II.2. Population, type d'habitat et
activitéssocio-économiques
II.2.1. Population
La zone nord du PNI est fortement marquée par une
empreinte humaine observable par la présence d'activités
anthropiques. Bien que la province soit faiblement peuplée on peut
quand-même, lorsqu'on parcourt les forêts des zones rurales, voir
des impacts humains par les activités diverses (agriculture,
pêche, chasse et cueillette) et les infrastructures (Routes, pistes et
maisons) depuis le village Simintang jusqu'à Minkwala en passant par
Loaloa.
II.2.2. Type d'habitat
Les villages du nord du parc de l'Ivindo et celui de Loaloa
sont constitués d'infrastructures d'habitations selon la configuration
de la majorité des villages du Gabon. Les matériaux d'habitation
sont principalement faits de terre et de bois et parfois en tôle. Les
habitations sont souvent regroupées par familles, et la configuration
spatiale est généralement composée d'un trio dans lequel
on retrouve en général une case centrale qui contient plusieurs
chambres à coucher, une cuisine très proche de la maison
centrale, un corps de garde, puis des latrines traditionnelles souvent
situées derrière la case centrale. Ces maisons sont
situées de part et d'autres d'une route généralement non
bitumée. Tous ces villages ont des maisons d'utilité publique
telles que les dispensaires, écoles et églises.
Photo 1:
Village Ebyeng-Edzuamene sur l'axe Makokou-Libreville Photo 2:
Village Simintang sur l'axe Makokou-Libreville
Cliché : Walter Mbamy, 2019
Photo 3: Village Djeng à l'amont de l'Ivindo
Cliché : Walter Mbamy, 2019
Photo 4: Village Nze-Vatican sur l'axe
Makokou-Mékambo
Cliché : Walter Mbamy, 2019
Cliché : Walter Mbamy, 2019
Planche photo 2 : Types
d'habitats des villages de l'Ogooué-Ivindo
La planche photographique ci-dessus
nous présente les différents types d'habitats que l'on retrouve
dans les villages des trois principaux groupes ethniques. Les deux
photographies du haut (Clichés 1 et 2) présentent la
configuration des habitats des villages Fang avec généralement
des maisons en planche situées au bord de la voie en latérite qui
rallie Makokou et Libreville. Au cliché 3, nous avons Djeng, un village
Kwélé située au bord de l'Ivindo avec des maisonsen terre
et une route sans latérite. Dans la photo 4, c'est la visualisation d'un
village Kota avec une route en latérite et des habitats mixe en terre,
en tôle et en planche.
II.2.3.
Activités socio-économiques
Les groupes humains qui vivent autour du PNI
n'échappent pas au mode de vie des autres populations rurales. Les
habitants de ces villages ont pour principales activités la chasse, la
pêche, la cueillette, les petits commerces et l'agriculture. L'artisanat
quant à lui est pratiqué à échelle très
réduite dans la mesure où la disponibilité des ressources
végétales obéit à la contrainte des saisons.
· La chasse
Les populations pratiquent la chasse car c'est le moyen le
plus sûr d'avoir de la subsistance pour la famille. La pratique de chasse
remonte depuis les temps des ancêtres, elle s'est transmise de
générations en générations, bien qu'elle se soit
altérée au fil des ans. Avant l'arrivée des armes à
feu, les villageois capturaient les animaux à l'aide des filets, des
chiens de chasse, des lances et des pièges. Aujourd'hui, la chasse se
fait avec les armes à feu et les pièges. Les chasseurs peuvent
parcourir plus de 10 km pour installer leur campement de chasse en vue de
capturer une diversité de gibier car plus on est loin du village mieux
on a du gibier en abondance et diversifié. La capture d'animaux est
faite majoritairement à l'aide d'armes à feu de type calibre 12
pour le petit gibier (antilope, gazelle, singe, etc.) et carabine pour les
grands mammifères tels que les éléphants et hippopotames.
La capture au piège est faite avec du câble métallique
très solide qui pourrait capturer les animaux robustes tels que les
sangliers, les panthères et même les éléphants dans
de rares cas. Ces pièges sont souvent posés non loin des villages
(environ 2 km) pour un accès rapide pour vérification
fréquente. L'activité de chasse a pour but la consommation
familiale et l'excédent est vendu pour l'achat d'autres denrées
qui rentrent dans les besoins familiaux.
Planche photo 3 : Butin de chasse exposé
aux abords de la route pour la vente
c
b
a
Exposition du gibier aux abords de la voie principale pour
commercialisation. Nous avons uneNandinie (Nandinia binotata) dont le
nom commun est le « Chat huant » (a), céphalophe
bleu (Cephalophus monticola) (c), cephalophe à front noir
(Cephalophus nigrifrons) (b), céphalophe à ventre blanc
(Cephalophus leucogaster) (c) et une mangoust (Ichneumia
albicauda)sur la photode centre (b).
Cliché: Walter Mbamy, 2019
· La pêche
La pêche est une activité pratiquée de
façon périodique selon les saisons. Dans les villages qui
détiennent des petites rivières, la saison sèche est la
période idéale pour faire de la pêche à la nasse,
ceci dans le but de capturer tout ce qui existe dans le cours d'eau peu importe
la taille. Dans les villages qui ont des fleuves plus importants, la
pêche se fait en toute saison. Elle se fait avec des outils artisanaux
dans les fleuves proches des villages. Le groupe de pêche est souvent
constitué des femmes, à des moments c'est une famille, lesquels
vont camper au bord de la rivière pendant quelques jours pour capturer
et fumer les poissons qui seront mis en vente afin que le revenu serve à
la subsistance de la famille. C'est à Loaloa que les hommes pratiquent
le plus la pêche car elle se fait sur tout le long de l'Ivindo jusqu'aux
chutes de Kongwé, surtout entre les rapides de Loaloa, les chutes
de Kongwé et de Migouli. C'est l'activité la plus lucrative
à Loaloa car plusieurs familles vivent de la pêche.
· Le commerce
En dehors des activités champêtres, de chasse et
de pêche, quelques rares personnes font aussi des petits commerces pour
vendre des denrées de première nécessité et les
boissons. Cette activité est faite à très petite
échelle car elle n'est pas dans la culture des gabonais.
· L'agriculture
En générale, il y a de l'activité
agricole dans tous les villages de la province, une agriculture de subsistance
faite avec des techniques traditionnelles où se cultive
généralement le manioc, la banane et quelques légumes.
Elle se faisait environ jusqu'à 3 à 5 km du village, mais
aujourd'hui cette distance a totalement diminué au point où elles
se font derrière les maisons. C'est généralement en fin de
grande saison sèche que les plantations sont débroussées
et brûlées, c'est-à-dire en juillet et août. Cette
agriculture itinérante sur brulis est la principale activité dans
la région, si non l'unique si l'on excepte la technique en
expérimentation à Simintang, dans la barrière
électrique ou les champs ne sont pas brûlés. Mais les
populations font aujourd'hui face à la dévastation des
plantations par les éléphants.
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