4. Le manque d'équipement
dans les centres de santé
Dans les zones rurales enclavées de l'arrondissement,
le taux d'équipement sanitaire reste très faible. Car quelques
centres de santé existants, sont mal entretenus et d'autres sont
abandonnés dans la broussaille, ce qui pose un réel
problème d'utilisation de ces centres de santé. Au centre de
santé intégré de Ndokou par exemple, il n'y a que 3 lits
pour 2000 habitants, on note une absence du laboratoire et même d'une
pharmacie de médicament, ce qui pousse les populations à faire
recours à l'automédication. Ces équipements ne respectent
pas les normes de l'OMS en matière d'équipements dans les
formations sanitaires qui sont de 50 lits/200 habitants. De plus, à la
question de savoir pourquoi ils n'ont pas utilisés les services de
santé modernes au cours des 4 derniers mois, 95% des ménages
enquêtés dénoncent le manque d'équipement dans les
centres de santé ainsi [« Dans notre centre de
santé, on ne fait pas des examens, parfois la maladie nécessite
bon un traitement ou bien une opération mais il n'y a pas de
laboratoire, ce qui pousse la population à se soigner
autrement qu'en recourant aux services de santé
modernes »]. (Extrait de l'entretien avec un chef de centre de
santé en zone rurale appelé Biko A).
Le tableau suivant présente la situation des
équipements sanitaires dans les villages ayant fait l'objet de notre
étude :
Tableau 17: Les
équipements des centres de santé en zone rurales
Villages
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STATUT
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Equipements
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Appréciation
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Normes de l'OMS
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NINONG
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CMA
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-2 lits
- pas de pharmacie
- Pas de laboratoire
-1 bâtiment
- 4 salles
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Insuffisant
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-50 lits/1000habitants
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NDOKOU
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CSI
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-4 lits
- Pas de pharmacie
-Pas de laboratoire
-1 bâtiment
-4 salles
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Insuffisant
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50 lits/1000habitants
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MBOUASSOUM
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CSI
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-5 lits
-Pas de pharmacie
-Pas de laboratoire
-1 bâtiment
-5 salles
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Insuffisant
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50 lits/1000habitants
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MAMA
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SCI
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Ne fonctionne pas et est fermé
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50 lits/1000habitants
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EDIENGO
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Pas de centre de santé
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NZOBI
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Pas de centre de santé
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Source : enquête de terrain 2020, rapport du district
de santé de Mélong
On constate qu'il y a un manque criard d'équipements
dans certains centres de santé avec l'absence des pharmacies en
médicaments et des laboratoires pour faire des examens. Ces
équipements ne respectent pas les normes recommandées par
l'OMS.
De plus, on note aussi le non fonctionnement de certains
centres de santé à l'exemple de ceux de Mama et de Ninong selon
nos enquêtes, ils sont généralement fermés. Ce qui
contribue d'ailleurs à la dégradation de la situation sanitaire
des populations. En effet, 90% de nos enquêtés ont répondu
qu'en cas de maladie, le traitement se fait à domicile car disent-ils
c'est le niveau d'infrastructure de santé et de leur mode de
fonctionnement qui déterminent l'utilisation des services de
santé modernes. La situation devient de plus en plus compliquée
pour les populations n'ayant pas de centre de santé dans leurs villages
(Nzobi, Ediengo) où il faut parfois parcourir pratiquement 40 km pour
atteindre une formation sanitaire.
En somme, ce manque adéquat du matériel de prise
en charge des patients dans les formations sanitaires est une
problématique pour la fréquentation des structures sanitaires des
zones rurales. Ainsi, les ménages ne trouvent pas satisfaction
auprès des services de santé modernes de leur localité. De
plus, ce manque d'équipements dans les centres de santé de notre
zone d'étude est une conséquence de la négligence et
l'abandon des zones rurales par les pouvoir publics car les ressources
sanitaires ne sont pas régulièrement affectées dans les
centres de santé tout comme le personnel.
Dans le même ordre d'idée, Comolet,(2000, P19)
dans ses travaux effectués en Guinée estime que le taux
d'équipement sanitaire reste très faible en guinée, 0.4
lits pour 1000 habitants alors que les usagers des services de santé
assurent environ 30 % du budget des hôpitaux.
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