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Etude de la perception de l'actionnariat et l'ouverture du capital dans les entreprises de la ville de lubumbashi


par Nyamulula AKSANTI
Université Nouveaux Horizons (UNH) - Licence 2020
  

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FACULTE DES SCIENCES DE GESTION FILIERE : GESTION DES ENTREPRISES

ETUDE DE LA PERCEPTION DE L'ACTIONNARIAT ET L'OUVERTURE DU CAPITAL DANS LES ENTREPRISES DE LA VILLE DE LUBUMBASHI

Travail de Fin d'Études présenté et défendu en vue de l'obtention du grade de Licencié en Sciences de Gestion Option : Gestion des Entreprises

JUILLET 2020

Par : AKSANTI NYAMULULA

JUILLET 2020

FACULTE DES SCIENCES DE GESTION FILIERE : GESTION DES ENTREPRISES

ETUDE DE LA PERCEPTION DE L'ACTIONNARIAT ET L'OUVERTURE DU CAPITAL DANS LES ENTREPRISES DE LA VILLE DE LUBUMBASHI

Travail de Fin d'Études présenté et défendu en vue de l'obtention du grade de Licencié en Sciences de Gestion Option : Gestion des Entreprises

Par : AKSANTI NYAMULULA

Directeur : MONGONGO DOSA Pacifique Grade : Professeur (PhD)

Rapporteur : Memita Geisla

Grade : Assistante

II

Épigraphe

« Même la grande entreprise, confrontée à l'évolution de son marché, doit innover pour rester pérenne et parfois trouver des moyens de diviser ses risques, c'est-à-dire, trouver des cofinancements, de façon à multiplier ses propres moyens, élargir son champ de manoeuvre, et rendre moins discontinus les résultats »

(Choinel, A., 2000).

III

Dédicace

? A mes très chers parents Benjamin NYAMULULA et Déodat M'CIKALA, pour leur amour sans pareil, leur affection, et surtout pour m'avoir ouvert le chemin du savoir afin de devenir utile à la société ;

? A mon grand frère Kasole KULIMUSHI ainsi qu'à ma belle-soeur Furaha KALUME, sans qui je ne présenterais un tel travail. Pour leur sacrifice, leur affection, leur tolérance, leur dévouement, et pour tout ce qu'ils ont toujours fait à mon égard ;

? A mon cousin et ami proche, Kabumba MUSAFIRI et sa femme Inès CINAMA pour leur soutien inconditionnel.

IV

Remerciements

Nos remerciements s'adressent avant tout à l'Éternel Dieu tout puissant, source de vie, du savoir et auteur de mon être. Lui qui a fait de moi ce que je suis et qui continue à conduire mes pas vers le succès.

A tous les membres de ma famille, pour leur amour infini, leur soutien de toute nature et surtout pour leurs prières.

Au corps professoral de la faculté des Sciences de gestion de l'Université Nouveaux Horizons, pour leur formation reçue pendant ces trois ans de cycle de licence sous l'égide du Doyen LUMONANSONI MAKWALA Félix.

Au professeur MONGONGO DOSA Pacifique, lui qui n'a aménagé aucun effort pour la réussite de ce travail. Malgré ses multiples occupations, s'est disposé à mon égard, en me dirigeant dès la conception, pendant les recherches jusqu'à produire ce mémoire.

A Monsieur MUMBA Paul et Madame Memita Geisla respectivement Chef de travaux et Assistante à l'UNH, qui ont accepté de m'encadrer malgré toutes les contraintes auxquels ont fait face.

A mes compagnons de lutte avec qui nous avons marché la main dans la main, bravant vents et marrées jusqu'à ce dernier sacre de notre cursus de licence. Je pense particulièrement à Vanessa BOSSESSILO, Nora TSHIBWABWA, Glody's MUKUNA, Thérèse LUKONDE et

Aux entreprises qui ont répondu à notre questionnaire d'enquête sans lesquelles la réussite de ce travail serait vaine.

A tous ceux-ci et autres ayant participé de près ou de loin au succès de ce travail, je présente ma profonde gratitude.

AKSANTI NYAMULULA

V

Note de synthèse

Ce travail est le fruit de recherche sanctionnant notre cursus académique après 3 ans

d'études dans le système Licence-Master-Doctorat (LMD en sigle) à l'Université Nouveaux Horizons, en vue de l'obtention du diplôme de licence en sciences de gestion, option gestion des entreprises. Il ressort d'une observation ayant abouti à une problématique se résumant en la question : Pourquoi la plupart des entreprises de Lubumbashi n'ouvrent pas leur capital à l'épargne du publique malgré leurs besoins en financement et les difficultés d'obtenir un financement par l'intermédiation des banques commerciales ? Fondée sur la théorie des couts, théorie des signaux et la théorie d'agence, grâce à une enquête menée sur un échantillon de 36 entreprises et dont les informations fournies ont servi des données qui ont été traitées par des analyses factorielles de correspondance (AFC) et un modèle de régression logistique. Les résultats confirment nos hypothèses de départ : (1) Les entrepreneurs fondateurs ont la crainte de perdre le contrôle et une partie des dividendes de leurs entreprises en acceptant d'autres actionnaires et que (2) sur le plan managérial, les raisons qu'ils avancent et les décisions qui en découlent ne sont pas fondées. Il en découle un cout d'isolement contre lequel ce travail recommande aux entrepreneurs de la place de s'émanciper de leurs fausses perceptions en ouvrant autant que nécessaire et possible leurs capitaux à l'épargne du publique.

VI

Liste des abréviations

AFC : Analyse factorielle de correspondance

DDL : Degré de liberté

Kfw : Kreditanstalt fur Wiederaufbau Bank

OHADA : Organisation pour l'harmonisation du droit des affaires en Afrique

PIB : Produit Intérieur Brut

PME : Petite et Moyenne Entreprise

PNB : Produit National Brut

RDC : République Démocratique du Congo

SA : Société Anonyme

SARL : Société à responsabilités limitées

SAS : Société par actions simplifiées

SCS : Société en commandite simple

SNC : Société en nom collectif

TPE : Très petite entreprise

UDF : Francs congolais

USD : Dollar américain

TVA : Taxe sur la valeur ajoutée

ETD : Entité territoriale décentralisée

VII

Liste des figures

Figure 1: Couts résultant des conflits entre les dirigeants et les actionnaires 7

Figure 2 : Attributs des transactions 9

Figure 3 : Taille de l'entreprise et couts des

transactions 9

Figure 4 : Economies d'échelles : réduction du cout moyen par augmentation de la production 10.

Figure 5 : Interaction des théories d'agence, des signaux et théorie des couts des transactions sur

l'ouverture de l'actionnariat 11

Figure 6 : Eléments de l'analyse PESTEL 26

Figure 7 : Circuit économique de la théorie keynésienne 30

Figure 8 : Secteur d'activité des entreprises 35

Figure 9 : Formes juridique des entreprises 36

Figure 10 : Ouverture de l'actionnariat et forme juridique de l'entreprise 37

Figure 11 : Lien entre Ouverture de l'actionnariat et la forme juridique de l'entreprise 38

Figure 12 : Types d'actionnariat pratiqué dans les entreprises 39

Figure 13 : Synthèse des axes : Palier 2 40

Figure 14 : Ouverture du capital et mode de financement des entreprises 42

Figure 15 : Synthèse des axes : Palier 3 43

Figure 16 : Conséquence de l'augmentation du capital 45

Figure 17 : Lien entre la conséquence de l'augmentation du capital et l'ouverture de l'actionnariat 46

Figure 18 : Raisons de l'ouverture du capital de l'entreprise 47
Figure 19 :Lien entre l'avis sur l'ouverture du capital et la raison de l'entreprise d'y recourir ou pas .48

VIII

Liste des tableaux

Tableau 1 : Risque de l'actionnaire par rapport à la taille de l'entreprise 21

Tableau 2 : Taux d'intérêts en cas de financement d'une entreprise par la BCDC 27

Tableau 3 : Rémunérations annuelles des épargnes à la BCDC .29

Tableau 4 : Types d'actionnariat et forme juridique de l'entreprise 36

Tableau 5 : Ouverture de l'actionnariat et type d'actionnariat pratiqué dans l'entreprise .39

Tableau 6 : Ouverture de l'actionnariat et mode de financement des entreprises 6
Tableau 7 : Conséquences de l'augmentation du capital et avis sur l'ouverture du capital...41

Tableau 8 : Raisons de l'ouverture du capital/actionnariat de l'entreprise

.44

Tableau 9 : Résultats de la première estimation du modèle

47

Tableau 10 : Tableau de classification

.50

Tableau 11 : Statistique du coefficient â0

50

Tableau 12 : Variables retirées du modèle

51

Tableau 13 : Synthèses de variables retirées du modèle

51

Tableau 14 : Résultats de la deuxième estimation du modèle

53

Tableau 15 : Test de khi-deux

53

Tableau 16 : Test de Hosmer et Lemeshow

54

Tableau 17 : Test de statistique de Wald

54

Tableau 19 : Matrice de corrélation

55

1

INTRODUCTION GENERALE

En prenant la ville de Lubumbashi comme cas d'étude, ce mémoire analyse la perception qu'ont les entrepreneurs congolais sur l'ouverture de l'actionnariat à la participation du publique dans le but d'obtenir les capitaux nécessaires au lancement, à la survie ou à la croissance de leurs entreprises. Avant de développer les trois principaux chapitres que comprend cette étude, la première section de cette introduction décrit le cadre dans lequel nous observons ce phénomène, la deuxième précise la problématique de cette thématique que ce travail analyse particulièrement. La troisième propose deux hypothèses de recherche à la question résumant ladite problématique. La quatrième présente la méthodologie de collecte et d'analyse des données nécessaires à la vérification des hypothèses retenues. La cinquième présente l'objectif assigné aux analyses précédentes. La sixième délimite le cadre de couverture de cet objectif dans l'espace, le temps et le domaine. La septième donne les mobiles expliquant notre choix de dédier ce mémoire à cette thématique et la huitième section termine cette introduction avec la subdivision de ce travail.

1. Phénomène observé

Au cours de son histoire, pour son développement économique, la République Démocratique du Congo (RDC) misait plus sur les entreprises publiques. Malgré l'intérêt que l'État avait toujours porté à ces entreprises dites publiques, ces dernières ont souvent fait preuve de contreperformances et ne réalisant pas généralement d'une manière satisfaisante leurs missions et objectifs (Lusendi & LUBOYA, 2016).

Ce manque de performance a été une des principales raisons des décisions de privatisation que l'État avait prises pour certaines parmi elles, et considérant toujours comme voie de sortie pour d'autres (Kawu, 2013). Cette privatisation visant non seulement à mettre fin à la dégradation économique et sauver l'essentiel du portefeuille de l'État, mais aussi dans l'objectif d'obtenir des ressources complémentaires plus sûres de la part de nouvelles entreprises, d'alléger les contraintes budgétaires, accroitre l'offre des biens et services pour la communauté et d'accéder les moyens modernes de gestion ayant un impact sur les couts de production et distribution. Bref, de résoudre les problèmes inhérents à la gestion publique.

Historiquement, comme nous l'avons déjà esquissé, cette perception positive des entreprises privées est relativement récente. Pendant plusieurs années le secteur privé n'avait été que d'une moindre portée. Ce n'est que vers les années 80, après avoir constaté la contreperformance accrue des entreprises publiques, que l'État avait mis en place des politiques de promotion des initiatives privées (Kawu, 2013) .

Pour tirer profit de ces politiques de promotion, plusieurs congolais avaient lancé des entreprises soit individuellement, soit en s'associant avec des amis ou encore avec des familiers. La plupart de ces initiatives n'avaient abouti qu'aux Petites et Moyennes Entreprises (PME). En ces jours, à défaut de connaitre la faillite, la plupart de ces PME n'ont pas pu évoluer en grandes entreprises nationales et encore moins en firmes multinationales. Cette constatation s'étend aux entreprises créées au fil de temps jusqu'à présent.

2

Selon le rapport de la Stratégie Nationale des Petites et Moyennes Entreprises (SNPME, 2016), « les PME constituent la plus grande partie du tissu économique et représentent plus de 90% de toutes les entreprises ». (Dominique, et al., 2016)

Bien que ce phénomène serait une conséquence de divers facteurs managériaux, économiques, politiques et sociaux, notre particulière observation porte sur la part expliquée par le manque de capitaux nécessaires au lancement, à la survie ou à l'accroissance des entreprises créées. Ceci soulève la problématique d'insuffisance d'options et prise d'options de financement parmi ces quelques options auxquelles les PME et idées d'entreprise seraient éligibles. La section suivante clarifie davantage la manière dont cette étude aborde cette problématique en mettant en relief les deux questions sous analyse.

2. Problématique

Afin de couvrir leurs besoins en fonds de roulement ou d'investissement, les entreprises utilisent soit leurs fonds propres, soit recourent directement aux marchés des capitaux ou se dirigent vers les banques qui font de l'intermédiation financière (Cohen, 1991).

En RDC, l'absence de marché des capitaux suffisamment développé complique la tâche aux entreprises quant à l'accès au financement directe. En pareille situation, il ne reste que deux options aux entreprises : soit recourir à l'intermédiation ou faire appel à l'épargne du publique. A l`occasion de la journée internationale des micro-petites et moyennes entreprises célébrée le 27 juin 2018, le ministre congolais des Petites et Moyennes Entreprises, de l'Artisanat et du secteur Informel (PMEAI), avait reconnu le rôle joué par les très petites et moyennes entreprises en contribuant de manière significative à la cohésion nationale et la stabilité politique. Cependant, malgré cette contribution, reconnait le ministère, elles ne sont pas suffisamment soutenues face aux problèmes de financement et à leur environnement opérationnel qui n'est encore pas assez propice pour leur développement. Selon Fadoua, A. et Radi, S. (2017), « la disponibilité des moyens financiers est une nécessité primordiale permettant d'assurer la création de l'entreprise et garantir la continuité de son expansion ».

Néanmoins, l'accès au financement via l'intermédiation n'est pas facile en RDC. Il reste largement subordonné aux garanties matérielles et à un historique de réussite financière avéré. Cette situation s'inscrit dans la même logique des résultats d'une enquête réalisée en Afrique du Sud auprès des quatre plus importantes banques, citée par Fadoua, A. et Radi, S. (2017), ayant montré que : « les banques préfèrent financer un projet ayant un faible potentiel, mais de bonnes garanties plutôt qu'un projet ayant un grand potentiel, mais assorti de faibles garanties. Dans ce même ordre d'idées, plusieurs études ont aussi démontré que les PME congolaises ont plus des difficultés d'accès au financement des banques. A titre d'exemple, plus de 80% des PME de la ville de Butembo n'ont pas accès au financement des banques commerciales (Kasereka & Kambale, s.d.)1. Cette exclusion est attribuable à l'inadéquation entre le mode de gestion et de fonctionnement des MPME et le système d'évaluation d'accessibilité et obtention des crédits des banques commerciales (Kfw Bankengruppe, 2011).

La majorité de nouvelles PME ayant généralement moins de garanties et historiques financières attrayantes que la majorité des grandes et anciennes entreprises, elle est

1 https://pdfslide.tips>Documents visité le 06/6/2020 à 12H06

3

systématiquement exclue au financement et cela contraint leur développement et au pire des cas précipite leur faillite (Tshikanda, 2010). Bien que les PME représentent la grande majorité des entreprises en RDC, elles génèrent peu de part du PNB. Cela se justifie de la perte de nombreuses opportunités de production de richesse du fait que beaucoup d'entreprises ne tirent pas parti des chances de progression dans la chaine de valeur de productivité (Dominique, et al., 2016).

Selon Rioux (2012), « les firmes multinationales sont aujourd'hui les vecteurs les plus structurants des processus d'intégration et de transformation de l'économie et de la société mondiale. Elles se sont imposées face au marché et aux flux commerciaux, et, qu'on s'en réjouisse ou non, elles peuvent être considérées comme la plus grande innovation du 20ème siècle en tant que nouvelle méthode d'organisation de la production ». Si cette manière de voir les choses devrait être l'objectif pour tout économie, la RDC en général et la ville de Lubumbashi en particulier en sont encore loin qu'elles ne disposent que peu ou presque pas de firme multinationale.

Cette situation peut se justifier par le fait que, bien que tout entrepreneur soit animé par le souci du développent et de croissance de son entreprise, l'entrepreneur congolais se trouve confronté à de multiples défis dont le principal demeure « l'accès au financement ». Quoique ce défi soit énorme, il revient à l'entrepreneur congolais de l'outrepasser en se constituant une structure financière favorable à sa conjoncture. Ainsi, de ce qui précède, il en ressort que l'ouverture de l'actionnariat serait salutaire au problème de financement des entreprises en RDC. Néanmoins, cette pratique ne semble pas intéresser les gestionnaires et les entrepreneurs congolais pour des raisons que ce travail se propose d'étudier à travers les deux questions suivantes :

1. Pourquoi la plupart des entreprises de Lubumbashi n'ouvrent pas leur capital à l'épargne du publique malgré leurs besoins en financement et les difficultés d'obtenir un financement par l'intermédiation des banques commerciales ?

2. Sur le plan managérial, les raisons qu'elles avancent et les décisions qui en découlent sont-elles fondées ?

3. Hypothèses

Comme hypothèses de travail, nous considérons anticipativement que :

1. Les entrepreneurs fondateurs ont la crainte de perdre le contrôle et une partie de des dividendes de leur entreprise en acceptant d'autres actionnaires.

2. Sur le plan managérial, les raisons qu'elles avancent et les décisions qui en découlent ne sont pas fondées.

4

4. Méthodologie

Pour vérifier nos hypothèses, nous avons collecté des données primaires et secondaires avec les techniques d'enquête, documentaire, statistique, interviews. Méthodologiquement, l'analyse financière nous a permis d'apprécier et contextualiser les résultats de notre démarche statistique. Ces techniques et méthodes sont décrites en profondeur dans la deuxième section du deuxième chapitre.

