Chapitre I : Cadre théorique
1. La problématique
Il sied de dire que les réseaux informatiques, constituent
une nouvelle manière de communiquer qui encouragent les utilisateurs
à imaginer les multiples services auxquels ils pourront accéder
en dehors du transfert de données, d'accès à internet etc.
Toutefois, le déploiement d'un réseau opérationnel
à cette structure universitaire permettra à ladite zone d'avoir
une interaction avec l'ensemble des départements au sein de
l'établissement ou même voire en dehors de
l'établissement.
A la lumière de ce qui précède, les
questions suivantes peuvent résumer la préoccupation de ma
réflexion scientifique au cours de la rédaction de ce projet :
1. Que faut-il faire pour minimiser la mobilité des
superviseurs qui vont récolter les données dans chaque aire de
l'établissement ?
2. Quel mécanisme faut-il mettre en place pour assurer
l'intégralité des données à la zone de
l'établissement ?
Face à ces handicaps matériels liés à
une situation de périphérie, que nous apprennent les processus de
développement des télécommunications dans cette partie de
l'Afrique? Les communications à distance peuvent-elles pallier les
difficultés des communications matérielles ? Quels rôles
les réseaux jouent-ils dans les zones enclavées? Quelles sont les
relations entre TIC (Technologie de l'information et de la communication) et
Territoires? Cette zone est-elle en avance ou en retard en matière de
développement des TIC par rapport aux autres zones de l'Afrique? Quel
rôle jouent les différents acteurs dans l'équipement du
territoire ? Quel est le rôle de l'Etat, du secteur privé, des
réseaux sociaux ? Ce sont autant de questions qui constituent la
problématique centrale de ma thèse, les
télécommunications sont-elles aptes à transcender la
rugosité d'un tel territoire et comment ?
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2. Les objectifs de recherche : - Objectif
général
Conception et déploiement de réseaux et
systèmes de télécommunications dans l'espace universitaire
africain :
Cas de l'Université de Barack OBAMA
(Conakry - République de Guinée)
- Objectifs spécifiques
A la fin être capable de mettre un serveur linux ou Windows
en place : - De produire et concevoir des architectures et protocoles
réseaux ;
- D'appréhender la gestion et l'optimisation des
réseaux ;
- De mettre en oeuvre la sécurité des
matériels et des transmissions ;
- De décrire les techniques relevant de réseau
moderne (réseaux et systèmes de télécommunications)
;
- D'analyser et mettre en pratique des solutions de DHCP ;
- D'analyser et mettre en pratique des solutions de DNS ;
- D'analyser et mettre en pratique des solutions de WEB ;
- D'analyser et mettre en pratique des solutions de SSH ;
- D'analyser et mettre en pratique des solutions de SAMBA ;
- D'analyser et mettre en pratique des solutions de Messagerie
;
- D'analyser et mettre en pratique des solutions de Voix sur IP
;
- De discriminer et mettre en oeuvre les techniques de
compression de données (voix, data et vidéo) et de codage
correcteur d'erreurs ;
- D'assurer l'ingénierie de réseaux de
télécommunications ;
- De mettre en oeuvre les capacités d'abstraction, de
rigueur et d'autonomie au travail ; - D'opérer la gestion globale d'un
projet ;
- De mettre en oeuvre la gestion des ressources humaines.
3. Hypothèses de recherche :
- Hypothèse générale
Déployer de réseaux et systèmes de
télécommunications dans l'espace
universitaire africain permet à l'administration de
l'UBO de s'orienter davantage sur la technologie de l'information et de la
communication.
- Hypothèses secondaires
y' La méconnaissance des capacités des
réseaux informatiques affecte leur niveau d'implication dans les
processus de décision de l'UBO.
y' La considération du travail de réseaux et
systèmes de télécommunications par la direction
générale peut contribuer à une meilleure gestion des
projets de l'UBO.
4. Pertinence du sujet
L'Afrique est un continent de 30.3 millions de km2. En termes
de comparaison, le continent africain couvre une surface aussi grande que les
pays suivants réunis : l'Inde, l'Argentine, les États-Unis
d'Amérique, le Mexique, la Chine et 15 pays membres de l'Union
Européenne. Continent au climat tropical et équatorial par
excellence, l'Afrique se caractérise par un temps chaud et sec (30% de
désert, 20% de forêt). L'Afrique comptait une population de 922
millions d'habitants en 2006. En 2025, l'Afrique comptera environ 1.355
milliard d'habitants, et 1.994 milliard en 2050, ce qui la placera au second
rang
mondial après la chine.
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L'Afrique est structurée en cinq (5) régions
géographiques à savoir l'Afrique australe, l'Afrique centrale,
l'Afrique de l'Est, l'Afrique du Nord et l'Afrique de l'Ouest ; et en plusieurs
Communautés Économiques Régionales (CER) et Organisations
Intergouvernementales (IGO).
