La relation intersubjective selon Martin Buberpar Martin Kashila Institut superieur de philosophie et de théologie de Kolwezi - Philosophie 2021 |
I.4. La relation, un engagement de soiLa façon dont le concept « relation » est abordé dans ce chapitre se trouve placée à l'abri de toute particularité entre les humains ; c'est-à-dire qu'il n'est pas question de distinguer les sens de rapport entre les personnes. Loin de là. Qu'il s'agisse donc de la relation véritable et sincère. Cependant, un aspect moral qui est l'engagement de « soi » est à dégager dans la relation. La responsabilité qu'exige la relation ne devient effective, affirme Buber, que s'il existe un juge devant lequel je dois répondre de moi-même, et dont le seul critère de choix est la compétence. Ainsi, celui qui exerce la responsabilité dans la relation a toujours comme point de départsoi-même et comme point d'arrivée la communauté des personnes qu'il rencontre et non le Tu seul. Car, au cours d'une telle relation on est entièrement engagé par sa présence, ses mouvements et la considération de l'autre en face de nous. A ce point nous voyons que la philosophie de Levinas, celle de l'autre, se révolte contre l'enfermement de l'autre et veut que l'autre prime8(*). Un facteur important à soulever ici est que de nombreuses recherches ont montré que les gens qui se découvrent avoir les mêmes idées ou les mêmes centres d'intérêt, ont tendance à entrer plus facilement en relation les uns avec les autres, ils s'engagent sans aucune difficulté. I.5. Les attitudes de l'individu envers autrui dans la relationL'individu dans sa façon d'être manifeste en lui-même tout comme devant les autres une diversité d'attitudes. Buber en cite deux : premièrement il nous parle de la solitude comme abandon de soi par les autres (la déréliction) et deuxièmement il parle de la solitude comme abandon des autres (l'égoïsme). A l'opposé de ces deux attitudes, Buber trouve une solution en y ajoutant la notion de l'amour mutuel. Avant de se lancer dans la relation avec les autres, l'homme vit d'abord seul, il vit dans la solitude. Selon Buber, cette solitude est meilleure puisqu'elle offre au partenaire solitaire l'opportunité de vivre la vertu de la présence et de bien voir comment s'insérer dans la relation. C'est en vivant de cette vertu que l'homme se trouve relié aux autres êtres. Buber considère la solitude selon plusieurs plans, en l'occurrence, la solitude de l'homme abandonné à lui-même et la solitude de l'homme qui a abandonné les autres êtres. La solitude de l'individu qui a été abandonné a un nom : la déréliction. L'être en déréliction est diffèrent de l'être qui a abandonné les autres êtres. C'est au contraire, l'être à la recherche de l'autre, c'est l'être finalement accueilli par Dieu. A part la solitude de l'être abandonné à lui-même, il existe une autre : celle de l'individu qui a abandonné les autres pour vivre dans l'isolement en s'enfermant dans une sorte de forteresse. Cette solitude, selon Buber, est la véritable déchéance de l'esprit. En effet, l'individu ne peut se suffire à lui-même. Il a besoin de s'ouvrir aux autres. C'est ce qui amène Buber à parler de la solidarité humaine. * 8 BOSOMI, Les thèmes majeurs de la philosophie contemporaine p. 68 |
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