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Lien entre les activités humaines et mouvements des éléphants (loxodonta cyclotis) autour du parc national de l'Ivindo, Gabon.


par Walter D. Mbamy
Université Omar Bongo - Master 2020
  

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II.2. Population, type d'habitat et activitéssocio-économiques

II.2.1. Population

La zone nord du PNI est fortement marquée par une empreinte humaine observable par la présence d'activités anthropiques. Bien que la province soit faiblement peuplée on peut quand-même, lorsqu'on parcourt les forêts des zones rurales, voir des impacts humains par les activités diverses (agriculture, pêche, chasse et cueillette) et les infrastructures (Routes, pistes et maisons) depuis le village Simintang jusqu'à Minkwala en passant par Loaloa.

II.2.2. Type d'habitat

Les villages du nord du parc de l'Ivindo et celui de Loaloa sont constitués d'infrastructures d'habitations selon la configuration de la majorité des villages du Gabon. Les matériaux d'habitation sont principalement faits de terre et de bois et parfois en tôle. Les habitations sont souvent regroupées par familles, et la configuration spatiale est généralement composée d'un trio dans lequel on retrouve en général une case centrale qui contient plusieurs chambres à coucher, une cuisine très proche de la maison centrale, un corps de garde, puis des latrines traditionnelles souvent situées derrière la case centrale. Ces maisons sont situées de part et d'autres d'une route généralement non bitumée. Tous ces villages ont des maisons d'utilité publique telles que les dispensaires, écoles et églises.

Photo 1: Village Ebyeng-Edzuamene sur l'axe Makokou-Libreville Photo 2: Village Simintang sur l'axe Makokou-Libreville

Cliché : Walter Mbamy, 2019

Photo 3: Village Djeng à l'amont de l'Ivindo

Cliché : Walter Mbamy, 2019

Photo 4: Village Nze-Vatican sur l'axe Makokou-Mékambo

Cliché : Walter Mbamy, 2019

Cliché : Walter Mbamy, 2019

Planche photo 2 : Types d'habitats des villages de l'Ogooué-Ivindo

La planche photographique ci-dessus nous présente les différents types d'habitats que l'on retrouve dans les villages des trois principaux groupes ethniques. Les deux photographies du haut (Clichés 1 et 2) présentent la configuration des habitats des villages Fang avec généralement des maisons en planche situées au bord de la voie en latérite qui rallie Makokou et Libreville. Au cliché 3, nous avons Djeng, un village Kwélé située au bord de l'Ivindo avec des maisonsen terre et une route sans latérite. Dans la photo 4, c'est la visualisation d'un village Kota avec une route en latérite et des habitats mixe en terre, en tôle et en planche.

II.2.3. Activités socio-économiques

Les groupes humains qui vivent autour du PNI n'échappent pas au mode de vie des autres populations rurales. Les habitants de ces villages ont pour principales activités la chasse, la pêche, la cueillette, les petits commerces et l'agriculture. L'artisanat quant à lui est pratiqué à échelle très réduite dans la mesure où la disponibilité des ressources végétales obéit à la contrainte des saisons.

· La chasse

Les populations pratiquent la chasse car c'est le moyen le plus sûr d'avoir de la subsistance pour la famille. La pratique de chasse remonte depuis les temps des ancêtres, elle s'est transmise de générations en générations, bien qu'elle se soit altérée au fil des ans. Avant l'arrivée des armes à feu, les villageois capturaient les animaux à l'aide des filets, des chiens de chasse, des lances et des pièges. Aujourd'hui, la chasse se fait avec les armes à feu et les pièges. Les chasseurs peuvent parcourir plus de 10 km pour installer leur campement de chasse en vue de capturer une diversité de gibier car plus on est loin du village mieux on a du gibier en abondance et diversifié. La capture d'animaux est faite majoritairement à l'aide d'armes à feu de type calibre 12 pour le petit gibier (antilope, gazelle, singe, etc.) et carabine pour les grands mammifères tels que les éléphants et hippopotames. La capture au piège est faite avec du câble métallique très solide qui pourrait capturer les animaux robustes tels que les sangliers, les panthères et même les éléphants dans de rares cas. Ces pièges sont souvent posés non loin des villages (environ 2 km) pour un accès rapide pour vérification fréquente. L'activité de chasse a pour but la consommation familiale et l'excédent est vendu pour l'achat d'autres denrées qui rentrent dans les besoins familiaux.

Planche photo 3 : Butin de chasse exposé aux abords de la route pour la vente

c

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Exposition du gibier aux abords de la voie principale pour commercialisation. Nous avons uneNandinie (Nandinia binotata) dont le nom commun est le « Chat huant » (a), céphalophe bleu (Cephalophus monticola) (c), cephalophe à front noir (Cephalophus nigrifrons) (b), céphalophe à ventre blanc (Cephalophus leucogaster) (c) et une mangoust (Ichneumia albicauda)sur la photode centre (b).

Cliché: Walter Mbamy, 2019

· La pêche

La pêche est une activité pratiquée de façon périodique selon les saisons. Dans les villages qui détiennent des petites rivières, la saison sèche est la période idéale pour faire de la pêche à la nasse, ceci dans le but de capturer tout ce qui existe dans le cours d'eau peu importe la taille. Dans les villages qui ont des fleuves plus importants, la pêche se fait en toute saison. Elle se fait avec des outils artisanaux dans les fleuves proches des villages. Le groupe de pêche est souvent constitué des femmes, à des moments c'est une famille, lesquels vont camper au bord de la rivière pendant quelques jours pour capturer et fumer les poissons qui seront mis en vente afin que le revenu serve à la subsistance de la famille. C'est à Loaloa que les hommes pratiquent le plus la pêche car elle se fait sur tout le long de l'Ivindo jusqu'aux chutes de Kongwé, surtout entre les rapides de Loaloa, les chutes de Kongwé et de Migouli. C'est l'activité la plus lucrative à Loaloa car plusieurs familles vivent de la pêche.

· Le commerce

En dehors des activités champêtres, de chasse et de pêche, quelques rares personnes font aussi des petits commerces pour vendre des denrées de première nécessité et les boissons. Cette activité est faite à très petite échelle car elle n'est pas dans la culture des gabonais.

· L'agriculture

En générale, il y a de l'activité agricole dans tous les villages de la province, une agriculture de subsistance faite avec des techniques traditionnelles où se cultive généralement le manioc, la banane et quelques légumes. Elle se faisait environ jusqu'à 3 à 5 km du village, mais aujourd'hui cette distance a totalement diminué au point où elles se font derrière les maisons. C'est généralement en fin de grande saison sèche que les plantations sont débroussées et brûlées, c'est-à-dire en juillet et août. Cette agriculture itinérante sur brulis est la principale activité dans la région, si non l'unique si l'on excepte la technique en expérimentation à Simintang, dans la barrière électrique ou les champs ne sont pas brûlés. Mais les populations font aujourd'hui face à la dévastation des plantations par les éléphants.

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