport de Brundtland intitulé
« notre avenir à tous ». Dans ce rapport, on a de
signé la pauvreté croissante au sud et la croissance
économique soutenue du nord comme principales causes de la
dégradation de l'environnement à l'échelle
planétaire. Le rapport de Brundtland conçoit le terme
« sustainable development » ou développement
soutenable ou encore développement durable comme un développement
répondant aux besoins actuels (du présent) sans pour autant
compromettre la capacité des générations futures de
répondre à leurs propres besoins.
1992 :La conférence de Rio.
Dans cette conférence, le développement durable correspond
à la modification des modes de production. Il correspond aussi à
l'évolution des pratiques de consommation et surtout à l'adoption
du citoyen ainsi que de l'industriel, un comportement quotidien permettant de
préserver la qualité et la diversité du cadre de vie, des
ressources et de l'environnement. Le modèle de développement des
sociétés occidentales n'est plus considéré comme
unique et obligatoire modèle de développement (du moins en
théorie). Il a été ainsi tiré la conclusion
suivante : « à une diversité de situations et de
cultures, doit correspondre la diversité des formes de
développement »
Après ces dates clés, la notion du
développement durable a été traitée dans plusieurs
manifestations, congrès et symposium internationaux. La
définition de cette notion n'est plus l'ordre du jour mais plutôt
les solutions à présenter pour éviter les catastrophes
possibles et préserver l'environnement.
6.1.10 3.2.2. Les projets structurants et les trois
dimensions du développement durable.
Ces trois éléments sont considérés
comme les piliers du développement durable. Il est nécessaire que
les projets structurants se basent sur ces éléments dans
l'optique de s'inscrire dans la pérennité.
v L'écologie
La préservation de l'environnement est envisagée
sur le long terme. Le développement durable doit viser le maintien des
systèmes qui entretiennent la vie et assurer la pérennité
des ressources. Les ressources naturelles n'étant pas illimitées,
les populations doivent les exploiter avec parcimonie. Elles doivent aussi
trouver des solutions en matière de recyclage des déchets ou de
création des ressources artificielles. Les systèmes tels que la
couche d'ozone doivent être bien entretenus. C'est ce qui pousse les
fabricants d'automobiles à créer des modèles de
véhicules qui émettent moins de gaz à effet de serre dans
l'optique d'éviter la dégradation de la couche d'ozone. Les
forêts qui sont considérées comme « les poumons
de la planète » méritent aussi une attention
particulière. Les populations doivent de ce fait procéder au
reboisement des zones qui connaissent une désertification croissante.
Toutes ces dispositions concourent à lutter contre le changement
climatique.
v L'économie
Le développement doit être économiquement
efficace, c'est-à-dire, il doit viser l'efficience économique
pour créer une économie innovante et prospère. Les Etats
doivent mettre sur pied une économie fiable et efficace pour
s'autogérer. Ceux-ci doivent également être capables
d'assurer les conditions de vie des populations en répondant aux besoins
de sécurité physique, d'alimentation, d'habitation, de transport,
etc.
v Le social
Le développement durable doit être socialement
responsable ; Socialement équitable. Il doit permettre le plein
épanouissement de tous les humains, l'essor des communautés et le
respect de la diversité. Son objectif doit être de
répondre aux aspirations de chaque être humain d'être en
sécurité, en santé, éduqué, libre dans son
expression, aimé, reconnu, etc. Dans cette même logique,
réduire les disparités riches-pauvres ainsi que la
rééquilibration des rapports Nord-Sud rentre dans ses
priorités.
L'environnement, la société et l'économie
sont trois domaines qui peuvent sembler indépendants au premier abord,
mais ils sont en réalité totalement interdépendants. La
préservation de l'environnement est envisagée sur le long terme.
Par contre, la satisfaction des besoins sociaux est souvent
considérée à court terme. Enfin, le réalisme
économique, doit être concilié avec les deux autres
éléments et surtout géré dans un cadre de
globalité.En effet, toute action entreprise dans un domaine aura
forcément des conséquences sur les deux autres. On ne peut donc
pas les considérer indépendamment les uns des autres.
6.1.11 3.2.3. Projets structurants et le développement
humain
Bien que la croissance économique soit une condition
pour un développement continu, le développement ne se
réduit pas à la croissance économique. Le
développement est synonyme de libération de l'Homme,
d'émancipation de tout ce qui l'empêche de se développer
sur le plan économique, social, politique et culturel. La matrice de ce
nouveau paradigme de développement ne peut être que la
Déclaration Universelle des Droits de l'Homme qui énonce que
« Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer
sa santé, son bienêtre et ceux de sa famille, notamment pour
l'alimentation, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les
services sociaux nécessaires : elle a droit à la
sécurité en cas de chômage, de maladie,
d'invalidité, de veuvage et de vieillesse ; ou dans les autres cas de
perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances
indépendantes de sa volonté,... toute personne a droit à
l'éducation. » Il s'agit de ce que traduit le concept de
développement humain durable. Selon Amartya Sen (1999) le
développement humain est « un processus permettant d'élargir
l'éventail des choix offerts aux individus : la possibilité
d'améliorer leur accès à l'éducation et aux soins
de santé, d'accroitre leurs revenus et l'accès à
l'emploi »
Les expériences passées en matière de
développement ont montré, dans les nations
industrialisées, qu'un revenu élevé ne garantissait pas
une protection contre la montée rapide de problèmes tels que la
toxicomanie, l'alcoolisme, les infections sexuellement transmissibles, les
violences multiformes et l'effondrement des relations familiales. Dans certains
pays en développement, l'on a pu constater qu'en dépit d'un taux
de croissance élevé du PIB (Produit Intérieur Brut), une
partie importante de la population continue à vivre dans le
dénuement socio-économique.
Dans le même temps, quelques pays à faible revenu
ont prouvé qu'il était possible d'atteindre des niveaux
élevés de développement humain en utilisant habilement les
moyens disponibles pour accroitre les capacités humaines fondamentales.
Ces expériences ont montré que l'accroissement de la production
et de la richesse n'étaient qu'une condition nécessaire mais pas
suffisante pour une amélioration du capital humain. Mahbubul Haq
(fondateur du Rapport Mondial sur le Développement Humain)
précise à ce sujet qu'il s'agit d'élargir les choix qui
s'offrent aux gens et de créer un environnement favorisant leur
épanouissement pour qu'ils puissent jouir d'une vie longue, saine et
créative. En effet, si les individus sont la véritable richesse
d'une nation, alors le développement doit avant tout profiter à
ceux-ci. Pour cela, l'analyse et la planification du développement
devraient être centrées sur les personnes et non sur les
produits.
En insistant sur la mise en place des politiques visant
à élargir les choix qui s'offrent aux personnes pour leur assurer
de meilleures conditions de vie, le développement humain repose sur la
création d'un environnement au sein duquel les gens peuvent
développer pleinement leur potentiel et mener des vies productives et
créatives, en accord avec leurs besoins et leurs intérêts.
Il s'agit donc, au-delà de la croissance économique,
d'élargir les choix qui s'offrent aux populations. Cet
élargissement des choix repose sur un élément essentiel :
le capital humain, c'est-à-dire l'éventail des capacités
humaines qui détermine ce que les gens peuvent faire ou être dans
la vie.
Le développement humain est mesuré à
partir d'un indicateur composite : l'indice de développement
humain(IDH). Les concepts fondateurs de l'IDH reprennent et poursuivent les
idées développées par Amartya Sen (1987), selon lesquelles
c'est le bienêtre des personnes et non les quantités de biens mis
à disposition qui importe. Les Rapports sur le Développement
Humain (RDH) visent alors à fournir une alternative crédible au
PIB qui relève de l'orthodoxie des institutions de BrettonWoods
(très critiquées dans les années 1980 pour leurs
politiques d'ajustements structurels, dévastatrices dans les pays en
développement), en indiquant que la croissance économique ne
garantit en rien le progrès social. L'IDH est construit chaque
année depuis 1990 par le PNUD. Il mesure le niveau de
développement d'un pays en privilégiant l'amélioration de
la qualité de la vie des populations.
Le chapitre qui s'achève, nous a permis de faire une
recension des écrits afin de voir de quelles manières certains
auteurs ont abordé les différents aspects du sujet dont nous
traitons. Lorsque nous l'achevons, nous arrivons par la même occasion
à la fin de la première partie de notre étude. Il convient
donc d'aborder la méthodologie qui constitue le premier chapitre de la
deuxième partie de notre étude.
CADRE METHODOLOGIQUE ET OPERATOIRE
7 CHAPITRE 4 :
METHODOLOGIE DE L'ETUDE
Dans ce chapitre, nous allons aborder les méthodes et
techniques d'approche de notre étude. Dans ce sillage, nous
présenterons d'une manière générale la
démarche que nous avons utilisée pour parvenir à nos
résultats.
7.1.1 4.1. Le type
de recherche
De manière
générale, cette recherche s'insère dans la famille des
recherches quantitatives.Elle met en relation une variable indépendante
(projets structurants du Cameroun) et une variable dépendante
(amélioration de la qualité de vie des populations en zone
rurale). Dans cette perspective, notre étude est de type
corrélationnel. En effet, nous tentons d'évaluer la force du lien
qui existe entre les variables mises en rapport. C'est à juste titre que
Fortin (1996 :173) affirme : « une étude de
type corrélationnel permettra d'aller plus loin, soit en explorant des
relations entre variables, soit en établissant des relations plus
définitives entre elles, au moyen de la vérification de
modèles théoriques, de façon à mieux comprendre un
phénomène ou à amorcer une explication de ce qui se passe
dans une situation donnée. »
7.1.2 4.2. Rappel
des hypothèses et leurs variables
Notre problématique de recherche se fonde sur une
hypothèse générale de laquelle découlent trois
hypothèses de recherche.
7.1.3 4.2.1.
Hypothèse générale et ses variables
D'après Mace et Petry (2000 :43),
l'hypothèse générale est le « pivot ou l'assise
centrale » d'un travail scientifique.
Notre hypothèse générale est la
réponse anticipée à notre question de recherche
formulée initialement comme suit : la centrale à gaz de
Kribicomme projet structurant est-elleà même d'améliorer la
qualité de vie des populations environnantes?
En guise d'une réponse anticipée à notre
question de recherche, nous formulons notre hypothèse
générale (HG) de la manière suivante : la centrale
à gaz de Kribicomme projet structurant est à même
d'améliorerla qualité de vie des populations environnantes.
4.2.1.1. Les variables de l'hypothèse
générale
D'après Robert (1988) repris par Mvessomba
(2013 :55) : « constitue une variable, toute
caractéristique de l'environnement physique et social, ou tout
comportement, dont les manifestations peuvent être comprises dans une
classification comportant au moins deux catégories. »
C'est donc une entité changeante. Notre hypothèse
générale est constituée de deux variables :
· Une variable indépendante (V.I.):
« projets structurants du Cameroun » constitue la variable
que nous allons manipuler.
· Une variable dépendante (V.D.) :
« amélioration de la qualité de vie des populations en
zone rurale » est la variable que nous allons étudier.
7.1.4 4.2.2. Les
modalités des variables
Dans le cadre de notre recherche, deux variables sont mises en
jeu notamment la variable indépendante (projets structurants du
Cameroun) qui peut s'opérationnaliser en trois (03) modalités. La
centrale à gaz de Kribi étant le projet structurant à
l'étude, nous avons :
1. La centrale à gaz de Kribi comme facteur de
développement économique
2. La centrale à gaz de Kribi comme facteur de
développement social
3. La centrale à gaz de Kribi comme facteur de
développement humain
La variable dépendante (amélioration de la
qualité de vie des populations en zone rurale) peut également se
traduire en trois (03) modalités :
1. l'éducation
2. la santé
3. le logement
7.1.5 4.2.3. Le
plan factoriel
D'après Mvessomba (2013), les plans factoriels
« désignent les types de plans les plus complets et
permettent toutes les combinaisons des valeurs de la variable
indépendante ayant plusieurs valeurs. » Fraisse
reconnaît d'ailleurs que le plan factoriel constitue «
l'ossature même de toute entreprise empirique » (Fraisse,
1974, p.120).
Dans le cadre de notre recherche, les différentes
modalités des variables indépendantes et dépendantes ainsi
que les inter-relations cause-effet qui existent entre elles font l'objet du
tableau suivant :
VI
VD
|
VI.1
|
VI.2
|
VI.3
|
VI.1 X VD
|
VI.2 X VD
|
VI.3 X VD
|
Tableau 1:Plan
factoriel
Plan factoriel
HR1 = VI.1 X VD
HR2 = VI.2 X VD
HR3 = VI.3 X VD
Légende :
VI : Variable indépendante
VD : Variable dépendante
X : Verbe de liaison
HR : Hypothèse de recherche
A la suite de notre plan factoriel nous pouvons
aisément énoncer nos hypothèses de recherche. Nous en
avons trois (03).
7.1.6 4.2.4.
Hypothèses de recherche
A la lumière de notre plan factoriel ci-dessus, nous
avons formulé les hypothèses de recherche suivantes :
HR 1 : La centrale à gaz de
Kribi comme facteur de développement économique est à
même d'améliorer la qualité de vie des
populationsenvironnantes.
HR 2 :La centrale à gaz de Kribi
comme facteur de développement social est à même
d'améliorer la qualité de vie des populationsenvironnantes.
HR 3 :La centrale à gaz de Kribi
comme facteur de développement humain est à même
d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.