Cette annexe indique la répartition des états
membres par CER et régions géographiques. Les huit (8) CER
suivantes sont reconnues par l'Union Africaine :
Ø L'Union du Maghreb Arabe (UMA) créée
en 1989 et constituée de cinq (5) états dont l'objectif est entre
autres, de réaliser l'union économique totale de ses membres;
Ø Le Marché Commun pour l'Afrique de l'Est et
australe (COMESA), créé en 1994 et composé de vingt (20)
états, dont l'objectif est entre autres, de réaliser
complètement un marché commun ;
Ø La Communauté des états sahélo
saharien (CENSAD) créée en 1998 et constituée de
vingt-cinq (23) états dont l'objectif est, entre autres, de créer
l'union économique complète ;
Ø La Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) fut
créée en 1999 et est constituée de cinq (5) états
dont l'objectif est, entre autres, de réaliser l'union économique
totale;
Ø La Communauté Économique des
États d'Afrique Centrale (CEEAC), créée en 1983, comprend
onze (11) états dont l'objectif est entre autres, de réaliser la
pleine union économique ;
Ø La Communauté des États d'Afrique de
l'Ouest (CEDEAO) créée en 1975 comprend quinze (15) états
dont l'objectif est, entre autres, de réaliser l'union totale;
Ø L'Autorité Intergouvernementale pour le
Développement (IGAD) créée en 1996. L'IGAD est
composée de huit (8) états dont l'objectif est entre autres, de
réaliser la pleine union économique ;
Ø La Communauté pour le Développement de
l'Afrique Australe (SADC) créée en 1992 comprend quinze (15)
états dont l'objectif est entre autres, de réaliser la pleine
union économique ;
L'Afrique est dotée d'abondantes ressources
minérales et énergétiques, ainsi que de richesses
agropastorales. Malgré ses immenses ressources, l'Afrique est incapable
de tirer parti de la mondialisation économique et se retrouve en fait
marginalisée. En fait, bien que l'Afrique compte pour 14% de la
population mondiale, sa part du PIB total et des échanges
commerciaux globaux est de 1 et 2% 10 respectivement.
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Cette situation de sous-développement est illustrée
par le fait que plus de 30 sur les 48 pays les moins développés
(LDC) du Monde se trouve en Afrique, c'est donc pour cela que le
développement des infrastructures est présent dans tous les
traités créant les Communautés Économique
Régionales; ces traités reconnaissent la nécessité
de créer des infrastructures fiables, efficientes et respectueuses de
l'environnement, capables de répondre aux impératifs
économiques et de fournir des services sociaux de base puisque d'une
manière générale, la structure des réseaux de
télécommunications/TIC a changé au cours des
dernières années. Les changements sont imputables au passage d'un
statut de multi réseaux (chaque réseau étant
optimisé pour un seul service) à un statut où un
réseau unique de type IP, offre tous les services partout dans le
monde.
5. Revue critique de la littérature
Le niveau de connectivité de l'Afrique par rapport aux
autres continents est très faible . Un rapport de l'IUT publié en
2006 montre combien en ce qui concerne les coûts d'accès à
internet, les pays pauvres paient nettement plus chers que le nord pour des
Qualités de connexion nettement médiocres.
La question de l'accès aux TIC est un des
problèmes cruciaux que pose son utilisatio n pédagogiques en
Afrique dans des conditions acceptables. C'est une question que les
spécialistes d'une utilisation généralisée des TIC
à l'école posent fréquemment.
Ferréol (2005) indique que ce n'est pas seulement une
question pédagogique, c'est un des problèmes sociaux les plus
importants, qui concerne la capacité d'une société
D'assurer le libre arbitre sans discrimination aux TIC. Tout
d'abord, il faudra assurer le développement et la répartition
homogène et équilibré sur tout le territoire
Du pays des réseaux informatiques, ainsi qu'un minimum de
conditions
Techniques d'accès.
Prévenir et éliminer les décalages
possibles entre différentes régions (rural/urbain, etc.)
constitue un objectif important pour l'accès réel aux TIC
(Ferréol 2005; Neculau, 2002 ; Paun, 2005).
La plupart des pays africains affichent un taux d'accès
aux services TIC extrêmement faible, comparativement au reste du
monde.
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Ainsi, si l'on considère l'indice NRI (Networked Readiness
Index) élaboré par le Forum Economique Mondial et l'INSEAD
(Institut Européen d'Administration des Affaires), qui mesure le
degré de préparation d'un pays à tirer parti des TIC
efficacement, les pays d'Afrique se classent mal.
Les chiffres publiés par le site « Perspectives
Economiques en Afrique» qui compile d es données économiques
issues de la Banque Africaine de Développement,
Du Centre de Développement de l'OCDE, de la Commission
Économique des Nations Unies pour l'Afrique, ainsi que celles d'un
réseau de Think Tanks
Et de centres de recherche africains, montrent que l'Afrique
affiche le plus faible taux de pénétration d'Internet dans le
monde.
