CHAP. IV. DISCUSSION DES
RESULTATS
IV.1. EPIDEMIOLOGIE
VI.1.1. Fréquence
La fréquence des fractures de
l'extrémité supérieure du fémur au CHUK est de
25,76%. Elle est deux fois supérieure à celle retrouvée
par KARIBWAMI en 1990 : 12,38% [57]. D'après la littérature, la
fréquence de ces fractures est toujours en accroissement continu avec
l'augmentation de l'espérance de vie des populations. Au Burundi nous ne
disposons pas de données sur la population générale.
Ailleurs de telles études ont été faites et ont conclu que
l'incidence est plus élevée en Europe qu'en Afrique. Selon
ABDELLAH et coll. [58,59] cela s'explique par le vieillissement de la
population, le développement économique et l'augmentation de
l'espérance de vie. Ces mêmes facteurs pourraient aussi porter une
lumière sur cette différence entre nos résultats et ceux
de KARIMWAMI [57]. D'autres auteurs affirment que les patients de la race
blanche et des pays nordiques sont plus affectés par
l'ostéoporose que les gens de race noire et des pays
méditerranéens. Ceci serait dû aux différences du
métabolisme de la vitamine D et la pathologie liée à la
baisse de l'activité physique. [60,61,62,71]
VI.1.2. Répartition
par âge
Dans notre étude l'âge moyen est de 64,94 ans
avec des extrêmes de 21ans et 90 ans. Selon le sexe, la moyenne est de
60,75 ans pour les hommes et 70,53 ans pour les femmes. Ces chiffres sont
inférieurs à ceux d'autresauteurs. [51,52,53,54]
Néanmoins, nos résultats vont au-delà de ceux de
KARIBWAMI. [57]
Tableau 31:L'âge moyen et
âges extrêmes selon les auteurs
Auteurs
|
Pays
|
Année
|
Age (en années)
|
Age moyen
|
Ages extrêmes
|
KARIBWAMI[57]
|
Burundi
|
1990
|
-
|
16 et 85
|
P. BOVY [53]
|
France
|
1997
|
80,03
|
62 et93
|
SCHÜRCH M.-A. Et coll.[54]
|
Genève
|
1997
|
82,8
|
-
|
LE QUINTREC et coll.[52]
|
France
|
2001
|
82,2
|
65 et 97
|
M. SCARLAT[51]
|
France
|
2002
|
76,6
|
60 et 96
|
NOTRE SERIE
|
Burundi
|
2005
|
64,94
|
21 et 90
|
Selon les classes d'âge de l'OMS, les gérontins
sont les plus touchés par rapport aux autres 42,87%. Dans la
littérature, les vieillards constituent la classe d'âge la plus
concernée avec 52% [9,59]. C. DUJARDIN et coll. [45] trouvent 24% chez
les gérontins, 68% chez les vieillards et 8% chez les grands
vieillards.
IV.1.3. Répartition
par sexe
La répartition par sexe est en faveur des femmes :
54,71% contre 40,47% d'hommes soit un sex-ratio de 1,47/1 en faveur des femmes.
Nos données sont proches de celles de la plupart d'autres auteurs qui
illustrent une prédominance féminine. [45,52,53,54,55] En
analysant les courbes démographiques, nous avons au-delà de 65
ans, 5 femmes pour un homme ; sans ignorer la particulière
fragilité féminine post-ménopausique. [9] Toutefois,
quelques études notent une prédominance masculine ; KARIBWAMI
[57] trouve un sex-ratio de 2,55/1 en faveur des hommes. Des études
faites en Corée, en Afrique du Sud et en Nouvelle Zélande ont
aussi noté la prédominance masculine.
KOMATSU R. S. et coll. [70], dans une étude faite au
Brésil sur la population de 20 ans et plus en 1994 et 1995 ; ont abouti
aux conclusions suivantes : le taux brut d'incidence des fractures de
l'extrémité supérieure du fémur est passée
de 4,96 à 5,51 pour 10.000 habitants. Il sensiblement plus grand chez
les femmes en général (augmentation de 19,44%) et chez les plus
de 70 ans en particulier pour qui l'incidence est de 100 contre 45,66 dans
l'autre sexe.
Tableau 32: Le sex-ratio selon
les auteurs
Auteurs
|
Pays
|
Année
|
Sex-ratio
|
C. DUJARDIN et coll.[45]
|
France
|
1980
|
5,2 en faveur des femmes
|
KARIBWAMI[57]
|
Burundi
|
1990
|
2,5 en faveur des Hommes
|
P. BOVY [53]
|
France
|
1997
|
3 en faveur des femmes
|
SCHÜRCH M.-A et coll. [54]
|
Genève
|
1997
|
5,4 en faveur de femmes
|
LE QUINTREC et coll.[52]
|
France
|
2001
|
3,1 en faveur des femmes
|
ABDELLAH EL. et coll.[58]
|
Maroc
|
2202
|
1,2 en faveur des Femmes
|
NOTRE SERIE
|
Burundi
|
2005
|
1,4 en faveur des femmes
|
|