I.2- Choix d'un modèle VAR en panel
Le choix de la modélisation VAR est justifié par
le fait qu'il procure deux outils majeurs d'analyse s'appuyant sur la dynamique
du modèle : à savoir l'analysedes fonctions de réponses
impulsionnelles qui permettront notamment de déceler l'impact sur les
variables macroéconomiques d'un choc budgétaire et la
décomposition de la variance, qui permettra de mesurer l'amplitude de
l'effet de débordement sur les économies des pays. Le
caractère dynamique du modèle à partir des données
de panel fournit un cadre d'analyse adapté pour mesurer les effets de
débordement budgétaires. Dans le cadre des unions
monétaires, une approche plus récente consiste à utiliser
un VAR en panel. Canova et Ciccarelli (2013) en font une description ou analyse
assez exhaustive. Il présente des avantages. La méthodologie VAR
en panel permet de simuler des chocs structurels (en l'occurrence des chocs
issus de décisions de politique budgétaire indépendantes
entre elles et de l'environnement macroéconomique) pour tenter de
con?rmer ou d'in?rmer une explication monétaire ou budgétaire des
?uctuations économiques (Bernanke, 1986 ; Blanchard et Watson, 1986 ;
Blanchard, 1989 ; Blanchard et Quah, 1989). Du point de vue
économétrique, les chocs exogènes peuvent être
identifiés à partir des résidus d'équations
estimées. À l'aide de quelques hypothèses fondées
sur la théorie économique, on peut transformer ces chocs en des
termes interprétables comme les chocs de politiques budgétaires.
C'est un modèle qui met en évidence les liens existants entre un
groupe de variables à un instant donné, leurs valeurs
retardées et d'autres variables jugées exogènes.
I.3- Présentation d'un modèle VAR
Le modèle VAR sur données de panel
présente deux avantages principaux, non seulement il permet de palier le
problème d'endogénéité des régresseurs, mais
aussi de contourner le problème de la faible taille des séries et
de rendre les résultats asymptotiques plus robustes par la combinaison
des dimensions spatiale (les pays) et temporelle. Le modèle
réduit prenant en compte toutes les
spécificités (individuelles et temporelles)
prend la forme réduite suivante :
Yit it
it LYit it
7
Où Yit
est un vecteur de variables stationnaires,
it L
est une matricepolynomiale définie sur
l'opérateur retard L
L 1 L1 2 L2 ............ p
LP
et ayant la forme fonctionnelle :it it
it it
;
j
it et it
j.......... .......... , P
sont des matrices de coefficients spécifiques
individuels
et aux périodes et
it est le terme d'erreur idiosyncratique (de
moyenne nulle, à
variance constante, non auto-corrélée et non
corrélée d'un individu à un autre).
Cette spécification du modèle VAR sur
données de panel est la plus générale qui
soit. Toutefois, l'adopter impliquerait estimer un nombre
très élevé à K variables,
T périodes et N individus, il faudrait
estimer
KTN KP 1
coefficients, ce qui est
généralement impossible au regard des tailles
d'échantillons plus faibles. Par ailleurs, à l'état
actuel, les logiciels d'économétrie ne permettent pas d'estimer
des modèles VAR prenant en compte toutes les spécificités
relatives aux données de panel. Au regard de ces deux
considérations, la procédure consiste à limiter les
hétérogénéités considérées
dans le modèle de manière à rendre son estimation
possible, sans toutefois aliéner la qualité des résultats
obtenus.
Dans le cadre de ce travail,
l'hétérogénéité des individus est prise en
compte à travers des effets individuels inobservables it , qui
affectent la dynamique de croissance des pays de l'union, alors que les effets
temporels dt , sont destinés à
capter des chocs qui sont symétriques à tous des pays de l'union.
Ainsi, le modèle
prend la forme suivante :
Yit 0
LYit i
dt it
8
Toutefois, tel que spécifié,
l'élasticité de ce modèle pose un problème
fondamental d'endogénéité ; car il existe une
corrélation entre l'un des régresseurs (la variable
endogène retardée) et la perturbation ; que le modèle soit
écrit en niveau, en différence première ou en écart
aux moyennes individuelles (Sevestre, 2002). En outre, Sevestre et Trognon
(1993) montrent que dans ce cas de figure, lesestimateurs usuels : MCO, de MCG,
intra-individuel (Withim) et inter-individuel (Between) ne sont pas convergent
à distance finie. Une estimation convergente de ce modèle est
obtenue par la méthode des variables instrumentales (VI) et la
méthode des moments généralisés (GMM). Dans le
cadre de ce travail, cette
dernière est mise en pratique.
Par exemple, supposons que :
Yit
soient 3 variables endogènes ; N soit 3 pays
et
M soit 2 variables exogènes. Le VAR en panel
s'écrit comme suit :
Y
L
L
L Y1t
d
1t
1
1 2
11 12
3
13
1
1
1t
L1
L2
L3 Y2t
d Yit Y2t
=
2 + 21 22
23
+
2 +
2 +
2t 9
Y
1 2
3 Y3t
3t
3
31 L
32 L
33 L
3
d3
3t
Ainsi, les trois caractères du VAR en panel
apparaissent : l'interdépendance ; des interdépendances statiques
et des hétérogénéités transversales.
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