Conclusion
Ce chapitre nous a permis tout d'abord de présenter les
méthodes déployées pour mener à bien cette
étude. Tour à tour, nous avons listé les logiciels qui ont
permis le travail, les méthodes de collectes de données sur le
terrain, les techniques de traitement de données collecté.
TROISIEME PARTIE
RESULTATS ET PLAN D'ACTION
CHAPITRE V: RESULTATS ET RECOMMANDATIONS
Introduction
Ce chapitre dans sa première partie présentera
les résultats des différentes phases de terrains que nous
effectuées dans les 32 clusters qui ont constitués notre zone
d'étude, et dans une deuxième partie, l'on évoquera les
perspectives et recommandations pour atténuer à la
vulnérabilité des ménages face au paludisme dans la ville
de Yaoundé.
5-1. RESULTATS DES DIFFERENTES PROSPECTIONS
LARVAIRES
Comme nous avons précédemment dit, nous avons eu
à effectuer 3phases de descentes sur le terrain pour recenser les gites
positifs et négatifs. Nous avons choisi de représenter uniquement
les gites positifs car ils sont responsables de la prolifération des
moustiques dans les quartiers étudiés de Yaoundé. Ces
descentes ont été planifiées en tenant compte du climat
(saison sèche et saison pluvieuse) qui a une influence sur la
disponibilité des gîtes larvaires. Les résultats de ces
différentes descentes sont présentés dans les sous parties
suivantes.
5-1-1. Première phase de collecte
larvaire
Cette phase a commencée en plein saison des pluies
c'est-à-dire de Mars à Avril 2017. Compte tenu des fortes pluies
que la ville de Yaoundé enregistre durant cette période, nous
avons eu à recenser 3328 gites au total dont 668 gites positifs et 2660
gites négatifs. La spatialisation des gites positifs est
représentée par la figure suivante.
Figure 13: Nombre de gites positifs en anophèle à
la 1ère phase
En scrutant cette carte, les remarques suivantes se
dégagent :
- Les zones faibles : elles sont
situées de part et d'autres de la ville de Yaoundé. Ces clusters
sont ceux-là qui enregistrent entre 1 et 25 gites positifs
c'est-à-dire que les populations qui vivent dans ces clusters
évacuent constamment les eaux stagnantes autour de leurs habitations.
Ces clusters sont entre autres : Oyomabang, Mendong, Gp Melen, Santa barabara,
Vogt-betsi ou encore Cité des Nations.
- Les zones moyennes : dans ce groupe, on
retrouve les clusters qui enregistrent entre 25 et 50 gites positifs. Ce nombre
moyens de gites positifs prouve que les occupants de ces clusters mènent
une lutte contre les eaux stagnantes. Ces clusters sont entre autres : Tongolo,
Ngousso, Snec-emia, Etam-bafia, Nouvelle route bastos,...
- Les zones élevées : ici on
retrouve les clusters qui comptent entre 50 et 75gites positifs. Dans ces
clusters, les populations ne veillent pas au nettoyage des alentours de leurs
ménages. Ces clusters sont : SCDP, Obobogo et Olézoa.
- Les zones très élevées :
représenté par la couleur marron, ces zones sont rares
sur la carte. Ces clusters enregistrent comptent entre 75 et 100 gites positifs
en anophèles. Les cas de paludisme sont fréquents dans ces
clusters car ils sont considérés comme les hot-spots du paludisme
dans la ville de Yaoundé. On peut citer les clusters tels que :
Noklbisson, SCDP et Obobogo.
5-1-2. Deuxième phase de collecte
larvaire
Nous avons commencé la deuxième phase de la
collecte larvaire pendant la période de Mai à Juin 2017. Au cours
de cette phase qui s'est déroulée en plein saison de pluie, nous
avons enregistré une hausse de 442 gites par rapport à la
première phase de collecte ce qui nous a donné un total de 3770
gites à la deuxième phase. Pendant cette phase, nous avons
recensé 2898 gites négatifs contre 872 gites positifs. La figure
21montre la spatialisation des gites positifs en anophèles.
