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Effets de débordement des politiques budgétaires en union monétaire hétérogène: cas de l'union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA)


par Ismaila SANGHARE
Université Cheikh Anta Diop Dakar (UCAD) - Doctorat  2021
  

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IV.1- Cadre conceptuel de la coordination budgétaire

Il est question ici de définir de manière conventionnelle la coordination, puis poser les fondements institutionnels et enfin montrer les avantages et limites de la coordination.

IV.1.1- Les définitions et objectifs de la politique de coordination

La coordination peut être définie comme l'agencement des parties d'un tout selon un plan logique, pour une fin déterminée. Lorsqu'il est question de coordination en matière de politique économique, on pense généralement à la compatibilité des orientations données aux politiques monétaire et budgétaire avec la poursuite d'objectifs économiques. Une bonne coordination est sensée permettre d'atteindre les objectifs en utilisant les instruments monétaires et budgétaires

avec un maximum d'efficacité23. La coordination24 en matière de politique

23 C'est-à-dire en évitant de gaspiller inutilement des ressources (ou des marges de manoeuvre) sur les plans monétaires

et budgétaires.

24 De même que la crédibilité et la continuité de la politique économique (règle dite `des trois c' : coordination, crédibilité,

continuité).

macroéconomique a longtemps été considérée comme souhaitable Ammann

(2002).

IV.1.2- Les fondements institutionnels d'une coordination budgétaire

La gestion des unions monétaires repose sur une organisation institutionnelle structurée permettant de concilier la centralisation des opérations monétaires et la prise en compte des impératifs économiques et politiques propres à chacun des pays membres. Les implications de l'équilibre budgétaire intertemporel des gouvernements et les problèmes de faiblesse de coordination constituent les principaux enjeux de l'interaction stratégique entre la politique monétaire et budgétaire (Desquilbert et Villieu, 1998).

D'un point de vue théorique, les politiques budgétaires spécifiques peuvent dégager des externalités importantes et des risques d'insoutenabilité des finances publiques. Afin d'internaliser tous ces effets externes et d'assurer leur stabilité, les unions monétaires en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale ont adopté un mécanisme de surveillance multilatérale des politiques budgétaires. Dans l'UEMOA, la formalisation et l'adoption en 1999, du Pacte de Convergence, de Stabilité, de Croissance et de Solidarité (PCSCS) a constitué une avancée importante dans le processus d'intégration.

Dans la zone euro, le Traité de Maastricht et le Pacte de Stabilité et de Croissance reconnaissent que des finances publiques saines sont la condition nécessaire et indispensable à la stabilité des prix et à une croissance forte et durable, Guidice et Montanimo (2002). Pour Pérès (2008) il apparaît fondé d'imposer des règles concernant l'évolution des finances publiques dans une union monétaire ; par contre d'autres comme Guerrien et Vergara (1997) ; Baldacci et al., (2003) estimant que ces règles peuvent empêcher la politique budgétaire de jouer son rôle de stabilisateur et de soutien à l'activité. Barbier et al., (2003) ajoutent même que cela peut amplifier les effets d'un choc conjoncturel ; ce qui représente un véritable danger pour la viabilité de l'union.

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