5. Objectifs

Tout d'abord, il sied de signaler que ce travail s'inscrit dans la logique académique. En République Démocratique du Congo, il est obligatoire à tout étudiant de 3ème licence (Année terminale du Système Licence - Master - Doctorat, LMD en sigle), de présenter un Travail de Fin d'Études (Mémoire). Il en résulte que ce travail est fait premièrement pour nous permettre de finir notre cycle de licence en science de gestion.

Le deuxième objectif s'inscrit dans la logique scientifique, celui de chercher à comprendre, expliquer et résoudre un problème par la recherche. Cette étude vise à comprendre pourquoi les entrepreneurs congolais sont réticents à s'associer avec d'autres afin de combiner des ressources nécessaires pour la création commune de l'entreprise, ou pourquoi ces derniers ne font pas appel au capital-investissement dans l'objet de développer leurs entreprises.

6. Délimitation

Notre étude porte sur les entreprises congolaises. Elle s'intéresse particulièrement aux entreprises dont les sièges sociaux se situent dans la ville de Lubumbashi et dont les créateurs sont congolais ou dans lesquelles les congolais sont actionnaires majoritaires. Dans le temps, l'étude porte sur la perception actuelle des fondateurs et actionnaires de ces entreprises. Dans le domaine, elle se limite à l'analyse des considérations managériales et financières desdites perceptions.

7. Choix et intérêt du sujet

Du point de vue personnel, le choix de cette thématique reflète notre passion au management des entreprises en général et aux tenants et aboutissants des décisions financières impactant la survie et développement ou faillite des entreprises en particulier. C'est dans ce cadre que nous espérons que les résultats de cette étude nous permettrons de comprendre davantage pourquoi certains entrepreneurs ne veulent pas s'associer avec d'autres pour le développement de leurs affaires, ou pourquoi certaines entreprises ne veulent ouvrir leur capital à l'entrée d'autres actionnaires pour financer leurs projets de développement.

Sur le plan managérial, l'ouverture du capital ne peut être qu'une émanation du management stratégique de l'entreprise. Les résultats de cette étude font de ce travail un guide pratique pour les gestionnaires d'entreprises de la RDC en général et de Lubumbashi en particulier.

Du point de vue scientifique, cette étude complète les différents travaux qui ont porté sur des thématiques voisines. Plusieurs recherches quadrant avec notre sujet ont été faites. Certaines d'elles ont porté sur la nature de l'actionnariat, d'autres sur le mode de financement des entreprises et biens d'autres sur la concentration du capital.

5

Beaucoup de ces études ont testé l'une ou l'autre de ces variables citées et leur effet soit sur la profitabilité, la rentabilité ou la performance financière ou sur la politique de distribution des dividendes. Par exemple, (KEBEWAR, 2012) dans son étude démontre le lien entre la Structure du capital et la profitabilité. (Yves, et al., 2014) , dans leur étude menée sur les entreprises françaises montrent le lien qui existe entre la Structure de l'actionnariat et la performance financière de l'entreprise. (Hanen & Mohamed , 2008), étudient les facteurs révélateurs de l'usage de l'actionnariat salarié dans les entreprises françaises. (Patrice & Céline, 2004), quant à eux, analysent la relation entre politique de distribution des entreprises familiales cotées et les deux grands types des conflits d'agence dans les entreprises familiales : entre les actionnaires et dirigeants (type I) et entre actionnaires majoritaires et minoritaires (type II).

La particularité de notre travail est tout d'abord son champ empirique, qui est la ville de Lubumbashi. Il existe moins ou presque pas de travaux ayant porté sur l'actionnariat à Lubumbashi. D'où un apport capital que présente cette étude du point de vue scientifique. De même, son orientation fait aussi une particularité. Comparativement à d'autres études déjà faites par d'autres auteurs, celle-ci s'intéresse aux raisons de réticence à l'ouverture du capital dans les entreprises de Lubumbashi.

8. Plan du travail

Outre l'introduction et la conclusion générale, ce travail est présenté en trois chapitres. Le premier porte sur la revue de littérature théorique et empirique sur la perception de l'actionnariat et ouverture du capital. Le deuxième décrit la méthodologie et présente le champ de l'étude. Le troisième chapitre analyse les données et présente les résultats

6

Premier chapitre :

CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL DE L'OUVERTURE
DE L'ACTIONNARIAT

Ce chapitre porte sur deux principales parties : la première présente les différentes théories qui expliquent le problème de notre étude, quant à la seconde, il présente la revue de la littérature, c'est-à-dire, il ouvre un débat en combinant et en affrontant les différentes pensées et résultats des autres auteurs ayant traité des thématiques ayant de traits communs avec celle-ci.

1. Théories utilisées

Tout objet de recherche doit être fondé sur au moins une théorie. Pour (Colasse, 2003) : « La théorie est l'hypothèse vérifiée après qu'elle a été soumise au contrôle du raisonnement et de critique. Une théorie pour rester bonne, doit toujours se modifier avec le progrès de la science et demeurer constamment soumise à la vérification et critique des faits nouveaux qui apparaissent. Si l'on considérait une théorie comme parfaite, et si on cessait de la vérifier par l'expérience scientifique, elle deviendra une doctrine ».

En nous alignant derrière cette définition, notre étude est fondée sur trois théories à savoir :la théorie d'agence, la théorie des signaux et la théorie des couts.

a) Théorie d'agence

La théorie d'agence a été mise en évidence par Jensen, (Jensen & William Michael, 1976)dans leur article « Theory of the Firm : Managerial Behavior, Agency Costs and Ownership Structure », qui reste jusqu'aujourd'hui l'un des travaux les plus cités dans la littérature de management des organisations car présentant un apport fondamental dans la gouvernance des entreprises.

La théorie d'agence est actuellement considérée comme une partie l'une des grandes théories en sciences de gestion et d'économie. Elle est fondée sur les relations qui existent entre les principaux acteurs de la structure de l'entreprise, notamment les actionnaires et les dirigeants. Cette théorie met en exergue des conflits d'intérêts qui puissent exister au sein des firmes entre les actionnaires et les dirigeants d'une part et entre l'actionnaire majoritaire et l'actionnaire minoritaire d'autre part. Tous ces conflits étant généralement interdépendants, le souci de bien gérer l'entreprise et développer sa performance financière restent au centre de ces conflits. C'est ainsi que l'on trouve d'une part, l'actionnaire qui est l'apporteur du principal, animé par le souci de faire remonter la valeur de l'entreprise, d'autre part, le gestionnaire qui est un agent, est animé par le souci de maximiser la rentabilité des ressources qui lui ont été confiées.

Selon la théorie d'agence, la séparation entre actionnaire et dirigeant génère des couts et suscite des comportements opportunistes des dirigeants. Cela signifie que lorsque le propriétaire de l'entreprise n'en est pas le dirigeant, cela est synonyme de conflits d'intérêts sous-jacents entre actionnaires et dirigeants donnant naissance à des couts d'agence (Jensen & William Michael, 1976).

7

Figure 1 : Couts d'agence résultant des conflits d'intérêt entre les dirigeants et les actionnaires

ACTIONNAIRES

MANAGERS

Couts résiduels

Couts de

surveillance engagés par les actionnaires

Maximiser la
valeur de
l'entreprise

Couts engagés par les managers

Conflits d'intérêt

Maximiser la performance financière

Source : Auteur

La théorie d'agence suppose que les couts de contrôle et de dédouanement augmentent avec la fraction d'actions détenues par le public. Cette plus grande séparation entre la propriété et la gestion entraine une demande accrue pour une communication financière plus transparente. La concentration de la structure de propriété attenue en effet les couts d'agence et le besoin d'information financière publique (Gelb & Zarowin, 2002).

Tels que présentés dans la figure ci-haut, (Koening, 1998) identifie trois types de couts générés par les conflits d'intérêts qui résultent entre les dirigeants et les actionnaires de l'entreprise. Il s'agit des :

- Couts de surveillance supportés par les actionnaires qui doivent s'assurer que les managers agissent dans leur intérêt et qu'ils exercent la politique dont ils les ont chargés.

- Couts qui sont engagés par les managers pour garantir à leurs mandants l'exécution prévue de leurs obligations et qui peuvent se traduire par des dédommagements en cas de non-exécution des obligations ;

Couts résiduels qui sont des couts d'opportunité et qui correspondent aux pertes subies par les actionnaires ou par les managers en cas de divergence d'intérêt entre eux compte tenu des couts précédents.

b) Théorie des signaux

La théorie des signaux est appliquée dans beaucoup de domaines scientifiques. En ce qui nous concerne, elle est plus utilisée dans le domaine de finance comme dans le domaine de management des entreprises.

8

Développée par Spence (1973), la théorie du signal est fondée sur l'éventuelle existence d'une asymétrie de l'information entre les dirigeants et les autres parties prenantes de l'entreprise, notamment les actionnaires ainsi que le marché des capitaux. Cette théorie se fonde sur l'hypothèse que les dirigeants d'une entreprise disposent plus d'informations que les créanciers de celle-ci (KEBEWAR, 2012). En d'autres termes, les autres acteurs agissant sur le marché des capitaux et qui voudraient bien investir dans la société, ne possèdent pas des informations réelles sur la situation et les perspectives d'avenir de l'entreprise ou sur les opportunités d'investissement au sein de l'entreprise.

La théorie des signaux considère que la firme collecte un maximum d'informations (signaux) pour identifier les collaborateurs les plus performants. Néanmoins, elle souligne les problèmes liés à l'asymétrie d'informations et à la possibilité des individus de « jouer » sur ces signaux qu'elle émet (Goujon & Ismael, 2013). Selon cette théorie, les managers communiqueront à travers les signaux les informations privées qu'ils possèdent, que dans l'objectif d'un coté de changer la vision des partenaires externes et leur donner confiance que l'entreprise est en bonne situation financière. Cela permet donc de gagner leur confiance et obtenir de bonnes conditions de financement et d'autre coté pour que ces investisseurs puissent évaluer les titres et construire leurs portefeuilles.

Selon (Morgan, 1999), l'organisation est autrement comparée à un cerveau. L'organisation peut donc être autrement considérée comme le débouché des actions communes et réciproques entre les différents organes qui la composent. En effet, l'organisation traite l'information qui lui parvient de l'environnement et la transmet à ses organes (Goujon & Ismael, 2013).

c) Théorie des couts

La théorie des couts peut être déclinée en plusieurs notions selon qu'il existe des sortes de couts. En ce qui concerne cette étude, nous n'allons-nous intéresser qu'aux notions des couts des transactions et d'économies d'échelles.

i. Couts des transactions

La notion des couts des transactions a été émise par Caose (1937) dans son article célèbre « the nature of the firm », et sera développée par Olivier Williamson. Cette théorie s'intéresse aux couts des économies réalisées sur le marché. Caose (1937) établit les principes de l'analyse de cette théorie justifiant la supériorité de l'organisation de l'activité productive par les firmes et cordonnée par les transactions sur le marché. Selon cette théorie, dans un système de marché, chaque agent intervenant dans une production doit négocier et conclure des contrats séparés pour chaque transaction. Ceci fait de cette théorie comme la théorie des couts des contrats.

Williamson, O. (1975) considère l'espace économique comme un réseau des contrats bilatéraux. Se référant au concept de rationalité limitée développé par Sion (1947), il explique que les transactions ou échanges impliquent au moins deux agents. Puisque les transactions sont engagées et conclues par les humains, les axiomes comportementaux (rationalité limité) doivent être précisés avant d'analyser les attributs des transactions (Chertman, 2003). Cela signifie que, à l'élaboration du contrat, les parties contractant sont dans l'impossibilité d'être complétement informées ni de prévoir les réactions de leurs partenaires. Ces derniers peuvent être animés par l'esprit d'opportunisme s'expliquant par le fait qu'ils cherchent à agir dans leurs propres intérêts en trompant éventuellement de façon volontaire.

9

Figure 2 : Attributs des transactions

Couts de recherche et

de négociation couts de bureaucratie et

supervision

Interaction et complexité Asymétrie de

l'information

Rationalité limitée des acteurs

Spécificité des actifs

MARCHE

Où ?

Opportunisme des acteurs

Fréquence des relations

FIRME

Source : (Chertman, 2003)

La figure ci-haut présente les attributs des transactions utilisés par Williamson, O. (1975) pour expliquer les couts des contrats. Pour lui, les couts des transactions sont dits à la rationalité limitée des acteurs, au comportement d'opportunisme des acteurs, la spécificité des actifs, et à la fréquence des relations entre les acteurs. (Chertman, 2003) définit un actif spécifique comme celui dont lorsqu'un agent économique y aura investi d'une façon volontaire pour une transaction donnée, il ne pourra être redéployé pour une autre transaction sans cout élevé.

Figure 3 : Taille de l'entreprise et couts des transactions

Couts cout marginal de

recours au marché

cout marginal de gestion interne

nombre des transactions

Taille de l'entreprise

(en nombre de transactions)

Source : ressources.aunege.fr>Lecon4

Selon la théorie des couts des transactions, la taille de l'entreprise est limitée par le nombre des transactions qu'elle peut intégrer efficacement, ce qui fait que le marché reste le meilleur mode d'allocation de ressources. Cette théorie suggère que le rendement de l'entrepreneur peut décroître avec la croissance de l'entreprise. Cette décroissance de rendement s'explique par le fait que la croissance de la firme augmente les couts d'organisation. Ainsi, si le cout marginal de gestion interne est croissant, alors, il existe naturellement un point où les couts d'organisation

10

d'une transaction supplémentaire à l'intérieur de l'entreprise sont égaux à ceux qu'implique une prise en charge par le marché.

ii. Les économies d'échelle

La notion d'économies d'échelle tire son origine de l'économie industrielle. Elle signifie, une diminution du cout moyen résultant d'une augmentation de la production d'une entreprise (Samuelson & Nordhaus, 2005). Selon les spécialistes de la notion d'économies d'échelle, celles-ci, pour tout secteur d'activité, plusieurs facteurs peuvent entrer en jeu pour les réaliser, tels que la recherche et développement, les fonctions de production et/ou de vente, etc. (Sloman, & Wride, 2011 ; Mattei, 1992)

Figure 4 : Économies d'échelle : réduction du cout moyen par augmentation de la production

Cout moyen de long terme

Cout unitaire

C1

C2

Q1 Q2

Source : Auteur

Les économies d'échelle sont une mise en relation du cout de production unitaire et des quantités produites. Elles se rapportent au rendement d'échelle qui mettent en relation les quantités produites en fonction du volume de facteurs mis en oeuvre (Mohamed & Ezzaouy, 2010). L'accroissement de la productivité résultant du volume de production justifie aujourd'hui la recherche des méthodes de production rapides par les entreprises. Pour les atteindre, la taille de l'entreprise joue un rôle considérable car elle procure des avantages au niveau de la gestion comme de la production.

Dans certains secteurs, il existe une taille minimale optimale pour bénéficier des économies d'échelle. Cette existence de taille minimale optimale justifie d'une part les fusions/acquisitions et d'autre part la recherche des couts unitaires constatées dans ces secteurs (Sloman & Wride, 2011 ; Mattei, 1992). La croissance de la taille de l'entreprise peut aboutir à la réduction du cout des facteurs de production pour une unité de bien, ce qui offrirait à cette entreprise un pouvoir sur son marché. Grâce à leurs tailles, les entreprises réalisent un chiffre d'affaire important avec leurs fournisseurs. Le chiffre d'affaire réalisé avec le fournisseur leur procure un avantage d'obtenir des conditions favorables (réduction sur les prix des marchandises, taux d'intérêt, emprunt, etc. (Germain, 1968)

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? Synthèse du cadre théorique

Ces trois théories ci haut présentées constituent le fondement théorique de cette étude. L'une explique le problème de financement des entreprises par les institutions financières ou ce qui serait à la base de réticence de tout autre investisseur de mettre ses capitaux dans une entreprise contrôlée par d'autres individus. L'autre décrit les avantages que procure l'ouverture du capital et la dernière explique les conséquences qui en résulteraient et que nous considérerons comme la raison primordiale de la réticence des entrepreneurs à recourir au capital-investissement.

Ainsi, nous présentons l'interaction de ces théories dans la figure suivante :

Figure 5 : Interaction des théories d'agence, de signal et théorie des couts sur l'ouverture de

l'actionnariat

Théorie des
signaux

Couts d'agence

Couts des
transactions

Conflits d'intérêts entre
dirigeants et
actionnaires et/ou
entre actionnaires eux-

Asymétrie
d'informations entre
l'entreprise et potentiels
investisseurs

Economies
d'échelles

Ouverture de l'actionnariat

Accroître la taille de l'entreprise

Source : Auteur

Selon la théorie des signaux, il existe une asymétrie d'information entre les différentes parties prenantes de l'entreprises. C'est-à-dire que seuls les dirigeants connaissent la vraie situation de l'entreprise. Cette asymétrie d'information pourrait empêcher les différents possesseurs de capitaux (ménages, institutions financières, etc.) d'investir dans une entreprise même si celle-ci leur faisait appel, car ne sachant pas s'ils pourront faire profit de leur investissent.

Sachant que l'augmentation du capital aboutit à l'augmentation de la tille de l'entreprise, la théorie des couts de transactions suggère que de cette opération résulterait une croissance des couts de gestion. Cette augmentation des couts peut induire à une décroissance de rendement de l'entreprise.