Figure 14: Nombre de gites positifs en anophèle à
la 2ème phase
La lecture de la carte précédente permet de
faire les analyses suivantes :
- Les zones faibles : elles sont
situées de part et d'autres de la ville de Yaoundé. Ces clusters
sont ceux-là qui enregistrent entre 1 et 25 gites positifs. Ces clusters
sont entre autres : Ngousso, Oyomabang, Mendong, Gp Melen, Efoulan lac,
Ekounou-ékié, Biyem-assi lycée ou encore Cité des
Nations.
- Les zones moyennes : dans ce groupe, on
retrouve les clusters qui enregistrent entre 25 et 50 gites positifs. Ce nombre
moyens de gites positifs prouve que les occupants de ces clusters mènent
une lutte (suppression) contre les eaux stagnantes. Ces clusters sont entre
autres : Vogt-betsi, Tongolo, Obobogo, Olezoa, Etam-bafia, Tongolo,Santa
barbara,...
- Les zones élevées : ici on
retrouve les clusters qui comptent entre 50 et 75gites positifs à la fin
de notre prospection larvaire. Dans ces clusters, les populations ne veillent
pas au nettoyage des alentours de leurs ménages, ils jettent les ordures
non loin des habitations et l'absence des caniveaux, tout ceci favorise la
prolifération des gites larvaires et des moustiques. Ces clusters sont :
Nouvelle route bastos, Tsinga 8ème et Essos.
- Les zones très élevées :
représenté par la couleur marron, ces zones sont rares
sur la carte. Ces clusters enregistrent comptent entre 75 et 100 gites positifs
en anophèles. Les cas de paludisme sont fréquents dans ces
clusters car les populations ne nettoient pas leur cadre de vie. Ce cluster
était considéré comme hot-spots à la
première phase et le reste à la deuxième phase. Il s'agit
de : Noklbisson. Les populations de ce cluster doivent veuillez à
nettoyer les alentours de leur ménages.
5-1-3. Troisième phase de collecte
larvaire
Cette phase qui représente la dernière s'est
déroulée du mois de Juillet au mois d'Août 2017. Au cours
de cette phase qui s'est déroulée en fin de saison des pluies,
nous avons enregistré une baisse de 1496 gites par rapport à la
deuxième phase de collecte ce qui nous a donné un total de 2274
gites à la troisième phase. Pendant cette phase, nous avons
recensé 2088 gites négatifs et186 gites positifs. La figure
22montre la spatialisation des gites positifs en anophèles à la
fin de la troisième phase.
Figure 15: Nombre de gites positifs en anophèle à
la 3ème phase
La carte précédente montre que les gites
larvaires ont considérablement baissé au cours de la
dernière phase de notre prospection. Ainsi, nous avons la
majorité des clusters qui enregistre entre 1 et 25 gites positifs en
anophèles. Les populations de ces clusters ont mis un accent particulier
sur l'assainissement de leur environnement de vie. Il s'agit entre autres des
clusters suivants : Tongolo, Santa barbara, Ngousso, Oyomabang, Vogt-betsi,
Mendong, Obobogo, Olezoa, Tsinga 8ème ou encore biyem-assi
lycée. Cette est due à la petite saison sèche que connait
souvent la ville de Yaoundé pendant ces mois.
Le cluster Nkolbisson revient encore dans cette phase avec le
même nombre de gites larvaire positifs que les deux phases
précédente à savoir entre 75 et 100 gites.
De tout ce qui précède, nous dirons que la
variation spatio-temporelle des gites est influencée par le climat. En
saison sèche on trouve moins de gites larvaires parce que les eaux
stagnantes sont rares. Par contre, en saison de pluie, nous avons
recensé environs 6000 gites. C'est dire que les moustiques sont plus
fréquents en saison de pluie.