7.1.7 Tableau 2:
récapitulatif des hypothèses, variables, modalités,
indicateurs et indices
4.2.5. Tableau synoptique
Hypothèse générale
|
Hypothèses de recherche
|
Variable indépendante
|
Modalités
|
Indicateurs
|
Indices
|
Items
|
Variable dépendante
|
Modalités
|
Indicateurs
|
Indices
|
Items
|
la centrale à gaz de Kribicomme projet structurant est
à même d'améliorer la qualité de vie des populations
environnantes.
|
HR 1 : La centrale à gaz de
Kribi comme facteur de développement économique sont à
même d'améliorer la qualité de vie des populations
environnantes de la centrale à gaz de Kribi.
|
Les projets structurants du Cameroun
|
La centrale à gaz de Kribi comme facteur de
développement économique
|
-Revenus financiers
-emplois
-Production des richesses
|
Très faux
Faux
indécis
Vrai
Très vrai
|
12
13
14
|
Amélioration de la qualité de vie des
populations en zone rurale.
|
Education
|
-Qualité de l'éducation
-Disponibilité des structures éducatives
-Accessibilité à l'éducation
|
Pas du tout vrai
Pas vrai
indécis
Vrai
Très vrai
|
27
30
|
HR 2 : La centrale à gaz de
Kribi comme facteur de développement social est à même
d'améliorer la qualité de vie des populations
environnantes.
|
La centrale à gaz de Kribi comme facteur de
développement social
|
-Infrastructures publiques
-Services sociaux
- Intégration nationale
|
Pas du tout vrai
Pas vrai
indécis
Vrai
Très vrai
|
15
16
17
18
19
20
21
|
Santé
|
-Qualité de soins sanitaires
- Disponibilité des structures sanitaires
- Accessibilité aux soins
|
Pas du tout vrai
Pas vrai
indécis
Vrai
Très vrai
|
29
|
HR 3 : La centrale à gaz de
Kribi comme facteur de développement humain est à même
d'améliorerla qualité de vie des populations
environnantes.
|
La centrale à gaz de Kribi comme facteur de
développement humain
|
-Education des hommes
-Santé des individus
-Espérance de vie des individus
|
Pas du tout vrai
Pas vrai
indécis
Vrai
Très vrai
|
22
23
24
25
26
|
Logement
|
-Confort
- Disponibilité des logements
- Accessibilité aux logements
|
Pas du tout vrai
Pas vrai
indécis
Vrai
Très vrai
|
28
|
7.1.8 4.3.
Présentation du site de la recherche
Peuplée d'environ 60 000 âmes, Kribi est la plus
importante escale balnéaire de notre pays. Connu pour ses plages de
sable blanc doré et son havre de plaisance, Kribi est situé au
fond du Golfe de Guinée dans le sud-ouest du pays à l'embouchure
du fleuve Kienké. Cette ville qui se trouve à 281 km de
Yaoundé, la capitale politique du Cameroun et à 165 km de Douala
ville portuaire et la métropole économique du pays, est le
chef-lieu du département de l'océan dans la région du sud.
Aussi, Kribi est également le terminus de l'oléoduc
Tchad-Cameroun qui achemine le pétrole brut en provenance des champs
pétrolifères de la région de Doba au sud du Tchad.
Sur le plan historico-culturel, c'est en 1889 que les tous
premiers missionnaires et commerçants allemands débarquent
à Kribi et y pratiquent le troc de sel, de pagnes, d'ivoires, de
caoutchouc et de bien d'autres produits. En effet, selon la tradition des
populations autochtones, à l'origine la ville de Kribi tirerait son nom
de « kikiribi » (qui signifierait petit bonhomme).
« kikiribi » serait un sobriquet attribué à
un autochtone des lieux qui était un nain trapu, bancal et velu par les
navigateurs portugais qui auraient débarqué sur la côte
kribienne vers le 17e siècle. Ce nom aurait par la suite
été adopté par cet autochtone lui-meme qui l'a par la
suite transmis aux siens et à tous les autres habitants de Lohove. Ce
nom a évolué pour devenir Kribi. Cependant, outre les
pygmées qui sont les premiers habitants de la région et qui
aujourd'hui se retrouvent dans de petits hameaux dans la forêt, deux
ethnies principales constituent la population autochtone de la ville. Il s'agit
des Batanga et des Mabi. Les Iyassa ou Ndoe, Mvae, les Bassa, les Ewondo, les
Bulu, les Ngoumba et Fang, tous originaires du département de
l'océan, cohabitent pacifiquement avec d'autres populations venues de
toutes les régions du Cameroun. Il faut également noter que les
Batanga imposèrent une résistance farouche aux allemands, sous
l'autorité de leur chef le Roi MADOLA. C'est cette résistance qui
explique sans doute leur exil en 1914 dans la région du Sud-ouest du
Cameroun et ce n'est qu'en 1916 que les Batanga sont revenus chez-eux
après avoir été massacrés entre les bombardements
des alliés et les contre-attaques des allemands lors de la
première guerre mondiale. Ce retour est fêté depuis plus de
91 ans dans la ville de Kribi. En effet, chaque année, le 14
février et le 09 mai, les populations Batanga commémorent le
retour d'exil de leurs grands-parents à la fin de la première
guerre mondiale.
Sur le plan touristique, Kribi est une cité
balnéaire de première importance qui n'a rien à convoiter
aux autres grandes destinations du monde. Avec ses plages de sable fin et
doré, les merveilleuses chutes de la lobé,
phénomène extraordinaire et rare au monde ! Un fleuve se
jetant dans la mer par les cataractes. Ville de plus en plus cosmopolite et
dont les villages pygmées enfouis dans la forêt environnante,
Kribi est surnommée sans grande fanfaronnade la côte d'Azur du
Cameroun. Généralement, le touriste qui y débarque pour la
première fois, découvre toutes ces merveilles et le plus souvent
y revient.
Du haut de ce potentiel dont la nature l'a doté, Kribi
s'est progressivement pourvue d'infrastructures touristiques répondant
à toutes les bourses. Ces infrastructures vont, relativement à la
restauration, de la gargote de quartier spécialisé dans la
cuisine locale ou nationale, aux restaurants de grande classe répondant
aux normes internationales. Quant à l'hébergement, il varie de la
petite auberge discrète, aux grands hôtels trois
étoiles.
Parlant de l'hydrographie, Kribi est la ville de l'eau : l'eau
des pluies, l'eau de Mer et l'eau des fleuves. C'est d'ailleurs à raison
que la légende la plus répandue dans cette zone d'étude
est en rapport avec l'eau. Il s'agit de la légende du
« Mami-Water ». En fait, la légende insinue
l'existence des sirènes dans les eaux de cette localité.
Parlant de la voirie urbaine, la trame viaire de Kribi reste
fortement influencée par les axes routiers qui relient la ville à
son environnement proche ou lointain. Dans leur tronçon urbain, ces
voies présentent une configuration triangulaire. La ville de Kribi a 45
km de route dont 19 km de voies bitumées et 26 km de voies non
bitumées.
Sur le plan sanitaire, Le district de santé de Kribi
regroupe 11 aires de santé comprenant : 4 hôpitaux, 2 centres
médicaux d'arrondissement, 5 centres de santé
intégrés, 34 centres de santé et une pharmacie.
Le taux de scolarisation à Kribi est l'un des plus bas
de la région sud du Cameroun. Il est de 59%. On dénombre dans la
ville 19 écoles maternelles pour un effectif de 1525
élèves, 45 écoles primaires pour un effectif de 9144
élèves.
Sur le plan associatif, Le nombre d'associations nouvellement
créées a augmenté depuis la promulgation de la loi
n°90/053 du 19 décembre 1990 sur la liberté d'association.
En 2002, on a dénombré à Kribi 70 associations
féminines enregistrées à la délégation
départementale de la condition féminine. Les associations de
quartiers sont rares. Mais on distingue quelques groupes
ethno-géographiques (classes d'âge, associations de
ressortissants).
La ville de Kribi accueille deux importants projets
structurants : le Port en eau profonde et la centrale à gaz. En effet,
le projet de la centrale à gaz est celui dont nous vérifions
l'impact sur l'amélioration de la qualité des populations. Ce
projet s'étend sur deux régions, à savoir : la
région du Littoral (zone nord) et la région du Sud (zone sud).
Kribi, dans la Région du Sud, est la principale ville de la zone du
projet. C'est précisément à Mpolongwe que la centrale
à gaz est implantée. Cette zone est située à 9 km
environ au nord de Kribi et elle est adjacente à la route principale,
à une distance d'à peu près 1 km de la côte. La
centrale à proprement parler s'étend sur 4 ha environ, à
l'intérieur d'une superficie totale de 16 ha. Le site de la centrale est
situé principalement en zone de forêt secondaire. À ses
abords, côté ouest, dans l'emprise d'une ancienne ligne
électrique de 90 km de long, on trouve également quelques maisons
de pêcheurs qui abritent trois familles. Il est arrosé par le
fleuve Mpolongwe et deux de ses affluents. Ceux-ci sont pérennes et
alimentent les populations locales. La zone du projet s'étend sur deux
régions, à savoir : la région du Littoral (zone nord) et
la région du Sud (zone sud).
La présentation de la ville de Kribi est indispensable
pour notre travail. Cela permet entre autres d'identifier les
réalités du milieu où nous menons notre étude, et,
aussi de comprendre les différentes forces qui agissent sur les
participants de l'étude.
7.1.9 4.3.2.
Population d'étude
La population de l'étude est, selon Grawitz
(1990 :980), « un ensemble dont les éléments
sont choisis parce qu'ils possèdent tous une même
propriété et qu'ils sont de même nature ».
Pour Amin (2005 :235), la population d'étude est
« un l'ensemble (univers) complet de tous les
éléments (ou unités) qui sont d'un intérêt
pour une investigation particulière. » Les membres de la
population de l'étude doivent donc être ceux qui peuvent
objectivement et pertinemment répondre aux questions du chercheur, lui
permettant de vérifier ce qu'il prétend rechercher.
Notre étude est menée auprès des
habitants de la ville de Kribi notamment à Nziou, Londji, Mokolo, Elabe
et Mpolongwe (localité située à 9 Km environ au nord de
Kribi où est implantée la centrale à gaz). Cependant, face
à notre impuissance à récolter les données
auprès de tous les individus de la ville, nous avons posé
certains critères de participation à l'étude. En effet,
nous nous intéressons à une population située dans la
tranche d'âge allant de 25 à 65 ans. Ce choix se justifie par le
fait que notre étude se mène en zone semi-urbaine et aujourd'hui
avec le déplacement de plus en plus massif des jeunes vers les grandes
métropoles (d'aucuns pour la poursuite de leurs cursus universitaires et
d'autres la recherche d'un certain eldorado et toute autre raison parmi la
multiplicité) il est rare de trouver des jeunes de moins de 25 ans dans
ces zones. D'un autre point, les personnes qui sont âgées de plus
de 65 ans sont presque introuvables du fait d'avoir dépassé
largement l'espérance de vie qui est de 55,93 (en 2015) au Cameroun. En
plus des raisons qui précèdent, le choix des personnes
âgées sur une échelle allant de 25 à 65 ans se
justifie par le fait que cette tranche d'âge regorge des personnes
adultes qui sont sur le plan social des parents, des chefs de familles ou de
ménages, bref des personnes avec des responsabilités
socio-économiques et donc nécessitant des conditions de vie
favorables pour pouvoir subvenir à leurs besoins et à ceux de
leurs familles.
7.1.10 4.3.3. Echantillonnage et échantillon
L'administration du questionnaire ou la passation des
entrevues à l'ensemble des membres de la population sur laquelle
l'étude est menée s'avèrent être une collecte des
données idéales. Cependant le chercheur devra faire face aux
problèmes liés au temps et au coût. Pour contourner cet
inconvénient, le chercheur choisit une sous partie, mais suffisamment
représentative de la population à laquelle son étude
s'intéresse. Ce sous ensemble qu'on appelle échantillon est
extraite par une technique appelée échantillonnage.
L'échantillonnage est un processus par lequel on
choisit un certain nombre d'éléments dans une population de telle
manière que les éléments choisis représentent
ladite population. Angers (1992 :352) le définit comme
« l'ensemble des opérations permettant de
sélectionner un sous-ensemble d'une population donnée en vue de
constituer un échantillon » C'est donc l'opération
par laquelle on sélectionne ou on choisit les individus qui constituent
l'échantillon. Dans son document de cours de l'unité
d'enseignement TCE 411méthode de recherche en sciences humaines et
sociales, H. Mimche (2016) faisait remarquer
que : « La sélection des participants se
réalise selon des critères précis de telle sorte que les
résultats obtenus soient applicables (généralisables) dans
des conditions déterminées à un cadre plus large que celui
de l'échantillon. » De ce fait, l'échantillon doit
être représentatif de la population d'étude.
Il existe généralement deux catégories de
techniques d'échantillonnage : l'échantillonnage probabiliste et
l'échantillonnage non-probabiliste ou empirique qui, comprennent toutes
deux un ensemble de techniques et procédés.
L'échantillonnage probabiliste est la méthode la plus
précise, qui permet de construire les échantillons les plus
proches de la population parente. Ils sont représentatifs, au sens
précis du terme, de la population parente. Dans le cas de
l'échantillonnage non-probabiliste, on suppose que la distribution des
caractéristiques à l'intérieur de la population est
égale.
Pour notre étude, nous avons opté pour
l'échantillonnage accidentel ou de convenance qui est une technique
non-probabiliste. En effet, l'échantillonnage accidentel ou de
convenance consiste, selon Fortin (2006 : 258) « à
choisir des individus du fait de leur présence dans un lieu
déterminé et à un moment précis ».
Le chercheur interroge donc les individus au fur et à mesure qu'il entre
en contact avec eux. Notre échantillon est constitué de 300
participants.
7.1.11 4.4. Technique de collecte de données
« Le chercheur doit se rassurer que l'instrument de
collecte des données qu'il se propose d'utiliser lui permet de mesurer
ce qu'il prétend mesurer » C. D. Noumbissie (2010). Se situant
dans cet ordre d'idées, Charles repris par Grawitz (1970, p.603) conclut
qu'« on étudie le fond de la mer avec une sonde. Si
celle-ciramène de la vase c'est que le fond est vaseux. Si elle
ramène de la boue, c'est que lefond est boueux. Si elle ne ramène
rien c'est que la ficelle est trop courte». A cet effet, notre choix
s'est porté sur le questionnaire comme outil d'investigation pour notre
étude.
