IV.1- Cadre conceptuel de la coordination
budgétaire
Il est question ici de définir de manière
conventionnelle la coordination, puis poser les fondements institutionnels et
enfin montrer les avantages et limites de la coordination.
IV.1.1- Les définitions et objectifs de la politique
de coordination
La coordination peut être définie comme
l'agencement des parties d'un tout selon un plan logique, pour une fin
déterminée. Lorsqu'il est question de coordination en
matière de politique économique, on pense
généralement à la compatibilité des orientations
données aux politiques monétaire et budgétaire avec la
poursuite d'objectifs économiques. Une bonne coordination est
sensée permettre d'atteindre les objectifs en utilisant les instruments
monétaires et budgétaires
avec un maximum d'efficacité23. La
coordination24 en matière de politique
23 C'est-à-dire en évitant de gaspiller
inutilement des ressources (ou des marges de manoeuvre) sur les plans
monétaires
et budgétaires.
24 De même que la crédibilité et
la continuité de la politique économique (règle dite `des
trois c' : coordination, crédibilité,
continuité).
macroéconomique a longtemps été
considérée comme souhaitable Ammann
(2002).
IV.1.2- Les fondements institutionnels d'une coordination
budgétaire
La gestion des unions monétaires repose sur une
organisation institutionnelle structurée permettant de concilier la
centralisation des opérations monétaires et la prise en compte
des impératifs économiques et politiques propres à chacun
des pays membres. Les implications de l'équilibre budgétaire
intertemporel des gouvernements et les problèmes de faiblesse de
coordination constituent les principaux enjeux de l'interaction
stratégique entre la politique monétaire et budgétaire
(Desquilbert et Villieu, 1998).
D'un point de vue théorique, les politiques
budgétaires spécifiques peuvent dégager des
externalités importantes et des risques d'insoutenabilité des
finances publiques. Afin d'internaliser tous ces effets externes et d'assurer
leur stabilité, les unions monétaires en Afrique de l'Ouest et en
Afrique centrale ont adopté un mécanisme de surveillance
multilatérale des politiques budgétaires. Dans l'UEMOA, la
formalisation et l'adoption en 1999, du Pacte de Convergence, de
Stabilité, de Croissance et de Solidarité (PCSCS) a
constitué une avancée importante dans le processus
d'intégration.
Dans la zone euro, le Traité de Maastricht et le Pacte
de Stabilité et de Croissance reconnaissent que des finances publiques
saines sont la condition nécessaire et indispensable à la
stabilité des prix et à une croissance forte et durable, Guidice
et Montanimo (2002). Pour Pérès (2008) il apparaît
fondé d'imposer des règles concernant l'évolution des
finances publiques dans une union monétaire ; par contre d'autres comme
Guerrien et Vergara (1997) ; Baldacci et al., (2003) estimant que ces
règles peuvent empêcher la politique budgétaire de jouer
son rôle de stabilisateur et de soutien à l'activité.
Barbier et al., (2003) ajoutent même que cela peut amplifier les effets
d'un choc conjoncturel ; ce qui représente un véritable danger
pour la viabilité de l'union.
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