Tableau 6: Récapitulatif des trois phases de terrain
|
|
NGPA-
|
|
NGPA-
|
|
NGPA-
|
Clusters
|
NGP/phase1
|
p1
|
NGP/phase2
|
p2
|
NGP/phase3
|
p3
|
Nouvelle route Nkoldongo
|
88
|
49
|
60
|
28
|
46
|
11
|
Efoulan Lac
|
145
|
17
|
84
|
9
|
80
|
2
|
SCDP
|
60
|
20
|
96
|
30
|
33
|
8
|
Nouvelle R. Nkolbisson
|
19
|
0
|
33
|
6
|
54
|
11
|
Ambassade France
|
46
|
10
|
60
|
16
|
43
|
9
|
Nkolbisson
|
187
|
94
|
207
|
101
|
136
|
46
|
Carrefour Etoug-ebe
|
127
|
28
|
127
|
21
|
94
|
3
|
Vogt-Beti
|
138
|
24
|
176
|
44
|
166
|
2
|
Oyomabang
|
47
|
8
|
36
|
5
|
22
|
2
|
Snec-Emia
|
169
|
36
|
151
|
29
|
102
|
1
|
Santa Barbara
|
37
|
14
|
198
|
26
|
115
|
4
|
Tongolo
|
84
|
24
|
212
|
43
|
81
|
2
|
Mvog-Ada
|
135
|
38
|
84
|
15
|
48
|
1
|
Essos
|
138
|
12
|
182
|
83
|
83
|
2
|
Obobogo
|
222
|
84
|
143
|
40
|
78
|
3
|
Nkolbikok
|
44
|
4
|
33
|
24
|
30
|
7
|
Etam-Bafia
|
99
|
21
|
94
|
5
|
60
|
2
|
Biyem-Assi Lycée
|
80
|
0
|
102
|
3
|
40
|
1
|
Biyem-Assi somatel
|
64
|
6
|
85
|
21
|
42
|
3
|
Biyem-Assi lac
|
83
|
5
|
100
|
26
|
65
|
5
|
Nouvelle R. Tam tam
|
90
|
2
|
126
|
10
|
50
|
1
|
Centre des Handicapés
|
97
|
5
|
86
|
17
|
69
|
3
|
Medong
|
75
|
15
|
69
|
12
|
61
|
6
|
Ekounou Palais
|
153
|
5
|
196
|
23
|
131
|
9
|
Ekounou-Ekié
|
142
|
22
|
191
|
22
|
158
|
14
|
GP Mélen
|
64
|
10
|
54
|
4
|
44
|
1
|
Cité des Nations
|
117
|
12
|
75
|
4
|
69
|
2
|
Shell Obili
|
166
|
9
|
139
|
25
|
92
|
2
|
Olezoa
|
31
|
8
|
110
|
50
|
20
|
8
|
Nouvelle Route Bastos
|
145
|
31
|
136
|
58
|
60
|
9
|
Ngousso
|
154
|
40
|
192
|
19
|
96
|
3
|
Tsinga8ème
|
82
|
15
|
133
|
53
|
28
|
5
|
Total
|
3328
|
668
|
3770
|
872
|
2274
|
186
|
NGP : Nombre de gîtes par
phase NGPA : Nombre de gîtes Positifs en
Anophèle
Le tableau précédent est un récapitulatif
des différents phases de phase de terrain que nous avons effectué
durant les mois de Mars à Août 2017.
5-2. CONSTRUCTION DES DIFFERENTES DIMENSIONS DE LA
VULNERABILITE SOCIALE
5-2-1. Vulnérabilité liée au lieu
d'achat des médicaments
La première composante est fortement
corrélée avec trois variables originales. Elle oppose ceux qui
achètent les produits aux endroits indiqués, ceux qui vont
consultés lorsqu'ils sont
atteint du paludisme et ceux qui achètent les
antipaludique dans la rue. Cette composante augmente avec l'augmentation
d'hôpital, médicament de la rue et bon lieu achat
médicament. Cela indique ces trois variables varient ensemble. Si l'une
augmente, les deux autres ont tendances à faire la même chose.
Donc cette composante peut être considérée comme celle de
la vulnérabilité liée au lieu d'achat des
médicaments.