7.1.12 4.4.1. Le questionnaire
Selon Aktouf (1987), le questionnaire est défini comme
« des sortes de tests, ayant une perspective unitaire et globale
(déceler telles motivations ou telles opinions...) composés d'un
certain nombre de questions et généralement proposés par
écrit à un ensemble plus ou moins élevé d'individus
et portant sur leurs gouts, leurs opinions, leurs sentiments, leurs
intérêts... » Allant dans le même sens, Quivy et
Campenhoudt (1995) indiquaient en parlant de l'enquête par questionnaire
qu' « elle consiste à poser à un ensemble de
répondants, le plus souvent représentatif d'une population, une
série de questions relatives à leur situation sociale,
professionnelle ou familiale, à leurs opinions, à leur attitude
à l'égard d'opinions ou d'enjeux humains et sociaux, à
leurs attentes, à leur niveau de connaissance ou de conscience d'un
événement ou d'un problème, ou encore sur tout autre point
qui intéresse les chercheurs. »
Le questionnaire permet d'analyser un phénomène
social que l'on pense pouvoir mieux cerner à partir d'informations
portant sur les individus de la population concernée. Le questionnaire
s'impose pour ses vertus pragmatiques telles que la rapidité
d'administration, la possibilité de quantifier de multiples
données et de procéder dès lors à de nombreuses
analyses de corrélation, la possibilité de braver le
problème de la représentativité. De plus, le questionnaire
est un instrument à moindre cout et facile à manipuler.
Cependant, cet instrument a aussi des inconvénients.
Les répondants sont parfois dirigés dans leurs
réponses surtout en l'absence de l'enquêteur. Il y a aussi le
problème de l'individualisation des répondants qui sont
considérés indépendamment de leurs réseaux de
relations sociales. Si le chercheur a un temps court pour collecter des
données, il peut faire face à des répondants qui
rempliront le questionnaire sur plusieurs heures et parfois sur plusieurs
jours. La construction de notre questionnaire s'est fondée sur les
variables issues de l'opérationnalisation de nos hypothèses de
recherches et surtout à partir de notre population cible afin
d'établir le lien qui existe entre les projets structurants et
l'amélioration de la qualité de vie des populations.
Notre questionnaire se présente sous forme
d'échelle de Likert (avec des énoncés allant de 1 à
5). Thomas et Alaphilippe (1983 :107) enseigne que cette échelle
consiste à « faire évaluer les énoncés,
par des sujets en fonction d'une échelle d'estimation ou rating
scale ».
En effet, le questionnaire servant à la collecte des
données de notre étude comporte 29 items repartis en cinq grandes
parties. La partie I porte sur l'identification du répondant (avec 5
items), la partie II (6 items), sur la situation antérieure aux projets
structurants, la partie III sur la centrale à gaz de Kribi comme facteur
de développement économique (3 items) ; la partie IV quant
à elle porte sur la centrale à gaz de Kribi comme facteur de
développement social (7 items), la partie V sur la centrale à gaz
de Kribi comme facteur de développement humain (5 items) et la partie VI
porte sur l'amélioration de la qualité de vie (4 items).
7.1.13 4.4.2. La pré-enquête
Pour Ghiglione et Matalon (2004) repris par Noumbissie
(2010 : 163), « lorsqu'une première version du
questionnaire est rédigée, c'est-à-dire, lorsque la
formulation de toutes les questions et l'ordre de celles-ci est fixé,
à titre provisoire, il est impératif de s'assurer que le
questionnaire est bien appréciable et qu'il répond effectivement
aux problèmes que pose le chercheur. » De ce fait, un
pré-test est donc nécessaire sur le terrain afin de se rassurer
de la validité tant interne qu'externe de l'outil d'investigation, et de
sa finalité à rendre compte du phénomène
étudié. En effet, il s'agit d'essayer sur un échantillon
réduit (entre 10 et 20 personnes) l'instrument prévu pour
l'enquête.
Le 18 octobre 2017, nous avons mené une
pré-enquête auprès de 18 participants rencontrés
aléatoirement dans la ville de Yaoundé. Nous nous sommes rendu
compte des imperfections au niveau de nos échelles d'attitude. Egalement
certains de nos items étaient mal formulés dans la mesure
où nos 16 participants avaient de la peine à cerner
aisément les questions posées. Ce qui nous a permis de
procéder aux réajustements qui s'imposaient.
7.1.14 4.4.3. L'enquête finale
L'investigation sur le terrain s'est déroulée du
lundi 25 octobre au samedi 4 novembre 2017 dans la ville de Kribi (Mpolongwe,
Nziou, Elabe, Londji, Mokolo, et Mboa-manga). La passation du questionnaire
s'est faite par la méthode d'administration directe qui permet à
l'enquêté de remplir lui-même le questionnaire (Campenhout
et Quivy, 1991 :191). Cette méthode a l'avantage qu'il rassure le
chercheur que chaque participant a rempli lui-même son exemplaire.
Selon la méthode d'échantillonnage accidentel ou
par convenance pour laquelle nous avons opté, nous passions le
questionnaire aux individus volontaires remplissant les conditions de
participation à notre enquête (conditions évoquées
plus haut). En effet, nous remettions un exemplaire à chaque
répondant en lui expliquant les consignes relatives au remplissage du
questionnaire. D'aucuns remplissaient sur place et nous remettaient
l'exemplaire en une quinzaine de minutes. D'autres par contre, du fait de
l'indisponibilité qu'ils décriaient, rentraient avec leurs
exemplaires pour les restituer le lendemain.
Il faut cependant préciser que lors de notre
investigation sur le terrain, nous nous sommes heurtés à un
certain nombre de difficultés dont les plus saillantes sont : le
refus de certaines personnes de répondre malgré nos explications,
si pertinentes soient-elles. Certains qui rentraient avec le questionnaire le
remettait soit en retard soit pas du tout. Nous avons aussi eu des
difficultés liées au climat. La période de collecte de
données de notre étude a coïncidé avec les pluies.
Malgré toutes ces perturbations, ces obstacles ont été
pour la plupart surmontés
7.1.15 4.5. Techniques d'analyse des données
Le type de traitement des données comme le
précise Eymard repris par Noumbissie (2010 : 179) est
« en lien étroit avec la méthode de recherche et
l'objectif poursuivi ». Pour analyser les données
recueillies à l'issue de notre étude, nous avons fait recours
à l'analyse statistique. Cette technique nous a permis de
vérifier nos hypothèses de recherche qui établissent des
relations entre les variables de l'étude.
7.1.16 4.5.1. Analyse statistique : le test du
Khi-carré
L'analyse statistique de nos données a
été faite à l'aide de l'indice statistique (Khi-deux) de
Bravais-Pearson directement programmé dans le logiciel SPSS version
20.0. C'est un test statistique créé en 1900 par Pearson permet
de mesurer la dépendance entre les deux variables de l'étude. Son
utilisation exige un certain nombre de procédés : la
construction du tableau de contingence, le calcul du Khi-deux, le calcul du
degré de liberté, le calcul du coefficient de contingence et la
prise de décision.
Ø Tableau de contingence
Il s'agit d'un tableau à double entrée qui est
tel que les totaux en colonne et les totaux en ligne aient un sens. Ce tableau
comporte autant de colonnes que la première variable a des
modalités, et autant de lignes que la deuxième variable a des
modalités. Les colonnes et les lignes délimitent des cases dans
lesquelles on inscrit les effectifs des participants vérifiant
simultanément les modalités des deux variables.
Ø Calcul du Khi-deux
(fo - fe)2
Le Khi-deux est calculé selon la formule
suivante :
fe
2 = Avec fo= fréquence
observée et fe= fréquence théorique
(fo -fe -0,5)2
Nb : si une seule des fréquences
théoriques présente une valeur inférieure à 5, on
recoure à la correction de Yates dont la formule est la suivante :
fe
2 = avec - 0,5 =
Correction de Yates
Ø Degré de liberté
(ddl)
Le Khi-deux (÷ 2) calculé, on calcule
le degré de liberté. On a :
ddl = (r-1) (c-1) où r (rang)= nombre de rangées
et c (colonne)= nombre de colonnes.
Ø Coefficient de contingence (C)
Le coefficient de contingence sert à montrer si le lien
qui existe entre deux variables est significatif. On l'obtient en trouvant la
racine du rapport de 2 cal sur la somme de ce même 2
cal et l'effectif général. On considère que le
coefficient de contingence compris entre 0,5 et 1 est significatif.
Ø Prise de décision
Lorsque le 2 est calculé, on le compare
avec la valeur critique du 2 c'est-à-dire la valeur maximale
pour laquelle l'hypothèse nulle peut être acceptée. Cette
valeur se lit sur la table du Khi-deux, en fonction du degré de
liberté (ddl) et du seuil de significativité (en
général o, o5 soit 5% en sciences sociales).
Par ailleurs, la vérification des hypothèses
s'opère de la manière suivante :
§ Si 2cal est inférieur à 2
lu, l'on accepte l'hypothèse nulle (Ho) et rejette
l'hypothèse alternative (hypothèse de recherche, Ha), cela veut
dire qu'il y a absence de liaison entre deux variables (elles sont
indépendantes).
§ Si par contre, 2cal est supérieur
à 2 lu l'on rejette l'hypothèse nulle et on accepte
l'hypothèse alternative, cela veut dire que les deux variables sont
liées (elles sont dépendantes).
La méthodologie adoptée dans le cadre de notre
recherche étant ainsi présentée, il convient dans le
chapitre suivant, de présenter les résultats auxquels nous sommes
parvenus.
8 CHAPITRE 5 :
PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
La tâche dans ce chapitre consistera à
présenter les résultats des différentes investigations
réalisées sur le terrain. La première partie sera
consacrée à une analyse descriptive des résultats. Il
s'agira également, dans la deuxième partie de ce chapitre, de
ressortir toutes les analyses statistiques qui ont été
effectuées dans le but de répondre à la question de
recherche. La présentation se fera item par item selon leur ordre
d'apparition dans le questionnaire.
8.1.1 5.1. Analyse
descriptive des résultats
Dans cette partie, nous présenterons, item par item,
les principaux résultats obtenus après analyse des
données. La présentation sera faite sous forme de secteurs
commentés.
8.1.2 5.1.1.
Identification des participants
C'est la première section
de notre questionnaire de recherche. Elle comporte cinq (05) items
répartis ainsi qu'il suit : sexe de l'enquêté, son
âge, son statut matrimonial, son statut socio-professionnel et son niveau
d'instruction.
8.1.3 5.1.1.1.
Répartition de l'échantillon en fonction du sexe
Figure 3: répartition de l'échantillon
en fonction du sexe
Lafigure 3 présente la distribution de
l'échantillon en fonction du sexe. Il ressort de ce tableau que sur les
300 personnes interrogées 194 sont des hommes soit un pourcentage de 65
% et 106 sont des femmes soit un pourcentage de 35 %.
8.1.4 5.1.1.2.
Répartition de l'échantillon en fonction de l'âge
Figure 4:
répartition de l'échantillon en fonction de
l'âge
L'observation de la figure 4 montre que 44 % de notre
échantillon (300) ont un âge compris entre 25 et 34 ans, 29 % des
participants se situent entre 35 et 44 ans. Les participants dont l'âge
oscille entre 45 et 54 ans représentent 15% de l'échantillon et
ceux dont l'âge se situe entre 55 et 64 ans, 8 %. 4% des participants de
notre étude ont un âge compris entre 65 ans et plus
5.1.1.3. Répartition de l'échantillon
en fonction du statut matrimonial.
Figure 5:
répartition de l'échantillon en fonction du statut
matrimonial
De la figure 5, il ressort que sur un échantillon de
300 personnes, 205 sont célibataires tandis que 95 déclarent
être mariées Soient des pourcentages respectifs de 68 % et 32 %.
8.1.5 5.1.1.4.
Répartition de l'échantillon en fonction du statut
socioprofessionnel
Figure 6: répartition
de l'échantillon en fonction du statut socioprofessionnel
La figure 6 présente la distribution de
l'échantillon en fonction du statut socioprofessionnel. On peut observer
que 115 participants soit 38% sont salariés et 185 soit 62 % sont
non-salariés.
8.1.6 5.1.1.5.
Répartition de l'échantillon en fonction du niveau
d'instruction
Figure 7: répartition
de l'échantillon en fonction du niveau d'instruction
L'échantillon retenu pour notre étude compte 300
participants. On constate de la figure 7 que le secondaire est le niveau
d'instruction ayant le plus fort pourcentage (soit 65 %), suivi du
supérieur (25%). Le primaire enregistre le plus petit pourcentage (soit
10 %).
8.1.7 5.1.2.
Situation antérieure aux projets structurants
Il s'agit de la section II de
notre questionnaire. Elle comporte six (06) items dont les résultats
sont présentés ci-dessous.
8.1.8 5.1.2.1.
Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 6
Figure 8:
Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 6
L'item 6 recueille l'opinion des participants sur le fait que
leur qualité de vie était meilleure avant la construction de la
centrale à gaz de Kribi. Les résultats de la figure 8 montrent
que les personnes indécises enregistrent le score le plus fort (27 %),
celles qui répondent « très faux » ont le
second score (27 %). Le troisième score (21 %) est celui des personnes
qui répondent « faux ». Les personnes qui
répondent « Vrai » sont au nombre de 46 soit 15
% ; tandis que le plus faible score (10 %) est celui des participants qui
indiquent « très vrai ».
8.1.9 5.1.2.2.
Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 7
Figure 9: Répartition
de l'échantillon en fonction de l'item 7
La figure 9 permet d'observer que 36 % des participants de
notre étude sont indécis vis-à-vis de l'item 7 :
« Y avait-il plus de formations sanitaires dans la ville de
Kribi ?». 22 % répondent « vrai », 21 %
répondent « faux », 15 % ont coché
« très faux », tandis que 7% ont coché
« très vrai ».
8.1.10 5.1.2.3. Répartition de l'échantillon en
fonction de l'item 8
Figure 10: Répartition
de l'échantillon en fonction de l'item 8
La figure ci-dessus ventile la distribution de
l'échantillon en fonction du fait que la qualité du logement
à Kribi était décente avant la construction de la centrale
à gaz. Nous constatons que 34 % des participants sont indécis, 27
% déclarent que c'est faux. Le score de 18 % est celui des participants
qui indiquent que c'est très faux. 14 % penchent pour le
« vrai » tandis que 7 % disent que c'est très vrai.
8.1.11 5.1.2.4. Répartition de l'échantillon en
fonction de l'item 9
Figure 11: Répartition de l'échantillon
en fonction de l'item 9
La figure 11 présente la distribution de
l'échantillon en fonction de l'item 9 : « Votre
alimentation était-elle plus variée ?». Nous pouvons
observer dans cette figure que 27 % de l'échantillon déclarent
que c'est vrai, 25 % sont indécis face à la question. Egalement,
17 % de l'échantillon ont validé « faux » et
17%, « très vrai ». tandis que 14 % seulement
répondent par « très faux ».
