Lien entre les activités humaines et mouvements des éléphants (loxodonta cyclotis) autour du parc national de l'Ivindo, Gabon.par Walter D. Mbamy Université Omar Bongo - Master 2020 |
PARTIE I :PRÉSENTATION DE LA ZONE D'ÉTUDE, ÉTAT DES LIEUX DES CONFLITS HOMME-FAUNE DANS LA PROVINCE DE L'OGOOUÉ-IVINDO ET APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE.Cette partie de la présente étude est constituée de trois chapitres. Le premier met en relief les éléments du milieu physique et humain de notre zone d'étude. Le deuxième, quant à lui,expose la structure sociale des villages en présentant les activités exercées dans les villages. Ce chapitre relate aussi de façon panoramique les plaintes de dévastations déposées par les populations auprès des autorités provinciales des Eaux et Forêts de la province de l'Ogooué-Ivindo durant l'année 2018 et 2019. Et dans le troisième, nous présentons la méthodologie suivie pour effectuer ce travail. CHAPITRE I: CARACTÉRISTIQUES PHYSIQUES ET HUMAINES DE LA ZONE D'ÉTUDEEtant la plus vaste en terme de superficie au Gabon, la province de l'Ogooué-Ivindo est paradoxalement celle qui a la densité humaine la plus faible. Ce chapitre traite effectivement la question des aspects physiques de la province, il renseigne précisément sur son climat de type équatoriale, son relief dont les élévations dans le PNI peuvent atteindre les 749 m. Ses 3 700 000 hectares de forêt renferme une diversité de faune, de flore et d'insectes de tout genre. Le fleuve Ivindo traverse principalement la province avec d'importants affluents. Un réseau de sept bassins versants couvre l'hydrographie de la province. L'occupation humaine est émiettée dans la quasi-totalité de la province avec deux grands groupes ethnique (Kota et Fang) que l'on retrouve de façon inégale dans les quatre départements que compte la province. Il y a également des populations qui vivent aux alentours du PNI. Elles mènent leurs activités principales dans la forêt. I.1. Facteurs physiques de la zone d'étudeI.1.1. Pluviométrie et TempératureLa province de l'Ogooué-Ivindo est soumise à un climat de type équatorial, c'est-à-dire chaud et humide, avec une pluviométrie annuelle approximative de 1700 mm. On enregistre dans cette province, comme dans le reste du pays, deux saisons sèches (décembre-février et juin-août) et deux saisons de pluies (septembre-novembre et mars-mai) dont la transition est de type australe. La température moyenne annuelle de la région est de 23,9°C (Obame, 2016 ; Koerner, et al., 2017 ; Beirne et al., 2019). I.1.2. Géologie, sol, relief et végétation· Géologie La zone du PNI est constituée en majorité de roches métamorphiques du précambrien, les gneiss catazonaux représentant les éléments des parties plus profondes à l'Est. Dans la partie Ouest de la région se trouvent des roches indifférenciées du socle ancien. On y trouve la formation des sillons volcano-sédimentaires et ferrifères composée principalement du groupe de Belinga, la formation du craton mésoarchéen avec un complexe granitoïde et la formation orogène néoarchéen dont on retrouve un complexe gneisso-migmatitique (Figure 2). La structure géologique de la zone est composée des failles, des chevauchements et des décollements. · Sol Les sols sont essentiellement composés de ferralsols xanthiquesqui occupent les plateaux et les bas de pente. Ces sols sont très altérés, acides et constitués principalement de kaolinites et goethites. Les fonds de vallée sont couverts de gleysols, alors que des flvisols sont observés sur les bords de l'Ivindo (Van Kekem, 1984). Ces sols sont assez évolués et assez fragiles, d'assez bonne perméabilité, possédant une bonne capacité de rétention d'eau. La superficie du parc est comprise dans le vaste bassin sédimentaire du francevillien. · Relief Le relief du PNI présente des élévations de terrain qui ont probablement été causées par les mouvements tectoniques du Tertiaire. Les différentes aspérités de la surface mettent en évidence une pluralité de plateaux qui se succèdent depuis le plateau de la station de recherche d'Ipassa à l'entrée du Parc jusqu'à Mouyabi au Sud du Parc. En parcourant le relief du PNI, on arpente des différentes collines ; les talwegs sont en majorité drainés. Au centre du PNI, le relief que l'on observe est fortement composé des roches. C'est pourquoi l'altitude dans le Parc National de l'Ivindo varie entre 300 et 749 m depuis les plaines de l'Ivindo au mont Kinguié. · Végétation La Province de l'Ogooué-Ivindo s'étend sur une superficie de 4 607 500 hectares dont la forêt couvre 3 700 000 hectares. Les multiples plateaux du PNI sont dissimulés dans une épaisse forêt dense qui comprend deux grands types de formations végétales : a) une forêt dense à tendance semi-caducifoliée, au centre du parc, à Pycnanthus angolensis de la famille des Myristicaceae, Pentaclethra eetveldeana qui appartient à la famille des Fabaceae, Terminalia superba de la famille des Combretaceae et Triplochiton scleroxylon de la famille des Malvaceae ; b) une forêt dense humide sempervirente à Scyphocephalium ochocoa, Pycnanthus angolensis, Pentaclethra eetveldeana, Celtis spp., Gilletiodendron pierreanum et Gilbertiodendron dewevrei, groupes d'espèces qui peuvent également s'accompagner de Scorodophloeus zenkeri, Santiria sp, Panda oleosa, Fagara macrophylla, Petersianthus macrocarpus et Baillonnella toxisperma ( Caballé, 1986; Momont, 2007; Obame, 2016). Figure 2: Carte géologique du Gabon Source : Ministère des Mines / Direction Générale des Mines et de la Géologie, 2009 Celle que l'on pourra nommer ici comme étant le troisième type de formation végétale est fortement secondarisée par les activités anthropiques. Les arbres qui émergent appartiennent majoritairement aux Fabaceae, où les Caesalpinioideae, les Mimosoideae et les Musanga cecropioides communément appelés « parassoliers » y sont respectivement les plus présents. |
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