Conclusion :
Au début de cette partie, juste avant de passer
à l'énumération des déterminants des IDE et
à l'aide de la méthode d'appariement, nous avons
procédé à une filtration de l'échantillon afin de
se limiter aux pays en transition et ceux qui leur sont proches. Cette
réduction de la taille de l'échantillon permet d'éviter
ainsi le risque d'endogénéité et capter de la meilleure
façon les déterminants des IDE.
Nous avons consacré le deuxième chapitre
à l'étude des déterminants des IDE. Au début, une
revue de littérature des principaux travaux consacrés aux IDE,
surtout ceux de Dunning (paradigme d'OLI). Ensuite, une explication des
principaux facteurs d'attraction des IDE, qui sont présents dans les
pays en transition. Les facteurs sont d'ordre économique, politique,
financière et culturel.
Dans la partie empirique, nous avons pris en
considération un échantillon de 77 pays dont 44 en transition sur
la période allant de 1981 à 2010. Après avoir
réalisé les tests nécessaires, nous avons utilisé
un modèle à effet fixe afin d'estimer les entrées d'IDE
sur un nombre de déterminants souvent utilisés dans les travaux
précédents.
Nous avons trouvé les résultats suivants :
? les déterminants traditionnels, à savoir le
PIB par habitant, l'inflation, l'infrastructure, la main d'oeuvre
qualifiée, et l'ouverture commerciale sont significatifs et leurs signes
sont conformes à la majorité des travaux
précédents.
? Les variables indicatrices des pays et des effets de
transition sont significatives,
montrant ainsi qu'avec les risques sociaux-politiques, les
investisseurs sont moins intéressés par les pays en transition.
Cependant, suite au déclenchement du processus de
démocratisation, ces destinations deviennent attractives grâce aux
actions de restructurations. En effet, la démocratisation est souvent
suivie de grands progrès réglementaires et une meilleure
planification des politiques et des projets macroéconomiques.
? De meilleures institutions s'avèrent un moyen efficace
d'attractivité. La significativité
relative du coefficient de la démocratie institutionnelle
indique que l'évolution des
composantes du risque institutionnel est pertinente pour la
décision d'investissement des multinationales.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
87
Conclusion générale
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
88
L'objet de la présente recherche était en
premier temps de donner une idée sur le phénomène de
transition démocratique ainsi que sur les facteurs à l'origine de
ce phénomène. En deuxième temps, nous avons cherché
à identifier les déterminants des investissements
étrangers en période de transition. Nous nous sommes
intéressés aux IDE comme étant le facteur le plus utile et
le plus persistant dans la relance économique.
Les gouvernements des pays en transition ainsi que les
institutions internationales sont concernés par la vague récente
de transition démocratique. L'intérêt commun est de veiller
sur la réussite du processus démocratique. Nous avons alors vu
qu'il est intéressant de comprendre ce phénomène, ces
origines et les bénéfices attendus. Comme nous l'avons
évoqué précédemment, la transition présente
un grand espoir mais aussi un énorme défi.
La réussite de la transition nécessite donc la
mobilisation d'un nombre de moyens nécessaires dans la
réalisation de projets de reconstruction politique et économique.
Parmi les moyens, nous nous sommes intéressés aux investissements
étrangers ainsi qu'à leurs déterminants.
Nous avons alors établi le travail sur la base de deux
grandes parties :
- Au niveau de la première partie, nous nous sommes
focalisés sur le processus de transition démocratique et ses
principaux déterminants.
o La première section s'est intéressée
à la définition, l'historique ainsi qu'aux modalités de
démocratisation.
o Dans la deuxième section, nous nous sommes
penchés sur l'énumération des principales théories
portant sur les facteurs qui déclenchent les transitions.