8.1.12 5.1.2.5. Répartition de l'échantillon en
fonctionde l'item 10
Figure 12: Répartition
de l'échantillon en fonction de l'item 10
A la lumière de la figure ci-dessus, force est de
constater que 31 % de nos répondants sont indécis face au fait
qu'il y avait plus d'établissement scolaire à Kribi avant la
construction de la centrale à gaz. 24 % répondent par
« faux », 17 % indiquent que c'est « très
faux ». Ceux qui répondent par « vrai »
enregistrent également un score de 17 %, tandis que 11 %
répondent par « très vrai ».
8.1.13 5.1.2.6. Répartition de l'échantillon en
fonction de l'item 11
Figure 13: Répartition
de l'échantillon en fonction de l'item 11
Comme le montre la figure 13, 25 % de l'échantillon
sont indécis face au fait qu'ils avaient de bons revenus avant la
construction de la centrale à gaz de Kribi. 21 % déclarent que
c'est vrai, 20% disent que c'est très vrai. Les personnes qui
répondent par « très faux » enregistrent un
score de 19 % tandis que celles répondant par
« faux » enregistrent un score de 15 %.
8.1.14 5.1.3. La centrale à gaz de Kribi comme facteur
de développement économique
Cette section est la
troisième de notre instrument de collecte de données
(questionnaire). Elle est constituée de trois (03) items dont les
résultats sont les suivantes :
8.1.15 5.1.3.1. Répartition de l'échantillon en
fonction de l'item 12
Figure 14: Répartition
de l'échantillon en fonction de l'item 12
La figure 14 présente la distribution de
l'échantillon en fonction de la situation de l'économie de Kribi
avec la construction de la centrale à gaz. En effet, nous pouvons
constater que 34 % de nos enquêtés sont indécis face
à cette proposition, 27 % disent que l'économie reste très
faible, 27% déclarent qu'elle est faible. Les enquêtés qui
répondent par « vrai » enregistrent un score de 7 %
et 5 % de l'échantillon, par « très vrai ».
8.1.16 5.1.3.2. Répartition de l'échantillon en
fonction de l'item 13
Figure 15: Répartition
de l'échantillon en fonction de l'item 13
Nous avons formulé l'item 13 de la manière
suivante : « L'implantation de la centrale à gaz de
Kribi entraine-elle l'accès aux opportunités
d'emplois ?». Nous observons au vue de la figure 15 que 38 % de notre
échantillon sont indécis face à cette question. Les
répondants qui répondent par « très
aux » et ceux qui répondent par « faux »
enregistrent le même score (20 %) alors que 19 % ont validé
« vrai » et 4 % très vrai.
8.1.17 5.1.3.3. Répartition de l'échantillon en
fonction de l'item 14
Figure 16:
Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 14
La figure ci-dessus présente la répartition de
l'échantillon en de l'item 14 qui indique
que : « L'implantation de la centrale à gaz de Kribi
a-t-elle améliorée les activités économiques des
populations ?». Une observation attentive de cette figure nous
signale que 36% de l'échantillon sont indécis au sujet de l'item
14, 22 % affirment que c'est faible, 17 % déclarent que c'est
très faible. Les répondants ayant répondu par
« vrai » totalisent un pourcentage de 16%. Cependant,
seulement 9 % de nos répondants jugent que l'implantation de la centrale
à gaz de Kribi a amélioré les activités
commerciales des populations en validant « très
vrai ».
8.1.18 5.1.4. La centrale à gaz de Kribicomme facteur
de développement social
Cette section de notre
questionnaire est la quatrième. Elle comporte sept (07) items dont voici
les résultats :
8.1.19 5.1.4.1. Répartition de l'échantillon en
fonction de l'item 15
Figure 17:
Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 15
L'item 15 interroge les enquêtés sur le fait
qu'avec l'avènement de la centrale à gaz de Kribi, il y a
disponibilité des infrastructures publiques à Kribi. De ce fait,
l'analyse de la figure 17 permet de voir que sur un échantillon de 300,
les participants indécis prédominent avec un pourcentage de 31 %,
ceux qui répondent « faux » viennent en seconde
position avec 26 %. Ensuite nous avons 21 % pour les répondants qui ont
coché « très faux », puis le score de 12 %
est pour « vrai ». Les personnes ayant choisi la
proposition « très vrai » ont le plus petit score en
ce qui concerne l'item 15, soit 10 %.
8.1.20 5.1.4.2. Répartition de l'échantillon en
fonction de l'item 16
Figure 18: Répartition
de l'échantillon en fonction de l'item 16
La figure 18 présente la distribution de
l'échantillon en fonction du fait qu'avec la construction de la centrale
à gaz de Kribi, les services sociaux sont-ils meilleursà
Kribi ? Ici encore, comme pour la figure 17, les indécis
enregistrent le plus fort score soit 34 %. La modalité
« très faux » est représentée à
hauteur de 33 %, celle « faux » à hauteur de 22 %. 6
% ont répondu en cochant « vrai » tandis que 5 % ont
coché « très vrai ».
8.1.21 5.1.4.3. Répartition de l'échantillon en
fonction de l'item 17
Figure 19:
Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 17
L'observation de la figure 19 révèle que sur un
échantillon de 300 participants, 76 soit 26% répondent
« très faux » face à la proposition de l'item
17 selon laquelle avec l'avènement de la centrale à gaz de Kribi
les postes de police et de gendarmerie ont-ils augmentés à Kribi.
Les autres scores sont : 24 % pour « indécis »,
22 % pour « faux », 17 % pour « vrai »
et enfin 11% pour « très vrai ».
8.1.22 5.1.4.4. Répartition de l'échantillon en
fonction de l'item 18
Figure 20: Répartition
de l'échantillon en fonction de l'item 18
On apprend de la figure 20 que 32 % de personnes
interrogées sont indécises face à la question :
« Les populations de Kribi sont impliquées dans la gestion des
projets de développement qui les concernent ? ». Les
autres scores enregistrés à cet item sont les suivantes :
21% respectivement pour « très faux » et
« faux », 17 % pour « vrai », 9 %
« très vrai ».
5.1.4.5. Répartition de l'échantillon en
fonction de l'item 19
Figure 21:
Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 19
De la lecture de la figure ci-haut, il est clair que 43% de
participants trouvent « très faux » le fait qu'avec
l'avènement des projets structurants, il y a disponibilité des
logements sociaux à Kribi. Le score qui vient en seconde position est
celui de ceux qui répondent par « faux » (soit 26
%), ensuite nous avons les indécis qui enregistrent un score de 14 %. Le
quatrième score est pour les participants qui ont coché la
modalité « vrai » tandis que ceux qui ont
coché « très vrai » comptabilisent un score
de 7 %.
8.1.23 5.1.4.6. Répartition de l'échantillon en
fonction de l'item 20
Figure 22: Répartition
de l'échantillon en fonction de l'item 20
On apprend de la figure 22 que 37 % de l'échantillon de
notre étude sont indécises face à l'item 20 (L'état
des routes de Kribi a-t-il été amélioré ?). Il
en ressort également face à cette proposition que 24 % des
participants déclarent que c'est « vrai », 21 %
disent que c'est « faux », 13 % affirment que c'est
très faux tandis que 5 % seulement ont validé
« très vrai ».
8.1.24 5.1.4.7.
Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 21
Figure 23:
Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 21
La figure ci-dessus présente la distribution de
l'échantillon en fonction de l'item 21 qui est formulé de la
manière suivante : « Avec la construction de la centrale
à gaz de Kribi toutes les maisons sont-elles alimentées en
énergie électrique ? » Nous pouvons
aisément constater que les répondants indécis enregistrent
le plus fort score (25 %), suivi par les répondants qui ont
validé « très faux ». Il en ressort
également que les personnes ayant répondu par
« faux » et celles ayant répondu par
« vrai » ont le même score (soit 19 %), tandis que
celles ayant coché « très vrai » ont un score
de 14 %.
8.1.25 5.1.5. La centrale à gaz de Kribi comme facteur
de développement humain
C'est la section V du
questionnaire que nous avons construit et administré. Elle comporte cinq
(05) items.
8.1.26 5.1.5.1. Répartition de l'échantillon en
fonction de l'item 22
Figure 24: Répartition
de l'échantillon en fonction de l'item 22
Ainsi qu'on peut le constater sur la figure 24, 31 % de
personnes interrogées déclarent être indécises face
au fait qu'avec la construction de la centrale à gaz de Kribi, le taux
de scolarisation a augmenté. Curieusement les participants qui ont
choisi les modalités « très faux » et
« faux » comptabilisent respectivement des scores 25% et 23
% tandis que ceux qui répondent par « vrai » et
« très vrai » totalisent respectivement des scores
de 12 % et 8 %.
8.1.27 5.1.5.2. Répartition de l'échantillon en
fonction de l'item 23
Figure 25: Répartition
de l'échantillon en fonction de l'item 23
Nous pouvons aisément observer de la figure ci-dessus
que les participants indécis enregistrent le plus fort score (36 %) face
à la question : « Y a-t-il plus d'établissements
scolaires à Kribi? ». Les autres scores sont
respectivement 20%, 17 %, 15 % et 12 % pour les participants qui trouvent que
c'est « faux », « vrai »,
« très faux » et « très
vrai ».
8.1.28 5.1.5.3. Répartition de l'échantillon en
fonction de l'item 24
Figure 26:
Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 24
La figure 26 présente la distribution de
l'échantillon en fonction de l'item 24 (avec la construction de la
centrale à gaz de Kribi les individus de cette ville ont facilement
accès aux soins de santé à Kribi). Il ressort de l'analyse
de cette figure que parmi les 300 participants à notre étude, 99
soit 33 % déclarent que c'est « faux », 89 soit 30%
sont indécis, 58 soit 19 % disent que c'est « très
faux ». Egalement, on constate que ceux qui affirment que c'est
« vrai » enregistrent un score de 13 % tandis que ceux qui
répondent « très vrai » totalisent un
pourcentage de 5 %.
8.1.29 5.1.5.4. Répartition de l'échantillon en
fonction de l'item 25
Figure 27: Répartition
de l'échantillon en fonction de l'item 25
La figure 27 ventile la répartition de
l'échantillon selon le fait qu'avec la construction de la centrale
à gaz de Kribi, les soins de santé sont plus satisfaisants dans
cette ville. Il en ressort que face à ce sujet, 36 % de personnes
interrogées sont indécises, 21 % penchent pour la modalité
« faux », 20 % sont pour « vrai ». Les
autres scores sont 19 % pour les participants qui répondent par
« très faux » et enfin 4 % seulement ont
coché « très vrai ».
8.1.30 5.1.5.5. Répartition de l'échantillon en
fonction de l'item 26
Figure 28: Répartition
de l'échantillon en fonction de l'item 26
La figure ci-dessus présente la distribution de
l'échantillon en fonction de l'item 26 (avec l'avènement de la
centrale à gaz de Kribi les denrées alimentaires fournies dans
les marchés de Kribi sont-elles meilleures ?). Nous pouvons
aisément constater que comme pour la figure 27, les indécis
enregistrent le plus fort score (25 %), suivi par les répondants qui ont
validé « très faux ». Il en ressort
également que les personnes ayant répondu par
« faux » et celles ayant répondu par
« vrai » ont le même score (soit 19 %), tandis que
celles ayant coché « très vrai » ont un score
de 14 %.
8.1.31 5.1.6. Amélioration de la qualité de
vie
Composée de quatre (O4)
items, elle la dernière section de notre instrument de collecte de
données.
8.1.32 5.1.6.1. Répartition de l'échantillon en
fonction de l'item27
Figure 29: Répartition
de l'échantillon en fonction de l'item 27
L'item 27 est formulé comme suit : « A
votre avis la centrale à gaz de Kribi contribue-t-elle à
améliorer la qualité de vie des populations en zone
rurale ? ». La tendance des résultats à cette
question est consignée dans la figure ci-dessus. Nous pouvons
aisément constater que les participants qui répondent par
« faux » sont majoritaire soit 28 %, les indécis
enregistrent un score de 26 %. Les participants qui répondent par
« vrai » ont un score de 22 %, ceux qui répondent
par « très faux » ont un score de 17% tandis que 7 %
seulement répondent par « très vrai ».
8.1.33 5.1.6.3. Répartition de l'échantillon en
fonction de l'item 28
Figure 30:
Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 28
La figure 30 présente la répartition de
l'échantillon en fonction de l'item 28 (Pensez-vous que l'implantation
de la centrale à gaz de Kribi a permis d'améliorer le cadre de
logement des populations en zone rurale ?). En effet, cette figure permet
de montrer que les indécis enregistrent le plus grand score (26 %) face
à l'item 28, le score (24 %) qui vient en second est celui des personnes
qui répondent « faux ». Nous constatons aussi que le
score 17% est enregistré à la fois chez les répondant qui
ont validé « vrai » et ceux qui ont validé
« très vrai » tandis que la modalité
« très faux » enregistre un score de 16 %.
8.1.34 5.1.6.4. Répartition de l'échantillon en
fonction de l'item 29
Figure 31:
Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 29
La lecture de la figure ci-dessus permet de voir que 34 % de
personnes interrogées sont indécises au sujet de l'item 29 :
Etes-vous d'avis que l'implantation de la centrale à gaz de Kribi
entraine l'accès facile aux soins de santé ? Curieusement,
les personnes qui répondent par « faux » et celles
qui répondent par « très faux » enregistrent
respectivement des scores de 27 % et 26 %. Les autres scores sont 10 % et 3 %
respectivement pour les participants qui ont validé
« vrai » et « très vrai ».
8.1.35 5.1.6.5. Répartition de l'échantillon en
fonction de l'item30
Figure 32: Répartition
de l'échantillon en fonction de l'item 30
La figure 32 présente la distribution de
l'échantillon en fonction de l'item 30 : l'avènement de la
centrale à gaz entraine-t-il l'accès facile à
l'éducation? L'analyse de ce secteur montre que les participants qui
répondent par « très faux » sont les plus
représentés (26 %), ceux qui sont indécis viennent en
deuxième position avec un score de 26 %. Le troisième score (20
%) est celui enregistré par les répondants qui ont validé
« faux », ensuite nous avons celles qui ont choisies
« vrai » soit 15 % et enfin 13 % des personnes
interrogées répondent « très vrai ».
