III.2.
CAUSES DE L'OCCUPATION ANARCHIQUE DU QUARTIER MOSOSO
Il ressort, après analyse
sur le terrain, cinq causes majeures de l'anarchie du quartier Mososo. Il
s'agit :
Ø Niveau de vie très bas,
Ø Du déséquilibre sur les marchés
du foncier et les différents conflits fonciers,
Ø De la crise de l'habitat,
Ø De la non application des normes d'urbanisme pour un
développement durable et le problème d'assainissement.
III.2.1. Conditions de vie
Comme la majorité de nos capitales africaines, la
pauvreté est importante à Kinshasa. Selon les études
KAPAGAMA I.P. (2001), 47,6% de la population kinoise vivent dans la
pauvreté en 2010. Cela se justifie par le taux élevé des
chômeurs. D'ailleurs, lors de nos enquêtés, il a
été révélé que 50% de nos sujets
enquêtés sont des chômeurs et 26,8% sont dans l'informel. Et
selon les études de KAPAGAMA I.P. (2001), 19,0% de la population jeune
de la ville de Kinshasa sont des chômeurs. Il renchérit que le
secteur informel non agricole est très développé avec
près de 1 millions d'emplois à Kinshasa et on compte des
unités de production informelles kinoises concentrées
essentiellement dans le commerce et les services.
C'est donc le manque des moyens financiers qui poussent des gens à
construire sans normes urbanistiques et architecturales, et sur des sites
impropres à la construction.
III.2.2. Déséquilibre
sur les marchés du foncier et différents conflits fonciers
Les conflits fonciers opposent soit de tierces personnes, soit
des particuliers contre les services étatiques des affaires
foncières. Les conflits défrayant la chronique dans la
juridiction du secteur foncier dans la ville sont légions.
Les conflits fonciers dans les villes africaines notamment en
République Démocratique du Congo constituent une question
épineuse relative à la gestion urbaine. Les causes de conflits
fonciers sont nombreuses et difficiles à appréhender. Les enjeux
qui résultent du sol urbain sont les principaux facteurs de tensions
entre les populations urbaines.
A ce qui concerne le quartier Mososo, la plupart d'occupants
ne disposent pas des documents d'urbanisme, du cadastre et de planification qui
encadrent l'urbanisation et donc l'occupation du sol. Pour eux, ces documents
coûtent chers. Du fait de l'absence de ces documents, les conflits
fonciers s'avèrent inévitables à cause de l'occupation
anarchique de l'espace de ce quartier, du morcellement et de la vente des
parcelles d'habitation, du mauvais partage de la succession, de la vente d'un
bien appartenant à une succession, de l'escroquerie, du
déplacement des limites...
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