o L'analyse empirique a été l'objet du
deuxième chapitre. A travers un échantillon de 173 pays dont 44
en transition sur la période (1981-2010), nous avons adopté un
modèle probit pour identifier les facteurs significatifs. Nous avons
dégagé des résultats similaires aux études
antécédentes à savoir une relation positive qui lie d'une
part la transition à la croissance, au développement humain et
aux libertés individuelles et d'autre part une corrélation
négative avec l'instabilité sociale.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
89
- Au niveau de la deuxième partie, nous nous sommes
concentrés sur la relation qui peut exister entre démocratisation
et IDE :
o Pour commencer et à l'aide de la méthode
d'appariement, nous avons procédé à la construction d'un
nouvel échantillon qui se limite aux pays en transition et ceux qui
leurs sont similaires afin d'éviter le risque
d'endogénéité et donc de mieux capter l'effet du
changement démocratique sur les entrées de capitaux. Le nouvel
échantillon se compose de 77 pays dont 44 en transition pour la
même période (1981-2010).
o La deuxième partie a présenté
l'ensemble des déterminants des IDE : au début, nous avons
effectué une revue de littérature portant sur les facteurs
à l'origine des entrées des IDE avec un intérêt
particulier au paradigme de Dunnig. La suite a été une
énumération des indices choisis : les traditionnels et ceux
liées à la transition.
o La troisième partie a été
consacrée à l'étude empirique. A travers
l'échantillon déduit de l'appariement, nous avons adopté
une régression simple pour identifier les facteurs significatifs. Les
résultats obtenus sont satisfaisants: une relation positive et
significative entre IDE et PIB par habitant, main d'oeuvre, taille du pays,
ouverture commerciale ainsi que la qualité institutionnelle. L'effet de
la transition est aussi positif indiquant ainsi que la transition
démocratique est à l'origine de la création d'un
environnement favorable à l'entrée d'IDE.
Le «rapport mondial des investissements» 2012 de la
Cnuced montre que malgré la crise économique, les progressions
les plus importantes des IDE sont enregistrées par les anciens pays en
transition à savoir l'Amérique du Sud qui fait une excellente
année (+34%) tirée par le Brésil, la Colombie et le Chili,
et atteint pour la première fois un score à trois chiffres : 121
milliards de dollars d'IDE sur l'année. L'Asie du Sud affiche
également une croissance bien au-dessus de la moyenne mondiale, à
26% pour 117 milliards de dollars d'IDE, avec des super-performances de
l'Indonésie, la Malaisie et Singapour (102 Md dollars d'IDE à eux
trois). Ces résultats présentent un grand espoir pour les pays
actuellement en transition.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
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Sans surprise, le printemps arabe a porté un rude coup
aux investissements directs étrangers. Entre 2010 et 2011, le flux d'IDE
à destination de l'Afrique du Nord est en effet passé de 13,6
milliards de dollars à 5,8 milliards, soit une chute brutale de -57%.
Principale cause de ce recul général, l'instabilité en
Égypte et en Libye. La Tunisie a enregistré une baisse de 29% des
investissements directs étrangers (IDE) en 2011, selon les
données de l'Agence tunisienne de promotion et de l'investissement
extérieur (Fipa). Selon la même source, les investissements
étrangers ont atteint en 2011 environ 857 millions d'euros contre
environ 1,2 milliard d'euros en 2010.
Cependant, des signes d'un rebond de l'activité
économique sont apparus au début de 2012: au premier trimestre,
le PIB a crû en termes réels de 4,8 % (d'une année sur
l'autre) et les investissements directs étrangers (IDE) sont en
hausse.
Néanmoins, les risques à court terme sont
élevés et plutôt orientés négativement, dont
une récession plus grave que prévu en Europe, une augmentation
des tensions sociales dans le pays qui découragent les investissements
étrangers, des contraintes de capacités et des retards dans les
financements qui risqueraient de freiner la relance budgétaire.
Toutefois, l'espoir et le potentiel de la reprise à
moyen terme reste favorable, mais pour libérer ce potentiel, il est
nécessaire d'adopter un programme de réformes structurelles pour
promouvoir les investissements privés. Un scénario de
référence qui prend pour hypothèse la poursuite de la
stabilité macroéconomique, l'amélioration de la
gouvernance et du climat des affaires, des réformes du marché du
travail et du système éducatif et le renforcement du secteur
financier.
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