CONCLUSION
De nombreux critiques peuvent être formulés
à l'encontre des courants économiques jusque-là tenaces de
la pensée. La politique budgétaire, quel que l'effet produit sur
l'économie, reste toujours un important levier pour les pays en
développement où l'essentielle du secteur économique est
dominé par encore le public. Certes, la théorie des anticipations
rationnelles tient la logique des fondements microéconomiques, mais pour
des économies où la dimension sociale telle que les croyances
religieuses et l'altruisme figurent en bonne place dans les prises de
décision, cette rationalité est parfois limitée. De
même, le caractère pro-cyclique de la politique budgétaire
sur l'économie, soutenu par les néo-keynésiens n'est pas
toujours vérifié suivant les périodes. Dans ce sens,
l'effet de neutralité budgétaire remet en cause leur propre
approche dans la littérature économique. Néanmoins les
controverses théoriques et empiriques mises en avant dans la
littérature économique, les chercheurs s'accordent à
l'unanimité que la connaissance des mécanismes de transmission
budgétaire est importante pour les gouvernements et à contrario
leur méconnaissance peut être dommageable pour l'économie
des pays.
La présente revue de la littérature souligne la
difficulté des pays membres d'une union monétaire comme l'UEMOA
à mutualiser leurs politiques budgétaires. Parmi ces
difficultés on peut noter essentiellement les sources
d'hétérogénéité structurelle, car elle
implique des mécanismes de transmission asymétriques des chocs
entre les différents pays de l'union. L'état des lieux
nous a permis également de comprendre que les effets des politiques
budgétaires impliquent plusieurs aspects économiques et sociaux
(le plein-emploi, la croissance du revenu, l'inflation).
Deux (02) articles principaux fondent notre revue de la
littérature. Le premier est celui de R. Mundell en 1961, avec la
théorie de la zone monétaire optimale, une idée selon
laquelle l'incidence des perturbations sur les pays en union doit être un
guide fondamental pour choisir les contours optimaux des zones
monétaires.Le coût provient principalement de la renonciation
à une politique monétaire spécifique et de la perte de
l'instrument du taux de change comme variable d'ajustement face aux chocs
extérieurs. Le second article est celui de P. Krugman. Il met en exergue
la structure des secteurs qui a fait l'objet de nombreuses études
économiques dans le sillage de l'économie géographique. Il
a popularisé les « effets-frontières » et les
externalités. Analysant la concentration du secteur automobile
américain, il montrait le risque que les forces d'agglomération
et de spécialisation renforcent le degré de dispersion
intra-zone. Cette thèse s'inscrit en interface entre l'économie
des finances publiques, l'économie géographique et
l'économie internationale.
Beaucoup d'approches méthodologiques ont
été utilisées pour traiter des questions relatives aux
politiques budgétaires et leurs impacts sur l'économie. Il s'agit
entre autres des modèles VAR, des modèles DSGE et des
modèles NIGEM. Cependant, les modèles d'équilibre
général intertemporels stochastiques (DSGE) connaissent des
limites. Par exemple, la première génération de
modèles DSGE imposait tant de contraintes sur les données qu'ils
s'ajustaient mal aux observations. Cela a longtemps entretenu l'idée
qu'ils constituaient essentiellement des curiosités théoriques de
peu d'utilité dans une démarche quantitative. Par contre, les
modèles VAR ont pris un ascendant considérable sur les
modèles DSGE, dans la mesure où ils ont été
perçus comme des guides extrêmement utiles pour la
modélisation théorique. En effet, les modèles VAR
permettent, moyennant l'introduction d'un nombre minimal de restrictions,
d'identifier certains chocs spécifiques et structurels (Sims 1980
; 1992) ; Christiano 1989 ; Eichembaum et Evans 1999 ; Blanchard et Quah 1989
; Gali
1999) et d'en dériver les effets sur les variables
agrégées. Minea et Villieu (2011) soulignent que la
méthodologie VAR se révèle particulièrement
pertinente pour analyser des chocs budgétaires et monétaires.
Elle permet de distinguer les différents effets d'un choc
spécifique. Pour les raisons ci-après, nous prenons appui sur les
modèles Vectoriels Auto-Régressifs (dits modèles VAR) sur
données de panel. Ce dernier nous servira à faire
l'évaluation des effets de débordement.
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