8.1.36 5.2. Analyse inferentielle des résultats
Une fois l'analyse descriptive des données
terminée, la tache dans cette partie consiste à une analyse
inferentielle. Le dessein est, ici, de tester les hypothèses de
recherche formulées au départ. Pour y parvenir, nous allons
utiliser un instrument de la statistique inferentielle à savoir le test
du khi-deux de Bravais-Pearson. Cet instrument permet d'étudier le lien
susceptible d'exister entre deux variables.
L'application du test du khi-deux requiert six étapes
à savoir :
· Détermination de l'hypothèse nulle et de
l'hypothèse alternative
L'hypothèse nulle (Ho) stipule qu'il
n'existe aucun lien entre la variable indépendante et la variable
dépendante. On peut également dire que les deux variables sont
indépendantes l'une de l'autre.
L'hypothèse alternative (H1) quant à
elle, stipule qu'il existe un lien entre les variables ou que les deux
variables sont dépendantes.
· Détermination du seuil de signification qui est
de 0.05 en sciences sociales (fixé par convention)
· Calcul du degré de liberté df ou
ddl suivant la formule ddl = (r-1) (c-1)
· Calcul du Khi-deux selon la formule ÷2
cal = Ó [(fo - fe )2 fe] où fo = fréquence
observée, fe = fréquence théorique
· Détermination de la valeur du Khi-deux lu ou
÷2lu
· Prise de décision qui se fait selon les
critères suivants : si ÷2 cal
>÷2lu alors, H1 est
acceptée et H0 rejetée alors l'hypothèse est
confirmée ; ÷2 cal
<÷2lu alors H1 est
rejetée et H0 acceptée alors l'hypothèse est
infirmée.
Notre étude a pour hypothèse
générale : « : la centrale à gaz de
Kribi comme projet structurant està même d'améliorer la
qualité de vie des populations environnantes ». Cette
hypothèse étant la réponse anticipée à la
question générale de recherche suivante : « la
centrale à gaz de Kribi commeprojet structurant est-elle à
même d'améliorerla qualité de vie des populations
environnantes ? ». Ainsi, pour étudier l'impact dela centrale
à gaz de Kribi comme projet structurant sur l'amélioration de la
qualité de vie des populations environnantes, le test de Khi-deux a
été convoqué.
8.1.37 5.2.1.
Vérification des hypothèses
Pour vérifier notre hypothèse
générale, nous l'avons éclaté en trois
hypothèses de recherche à savoir :
HR 1 : la centrale à gaz de
Kribicomme facteur de développement économique est à
même d'améliorer la qualité de vie des
populationsenvironnantes.
HR 2 :la centrale à gaz de
Kribicomme facteur de développement social est à même
d'améliorer laqualité de vie des populations environnantes.
HR 3 :la centrale à gaz de
Kribicomme facteur de développement humain est à même
d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.
8.1.38 5.2.1.1. Vérification de l'hypothèse de
recherche 1 (HR1)
HR 1 : la centrale à gaz de Kribi
comme facteur de développement économique est à même
d'améliorer la qualité de vie des populations
environnantes.
· Formulation des hypothèses alternative
(Ha) et nulle (Ho)
Ho : : la centrale à
gaz de Kribi comme facteur de développement économique n'est pas
à même d'améliorer la qualité de vie des
populations environnantes.
Ha : : la centrale à
gaz de Kribi comme facteur de développement économique est
à même d'améliorer la qualité de vie des
populations environnantes.
La vérification de HR1 nous a permis de croiser l'item
14 et l'item 27 de notre questionnaire de recherche. Ainsi, le tableau de
contingence est le suivant :
Tableau 3:
Tableau croisé item 14 et item 27.
Q14 :L'implantation de la centrale à gaz de Kribi
a-t-elle améliorée les activités économiques des
populations ?
|
Q27 :A votre avis le centrale à gaz de Kribi
contribue-t-elle à améliorer la qualité de vie des
populations en zone rurale ?
|
Très faux
|
faux
|
Indécis
|
Vrai
|
très vrai
|
Total
|
Très faux
|
Fo
Fe
%
|
21
12,8
41%
|
12
12,2
23%
|
3
12,4
6%
|
9
8,5
18%
|
6
5,1
12%
|
51
51,0
100%
|
Faux
|
Fo
Fe
%
|
19
16,3
29%
|
24
15,6
37%
|
13
15,8
20%
|
6
10,8
9%
|
3
6,5
5%
|
65
65,0
100%
|
Indécis
|
Fo
Fe
%
|
24
27,5
22%
|
21
26,4
19%
|
35
26,8
32%
|
21
18,3
19%
|
9
11
8%
|
110
110,0
100%
|
Vrai
|
Fo
Fe
%
|
4
12
8%
|
8
11,5
17%
|
16
11,7
33%
|
11
8
23%
|
9
4,8
19%
|
48
48,0
100%
|
Très vrai
|
Fo
Fe
%
|
7
6,5
27%
|
7
6,2
27%
|
6
6,3
24%
|
3
4,3
11%
|
3
2,7
11%
|
26
26,0
100%
|
Total
|
|
75
|
72
|
73
|
50
|
30
|
300
|
Source : SPSS 20.0
· Détermination du seuil de signification : =
0.05
· Calcul du degré de liberté df ou
ddl suivant la formule ddl = (r-1) (c-1)
ddl= (5-1) (5-1)=16
· Calcul du Khi-deux corrigé selon la formule
÷2 cal = Ó (fo - fe-0,5)2 fe]avec - 0,5 = Correction de Yates où fo
= fréquence observée, fe = fréquence
théorique
· Le Khi-deux calculé à l'aide du logiciel
SPSS a donné les résultats consignés dans le tableau
suivant :
Tableau 4:
Résultats du Khi-deux pour HR1
|
Valeur calculée
|
Ddl
|
Signification asymptotique (bilatérale)
|
Valeur
Lue
|
Khi-deux de Pearson
|
40,458
|
16
|
,001
|
26,296
|
Rapport de vraisemblance
|
43,883
|
16
|
,000
|
|
Association linéaire par linéaire
|
9,419
|
1
|
,002
|
|
Coefficient de contingence
|
,345
|
|
|
|
R de Pearson
|
,177
|
|
|
|
Corrélation de Spearman
|
,209
|
|
|
|
3 cellules (12,0%) ont un effectif théorique
inférieur à 5. L'effectif théorique minimum est de
2,60.
|
Source : SPSS 20.0
· Détermination de la valeur du Khi-deux lu ou
÷2lu
La valeur du Khi-deux lu pour un ddl=16 sur la
table est de 26,30
· Décision pour HR1
Pour un seuil de signification de 5%avec ddl=16,
÷2lu =26,30
÷2cal = 40,458, nous devons rejeter
l'hypothèse nulle (H0) selon laquelle : la
centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement
économique n'est pas à même d'améliorer la
qualité de vie des populations environnantes. Ce qui implique que
l'hypothèse alternative (Ha) est acceptée.
C'est-à-dire : la centrale à gaz de Kribi comme
facteur de développement économique est à même
d'améliorer la qualité de vie des populations
environnantes.
On conclut donc que l'hypothèse HR1 est
confirmée c'est-à-dire : « la centrale
à gaz de Kribi comme facteur de développement économique
est à même d'améliorer la qualité de vie des
populations environnantes».
8.1.39 5.2.1.2. Vérification de l'hypothèse de
recherche 2 (HR2)
HR2 : la centrale à gaz de Kribi
comme facteur de développement social sont à même
d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.
· Formulation des hypothèses alternative
(Ha) et nulle (Ho)
Ho : : la centrale à
gaz de Kribi comme facteur de développement socialn'est pas à
même d'améliorer la qualité de vie des populations
environnantes.
Ha : : la centrale à
gaz de Kribi comme facteur de développement social est à
même d'améliorer la qualité de vie des populations
environnantes.
La vérification de HR2 nous a amené à
croiser l'item 16 et l'item 29 de notre questionnaire de recherche. Ainsi, le
tableau de contingence est le suivant :
Tableau 5:
Tableau croisé item 16 et item 29
Q16 :Les services sociaux sont-ils meilleurs à
Kribi ?
|
Q29 : Etes-vous d'avis que l'implantation de la centrale
à gaz de Kribi entraine l'accès facile aux soins de
santé ?
|
Très faux
|
faux
|
Indécis
|
Vrai
|
très vrai
|
Total
|
Très faux
|
Fo
Fe
%
|
36
16
36%
|
28
24
28%
|
10
26,6
10%
|
16
16,7
16%
|
10
16,7
10%
|
100
100,0
100%
|
Faux
|
Fo
Fe
%
|
3
10,7
5%
|
20
16,0
30%
|
25
17,9
37%
|
5
11,2
7%
|
14
11,2
21%
|
67
67,0
100%
|
Indécis
|
Fo
Fe
%
|
0
16,2
0%
|
24
24,2
24%
|
41
26,9
40%
|
22
16,8
22%
|
14
16,8
14%
|
101
101,0
100%
|
Vrai
|
Fo
Fe
%
|
3
2,8
18%
|
0
4,1
0%
|
4
4,5
23%
|
7
2,8
41%
|
3
2,8
18%
|
17
17,0
100%
|
Très vrai
|
Fo
Fe
%
|
6
2,4
40%
|
0
3,6
0%
|
0
4
0%
|
0
2,5
0%
|
9
2,5
60
|
15
15,0
100%
|
Total
|
|
48
|
72
|
80
|
50
|
50
|
300
|
Source : SPSS 20.0
· Détermination du seuil de signification : =
0.05
· Calcul du degré de liberté df ou
ddl suivant la formule ddl = (r-1) (c-1)
ddl= (5-1) (5-1)=16
· Calcul du Khi-deux corrigé selon la formule
÷2 cal = Ó (fo - fe-0,5)2 fe]avec - 0,5 = Correction de Yatesoù fo =
fréquence observée, fe = fréquence
théorique
Le Khi-deux calculé à l'aide du logiciel SPSS a
donné les résultats consignés dans le tableau
suivant :
Tableau 6:
Résultats du Khi-deux pour HR2
|
Valeur calculée
|
ddl
|
Signification asymptotique (bilatérale)
|
Valeur
Lue
|
Khi-deux de Pearson
|
120,545
|
16
|
,000
|
26,296
|
Rapport de vraisemblance
|
139,300
|
16
|
,000
|
|
Association linéaire par linéaire
|
24,493
|
1
|
,000
|
|
Coefficient de contingence
|
,535
|
|
|
|
R de Pearson
|
,286
|
|
|
|
Corrélation de Spearman
|
,308
|
|
|
|
10 cellules (40,0%) ont un effectif théorique
inférieur à 5. L'effectif théorique minimum est de
2,40.
|
Source : SPSS 20.0
· Détermination de la valeur du Khi-deux lu ou
÷2lu
La valeur du Khi-deux lu pour un ddl=16 sur la
table est de 26,30
· Décision pour HR2
Pour un seuil de signification de 5%avec ddl=16,
÷2lu =26,30
÷2cal = 120,545, nous devons rejeter
l'hypothèse nulle (H0) selon laquelle : la
centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement
socialn'est pas à même d'améliorer la qualité de
vie des populations environnantes. Ce qui implique que l'hypothèse
alternative (Ha) est acceptée. C'est-à-dire :
la centrale à gaz de Kribi comme facteur de
développement social est à même d'améliorer la
qualité de vie des populations environnantes.On conclut donc que
l'hypothèse HR2 est confirmée
c'est-à-dire : « la centrale à gaz de
Kribi comme facteur de développement social est à même
d'améliorer la qualité de vie des populations
environnantes».
8.1.40 5.2.1.3. Vérification de l'hypothèse de
recherche 3 (HR3)
HR3 :: la centrale à gaz de Kribi
comme facteur de développement humain est à même
d'améliorer la qualité de vie des populations
environnantes.
Formulation des hypothèses alternative (Ha)
et nulle (Ho)
Ho : : la
centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement
humainn'est pas à même d'améliorer la qualité de
vie des populations environnantes.
Ha : : la centrale à
gaz de Kribi comme facteur de développement humain est à
même d'améliorer la qualité de vie des populations
environnantes.
La vérification de HR3 nous a amené à
croiser l'item 22 et l'item 30 de notre questionnaire de recherche. Ainsi, le
tableau de contingence est le suivant :
Tableau 7:
Tableau croisé item 22 et item 30
Q22 : Avec la construction de la centrale à gaz de
Kribi, le taux de scolarisation a-t-il augmenté ?
|
Q30 :l'avènement de la centrale à gaz
entraine-t-il l'accès facile à l'éducation ?
|
Très faux
|
Faux
|
indécis
|
Vrai
|
très vrai
|
Total
|
Très faux
|
Fo
Fe
%
|
28
19,8
37%
|
20
15,2
26%
|
2
19,5
3%
|
14
11,7
18%
|
12
9,8
16%
|
76
76,0
100%
|
Faux
|
Fo
Fe
%
|
27
18,2
38%
|
22
14
31%
|
6
17,9
9%
|
6
10,8
9%
|
9
9,1
13%
|
70
70,0
100%
|
Indécis
|
Fo
Fe
%
|
17
24,4
18%
|
18
18,9
19%
|
35
24,1
37%
|
14
14,4
15%
|
10
12,2
11%
|
94
94,0
100%
|
Vrai
|
Fo
Fe
%
|
0
9,6
0%
|
0
7,4
0%
|
28
9,4
76%
|
6
5,7
16%
|
3
4,9
8%
|
37
37,0
100%
|
Très vrai
|
Fo
Fe
%
|
6
6
26%
|
0
4,6
0%
|
6
5,9
26%
|
6
3,6
26%
|
5
2,9
22%
|
23
23,0
100%
|
Total
|
|
78
|
60
|
77
|
46
|
39
|
300
|
Source : SPSS 20.0
· Détermination du seuil de signification : =
0.05
· Calcul du degré de liberté df ou
ddl suivant la formule ddl = (r-1) (c-1)
ddl= (5-1) (5-1)=16
· Calcul du Khi-deux corrigé selon la formule
÷2 cal = Ó (fo - fe-0,5)2 fe]avec - 0,5 = Correction de Yates où fo
= fréquence observée, fe = fréquence
théorique
Le Khi-deux calculé à l'aide du logiciel SPSS a
donné les résultats consignés dans le tableau
suivant :
Tableau 8:
Résultats du Khi-deux pour HR3
|
Valeur calculée
|
Ddl
|
Signification asymptotique (bilatérale)
|
Valeur
Lue
|
Khi-deux de Pearson
|
109,550
|
16
|
,000
|
26,296
|
Rapport de vraisemblance
|
129,488
|
16
|
,000
|
|
Association linéaire par linéaire
|
13,869
|
1
|
,000
|
|
Coefficient de contingence
|
,517
|
|
|
|
R de Pearson
|
,215
|
|
|
|
Corrélation de Spearman
|
,241
|
|
|
|
4 cellules (16,0%) ont un effectif théorique
inférieur à 5. L'effectif théorique minimum est de
2,99.
|
Source : SPSS 20.0
· Détermination de la valeur du Khi-deux lu ou
÷2lu
La valeur du Khi-deux lu pour un ddl=16 sur la
table est de 26,30
· Décision pour HR3
Pour un seuil de signification de 5%avec ddl=16,
÷2lu =26,30
÷2cal = 109,550, nous devons rejeter
l'hypothèse nulle (H0) selon laquelle la centrale à
gaz de Kribi comme facteur de développement humainn'est pas à
même d'améliorer la qualité de vie des populations
environnantes. Ce qui implique que l'hypothèse alternative
(Ha) est acceptée. C'est-à-dire la centrale à
gaz de Kribi comme facteur de développement humain est à
même d'améliorer la qualité de vie des populations
environnantes.