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En plus de l'augmentation de la taille, l'ouverture de l'actionnariat augmente le couts d'agence résultant des conflits d'intérêt entre actionnaires et dirigeants d'un côté et entre actionnaire(s) majoritaire(s) et actionnaire(s) minoritaire(s) d'autre côté. La crainte de diminution de rendement et des conflits qui résulteraient de l'entrée de nouveaux associés/actionnaires dans l'entreprise peuvent expliquer de manière théorique la réticence des entrepreneurs d'ouvrir leur capital. Ces deux théories soutiennent en effet notre première hypothèse selon laquelle : H1 : Les entrepreneurs fondateurs ont la crainte de perdre le contrôle et une partie de des dividendes de leur entreprise en acceptant d'autres actionnaires.

La théorie des couts dans sa notion d'économies d'échelle décrit que l'augmentation de la production induit à une croissance de rendement de l'entreprise. Comme nous le savons bien et que nous le verrons plus tard, l'augmentation du capital par l'ouverture de l'actionnariat est un moyen d'accroitre la capacité productive de l'entreprise en la dotant des moyens supplémentaires. Ainsi, l'ouverture de l'actionnariat augmente la capacité de production de l'entreprise et offre à celle-ci des opportunités d'accès à de nouveaux marchés et jouir des économies d'échelle. Cette théorie vient appuyer non seulement notre problématique se résumant en ces deux questions :(1) Pourquoi la plupart des entreprises de Lubumbashi n'ouvrent pas leur capital à l'épargne du publique malgré leurs besoins en financement et les difficultés d'obtenir un financement par l'intermédiation des banques commerciales ? (2) Sur le plan managérial, les raisons qu'elles avancent et les décisions qui en découlent sont-elles fondées, mais également notre deuxième hypothèse selon laquelle : H2 : Sur le plan managérial, les raisons qu'elles avancent et les décisions qui en découlent ne sont pas fondée, mais aussi notre problématique se résumant en ces deux questions :

2. Discussion des études empiriques

Comme déjà annoncé ci haut, cette seconde partie de la littérature ouvre le débat, en affrontant idées et résultats des études antérieures sur des sujets ayant des traits communs avec le nôtre. Elle s'élargit sur deux points. Le premier porte sur le mode de financement des entreprises et le second explique les types d'actionnariats appliqués dans des entreprises pour acquérir des capitaux.

2.1. Mode de financement des entreprises

Il existe déjà plusieurs débats controversés portant sur les modes de financement et la structure financière des entreprises. La nature et l'objet de notre étude ne nécessitent pas que nous y entrons. Toutefois, Nous tentons à faire un petit passage en revue de ces modes de financement et montrer les avantages et inconvénients que présente l'ouverture du capital qui, l'augmenter via l'entrée de nouveaux actionnaires ou associés souhaitant participer au financement des activités de la société dans le but de percevoir en retour une partie des dividendes.

L'entreprise peut être considérée comme une rencontre entre les sources de financement et des projets d'investissement. C'est ainsi que, de manière générale, l'entreprise devra se trouver des fonds nécessaires pour le financement de ses investissements nécessaires (Dayan, 2004). Ainsi,

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pour couvrir ses besoins en fonds de roulement ou d'investissent, l'entreprise dispose de plusieurs ressources provenant de différentes sources. Généralement, une entreprise peut se financer via des ressources internes et/ou externes.

(Ogien, 2008), préconise que le gestionnaire financier de l'entreprise doit faire une analyse minutieuse avant de faire le choix quant à la source de financement à laquelle il faudra recourir. Cette analyse est donc dans l'objectif de se trouver des financements les moins couteux pour l'entreprise. Comme mentionné précédemment, le gestionnaire trouve devant lui plusieurs possibilités auxquelles il peut recourir pour financer les besoins de l'entreprise. Cependant, chaque option a ses critères d'accès. Il en résulte l'inaccessibilité à certaines possibilités de financement pour certaines entreprises. En outre, les possibilités accessibles à l'entreprise présentent quant à elles voir des avantages et des inconvénients selon la situation d'une entreprise à une autre. Néanmoins, pour qu'une source de financement contribue efficacement au développement de l'entreprise, il est impérieux que celle-ci soit stable et de longue durée. Afin de faire face à ces défis (accessibilité, inaccessibilité, avantages et inconvénients), les responsables de l'entreprise sont appelés à mettre en place un plan stratégique de financement. La planification financière permet ainsi de traduire la conséquence monétaire de l'ensemble des choix possibles. Elle devra conduire à raisonner dans le cadre de rentabilité-risque, qui sous-tend l'objectif de création de valeur (Gérard, 2000)

a) L'autofinancement

Le financement par des sources internes se limite à l'autofinancement, tandis que les sources externes présentent plusieurs autres possibilités dont nous pouvons citer : la sécession d'actifs, le recours à l'endettement, l'augmentation du capital par appel aux actionnaires ou associés (anciens et /ou nouveaux), le crédit-bail, etc. (Rivet, 2003) (Bussenault & Martine Pretet, 2002); (Bruslerie, 2010) définissent la capacité d'autofinancement comme le surplus monétaire laissé à l'entreprise par l'ensemble de ses activités pour une période donnée. L'autofinancement est quant à ce, la différence entre la capacité d'autofinancement et les dividendes distribués au cours de l'exercice (Fadoua, & Radi, 2017). Dans la mesure où la valeur stratégique de flexibilité de l'entreprise reste fonction de la taille des flux de ressources internes générées par l'entreprise, (Bruslerie, 2010) qualifie l'autofinancement de « garant de la réactivité » de l'entreprise et le considère comme un facteur de création de valeur grâce au rendement des réinvestissements.

L'autofinancement est la source fondamentale de financement de l'entreprise car toutes les autres sources restent subordonnées à celle-ci. C'est-à-dire, que les chances de bénéficier des financements des sources externes de l'entreprise, dépendent des perspectives d'avenir ou de la capacité d'autofinancement que cette entreprise dégage car elle est pour l'investisseur l'indicateur de performance ou de capacité de rémunérer ou de rembourser le capital qu'il compte investir dans l'entreprise. Contrairement à ce que croient certains gestionnaires d'entreprises, selon (Bruslerie, 2010), bien que n'entrainant aucune obligation de remboursement ni de paiement d'intérêts à des tiers, l'autofinancement n'est pas une source dont le cout est nul.

L'autofinancement présente un cout d'opportunité pour l'entreprise et un cout en capital pour les actionnaires dans la mesure où ces derniers auraient pu percevoir plus de dividendes. De même, à la place d'un réinvestissement, l'entreprise aurait prêté ses fonds et percevoir des intérêts ; ou encore ces fonds serviraient au payement des dettes. Certes, dans la plupart des cas, s'en tenir à l'autofinancement est synonyme de renoncer à des occasions d'investissement voir se

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condamner à la stagnation et limiter son développement (Choinel, 2000). D'où il convient de dire que le recours exclusif à l'autofinancement présente des limites qui affectent l'entreprise.

Vu les limites que présente l'autofinancement, les responsables de l'entreprise sont appelés à chercher des ressources dont ils ont besoin à l'extérieur de l'entreprise. Comme nous l'avons vu précédemment, ils peuvent recourir soit à l'endettement auprès des banques commerciales, à l'augmentation du capital, au crédit-bail, etc. Dans notre discussion nous nous focaliserons seulement au recours à la dette et à l'augmentation du capital.

b) Financement par endettement

L'apport de l'endettement dans la structure financière de l'entreprise suscite des débats avec des avis divergents. Cela s'explique par le fait que le niveau d'endettement d'une entreprise présente des conséquences positives et négatives. D'un côté, il influe sur son indépendance financière et l'autre coté sur sa rentabilité. Ainsi, l'entreprise se trouve en face de deux choix à opérer : Premièrement, la recherche de la sécurité (le risque de perdre en tout ou en partie son capital donné en garantie) et l'indépendance financière, sachant que ces dernières exigent l'abstention ou la réduction de l'endettement et deuxièmement, maximiser sa rentabilité et sa croissance sachant que ceux-ci sont favorisés par l'endettement.

Les travaux de (Imene, s.d.)2 sur l'entreprise algérienne TRASMEX, donnent des résultats selon lesquels l'endettement a un effet positif sur la rentabilité économique de l'entreprise car celle-ci était supérieure au cout de la dette. Par ailleurs, (KEBEWAR, 2012) dans son étude menée en France sur la structure du capital et la profitabilité de l'entreprise, constate que l'endettement corrélait négativement avec la profitabilité. Lorsqu'une entreprise bénéficie d'un effet de levier positif, c'est-à-dire que le rendement de ses capitaux propres s'améliore grâce à la dette, cette situation n'est toujours pas jusqu'à l'infini. Dans certains cas, l'entreprise coure les risques de faillite et d'effondrement de ses capitaux propres dans une situation de conjoncture défavorable (récession économique, hausse de l'inflation, etc.), (Franck, 2012 : p.139).

L'endettement ne peut donc pas demeurer sans conséquence sur l'entreprise. Si la rentabilité économique est inférieure au taux d'intérêt, l'endettement diminue la rentabilité des capitaux propres et cela induit sur la rémunération des actionnaires. Si la rentabilité économique est égale au taux d'intérêt nominal, l'endettement est sans effet sur la rentabilité des capitaux propres. Selon Franck (2012 : p.140), l'amélioration de la rentabilité des capitaux propres de l'entreprise en augmentant son niveau d'endettement n'est qu'une explication théorique car dans la réalité, plus l'entreprise est endettée, plus le risque associé à celle-ci est élevé et plus la probabilité de ne pas faire face à ses engagements est élevé. Ainsi, nous retiendrons que la rentabilité financière de l'entreprise augmente avec l'endettement issu des crédits rationnellement demandés, mais la croissance des dettes induit à un degré croissant de risque (Rivet, 2003).

Malgré l'effet positif que présente l'endettement sur la rentabilité de l'entreprise, en RDC l'accès au financement via l'intermédiation des banques commerciales n'est pas facile car il reste largement subordonné aux garanties matérielles et à un historique de réussite financière avéré. De ce fait, ayant généralement moins de garanties et historiques financières attrayants que les grandes et anciennes entreprises, les relativement nouvelles Petites et Moyennes Entreprises

2 https://www.asjp.cerist.dz>article consulté le 06/6/2020 à 12H38

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souffrent sévèrement de cette exclusion qui les privent d'accès au financement et ainsi contraint leur développement et au pire des cas précipite leur faillite (Tshikanda, 2010).

Le rapport de l'étude de (Kasereka & Kambale, s.d.)3 faite à Butembo portant sur la problématique de financement des PME par les établissements bancaires en RDC, révèle que 23,6 % des PME ne veulent pas se financer auprès des banques à cause des garanties énormes que les banques leur imposent, 6,9% se réservent d'être financées par les banques à cause de lenteur de traitement des dossiers de crédit, 8,7% ne désirent pas solliciter des dettes auprès des banques à cause de manque de confiance qu'ont les banques envers les entreprises alors que 18,9% ont peur de contracter un crédit craignant que leurs projets ou leurs patrimoines ne soient confisqués. Ce même rapport révèle que 18,2% n'ont pas le courage de solliciter le crédit pour manque de garantie et 11,6% ont du mal à contracter le crédit parce que les projets peuvent être non rentables après son financement, ce qui amènerait le débiteur dans l'insolvabilité.

Pour clore cette discussion, nous considérons que le recours à l'endettement est un moyen privilégié et désireux pour le développement de l'entreprise dans la mesure où cela augmente sa rentabilité. Autrement dit, en cas d'effet de levier positif, la dette est une bonne option de financement. L'effet positif implique l'accroissement de la rentabilité financière entrainé par une augmentation de l'endettement pris à un taux inférieur au taux de rentabilité économique (Melyon, 2007). Il s'agit de la différence entre la rentabilité des capitaux propres et la rentabilité économique de l'entreprise (Franck, 2012).

Cependant, même en cas d'effet de levier positif, l'endettement, est toujours entaché du risque qui se répercuterait aux actionnaires ou associés de l'entreprise en cas d'incidents empêchant de servir correctement la dette. Au-delà de ce risque, il résulte de l'étude de (Kasereka & Kambale, s.d.)4 effectuée sur un échantillon de la ville de Butembo, que plus ou moins 80% des PME en RDC souffrent du problème d'accès au financement via les banques commerciales. D'où la raison pour laquelle nous pouvons dire que l'endettement ne constitue pas une source de financement fiable pour beaucoup d'entreprises lushoises vu non seulement le problème de risque qui s'en entache mais aussi de son inaccessibilité.

c) Financement par capital-investissement (augmentation du capital)

Après avoir passé en revue les deux précédentes sources de financement (l'autofinancement et l'endettement), nous avons compris les avantages, les inconvénients ainsi que les limites que chacune présente. Les entreprises de la ville de Lubumbashi étant en grande partie des PME, ces dernières, comme l'explique la littérature, sont généralement confrontée à des difficultés de bénéficier de ces deux sources de financement. De ce fait, afin de financer leurs projets de croissance, il ne leur reste que chercher de cofinancement en élargissant leur actionnariat par l'augmentation du capital.

L'objectif de tout entrepreneur est de voir son entreprise se développer et être pérenne. Certes, il se trouve dans un environnement plein d'incertitudes. Ainsi, pour développer et pérenniser son entreprise, il est appelé à la rendre plus compétitive. Cette tâche nécessite des moyens. "Même la grande entreprise, confrontée à l'évolution de son marché, doit innover pour rester pérenne et parfois trouver des moyens de diviser ses risques, c'est-à-dire, trouver des

3 https://pdfslide.tips>Documents visité le 06/6/2020 à 12H06

4 https://pdfslide.tips>Documents visité le 06/6/2020 à 12H06

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cofinancements, de façon à multiplier ses propres moyens, élargir son champ de manoeuvre, et rendre moins discontinus les résultats" dit (Choinel, 2000). Se fondant sur cette pensée, nous estimons qu'en cas d'incapacité d'autofinancement et d'inéligibilité à l'endettement, l'ouverture du capital est une option susceptible de secourir les entreprises de Lubumbashi en besoin de financement.

L'augmentation du capital constitue un moyen essentiel de financement des entreprises. Elle présente l'avantage de permettre une mobilisation des ressources obtenues et sans obligation de remboursement, ce qui conduit au développement de l'entreprise. Seule l'augmentation par apports des actionnaires ou associés améliore la situation financière de l'entreprise. Les autres types d'augmentations (conversion des réserves ou des dettes, etc.) ne sont qu'une simple modification de la structure du bilan (Dayan, A. et al., 2004). C'est la raison pour laquelle, dans ce travail, nous ne parlerons que de l'augmentation du capital avec apports de nouveaux actionnaires ou nouveaux associés en supposant que les anciens sont au bout de leurs capacités ou volontés d'investir plus dans l'entreprise.

L'augmentation du capital présente plusieurs enjeux pour l'entreprise. Lorsque l'entreprise est endettée, l'augmentation du capital renforce la confiance et se présente comme une garantie envers les créanciers, ce qui accroitrait la capacité d'emprunter pour l'entreprise. Augmenter le capital de l'entreprise est également un moyen d'accroitre sa trésorerie, ce qui permet à l'entreprise de réaliser ses objectifs (maitriser ses couts, absorber ses fournisseurs ou ses concurrents etc.), il permet également de renforcer et de solidifier la situation financière de l'entreprise en augmentant sa solvabilité. 5

Malheureusement, l'augmentation du capital est aussi accompagnée des risques. Premièrement, l'augmentation du capital par incorporation des nouveaux actionnaires réduit le contrôle et l'influence des anciens sur les décisions stratégiques de la société. Les nouveaux diluent les anciens : " effet ou risque de dilution" (Gérard, 2000). Selon Abdeljalil (2002 : p.221) cité par Fadoua & Radi (2017), l'augmentation du capital par les apports de nouveaux actionnaires est plus ouverte chez les grandes sociétés cotées en bourse alors que chez les PME, elle est généralement fermée. Cette fermeture s'explique par le fait que les actionnaires majoritaires des PME sont soucieux de la préservation de leur indépendance ainsi que leur pouvoir, autrement dit, de la dilution de leur contrôle sur l'entreprise. La première question de la problématique de cette recherche et l'hypothèse correspondante se réfèrent directement à cet effet de dilution. Ce risque de l'augmentation du capital vient en effet appuyer notre première hypothèse.

Bien que ce risque soit à charge des anciens actionnaires ou associés de la société, le droit des sociétés intervient pour adoucir ce risque. C'est ainsi que, en cas d'augmentation de capital, il est reconnu aux anciens actionnaires le droit préférentiel de souscription. Ce droit leur permet de souscrire en premier aux nouvelles actions ou nouvelles parts sociales émises par la société.6 Le droit préférentiel (actions de préférence) étant encadré par la loi et décidé par les actionnaires, offre une flexibilité dans la gestion du capital et de l'actionnariat et permet de traiter d'éventuelles attentes spécifiques de certains investisseurs (Thomas, 2012).

5 avocats-picoschi.com

6 Droit OHADA, Article 573 de L'Acte uniforme révisé relatif au Droit des Sociétés commerciales et du Groupement d'Intérêt économique

7 Revue-projet.com

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Le deuxième risque auquel s'attend la société en cas d'augmentation du capital, est que généralement les actionnaires demandent une rentabilité plus importante que le cout d'un emprunt. Ceci conduirait donc à une augmentation du cout moyen pondéré du capital. (Thomas, 2012), justifie cela par le fait que le nouvel actionnaire voulant entrer dans la société encoure aussi d'énormes risques auxquels est exposé son investissement pouvant être liés à la conjoncture et/ou à l'entreprise. Il ajoute en disant que « le risque est une composante essentielle de l'investissement et l'actionnaire en tient compte pour forger sa décision d'investissement ». (Thomas, 2012) identifie en fin trois risques auxquels est exposé l'actionnaire et qui le contraindrait à exiger une grande rentabilité de son investissement :

? Le risque de faillite : en cas de faillite, donc si l'entreprise dans laquelle a investi disparaissait, la valeur de l'action et le droit de propriété de l'actionnaire deviennent nuls et ce dernier perd son capital.