Par ce fait, une étude partant sur « Bilan critique
en matière d'utilisation pédagogique des NTIC dans le secteur de
l'éducation » en 2010 menée par Cros et al,
a montré que de manière globale, l'universalisation de
l'éducation de base pose un double problème : celui de la
quantité et celui de la qualité. Principalement pour ce dernier
point, il semble que l'utilisation des technologies de l'information et de la
communication (TIC) soit un recours possible.
Les difficultés rencontrées par les pays africains
dans le domaine de l'éducation sont connues. Si la massification de
l'école s'est produite, elle l'a été au détriment
de la qualité, notamment en ce qui concerne la formation des enseignants
(très peu payés) et donc de la pédagogie. La
multiplicité des langues parlées, l'absence fréquente de
supports pédagogiques, la ruralité et l'extranéité
des systèmes éducatifs existants, le défaut d'un pilotage
performant de l'école rendent encore plus fragile les
possibilités d'installation pérennes des TIC dans
l'éducation.
« Même si le réseau est là, tous les
éléments nécessaires pour qu'il joue son rôle ne se
trouvent pas réunis » (Dupuy, 2011, p. 12) : c'est le cas dans les
villes africaines mais nous suggérons que tous les
éléments ne peuvent précisément pas y être
réunis. Certes, là comme ailleurs, les sociétés
urbaines ont à résoudre des problèmes d'approvisionnement
en eau, de distribution d'énergie, d'assainissement, mais le
réseau universel (ou quasi universel) est une solution contingente que
les dynamiques africaines n'ont pas favorisée et ne favoriseront pas
dans un avenir proche.
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Pour comprendre ce désajustement entre le réseau
conventionnel et de nombreuses configurations urbaines africaines, nous
proposons un cadre interprétatif des relations entre économie,
urbanisation et réseaux inspiré des travaux de l'école
française de la régulation (Boyer, Saillard, 1995 ; Aglietta,
1997) et de ceux de Dominique Lorrain (2002) sur les capitalismes urbains
européens.
Des premiers, nous retirons l'idée que les services en
réseaux participent des compromis socio-économiques qui ont
été au coeur des modes de régulation fordistes et qu'ils
ont été un des moyens dans la poursuite du progrès
économique et social. Des seconds, nous retenons que les modes de
gestion des services urbains relèvent de différents
modèles de capitalisme urbain qui ont été
élaborés en Europe, au milieu du xixe siècle,
« pour faire face au défi de l'industrialisation » (Lorrain,
2002, p. 203) puis qui, à partir de choix fondateurs et de quelques
bifurcations, ont ensuite suivi « d'authentiques «sentiers de
dépendance»» (idem, p. 234). En d'autres termes, les
circonstances historiques d'émergence et de développement des
services urbains en réseau dans les villes industrielles,
européennes notamment, ont produit des modèles que nous proposons
de qualifier de fordistes et qui présentent trois composantes
communes.
D'abord, un système de production des services visant la
satisfaction d'une demande industrielle et domestique croissante par des
prestations individuelles fournies au moyen d'une infrastructure de
réseau centralisée. Ensuite, un dispositif institutionnel et
technique - le réseau en monopole - qui assure, par la standardisation
et l'interconnexion, des économies d'échelle permettant de
généraliser une offre de services universels. Enfin, un «
cercle vertueux » de développement du réseau dans un
contexte où les gains de productivité et les hausses salariales
favorisent une « convergence » des niveaux de vie et une consommation
de masse de biens standardisés mais aussi dans lequel la croyance
collective dans la capacité des nouvelles technologies à amener
du changement social est favorable au déploiement universel des
réseaux dans l'espace (pour des raisons d'équité sociale,
de compétitivité économique et
d'aménagement)(Scherrer, 2006). Les services conventionnels issus de ces
modèles reposent sur un « compromis fordiste » ainsi
étroitement articulé aux conditions de développement des
villes industrielles.
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Différentes variantes de ces modèles du
réseau ont bien été transplantées en Afrique mais,
dans des contextes urbains où les compromis socio-économiques ne
relèvent pas des modes de régulation fordistes, où le
salariat joue un rôle marginal et où les défis urbains sont
très largement déconnectés de ceux de l'industrialisation,
ils ont échoué à développer un service universel.
Ajoutons que des ressorts de l'action publique, efficaces dans le passé,
ont disparu. Ainsi, le choléra, qui fut un puissant moteur de
l'assainissement collectif des villes au xixe siècle en
Europe (Swaan, 1995), sévit régulièrement voire de
manière endémique dans de nombreuses villes du golfe de
Guinée et d'Afrique orientale, mais il a perdu de sa force mobilisatrice
dans des contextes urbains où les couches moyennes peuvent se
protéger individuellement et collectivement de la maladie sans partager
le fardeau de l'équipement des quartiers pauvres (Chaplin, 2011). Par
ailleurs, l'amélioration du service passe souvent par le marché
et la capacité des citadins aisés à adopter des solutions
individuelles plus que par leur capacité à inciter les
autorités urbaines à mutualiser les coûts et les
externalités des services (Maria, 2006).
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