SECTION II : SPECIFICATION DU MODELE ET SOURCES DE
DONNEES
Etant donné que la modélisation VAR est quelque
peu athéorique, le choix des différentes variables est mû
par les objectifs visés dans ce travail. Pour estimer le modèle,
il convient, premièrement de spécifier les variables
supposées capter les chocs au regard de la littérature
économique, deuxièmement, présenter la méthode
d'estimation des coefficients du modèle et, troisièmement,
décrire les sources de données.
II.1- Spécification des variables du
modèle
La modélisation proposée ici prend en compte
d'abord les quatre (04) variables
traditionnelles du modèle de Leeper (1991),
à savoir le surplus primaire sp, la
dette publique nette dp , du PIB réel y
, approximer ici par le taux de croissance
réel et le taux d'inflation
qui cerne les aspects relatifs à l'effet-prix suite
à un
choc budgétaire. Ces variables trouvent déjà
leurs fondements dans le modèle
théorique. Par ailleurs, on sait implicitement que le
solde primaire est obtenu à partir de la différence entre les
recettes totales et les dépenses totales. Du coup, les variables
dépenses publiques et recettes publiques apparaissent comme des
variables de politiques budgétaires.
- Les variables « dépenses publiques
» pour identifier le choc budgétaire : en effet, tous les pays
de la zone UEMOA se sont lancés dans des programmes de soutien à
la relance de la croissance économique. De ce fait, il y a eu un choc
budgétaire à travers un accroissement des dépenses
publiques. Nous rappelons qu'au regard de la définition du PIB
(production de biens et services), les dépenses en biens et services des
administrations publiques (APU) sont de nature sensiblement différente
des transferts en espèces vers les agents privés. En
considérant le compte des APU (cf au tableau n°5), les emplois
correspondent au total des transferts et des dépenses publiques
g .
Tableau 5 : Compte simplifié des APU
Emplois
|
Ressources
|
Transferts
|
Recettes fiscales et non fiscales
|
Dépenses publiques
|
- La variable « recettes publiques » : ici,
l'accent est mis sur la partie fiscale des recettes pour la bonne et simple
raison qu'elles dépendent du niveau de l'activité
économique du pays (ici le PIB) ;
- La variable « importations » : c'est dans
l'optique d'intégrer dans le modèle la dimension du commerce
extérieur. Elle a un impact sur l'investissement et l'approvisionnement
de l'économie nationale ;
- La variable « crédit intérieur »
: c'est pour mieux cerner l'effet d'un choc budgétaire sur
l'activité bancaire ;
- La variable « investissement privé »
mesure l'effet d'un choc budgétaire sur l'investissement du secteur
privé par le canal du taux d'intérêt ;
Après spécification, le modèle à
estimer d'ordre (p) est représenté par le système
linéaire suivant :
yit A1
yit 1 A2
yit 2 .......... Ap1
yit p1 Ap
yit p BX t
it eit
10
Où yit
est le vecteur de k variables endogènes ;
X it est un vecteur de variables
exogènes ;
it
sont les effets aléatoires et
eit
sont les termes d'erreurs. Lesparamètres à estimer
sont les composantes des matrices
A , A ,........A
, A et B .
1 2
Les hypothèses sous-jacentes au modèle sont les
suivantes :
P1 P
Eeit 0 ;
it
Ee
, e'it =
it
Ee
, e' it =0 pour
t s .
Nos hypothèses de recherche sont les suivantes :
H1 : L'ampleur des effets de
débordement budgétaires est tributaire du degré
d'hétérogénéité des
structures économiques dans la zone.
H2 : Les dépenses publiques induisent
un effet plus important sur la croissance économique que les
recettes publiques en raison d'une harmonisation de plus en plus poussée
des politiques fiscales dans l'UEMOA.
*H3 : Les canaux de transmission des chocs
budgétaires peuvent différer d'une union monétaire
à l'autre, compte tenu de leurs spécificités.
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