? Le risque de liquidité : pour l'investisseur mettant ses fonds dans une entreprise existante, un jour il aura à revendre ses actions, or il n'est pas certain de pouvoir trouver l'acquéreur au moment où il le souhaitera. Ainsi, le risque de liquidité est l'aléa qui pèse sur l'existence d'un acquéreur au moment favorable.

? Le risque en capital : au moment il investit l'actionnaire ne connait pas avec certitude ce que va rapporter son investissement. Le risque en capital est l'aléa qui qui pèse sur le montant des revenus qui vont être générés.

Selon la théorie d'agence, la problématique de rentabilité exigée par les actionnaires est à la base des conflits dits « d'intérêt » qui résulteraient entre les actionnaires et les dirigeants. (Bussenault & Martine Pretet, 2002) , définissent la rentabilité comme la capacité de l'entreprise à rémunérer les fonds durablement mis à sa disposition. Elles estiment que cette rentabilité est même l'objectif de toute entreprise de type privé obéissant aux règles du marché qui est de gagner de l'argent. C'est ainsi que le propriétaire de l'entreprise doit recevoir une rémunération de son effort d'investissement et du risque assumé. Par ailleurs, la souscription au capital d'une entreprise confère le droit de propriété. L'actionnaire ou l'associé selon le cas, n'est rémunéré que dépendamment du résultat qu'a réalisé l'entreprise au cours de l'exercice et proportionnellement de ses apports. Bien que le souci des associés ou actionnaires serait d'exiger la grande rentabilité possible de leurs capitaux, en droit OHADA, l'affectation des résultats doit se faire conformément à la loi, notamment dans le respect de l'article 142 et 143 de l'Acte uniforme révisé relatif au Droit des Sociétés commerciales et du Groupement d'Intérêt économique.

Dans beaucoup de sociétés le risque des couts d'agence entre les actionnaires et dirigeants est inévitable surtout lorsque l'entreprise est sous la direction d'un individu non actionnaire ou même lorsque l'entreprise est dans les mains de l'actionnaire dominant. En telle situation, l'augmentation du capital viendrait en effet accroitre ces couts d'agence. Premièrement, il s'agira des conflits d'intérêts entre les dirigeants et les nouveaux actionnaires qui exigeraient la plus grande rentabilité possible de leurs capitaux. Sachant que dans un contexte de croissance, la demande la plus importante que les actionnaires adressent aux dirigeants de l'entreprise est celle de performance élevée de rentabilité,7 le deuxième conflit d'intérêt serait celui entre les

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nouveaux actionnaires et les anciens qui chercheraient à conserver le contrôle de leur entreprise. Ainsi, la deuxième question de la problématique de cette recherche et l'hypothèse y correspondante se réfèrent directement à cette théorie positive d'agence.

En dépit des risques que présente l'augmentation du capital, nous comprendrons que toutes les conséquences qui surviendraient de cette opération sont théoriquement maitrisables sans porter atteinte à la performance de l'entreprise. Toutefois, la pratique est profondément subordonnée aux propositions des managers et préférences et décisions des actionnaires. Cela étant, l'ouverture du capital constitue un moyen pertinent pour le développement de l'entreprise. Dans un environnement comme le nôtre où l'accès à l'endettement n'est pas aisé, cette opération serait la source fiable d'approvisionnement en capitaux pour les entreprises.

Lorsque l'entreprise a été créée par un ou quelques individus, l'entrée de nouveaux partenaires au capital fait d'eux des associés ou des actionnaires selon la forme juridique de leur société. Dans le monde des affaires, il existe plusieurs types d'actionnariats qui peuvent être pratiqués dans une entreprise. Nous les abordons dans ce dernier point de notre littérature ainsi que leurs effets sur l'entreprise.

2.2. Types d'actionnariats

La plupart de pays disposent actuellement des nombreuses entreprises individuelles, mais la contribution de ces dernières à la production nationale reste faible. La grande partie de la production nationale est réalisée par de grandes sociétés dont le capital se trouve dans les mains des actionnaires et qui sont dirigées par des managers salariés (Koening, 1998). S'il convient encore une fois de rappeler ici cette citation de M. Rioux (2012) : « les firmes multinationales sont aujourd'hui les vecteurs les plus structurants des processus d'intégration et de transformation de l'économie et de la société mondiale. Elles se sont imposées face au marché et aux flux commerciaux, et, qu'on s'en réjouisse ou non, elles peuvent être considérées comme la plus grande innovation du 20ème siècle en tant que nouvelle méthode d'organisation de la production ».

Quiconque désire créer une entreprise à moindre cout et le plus simple possible, opte pour une entreprise unipersonnelle. Cela lui donne de nombreux avantages dans la mesure où il est le seul propriétaire, il perçoit l'intégralité des gains provenant de ses efforts et ne risque pas de perdre le contrôle de son entreprise (Gérard, 2000). Cependant, l'entreprise individuelle présente aussi des inconvénients. L'entrepreneur étant le seul propriétaire et dirigent, bien que ses décisions touchent les autres parties prenantes de son entreprise (fournisseurs, clients, employés, etc.), sa responsabilité n'est pas limitée, que cela porte sur l'intégralité de son patrimoine. Dans le cas d'une entreprise individuelle, le développement de celle-ci reste limité aux capacités du patrimoine de l'entrepreneur. Comme évoqué ci haut, en RDC, l'accès à l'emprunt n'étant pas aisé pour biens des entreprises, afin de limiter le risque qu'encoure l'entrepreneur, dans ce cas, l'ouverture de l'actionnariat devient salutaire pour le développement de l'entreprise.

Malgré les difficultés financières que rencontrent nombreuses entreprises congolaises en général et lushoises en particulier, l'initiative de faire appel au capital-investissement pour augmenter leur capacité de production n'est toujours pas en pratique. (Gérard, 2000) , justifie ce comportement par le fait que, dans l'esprit du fondateur, le poids des arguments en faveur de

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l'élargissement de l'actionnariat n'est toujours pas facile à mesurer. Sans doute, il est buté à des multiples interrogations : les fonds propres apportés par les investisseurs sécuriseront ils la croissance de l'entreprise, voir l'accélérer ?

Si l'ouverture de l'actionnariat (augmentation du capital) permet la croissance de l'entreprise (augmenter sa taille, ses capacités de production), plusieurs études ont montré le rôle que joue la taille de l'entreprise dans son activité économique. L'étude de (Cette & Daniel, 1992) montre que la rentabilité et la productivité des entreprises dépendent de leur dimension. Il en ressort que dans 85% des secteurs d'activités, il existe une tranche de taille optimum et on observe une correspondance partielle ou parfaite des tailles optimales, productivité et rentabilité dans huit secteurs sur dix, et qu'une meilleure efficacité productive va généralement de pair avec une meilleure rentabilité. Se basant à cette étude nous pouvons comprendre pourquoi à Lubumbashi comme en RDC en général, dans certains secteurs d'activité (comme les mines, le pétrole, le mobilier, l'industrie, les banques ou les assurances etc.) nous trouvons moins ou presque pas d'entreprises à capitaux congolais.

Plusieurs études ont démontré le rôle important que joue la taille de l'entreprise dans le domaine de compétitivité. Selon (Bussenault & Martine Pretet, 2002) « la compétitivité est l'aptitude de l'entreprise à soutenir durablement la concurrence sous toutes ses formes ». Il s'agit de la capacité à maintenir le niveau de présentation en s'adaptant à toutes les évolutions, aussi bien dans les techniques que dans les gouts et les modes d'utilisation de ses ressources. Elles définissent en fin l'entreprise compétitive comme celle qui, à tout moment, fournit au client un rapport cout/avantage ou un rapport au moins équivalent à celui offert par ses concurrents.

L'étude de (Savoye, 1994) montre que le positionnement de l'entreprise sur son marché est relatif à sa taille. Ce positionnement selon la taille s'explique tout d'abord par le fait que, bénéficier de l'avantage d'exercer certaines activités techniques est relié à la taille des entreprises. Selon cette étude, moins d'une TPE industrielle sur dix est située sur un point fort du commerce extérieur contre une entreprise de 100 à 200 salariés sur quatre, une entreprise de 200 à 500 salariés sur trois et près d'une grande entreprise sur deux y arrivent.

Plus les entreprises industrielles sont grandes, plus elles se situent donc sur le champ des activités dans lequel les avantages compétitifs par rapport à la concurrence étrangère paraissent les mieux affirmés. (Roy, 2001), lui dans son étude portant sur l'agressivité concurrentielle, la taille et la performance des entreprises, démontre que les PME sont vulnérables que les grandes entreprises dans des situations d'affrontement. Selon son étude, la performance des entreprises de petite taille diminue lorsque ces dernières se livrent à des manoeuvres agressives et que leurs concurrents fassent de même.

(Thomas, 2012), quant à lui, établit un lien entre le risque de l'actionnaire et la taille de son entreprise en montrant que l'actionnaire encoure un risque en capital très important selon qu'il investit dans une TPE, PME que dans un grand Groupe. Le tableau suivant montre la différence de ces risques de l'actionnaire selon les différentes tailles des entreprises

Vu ce qui précède, il est vrai de dire que valoriser les placements de particuliers dans le capital des PME non cotées est un objectif séduisant. Les personnes physiques jouent un rôle très

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Tableau 1 : Risque de l'actionnaire par rapport à la taille de l'entreprise

Type de risque
De l'actionnaire

Taille de l'entreprise

Grand groupe

PME

TPE

Risque de faillite

Nul

Non nul

Elevé

Risque de liquidité

Très faible

Important

Très élevé

Risque en capital

Faible

Important

Très important

Source : (Thomas, 2012)

A partir de ce tableau, nous remarquons que plus l'entreprise est petite, plus le(s) propriétaire(s) encoure(nt) des risques énormes pouvant même aller à la perte de leur investissement.

Par ailleurs, (Choinel, 2000)considère le capital-investissement comme ayant pour objet essentiel le financement du développement de l'entreprise, puis ajoute en disant que toute considération en terme de dilution des actionnaires fondateurs devrait passer après l'intérêt de l'entreprise qui est de boucler son plan de financement, et non de restreindre son expansion ou de s'affaiblir faute de fonds propres suffisants. En outre, (Choinel, 2000) définit Le capital-investissement comme une mise en disponibilité des moyens destinés à accompagner en capital ou en quasi-capital d'une entreprise déjà bien positionnée sur ses marchés, de façon à accélérer sa croissance, tout en réalisant une plus-value significative en fin de période. Cette manière de voir les choses vient appuyer notre problématique de recherche qui se résume en la question : Pourquoi la plupart des entreprises congolaises n'ouvrent pas leur capital à l'épargne du publique malgré leurs besoins en financement et les difficultés d'obtenir un financement par l'intermédiation des banques ?

Selon (Koening, 1998), les managers sont considérés comme des agents rationnels. Ils forment dans une entreprise un groupe homogène qui maximise une fonction d'utilité en avenir certain. Ils sont peu contrôlés par les actionnaires dans les firmes dont le capital est très dispersé. De ce fait, ils sont incités à faire prévaloir leurs intérêts sur ceux des détenteurs des titres, ce qui constitue une source des conflits et pèse sur les couts d'agence.

Les travaux de (Yves, et al., 2014) portant sur la structure de l'actionnariat et la performance de l'entreprise, font voir que la part détenue par le premier actionnaire est positivement associée avec la performance jusqu'à un certain niveau de détention, puis négativement associée avec la performance jusqu'au-delà de ce seuil. Ces résultats laissent entendre qu'au-delà d'un certain niveau, la concentration du principal actionnaire est défavorable à la performance de l'entreprise. (Labelle & Alain Schatt, 2005), quant à eux, dans leur étude sur la « Structure de propriété et communication financière des entreprises françaises », trouvent que quand le public détient une part élevée des actions, les dirigeants communiquent bien afin de s'adjuger le soutien du public et éviter ainsi le risque de remplacement associé à la menace.

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important pour financer les projets de développement, voir les projets innovants. C'est d'ailleurs ce qui s'est observé aux Etats-Unis en jouant un rôle moteur non seulement par leurs capitaux, mais aussi par leurs compétences technologiques dans le domaine. Selon (Choinel, 2000), les personnes physiques constituent une source des capitaux de proximité et qui demeurent abondants avec des règles du jeu claires et jouissant d'une la fiscalité avantageuse. Ceci justifie de manière significative l'importance de recourir au capital-investissement pour une croissance rapide de l'entreprise.

Comme nous l'avons susmentionné dans nos pages précédentes, Dayan et al. (2004) considèrent l'entreprise comme une interface entre les sources de financement et des projets d'investissement. D'une manière générale, l'entreprise doit trouver les fonds nécessaires à son fonctionnement auprès de divers apporteurs des capitaux afin de réaliser les investissements nécessaires. C'est ainsi que, afin d'acquérir les fonds dont elle a besoin, elle peut recourir à des particuliers, à ses salariés, etc.

D'après Core et Guay (2001) ; Kroumollo & Sesil (2006), plus le capital humain est spécifique, plus il devient difficile à contrôler, et au lieu de s'investir dans le monitoring, il est préférable de recourir aux rémunérations incitatives notamment l'actionnariat salarié. L'actionnariat salarié peut contribuer à renforcer le contrôle de l'équipe dirigeante par la participation des salariés actionnaires aux organes de gestion. De même, ils peuvent s'allier avec les actionnaires minoritaires afin d'agir contre leur spoliation par les actionnaires majoritaires, (Hanen & Mohamed , 2008).

L'actionnariat salarié permet d'aligner les intérêts des salariés sur ceux des actionnaires ce qui doit permettre à l'entreprise de réduire les couts induits par les conflits d'agence potentiels. L'actionnariat salarié doit engendrer des effets positifs identifiables au niveau individuel (augmentation de la satisfaction et de la performance du salarié) comme au niveau organisationnel (réduction des inefficience, augmentation de la productivité et la performance de l'entreprise) (Hollandts & Zied, 2003).

Certaines entreprises se trouvent contraintes de par leur nature (entreprise familiale, étatique, etc.), leur forme juridique (selon qu'elles sont des SNC, des SARL, SCS, ou SA) ou par leur politique, ce qui les condamne de ne pas permettre à d'autres partenaires de contribuer à leur capital. Le cas échéant est celui des sociétés à nom collectif (dont l'entrée comme la sortie de l'un des associés entraine la nullité de cette société) et des entreprises familiales.

Néanmoins, ces problèmes liés à la forme juridique trouvent un moyen d'y remédier. L'Acte uniforme révisé relatif au Droit des Sociétés commerciales et du Groupement d'Intérêt économique préconise que l'augmentation du capital doit faire objet d'enregistrement au Registre de Commerce et de Crédit Mobilier (RCCM en sigle). Cet enregistrement fait objet de modification des statuts. Si une société le désire, elle a donc même le choix de modifier sa forme juridique sans entrainer la naissance d'une société nouvelle. Donc, ceci se présente comme des mesures palliatives aux contraintes juridiques pouvant empêcher à une société de faire recours au capital-investissement pour son financement.

Ainsi, bien que la forme juridique puisse être une contrainte de faire appel au capital-investissement, ceci peut être modifié en cas de besoin. Seules les sociétés à caractère familial

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présentent de grandes contraintes quant à cet effet. Nous les analyserons dans nos paragraphes qui suivent.

Malgré que tous les entrepreneurs soient animés par le même sentiment, celui de voir leur entreprise se développer, les entreprises à caractère familial sont confrontées à des limites dans leurs actions pouvant leur permettre de se développer rapidement. A l'occasion du 200ème anniversaire du groupe Peugeot, (un groupe industriel français appartenant à la famille Peugeot), le nouveau patron Christian Peugeot s'adressant à la presse, dans son allocution dit : « l'entreprise ne nous appartient pas au sens où elle a été développée par nos ancêtres : nous avons collectivement le sentiment de devoir transmettre l'entreprise » (Alain, B. et Didier C., 2010, p.6 ; (Patrice & Céline, 2004). Cet objectif de transmettre l'entreprise aux progénitures est l'obstacle majeur pour l'entreprise de faire appel au capital-investissement.

(Hau & Nicolas, 2007), pour leur part, dans leur étude historique sur les dynasties alsaciennes, relatent l'existence des dispositifs explicites obligeant les héritiers à poursuivre la limitation des dividendes distribués et le réinvestissement d'une large partie des bénéfices réalisés. Ceci se rapporte aux résultats de l'étude sur la « Gouvernance familiale et politique de distribution aux actionnaires » menée par (Patrice & Céline, 2004), qui font voir que toutes les entreprises familiales distribuent moins que les entreprises non familiales. De plus, parmi les entreprises familiales, il existe des différences significatives de distribution selon que la famille soit minoritaire ou majoritaire et selon que la direction soit familiale ou non.

En analysant la philosophie de l'entreprise familiale, dans un contexte comme le nôtre, l'investisseur en capital-investissement étant à la recherche de rendement de ses capitaux, les politiques de l'entreprise familiale risquent de le décourager de s'intéresser à celle-ci.

Dans leur étude intitulée « Analyse multi variable de la performance des PME familiales une lecture par la théorie positive de l'agence », (Charlier & Gilles, 2009) identifient quatre formes de gouvernance de l'entreprise familiale :

? La gouvernance où la famille réunit les critères de contrôle et de direction ;

? La gouvernance où la famille qui contrôle le droit de vote choisit de recruter un dirigeant extérieur ;

? La gouvernance où l'entreprise n'est pas contrôlée majoritairement par la famille, tout en restant dirigée par celle-ci ;

? La gouvernance où l'entreprise n'est plus contrôlée par la famille mais reste dirigée par un de ses membres

Cette même étude de (Charlier & Gilles, 2009) montre que les performances moyennes des entreprises contrôlées et dirigées par la famille sont significativement inférieures de celles des entreprises contrôlées par la famille avec un dirigeant extérieur et de celles des entreprises dirigées par la famille qui n'est pas l'actionnaire principale. Il apparait que les entreprises familiales contrôlées et dirigées par la famille sont moins performantes que les deux autres modes de gouvernance familiales. Ces résultats montrent également que les entreprises dirigées par une famille minoritaire ont une performance nettement plus élevée

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? Synthèse et conclusion de la littérature

Cette revue de littérature nous a été utile dans la mesure où elle nous a permis à comprendre notre thème en affrontant les différents résultats et pensées des autres auteurs ayant traité des sujets voisins à ceci.