On conclut donc que l'hypothèse HR3 est
confirmée c'est-à-dire « la centrale à gaz de Kribi comme
facteur de développement humain est à même
d'améliorer la qualité de vie des populations
environnantes.»
Tableau 9:
récapitulatif de la vérification des hypothèses de
recherche
Hypothèses de recherche
|
Test statistique
|
ddl
|
Seuil de signification
|
X2cal
|
X2lu
|
Comparaison
|
Décision
|
HR1
|
Khi-deux
|
16
|
0.05
|
40,458
|
26,30
|
X2cal> X2lu
|
Ha acceptée
|
HR2
|
Khi-deux
|
16
|
0.05
|
120,545
|
26,30
|
X2cal> X2lu
|
Ha acceptée
|
HR3
|
Khi-deux
|
16
|
0.05
|
109,550
|
26,30
|
X2cal> X2lu
|
Ha acceptée
|
Il s'agissait dans ce chapitre de présenter et
d'analyser les résultats auxquels nous sommes parvenus dans notre
étude. Ainsi, nous sommes allés de l'analyse descriptive
à l'analyse inférentielle. Cette dernière nous a permis de
vérifier nos hypothèses de recherche qui ont toutes
été confirmées ce qui implique de manière
générale que «la centrale à gaz de Kribi comme
projet structurant est à même d'améliorer la
qualité de vie des populations environnantes ». Dans la
suite de notre travail nous allons interpréter nos résultats
à la lumière des théories et proposer des suggestions.
9 CHAPITRE 6 : INTERPRETATION DES
RESULTATS
Après avoir présenté et analysé
les résultats auxquels nous sommes parvenus, la tache dans le
présent chapitre est, dans un premier moment d'interpréter nos
résultats c'est-à-dire donner une signification aux
résultats de notre étude en relation avec les théories,
et, dans un second moment, d'apporter quelques recommandations et
suggestions.
En effet, notre étude a été menée
dans l'objectif d'établir le lien entre les projets structurants du
Cameroun et l'amélioration de la qualité de vie des populations
en zone rurale. Notre hypothèse générale
(« la centrale à gaz de Kribi comme projet
structurant est à même d'améliorer la
qualité de vie des populations environnantes») a donné
naissance à trois hypothèses de recherche à
savoir :
HR 1 : la centrale à gaz de Kribi
comme facteur de développement économique est à même
d'améliorer la qualité de vie des
populationsenvironnantes.
HR 2 :la centrale à gaz de Kribi
comme facteur de développement social est à même
d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.
HR 3 :la centrale à gaz de Kribi
comme facteur de développement humain est à même
d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.
9.1.1 6.1. Interprétation des résultats
Nous allons interpréter nos résultats de
manière progressive c'est-à-dire dans l'ordre des
hypothèses de recherche.
9.1.2 6.1.1.
Hypothèse de recherche 1 (HR1)
9.1.3 6.1.1.1.
Rappel sur l'hypothèse de recherche 1 (HR1)
L'hypothèse de recherche 1 (HR1) stipule que «la
centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement
économique est à même d'améliorer la qualité
de vie des populationsenvironnantes ». La variable
manipulée ici est « la centrale à gaz de Kribi comme facteur
de développement économique ». En effet, à
travers cette variable, il a été question d'évaluer la
portée économique de la centrale à gaz sur les habitants
de Kribi, en particulier ceux à proximité de la dite centrale.
C'est à ce titre queles items 12, 13 et 14 de notre questionnaire ont
été formulés et adressés à nos
répondants.
Cette variable a ensuite été croisée avec
l'item 27 qui mesure l'amélioration de la qualité de vie des
populations en zone rurale par la question suivante :
« A votre avis la centrale à gaz de Kribi
contribue-t-elle à améliorer la qualité de vie des
populations en zone rurale ? ». Les résultats du
khi-deux (Cf. tableau 4) ont révélé quela centrale
à gaz de Kribi comme facteur de développement économique
est à même d'améliorer la qualité de vie des
populationsenvironnantes.
9.1.4 6.1.1.2.
Interprétation et discussion des résultats de HR1
L'hypothèse de recherche 1 a été
confirmée c'est-à-dire, la centrale à gaz de Kribi comme
facteur de développement économique est à même
d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes. Cela
permet de conclure que la centrale à gaz de Kribi a un impact
économique significatif sur l'amélioration de la qualité
de vie de ces populations.
En effet, selon la théorie de la comparaison ou
Relative Standards Theory, les individus peuvent évaluer leur situation
de vie en faisant une comparaison entre les buts ou objectifs fixés et
les conditions vécues. Dès lors, il devient aisé pour un
individu de Kribi de donner son avis par rapport aux répercussions
économiques qu'aurait le projet sur lui. Cela se comprend au sens de
Calman (1984) qui précise que la qualité de vie mesure
l'écart à une période précise, entre les espoirs,
les attentes de l'individu, et l'expérience individuelle actuelle.Au
regard de la figure 14, nous constatons malheureusement que 27% de nos
répondants déclarent que l'économie de la ville de Kribi
n'a pas vraiment évoluée, elle reste faible.Seulement7 % des
participants pensent que l'économie de la ville a fait un pas en avant.
De ce fait, nous tendons à croire que la centrale à gaz de Kribi
ne satisfait pas les besoins économiques de la population de cette
partie du Cameroun. Peut-être que le projet, lors de sa phase de
conception, n'a pas été pensé dans ce sens. Cela serait
contradictoire car la pertinence du terme « structurant »
est l'ensemble de retombés (pas forcément principaux, mais
secondaires) qui découlent de l'implantation d'un tel projet dans une
localité donné. C'est d'ailleurs dans ce sens que Dieudoné
Essomba, dans l'interview accordée à « Actu
Cameroun » le 24 septembre 2016, déclare qu'un projet
structurant est « un projet dont la mise en place entraîne
le développement d'un très grand nombre d'activités
nouvelles impossibles à réaliser sans ce projet ».
Pour lui, le caractère structurant d'un projet se situe dans les effets
de chaine qu'apporte le projet. Il invite à faire une nuance entre
« grand projet » et « projet
structurant » car « Certains projets peuvent être
très importants, mais n'avoir aucun effet
structurant. »
De plus, selon la dimension économique du
développement durable, le développement doit être
économiquement efficace, c'est-à-dire, il doit viser l'efficience
économique pour créer une économie innovante et
prospère. Les projets structurants doivent être tournés
vers cette logique.
9.1.5 6.1.2.
Hypothèse de recherche 2 (HR2)
9.1.6 6.1.2.1.
Rappel sur l'hypothèse de recherche 2 (HR2)
L'hypothèse de recherche 2 de notre étude est la
suivante : « la centrale à gaz de Kribicomme
facteur de développement social est à même
d'améliorer la qualité de vie des populations
environnantes ». La variable manipulée dans cette
hypothèse est « la centrale à gaz de Kribi comme
facteur de développement social ». L'objectif, à
travers cette variable, a été d'évaluer l'impact la
centrale à gaz de Kribicomme facteur de développement social sur
l'amélioration de la qualité des populations environnantes.Cela
s'est faità partir des items 15, 16, 17, 18, 19, 20 et 21 de notre
questionnaire.
Cette variable a ensuite été croisée avec
l'item 29 qui mesure l'accès aux soins de santé à travers
la question suivante : « Etes-vous d'avis que l'implantation de
la centrale à gaz de Kribi entraine l'accès facile aux soins de
santé ?»Les résultats du khi-deux (Cf. tableau
6) ont révélé un impact significatif de la centrale
à gaz de Kribicomme facteur de développement social sur
l'amélioration de la qualité de vie des populations en zone
rurale.
9.1.7 6.1.2.2.
Interprétation et discussion des résultats de HR2
« La centrale à gaz de Kribicomme facteur
de développement social sont à même d'améliore la
qualité de la vie des populations environnantes », telle
est la conclusion des résultats de HR2.
La dimension sociale du développement durable postule
que le développement doit être socialement responsable ;
Socialement équitable. Il doit permettre le plein épanouissement
de tous les humains, l'essor des communautés et le respect de la
diversité. Son objectif doit être de répondre aux
aspirations de chaque être humain d'être en sécurité,
en santé, éduqué, libre dans son expression, aimé,
reconnu, etc. Dans cette même logique, réduire les
disparités riches-pauvres.
L'évaluation de HR2 s'est faite à travers les
modalités suivantes : disponibilité des infrastructures
où 47% de nos répondants restent en désaccord (Cf. figure
17), la qualité des services sociaux avec 56 % des participants pensant
que ces services ne sont pas de bonne qualité (Cf. figure 18), la
disponibilité des postes de sécurité où nous avons
48 % des participants qui restent sceptiques (Cf. figure 19), implication dans
la gestion des projets de développement avec 41% des répondants
qui déclarent que cette implication est absente (Cf. figure 20), la
disponibilité des logements sociaux où 69 % des répondants
jugent ces derniers indisponibles (Cf. figure 21). Pour ce qui est de
l'amélioration de l'état des routes, nous observons que 69% des
répondants (cf. figure 22) ne sont pas d'avis qu'il y a eu une
amélioration à ce niveau tandis que la dernière
modalité qui vérifiait l'alimentation en énergie
électrique nous a permis de voir que 34% (cf. figure 23)des personnes
interrogées donne une réponse négative.
Ces statistiques nous montrent que le développement
social ne suit pas l'implantation des projets structurants à Kribi.
L'explication peut se trouver dans la mesure où les populations ne sont
pas impliquées dans les projets de développement qui les
concernent (cf. figure20). Avec Maslow, nous savons qu'il y a une
hiérarchisation des besoins allant des premières
nécessités physiologiques à la réalisation de soi
en passant par les besoins sociaux. Dès lors, l'individu ne peut
être satisfait lorsqu'il y a d'une part manque de logements sociaux et
absence de sécurité (besoins de sécurité) et,
d'autre part, manque d'intégration dans la gouvernance et mauvaise
qualité des services sociaux (besoins d'existence et d'amour).
La faible implication des populations dans la gestion des
projets de développement qui est mise en cause ici est la principale
cause de l'échec du développement social. Il est clair que le
développement d'une localité ne saurait se faire en marge des
populations de cette localité. D'où la nécessité de
« la bonne gouvernance ». Cette dernière implique
une certaine démocratie dans le processus de développement. Cette
conception comprend les mécanismes, processus et institutions
grâce auxquelles les citoyens ou groupes articulent leurs
intérêts, exerçant leur droit commun par la loi,
remplissent leur obligation et négocient leur développement. Il
n'est pas de besoin que les acteurs de développement décident, en
lieu et place des populations bénéficiaires d'un projet
structurant, des besoins à satisfaire chez lesdites populations.
Selon Jessol (1998), le concept de gouvernance renvoie selon
ses promoteurs à trois systèmes : le système
politico-administratif, le système économique et la
société civile. Pour cet auteur, le développement
économique et social ne peut se réaliser que grâce aux
transformations de ces trois systèmes en vue d'une plus grande
cohérence et d'une synergie dans le fonctionnement du système
global. Les fondements conceptuels et opérationnels du «
modèle de bonne gouvernance » comme le propose Hewitt De Alcantara
(1998) se résumeraient finalement dans :
- La transparence dans la gestion des affaires publiques.
- La démocratisation et la participation de la
société civile.
- La recherche systématique de l'amélioration de
l'efficacité et de l'efficience organisationnelle.
En intégrant ces principes, dans la gestion de
l'implantation des projets structurants dans les localités de notre
pays, les résultats seront surement meilleurs.
9.1.8 6.1.3.
Hypothèse de recherche 3 (HR3)
9.1.9 6.1.3.1.
Rappel sur l'hypothèsede recherche 3 (HR3)
L'hypothèse de recherche 3 stipule que
« la centrale à gaz de Kribicomme facteur de
développement humain sont à même d'améliorer la
qualité de vie des populations environnantes». « la
centrale à gaz de Kribicomme facteur de développement
humain», c'est la variable manipulée dans l'hypothèse HR3.
Il a été question d'évaluer la portée la centrale
à gaz de Kribi en tant que facteur de développement humain sur
l'amélioration de la qualité de vie des populations
environnantes. Ce qui a été fait à partir des items 22,
23, 24, 25 et 26 de notre questionnaire.
Cette variable a ensuite été croisée avec
l'item 30 qui vérifie l'accès facile à l'éducation
à travers la question suivante : « l'avènement de
la centrale à gaz de Kribi entraine-t-elle l'accès facile
à l'éducation ?»Les résultats du khi-deux
(Cf. tableau 8) ont révélé un impact significatif de la
centrale à gaz de Kribicomme facteur de développement humain sur
l'amélioration de la qualité de vie des populations
environnantes.
9.1.10 6.1.2.2. Interprétation et discussion des
résultats de HR3
Le test du Khi-deux (Cf. tableau 8) pour HR3 a
révélé quela centrale à gaz de Kribi comme facteur
de développement humain a un impact significatif sur
l'amélioration de la qualité de vie des populations
environnantes.
