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Usages locaux des ressources forestieres autour de trois concessions camerounaises (1050, 1046 et 1059) : complementarité ou compétition ?


par Duplex NOUMBISSI
Université de Dschang - Diplôme d’Ingénieur Agronome 2012
  

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6.3.2.6. Les acteurs de la commercialisation desPFNL durant le semestre

Tout comme l'activitéde collecte,de manière généralela commercialisation des produits de la cueillette est principalement menée par les femmes. En effet,entre mars et septembre, 62% des ventes dans la Région du Sud ont été réalisées par les femmes, 27 % par les hommes, 6% par les enfants et 5% par toute la famille. Dans la Région de l'Est 54 % des ventes ont été réalisées par les femmes, 26% par les hommes et 20% par toute la famille. Ceci confirme les résultats trouvés par Djik(1999 : 26), Ayuk et al. (1999)qui ont également montré que la commercialisation des produits forestiers non ligneux était contrôlée par les femmes.

Les « bayam sellam » sont les principaux acheteurs des PFNL dans les deux Régions.78% et 70 % des PFNL vendus dans la Région du Sud et de l'Est respectivement ont étéachetés par ceux-ci. L'achat par les populations riveraines a représenté 22 % au Sud et 30 % à l'Est.

Parmi les PFNL exploités par les communautés locales, certains sont convoités par différentes catégories d'acheteurs.Les PFNL les plus achetés par les « bayam sellam »au Sud sont principalement la mangue sauvage (77%), l'ébaye (14%), la cola (7%) et le njansang (3%). Dans laRégion de l'Est, ce sont la mangue sauvage (41%), l'ébaye (12%), le moabi (11%), le ndimba (8%), le njansang (7%), et de nombreux autresPFNL (21%).

Les PFNL qui se vendent le plus localement au Sud sont le palmier (50%), le rotin (40%). A l'Est ce sont le raphia (24%), les escargots (17%), le miel (15%), le rotin (10%).

6.3.2.7. Les contraintes liés à la cueillette

Lors des entretiens avec les cueilleurs, ils nous ont énuméré quelques difficultésauxquellesils font face dans la réalisation de cette activité (figure 18)

Figure 19. Principales contraintes liées à la cueillette selon les cueilleurs (n=11)

Selon 90% des collecteurs, la première contrainte liée à l'activité est la distance.Lespopulations estiment que la plupart des PNFL ont diminué aujourd'hui par rapport au passé. D'après elles, ceci serait surtoutdû à l'exploitation forestière de certaines essences qui fournissent les PFNL et l'accroissement démographique qui augmente le nombre de collecteurs. Pour collecter les PFNL les populations doivent parcourir de longues distances, surtout pour le moabi. « Avant on trouvait le moabi à proximité maintenant il faut aller loin pour la collecte ».Ceci est dû au fait que certaines essences qui étaient à proximité des villages ont été coupées par les exploitants forestiers.

Quarante-cinq pourcent des collecteurs rapportent que l'absence de marché local de PFNL est une contrainte de la cueillette. Les populations n'ont pas de marché où elles peuvent avoir un bon prix pour leurs produits, par conséquent elles sont obligées d'accepter le prix de l'acheteur qui vient au village.

Quarante-cinq pourcent des collecteurs rapportentaussi que l'irrégularité de la production de certains PFNL empêche les populations d'en faire une activité génératrice de revenus à long terme.

Les risques d'accidents pendant la collecte et la transformationsont mentionnés par 36% des collecteurs.La collecte se fait en pleine forêt où on trouve des animaux sauvages comme le gorille, les scorpions et serpentsqui peuvent attaquer les collecteurs ; des fruits peuvent également tomber sur leur têteet les blesser. L'obtention des amandes de la mangue sauvage se faire grâce à un objet tranchant ce qui provoque souvent des blessures.

Neuf pourcent des collecteurs ont fait mention des tracasseries des autorités.Les populations au Sud se plaignent du fait que les agents des eaux et forêts saisissent les PFNL.« On arrête les villageois avec leurs mangues sauvages alors que ça pourrit en brousse ». A l'Est par contre, les populations disent n'avoiraucun problème avec les agents des eaux et forêts.

Selon les populations,pour que la cueillette constitue une activité génératrice de revenus il faut que ces contraintes soient levées.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe