WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La protection juridique des droits de l’enfant en situation de conflit armé: l’exemple de la république centrafricaine


par Stephane YOUFEINA
Universite de Nantes en France - Master 2 en Droit International et Europeen des Droits Fondamentaux 2017
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Conclusion Générale

Aux termes de cette étude, il conviendrait donc d'affirmer que cette étude a permis de comprendre la situation des enfants victime du conflit armé en Centrafrique. L'étude fait ressortir des informations sur la nature du phénomène, les facteurs déterminants, les différentes manifestations ainsi que les réponses et les réactions face à l'exploitation et l'utilisation des enfants dans le conflit armé en Centrafrique. Le déplacement des personnes en Centrafrique a eu un impact sur les conditions de vie des enfants et de leurs parents. Les enfants victimes et leurs parents se trouvent dans des situations vulnérables, de vie précaire et de dépendance économique. La précarité s'observe par le cadre physique de vie peu attrayant, l'accès à l'éducation et à la formation limité aux enfants des familles riches en Centrafrique. Nous pouvons également mentionner la perte des emplois des parents, les incapacités physiques et psychologiques, et les traumatismes nés du conflit et parfois non traité sur les enfants et leurs familles.

Le conflit a créé des cas de déplacés internes, qui ont eu des conséquences sur le développement moral, mental, social, spirituel des enfants. Il a été également observé une dislocation de la cellule familiale qui a favorisé la naissance des enfants séparés, des enfants orphelins et des groupes d'enfants vulnérables. Par ailleurs, la réponse nationale n'est pas suffisante malgré tous les efforts de solidarité qui ont été mis en place pour porter secours aux enfants victimes ou sinistrés. Dans ce contexte de crise, les enfants constituent pour la famille et pour les utilisateurs une main d'ouvre abondante et bon marché. Durant les mouvements des populations et la période transitoire et post-crise, les enfants et leurs parents se débrouillent. Survivre en période de conflit armé sans ressources propres et sans travail place les enfants et les parents dans une situation vulnérable, et par conséquent, pour la plupart, ils n'ont pas alternative que d'exercer les activités économiques afin de subvenir aux besoins familiaux.

Les enfants, dans leur volonté de faire quelque chose, sont souvent exposés à des formes d'exploitation économique et sexuelle. Le conflit armé a favorisé l'émergence de nouvelles formes d'exploitation économique. Ces formes d'exploitation sont connues ou peu connues avant le mouvement des personnes. En réalité, elle n'est pas une nouveauté en tant que tel, mais elles ont été rendues visibles à la population, à l'occasion de la crise armée. Selon les données disponibles, au Nord du pays. Certaines formes d'exploitation des enfants telles que la prostitution infantile, la mendicité, et l'utilisation des enfants dans le trafic et la commercialisation des produits prohibés ou frauduleux, les travaux dangereux ou pénibles ont connu une forte émergence. Le travail précoce se développe dans une dynamique existentielle. Ce phénomène du travail précoce semble davantage toucher les enfants quel que soit la situation et le statut des enfants. Avec une moyenne d'âge de 13 ans, le travail précoce des enfants dans le contexte de conflit armé est préoccupant, vue l'ampleur du phénomène.

Les conditions de travail sont difficiles pour tous les enfants. Les enfants travaillent dans les conditions difficiles qui sont reconnues comme tel par les employeurs et les parents d'enfants travailleurs. Certains matériels ou équipement de travail, notamment les produits chimiques, les objets tranchants ou lourds, etc. sont dangereux pour les enfants, mais leurs utilisateurs et leurs parents ne se soucient pas de ces risques. Les enfants salariés sont peu rémunérés car la main d'oeuvre est supérieure à la demande dans un contexte où toutes les populations touchées par le conflit armé se débrouillent pour survivre. Le secteur informel recrute beaucoup d'enfants. Les activités exercées sont des activités du secteur informel. Le conflit armé a eu des impacts sur les activités et sur les enfants eux-mêmes. Nombre d'enfants n'ont pas eu accès aux salles de classes, et le conflit armé a suscité des vocations économiques, des petites activités de survie. Les réponses face au phénomène sont insuffisantes. Cette étude a fait ressortir le fait que tous les acteurs publics, les acteurs sociaux, les partenaires au développement ont réagi face au phénomène de la protection des droits de l'enfant en période de conflit armé. L'aide humanitaire s'est mise en place progressivement. Mais elle est apparue insuffisante compte tenu de la persistance de la crise et des moyens limités de certains acteurs.