Selon Amartya Sen (1999) le développement humain est
« un processus permettant d'élargir l'éventail des
choix offerts aux individus : la possibilité d'améliorer leur
accès à l'éducation et aux soins de santé,
d'accroitre leurs revenus et l'accès à l'emploi ».
C'est dans ce sens que, pour vérifier notre HR3, nous avons
insisté sur l'éducation, la santé et l'alimentation.
L'observation des figures 24, 25, 26, 27 et 28 nous permet de constater que les
projets structurants n'ont pas réellement enclenché le
développement humain. Sur le plan de l'accès aux soins de
santé par exemple, la figure 26 révèle que 52 % des
participants déclarent que cet accès n'est pas facile.
La matrice de ce paradigme de développement (humain) ne
peut être que la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme qui
énonce dans son article 25/26 que :
« Toute personne a droit à un niveau de vie
suffisant pour assurer sa santé, son bienêtre et ceux de sa
famille, notamment pour l'alimentation, le logement, les soins médicaux
ainsi que pour les services sociaux nécessaires : elle a droit à
la sécurité en cas de chômage, de maladie,
d'invalidité, de veuvage et de vieillesse ; ou dans les autres cas de
perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances
indépendantes de sa volonté, ... toute personne a droit à
l'éducation. »
Il s'agit de ce que traduit le concept de
développement humain durable. L'on peut souvent constater qu'un revenu
élevé ne garantit toujours pas une protection contre la
montée rapide de problèmes tels que la toxicomanie, l'alcoolisme,
les infections sexuellement transmissibles, les violences multiformes et
l'effondrement des relations familiales.L'accroissement de la production et de
la richesse n'est qu'une condition nécessaire mais pas suffisante pour
une amélioration du capital humain.
De ce fait, l'on peut faire le parallèle avec les
résultats de HR3 et dire que si les populations de Kribi ne donnent pas
d'avis favorable en ce qui concerne l'amélioration du capital humain,
cela peut être dû au fait que les projets structurants sont
beaucoup plus envisagés sous l'angle socio-économique en
délaissant quelque peu la dimension humaine. Pourtant avec Maslow, la
réponse à un besoin en fait émerger d'autres situés
à des niveaux plus élevés
Les individus ont des besoins économiques, sociaux mais
également et surtout humains. La théorie de Maslow a d'ailleurs
révélé que l'assouvissement et l'accomplissement de ces
différents besoins participent à notre évolution
personnelle.Cette théorie implique que les conditions
économiques, sociales et culturelles sont hiérarchisées
mais ont toutes deux un impact sur le bien-être des personnes. Chez
Maslow donc, la réponse à un besoin en fait émerger
d'autres situés à des niveaux plus élevés. Alors,
les projets structurants de quel ordre soient-ils devraient être un moyen
pour les populations qui en sont bénéficiaires de se
réaliser pleinement en satisfaisant aussi bien leurs besoins les plus
primaires que d'actualisation de soi.
9.1.11 6.2. Suggestions aux autorités en charge de
l'implantation des projets structurants et aux populations
Nous tentons dans cette section sans être exhaustif de
faire quelques suggestions pour une meilleure politique de développement
dans le sens de l'amélioration de la qualité de vie des
populations. Nous pensons que les projets structurants doivent s'inscrire dans
un processus de développement où la communauté participe
au façonnement de son propre environnement dans le but
d'améliorer la qualité de vie de ces citoyens. C'est pourquoi
nous faisons des suggestions aussi bien à l'Etat qu'aux populations
elles-mêmes.
· Suggestions aux autorités en charge de
l'implantation des projets structurants
Les projets structurants sont des projets de
développement. Cependant, le développement, quelle que soit
l'approche dans laquelle on s'inscrit, renvoie à un processus dont
l'acteur fondamental est la personne humaine. De la sorte, cet acteur a
cherché pendant longtemps à réaliser le
développement et le bienêtre en agissant ailleurs que sur
lui-même. C'est dans ce sens que nous interpellons les autorités
en charge de l'implantation des projets structurants au Cameroun pour que la
priorité soit mise sur l'amélioration de la qualité de vie
(sous toutes ses variables) de l'homme quand on sait quele développement
est synonyme de libération de l'Homme, d'émancipation de tout ce
qui l'empêche de se développer sur le plan économique,
social, politique et culturel.
Nous proposons aux autorités de faire, au
préalable, une étude d'impact environnemental et social en vue de
déceler les effets négatifs du projet aussi bien sur
l'environnement que sur la société et de trouver des mesures
d'atténuations. Ceci en associant les populations dans le processus.Pour
le cas de l'étude d'impact environnemental(EIE) par exemple, La
participation du public au processus d'étude d'impacts est
énoncée par la loi-cadre relative à la gestion de
l'environnement et explicitée dans le décret N° 2005/0577/PM
du 23 février 2005 fixant les modalités de réalisation des
EIE en ses articles 9, 17(2) et 72.
Nous pensons en outre qu'un projet structurant doit être
en phase avec les aspirations du milieu auquel il est implanté ce qui le
rendra plus efficient, efficace et bénéfique pour les populations
locales.Ce diagnostic est d'autant plus important qu'on peut faire le
parallèle avec la médecine en disant qu'on ne peut proposer un
traitement à une maladie qu'on n'a pas décelé lors du
diagnostic du médecin. Cela constituerait un contre sens.
Le constat est que la mal gouvernance est la principale cause
de l'échec de développement dans la plupart des pays
subsahariens. Dès lors, la « bonne gouvernance » est
bienvenue dans un processus de développement qui se veut efficace et
pérenne. Pour éviter une discussion ardue sur les
éléments définitionnels que recouvre ou devrait recouvrir
un tel concept, retenons en rapport avec notre sujet celle qui veut que la
bonne gouvernance soit un mode d'exercice de l'autorité dans la gestion
impartiale, transparente et efficace des affaires publiques, fondé sur
la légitimité.Elle implique la démocratie. Selon Amartya
Sen, la démocratie fait partie intégrante du
développement, envisagé comme « un processus d'expansion des
libertés réelles dont les personnes peuvent jouir. De cette
façon, l'expansion des libertés constitue à la fois la fin
première et le moyen principal du développement » (Sen
2000).
Les gouvernements doivent être capables de gérer
efficacement les ressources dont ils peuvent disposer au profit de tous les
citoyens. En effet, nous tentons de dire qu'un bon gouvernement est la
condition sine qua none d'un développement durable. Des politiques
économiques rationnelles et des institutions démocratiques
solides répondant aux besoins de la population et des infrastructures
améliorées sont indispensables pour maintenir la croissance
économique, réduire la pauvreté et créer des
emplois. Cette conception impliquerait l'existence d'un dialogue social
véritable, ouvert à toutes les forces économiques et
sociales ; ce dialogue étant lui-même l'une des garanties de la
« bonne gouvernance » qui est au principe de cette approche de
développement. Ainsi, les projets structurants doivent être
implantés en associant les populations à toutes les
étapes. C'est dans ce sens que Ela (2001) suggère, pour le
développement de l'Afrique, qu'il faut passer de la recherche
« pour » les populations à la recherche
« avec » les populations.
C'est pour quoi l'on assiste à l'émergence d'un
concept nouveau dans le développement communautaire. Il s'agit de
l'empowerment (terme anglais) qui réfère à la prise en
charge de l'individu par lui-même, de sa destinée
économique, professionnelle, familiale et sociale. La notion
d'empowerment est à la mode, c'est augmenter le pouvoir d'agir des
personnes et des groupes. C'est comme son nom l'indique, c'est le processus
d'acquisition d'un « pouvoir » (power), le pouvoir de travailler, de
gagner son pain, de décider de son destin de vie sociale en respectant
les besoins et termes de la société.
· Aux populations
Les résultats de notre modeste travail dans la
localité de la centrale à gaz de Kribi, nous ont permis de
constater un manque d'implication des populations dans les projets de
développement qui les concernent. Cela est peut-êtredû
à une mal gouvernance. Cependant, nous pensons que certaines populations
se désolidarisent souvent des actions qui sont menées dans le
sens de leurs propres intérêts. C'est pourquoi nous les exhortons
à être plus « acteur » que
« spectateur » dans toutes les phases d'implantation d'un
projet de développement ceci dans le but de s'approprier le dit projet
et permettre ainsi sa pérennité.
En effet, nous invitons les populations à adopter des
attitudes responsables en veillant à l'entretien des projets dont elles
sont bénéficiaires quand on sait qu'après la construction
d'une infrastructure dans une localité le suivi que cela implique n'est
toujours pas au rendez-vous. C'est donc aux populations que revient cette
délicate tâche dès lors que leurs conditions de vie en
dépendent.
Il faudrait que les populations locales puissent
procéder de façon participative à l'élaboration de
plans locaux de développement en accord avec les grandes orientations du
pays.
Le chapitre 6 nous a permis d'interpréter les
résultats auxquels nous sommes parvenus dans notre étude. Ceci a
été fait à la lumière des théories
convoquées pour expliquer notre étude. Nous avons,
également dans ce chapitre, essayé d'apporter des suggestions aux
autorités en charge de la construction des projets structurants dans
notre pays.
10 CONCLUSION GENERALE
Cette étude intitulé « projets
structurants du Cameroun et amélioration de la qualité de vie des
populations en zone rurale : cas de la centrale à gaz de
Kribi »a été menée dans le domaine des
sciences de l'éducation en générale et
particulièrement en intervention et action communautaire. Son objectif
principal a étéd'étudier l'impact de la centrale à
gaz de Kribi comme projet sur l'amélioration de la qualité de vie
des populations environnantes. Ses objectifs spécifiques
étaientd'étudier l'impact de la centrale à gaz de Kribi en
tant que projet structurantrespectivement comme facteur de développement
économique, comme facteur de développement social et comme
facteur de développement humain sur l'amélioration de la
qualité de vie des populations environnantes.
La recherche que nous avons menée était
bâtie sur la question principale suivante : « la
centrale à gaz de Kribicomme projet structurant est-elle à
même d'améliorer la qualité de vie des populations
environnantes ?».En guise de réponse anticipée
à cette question, nous avons fait l'hypothèse que :
« la centrale à gaz de Kribicomme projet structurant est
à même d'améliorer la qualité de vie des populations
environnantes ». Cette hypothèse a elle-même
été éclatée en trois hypothèses de recherche
dont la vérification à partir des données de terrain a
donné les résultats suivants :
· Résultat pour HR1
HR1 : la centrale à gaz de Kribi
comme facteur de développement économique est à même
d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.
Ho : la centrale à gaz
de Kribi comme facteur de développement économique n'est pas
à même d'améliorer la qualité de vie des
populations environnantes.
Ha : la centrale à gaz
de Kribi comme facteur de développement économique est à
même d'améliorer la qualité de vie des populations
environnantes.
Pour= 0,05avec ddl=16, on a÷2lu
=26,30 ÷2cal = 40,458. Alors, Ho
est rejetée et Ha est donc confirmée.
· Résultat pour HR2
HR2 : la centrale à gaz de Kribi
comme facteur de développement social est à même
d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.
Ho : la centrale à gaz
de Kribi comme facteur de développement social n'est pas à
même d'améliorer la qualité de vie des populations
environnantes
Ha : la centrale à gaz
de Kribi comme facteur de développement social est à même
d'améliorer la qualité de vie des populations
environnantes
Pour = 0,05avec ddl=16, on a÷2lu
=26,30 ÷2cal = 120,545. Alors,
Ho est rejetée et Ha est donc confirmée.
· Résultat pour HR3
HR3 :la centrale à gaz de Kribi
comme facteur de développement humain est à même
d'améliorer la qualité de vie des populations
environnantes.
Ho : la
centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement humain
n'est pas à même d'améliorer la qualité de
vie des populations environnantes.
Ha : la centrale à gaz
de Kribi comme facteur de développement humain est à même
d'améliorer la qualité de vie des populations
environnantes
Pour = 0,05avec ddl=16, on a÷2lu
=26,30 ÷2cal = 109,550. Alors,
Ho est rejetée et Ha est donc confirmée.
Ces résultats nous ont permis de confirmer notre
hypothèse générale selon laquelle la centrale à gaz
de Kribi comme projet structurant est à même d'améliorer la
qualité de vie des populations environnantes.
La recherche que nous avons menée nous a permis de
comprendre que les projets structurants peuvent contribuer à
améliorer la qualité de la vie des populations en zone rurale.
Ceci sur les plans économique, social et humain.En effet, comme le
soulignent Bubolz et al. (1980)la qualité de la vie est
considérée dans un sens très général pour
décrire le bien-être ou le mal être des gens et/ou de
l'environnement dans lequel ils vivent. Du point de vue de l'individu, la
qualité de la vie consiste en un degré d'accomplissement ou de
satisfaction de leurs besoins physiques, biologiques, psychologiques,
économiques et sociaux de base.
Pour qu'un projet structurant puisse s'inscrire dans une
logique d'efficience et de pérennité et pour qu'il puisse
améliorer la qualité de vie des individus, nous avons
énoncé quelques suggestions. La principale suggestion est qu'il
est impératif que les autorités puissent faire montre de
« bonne gouvernance » dans le but que le
développement soit fait « avec » les populations et
non « pour » les populations. Le constat est que ces
dernières attendent beaucoup de ces projets en termes
d'amélioration de la qualité de vie. La recherche de la
satisfaction des besoins est une motivation commune aux individus. Nous avons
l'avons souligné avec la théorie de Maslow.
Parvenu à la fin de notre étude, nous trouvons
judicieux de préciser que notre travail comporte néanmoins
quelques limites. La première est notre impuissance à
récolter les avis de tous les individus de Kribi. La localité de
la centrale à gaz qui est une zone rurale, ne regorgeant pas assez
d'habitants, nous nous sommes vus obligés d'étendre notre
collecte dans la zone urbaine de Kribi.
La seconde limite de l'étude est que les projets
structurants sont encore jeunes et leurs impacts ne semblent pas encore
être perceptibles. De plus, nous avons embrassé un concept de
qualité de vie qui a le mérite d'être très vaste en
termes de dimensions et d'indicateurs.