Les trois théories expliquant le phénomène de notre recherche nous ont permis non seulement de comprendre le bienfait pour une entreprise de recourir au capital-investissement pour se financer mais aussi les méfaits que présente une telle action pour l'entreprise ainsi que les contraintes pouvant motiver la réticence d'un entrepreneur d'y recourir.

Notre littérature nous a permis de comprendre les avantages et désavantages que présente chaque source de financement de l'entreprise tout en soulignant que l'ouverture de l'actionnariat serait la source de financement fiable pour un environnement comme le nôtre où se posent des difficultés d'accès au crédit bancaire. Elle finit en décrivant les différents types d'actionnariats que peut pratiquer une entreprise tout en spécifiant les avantages que procurent ces derniers.

Afin de comprendre le contexte de notre étude et les méthodes et techniques que nous avons utilisées pour aboutir à nos résultats, comme annoncé dans l'introduction, le deuxième chapitre venant après ce paragraphe est consacré à la présentation de notre champ empirique et la méthodologie de recherche.

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Deuxième chapitre

PRESENTATION DU CHAMP EMPIRIQUE ET
METHODOLOGIE DE RECHERCHE

Ce chapitre s'élargit sur deux grandes sections : La première porte sur la présentation du champ empirique de l'étude qui comprend les acteurs et institutions concernés par l'ouverture de l'actionnariat dans la ville de Lubumbashi. Celle-ci s'articule sur deux points : le premier consistera à l'élaboration d'une analyse PESTEL de l'environnement des demandeurs et offreurs effectifs ou potentiels de l'ouverture de l'actionnariat et le deuxième point analyse les demandeurs et offreurs effectifs ou potentiels de l'ouverture de l'actionnariat dans les entreprises de la ville de Lubumbashi. Ainsi, la seconde partie du chapitre quant à elle consistera à présenter la méthodologie et les techniques de collecte et traitement des données pour cette étude.

1. Analyse PESTEL du champ empirique

L'analyse PESTEL est un outil d'analyse stratégique dont l'objectif est d'étudier le macro-environnent de l'entreprise afin de permettre à celle-ci d'atteindre ses objectifs par la mise en place des stratégies adéquates en tenant compte de son environnement. Il est un moyen de pérenniser l'entreprise en prenant des stratégies anticipatives compte tenu de son environnement macro-économique. L'analyse PESTEL permet de surveiller les risques et les opportunités que pourrait rencontrer l'entreprise sur son marché. Il s'agit d'une analyse globale de l'environnement de l'entreprise évaluant six facteurs qui forment l'acronyme PESTEL : Politique, Economique, Socioculturel, Technologique, Ecologique et Légal.

Avant de faire l'analyse des demandeurs et offreurs effectifs ou potentiels de l'ouverture de l'actionnariat, qui est l'objet même de cette étude, il convient de faire avant tout une analyse de leur macro-environnement dans lequel ils évoluent. Cela nous permettra de comprendre les contraintes, les menaces et opportunités qui s'offrent pour une telle opération.

C'est ainsi que nous présentons de manière synthétique l'analyse PESTEL de la ville de Lubumbashi dans un tableau faisant une lecture des éléments de l'analyse PESTEL. Ce tableau décrit de manière globale, synthétique et fidèle l'état de l'environnement de notre champ empirique.

Afin de contextualiser cette analyse à cette étude, Il s'en suivra une section consacrée à l'analyse de l'offre et la demande potentielles ou effectives de l'ouverture du capital. Il sera question de pouvoir identifier qui seraient les offreurs et demandeurs d'ouverture de l'actionnariat dans la ville de Lubumbashi. Avant d'arriver à tout cela, nous présentons les éléments de l'analyse PESTEL sous la figure suivante

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Figure 6 : Éléments de l'analyse PESTEL

SOCIAL

Education, mode et tendance, style de vie, santé, ect.

Entreprise et son marché

TECHNOLOGIQUE

Découvertes, RáD, Aide à
l'innovation, transformer des
technologies

LEGAL

Législation, propriété industrielle,
Normes, Droits des contrats, Droit
du travail, ect.

POLITIQUE

Stabilité politique, politique
monétaire, politique fiscale, etc.

ECONOMIQUE

Croissance, taux d'intérêt, taux d'inflation, pouvoir d'achat, etc.

ECOLOGIQUE

Météo et climat, Energies propres, Recyclages, Règlementations, etc.

Source : https://www.creer-mon-business-plan.fr> consulté le 12/06/2020 à 15H21

1.1. Offre ou offre potentielle de l'ouverture de l'actionnariat

La littérature révèle que plus ou moins 80% des PME congolaises ont des difficultés voir souffrent de l'exclusion à l'accès au financement par le bais des banques commerciales. Cette exclusion se manifeste par les conditions établies par les banques pour l'octroi des crédits, notamment les garanties mais aussi les taux d'intérêts jugés exorbitants qu'imposent les banques à leurs débiteurs. Ces taux d'intérêts sont généralement justifiés par certaines structures du taux directeur dicté par la Banque centrale. Signalons que le taux directeur de la BCC a été caractérisé par une forte instabilité ces trois dernières années variant entre 20%, 16%, 2% , 14% en 2018, puis de 14% à 9% en 2019 et actuellement pour des raisons d'assouplir le choc économique dit à la pandémie de Covid-19, la BCC veut baisser son taux directeur à 7% comme

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l'indiquent les sites de Radio Okapi et Digital Congo .8 Nous présentons dans le tableau suivant les taux d'intérêts en cas de financement d'une entreprise par l'une de grandes banques opérant à Lubumbashi, le cas de la Banque Commerciale du Congo (BCDC en sigle),

Tableau 2 : Taux d'intérêts en cas financement d'une entreprise par de la BCDC

 

CDF

USD

EURO

Facilité d'avance sur salaire

Taux d'intérêt

annuel

28%

20%

18%

Taux d'intérêt

annuel en cas de dépassement

35%

24%

24%

Crédit amortissable

Frais de dossier

1% + TVA

1% + TVA

1% + TVA

Taux d'intérêt

annule

25% + TVA

18%

18%

Taux d'intérêt

annuel sur

impayés

35%

24%

24%

Source : https://www.bcdc.cd>nos-tarifs-en (consulté le 12/6/2020 à 12H50

Il s'avère que plusieurs entreprises ne sont pas à mesures de supporter ce cout en cas de financement par la banque. Par ailleurs, notre littérature explique ensuite les avantages que présente l'ouverture du capital comme source de financement et le rôle crucial de cette opération dans le développent et la croissance rapide de l'entreprise.

Vu ce qui précède, il convient de dire que plus ou moins 80% des PME de la ville de Lubumbashi sont concernées par cette étude malgré des cas particuliers qui se soustrairaient par leur caractère d'entreprises familiales ou de leur forme juridique tel que présenté dans la littérature.

Selon la théorie des couts, pour certains secteurs, il existe une taille minimale requise que doit atteindre une entreprise pour opérer dans un secteur donné. En analysant cette théorie, la ville de Lubumbashi est loin d'en faire une exception. Cette ville est réputée « ville minière ». Néanmoins, il existe moins d'entreprises à capitaux congolais oeuvrant dans ce secteur. La raison peut s'expliquer par la somme importante du capital que doit disposer une entreprise pour assumer le coup de ce secteur. Ce qui explique que les grandes réalisations dans ce secteur reviennent généralement aux firmes multinationales au détriment des petites entreprises congolaises ne disposant pas d'assez de capitaux.

8 www.digitalcongo.net et www.radiookapi.net visités le 10/6/2019 à 14H30 et 14H45

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Actuellement on assiste à une éveille de conscience dans le chef des habitants ainsi que des dirigeants lushois, prenant en considération le rôle du secteur agricole. Ce dernier longtemps laissé à l'abandon, avec toutes les conséquences que cela présente sur la vie socio-économique de la ville voir même de la province.

Voilà pourquoi actuellement nous voyons l'émergence de fermes aux alentours de la ville. Ces projets s'inscrivent dans l'objectif de lutte pour l'autosuffisance en produits agroalimentaires de la province du Haut-Katanga en général et de la ville de Lubumbashi en particulier. Certes, on ne peut pas arriver à cet objectif que par des investissements importants dans l'agriculture moderne, en remplacement de l'agriculture vivrière. Or, comme le secteur des mines, l'agriculture demande de capitaux importants pour acquérir des outils couteux et des technologies avancées pour une production capable à répondre au besoin actuel. D'où une nécessité pour l'Etat, les collectivités, la province et même les particuliers voulant se lancer dans ce secteur de trouver un moyen sûr de financement, avec des capitaux stables.

Hormis les secteurs des mines et de l'agriculture, d'autres secteurs de la vie économique de la ville de Lubumbashi sont caractérisés par une concurrence sans précédent. Selon la littérature, la taille joue un rôle important dans la compétitivité de l'entreprise. Ceci nous renvoie à dire que toute entreprise qui souhaiterait bien se positionner sur son marché, et qui, trouve de difficultés de financer ses projets, l'ouverture de son capital aux nouveaux associés ou actionnaires serait salutaire.

Pour clore cette section, nous retenons que les potentiels offreurs de l'ouverture de l'actionnariat dans la ville de Lubumbashi sont les entreprises minières, les entreprises du secteur agro-alimentaire, l'État, les collectivités (ETD), la province et les entreprises des autres secteurs qui souhaiteraient mieux se positionner sur leurs marchés.

1.2. Demande ou demande potentielle de l'ouverture de

l'actionnariat

Comme pour tout marché, à chaque offre convient une demande. Bien que ne s'agissant pas d'un marché des capitaux réglementé, et à l'absence de ce dernier les agents économiques ne peuvent pas cesser de poser des actes. D'où la raison du recours au capital-investissement.

Si l'objet du marché de capitaux est de faciliter la rencontre des agents économiques en besoin de financement avec ceux en capacité de financement, notre cas en étude ne s'écarte non plus de cet objectif.

Ainsi, les demandeurs potentiels de l'ouverture de l'actionnariat auprès des entreprises seraient donc les agents économiques ayant des excédents des moyens financiers. S'il semble difficile de les identifier, il existe plutôt le moyen de les situer.

Selon l'approche néoclassique, le revenu disponible doit être consacré à la consommation et l'excédent de celle-ci devra être épargné. Ainsi nous pouvons écrire :

Revenu disponible = Consommation + Epargne

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C'est ainsi que les agents économiques ayant des excédents par apport à leur consommation, finissent à faire des épargnes. Il s'agit de la part du revenu qui n'a pas été consacrée à la consommation immédiate plutôt conservée soit auprès d'une institution financière ou d'une autre manière, soit pour une consommation future, soit pour un investissement à l'avenir.

Bien que certains envisageraient d'épargner leurs revenus auprès d'une banque que d'investir dans une entreprise, les politiques bancaires à Lubumbashi comme en RDC en générale ne sont pas favorables et encore moins incitatives à cela. Sachant qu'un investisseur évalue la rentabilité avant de placer ses fonds pour se constituer son portefeuille, il ne serait pas le choix optimal pour celui-ci de se contenter de 6% ou 7% d'intérêts annuels qu'offrent les banques pour un compte à terme que d'investir dans une entreprise dont la rentabilité va au-delà.

Le tableau suivant présente les différents taux d'intérêts offerts par la BCDC en cas d'épargne auprès de celle-ci.

Tableau 3 : Rémunérations annuelles des épargnes à la BCDC

 

CDF

 
 

USD

EURO

Pour vous-même

(C CDF Compte Eléphant)

3%

 
 

3%

3%

Pour vos enfants

(Compte Enfant)

3%

 

3%

 

3%

Pour vos enfants

(Compte Bosomi)

2%

 

2%

 

-

DAT inférieur à 6 mois

-

 

3,50%

 

3,50%

DAT de 6 à 12 mois

70% du

directeur

taux

4%

 

4%

DAT plus de 12

mois jusqu'à 24
mois

80% du

directeur

taux

5%

 

5%

DAT plus de 24 mois

90% du

directeur

taux

6%

 

6%

Source : https://www.bcdc.cd>nos-tarifs-en (consulté le 12/6/2020 à 12H50

Selon la théorie keynésienne, dans une économie fermée, l'épargne est égale à l'investissement. Et tel que présenté ci haut, l'épargne est la différence entre le revenu et la consommation. Ainsi, si nous considérons comme Keynes que tous les revenus

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épargnés devraient être consacrés à l'investissement, nous dirons donc que les demandeurs de l'ouverture de l'actionnariat dans les entreprises de Lubumbashi seraient les agents économiques (ménages, entreprises, l'État, et ETD) disposant d'un revenu épargné.

Selon le circuit économique de la théorie keynésienne, les ménages constituent la source de financement de l'entreprise. Ainsi, ces dernières devront se s'alimenter de capitaux d'une part en vendant leurs produits aux ménages, d'autre part en se finançant par ceux-ci. Voulant expliquer la relation entre les ménages et les entreprises, Keynes présente le circuit économique, présentant les flux monétaires qui se font entre les ménages et les entreprises sous la figure suivante :

Figure 7 : Circuit économique de la théorie keynésienne

Entreprise

Consommation

Investissement

Ménages

Source : www.comptanat.fr>keynes

Selon ce circuit tel que présenté ci haut, il existe des relations étroites et inaliénables entre les entreprise et les ménages. Cette relation se définit par les différents flux monétaires qui se font entre les deux. La première définit le financement des entreprises par les ménages, ces derniers recevant des dividendes en rémunération de leur capital. La deuxième définit le ménage comme le principal consommateur des biens et services produits par l'entreprise avec contrepartie financière. Hormis ces deux relations, et bien que ce ne soit définie dans ce circuit, les ménages fournissent à l'entreprise du travail en contrepartie du salaire. D'où, nous pouvons conclure que les ménages ayant des revenus épargnés constitueraient les principaux demandeurs de l'ouverture de l'actionnariat dans les entreprises à Lubumbashi car elles leur offriraient une plus-value supérieure à celle d'une épargne sur un compte bancaire.

2. Techniques et méthodes de recherche

Cette partie décrit d'abord les différentes techniques et méthodes que nous avons utilisées pour vérifier nos hypothèses de recherche. Ensuite, elle présente les variables nécessaires à la compréhension des analyses empiriques faites dans le troisième chapitre.

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Au moment où Grawitz (1979) définit les techniques de recherche comme l'ensemble de moyens, des outils dont dispose le chercheur, lui permettant de rassembler les données et informations nécessaires pour son thème de recherche ; Wallace (1983) définit la méthode comme l'organisation et la mise en place des outils et techniques de recherche selon un agencement préétabli.

Pour mener à bien notre recherche, nous avons principalement recouru aux techniques documentaire, d'enquête, d'échantillonnage et à la méthode analytique.

La technique documentaire nous a été importante dans la collecte des informations que nous avons eues à recouvrer dans des ouvrages, thèses, articles, mémoires, documents officiels et sites internet qui ont des points communs avec notre sujet. Les informations tirées de différents documents ont été la base même de notre premier chapitre ayant consisté à la revue de la littérature. La technique d'enquête nous a permis de collecter les données sur la perception de l'actionnariat dans les entreprises de Lubumbashi. La technique d'échantillonnage nous a aidé à trouver la taille et le traitement de l'échantillon auquel nous avons administré le questionnaire lors de la collecte des données.

La méthode analytique a été utile dans l'analyse des différents documents utilisés afin d'examiner la qualité d'informations qu'ils fournissent. Elle nous aussi aidé à analyser les données collectées auprès de notre échantillon d'étude ainsi que les résultats obtenus après traitement desdites données et cela dans le cadre analytique de l'analyse financière et statistique.

2.1. Principales variables

Cette section consacrée au paramétrage des variables consiste à déterminer les différentes variables de l'étude en leur donnant une définition précise s'appuyant sur la revue de la littérature. Elle consiste ensuite à déterminer les différentes relations qui existent entre chaque variable indépendante (ou variable explicative) et la variable dépendante (ou variable à expliquer)

a) Variables dépendantes ou à expliquer

La variable indépendante est celle sur laquelle porte la problématique de la recherche. Autrement dit, il s'agit de la variable que le chercheur veut étudier. Dans le cadre cette étude, notre variable indépendante c'est la perception de l'ouverture de l'actionnariat que nous noterons « Ouv. Act ».

b. Variables indépendantes ou explicatives

Il s'agit des variables qui sont en relation avec la variable à expliquer. Cette relation peut être de causalité, de corrélation, d'association, de dépendance ou d'indépendance. Pour cette étude vous avons les variables suivantes :

i. La forme juridique :

Cette variable sera notée « FJ ». Comme nous l'avons vue dans la littérature, il existe des natures comme des formes juridiques pouvant astreindre certaines entreprises de faire appel au capital-investissement et accroitre leur actionnariat. Ainsi, cette variable aura comme modalités, les 6 types de formes juridiques reconnues en droit OHADA et considérées comme qui seraient usuelles à Lubumbashi, notamment : Établissement (entreprise familiale), SCS (Société à

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Commandite Simple), SARL (Société à responsabilité limité), SNC (Société à Nom Collectif), SAS (Société par Actions Simplifiées), SA (Société Anonyme).

i. Le type d'actionnariat appliqué dans l'entreprise :

Selon la littérature, le type de l'actionnariat induit sur la politique de l'entreprise pouvant expliquer que l'entreprise émette de nouveaux titres. Cette variable sera notée « Tp. Act. ». Notre littérature a fait distinction de trois types d'actionnariats qui feront les modalités de cette variable. Il s'agit de l'Actionnariat salarié, l'Actionnariat familial et l'Actionnariat du public que nous appellerons « anonyme ».

ii. La concentration du capital

Cette variable sera mesurée par la part de l'actionnaire majoritaire de l'entreprise et sera notée « Act. Mj. »

iii. La taille de l'entreprise

La littérature démontre le rôle que joue la taille de l'entreprise dans plusieurs domaines de la vie de celle-ci. Notamment sur son marché, sa structure financière, sa performance, ainsi que sa politique actionnariale. Cette variable sera notée « Taille ». La taille de l'entreprise étant mesurée de différentes manières, notamment par le chiffre d'affaire, le capital ou le nombre des employés, pour notre cas, nous utiliserons le nombre des employés.

iv. Le niveau d'endettement

La littérature démontre que l'augmentation du capital procure à l'entreprise des avantages tel que susciter la confiance envers les créanciers. Hormis cela, la dette présentant un effet de lévrier positif, cela peut contraindre à l'entreprise de faire appel aux nouveaux actionnaires. Cette variable sera notée « End. » et mesurée par le pourcentage de la dette de l'entreprise par rapport à son capita

v. Mode de financement

Il sesra question de tester si le mode financement de l'entreprise pourait influencer que celle-ci recoure au capital-investissement.

vi. Raisons de l'ouverture de l'actionnariat (Rais. Ouv.)

vii. Taux de rentabilité

viii. La conséquence de l'augmentation du capital (Consq. Aug.)