Il sera question ici de présenter à partir des
différentes enquêtes de terrain la proportion des populations par
cluster qui se rendent dans les endroits indiqués (pharmacies,
hôpitaux, centre de santé,...) pour acheter les
médicaments. Il est important de noter que ce résultat est la
combinaison de plusieurs couches de données.
Figure 16: Vulnérabilité liée à
l'achat des médicaments
La carte précédente nous renseigne sur la
proportion des populations par clusters qui se rendent dans les bons lieux pour
acheter les médicaments. Il en ressort que les clusters de couleur jaune
sont ceux où les populations achètent les médicaments dans
des endroits peu recommandés notamment dans la rue. Il s'agit notamment
de Ngousso, Essos Biyemassi Tam-tam et Ekounou-ékié. Cette
situation s'explique davantage par le fait que les populations vivantes dans
ces zones sont constituées des pauvres (majoritaires), les prix des
médicaments sont dérisoires dans la rue et c'est ce facteur qui
s'avère capital car tout le monde n'a pas les moyens d'aller à la
pharmacie. Sans oublier que certaines zones sont dépourvues de
pharmacie, la proximité des vendeurs de rue apparait donc comme un
avantage pour ceux qui sont éloignés car ils économisent
non seulement du temps mais aussi de l'argent. Cette cible dit aussi être
recommandé par des prescripteurs, ceux-ci leur conseillent de se tourner
vers la rue vu que les produits sont moins chers et qu'on peut les avoir au
détail près. Chacun connaissant sa situation économique
débourse une somme plus ou moins dérisoire pour se soigner, c'est
un fait partagé par la majorité de la population. Autre
élément explicatif est le recours à
l'automédication en tant que premier soin qui est très courant
dès l'apparition des premiers signes et symptômes de la maladie.
Dans certains cas, cette pratique est destinée à soulager le
malade avant la quête de soins plus appropriés ; dans d'autres,
elle est indiquée contre les affections passagères.
L'automédication est définit comme étant
l'«utilisation et l'administration des médicaments modernes et/ou
traditionnels sans prescription par un thérapeute ». Les raisons
qui justifient le recours à ce système sont diverses: On citera
entre autres, la nature et le degré de gravité de la maladie,
l'inaccessibilité géographique et/ou financière des autres
systèmes de santé. Cependant, ce type de traitement
présente des risques dans la mesure où plusieurs malades
l'achètent auprès de marchands qui ne respectent pas toujours les
conditions d'entretien de ce produit. De plus, plusieurs produits contrefaits
et même ceux qui ne sont plus homologués sont vendus aux
populations et les posologies requises ne sont pas respectées.
Dans nos différents entretiens, nous nous sommes aussi
intéressés aux intervalles de prix lors des achats ceci afin
d'avoir le montant psychologique de leur dépense. Il en ressort donc que
les dépenses varient en fonction du traitement de leur maux. Ainsi pour
des antipaludiques, les dépenses se situent entre 500f et 1000f pour la
plupart. A La comparaison à une pharmacie ordinaire ou un seul
antipaludique coute plus de 3000f (le paquet), le médicament de la rue
semble très avantageux mais il faut aussi prendre du recul pour
constater qu'ils s'y trouvent des risques à ne pas négliger.
A l'inverse, les clusters en marron foncé sont ceux
où les populations se rendent dans les endroits appropriées pour
s'approvisionner en antipaludiques. Il s'agit de Nkolbisson, Tsinga
8ème, Obobogo, Olezoa, Efoulan Lac et Nouvelle route Bastos;
Cela s'explique par le fait que les populations vivantes dans ces clusters
disposent non seulement des revenus élevés pour achetés
las antipaludiques en pharmacies, mais aussi parce qu'ils sont bien biens
sensibilisés sur le risque qu'ils courent en achetant les
médicaments de la rue. Il faut aussi noter que les populations de ces
clusters ont une bonne connaissance sur le paludisme.
