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Etude cytogénétique des avortements spontanés à  répétition dans la région de Constantine


par Sabrine Khallef
Université des Fréres Mentouri Constantine - Master 2020
  

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3- Le conseil génétique

Après exploration cytogénétique et diagnostic d'aberrations chromosomiques chez l'un ou les deux partenaires consultants pour un problème d'ASR, un conseil génétique doit être proposé pour des fins, soit :

- De poser l'indication du prélèvement pour exploration cytogénétique foetale, en déterminant
le risque potentiel.

- D'avoir un enfant porteur d'une aberration chromosomique.

- D'expliquer au couple ce risque et les apports du Diagnostic Pré-Natal (DPN).

- D'informer le couple sur les modalités pratiques de cette exploration ainsi que ses limites

liées essentiellement au risque technique ainsi qu'à l'interprétation rigoureuse des résultats.

- D'aider le couple à la prise de décision si une anomalie a été décelée.

Ce conseil génétique doit être très rigoureusement adapté au couple concerné ainsi qu'à l'anomalie chromosomique parentale détectée. En effet, devant une translocation réciproque, les problèmes qui se posent sont ceux de l'évaluation du risque de déséquilibre à terme et, selon l'intensité de ce dernier, du mode de prévention à proposer (Frikha et al., 2012). Le conseil génétique pour les porteurs d'inversion peut être basé sur les principes suivants :

- Les inversions péricentriques des régions hétérochromatiques ainsi que les inversions
paracentriques ont un risque qui n'est pas différent de celui de la population générale : l'examen chromosomique prénatal ne semble donc pas indispensable.

- Les inversions péricentriques des régions euchromatiques ne sont pas dénuées de risques

pour la descendance de leurs porteurs ; ce risque est différent selon :

- La taille du segment inversé par rapport à la taille du segment impliqué.

- Le sexe du porteur : les hommes auront plus de risque de stérilité que les femmes.

- le mode de recrutement : il y aurait un risque plus élevé pour les inversions recensées

à partir d'un enfant anormal et porteur d'une aneusomie de recombinaison.

Il serait justifié dans ces cas de proposer un DPN. Ainsi, le conseil génétique constitue un acte médical assez particulier, au cours duquel le rôle du médecin généticien ne se limite pas à poser un diagnostic ou à le confirmer et à tirer des conséquences immédiates pour la prise en charge. Le généticien doit évaluer la probabilité qu'une anomalie chromosomique parentale équilibrée se manifeste à nouveau ou sous une forme déséquilibrée et qui aboutira soit à l'avortement, soit à la naissance d'un enfant atteint. À l'issue de cette consultation, le couple doit faire un choix et prendre une décision. Le couple doit consulter avant de procréer car les étapes conduisant à une évaluation correcte du risque génétique peuvent demander un long laps de temps (Poncelet et Sifer, 2011 ; Frikha et al., 2012).

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Patients et méthodes

Notre travail de recherche est répartie en deux volets complémentaires : une étude statistique suivie d'une étude cytogénétique. Les couples enrôlés dans cette étude sont recrutés au niveau du service de gynécologie du CHU Benbadis ainsi que de la maternité Sidi Mabrouk - Constantine. Le seul critère d'inclusion retenu est le fait que ces couples ont vécus = 2 avortements spontanés répétés inexpliqués. Nous avons exclu de cette prospection les couples qui ont refusé de participer à cette étude.

1- Étude statistique

Ce volet de notre étude vise à prospecter sur une cohorte de couples ayant vécus plusieurs fausses couches spontanées à répétition, par la réalisation d'un questionnaire (annexe I), les étiologies possibles à ce dysfonctionnement de la santé reproductive. Plusieurs types de données sont recueillis : les paramètres anthropométriques de la femme, son état de santé, ses habitudes alimentaires, l'aspect de l'utérus à l'échographie. Les valeurs du bilan hormonal sont relevés. La recherche du syndrome métabolique est faite. Des précisions concernant le recours à une procréation médicalement assistée sont demandées (nombre de tentatives, type de PMA, taux de réussite). Des informations sur la santé reproductive du conjoint sont également demandées. Enfin, des renseignements sur la santé reproductive de la fratrie sont sollicités dans la perspective d'une possible étiologie génétique familiale héréditaire. Les données ainsi recueillies sont traitées par Excel.