Une autre limite est qu'une telle étude aurait
été menée en deux phases. C'est-à-dire une
première phase où la centrale à gaz était absente
pour voir le niveau de qualité de vie des populations à cette
période de leur vie ; et une seconde phase après la
construction et l'exploitation véritable de cette centrale thermique
évaluer le changement survenu chez les individus par rapport à
une phase où le projet était absent. La méthode de
recherche mixte aurait été fructueuse quand on connait la valeur
du discours d'un entretien.
Toutefois, cette recherche n'étant qu'un pavé
jeté dans la marre, des recherches ultérieures dans ce domaine
sont nécessaires pour aborder les facettes intouchées de notre
étude.
11
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ANNEXES
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1: Autorisation de
recherche................................................................xi
Annexe 2: Questionnaire de
recherche.............................................................xii
Annexe 3 : Table du
khi-deux......................................................................xv
Annexe 1 : Autorisation de recherche
Annexe 2 : Questionnaire
UNIVERSITÉ DE
YAOUNDÉ I THE UNIVERSITY OF
YAOUNDÉ I
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FACULTÉ DES SCIENCES
THE FACULTY OF EDUCATION
DE L'ÉDUCATION
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DEPARTEMENT DE L'EDUCATION
DEPARTMENT OF SPECIALIZED
SPECIALISEE
EDUCATION
QUESTIONNAIRE DE RECHERCHE
En vue d'améliorer et de vous impliquer dans les
réalisations du gouvernement qui concernent votre localité, nous
faisons une recherche sur le sujet suivant : « Projets
structurants du Cameroun et amélioration de la qualité de vie des
populations en zone rurale : cas de la centrale à gaz de
Kribi ». Pour cette raison, nous vous
prions de bien vouloir répondre très sincèrement aux
questions qui vous sont posées. Nous vous garantissons l'anonymat de
vos réponses qui seront exclusivement utilisées à des fins
de recherche.
NB : veuillez lire attentivement et mettre
une croix dans la case qui correspond le mieux à votre opinion ou en
complétant les lignes.
1. Identification de l'enquêté(e)
Q1. Sexe : 1) Masculin
2)Féminin
Q2. Age : 1) 25-34 ans 2) 35-44 ans
3) 45- 54 ans 4) 55-64 ans 5) 65 ans et plus
Q3. Statut
matrimonial : 1)Marié(e)
2)Célibataire
Autres............................................................................................................
Q4. Statut socio-professionnel :
1)Salarié(e) 2)Non salarié(e) 3) Agriculteur (trice)
Q5. Niveau d'instruction : 1)Primaire
2) Secondaire 3) Supérieur 4) Dernier diplôme obtenu
.....................................................................
2. Situation antérieure aux projets
structurants
Veuillez mettre une croix dans la case qui correspond le mieux
à votre point de vue.
Légende : 1= pas du tout
vrai ; 2= pas vrai ; 3=ni vrai/ni faux ; 4= vrai ; 5=
très vrai
Avant l'avènement de la centrale à gaz de Kribi,
N°
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1
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2
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3
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4
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5
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Q6
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Votre qualité de vie était-elle meilleure ?
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Q7
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Y avait-il plus de formations sanitaires dans la ville de
Kribi ?
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Q8
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Votre logement était-il décent ?
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Q9
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Votre alimentation était-elle plus variée ?
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Q10
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Y avait-il plus d'établissements scolaires à
Kribi ?
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Q11
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Vous aviez de bons revenus
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2. la centrale à gaz de Kribi comme facteur de
développement économique
Veuillez mettre une croix dans la case qui correspond le mieux
à votre point de vue
Légende : 1= pas du tout
vrai ; 2= pas vrai ; 3=ni vrai/ni faux ; 4= vrai ; 5=
très vrai
Avec l'avènement de la centrale à gaz de Kribi,
N°
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1
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2
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3
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4
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5
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Q12
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L'économie de Kribi est-elle fluorescente ?
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Q13
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L'implantation de la centrale à gaz de Kribi entraine-elle
l'accès aux opportunités d'emplois ?
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Q14
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L'implantation de la centrale à gaz de Kribi a-t-elle
améliorée les activités économiques des
populations ?
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4. la centrale à gaz de Kribi comme facteur de
développement social
Veuillez mettre une croix dans la case qui correspond le mieux
à votre point de vue.
Légende : 1= pas du tout
vrai ; 2= pas vrai ; 3=ni vrai/ni faux ; 4= vrai ; 5=
très vrai
Avec l'avènement de la centrale à gaz de Kribi,
N°
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1
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2
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3
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4
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5
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Q15
|
Il y a disponibilité des infrastructures publiques
à Kribi
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Q16
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Les services sociaux sont de bonne qualité à
Kribi
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Q17
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Les postes de police et de gendarmerie ont-ils augmentés
à Kribi ?
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Q18
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Les populations de Kribi sont impliquées dans la gestion
des projets de développement qui les concernent ?
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Q19
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Il y a disponibilité des logements sociaux
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Q20
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L'état des routes de Kribi a-t-il été
amélioré ?
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Q21
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Toutes les maisons sont-elles alimentées en énergie
électrique ?
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5. la centrale à gaz de Kribicomme facteur de
développement humain
Veuillez mettre une croix dans la case qui correspond le mieux
à votre point de vue.
Légende : 1= pas du tout
vrai ; 2= pas vrai ; 3=ni vrai/ni faux ; 4= vrai ; 5=
très vrai
Avec l'avènement de la centrale à gaz de Kribi,
N°
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1
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2
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3
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4
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5
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Q22
|
Le taux de scolarisation a-t-il augmenté ?
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Q23
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Y a t-il plus d'établissements scolaires ?
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Q24
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Les populations ont-elles facilement accès aux soins de
santé ?
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Q25
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Les soins de santé sont-ils plus satisfaisants ?
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Q26
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Les denrées alimentaires fournies dans les marchés
de Kribi sont-elles meilleures ?
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6. Amélioration de la qualité de
vie
Veuillez mettre une croix dans la case qui correspond le mieux
à votre point de vue.
Légende : 1= pas du tout
vrai ; 2= pas vrai ; 3=ni vrai/ni faux ; 4= vrai ; 5=
très vrai
N°
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1
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2
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3
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4
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5
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Q27
|
A votre avis la centrale à gaz de Kribi contribue-t-elle
à améliorer la qualité de vie des populations en zone
rurale ?
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Q28
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Pensez-vous que l'implantation de la centrale à gaz de
Kribi a permis d'améliorer le cadre de logement des populations en zone
rurale ?
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Q29
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Etes-vous d'avis que l'implantation de la centrale à gaz
de Kribi entraine l'accès facile aux soins de santé ?
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Q30
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Les structures et biens détruits suite à
l'implantation de la centrale à gaz de Kribi ont-ils été
rétablis ?
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Merci de votre contribution
Annexe 3 : Table du khi-deux
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE
i
DEDICACE
iii
REMERCIEMENTS
iv
RESUME
v
ABSTRACT
vi
LISTE DES TABLEAUX
vii
LISTE DES FIGURES
viii
LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET
ACRONYMES
ix
INTRODUCTION GENERALE
1
CADRE
THEORIQUE
8
CHAPITRE 1 : PROBLEMATIQUE DE
L'ETUDE
9
1.1 Contexte et justification de
l'étude
9
1.2. Position du problème
15
1.4. Question générale de
recherche
20
1.4.1. Questions spécifiques de
recherche
20
1.4.1. Objectif général
21
1.4.2. Objectifs spécifiques
21
1.7. Délimitation de l'étude
23
CHAPITRE 2 : INSERTION THEORIQUE DE
L'ETUDE
26
2.1. DEFINITION DES CONCEPTS
26
2.1.1. Développement
26
2.1.2. Projet
28
2.1.3. Projet structurant
29
2.1.4. Amélioration
30
2.1.5. Qualité de vie
30
2.1.6. Population
31
2.1.7. Zone rurale
32
2.2. THEORIES EXPLICATIVES DU SUJET
33
2.2.1. La théorie de la comparaison ou
Relative Standards Theory
33
2.2.2. La théorie de la nature humaine ou
des besoins hiérarchiques développée par Abraham Harold
Maslow
34
2.2.3. Les modèles théoriques de la
qualité de vie
37
2.2.3.1. Le modèle de Bubolz et de ses
collaboratrices (1980)
38
2.2.3.2. Le modèle de Bigelow et de ses
collaborateurs
39
2.2.3.2. Le modèle de Reich et Zautra
39
2.2.3.4. Le modèle d'Abbey et Andrews
40
CHAPITRE 3 : REVUE DE LA
LITTERATURE
42
3.1. La notion de qualité de vie
42
3.1.1. Historique du concept de qualité de
vie
42
3.1.2. La Qualité de vie vue sur son aspect
environnemental
43
3.1.4. La Qualité de Vie abordant tous les
domaines de la vie et vue comme un tout
45
3.1.5. Les indicateurs de la qualité de
vie
47
3.1.6. Les facteurs associés à la
Qualité de vie
52
3.1.6.1. Les variables
sociodémographiques
53
3.1.6.2. Les variables reliées aux
conditions de vie
54
3.2. Les projets structurants et le
développement durable
56
3.2.1. Le développement durable depuis
1972
56
3.2.2. Les projets structurants et les trois
dimensions du développement durable.
57
3.2.3. Projets structurants et le
développement humain
58
CADRE
METHODOLOGIQUE ET OPERATOIRE
61
CHAPITRE 4 : METHODOLOGIE DE
L'ETUDE
62
4.1. Le type de recherche
62
4.2. Rappel des hypothèses et leurs
variables
62
4.2.1. Hypothèse générale et
ses variables
62
4.2.2. Les modalités des variables
63
4.2.3. Le plan factoriel
63
4.2.4. Hypothèses de recherche
64
4.2.5. Tableau synoptique
65
4.3. Présentation du site de la
recherche
67
4.3.2. Population d'étude
69
4.3.3. Echantillonnage et échantillon
70
4.4. Technique de collecte de données
71
4.4.1. Le questionnaire
71
4.4.2. La pré-enquête
72
4.4.3. L'enquête finale
72
4.5. Techniques d'analyse des données
73
4.5.1. Analyse statistique : le test du
Khi-carré
73
CHAPITRE 5 : PRESENTATION ET ANALYSE
DES RESULTATS
76
5.1. Analyse descriptive des résultats
76
5.1.1. Identification des participants
76
5.1.1.1. Répartition de
l'échantillon en fonction du sexe
77
5.1.1.2. Répartition de
l'échantillon en fonction de l'âge
77
5.1.1.4. Répartition de
l'échantillon en fonction du statut socioprofessionnel
79
5.1.1.5. Répartition de
l'échantillon en fonction du niveau d'instruction
79
5.1.2. Situation antérieure aux projets
structurants
80
5.1.2.1. Répartition de l'échantillon
en fonction de l'item 6
80
5.1.2.2. Répartition de l'échantillon
en fonction de l'item 7
81
5.1.2.3. Répartition de l'échantillon
en fonction de l'item 8
81
5.1.2.4. Répartition de l'échantillon
en fonction de l'item 9
82
5.1.2.5. Répartition de l'échantillon
en fonction de l'item 10
83
5.1.2.6. Répartition de l'échantillon
en fonction de l'item 11
83
5.1.3. La centrale à gaz de
Kribi comme facteur de développement
économique
84
5.1.3.1. Répartition de l'échantillon
en fonction de l'item 12
84
5.1.3.2. Répartition de l'échantillon
en fonction de l'item 13
85
5.1.3.3. Répartition de l'échantillon
en fonction de l'item 14
85
5.1.4. La centrale à gaz de Kribi comme
facteur de développement social
86
5.1.4.1. Répartition de l'échantillon
en fonction de l'item 15
86
5.1.4.2. Répartition de l'échantillon
en fonction de l'item 16
87
5.1.4.3. Répartition de l'échantillon
en fonction de l'item 17
87
5.1.4.4. Répartition de l'échantillon
en fonction de l'item 18
88
5.1.4.6. Répartition de l'échantillon
en fonction de l'item 20
89
5.1.4.7. Répartition de l'échantillon
en fonction de l'item 21
89
5.1.5. La centrale à gaz de Kribi comme
facteur de développement humain
90
5.1.5.1. Répartition de l'échantillon
en fonction de l'item 22
90
5.1.5.2. Répartition de l'échantillon
en fonction de l'item 23
91
5.1.5.3. Répartition de l'échantillon
en fonction de l'item 24
91
5.1.5.4. Répartition de l'échantillon
en fonction de l'item 25
92
5.1.5.5. Répartition de l'échantillon
en fonction de l'item 26
92
5.1.6. Amélioration de la qualité de
vie
93
5.1.6.1. Répartition de l'échantillon
en fonction de l'item 27
93
5.1.6.3. Répartition de l'échantillon
en fonction de l'item 28
94
5.1.6.4. Répartition de l'échantillon
en fonction de l'item 29
94
5.1.6.5. Répartition de l'échantillon
en fonction de l'item 30
95
5.2. Analyse inferentielle des résultats
95
5.2.1. Vérification des
hypothèses
96
5.2.1.1. Vérification de l'hypothèse
de recherche 1 (HR1)
97
5.2.1.2. Vérification de l'hypothèse
de recherche 2 (HR2)
100
5.2.1.3. Vérification de l'hypothèse
de recherche 3 (HR3)
103
CHAPITRE 6 : INTERPRETATION DES
RESULTATS
107
6.1. Interprétation des résultats
107
6.1.1. Hypothèse de recherche 1 (HR1)
107
6.1.1.1. Rappel sur l'hypothèse de recherche
1 (HR1)
107
6.1.1.2. Interprétation et discussion des
résultats de HR1
108
6.1.2. Hypothèse de recherche 2 (HR2)
109
6.1.2.1. Rappel sur l'hypothèse de
recherche 2 (HR2)
109
6.1.2.2. Interprétation et discussion des
résultats de HR2
109
6.1.3. Hypothèse de recherche 3 (HR3)
111
6.1.3.1. Rappel sur l'hypothèse de recherche
3 (HR3)
111
6.1.2.2. Interprétation et discussion des
résultats de HR3
112
6.2. Suggestions aux autorités en charge de
l'implantation des projets structurants et aux populations
113
CONCLUSION GENERALE
117
BIBLIOGRAPHIE
120
ANNEXES
125
TABLE DES MATIERES
xvi