5-2-2. Vulnérabilité liée aux
pratiques domestiques de contrôle larvaire
La deuxième composante augmente avec seulement deux
variables: Pratique domestique de contrôle larvaire et
l'automédication. On y constate que ces deux variables ont des
saturations élevées sur le 2ème facteur. Ces
deux variables ne sont pas corrélées avec celles de la
1ère composante. Cela signifie que pratiquer le contrôle
domestique des larves et l'automédication n'est pas toujours une preuve
suffisante pour attester que se rendre à l'hôpital ou en pharmacie
est permet de lutter contre le paludisme.
Par contre, les deux variables sont bien
corrélées et une augmentation de l'une entraine une augmentation
de l'autre. Donc cette composante peut être considérée
comme celle de la pratique domestique de contrôle
larvaire.
Figure 17: Vulnérabilité liée à la
pratique domestique de contrôle larvaire.
Cette carte nous présente le niveau de connaissance des
populations sur le paludisme; il faut noter que ceux-ci n'ignorent pas le
paludisme mais juste qu'ils n'ont pas le même niveau de connaissance. A
la lecture de cette carte, on constate que le niveau de connaissance des
populations sur le paludisme varie en fonction des clusters. Nous avons d'abord
des clusters qui ont la couleur jaune tels que Nkolbisson, Oyomabang,
Vogt-betsi et Santa Barbara sont celles qui n'ont pas une bonne connaissance du
paludisme.
Ensuite, les clusters qui sont représentés par
le couleur marron foncé sont ceux où le niveau de connaissance du
paludisme est très élevé. Les populations qui vivent dans
ces clusters disposent des connaissances nécessaires sur le paludisme ce
qui les permet de mener des luttes contre le vecteur de cette endémie en
nettoyant constamment leur cadre de vie des eaux stagnantes et des poubelles
qui jonchent souvent les ruelles de ces bas-fonds.
5-2-3. Vulnérabilité liée au
traitement contre le paludisme
La troisième composante est fortement
corrélée avec deux variables originales. Elle oppose ceux qui ont
une bonne connaissance du paludisme et ceux qui se traitent lorsqu'ils sont
atteint par la maladie. Si l'une des variables augmente, l'autre aura tendance
à faire la même chose. Donc cette composante peut être
considérée comme celle du traitement contre le
paludisme.
Il sera question ici de présenter à partir des
différentes enquêtes de terrain la proportion des populations par
cluster qui suivent un traitement approprié lorsqu'ils sont atteints du
paludisme. Il est important de noter que ce résultat est la combinaison
de plusieurs couches de données.
La lecture de la carte précédente nous permet de
constater que malgré de nombreuses actions entreprises par les
populations, le paludisme est une endémie qui continue de meubler
leur
Figure 18: Vulnérabilité liée au traitement
contre le paludisme
quotidien. On a pu regrouper les clusters en 4
catégories selon leur niveau de lutte. Les clusters de faible niveau de
lutte contre cette endémie sont constitués de Santa barbara,
Oyomabang, Ekounou Ekié, SCDP et Nkolbisson. Ceci se vérifie sur
le terrain car nous avons constaté que dans ces clusters, les
populations déversent les eaux usées et d'autres déchets
près de leur maison ce qui favorise le développement du vecteur
du paludisme. Il est important de noter que la concentration des hommes est
considérée comme une première source d'augmentation de la
vulnérabilité. Les espaces urbains où les densités
sont les plus élevées sont donc ainsi les plus menacés. La
population est plus concentrée dans ces bas-fonds ce qui augmentent les
risques de la diffusion spatiale du paludisme. C'est ainsi que des petits
gîtes larvaires se développent dans cet environnement à
cause de la promiscuité et de la forte densité des
populations.
A l'inverse, les clusters qui ont un niveau de lutte contre le
paludisme très élevé sont constitués de Obobogo,
Cité des nations, Ekounou palais, Ngousso, Gp Melen et Shell Obili pour
ne citer que ceux-ci. Les populations qui vivent dans ces clusters
mènent une lutte acharnée contre le paludisme en évitant
de déverser les eaux usées et les déchets ménagers
près de leurs habitations. Ceci est le résultat de plusieurs
sensibilisations qui ont été entreprises par les pouvoirs
publics.