2- Étude cytogénétique

Ce volet de notre étude vise à l'application des techniques de cytogénétique pour la réalisation du caryotype sur des prélèvements sanguins issus de couples avec antécédents plusieurs FCS. L'analyse cytogénétique s'est faite au niveau de l'unité de cytogénétique du CRBt - Constantine. Les prélèvements sanguins sont recueillis dans des conditions stériles par ponction veineuse, dans des tubes de 4 ml contenant l'héparine de lithium ou l'héparine de sodium comme anticoagulants. Ces prélèvements sont acheminés dans l'immédiat au CRBt pour la mise en culture cellulaire.

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Patients et méthodes

2-1- Matériel et réactifs 2-1-1- Matériel

- Tubes coniques de 15 ml (aliquotes du milieu de culture),

- Lames de microscope 26×76 mm (labbox®),

- Boites de rangement des lames,

- Micropipettes (20-200 ìl),

- Pipettes de transfert en plastique,

- Hotte à flux laminaire (ALS- STERIL- HELIOS®),

- Hotte chimique (Shinsaeng®-model : SFH-2012 (UP)),

- Centrifugeuse à grande vitesse (SIGMA® 2-16 KL),

- Vortex (IKA®), (VELP®, WIZARD Advanced IR Vortex Mixer),

- Station cytogénétique motorisé (Leica® DM6000b) reliée à un ordinateur disposant

d'un système de traitement d'image (logiciel Cytovision®),

- Étuve (Memmert®),

- Réfrigérateur à 4°C,

- Congélateur à -20°C,

- Bain marie (Memmert®),

- Becher en verre (20 ml, 25 ml, 100 ml, 600 ml et 1000 ml),

- Becher en plastique (50 ml, 100 ml et 400 ml),

- Pince,

- Cuve à coloration (Hellendahl®),

- Papier absorbant,

- Éprouvettes graduées en verre (250 ml, 500 ml),

- Bac en verre,

- Portoir pour tube,

- Pipette graduée 0,5 ml,

- Présentoir de lames,

- Gant nitrile non stérile (non poudré),

- Embouts à Pipette (ISOLAB® 200ìl).

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Patients et méthodes

2-1-2- Réactifs

- PBMax : préparé 8 ml, conservé à -20 °C

- Thymidine (100 pl) : 0,6 g dans 100 ml de PBS (Phosphate Buffered Saline)

- PBS : 1 comprimé de PBS dans 200 ml d'eau bidistillée (Sigma®),

- Eau distillée,

- Eau minérale,

- Eau bidistillée,

- Acide acétique 100%,

- Éthanol pure 99-100°.

- Giemsa liquide Fluka®.

- Huile d'immersion,

- Sérum de Veau Foetal (SVF) (1,5 ml),

- RPMI 1640 Medium avec L-glutamine et sodium bicarbonate (6,5 ml),

- Colchicine (60 pl) : 0,1 g dans 100 ml d'eau distillée,

- KCl : 5,6 g/l,

- Sodium phosphate monobasique di-hydraté (NaH2PO4+2H2O) : 78 g de poudre de phosphate

+ 500 ml d'eau distillée

- Carnoy : 3V Éthanol +1V d'Acide acétique.

- Tampon de Gürr,

- Giemsa : 10 ml solution de Gürr + 5 ml de Giemsa + eau minérale.

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Patients et méthodes

2-2- Méthodologie 2-2-1- Prélèvement

Tous nos prélèvements ont été réalisés par des infirmiers par ponction veineuse dans des conditions stériles et en utilisant des tubes héparinés au lithium ou au sodium.

2-2-2- Mise en culture

- La mise en culture a été être réalisée avec du sang frais le jour même du prélèvement.

- Étiqueter les tubes du milieu de culture avec le numéro d'organisation.

- Travailler sous hotte à flux laminaire horizontale, ouvrir les tubes et éviter de passer les mains

au-dessus des tubes.

- Mettre 10 gouttes de sang dans le milieu de culture PBMax.

- Fermer les tubes et les incuber horizontalement (légèrement inclinés) dans une étuve à 37°C

pour une période de 72 heures.

2-2-3- Synchronisation

- Ajouter 100 ul de Thymidine après 48h de mise en culture et les remettre en culture. 2-2-4- Lavage

- Retirer les tubes de l'étuve,

- Procéder à la centrifugation des tubes à 1500 tours par minute (tpm) durant 5 minutes 30,

- Verser le surnageant, ajouter environs 1 ml de PBS (le PBS aide à enlever la thymidine),

- Vortexer pour bien mélanger,

- Mettre 10 ml de PBS (jusqu'à l'étiquette) et bien mélanger,

- Centrifuger une deuxième fois et procéder à un deuxième lavage « aspiration du surnageant,

dilution au PBS, mélanger au vortex, rajouter du PBS et remettre à la centrifugeuse ».

2-2-5- Remise en culture

- Après centrifugation rajouter 1,5 ml de RPMI et vortexer, - Compléter avec 5 ml de RPMI et 1,5 ml de SVF.

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Patients et méthodes

2-2-6- Blocage en métaphase

- Après incubation de 5h à 5h30, sous haute à flux laminaire ajouter 60 ul de colchicine pure à l'aide d'une micropipette (20-200 ìl) dans chaque tube, homogénéiser et remettre à l'étuve en position horizontale pendant 30 minutes.

2-2-7- Choc hypotonique et préfixation

- Centrifuger les tubes de culture à 1500 tpm pendant 5 minutes 30. Sous hotte chimique, verser le surnageant et ajouter 1 à 2 ml de KCl à la concentration de 5,6 g/l préchauffé à 37°C. - Vortexer et compléter avec 10 ml de KCl,

- Homogénéiser par retournements puis incuber en position horizontale pendant 20 minutes.

2-2-8- Préfixation

- Procéder à la préparation du carnoy en mélangeant 3V d'éthanol avec 1V d'acide acétique, - Ajouter 0,5 ml à 1 ml de carnoy et homogénéiser par retournements,

- Centrifuger les tubes de culture à 1500 tpm pendant 5 minutes 30, puis, sous la hotte, verser le surnageant.

2-2-9- Fixation

- Ajouter 1 à 2 ml de carnoy, vortexer et compléter avec du carnoy,

- Homogénéiser par retournements et fixer à température ambiante pendant 20 minutes,

- Centrifuger les tubes de culture à 1500 tpm pendant 5 minutes 30,

- Sous hotte chimique, verser le surnageant et refaire une de deuxième fixation :

ajouter le carnoy, vortex, compléter jusqu'à 10 ml et on met au réfrigérateur à 4°C.

2-2-10- Étalement

- Préchauffer jusqu'à 86°C. Placer les lames dégraissées et les préchauffer en l'exposant à l'humidité du bain marie. Laisser tomber deux gouttes de culot à une certaine distance (~20 cm) de chaque lame, rincer au carnoy,

- Bien sécher les lames sur le bord du bain marie.

NB : Il faut savoir que les conditions atmosphériques (température, humidité, pression atmosphérique) influent sur la qualité des étalements.

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Patients et méthodes

2-2-11- Coloration

- Coloration sans dénaturation

- Placer directement les lames séchées dans le Giemsa pendant 5 minutes,

- Sortir les lames et les rincer avec l'eau du robinet.

- Coloration avec dénaturation et (RHG)

- Réhydrater les lames dans de l'eau distillée durant 5 min.

- Plonger les lames dans la solution phosphate (NaH2PO4+2H2O) à 86°C pendant 14 minutes,

- Plonger les lames dans le Giemsa durant 5 minutes,

- Rincer les lames à l'eau du robinet.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway