6.3.2. La cueillette
La cueillette est une activité dont l'importance est
significative dans la vie économique, sociale et culturelle des
populations locales, aussi bien dans la Région de l'Est que dans la
Région du Sud. Durant l'année, ces populations cueillent ou
ramassent plusieurs PFNL dans leurs environnements pour consommer et/ou
pourcommercialiser. Ces PFNL sont à usages alimentaires,
médicinaux etartisanaux.
6.3.2.1. L'organisation de la
cueillette
La cueillette est une activité inhérente
à toute société forestière. Que ce soit dans la
Région du Sud ou de l'Est, elle est régie par des règles
coutumières particulières qui sont celles du système
foncier traditionnel. Le droit coutumier prévoit des modalités
d'appropriation et de gestion différentes de celles contenues dans la
loin° 94/01 du 20 janvier 1994.En effet, tout comme on n'a besoin d'aucune
permission coutumière pour ouvrir un nouveau champ en forêt,
aucune permission n'est nécessaire pour mener cette activité. La
propriété des espaces emporte généralement les
ressources, dans le cas des forêts appropriées de manière
coutumière. Les PFNL situés dans un champ appartiennent à
son propriétaire. Ils ne sont pas en accès libre. Si quelqu'un
désire collecter dans le champ d'autrui, il a besoin de la permission de
ce dernier. Dans le cas contraire, il est en situation de vol. Cela finit
généralement par des avertissements ou des plaintes chez le chef
du village s'il est attrapé. Ceci s'applique le plus souvent pour les
PFNL comme la mangue sauvage (Irvingia gabonensis), le moabi
(Baillonella toxisperma)et le njansang (Ricinodendron
heudelotii)qui ont plus de valeur pour les populations locales en
général, auxquelles on peut ajouter le ndimba (Afrosturax
lepidophyllus), les champignons et l'igname sauvage (Dioscorea
spp.) chez les Baka. Chaque ménage possède ses pieds de
moabi, de mangue sauvage et de njansang hérité des parents et/ou
grands-parents.
Les PFNL situés en pleine forêt n'appartiennent
à personne en particulier. Ils sont en accès libre pour les
riverains, mais un individu peut s'approprier un arbre en venant constamment
nettoyer les alentours de ce dernier. Les PFNL à usage médicinal
sont aussi généralement en accès libre.
L'accès au « njansang » n'est pas
aussi strict que pour le moabi et la mangue sauvage,car il est très
difficile à exploiter et abondant, du coup peu de personnes sont
impliquées dans sa collecte.
Dans la Région du Sud, les gens se limitent le plus
souvent au niveau de leurs plantations pour la collecte des PFNL. Les distances
de collecte les plus longues varient entre 4-10 km. Dans la Région de
l'Est, les gens vont plus au-delà des plantations, ils utilisent des
campements pourréaliser cette activité. Ils peuvent parcourir des
distances allant de 4-25 km pour collecter les PFNL et faire plusieurs
semaines, voire des mois en forêt.
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