5-2-4. Vulnérabilité liée à
la protection contre les piqures de moustiques
Cette dernière composante augmente avec seulement deux
variables: le type d'habitat (dur) et la proportion des moustiquaires par lit.
On y constate que ces deux variables ont des saturations élevées
sur le 4ème facteur. Ces deux variables ne sont pas
corrélées avec celles de la 3ème composante.
Cela signifie qu'avoir une bonne connaissance ou suivre de bon traitement
contre le paludisme n'est pas toujours une preuve suffisante pour attester
qu'on mène une lutte contre cette endémie.
Par contre, les deux variables sont bien
corrélées et une augmentation de l'une entraine une augmentation
de l'autre. Donc cette composante peut être considérée
comme celle de la protection contre les piqures de
moustiques.
Figure 19: Vulnérabilité liée à la
protection contre les piqures des moustiques.
L'analyse de la carte précédente permet de
distinguer les clusters où le niveau de couverture en moustiquaire
imprégnée est le moins important; il s'agit notamment de des
clusters qui sont caractérisées par la couleur bleue claire,
à l'instar de Nkolbisson, Nouvelle Route
Nkoldongo, derrière SCDP et Biyem-assi Somatel. Il faut
noter que le fait de dormir sous la moustiquaire imprégnée
protège contre le paludisme.
Al contrario, les clusters qui ont la couleur bleue
foncée à savoir: Tongolo, Snec Emia, Ekounou Ekié, Efoulan
lac et Gp Melen, sont ceux où le niveau en couverture de moustiquaire
imprégnée est très élevé.
Bien que la campagne de couverture universelle ait connu un
succès au plan national, tous les ménages n'ont pas reçu
assez de moustiquaires pour couvrir tous les membres de la famille. Qu'on se
base sur l'hypothèse selon laquelle deux personnes peuvent dormir dans
chaque moustiquaire, ou en demandant aux individus s'ils pensent disposer
d'assez de moustiquaires pour couvrir tout le monde (comptant ainsi pour une
plage plus étendue de dynamiques intra-ménages), environ deux
cinquièmes de ménages ne possèdent toujours pas assez de
moustiquaires.
Toutefois, pour être efficaces, les moustiquaires ne
doivent pas seulement être présentes dans les maisons; elles
doivent être accrochées convenablement, utilisées
régulièrement et entretenues. Comme pour la mesure de la
possession et de l'accès aux moustiquaires, il existe de nombreux moyens
pour calculer et rapporter l'évolution en matière d'utilisation
systématique de la moustiquaire.
5-2-5. Niveau de vulnérabilité des
populations au paludisme
Figure 20: Niveau de vulnérabilité des populations
au paludisme.
L'usage de divers produits par les populations contre les
moustiques dans leur environnement est presque vain. Dans ces clusters, la
dégradation de l'environnement est poussée, avec la
promiscuité et l'insalubrité qui y règnent. L'installation
continue des populations dans les bas-fonds de ces quartiers obstrue les voies
d'évacuation des eaux usées. Tout ceci contribue à
faciliter la propagation des moustiques aux abords des habitats, ce qui rend
les efforts des populations vains face à l'utilisation des insecticides
et des moustiquaires imprégnées comme moyen de prévention.
Les insecticides généralement utilisés par les populations
sont composés à base des pythrinoïdes qui n'ont pas d'effet
durable sur les moustiques mais, permet au moins d'anéantir une bonne
quantité.
L'automédication est aussi un élément qui
renforce la vulnérabilité des populations au paludisme dans les
clusters. Elle est l'une des causes essentielles des échecs
thérapeutiques en raison des doses curatives et de la qualité des
médicaments non métrisés. Au Cameroun, le niveau
socio-économique des populations ne leur permet pas d'acheter les
médicaments dans les pharmacies qui sont au-dessus de leurs moyens. Les
couches défavorables font généralement recours aux
vendeurs ambulants ou les vendeurs sur trottoirs des médicaments. Ces
derniers n'ayant fait aucune formation ni en pharmacie, ni en médecine.
Même si les prix sont accessibles auprès de ces vendeurs
véreux, les malades qui suivent d'habitude le traitement chez ces
derniers ne sont pas toujours satisfaits. Ils souffrent après
automédication de complications diverse allant des intoxications par des
effets secondaires pouvant parfois conduire à la mort.
5-3. RECOMMANDATIONS
Le paludisme est une maladie grave, potentiellement mortelle,
transmise par des moustiques, et très répandue en zone tropicale.
Il existe plusieurs espèces de parasites responsables du paludisme.
Plasmodium falciparum est l'espèce la plus dangereuse, car elle
est responsable des formes mortelles, c'est également
la plus fréquente (en Afrique tropicale surtout, mais aussi en
Amérique et en Asie forestière). C'est prioritairement contre
cette espèce que sont dirigées les mesures préventives.
5-3-1. Dormir sous une moustiquaire
imprégnée d'insecticide
La moustiquaire imprégnée d'insecticide est
l'outil majeur de prévention du paludisme au niveau communautaire,
stratégie de lutte recommandée par l'OMS. Elle assure la
meilleure protection contre les piqûres de moustiques nocturnes. Elle
doit être en bon état (pas de déchirure) et utilisée
correctement (soit bordée sous le matelas, soit touchant le sol). On
peut
se procurer des moustiquaires déjà
imprégnées en pharmacie ou dans les hôpitaux, ou les
imprégner soi-même avec des kits d'imprégnation disponibles
en pharmacie. La durée d'efficacité du produit est de 6 à
8 mois. Même dans les pièces climatisées, utiliser un
diffuseur électrique d'insecticide (penser au kit d'adaptation de prises
de courant), car la climatisation réduit l'agressivité des
moustiques mais ne les empêche pas de piquer. A l'extérieur, on
peut faire brûler des tortillons de pyrèthre.
5-3-2. L'importance des tests de diagnostic
Pour tous les patients que l'on suppose atteints de paludisme,
il convient d'obtenir la confirmation parasitologique du diagnostic par examen
microscopique ou au moyen d'un test de diagnostic rapide avant de commencer le
traitement. Ce traitement ne doit être administré sur la base du
seul examen clinique que s'il est impossible d'effectuer des tests de
diagnostic dans les 2 heures qui suivent la consultation. Un traitement rapide,
dans les 24 heures suivant l'apparition de la fièvre, au moyen d'un
antipaludique sûr et efficace est indispensable pour permettre la
guérison et éviter des complications potentiellement
mortelles.
5-3-3. Assainissement de l'environnement par les
populations
L'assainissement de l'environnement par les populations passe
par la prise de conscience de l'impact de la salubrité dans la lutte
contre le paludisme. Les programmes de drainage et d'élimination des
eaux stagnantes et la destruction des gîtes larvaires entrent dans ce
sillage.Au niveau des populations, les associations des quartiers doivent
s'atteler à nettoyer périodiquement les caniveaux et
drainé les eaux usées. La société civile à
un rôle de sensibilisation et d'adoption de comportements sains au niveau
des populations chez qui on recommande des règles de prévention
passant par l'assainissement de leur milieu de vie.
5-3-4. Les pouvoirs publics
L'Etat doit reprendre le programme d'assainissement de
l'environnement par l'utilisation des insecticides aux abords et à
l'intérieur des domiciles qui autrefois était le moyens le plus
utilisé pour la lutte contre le paludisme. Car l'utilisation des
moustiquaires reste insuffisante, son utilisation n'étant que la nuit,
l'homme ne passe que près de 8 heures/24 de temps dans les
moustiquaires.
Il faut préciser qu'il serait plus judicieux que les
différentes actions suscitées s'orientent prioritairement dans
les de bas-fonds habités des quartiers qu'on a étudié car
c'est dans ces endroits que les moustiques sévissent le plus.
|