CHAPITRE V : CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
5.1. Conclusion
L'objectif principal de cette étude était de
faire une analyse financière et économique de la chaîne de
valeurs du manioc afin de proposer des recommandations qui puissent
améliorer le fonctionnement de la filière et d'améliorer
les performances économiques des acteurs. Pour ce faire, des
enquêtes ont été effectuées dans les deux communes
cibles du projet PAAESA-EST (Bertoua 1er et Mandjou). Elles se sont
faites auprès de 12 producteurs, 10 transformateurs et
08commerçants qui ont constitué notre population
d'étude.
Dans la CV du manioc en racines, les producteurs captent 45.7%
de la VA et les commerçants 54.3%. Dans la CVdes cossettes, les
producteurs captent en moyenne 28.6% de la VA, les transformateurs
récupèrent près de 30.4% de la VA et les
commerçants 34%. Dans la CV tapioca, les producteurs captent en moyenne
20% de la VA, les transformateurs récupèrent près de 63%
de la VA et les commerçants 17%.
En ce qui concerne la rentabilité des activités
des acteurs au sein de la chaine de valeur,au vue des comptes d'exploitation
des acteurs, les activités de la CV manioc sont rentables pour tous les
acteurs impliqués.
Pour les producteurs, la part du RBE sur la vente de manioc
frais est de 37600Fcfa/t. Ces résultats montrent des situations assez
confortables pour les producteurs, et qui expliquent en grande partie
l'intérêt accru des agriculteurs, et en particulier les planteurs
des cultures pérennes d'exportation, pour la culture du manioc. Ce RBE
est supérieur au SMIG camerounais officiel qui est de 36.270Fcfa.
Cependant le manioc représente une bonne partie de l'activité
agricole de ces producteurs.
Pour les transformateurs en cossette, le RBE calculé
(tableau 5) est de 71.000Fcfa/t, révèle des situationsrentables
pour les transformateursce qui explique l'intérêt de ceux ci pour
la transformation en cossette car elle représente 60% du manioc
transformé dans la région de l'Est.
Pour les transformateurs en tapioca, le RBE est de
214.000Fcfa/t malgré la forte rentabilité de cette
transformation, les producteurs rencontrés estiment qu'elle est
délicate et couteuse. Et aussi la demande sur le marché est
faible.
Pour les commerçants, le RBE est de 82.800Fcfa/t pour
les cossettes, de 54.500Fcfa/t pour le tapioca et de 49.500Fcfa/t pour le
manioc en racines.
Dans l'ensemble, les activités liées à la
chaine de valeur manioc sont rentables, mais l'analyse économique
révèle aussi des situations de fragilité, et qui
illustrent bien les propos de nos acteurs.
5.2.
Recommandations
Dans le souci d'améliorer le fonctionnement de la
filière manioc, quelques recommandations sont formulées à
la fin de cette étude. Elles s'adressent plus particulièrement
aux producteurs, aux transformateurs, aux commerçants, auPAAESA-EST et
à l'Etat. Ainsi, nous suggérons :
· Aux producteurs
- De créer des groupes d'entraide afin de
réduire les coûts de récolte à l'unité et
d'augmenter les quantités produites ;
- D'utiliser les traitements phytosanitaires pour
éviter les attaques de parasites ;
- D'utiliser les fertilisants pour augmenter la production
à l'hectare ;
- De construire une barrière autour de l'exploitation
pour éviter les dégâts causés par les animaux
- De transformer leur production pour avoir une valeur
ajoutée plus élevée.
· Aux transformateurs
- De se procurer le matériel adéquat pour la
transformation ;
-De créer les groupes d'entraide pour augmenter les
quantités produites ;
- D'organiser des instances d'échanges de connaissances
dans le but d'améliorer leurs techniques de transformations et de
renforcer les liens de collaboration ;
- D'organiser des ventes groupées pour augmenter leur
pouvoir de négociation ;
· Aux commerçants
De mettre en place des associations pour faciliter l'achat du
maniocet ses produits dérivés auprès des paysans
organisés. Ce qui leur permettra de réduire
considérablement les coûts de commercialisation et d'acheter de
grandes quantités;
· Au PAAESA-EST
De mettre en place des unités de transformation
semi-industriel ou industriel afin d'aider les producteurs de la zone
d'intervention ;
· A l'Etat
D'améliorer les infrastructures routières en
zone rurale.
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