L'impact de la crise économique sur la relation fournisseur-acheteurpar Ilyass Mohammed Smimid Kedge Business School - Management des Achats internationaux et innovation 2021 |
Préconisation 2 : Accélérer la digitalisation de la fonction achatLa crise économique actuelle a remis en question le rôle de la digitalisation. La révolution numérique dans le milieu de l'industrie conduit chaque fonction à réinventer ses pratiques, son avenir et même son poids au sein de l'entreprise, les directions Achats n'échappent pas à la règle. La digitalisation de la fonction Achat aura des conséquences profondes sur la relation avec les fournisseurs dont certaines n'ont pas encore été assez étudiées. A titre d'exemple, l'extension de la chaîne de valeur grâce à la digitalisation augmentera la qualité et la rapidité de réponse aux acheteurs, toutefois elle représente une source de conflits juridiques, en matière de propriété et de protection des données fournisseurs. Quoi que la digitalisation ait des contraintes, notre étude a mis en évidence plusieurs avantages. La signature électronique des contrats à titre d'exemple a permis un gain en temps et en argent. Les acheteurs ne disposant pas de cet outil ont rencontré un blocage pendant la crise empêchant l'avancement de leurs projets. Pareil pour la sécurité des approvisionnements, grâce à la digitalisation la passation des commandes se fait aujourd'hui à travers des plateformes digitales interconnectées,l'approvisionnement en ligne, est devenu la solution efficace de la fonction Achats permettant une interconnexion fournisseurs, acheteurs et opérationnels autour de pratiques et de référentiels communs. Préconisation 3 : Diversifier les sourcesLes acheteurs optimisent leurs chaînes d'approvisionnement à travers la réduction des stocks et les coûts d'approvisionnement, cela les a poussés à sourcer dans les pays à bas coût sans prendre en considération le risque lié à la rupture de la chaine logistique. La crise du Covid-19 pourrait ainsi amener certaines entreprises à repenser leur évaluation des risques de rupture d'approvisionnement, en portant une attention accrue à la concentration géographique de la production de certains articles. Une telle réévaluation aboutirait à une diversification des sources d'approvisionnement en maintenant plusieurs fournisseurs en même temps pour renforcer la résilience de leur chaîne logistique. Mais diversification ne signifie pas nécessairement relocalisation sur le territoire national ou régionalisation des chaînes de production. Préconisation 4 : Maintenir un bon niveau de stock de sécuritéLe stock de sécurité a souvent été source de conflit au sein des entreprises. Entre la sécurisation des approvisionnements et le coût qu'il représente, le maintenir ou pas représente un réel dilemme. Il a fallu attendre l'arrivée de la crise actuelle pour reconnaitre son importance. Avec la pénurie des matières premières et le blocage des chaines logistiques, seules les entreprises ayant gardé un bon niveau de stock de sécurité ont pu maintenir leur activité. Le concept du juste à temps qui se base sur le principe de l'arrivée des biens au moment où l'on a besoin d'eux, risque également d'évoluer. Les stocks de sécurité seront reconsidérés et ne seront plus forcément vus comme des sources de coûts. Les entreprises ne sont pas obligées d'appliquer ce principe pour tous les produits. Elles peuvent selon leurs moyens se baser uniquement sur les activités critiques limitant ainsi l'impact financier. Elles doivent remettre en cause certains principes de rentabilité en sollicitant la trésorerie pour assurer des stocks de sécurité des produits sensibles, dans le cas ou ceux-ci ne peuvent pas être produits à proximité. |
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