CHAPITRE 7: CONCLUSION,RECOMMANDATIONS ET LIMITES DE
L'ETUDE
CHAPITRE 8: Conclusion
A travers cette étude, nous avons voulu analyser les
relations qui existent entre les concessionnaires et les populations locales
par une caractérisation des usages liés aux ressources
forestières autour de trois concessions camerounaises situées
dans les Régions du Sud et de l'Est. Comme objectifs spécifiques,
il s'agissait d'identifier et de caractériser les principaux acteurs
impliqués dans l'exploitation des ressources forestières ;
d'identifier et de caractériser les principales activités
menées par les populations riveraines pour leur subsistance et leurs
revenus ; de déterminer les impacts potentiels de l'activité
forestière sur les populations locales.
Au terme de l'étude, il ressort que :
Les concessionnaires sont des opérateurs privés
qui ont pour objectifs de maximiser leurs profits à travers
l'exploitation de certaines essences ligneuses dans leurs UFA.Ceci à la
suite de l'obtention d'un titre d'exploitation délivré par le
Gouvernement.
Les populations localesutilisent les ressources
forestières pour satisfaire leurs besoinsde subsistance et de revenus
monétaires. Les principales activités qu'elles mènent pour
atteindre ces objectifs sont l'agriculture, la cueillette, la chasse et le
sciage artisanal.
L'agriculture est la principale source de revenus
monétaireset de subsistance des populations locales. La cueillette et la
chasse sont des activités secondaires plus importantes en termes de
subsistance. Néanmoins la chasse est un revenu filet important. Le
sciage artisanal est important en termes de revenus mais il ne
bénéficie qu'à peu de personnes. Ce sont principalement
les riches qui en tirent profit, vu qu'il nécessite beaucoup de capital
et des connections.
Les populations locales et les concessionnairesse heurtent
à des contraintes occasionnéespar les activités de l'un ou
de l'autre.Les perceptions locales des impacts de l'exploitation
forestière sont diversifiées. Il y a d'une part, des impacts
positifs qui mettent l'accent sur les aspects jugés
bénéfiques de l'exploitation forestière et de l'autre une
lecture critique de l'exploitation forestière qui révèle
les limites de l'exploitation forestière et ses incidences
néfastes sur la vie des riverains et de l'écosystème,
à l'instar de la disparition de certains PFNL qui proviennent d'arbres
exploités par les compagnies. De leur côté, les exploitants
forestiers reprochent aux populations locales d'être peu entreprenantes
etirrespectueuses de la loi. Tout ceci nous a amené à dire quele
contrôle et l'accès aux ressources forestières est à
l'origine de conflits potentiels entres les concessionnaires et les populations
locales. Ces conflits sont encore latents et si rien n'est fait pour que les
intérêts de chaque partie soient pris en compte, ils pourront se
transformer en conflit ouvert.
8.1. Recommandations
Suite aux résultats relevés si haut,
l'étude fait des recommandations aux parties prenantes.
Lespopulations locales devraient :
· maitriser la loi n°94/01 du 20 janvier 1994
portant Régime des forêts, de la faune et de la
pêche ;
· privilégier le dialogue et la négociation
à l'amiable pour un règlement pacifique, moins coûteux et
durable des conflits, à travers une communication ouverte entre les
parties opposées, facilitée par des groupes neutres et
indépendants ;
· impliquer les femmes dans les prises de
décision, vu qu'elles sont les principales personnes impliquées
dans l'utilisation des ressources naturelles.
Lesconcessionnaires devraient :
· mettre en place une plateforme de dialogue permettant
aux populations locales d'apporter des solutions aux problèmes de
contrôle des ressources forestières ;
· faire l'inventaire systématique des
espèces multi-usages et allouer certains arbres aux populations.
L'administration devrait :
· réunir les populations et les compagnies lors de
l'élaboration des clauses des plans d'aménagement, des cahiers
des charges qui définissent clairement la place des PFNL dans la gestion
des concessions et les zones agricoles de commun accord avec les
populations ;
· définir des mesures de compensation des
compagnies pour ne pas exploiter tous les arbres ayant une valeur de
PFNL ;
· contrôler effectivement les activités des
compagnies afin de s'assurer que les responsabilités sociales et
d'exploitation sont respectées.
· Accroitre le personnel de l'administration
forestière et leur fournir les moyens afin qu'ils soient plus
efficaces.
Les ONG devraient :
· sensibiliser et éduquer des populations locales
sur leurs droits et ceux des autres parties prenantes ;
· mener des actions de lobbying et plaidoyer
auprès des autorités en vue d'une meilleure implication des
populations locales dans gestion des ressources forestières.
Les nouveaux axes de recherche :
· En quoi les activités riverainessont-elles
contraires à la loi ?
· Dans quelles mesures les ressources multi-usages
peuvent-elles satisfaire les populations et les concessionnaires sans
créer de conflit ?
· Quelles sont les mesures qui peuvent assurer la
durabilitédes impacts positifs de l'exploitation
forestière ?
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