IV.1.3- Les avantages et limites d'une coordination
budgétaire
Le débat sur les effets de la coordination des
politiques budgétaires face aux chocs et cycles économiques est
d'actualité. En effet, même si la plupart des économistes
s'accordent sur le bien-fondé de la coordination pour amortir les chocs,
il n'en demeure pas moins que certains la considèrent inutile. Une
meilleure coordination des politiques économiques, plus
particulièrement les politiques budgétaires conduit à une
amélioration de l'efficacité de la stabilisation des chocs
(Muscatelli et Tirelli, 2005). Cependant, la qualité de la stabilisation
macroéconomique s'obtient à condition que la Banque centrale
stabilise les chocs d'offres symétriques et que les gouvernements
s'occupent des chocs de demandes nationaux (Uhlig, 2002) par des actions
contra-cycliques et à travers les stabilisateurs automatiques (Buti
et al., 1998 et 2001). Mais Vilieu (2000) soutient l'idée contraire
selon laquelle dans une union monétaire qui s'élargit, la
coordination budgétaire perd en efficacité si le degré
d'asymétrie des chocs augmente.
IV.1.3.1- Les avantages d'une coordination
budgétaire
Selon Buiter et Marston (1985) la stabilité d'une union
monétaire est assurée par la crédibilité du
policy mix. L'intérêt de la coordination internationale des
politiques budgétaires dépend de façon cruciale du type de
règles adoptées et de la capacité des autorités
monétaires et budgétaires à s'engager de manière
crédible. Ainsi, la suggestion d'une coordination des politiques
budgétaires nationales dans une union monétaire est souvent
soutenue dans la littérature économique par l'existence
d'externalités négatives. Il s'agit d'éviter les nuisances
qu'engendreraient les effets de débordement négatifs d'une
politique budgétaire d'un ou de plusieurs Etats sur les autres de
l'union.
Les travaux de Debrun et Wyplosz (1999) s'intéressent
notamment à l'interaction entre la politique monétaire et les
politiques budgétaires nationales en union monétaire, en raison
des problèmes de crédibilité et de coordination que
soulèvele policy mix. Selon Kassé (2003) la mise en place des
organisations a pour but d'éliminer les dissemblances, par une mise en
cohérence des politiques économiques entre les Etats membres. Les
organisations favorisent d'une part la promotion d'intégration
économique et la consolidation des acquis importants de l'union et
d'autre part, elles garantissent le respect d'un certain nombre de
critères de convergence économique d'ordre monétaire,
budgétaire et financier.
L'intérêt de la coordination est
indéniablement une meilleure transmission des mesures de politique
communautaire à l'ensemble des économies de l'union. Elle
constitue de ce point de vue la solution pour contourner les effets
négatifs des politiques de certains pays sur leurs voisins (Rosemberg,
1995). La mise en oeuvre d'une règle budgétaire souple
apparaît d'autant plus importante que le mécanisme de
stabilisation ne doit pas être discrétionnaire, car une
stabilisation efficace nécessite généralement une action
rapide des pouvoirs publics (Schalck,
2002). Cependant, le constat général est qu'un
supplément de coordination serait souhaitable, parce que la politique
monétaire commune de l'union ne peut plus répondre aux chocs
asymétriques (Villieu, 2003).
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