2.2. Collecte des données

Afin d'aboutir aux résultats escomptés, nous avons mené une enquête auprès des entreprises auxquelles nous avons administré un questionnaire (voir annexes) nous ayant permis de collecter les différentes informations et données sur leur perception de l'ouverture de l'actionnariat.

2.3. Échantillonnage.

Ne pouvant pas enquêter sur toutes les entreprises de la ville de Lubumbashi (appartenant aux congolais) constituant la population de notre étude, méthodologiquement il est demandé de prélevé un échantillon de la population afin d'enquêter sur cet échantillon.

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Il existe plusieurs méthodes de calcul de l'échantillon lorsque la nombre de la population est connu comme lorsqu'il n'est pas. Notre étude portant sur les entreprises de Lubumbashi à capitaux congolais, nous avons été contraints à plusieurs difficultés pour définir cette population. Non seulement que nombreuses de ces entreprises évoluent dans l'informel, mais aussi le contexte sanitaire (pandémie de Covid-19) ne nous a pas permis d'exploiter toutes les pistes. Hormis ce défi, en général, la RDC comme ville de Lubumbashi en particulier n'ont connu leur deuxième recensement général des entreprises qu'en 2019 après celui 1982. Pendant que nous menions cette enquête, les données de ce recensement n'avaient pas encore été publiées.

Pour prélever la taille de notre échantillon de l'étude, nous sommes basés sur la loi de grands nombres selon laquelle, toutes les erreurs d'un échantillon supérieur ou égal à 30 suivent la loi normale. Pour déterminer les individus de notre échantillon nous avons recouru à la méthode aléatoire.

2.4. Déroulement de l'enquête

Comme indiqué ci-haut, nous avons utilisé la méthode aléatoire pour déterminer les entreprises sur lesquelles nous devrions enquêter. C'est que pour y arriver, nous avons demandé à tous les étudiants de L3 science de gestion de nous citer plus-ou-moins 4 entreprises d'initiative privée à capitaux congolais oeuvrant à Lubumbashi tout en joignant à chaque non de l'entreprise son adresse et son secteur d'activité (à partir des groupes WhatsApp).

Les réponses reçues nous permis de constitués une base des données de 58 entreprises qui constituaient notre échantillon potentiel. Nous avons ensuite commencé à visiter les entreprises pour leur soumettre le questionnaire afin de collecter les données. Sur 32 entreprises visitées, 27 ont accepté de répondre à notre questionnaire. Sur 15 entreprises dont nous avons reçu soit l'adresse mail soit le numéro WhatsApp du dirigeant ou du propriétaire et à qui nous avons envoyés le questionnaire en ligne, 9 y ont favorablement répondu. Quant aux 11 autres entreprises de notre échantillon potentiel, n'avaient pas été retrouvées. C'est ainsi que nous avons mené cette étude sur un échantillon de 36 entreprises.

2.5. Traitement et analyse des données

Après collecte des données, ces dernières ont subi un traitement grâce au logiciel Excel. L'objet de ce traitement était non seulement de pouvoir les analyser, mais aussi de pouvoir à partir des tableaux croisés dynamiques, rendre quantitatives les données qui étaient qualitatives afin de les présenter de manière simpliste. Ces tableaux croisés dynamiques ont servi aussi mieux comprendre les données et à les traiter dans les logiciels.

Afin de mieux comprendre la perception qu'ont les gestionnaires d'entreprises comme les entrepreneurs de la ville de Lubumbashi sur la question l'ouverture de l'actionnariats dans leurs entreprises, les données ont été analysées en quatre paliers.

Le premier palier a consisté à établir s'il existe une corrélation entre la forme juridique de la l'entreprise et son opinion sur l'ouverture de son actionnariat. Le deuxième palier cherche à travers l'analyse des moyennes à étudier le lien qui existe entre le type d'actionnariat pratiqué dans une entreprise et son opinion sur l'ouverture de son capital à de nouveaux actionnaires/associés. Le troisième palier quant à ce, tente de comprendre si le mode de financement d'une entreprise était en corrélation avec le fait qu'une entreprise peut être pour ou

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non à ouvrir son actionnariat. Ces trois paliers permettront de valider ou d'invalider nos hypothèses. Grace à aux analyses factorielles de correspondance (AFC), nous analysons les moyennes de chacune de deux variables confrontées dans chaque palier. Les hypothèses y relatives sont testées par le test de Khi 2. Les données ont été traitées par le logiciel XLSTAT.

Le troisième palier composé des données quantitatives portant sur la taille de l'entreprise, le nombre d'actionnaires, la part détenue par l'actionnaire majoritaire, le taux d'endettement et le taux de rentabilité d'une entreprise, ont été traitées et analysées avec le logiciel SPSS dans un modèle de régression logistique avec la variable dichotomique « Ouv. Act. L'objet est de testé à quelle probabilité chacune de ces variables prédit elle qu'une entreprise puisse ouvrir son actionnariat.

34

Troisième chapitre

PRESENTATION DES DONNEES ET RESULTATS DE

L'ETUDE

Ce chapitre considéré comme le socle de cette étude, consiste à présenter les données que nous avions collectées. Cette présentation se fera par palier selon que nous analyserons chaque indicateur ou facteur explicatif de l'ouverture de l'actionnariat.

Il sera constitué ainsi de sept (7) principaux points selon qu'il y en a des paliers d'analyses des données et des résultats.

Secteurs d'activité des entreprises

Tout d'abord, nous présentons dans la figure suivante les entreprises de l'échantillon selon leurs secteurs d'activité.

Figure 8 : Secteurs d'activité des entreprises

14 Autre service

 

12

 

12

11

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Commerce Finances Industrie Mines Transport

 

10

8

6

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Effectif

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 
 
 

4

 
 

4

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2 2

 
 
 
 
 
 
 

2

0

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Source : auteur

Cette figure présente la répartition de l'échantillon de cette étude selon les secteurs d'activité. Nous remarquons que les entreprises d'autres services sont les plus représentées, soit avec 33%, suivies du secteur de commerce avec 31% et en fin les secteurs de l'industrie et des finances viennent au bas de l'échelle avec 6% chacun.

Formes juridiques des entreprises

Selon la littérature, la forme juridique est un élément essentiel pouvant jouer un rôle sur la décision de l'ouverture de l'actionnariat. La figure suivante montre la répartition des entreprises de cet échantillon selon leurs formes juridiques.

35

Figure 9 : Formes juridiques des entreprises

20

15

10

5

0

Etablissement SA SARL SAS

15

5

Total

14

Total

Linéaire (Total)

2

Source : auteur

La figure ci haut montre les entreprises de l'échantillon et leur répartition en termes de forme juridique. Nous pouvons constater qu'il y a plus d'entreprises sous la forme d'Établissement, soit 42%, suivie de la forme SARL avec 39%, puis les SA et SAS avec respectivement avec 14% et 5%alors que la forme SNC et la forme SCS ne sont pas représentées.

Palier 1 : Lien entre l'ouverture de l'actionnariat et la forme juridique de

l'entreprise

Selon la littérature, certaines formes juridiques de l'entreprise sont incompatibles avec l'ouverture de l'actionnariat. C'est ainsi que nous allons vérifier ici s'il existe un lien entre le fait qu'une entreprise accepte d'ouvrir son actionnariat et le fait qu'elle soit de telle ou telle autre forme juridique. Le tableau suivant présente les données des entreprises qui sont pour et qui sont contres l'ouverture de l'actionnariat, associées à leurs formes juridiques.

Tableau 4 : Types d'actionnariat et forme juridique de l'entreprise

Forme juridique

Ouverture de
l'actionnariat

Total

Pourcentage

OUI

NON

Etablissement

2

13

15

42%

SNC

0

0

0

0%

SCS

0

0

0

0%

SARL

4

10

14

38%

SAS

2

0

2

5%

SA

4

1

5

13%

Total

12

24

36

100%

Pourcentage

33%

67%

100%

Source : auteur

36

Ce tableau présente les données des entreprises selon qu'elles sont pour ou pas de pouvoir ouvrir leur actionnariat et selon leurs formes juridiques.

Figure 10 : Ouverture de l'actionnariat et forme juridique de l'entreprise

14

 

13

 
 
 

12

10

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

NON; 10

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Etablissement SA

SARL

SAS

8

6

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

4

OUI; 4

 

4

2

0

 
 
 
 
 
 

1

 
 

2

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

NON OUI

Source : auteur

Selon notre littérature, la forme juridique est un facteur pouvant empêcher certaines entreprises d'ouvrir leur actionnariat à l'entrée de nouveaux actionnaires. Comme l'indique ce graphique, il relève de notre échantillon que 42% d'entreprises sont de forme d'établissement, dont 13% d'elles sont pour d'ouvrir leur actionnariat et 87% en sont contres. 4 autres entreprises de l'échantillon sont pours et 10 sont contres, constituant ensembles 38% d'entreprises de forme juridique de SARL. Seulement 2 entreprises, soit 5% de cet échantillon, sont de forme SAS et sont toutes pours avec l'ouverture de leur actionnariat, alors que 5 entreprises, soit 13% de l'échantillon sont de forme de SA dont 4 sont pours et 1est contre l'ouverture de l'actionnariat en cas d'opportunité d'affaires (80% des entreprises de forme SA sont pour et 20% sont contres).

Résultats :

 

Poids
(relatif)

Distance

Distance2

Inertie

Inertie
relative

Etablissement

0,366

0,439

0,193

0,07048

0,300

SNC

0,049

0,334

0,112

0,00545

0,023

SCS

0,049

0,334

0,112

0,00545

0,023

SARL

0,341

0,118

0,014

0,00472

0,020

SAS

0,073

0,686

0,470

0,03441

0,147

SA

0,122

0,967

0,935

0,11403

0,486

Selon ces résultats, nous remarquons que la modalité Établissement est celle qui a plus de poids, dont la distance avec le centre de gravité est faible et celle expliquant plus d'inertie. Quant à la modalité SA, elle a la plus grande distance. Cela signifie qu'elle est celle renfermant moins d'information sur la non ou l'Ouverture de l'actionnariat des entreprises.

Suivant les valeurs de Khi2, nous remarquons qu'au seuil de confiance de 95%, Khi2 calculé est supérieur à Khi2 théorique et avec une p-value supérieure à 0. Ainsi, on accepte H0 et on

 

37

Poids Inertie

(relatif) Distance Distance2 Inertie relative

 
 
 

OUI

0,341

0,673

0,452

0,154

0,659

NON

0,659

0,349

0,122

0,080

0,341

Quant à la variable Ouv. Act., la modalité NON est celle qui a plus de poids, alors que la modalité « OUI » a la plus grande distance et avec plus d'inertie.

Figure 11 : Lien entre l'ouverture de l'actionnariat et la forme juridique de l'entreprise

1

1,5

Etablissement

SCS

OUI SAS

F2 (0,00 ,0%)

%

0,5

0

Graphique asymétrique des colonnes

-1

-0,5

NON

SARL

SNC SA

-2 -1,5 (axes F1 et F2 : 100,00 Lignes %) Colonnes

-1 -0,5 0

F1 (100

0,5 1 1,5 2

,00 %)

Source : auteur

Cette figure présente le lien qui établit entre les avis des entreprises sur l'ouverture de leur actionnariat et leurs formes juridiques. Comme il est visiblement montré sur cette figure, nous remarquons que les formes « Etablissement », et « SARL » sont plus rapprochées de l'avis « NON ». Alors que les formes « SCS », « SNC », sont plus rapprochées de l'avis « OUI ». Les formes « SAS » et « SA » sont plus rapprochées de « OUI » mais il est difficile de bien les classer car ayant une grande distance au centre d'inertie.

Teste d'hypothèse

H0 : Il n'existe pas de lien entre la forme juridique d'une entreprise et son avis sur l'ouverture ou pas de son actionnariat.

H1 : Il existe de lien entre la forme juridique d'une entreprise et son avis sur l'ouverture ou pas de son actionnariat.

Khi2 (Valeur observé

9,616

Khi2 (Valeur calculée)

11,070

DDL

5

p-value

0,087

Alpha

0,05

38

rejette H1. C'est-à-dire qu'il n'existe pas de lien entre la forme juridique de l'entreprise et son avis sur l'ouverture de son actionnariat.

Palier 2. Lien entre l'ouverture de l'actionnariat et le type d'actionnariat de

l'entreprise

Ce palier cherche à comprendre si le type d'actionnariat que pratique l'entreprise pourrait influencer sa décision d'ouverture son capital à de nouveaux actionnaires. Le tableau qui suit présente les données sur les avis des entreprises et le type d'actionnariat qu'elles pratiquent.

Tableau 5 : Ouverture de l'actionnariat et le type d'actionnariat pratiqué dans l'entreprise

Type

d'actionnariat

Ouverture de l'actionnariat

Total

Pourcentage

OUI

NON

Anonyme

6

2

8

22%

Familial

5

22

27

75%

Salarié

1

0

1

3%

Total

12

24

36

100%

Pourcentage

33%

67%

100%

Source : auteur

Ce tableau fait la répartition de notre échantillon selon que les entreprises peuvent ouvrir leur capital aux nouveaux actionnaires et selon que celles-ci pratiquent tel ou tel autre type d'actionnariat.

Figure 12 : Types d'actionnariat pratiqué dans les entreprises

81%

25%

75%

19%

Anonyme Familial

19%

75%

Source : auteur

Cette figure ci haut présente les opinions des entreprises de notre échantillon sur l'ouverture de l'actionnariat par apport aux types d'actionnariat pratiqué dans les entreprises. Notre échantillon s'élevant à 36 entreprises, 22% pratiquent l'actionnariat anonyme, dont 6 sont pour d'ouvrir leur actionnariat à de nouveaux actionnaires en cas d'opportunité d'affaires demandant plus de moyens financiers qu'elles n'en possèdent et 2 qui en sont contre. 75% d'entreprises pratiquent

39

l'actionnariat familial. Il s'avère que 82% d'entreprises à actionnariat familial sont contre et 18% en qui en sont pour. Sur les 3% de l'échantillon pratiquant l'actionnariat salarié, toutes affirment d'ouvrir leur capital aux nouveaux actionnaires en cas d'opportunité d'affaires.

Résultats :

Poids Inertie

(relatif) Distance Distance2 Inertie relative

Anonyme

0,216

0,909

0,827

0,17878

0,713

Familial

0,730

0,297

0,088

0,06447

0,257

Salarié

0,054

0,375

0,141

0,00761

0,030

Ces résultats nous font voir que la modalité « Familial »t est celle qui a plus de poids, dont la distance avec le centre de gravité est faible et celle expliquant plus d'inertie. Quant à la modalité « Anonyme », elle a la plus grande distance. Cela signifie qu'elle est celle renfermant moins d'information sur la non ou l'Ouverture de l'actionnariat des entreprises car elle n'a été plus été exprimée dans l'échantillon.

Poids Inertie

(relatif) Distance Distance2 Inertie relative

OUI

0,324

0,723

0,523

0,170

0,676

NON

0,676

0,347

0,120

0,081

0,324

Quant à la variable Ouv. Act., la modalité NON est celle qui a plus de poids, alors que la modalité « OUI » a la plus grande distance et avec plus d'inertie.

Figure 13 : Symétrie des axes : palier 2

F2 (0,000 %)

-0,1

-0,2

-0,3

-0,4

0,5

0,4

0,3

0,2

,1

0

-0,4 -0,3 -0,2 -0,1 0

NON

Familial

Graphique symétrique (axes F1 et F2 : 100,00 %)

Lignes Colonnes

0,1 0,2 0,3 0,4 0,5

F1 (100

,00 %)

Salarié

0,6 0,7 0,8 0,9 1

OUI

Anonyme

Source : auteur

Cette figure décrit le lien qui existe entre le type d'actionnariat et l'avis d'une entreprise de si elle peut ou non faire recours au capital-investissement. Ces résultats montrent que plus une entreprise applique l'actionnariat familial, plus elle peut être contre avec l'ouverture de son

Ce tableau présente l'échantillon de l'étude selon les modes de financement des entreprises et selon leur avis sur l'ouverture ou non de leur actionnariat.

40

actionnariat. Alors qu'il en est de l'inverse lorsque celle-ci pratique l'actionnariat anonyme ou l'actionnariat salarié.

Test d'hypothèse

H0 : Il n'existe pas de lien entre le type d'actionnariat appliqué dans une entreprise et son avis sur l'ouverture ou pas de son actionnariat.

H1 : Il existe de lien entre le type d'actionnariat appliqué dans une entreprise et son avis sur l'ouverture ou pas de son actionnariat

Khi2 (Valeur théorique)

9,282

Khi2 (Valeur calculée)

5,991

DDL

2

p-value

0,010

alpha

0,05

Les valeurs de Khi2 telles que présentées, nous remarquons qu'au seuil de confiance de 95%, Khi2 calculé est inférieure à Khi2 théorique et avec une p-value supérieure à 0. Ainsi, on rejette H0 et on accepte H1. C'est-à-dire qu'il existe lien entre le type d'actionnariat appliqué dans une entreprise et son avis sur l'ouverture de son actionnariat

Palier 3. Lien entre l'ouverture de l'actionnariat et modes de financement des

entreprises

L'objet de ce palier est de faire correspondre les avis des entreprises sur l'ouverture de leur actionnariat à leur mode financement afin d'en établir un lien s'il en existe. Dans ce tableau ci-dessous, nous présentons les données de ces deux variables qui feront l'objet de l'analyse.

Tableau 6 : Ouverture de l'actionnariat et mode de financement des entreprises

Modes de financement de
nouveaux

Ouverture de l'Actionnariat

OUI

NON

Total

Pourcentage

Par profits antérieurs

3

12

15

42%

Par apport des actionnaires

0

0

0

0%

Par prêt bancaire

0

0

0

0%

Par profits et apports des actionnaires

7

9

16

44%

Par profits et crédit bancaire

2

3

5

14%

Par apport des actionnaire et crédits bancaire

0

0

0

0%

Total

12

24

36

100%

Source : auteur

41

Figure 14 : Ouverture du capital et modes de financement des entreprises

56%

44%

NON OUI

44%

Source : auteur

Les entreprises pratiquent des politiques différentes dans le cadre de leur financent. Le tableau ci-haut présente les modes de financement des entreprises de Lubumbashi suivant notre échantillon d'étude. Selon ce dernier, 43% d'entreprises financent leurs nouveaux projets de développent par les profits réalisés au cours des exercices précédents, 44% les financent par les profits réalisés au cours des exercices précédents (autofinancement) et les apports de leurs actionnaires/associé/entrepreneurs, alors que 14% se financent par les profits et des crédits bancaires.

Résultats

 
 
 
 
 
 

Poids

 
 
 

Inertie

 

(relatif)

Distance

Distance2

Inertie

relative

Par profits

0,357

0,328

0,108

0,03841

0,612

Apport des Act.

0,048

0,298

0,089

0,00423

0,067

Par prêt bancaire

0,048

0,298

0,089

0,00423

0,067

Profit et apport

0,381

0,168

0,028

0,01071

0,171

Profit et crédit

0,119

0,089

0,008

0,00095

0,015

Nouveaux act.

0,048

0,298

0,089

0,00423

0,067

Comme nous pouvons le voir ci-haut, la modalité « Par profit et apport » est celle qui a plus de poids, c'est-à-dire qu'il est le mode de financement le plus pratiqué dans les entreprises de la ville de Lubumbashi. Quant à la modalité « Profit », elle a la plus grande distance. Cela signifie qu'elle est celle renfermant moins d'information sur la non ou l'ouverture de l'actionnariat des entreprises.

Poids Inertie

(relatif) Distance Distance2 Inertie relative

OUI

0,357

0,336

0,113

0,040

0,643

NON

0,643

0,187

0,035

0,022

0,357

42

Quant à la variable Ouv. Act., la modalité NON est celle qui a plus de poids, alors que la modalité « OUI » a la plus grande distance et avec plus d'inertie

Figure 15 : Symétrie des axes : palier 3

1

Graphique asymétrique des lignes (axes F1 et F2 : 100,00 %)

Par profits

Nouveaux act.

OUI

Profit et apport

-0,5

-1,5 -1

Par prêt bancaire

Apport des

Act.

Lignes Colonnes

0,5 r1 (100,00 %) 0 0,5 1

Profit et

credit

NON

0,5

F2 (0,00 %)

0

Source : auteur

Cette figure décrit le lien qui existe entre les modes de financement de nouveaux projets de développement de l'activité de l'entreprise et son avis de si celle-ci peut ou non faire recours au capital-investissement. Ces résultats montrent que plus une entreprise se finance profits des exercices précédents (autofinancement) ou par autofinancement et par emprunt, plus elle peut être contre avec l'ouverture de son actionnariat. Cela se fait voir par le rapprochement dans la figure ci-haut des points « Par profits » et « Profit et crédit » et le point « NON ». D'autres modes de financement prêtent de l'ambigüité étant donné que les entreprises qui les pratiquent sont partagées dans leurs avis.

Test d'hypothèses :

H0 : Il n'existe pas de lien entre le mode de financement appliqué dans une entreprise et son avis sur l'ouverture ou pas de son actionnariat.

H1 : Il existe de lien entre le mode de financement appliqué dans une entreprise et son avis sur l'ouverture ou pas de son actionnariat

Khi2 (Valeur observée)

2,637

Khi2 (Valeur critique)

11,070

DDL

5

p-value

0,756

alpha

0,05

Vus ces résultats dont la valeur de Khi2 calculé est supérieure à la valeur de Khi2 théorique ou observé, nous acceptons l'hypothèse nulle H0 et nous rejetons l'hypothèse alternative H1. C'est-à-dire qu'il n'existe pas de lien significatif entre le mode de financement d'une entreprise et son avis si celle-ci peut ou pas faire recours au capital-investissement pour le financement de ses nouveaux projets de développent de son activité.

 

43

Poids Inertie

(relatif) Distance Distance2 Inertie relative

 
 
 

Augmenter

0,676

0,102

0,010

0,007

0,178

Diminuer

0,270

0,317

0,101

0,027

0,689

Inchangée

0,054

0,311

0,097

0,005

0,133

Palier 4. Ouverture de l'actionnariat et conséquence de l'augmentation du
capital sur la rentabilité de l'entreprise

Certaines entreprises estiment qu'en augmentant leur capital cela induirait négativement sur leur rentabilité. D'autres pensent que ça serait une opération qui impacterait positivement sur leur rentabilité. Ce lien entre cet avis d'ouvrir l'actionnariat et la conséquence de ceci sur la rentabilité de l'entreprise entant qu'opération aboutissant à l'augmentation du capital. Le tableau suivant présente les données de l'analyse de ce palier.

Tableau 7 : Conséquences de l'augmentation du capital et avis sur l'ouverture du capital

Conséquence de
l'augmentation du capital

Ouverture de l'actionnariat

OUI

NON

Total

Augmenter la Rentabilité

10

15

25

Diminuer la Rentabilité

2

8

10

Rentabilité inchangée

1

0

1

Total

13

23

36

Source : auteur

Ce tableau présente les fréquences des avis des entreprises de l'échantillon sur le recours au capital-investissent par et la conséquence qu'aurait l'augmentation du capital sur leur rentabilité. Cette section nous aidera à analyser les choix des entreprises selon qu'elles sont pour ou contre avec l'ouverture leur actionnariat.

Il en ressort que sur 36 entreprises, 25 estiment que l'augmentation de leur capital augmenterait leur rentabilité, soit environ 69%. Certes, 15 de ces entreprises sont contre avec l'ouverture de l'actionnariat pour augmenter leur capital, soit environ 60% alors que 10 en sont pours, représentant 40% des entreprises qui augmenteraient leur rentabilité en augmentant le capital. 10 sur les 36 entreprises estiment que l'augmentation de leur capital diminuerait leur rentabilité, soit environ 28%, dont 8 qui ne peuvent pas ouvrir leur actionnariat et 2 qui en peuvent. Et enfin, 1 une entreprise représentant environ 3%, estime qu'en cas d'augmentation de son capital, sa rentabilité resterait inchangée et celle-ci est pour avec l'ouverture de son actionnariat en cas d'opportunité d'affaires.

44

Figure n° 16 : Conséquence de l'augmentation du capital sur la rentabilité

83%

Augmenter Diminuer Inchangée

17% 0%

0%

OUI

Source : auteur

La figure montre que 83% d'entreprises qui sont pour qu'en cas d'opportunités d'affaires demandant plus de moyens financiers qu'elles n'en disposent, l'augmentation de leur capital pourrait ainsi augmenter la rentabilité de leur activité. Par contre 17% qui sont aussi pour estiment malgré ça que l'augmentation de leur capital pourrait induire à une diminution de leur rentabilité et 0% n'estiment que l'augmentation du capital resterait sans conséquence sur la rentabilité.

Résultats :

 
 
 
 
 
 

Poids
(relatif)

Distance

Distance2

Inertie

Inertie
relative

Augmenter Diminuer Inchangée

0,676

0,270

0,054

0,102

0,317

0,311

0,010

0,101

0,097

0,007

0,027

0,005

0,178

0,689

0,133

La modalité « Augmenter » est celle ayant plus de poids, cela signifie qu'elle celle qui a été citée dans l'échantillon. La modalité « Diminuer » quant à elle a plus grande distance. Cela signifie qu'elle renferme moins d'informations sur le choix d'ouverture ou pas de l'entreprise du capital par l'entreprise.

45

Figure 17 : Lien entre la Conséquence de l'augmentation du capital et ouverture du capital aux nouveaux

actionnaires

0,2

Graphique symétrique
(axes F1 et F2 : 100,00 %)

NON

Diminuer

Augmenter OUI

Inchanger

-0,4 -0,3 -0,2 -0,1 Ligr.i109r44,14.0es 0,1 0,2 0,3 0,4

0,1

0

F02- (0,00 %)

F2

-0,1

-0,2

-0,3

Source : auteur

Les résultats relèvent que les entreprises dont en augmentant leur capital cela pourrait conduire à une augmentation de la rentabilité. Mais malgré ce résultat espéré de l'entreprise, cela ne définit pas que si l'entreprise pourrait recourir au capital-investissement au cas où elle ne dispose de moyens pour financer ses projets. Voilà pourquoi dans cette figure, nous remarquons que la modalité « Augmenter » comme « Inchangée » s'approchent de « OUI » comme avis sur l'ouverture de l'actionnariat. Cette incertitude s'explique par cette distance significative séparant les deux modalités à la modalité « OUI » bien que la modalité « Inchangée » soit plus proche, celle-ci renferme moins d'information qu'on ne peut s'y appuyer.

Test d'hypothèses :

H0 : S'il n'existe pas de lien entre Conséquence de l'augmentation du capital et ouverture du capital aux nouveaux actionnaires, sur le plan managérial, les raisons qu'elles avancent et les décisions qui en découlent ne sont pas fondées.

H1 : S'il existe de lien entre Conséquence de l'augmentation du capital et ouverture du capital aux nouveaux actionnaires, sur le plan managérial, les raisons qu'elles avancent et les décisions qui en découlent sont pas fondées

Khi2 (Valeur observée)

1,459

Khi2 (Valeur critique)

5,991

DDL

2

p-value

0,482

Alpha

0,05

Suivant ces résultats dont la valeur de Khi2 calculé est supérieure à la valeur de Khi2 théorique ou observé, au seuil de confiance de 95% et avec une marge d'erreur de 5% nous acceptons l'hypothèse nulle H0 et nous rejetons l'hypothèse alternative H1. C'est-à-dire qu'il

46

n'existe pas de lien significatif entre Conséquence de l'augmentation du capital et ouverture du capital aux nouveaux actionnaires. Ainsi du point de vue empirique, les raisons de la non-ouverture de l'actionnariat par apport à la conséquence de cette action sur la rentabilité de l'entreprise n'est pas du tout vérifiable.

Palier 5 : Raisons de l'ouverture ou non du capital/actionnariat

Le présent palier cherche à établir le lien entre les avis des entreprises si elles peuvent ou pas ouvrir leur actionnariat et les raisons qu'elles avancent pour cela. Ces raisons et avis sont présentés dans le tableau ci-dessous.

Tableau 8 : Raisons de l'ouverture du capital/actionnariat de l'entreprise

Rais. Ouv. Cap.

OUI

NON

Augmenter la rentabilité

12

0

Déstabiliser

0

12

L'entreprise n'est que familiale

0

12

Source : auteur

Ce tableau disjonctif présente les avis des entreprises pourquoi elles pouvaient ou pas recourir au capital-investissement pour financer leurs projets de développement.

Figure 18 : Raisons de l'ouverture du capital/actionnariat de l'entreprise

14

12 12 12

12

 
 
 
 
 
 
 

10

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

8

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

6

 
 
 
 
 

NON

 
 
 
 

4

 
 
 
 
 

OUI

 
 
 
 

2

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

0

 
 
 
 
 
 
 

Déstabiliser Ent. Famil (vide)

Titre de l'axe

Titre de l'axe

Source : auteur

Les résultats de ce palier tel que présentés dans cette figure relatent que 12 entreprises sur les 36 de notre échantillon, soit 33% peuvent recourir au capital-investissement, alors 67% sont contre cette opération. Il s'avère que 50% de celles qui sont contre l'ouverture de leur capital aux nouveaux actionnaires, estiment cette opération déstabiliserait l'entreprise, alors que 50% s'en abstiennent parce qu'elles ne des entreprises familiales.

47

Poids Inertie

(relatif) Distance Distance2 Inertie relative

OUI

0,293

1,276

1,628

0,476

0,707

NON

0,707

0,528

0,279

0,197

0,293

Plusieurs entreprises se sont exprimé contre l'ouverture de leur capital. Cela explique l'écart significatif entre le poids de la modalité « NON » et la modalité « OUI ». Il en va de manière inverse pour la distance entre le centre d'inertie où la modalité « OUI » a la plus grande valeur par rapport à la modalité « NON ».

Poids Inertie

(relatif) Distance Distance2 Inertie relative

Augmenter

0,268

1,355

1,835

0,49242

0,731

Déstabiliser

0,439

0,521

0,272

0,11925

0,177

Ent.Famil.

0,293

0,460

0,212

0,06196

0,092

L'analyse de la variable « Rais. Ouv. » fait voir que bien d'entreprises estiment que l'ouverture du capital serait une source de déstabilisé. Ceci s'exprime par les résultats ci-haut où nous pouvons constater que la modalité « Déstabiliser » elle celle qui a plus de poids dans la variable.

Figure 19 : Lien entre l'avis sur l'ouverture du capital et la raison de l'entreprise d'y recourir ou pas

-0,5

F2 (0,00 %)

0,5

0

1

Lignes Colonnes

F1 (100,00 %)

-1 -0,5 0 0,5 1 1,5

Destabiliser

NON

Ent.Famil

Graphique symétrique (axes F1 et F2 : 100,00 %)

Augmenter

OUI

Source : auteur

Le rapprochement d'un point bleu à un point rouge dans cette figure montre la distance moyenne entre les avis des entreprises si elles peuvent ouvrir leur actionnariat et la raison pour laquelle elles peuvent ou pas. Cette figure révèle que les entreprises ne peuvent pas ouvrir leur capital parce que cela déstabiliserait l'entreprise, mais également lorsque l'entreprise est de nature familiale, cela s'ajoute comme une raison secondaire pouvant expliquer ce refus.

Modèle :

P(Y) =

48

Néanmoins, une minorité d'entreprises peuvent recourir au capital-investissement si cela augmenterait leur rentabilité.

Test d'hypothèses :

H0 : Il n'existe pas de lien entre les raisons de ne pas ouvrir le capital aux nouveaux actionnaires et l'avis d'y recourir ou pas, cela signifie que les entrepreneurs fondateurs n'ont pas la crainte de perdre le contrôle ou une partie de des dividendes de leurs entreprises en acceptant d'autres actionnaires.

H1 : Il existe de lien entre les raisons de ne pas ouvrir le capital aux nouveaux actionnaires et l'avis d'y recourir ou pas, cela signifie que les entrepreneurs fondateurs ont la crainte de perdre le contrôle ou une partie de des dividendes de leurs entreprises en acceptant d'autres

actionnaires.

 
 

Khi2 (Valeur observée)

 

27,619

Khi2 (Valeur critique)

 

5,991

DDL

 

2

p-value

<

0,0001

Alpha

 

0,05

Avec une p-value inférieure, et avec une valeur de Khi2 calculé inférieure à la valeur de Khi2 théorique ou observé, au seuil de confiance de 95% et avec une marge d'erreur de 5% nous rejetons l'hypothèse nulle H0 et nous acceptons l'hypothèse alternative H1. C'est-à-dire qu'il existe les raisons de ne pas ouvrir le capital aux nouveaux actionnaires et l'avis d'y recourir ou pas et que ces raisons sont liées la crainte des entrepreneurs fondateurs de perdre le contrôle de leurs entreprises ou une partie de des dividendes, d'où pourquoi ils ne peuvent accepter d'autres actionnaires souscrire à leur capital.

Palier 6 : Prédiction de l'ouverture de l'actionnariat

Ce palier fait une analyse particulière, il cherche à déterminer les indicateurs ou facteurs pouvant prédire si une entreprise pour ouvrir son capital/actionnariat à de nouveaux actionnaires. Il se fonde sur les différents résultats des autres auteurs ayant prouvé l'impact joué par ces indicateurs sur l'actionnariat des entreprises. Ainsi, les données (voir annexes) sont traitées sous forme d'un modèle de régression logistique. Elles portent sur les variables suivantes : La taille de l'entreprise (nombre d'employés), le nombre d'actionnaire que compte l'entreprise, la concentration du capital (part de l'actionnaire majoritaire), le niveau d'endettement, et le taux de rentabilité de l'entreprise.

