ABSTRACT
The overall objective of the study presented in this paper was
to conduct a financial and economic analysis of the cassava value chain in the
communes of Bertoua I and Mandjou. The results of this study will be used to
develop a strategic plan to improve cassava productivity and the profitability
of all actors in the chain including consumers. Nine sample villages were
selected for analysis of cassava value chains: Bonis, Birpondo, Kaigama,
Zangoua, Bazzama, Ndembo, Nganboula, Sambi, Adinkol. A two-step method was used
for data collection: a review of the cassava value chain literature, and
in-depth surveys were then conducted for the collection of primary data at the
level of each actor in the supply chain-value. In-depth interviews were
conducted using questionnaires. The questionnaires were designed to collect
data on production costs, processing and marketing costs, quantity of revenues
and their distribution along the cassava value chain and the difficulties that
influence the value added of the actors. Our surveys have shown that the main
actors in the cassava value chain are producers, processors, traders.
Activities related to the cassava value chain are all profitable because of the
emergence of new markets. In the tapioca value chain, the producers collect on
average 20% of the VA, the processors recover about 63% of the VA and the
traders their share of VA is of 17%. At the level of incomes, among producers,
the share of the EBITDA on the sale of root cassava is 37600Fcfa / t, for the
cossette processors, the RBE is 71.000Fcfa / t, for the tapioca processors, the
RBE is 214,000 Fcfa / t, at the merchants, the RBE is 82,800Fcfa / t for the
chips, 54,500Fcfa / t for the tapioca and 49,500Fcfa / t for the root cassava.
However, the economic analysis also reveals situations of fragility, especially
for producers and processors who are confronted with price volatility and risks
and with traders the scarcity of merchandise.
CHAPITRE I:
INTRODUCTION
1.1. Contexteet justification
Le progrès scientifique et technologique a
contribué à améliorer significativement le niveau de vie
de la population mondiale dans son ensemble. Celle-ci compte actuellement 7
milliards d'habitants, dont un sur quatre est jeune (PNUD, 2016). Mais à
mesure que cette population augmente, les problèmes de la
sécurité alimentaire prennent également de l'ampleur
particulièrement en Afrique subsaharienne et en Asie du sud (FAO
etal., 2015).
L'Afrique subsaharienne est la région du monde
où les effets de l'insécurité alimentaire et de la
pauvreté sont les plus ressentis. Selon le dernier rapport sur
l'état de l'insécurité alimentaire dans le monde, 23,2 %
de la population, soit près d'un individu sur quatre dans cette
région souffre de la faim (FAO et al., 2015). Aussi, 48,5 % de
cette population vit sous le seuil de la pauvreté (Fatunbiet
al., 2015).
Selon le FAO (2006) l'agriculture, la lutte contre
l'insécurité alimentaire et la pauvreté sont
étroitement liés. C'est ainsi qu'elle affirme que l'agriculture
revêt une importance capitale dans le développement
économique, la lutte contre la pauvreté et l'amélioration
de la sécurité alimentaire. C'est fort de cette
réalité que plusieurs ONG et projets au rang desquels le
PAAESA-EST (Projet d'Appui à l'Autonomisation Economique et la
Sécurité Alimentaire) vont baser leurs stratégies sur
l'agriculture.
Initialement adoptée comme une culture de
réserve pour la famine après son introduction en Afrique par les
commerçants portugais, le manioc est en train de rapidement devenir une
culture vivrière dominante en Afrique subsaharienne (Phillips et
al., 2004). Il supporte la fertilité limitée des sols et est
capable de produire de hauts rendements dans de mauvaises conditions (Nweke,
2004).D'après les chercheurs de l'IRAD(2013), «Même sur les
sols pauvres, le manioc donne des rendements raisonnables. Il résiste
à la sécheresse, ce qui fait de lui une denrée bien
propice lors des périodes de sécheresses et de famines». Le
manioc est la deuxième culture vivrière du Camerounjuste
après le maïset constitue un des alimentsde base des
populations avec plus de 40 différentes recettes culinaires et
utilisations diverses. Il est cultivé dans toutes les zones agro
écologiquescouvrant neuf des dix régionsavec une forte
propension dans le «Grand Sud» Cameroun(comprenant les
régions de l'Est, du Centre, du Sud, du Littoral, Sud-ouest, de l'Ouest
et du Nord-ouest). Le manioc est particulièrement cultivé dans
la zone agro-écologique de forêt humide (centre, sud, est, ouest)
avec une production annuelle estimée à 4.5 millions de tonnes
pour 21.500 hectares et plus de 70% de cette production provient des petits
exploitants qui utilisent des variétés traditionnelles et
obtiennent moins de 10 tonnes à l'hectare.
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