6.3.2.6. Les acteurs de la
commercialisation desPFNL durant le semestre
Tout comme l'activitéde collecte,de manière
généralela commercialisation des produits de la cueillette est
principalement menée par les femmes. En effet,entre mars et septembre,
62% des ventes dans la Région du Sud ont été
réalisées par les femmes, 27 % par les hommes, 6% par les
enfants et 5% par toute la famille. Dans la Région de l'Est 54 % des
ventes ont été réalisées par les femmes, 26% par
les hommes et 20% par toute la famille. Ceci confirme les résultats
trouvés par Djik(1999 : 26), Ayuk et al. (1999)qui ont
également montré que la commercialisation des produits forestiers
non ligneux était contrôlée par les femmes.
Les « bayam sellam » sont les
principaux acheteurs des PFNL dans les deux Régions.78% et 70 % des
PFNL vendus dans la Région du Sud et de l'Est respectivement ont
étéachetés par ceux-ci. L'achat par les populations
riveraines a représenté 22 % au Sud et 30 % à
l'Est.
Parmi les PFNL exploités par les communautés
locales, certains sont convoités par différentes
catégories d'acheteurs.Les PFNL les plus achetés par les
« bayam sellam »au Sud sont principalement la
mangue sauvage (77%), l'ébaye (14%), la cola (7%) et le njansang (3%).
Dans laRégion de l'Est, ce sont la mangue sauvage (41%), l'ébaye
(12%), le moabi (11%), le ndimba (8%), le njansang (7%), et de nombreux
autresPFNL (21%).
Les PFNL qui se vendent le plus localement au Sud sont le
palmier (50%), le rotin (40%). A l'Est ce sont le raphia (24%), les escargots
(17%), le miel (15%), le rotin (10%).
6.3.2.7. Les contraintes liés
à la cueillette
Lors des entretiens avec les cueilleurs, ils nous ont
énuméré quelques difficultésauxquellesils font face
dans la réalisation de cette activité (figure 18)
Figure 19. Principales
contraintes liées à la cueillette selon les cueilleurs
(n=11)
Selon 90% des collecteurs, la première contrainte
liée à l'activité est la distance.Lespopulations estiment
que la plupart des PNFL ont diminué aujourd'hui par rapport au
passé. D'après elles, ceci serait surtoutdû à
l'exploitation forestière de certaines essences qui fournissent les PFNL
et l'accroissement démographique qui augmente le nombre de collecteurs.
Pour collecter les PFNL les populations doivent parcourir de longues distances,
surtout pour le moabi. « Avant on trouvait le moabi à
proximité maintenant il faut aller loin pour la
collecte ».Ceci est dû au fait que certaines essences qui
étaient à proximité des villages ont été
coupées par les exploitants forestiers.
Quarante-cinq pourcent des collecteurs rapportent que
l'absence de marché local de PFNL est une contrainte de la
cueillette. Les populations n'ont pas de marché où elles peuvent
avoir un bon prix pour leurs produits, par conséquent elles sont
obligées d'accepter le prix de l'acheteur qui vient au village.
Quarante-cinq pourcent des collecteurs rapportentaussi que
l'irrégularité de la production de certains
PFNL empêche les populations d'en faire une activité
génératrice de revenus à long terme.
Les risques d'accidents pendant la collecte et la
transformationsont mentionnés par 36% des collecteurs.La collecte se
fait en pleine forêt où on trouve des animaux sauvages comme le
gorille, les scorpions et serpentsqui peuvent attaquer les collecteurs ;
des fruits peuvent également tomber sur leur têteet les blesser.
L'obtention des amandes de la mangue sauvage se faire grâce à un
objet tranchant ce qui provoque souvent des blessures.
Neuf pourcent des collecteurs ont fait mention des
tracasseries des autorités.Les populations au Sud se plaignent du fait
que les agents des eaux et forêts saisissent les
PFNL.« On arrête les villageois avec leurs mangues sauvages
alors que ça pourrit en brousse ». A l'Est par contre,
les populations disent n'avoiraucun problème avec les agents des eaux et
forêts.
Selon les populations,pour que la cueillette constitue une
activité génératrice de revenus il faut que ces
contraintes soient levées.
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