II.2.1.
L'interprétation des résultats économétriques
Pour déterminer l'impact de l'intégration
régionale sur la croissance économique dans cette étude,
il a été utile de faire recours aux données de panel. Sur
ce, deux types des régressions ont été
effectué : modèle à effets fixes et modèle
à effets aléatoires.
Après avoir appliqué le test de
spécification (test d'Hausman), le test permettant d'opter un choix
entre le modèle à effets fixes et à effets
aléatoires, le modèle choisi ou adéquat entre les deux est
celui des effets fixes puisque la p-value du test d'Hausman est
inférieure au seuil de 5%. Par contre, les tests de validation du
modèle à effets fixes renseignent l'existence de
l'hétéroscédasticité et d'autocorrélation
des erreurs. De ce fait, on a dû recourir aux moindres carrés
généralisés pour corriger ces deux problèmes.
Ainsi, l'interprétation des résultats est faite sur base de
l'estimation par GLS présenté dans le tableau 25. Dans ce
modèle la variable dépendante est la croissance du produit
intérieur brut par habitant.
Il ressort des résultats que tous les signes attendus
sont vérifiés à l'exception des dépenses publiques
dont le signe attendu est contraire au signe obtenu.
Dans l'ensemble les résultats sont satisfaisants sur
le plan économétrique et celui de l'interprétation
économique. Et l'interprétation se fera variable après
variable, c'est-à-dire, l'une après l'autre.
Pour la première variable indépendante qui est
l'ouverture commerciale, les résultats ont montré que ce dernier
n'avait aucun effet significatif sur la croissance de la zone CEEAC
différentes spécifications. Ceci s'explique par le fait que
privilégies plus les importations des produits venant du reste du monde
à la production nationale, ce système ne cesse de nuire aux
économies de la région.
Les efforts de libéralisation du commerce n'ont pas
modifié le fait qu'ils sont fortement influencés par
l'évolution de l'économie mondiale, cette influence se base sur
les variations des prix des produits de base, les variations des prix des
importations, les flux d'aide étrangère et d'investissements
privés et, plus récemment, le surendettement extérieur.
Les pays de la CEEAC sont plus faiblement intégrés dans
l'économie mondiale. Le degré d'intégration relativement
faible de l'Afrique dans l'économie mondiale explique la non
significativité dans notre modèle.
D'après les régressions, il a été
constaté un fait intéressant du commerce intra-zone sur la
croissance économique. Le commerce intra-zone a eu un effet positif et
la croissance. Une augmentation d'échanges commerciale entre les pays de
la CEEAC de 1 point de pourcentage améliore la croissance
économique de 0,09 point pourcentage, ce qui est statistiquement
significatif au seuil de 10 %. Toutes choses étant égales par
ailleurs (Ceteris Paribus). Ce résultat nous confirme que
l'intégration régionale (capté par le commerce intra-zone)
reste un ingrédient de base pour atteindre une croissance
économique élevée et durable en Afrique
centrale. Pour réaliser ce potentiel, il est donc nécessaire
de rechercher de nouveaux modalités de régionalisme plus
orientées vers la coopération, moins de rigidité et plus
pragmatisme.
En outre, pour les restes des variables aucun effet
significatif n'a été observé dans les différentes
régressions.
Conclusion du chapitre
Ce chapitre s'est donné comme objectif de mener une
analyse empirique des effets de l'intégration régionale sur la
croissance économique dans les pays de la CEEAC.
Pour atteindre cet objectif, nous nous sommes servis du
modèle développé par Peter D. Golit et Yusuf
Adam,(2015) pour identifier les différents indicateurs de
l'intégration régionale et autres indicateurs susceptibles
d'influencer la croissance économique dans cette zone. Ainsi, nous avons
effectué des estimations économétriques en panel statique
(le modèle à effets fixe) sur les données tirées de
la Banque Mondiale (WDI), CNUCED et OMC pour la période allant de 1995
à 2018.
Les résultats de l'estimation révèlent
que parmi nos deux indicateurs d'intégration(ouverture commerciale et le
commerce intra-régional), seul le commerce entre les paysde cette zone
CEEAC a un impact significatif sur leur croissance économique.
Ce résultat a des implications en termes de politique
économique : en vue de favoriser le commerce intrarégional
dans la zone CEEAC, les décideurs de ces différents pays
devraient en réduire les barrières au commerce, qu'il s'agisse de
tarifs douaniers ou de barrières non tarifaires (eg. :
réglementations qui entravent le commerce), en plus d'améliorer
la qualité des infrastructures routières - en particulier celles
qui relient les différents les uns aux autres.
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