Introduction
Les pays qui ont maîtrisé le potentiel des
réseaux et services de Télécommunications/TIC ont atteint
un développement social et économique important. En outre, leurs
économies ont été transformées rapidement en
économies basées sur l'information et la connaissance. Pour
s'intégrer efficacement au processus de la mondialisation, l'Afrique
doit entre autres cherché à renforcer et diversifier la base de
sa production en attirant de nouveaux investissements directs pour produire des
biens manufacturés de qualité et des services. Le
développement des infrastructures est un pré requis pour
atteindre cet objectif. L'histoire de l'humanité regorge d'exemples
démontrant la vaste contribution des infrastructures au
développement. Un exemple remarquable est celui des Romains qui
bâtirent leur empire grâce à la construction de routes. Les
États-Unis d'Amérique, l'Europe et le Japon ont également
réalisé leur développement grâce à la
construction d'énormes infrastructures routières, de chemin de
fer, d'aéroport, d'énergie, de réseaux de
Télécommunications/TIC, etc. Ainsi, consciente que les
infrastructures constituent non seulement le fondement de l'intégration
physique de l'Afrique, mais doivent en outre, servir de moteur au
développement économique, ainsi que de moyen pour stimuler les
flux commerciaux et les interactions sociales et culturelles, la Commission de
l'Union Africaine les a défini dans sa mission en ces termes : «
une Afrique dotée d'infrastructures intégrées de
transport, de communication et d'énergie, qui sont fiables, efficientes
et abordables comme pré requis à la promotion de
l'intégration régionale et la participation du Continent à
la mondialisation . » L'expression de cette vision s'est traduite par la
création du nouveau partenariat pour le développement de
l'Afrique (NEPAD), qui est un programme de la Commission de l'Union Africaine
ayant pour objectif cardinal de construire des réseaux et des
systèmes de transport, d'énergie, de ressources en eau, et des
infrastructures appropriées de Télécommunications/TIC, de
réaliser l'interconnexion des Etats africains et des régions, en
vue de satisfaire les besoins économiques et fournir à toutes les
populations des services publiques et sociaux de base. Ces initiatives de
l'Union Africaine dans le domaine du développement des infrastructures
sont illustrées par deux programmes prioritaires de son plan
stratégique, à savoir « Connecter l'Afrique » et «
Combler le fossé numérique ».
Les nouvelles attentes et les nouvelles possibilités en
matière de production et de distribution
de l'information amènent les Etats à proposer et
fournir aux citoyens et aux
entreprises les services publics à valeur ajoutée.
Les différents programmes de réforme de l'Etat, de gouvernance
et/ou de décentralisation administrative engagés partout en
Afrique montrent l'ambition des services publics de faciliter le passage des
administrations proposant des services cloisonnés vers celles offrant
des services en réseau.
La guinée s'est aussi engagé dans cette voie au
regard de nombreux projets TIC engagés dans plusieurs secteurs de
l'administration (finance, éducation, santé, système
électoral, justice et police, etc.). Qu'il s'agisse du SIGIPES
(Système informatique de gestion intégrée des personnels
de l'Etat et de la Solde), du SIGIFI (Système informatique de gestion
intégrée des finances publiques), du GUCE (Guichet unique
électronique des opérations du commerce extérieur), de
l'informatisation du fichier électoral, tous les projets suscités
ont pour ambition de couvrir l'espace national en interconnectant toutes les
structures administratives concernées. Ils s'appuient donc en
général sur l'infrastructure téléinformatique, mais
de manière singulière aux réseaux étendus encore
appelés technologies WAN (Wide Area Network). Dans tous ces projets
comme dans celui qui motive cette contribution, à savoir
l'informatisation du système électoral, les décideurs font
face à des difficultés dans le processus de prise de
décision : étant donnée une structure administrative,
choisir la meilleure technologie WAN disponible sur le marché. Ce choix
dépend de plusieurs facteurs ou critères : le type de connexion
des structures administratives avoisinantes ; les différentes
technologies WAN disponibles sur le marché, leurs
spécificités et leurs coûts ; les différentes
contraintes organisationnelles, financières, technologiques et
environnementales du pays. Conséquence, les initiatives en cours de mise
en place des plates-formes techniques débouchent le plus souvent sur de
véritables gouffres financiers pour des résultats finalement
insuffisants et des solutions technologiques inappropriées aux besoins
des administrations publiques.
Les réflexions visant à rationaliser ce type de
choix ont été longtemps engagées par la communauté
scientifique et des modèles d'aide à la prise de décision
ont été appliqués dans de nombreux domaines. Le
modèle MEDUSE (Méthode d'aide à la décision par
l'utilisation de SIG pour l'interconnexion de l'administration
guinéenne) ici proposé, est une adaptation au problème
posé des modèles décisionnels existants. Il est
basé sur l'utilisation combinée des réseaux de
télécommunications étendus, des bases de données,
des Systèmes d'information géographique (SIG) et des
méthodes d'analyse multicritère.
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PREMIÈRE PARTIE : Cadres théorique
et
méthodologique
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