49

Grace à la régression logistique, nous cherchons à prédire à quelle probabilité la taille de l'entreprise, le nombre d'actionnaire, la part détenue par l'actionnaire majoritaire, le taux d'endettement et le taux de rentabilité d'une entreprise, peuvent expliquer qu'une entreprise admette d'ouvrir son capital à de nouveaux actionnaires, autrement dit à quelle probabilité ces variables peuvent influencer qu'une entreprise ouvre son actionnariat.

1ères estimation du modèle :

Tableau 10 : Résultats de la première estimation du modèle

Itérations

 

Log de vraisemblance :
Log (-2LL)

Coefficients

 

Constans

 
 

1

45.835

 

-667

 

2

45.829

 

-693

 

3

45.829

 

-693

Source : auteur

Ce tableau présente les résultats de la première estimation du modèle. Le nombre de modifications des estimations des paramètres devenant itérations inférieures à 0.001 à la 3ème itération, nous nous arrêtons à celle-ci. Il s'agit d'une étape à laquelle nous avons testé notre modèle en essayant d'ajouter progressivement les variables prédictives dans le modèle. Les valeurs de Log (-2LL) obtenues expriment la probabilité à laquelle la taille de l'entreprise, le nombre d'actionnaire, la part détenue par l'actionnaire majoritaire, le taux d'endettement et le taux de rentabilité d'une entreprise peuvent définir le choix qu'une entreprise puisse ouvrir son capital à l'entrée de nouveaux actionnaires. Étant minimale, nous devons chercher à l'améliorer en réduisant certaines variables du modèle qui ne semblent pas expliquer notre phénomène. Pour l'instant, nous retenons la probabilité de la dernière itération comme notre probabilité initiale. C'est-à-dire nous retenons que Log (-2LL) = 45.829

Tableau 11 : Tableau de classification

 

Observé

Prévisions

Ouv. Act.

 

0

1

 

Ouv. Act.

0

1

24

0

100.0

12

0

0.0

Pourcentage global

 
 

66.7

Source : auteur

50

Ce tableau ci-haut nous fait voir la prédiction du modèle à travers la catégorie la plus fréquente. A partir de ces catégories d'observations fréquentes, ce tableau montre que seules 66.7% d'entreprises ayant participé à cette enquête peuvent être correctement classifiés à travers nos variables prédictives en termes de leur opinion sur l'ouverture ou non de leur actionnariat.

Tableau 12 : Statistique du coefficient

 

p0

E.S

Wald

ddl

Sig.

Exp(B)

Pas 0 Constant

-,693

,354

3,844

1

,050

,500

Source : auteur

Comme le nom l'indique, ce tableau présente la statistique de p0, ce coefficient nous sert à tester la significativité de notre modèle.

Test du modèle :

Hypothèses :

H0 : La contribution de probabilité la taille de l'entreprise, le nombre d'actionnaire, la part

détenue par l'actionnaire majoritaire, le taux d'endettement et le taux de rentabilité d'une entreprise, ne parviennent pas à mieux expliquer si l'entreprise peut ou non ouvrir son actionnariat.

H1 : La contribution de probabilité la taille de l'entreprise, le nombre d'actionnaire, la part

détenue par l'actionnaire majoritaire, le taux d'endettement et le taux de rentabilité d'une entreprise, parviennent à mieux expliquer si l'entreprise peut ou non ouvrir son actionnariat.

H0 : f0 =0

H1 : f0 ~ 0

Si f0 est différent de 0, on rejette H1

Ainsi, f0 étant égal à -0,693, nous retenons l'hypothèse nulle H0 et rejetons l'hypothèse alternative

H1.

En retenant l'hypothèse nulle, cela signifie qu'il y a des variables qui n'expliquent pas mieux notre modèle. Il convient ainsi de retirer ces variables du modèle et l'exprimer uniquement avec les (la) variable(s) les (la) plus significative(s).

Le tableau suivant montre les variables qui ont été rejetées du modèle et leur niveau de significativité.

Dans le tableau ci haut nous remarquons que les variables Taille, Act. Maj., End., et Rentabilité ont été retirées du modèle pour non significativité. C'est-à-dire que la probabilité est

51

Tableau 13 : Tableau des variables retirées du modèle

 

Score

Ddl

Sig.

Pas 0 Variables Taille

28,125

27

,405

Taille (1)

2,057

1

,151

Taille (2)

,514

1

,473

Taille (3)

,514

1

,473

Taille (4)

,514

1

,473

Taille (5)

,514

1

,473

Taille (6)

,514

1

,473

Taille (7)

2,057

1

,151

Taille 8)

,514

1

,473

Taille (9)

,514

1

,473

Taille (10)

4,235

1

,040

Taille (11)

,514

1

,473

Taille 12)

1,636

1

,201

Taille (13)

,514

1

,473

Taille (14)

,265

1

,607

Taille (15)

,514

1

,473

Taille (16)

,141

1

,708

Taille (17)

2,057

1

,151

Taille (18)

,514

1

,473

Taille (19)

,514

1

,473

Taille (20)

,265

1

,607

Taille (21)

2,057

1

,151

Taille (22)

2,057

1

,151

Taille (23)

2,057

1

,151

Taille (24)

,514

1

,473

Taille (25)

2,057

1

,151

Taille (26)

,514

1

,473

Taille (27)

,514

1

,473

Nb. Act.

17,789

1

,000

Act. MaJ

13,042

1

,000

End.

,069

1

,793

Rentabilité

3,605

1

,058

Statistiques generals

34,349

31

,310

Source : auteur

52

minime que la taille de l'entreprise, la part détenue par l'actionnaire majoritaire, le niveau d'endettement, ou le taux de rentabilité explique si l'entreprise peut admettre d'ouvrir son capital à de nouveaux actionnaires.

Tableau 14 : Tableau synthétique des variables retirées du modèle

 

Variables

Score

ddl

Seuil de sign.

1

Taille

28.125

27

0.405

2

Act. Maj

13.042

1

0.000

3

End.

0.69

1

0.793

4

Rentabilité

3.605

1

0.58

Total

34.349

31

0.310

Source : auteur

Nous remarquons que seule la variable Nb. Act. reste dans le modèle. Après retrait des variables non significatives, le modèle revient :

P(Y) =

Nous passons à tester ce nouveau modèle pour savoir à quelle probabilité le nombre d'actionnaires que compte une entreprise peut-il prédire si l'entreprise peut ou non ouvrir son

actionnariat.

Tableau 15 : Résultats de la deuxième estimation du modèle

Itération

Log de vraisemblance
Log (-2LL)

Coefficients

Constante

Nb. Act.

Pas 1 1

27,743

-3,006

1,186

2

25,551

-4,335

1,736

3

25,356

-4,882

1,960

4

25,353

-4,959

1,990

5

25,353

-4,961

1,991

6

25,353

-4,961

1,991

Source : auteur

Ce tableau présente les résultats de la deuxième estimation du modèle. Les estimations des paramètres ont été arrêtées à la 6ème itération à laquelle le nombre de modifications était devenu inférieur à 0.001. Les valeurs de Log (-2LL) obtenues expriment la probabilité à laquelle le nombre d'actionnaire que compte une entreprise peut prédire le choix qu'une entreprise puisse ouvrir son capital à l'entrée de nouveaux actionnaires. Pour cette estimation, nous avons une valeur Log (-2LL) = 25,353. Néanmoins, ne s'étant amélioré par rapport aux premières

53

estimations du modèle, nous retenons la première valeur. C'est-à-dire que nous retenons que Log (-2LL) = 45.82

Tableau 16 : Test de Khi-deux

 

Khi-deux

Ddl

Sig.

Pas 1 Pas

20,476

1

,000

Bloc

20,476

1

,000

Modèle

20,476

1

,000

Source : auteur

Dans une régression logistique, la valeur de Khi-deux s'obtient par la différence entre la valeur de Log (-2LL) à la première estimation du modèle et celle obtenue à la deuxième estimation. Elle sert à mesurer la spécification du modèle. Ainsi pour notre étude Khi-deux = 45.829 - 25,353 = 20,476. En observant le tableau ci-haut nous pouvons le remarquer que notre modèle est significatif. Nous pouvons ainsi dire que ce dernier modèle permet de prédire significativement la probabilité à laquelle le nombre d'actionnaire que compte une entreprise peut déterminer si l'entreprise peut ouvrir son capital à de nouveaux actionnaires.

Tableau 17 : Test de Hosmer et Lemeshow

Pas

Khi-deux

Ddl

Sig.

1

,226

2

,893

Source : auteur

L'objet du test de Hosmer-Lemeshow Est de chercher à indiquer l'existence d'un écart significatif entre les variables prédites et les variables observées. En lisant notre tableau ci-haut, nous remarquerons qu'il une difference significative entre la variable prédite et celle observée.

54

Tableau 19 : Test de la statistique Wald

 

B

E.S

Wald

ddl

Sig.

Exp(B)

Intervalle de confiance 95%
pour EXP(B)

Inférieur

Supérieur

Nb. Act.
Constante

1,991

-4,961

,624

1,478

10,164

11,259

1

1

,001

,001

7,322

,007

2,153

24,897

Source : auteur

Ce tableau nous illustre les valeurs de la statistique de Wald. Elle aide à évaluer la significativité des coefficients estimés des variables indépendantes qui sont retenues dans le modèle. Le teste permet de s'assurer que chacune contribue de manière significative à prédire P(Y). Il consiste à faire la différence du modèle d'avant et d'après l'élimination des autres variables.

Test d'hypothèses :

H0 : f1 =0 H1 : f1 ? 0

En observant notre tableau ci-haut, nous remarquons que nos coefficients sont significatifs et différents de 0. D'où nous rejetons l'hypothèse nulle H0. Nous pouvons ainsi conclure que la variable Nb. Act. Contribue de manière significative à l'amélioration de la qualité de notre modèle.

Tableau 20 : Matrice de corrélation

-,939

1,000

Constante Nb. Act.

1,000

-,939

Constante

Ouv. Act.

Source : auteur

Comme la matrice indique le sens de la relation entre la variable prédite et la variable prédictive, nous remarquons que leur relation est négative. La variable Nb. Act est corrélée négativement à environ 94%. La négativité de cette corrélation veut dire que plus le nombre d'actionnaires de l'entreprise est minime, moins il est probable que l'entreprise ouvre son capital à l'entrée d'autres actionnaires/associés.

55

Discussion des résultats

Cette partie de ce travail cherche à mettre en relief les résultats obtenus et les différentes théories auxquelles se fonde cette étude, mais aussi faire une comparaison avec les résultats obtenus par d'autres chercheurs sur les thématiques communes à celle-ci.

Il résulte du premier palier 1 qu'il n'existe pas de lien entre la forme juridique et l'avis de l'entreprise si en cas d'opportunité d'affaires, celle-ci pourrait ouvrir son capital aux nouveaux actionnaires/associés. Ces résultats contredisent ainsi l'idée selon laquelle la forme juridique serait un obstacle pour une entreprise de recourir au capital-investissement pour financer ses projets de développent.

Le palier 2 qui a cherché à trouver la correspondance entre le type d'actionnariat et l'ouverture du capital/de l'actionnariat de l'entreprise, il en résulte qu'il existe un lien significatif entre les deux. L'on observe que les entreprises pratiquant l'actionnariat anonyme ou salarié sont souvent disposés à recourir au capital-investissement alors que celles pratiquant l'actionnariat familial s'y opposent.

Ces résultats se rapportent aux résultats de Marsat, et al. (2014) portant sur la structure de l'actionnariat et la performance de l'entreprise, selon dans les sociétés anonymes, il existe un niveau maximal de détention des parts par un seul actionnaire, et que dépasser ce niveau cela induirait négativement sur la rentabilité de l'entreprise. Il en va de même pour L. et Schatt (2005), dans leur étude sur la « Structure de propriété et communication financière des entreprises françaises », ils montrent que lorsque le publique détient une grande part du capital de l'entreprise, les dirigeants de celle-ci communiquent mieux les informations sur la situation financière de l'entreprise.

L'opposition des entreprises à actionnariat familial peut aussi s'expliquer non seulement par l'étude de Hau & Stoskopf (2005) expliquant que les entreprises familiales ont l'obligation de se transmettre de génération à génération, mais aussi celle de Chalie & Du boys (2011), démontrant que les entreprises familiales distribuent moins de dividendes, ce qui serait une source des conflits. Ce palie répond ainsi mieux à notre question de problématique. En analysant notre tableau disjonctif, et si nous pouvons étendre l'échantillon de cette étude à toute la ville de Lubumbashi, nous remarquerons que celle-ci compte plus d'entreprises familiales. D'où nous pouvons dire que la raison de cette réticence des entreprises de la ville de Lubumbashi de recourir au capital investissement pour leur financement est que bon nombre d'elles ne sont que des entreprises familiales.

Dans le palier 4 nous avons analysé s'il existe un lien entre l'ouverture de l'actionnariat de l'entreprise et la conséquence qu'engendrerait cette action sur la rentabilité de l'entreprise entant que mode d'augmentation du capital. Les résultats de ce palier montrent qu'il en existe pas de lien. L'ouverture de l'actionnariat étant un moyen de financement de l'entreprise, ceci nous renvoie à dire que les raisons qu'annoncent les entrepreneurs pour justifier leur opposition à cette action ne sont pas fondées du point de vue managérial.

Selon les résultats de ce palier, 69% d'entreprises augmenteraient leur rentabilité si elles augmentaient leur capital. Cette situation est soutenue par la théorie des couts selon laquelle

56

l'entreprise jouirait des économies d'échelle en augmentant sa taille. Malheureusement de toutes ces entreprises qui augmenteraient leur rentabilité, 60% sont contre l'ouverture de leur actionnariat pour des raisons déjà expliquées et qui sont renchéries au plier 5. Quant aux 28% d'entreprises estimant que l'augmentation du capital diminuerait leur rentabilité ou les 3% pour lesquelles elle resterait inchangée, cela s'explique par la théorie des couts des transactions. Cette théorie suggère que l'accroissement de la taille de l'entreprise engendre des couts de gestion supplémentaires pouvant induire négativement à la rentabilité de l'entreprise. Cette théorie justifie ainsi le refus de certaines entreprises quant au recours au capital-investissement.

Le palier 5 de cette analyse faisant correspondance entre les raisons des entreprises de ne pas ouvrir le capital aux nouveaux actionnaires et leur avis d'y recourir ou pas, établit un lien entre les deux variables en l'étude. Elle aboutit à l'affirmation de l'hypothèse selon laquelle : Il existe de lien entre les raisons de ne pas ouvrir le capital aux nouveaux actionnaires et l'avis d'y recourir ou pas, cela signifie que les entrepreneurs fondateurs ont la crainte de perdre le contrôle ou une partie de des dividendes de leurs entreprises en acceptant d'autres actionnaires. Hormis les raisons avancées au 4ème palier déterminant les conséquences de l'augmentation du capital sur la rentabilité de l'entreprise, ce 5ème palier vient affirmer notre première hypothèse de recherche.

Si les entrepreneurs ou les gestionnaires d'entreprises ne peuvent ouvrir l'actionnariat de leurs entreprises aux tierces par crainte de déstabilisation ou de perte contrôle par l'actionnaire majoritaire ou du fondateur, ce comportement peut se justifier par la théorie d'agence. Selon cette théorie, l'entrée de nouveaux actionnaires peut engendrer des conflits d'agence du type II. C'est-à-dire qu'il résulterait des conflits entre l'actionnaire majoritaire et les actionnaires minoritaires. Ces conflits dits d'intérêts donneraient naissances à des couts dits d'agence. D'où la raison pour laquelle, si nous pouvons étendre ces résultats à toute la population de notre étude, nous dirons que : craignant la dilution de leur pouvoir et les conflits qui en résulteraient, 67% d'entreprises de la ville de Lubumbashi ne peuvent ouvrir leur capital/actionnariat aux tierces.

Comme esquissé dans l'introduction, en RDC, comme dans la ville de Lubumbashi ne dispose que des PME comme entreprises appartenant aux nationaux. Il relève de des résultats de l'étude de Abdeljalil (2002 ; p.221) cité par Fadoua & Radi (2017), que l'augmentation du capital par les apports de nouveaux actionnaires est plus ouverte chez les grandes sociétés cotées en bourse alors que chez les PME, elle est généralement fermée. Cette fermeture s'explique par le fait que les actionnaires majoritaires des PME sont soucieux de la préservation de leur indépendance ainsi que leur pouvoir, autrement dit, de la dilution de leur contrôle sur l'entreprise. Ainsi, les résultats de notre étude s'accommodent aux résultats de cet auteur car notre échantillon n'était constitué que des PME.

La prédiction de l'avis de l'entreprise sur l'ouverture du capital/actionnariat a été l'objet d'analyse dans le 6ème palier de cette étude. Il a été question de tester un modèle de prédiction constitué des variables prédictives suivantes : la taille de l'entreprise (Taille), la part de l'actionnaire majoritaire (Act. Maj.), le taux d'endettement de l'entreprise (End.), le taux de rentabilité de l'entreprise (Rentabilité), et le nombre d'actionnaire que compte l'entreprise (Nb. Act.). Les résultats de l'analyse rejettent les quatre premières variables du modèle. Ainsi, seul le nombre d'actionnaire que compte l'entreprise peut prédire si celle-ci peut faire appel à de nouveaux actionnaires/associés. Sachant que les entreprises familiales ont en moyenne un ou

57

deux actionnaires, cette situation de ce palier se rapporte aux résultats précédents démontrant que la ville de Lubumbashi compte plus d'entreprises familiales et qui sont contres l'ouverture du capital/actionnariat. Contrairement à la littérature montrant que le niveau d'endettement peut conduire l'entreprise d'ouvrir son actionnariat pour s'offrir plus de liquidité, les résultats de cette étude n'établissent aucune corrélation entre ces deux variables. Il en va de même pour la taille, le taux d'endettement ou pour la part détenue par l'actionnaire majoritaire.

58

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