2. CADRE THEORIQUE
Une théorie est "une construction intellectuelle qui
essaie de relier le plus grand nombre de phénomènes
observés et de lois particulières en un ensemble cohérent
commandé par un principe général explicatif de tout
envisagé"(J.B Racine).
Lors de la création de l'OMS le 7avril 1948, les Etats
membres optaient pour un accès meilleur aux soins de santé
d'où l'élaboration d'un droit à la santé pour les
populations. Ainsi, vu la constitution de l'OMS, il est dit que :
« La possession du meilleur état de
santé qu'il est capable d'atteindre constitue l'un des droits
fondamentaux de tous les êtres humains »
« Le droit à la santé comprend
l'accès en temps utile, à des soins de santé acceptables,
d'une qualité satisfaisante et d'un coût abordable »
Ainsi, pour atteindre cet objectif, des principes et normes ont
été établis :
- La non-discrimination : elle garantit que les droits de
l'homme seront exercés sans discrimination fondée sur la race, la
couleur, le sexe, la langue, l'opinion ;
- La disponibilité : les établissements,
les services, les biens et les programmes en santé publique et soins de
santé doivent êtres en nombre suffisant.
- L'accessibilité : les établissements, les
biens et les services sont accessibles à tous.
- L'acceptabilité : tous les établissements
doivent respecter l'éthique médicale, les différences
culturelles et tenir compte des besoins de l'homme et des femmes tout au long
de la vie.
- La qualité : la qualité ainsi que le
niveau scientifique et médicale des établissements, des biens et
des services doivent être adaptés.
Pour atteindre cet objectif qui est de permettre aux
populations d'avoir accès aux soins de santé, W. Christaller et
A. Losh (1993) ont mis sur pieds le système des lieux centraux. Cette
théorie réduit l'espace géographique en un espace
homogène. C'est-à-dire un espace où se déplace de
manière identique à la même vitesse dans toutes les
directions. Ramenant cette théorie à la géographie de la
santé, les lieux centraux sont les centres de santé. Pour
atteindre un centre de santé, les populations font donc des choix
rationnels et se déplacent de la manière la plus
économique. Le modèle de W. Christaller permet de déduire
que les centres de santé autour desquelles vivent les populations
s'organisent spatialement en réseaux hiérarchiques qui
fonctionnent en vertu de trois(3) principes logiques :
- Le principe de marché :Ce principe
résulte de la loi économique de l'offre des soins par les centres
de santé et de la demande par la population. Un centre de santé
est considéré comme un lieu d'acquisition des soins. De ce fait,
il en résulte une concentration, une accumulation et une convergence des
populations. Plus un centre de santé offre des soins, plus son aire
d'influence entant que « lieu central »
n'estétendue.
- L'espace étant homogène, l'optimisation de la
répartition des centres de santé s'expliquerait par leur
localisation au centre et au sommet des figures hexagonales
régulières. Par conséquent, W. Christaller montre chaque
centre de santé situé au centre d'un hexagone desservirait
six(6) centres de santé secondaires au sommet de cet hexagone, ainsi, on
comprend donc la hiérarchie des centres de santé au Cameroun.
- Le principe de transport : Ce principe résulte
de la recherche de l'économie dans les déplacements entre les
centres de santé. Afin de minimiser les frais, W. Christaller propose
d'aligner les lieux centraux secondaires entre les lieux centraux principaux
sur les diagonales qui joignent les centres des hexagones initiaux. De ce
fait, chaque centre de santé situé au centre d'un hexagone
dessert six(6) centres de santé secondaires situés sur les
côtés qui l'entourent. Ainsi, atteindre un centre de santé
sera facile pour la population.
- Le principe administratifSelon W. Christaller, ce principe
est censé résulter d'une organisation spatiale pyramidale des
centres de santé secondaires autour d'un centre de santé
principal. Il situe les lieux centraux secondaires à égale
distance du lieu central principal sur les sommets d'un hexagone, chaque centre
de santé principal exerce son pouvoir administratif et politique sur les
six(6) centres de santé secondaires dans un hexagone.
Dans le cadre de cette étude, cette théorie va
permettre d'améliorer l'accès des populations rurales des zones
enclavées de l'arrondissement de MELONG aux soins de santé
modernes. A travers les lieux centraux développés par l'auteur,
la répartition géographique des structures sanitaires dans
pourrait être égale.
La théorie d'accessibilité selon
Ariel :
La théorie de l'accessibilité telle qu'elle a
été présenté par Ariel (2001) est en rapport direct
avec la théorie de cohérence dans la mesure où elle
présente les marques du degré d'accessibilité des
expressions référentielles au sein d'un texte. Cette
théorie nous permettra d'évaluer le degré
d'accessibilité. Dans cette étude, ce degré dépend
en particulier de la distance entre les zones habitées et les centres de
santé. Autrement dit, plus la distance est réduite entre un
centre de santé et les habitants, plus le degré
d'accessibilité est élevé. Par conséquent,
l'accessibilité joue un rôle déterminant dans le maintien
de la cohérence textuelle en ce sens où elle vise à
faciliter l'accès des populations aux soins de santé en prenant
en compte les différents facteurs comme celui de la distance, du
degré de saillance, du coût, des conditions de vie sociale, ainsi
que le facteur technique. Ariel (2001) signale l'importance de quatre facteurs
qui permettent de juger le degré d'accessibilité des
référents.
v Le premier facteur est relatif à la distance entre le
référent et l'expression référentielle, pour Ariel,
plus celle-ci est proche du référent, plus ce dernier est
accessible ;
v Le deuxième facteur est lié au degré de
saillance du référent. Plus celui-ci est saillant, plus il est
accessible référentiellement;
v Le troisième facteur est un facteur positionnel.
Autrement dit, plus la distance entre l'expression anaphorique et son
antécédent est grande, moins le référent est
accessible. L'unité entre l'expression anaphorique et le
référent est un facteur important permettant à
l'interlocuteur de faire des prédictions sur le degré
d'accessibilité d'un référent ;
v Le quatrième facteur concerne la compétition
entre les référents. Plus un fragment de texte contient des
référents potentiellement concurrents, moins le
référent auquel renvoie l'expression anaphorique est
accessible.
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