Perceptions de l'ethnicisation politique au Cameroun: cas dans l'arrondissement de Dschangpar Jonias KAMWA KAMDE Université de Dschang Cameroun - 2019 |
2.2 Désintéressement de la chose politiqueL'ethnicisation de la politique a également comme effet sur la participation politique des populations à Dschang le fait de se désintéresser de la chose politique. Ce désintérêt montre que les populations ont vu en la politique une chose improductive, incapable de solutionner leur problème existentiel. Il est difficile de s'accrocher à quelque chose dont après un certain temps, le bilan reste chimérique. Les populations jugent donc bon de vaquer à leur occupations quotidiennes (commerce, achat-revente, moto taxi, etc.) chose qui est plus rentable que de perdre de l'énergie pour un sort qui est déjà scellé. De plus en plus les discours du genre : « ça va me donner quoi ? Ça va m'apporter quoi ? La politique aux politiciens, ça ne me concerne pas » font leur apparition. Cela a d'ailleurs été le cas lors de cette recherche. Tout ceci, montre le pessimisme des populations vis-à-vis de la chose politique. Ce que nous montrons dans ce sous-titre est que l'ethnicisation du champ politique, entraîne un désintérêt des populations de l'arrondissement de Dschang de la politique en ce sens où lors que l'ethnie est introduite dans les affaires politiques, on a tendance à croire que ce n'est plus une personne qui détient le pouvoir mais une ethnie. Du coup, les autres ethnies estiment avoir perdu et par conséquent manifeste un désintérêt des affaires politiques ; facilitant ainsi la pérennité au pouvoir de celui qui y est. La réponse de l'enquêté n°3 qui est une des réactions parmi tant d'autre, nous révèle ce désintérêt de la politique qui est engendré par l'ethnicisation. Écoutons-le à ce propos « Lorsqu'on parle d'ethnicisation politique c'est justement pour freiner la participation massive des populations, vous détourner de votre intérêt. On sait que si vous êtes unis et que vous allez voter contre l'autre, vous pourrez à la longue réclamer votre vote et cela pousse les gens dans la rue ».À un autre de renchérir en affirmant que Beaucoup de personnes se font enregistrées à ELECAM mais n'entrent pas en possession de leur carte, ça fait que beaucoup de camerounais ne se sont pas exprimé. Plus de la moitié des camerounais ne s'inscrivent pas sur les listes électorales, si leurs suffrages ne sont pas pris en compte ils ne vont plus aller voter d'où le désintérêt de la chose politique, puisque si le résultat est connu d'avance ça ne sert à rien d'aller voter79(*) Tout ceci montre un certain désintérêt des populations par rapport à la chose politique. Désintérêt qui est souvent une manière d'exprimer son ras-le-bol, son mécontentement. * 79 Propos de l'enquêté n°5, 17 -4- 2019. |
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