La fourniture de l'aide humanitaire n'a pas empêché aux populations vulnérables de se débrouiller, par leur propre effort. Cependant, force est de constater que les réponses n'ont pas concerné la lutte contre l'exploitation surtout économique des enfants en période de conflit armé. Les actions de prévention du travail des enfants et ses pires formes, notamment le recrutement des enfants par les groupes armés, la traite d'enfants, la prostitution, etc. ont été insuffisantes dans le Nord et l'Est de Centrafrique (zones enquêtées). Très peu d'information a été véhiculée concernant l'utilisation des enfants dans le conflit armé, en tant que soldat. Les enfants victimes, en général, sont très peu satisfaits de la réponse donnée à leurs préoccupations. La communauté locale n'est pas fortement impliquée. A ce sujet, l'étude faite montre que les communautés locales, bien que organisées, n'interviennent pas collectivement dans la lutte contre les formes d'exploitation des enfants. Les enfants veulent reprendre le chemin de l'école ou apprendre un métier. Cette aspiration de vie s'inscrit dans le contexte dans lequel les enfants et leurs parents ont effectué le déplacement. L'école et la formation professionnelle intéressent encore les enfants déplacés. Les défis de la mise en oeuvre des droits de l'enfant en Afrique en général et en Centrafrique en particulier sont énormes.

En plus du manque d'éducation et de santé, dans ceux des pays devenus sans Etat comme le cas de Centrafrique, ou continuant miraculeusement de subsister avec tout juste un résidu d'institutions publiques, des générations entières d'enfants ne savent rien d'autre de la vie que la violence à large échelle. Cette autre particularité des misères de l'enfant centrafricain place la question des droits de l'enfant au confluent des exigences de la règle de droit et des contraintes de sécurité. En Centrafrique, l'UNICEF estimait en 2014 qu'à peu près 20 % des 60 000 combattants centrafricains étaient des enfants de moins de dix-sept ans. Nombre de ces combattants aux dents de lait étaient âgés de moins de dix ans au moment de leur enrôlement dans les groupes armés. Quant à la petite fille centrafricaine brisée par la violence armée et espérant avoir enfin trouvé refuge dans un campement d'assistance humanitaire, elle n'est pas du tout protégée contre la perversité de certains individus sans scrupules et sans pitié, qui n'hésitent pas à la réduire à l'état de chair à plaisir. Une enquête, menée conjointement par le Haut-Commissariat de l'ONU pour les Réfugiés (HCR) et par l'ONG britannique Invisible Children en septembre 2014, dévoile ainsi un réseau d'exploitation sexuelle des enfants dans les camps de réfugiés en Centrafrique. Les petites filles sont obligées par certains « agents humanitaires et les casques bleu de la Minusca» d'offrir des faveurs sexuelles en échange des boites de sardines et du pain.

S'agissant toujours du rapport de l'enfant à la violence, demeure également entière la question de la justice pénale et des droits de l'enfant en temps de paix ou de guerre. L'ampleur des misères de ces enfants est telle que la distance demeure immense entre la réalité et les règles de droit. En adhérant à la Convention relative aux droits de l'enfant, par exemple, « les Etats parties s'engagent » non seulement « à respecter les droits qui sont énoncés dans la présente Convention », mais aussi « à les garantir à tout enfant relevant de leur juridiction ». Aux termes de l'article 2 : « Les gouvernements et institutions internationales doivent assumer leurs responsabilités en ce qui concerne les initiatives qu'ils prennent pour placer la question des droits et du bien-être des enfants au premier rang des préoccupations ». Pour l'organisation statutairement chargée de promouvoir et de garantir le bien-être de l'enfance, « ceux qui ne le font pas devront rendre des comptes. Le continent continue néanmoins d'évoluer en marge ou hors des normes et principes auxquels il a librement et souverainement souscrit. Les questions du droit international et d'adaptation aux circonstances nationales dans lesquelles ce droit est appliqué, de même que celles relatives à l'effectivité des institutions compétentes chargées d'appliquer localement des standards juridiques universellement définis, demeurent sans réponse pour nombre d'Etats du continent. Quant à l'enfant centrafricain, il est progressivement en passe de devenir le laissé-pour-compte de sociétés végétant elles-mêmes à la limite de la survie.

Cette évolution est extrêmement préoccupante, car c'est le destin même de tout un pays qui est en jeu. Parce que les enfants sont l'avenir des peuples, en leur sacrifice s'opère, de manière consubstantielle, le sacrifice même de l'avenir. Dans des termes lourds de signification, les enfants eux-mêmes ne cessent de nous le rappeler : « Si nous sommes l'avenir et que nous sommes en train de mourir, alors il n'y a plus d'avenir?« If we are the future, and we are daying, there is no future ». L'UNICEF, qui qualifie les enfants de « semences de paix », attire l'attention sur le fait que « le développement durable d'un pays, la paix et la sécurité dans le monde ne sont possibles que si les droits et le bien-être des enfants sont garantis ». Dans ce contexte, où droits de l'enfant et progrès des nations sont liés, « le rôle des dirigeants consiste intrinsèquement à s'acquitter pleinement, systématiquement et à n'importe quel prix de leur responsabilité.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite